Spider-Man : loin des yeux (qui saignent)

« Mais si patron, Spider-Man ! » insiste Diego.

Je lui jette un regard plein d’incompréhension, puis un cendrier afin de lui rappeler que je n’aime pas que l’on s’adresse à ma personne comme si je ne comprenais pas. Même si pour le coup, il est vrai que je ne saisis pas un traître mot de ce que le bougre raconte. Diego se saisit d’une poubelle pour saisir le cendrier au vol, aidé en cela de son sens pratique proverbial, puis poursuit.

« Le deuxième !
– Mais le deuxième quoi ?
– Le deuxième film !
– Celui avec le mec qui a des tentacules ?
– Non, ça c’est le deuxième film, mais du premier reboot ! 
– Bon alors c’est celui avec le gars qui jette des éclairs ?
– Raaah, mais non, ça c’est le deuxième film du deuxième reboot ! Là je vous parle de la suite du film de 2017 !
– Ah, alors c’est Spider-Man : New Generation ? Celui de 2018 ? 
– Mais non ! Concentrez-vous patron, c’est… »

Diego comprend bien, en me voyant décrocher du mur le fusil Chassepot de mon ancêtre que s’il continue à me raconter ces histoires qui n’ont ni queue ni tête, la même description pourrait bientôt s’appliquer à sa personne pour peu que je vise bien. Il s’enfuit prestement hors de mon bureau, me laissant seul avec cette grande question : est-ce que l’on arrêtera de subir des films Spider-man un jour ? Car après m’être renseigné auprès de quelqu’un s’exprimant plus clairement que Diego (nous l’appellerons Jean-Michel Internet), j’ai finalement compris que Spider-Man : Far from home était la suite directe de Spider-Man : Homecoming, déjà chroniqué en ces lieux. Oui, même les titres ont une chronologie étrange, mais passons.

Et rappelons l’intrigue du précédent film.

Spider-Man : Homecoming : Peter Parker, timide écolier de New York, est aussi Spider-Man, une sorte de héros qui rend la justice en faisant des jeux de mots qui auraient mérité de faire l’ouverture d’un épisode des Experts : Miami. Mais il a bien d’autres soucis ! Comme le fait que Ned, son ami obèse et un peu con connaisse sa double-vie, ou à l’inverse que Tante Milf, qui l’héberge, ne sache rien de sa passion pour les collants et le bukkake en plongé. Pire encore, Peter aimerait bien attirer l’attention de Liz à l’école, mais voilà : son père est le chef d’une sorte de gang de voleurs de métaux et autres panneaux routiers. Spider-man se retrouve donc à devoir affronter son beau-papa gitan, et parvient à le vaincre, ce qui complique ses relations avec Liz qui n’est plus trop d’humeur à flirter depuis que son géniteur s’est fait tabasser par une sorte de transformiste volant. Peter reporte donc toute son attention sur M.J, la caution progrès social de l’équipe qui par un audacieux hasard du script, a toujours raison. Bon, entre temps, il se passe deux films Avengers, et Peter se fait désintégrer avant de revenir 5 ans plus tard, mais comme on l’a vu dans le spoiler, cela n’a aucune influence sur l’histoire.

Alors, dans ce nouvel épisode, Spider-Man va-t-il devoir gérer l’immigration soudaine d’environ 3,5 milliards de personnes suite à leur retour sur Terre ? Parviendra-t-il à avoir son bac malgré les enseignants grévistes ? Et surtout, M.J arrivera-t-elle à formuler une phrase qui ne ressemble pas à un copier/coller des fins fonds de Twitter ?

Spoilons, mes bons !


L’affiche : cinq personnages, dont quatre dont vous savez qu’ils sont du côté des gentils. Le cinquième est inconnu au bataillon. Je vous laisse deviner qui est le méchant du film. Oui, c’est supposé être une surprise.

Notre film démarre sur une route poussiéreuse du Mexique, alors qu’un véhicule dont la marque est bien mise en avant gagne un petit village local où il fait arrêt.

En descend alors Nick Fury, devenu Clownick Fury depuis Captain Marvel, accompagné de son assistante, Maria. Leurs (trois) yeux se posent sur les alentours, et ils constatent que l’architecture locale laisse à désirer : les bâtiments sont tous plus ou moins effondrés, et la population occupée à sauver des ruines ce qui peut l’être. Tenez, c’est si moche que ça ressemble à un rond point français. Maria explique cependant à Clownick comment on en est arrivé là.

« Voilà patron. Le village de Tacosfurioso. Il a été détruit récemment par une tempête… sauf que les habitants disent qu’elle avait un visage.
– Boh, vous savez comme sont les gens, dans la panique, ils voient des choses… »

C’est le premier dialogue du film, et déjà, on est bien : Nick Fury est 1) le patron du SHIELD mais ne croit toujours pas trop au surnaturel 2) le mec qui se tape la route jusqu’au fin fond du Mexique pour dire qu’en fait, tout ça ne vaut pas le déplacement 3) sachez que plus tard dans le film, on voit des vidéos de l’événement, donc il y a des preuves mais personne n’y a pensé dans l’équipe derrière le scénario.

Voilà. Je crois qu’on commence bien. Tenez, je vais m’allumer un cigare. Voire deux.

Clownick nous fait ainsi son numéro du type qui fait grossièrement erreur alors que Maria, elle, a évidemment tout compris et sait que les gens n’ont pas rêvé, voilà qu’ils sont interrompus lorsqu’un homme en armure et cape sort du sol. Et avant que nos amis ne puissent l’informer que c’est pas la Japan Expo ici, il leur explique qu’ils ont intérêt à se pousser car… quelque chose arrive ! Et ce quelque chose, c’est le sable derrière nos joyeux compagnons qui s’élève du sol pour former une espèce de colosse qui a visiblement un furieuse envie de passer une deuxième couche de tabassage à la municipalité. Le nouvel arrivant en armure s’empresse alors de tirer des lasers avec ses mains sur le colosse, aidé des agents du SHIELD qui ouvrent le feu et…

Changeons de scène.

Et allons du côté d’une école de New York, où les étudiants qui s’amusent à faire leur propre journal télé nous rappellent les derniers événements.

« Comme vous vous en souvenez, suite à la Grande Disparition, ou l’Éclipse, près de la moitié des étudiants du campus ont été réduits en chocolat en poudre il y a cinq ans, avant de réapparaître cinq ans plus tard pouf pouf, comme ça, au milieu de tout le monde. Ce qui a posé de petits problèmes, puisque par exemple, leurs amis et leur famille avaient vieilli. Et en plus, v’là les heures de colle pour avoir séché cinq ans de cours ! Notons que par un heureux hasard, 100% des amis de Peter Parker ont tous disparu, lui permettant de réapparaître uniquement avec des gens de son âge. Ce qui est quand même bien fait. »

C’est vrai que c’est pratique, dites voir.

D’ailleurs, quid de Peter Parker, puisque nous en parlons ? Eh bien sachez que ce fieffé margoulin est à l’école en pleine discussion avec son ami Ned, son pote rigolo-parce-que-gros (si, en 2019, c’est encore d’actualité), parce que voilà : Peter a de très forts sentiments pour M.J, l’insupportable Social Justice Warrior du groupe. Qui est aussi un peu autiste, mais Asperger bien évidemment. C’est fou comme tous les autistes sont Asperger, dites voir. Ça doit sûrement venir des vaccins. Mais passons, et voyons plutôt ce que racontent nos amis.

« Bon, là on va partir en voyage scolaire en Europe avec le club de science.
– Oui Peter.
– Donc c’est le moment parfait pour déclarer ma flamme à M.J ! Nous sommes supposés aller à Venise, puis à Paris. Aussi, mon plan consiste à acheter un dahlia noir en verre à Venise…
– Ah bon, elle aime les dahlias noirs ?
– Oui ! Elle adore le meurtre du Dahlia noir ! »

Le mec qui a écrit le personnage de MJ a dû oublier un détail : MJ est ultra-über-progressiste-américaine. Or, le Dahlia noir est surtout célèbre de nos jours grâce au Dahlia Noir, livre de James Ellroy, qui est écrit avec le vocabulaire de l’époque et les méthodes policières liées. Donc m’est avis que M.J, qui dans le film précédent refusait de visiter un monument « bâti par des esclaves » ne doit pas être spécialement fan d’un livre où les héros parlent du bon vieux temps où ils tapaient du zazou. Ou alors elle adore les meurtres de femmes ? Zut. Je crois que quelqu’un a merdé quelque part.

Mais ce n’est pas grave, après tout, qui dans le public de Spider-Man a déjà lu le Dahlia Noir ? Bon, alors. Revenons à Peter.

« Oui, bon, bref, avant d’être interrompu par cette mystérieuse voix off, je disais que j’allais acheter un dahlia noir en verre à Venise car M.J adore.
– Okay, puis ?
– Puis on va à Paris.
– Ensuite ?
– Ensuite on grimpe en haut de la Tour Eiffel et je me débrouille pour être seul avec elle…
– Et là ?
– Là, je lui fais part de mes sentiments. 
– Hooo !
– Et avec un peu de chance, elle a les mêmes pour moi et… j’aurai peut-être le droit à un petit baiser ? »

Ned est un peu déçu, et aidé de son compte premium Pornhub et de son savoir sur l’attirance humaine acquis à la force du poignet, il tente bien d’expliquer à Peter que bon, c’est mignon ton histoire, mais tu sais, quand papa abeille et maman abeille découvrent qu’ils partagent les mêmes sentiments, peut-être qu’ils auront envie de plus qu’un bisou, comme peut-être, de butiner ensemble ? Peter est un peu perdu.

« … attends Ned, tu peux revenir sur le passage où tu parles de mon « gros dard » ? Non parce que moi je suis l’homme-araignée, par l’homme-abeille ! Et puis pourquoi M.J voudrait mettre un dard dans sa…
– Bonjour les garçons, vous parlez de quoi ? »

Peter et Ned bredouillent quelques excuses vaseuses, que je vous passe. Pourquoi ? Parce que c’est supposé être drôle, mais c’est nul. Et il en sera ainsi tout le long du film : même un enfant trépané aura du mal à sourire devant un tel niveau de nullité. Cependant, j’en profite pour vous dire que même si c’est mauvais, on n’atteint pas la médiocrité de Men in Black 4. Dont vous n’aurez pas de spoiler puisque je ne fais pas les comédies, et c’est supposé en être une. Je crois. Et autant Spider-man a une intrigue faiblarde, autant Men in Black 4 n’en a même pas : c’est juste une suite de déclinaisons du même sketch intitulé « Les agents parlent avec un alien pas bien grand mais irrévérencieux« . Oui, c’est tout. Non, il n’y a rien d’autre. Ceux qui l’ont vu savent. Je crois que le film ne vaut même pas l’électricité nécessaire à un ordinateur pour le télécharger, mais bon.

Aussi ne nous attardons pas sur l’humour de nos héros, qui lui-même, est lié au verbe que vous trouvez au début de cette phrase.

Et en attendant le jour du départ de Peter pour l’Europe, suivons notre larron dans son quotidien.

Spider-Man étant fort populaire, et ayant du piston auprès de la fondation Stark de feu son mentor, il participe à des soirées caritatives animées par tante Milf pour trouver du pognon pour les sans-abris, tant reloger la moitié de la population mondiale a posé quelques problèmes (toutes les villes n’ont pas envie de ressembler à Paris), mais apparemment, pas trop non plus, il ne faudrait pas trop bouleverser le train-train de nos personnages. Il croise au passage Happy, l’ancien secrétaire de Tony Stark qui porte un nom de nain ou de teckel, c’est assez confus, et qui donne deux choses à notre héros : une boîte contenant de vieilles lunettes de Tony Stark qu’il souhaitait lui remettre si quelque chose lui arrivait, et une information essentielle : Nick Fury tente de le joindre.

Mais Peter refuse de décrocher son téléphone. Et raccroche sans cesse sans prendre l’appel. Parce que…

Attendez, on parle bien de Peter Parker, le mec qui rêvait d’être un héros ? Soudainement, en fait, ouah, bwof, non ? Eh bien non. Il a décidé que sauver le monde passerait après son exposé sur « Mes vacances chez mémé » de vendredi matin. C’est comme ça. À tel point qu’il décide de partir en voyage sans son précieux costume de Spider-man, et que… son sixième sens d’araignée ne fonctionne plus.

Pourquoi ? Parce que…

Eh bien parce que ça arrange le scénar’. Non, vous n’aurez pas d’autre explication. C’est tout. Ah non mais vraiment, il y a eu du gros travail sur ce film.

Spider-man est perplexe : si ses pouvoirs de héros sont en rade, comment diable va-t-il malgré tout passer la moitié du film à faire des acrobaties de fifou basées sur son instinct surdéveloppé exactement comme s’il l’avait ?

Aussi, allons jusqu’au jour du départ pour l’Europe de nos amis du club de science, alors que tout ce petit monde grimpe dans l’avion qui doit les emmener à Venise. L’occasion de découvrir les deux professeurs qui encadrent le voyage, Golio et Polio, qui sont bêtes et maladroits comme vous l’aurez bien évidemment deviné. Quant aux autres camarades de Peter, on va supposer que c’est le club de la diversité scientifique tant la classe représente toutes les ethnies et religions possibles et imaginables, ce qui quand même, tombe bien, alors.

Mais dans l’immédiat, Peter a un souci plus urgent : dans la classe, il y a un nouveau garçon, Brad, et il fait lui aussi les yeux de l’amour à M.J.

« Bon sang Ned ! C’est bien ma veine ! On laisse derrière nous Brad, le petit garçon amateur de sciences, on s’absente 5 ans et quand on revient, paf, il est taillé comme Apollon et regarde ! Il a pris des habitudes étranges, comme stocker toutes ses chaussettes dans son slip !
– Je… Peter… Brad a rangé ses chaussettes dans sa valise. Je les ai vues. »

Peter est perplexe. Ned tente bien de lui expliquer de quoi il retourne, mais Peter ne comprend toujours rien à ces histoires d’abeilles. Tant pis : il demande à Ned de plutôt l’aider à changer de place pour qu’il puisse passer le vol à côté de M.J mais évidemment, Ned est gros et bête, donc il fait n’importe quoi, et Peter finit coincé entre Golio et Polio pendant que M.J voyage à côté de Brad et de son slip tellement surchargé qu’il risque d’être refusé en bagage cabine. Heureusement, tout ce petit monde finit par arriver à Venise, où les enseignants, définitivement neuneus, ont réservé un hôtel pourri à moitié inondé, à côté du musée qu’ils voulaient visiter mais qui est fermé pour plusieurs mois.

Hihihihihi. Qu’est-ce qu’on rigole. Tenez, c’est tellement drôle que je pense à la mort.

Mais qu’importe : c’est donc quartier libre pour nos héros ! Dont l’on suit les pérégrinations pas drôles (Machin se filme tout le temps, Polio fait tomber son appareil photo à l’eau, etc ; bref, tenez bien vos côtes devant tant de rigolitude), jusqu’au moment où la lagune est secouée par d’étranges vagues… car quelque chose arrive dans l’eau. Quelque chose d’énorme ! Probablement une très grosse seiche ? Mais non ! C’est un gigantesque humanoïde constitué d’eau qui jaillit des canaux et qui commence à distribuer des coups de poing dans tous les bâtiments qu’il croise !

« Mon dieu Peter, mais qu’est-ce que c’est !
– Ned je… regarde comme il défonce les palais XVIIème ! Je crois que… non… c’est impossible…
– Peter, qu’est-ce que c’est ?
– Je crois que c’est… UN MÉDIÉVISTE ! »

Quelle terrifiante créature !

« BLOUBLOUBLOUB ! PRENDS ÇA, PONT DU RIALTO, DE LA PART DE MARC BLOCH ! »

« Peter, tu dois l’arrêter sinon il va rameuter des modernistes, voire pire, des antiquisants !
– Pas d’inquiétude Ned ! File avec le reste de la classe ! J’ai beau ne pas avoir voulu prendre mes costumes, tante Milf en avait glissé un de force dans ma valise, donc j’ai mes bracelets lance-toile ! »

Pendant que la créature est occupée à détruire la ville et que les touristes fuient en tous sens, Peter profite de la confusion générale pour se coiffer d’un ridicule masque de carnaval, et équipé de ses lance-toiles, ouvre le feu sur la bestiole.

« Prends ça, monstre ! »

Mais les toiles d’araignées sur de l’eau, ça marche moyennement bien et les toiles disparaissent dans le monstre. Peter est donc bien embêté, lorsque la créature reporte son attention vers lui.

« BLOUBLOUB ! JE VAIS TE BRISER COMME PATRICK DEMOUY BRISA LE SECRET DE LA SAINTE AMPOULE À REIMS ! »

Le médiéviste est connu pour ses propos un peu confus, mais Peter sait cependant comment l’énerver.

« Le moyen-âge, c’est tout pourri ! Il s’est quasiment rien passé, à part les chevaliers et les princesses ! »

La créature devient folle de rage, mais alors qu’elle s’apprête à copieusement péter la gueule de Spider-man pour lui expliquer 1000 ans d’histoire à sa façon, voilà qu’un étrange personnage en armure et cape surgit du ciel, laissant derrière lui une traînée verdâtre probablement due à une propulsion impliquant des burritos pas frais, et commence à bombarder de lasers tout aussi verts la bestiole. Malgré le fait que l’inconnu porte un aquarium rempli de fumée de pétard sur la tête, Peter se dit qu’il doit lui faire confiance, et pendant que le nouveau venu pulvérise le monstre, Peter utilise plus utilement ses toiles en renforçant les monuments qui risquent de s’effondrer après avoir pris quelques coups. C’est son côté Fondation-du-patrimoine-man, d’où sa ressemblance suspecte avec Stéphane Bern.

Enfin, la bête est vaincue, et c’est en marmonnant des trucs sur Philippe le Bel qu’elle retourne aux eaux à nouveau tranquilles du canal.

L’inconnu disparaît peu après cette affaire, et Peter peut retourner à l’hôtel où attendent ses petits camarades. Il est bien vite interpellé par ceux-ci.

« Ouah, Peter ! Tu as tout raté ! Il y a une créature géante qui ravageait la ville, tu as vu ?
– Heu je… oui… non… j’étais parti faire caca.
– Ahaha, espèce de gros lâche ! Bon en attendant, on a du bol, des gens ont filmé. On peut voir un inconnu mystérieux bourrer le monstre ! Un nouveau super-héros ! En italien, mystérieux ça se dit mysterio, alors on a qu’à l’appeler comme ça !
– Okay, c’est subtilement amené. Va pour Mysterio. Oh mais j’y pense, si tout a été filmé… « 

Eh oui Peter, si tout a été filmé, et comme tu étais toujours juste à côté du monstre et de Mysterio, c’est sûr qu’on ne doit pas te rater !

« Eh les mecs, vous avez vu ? Il y a un autre héros sur place ! Qui jette des toiles d’araignée, comme Spider-man ! Décidément, c’est fou, Spider-man est toujours là où on est ! À New York quand on est à New York, à Washington quand on est à Washington, à Venise quand on est à Venise… et en plus, il porte les mêmes vêtements que Peter sur ces images, et a la même coupe et couleur de cheveux, c’est incroyable ! »

Rassurez-vous, je bluffe :

  • Tous les gens qui filmaient ont toujours tenu Spider-man soigneusement hors du cadre de l’image, ne me demandez pas comment
  • Personne ne fait le rapport au sein du groupe de Peter
  • Si un scénariste pouvait trouver une autre excuse qu’un voyage scolaire pour que Spider-man se déplace, ce serait peut-être bien, hein.

Pendant que j’écrase mon cigare sur mon voisin de siège pour tenter de couvrir les dialogues avec ses hurlements et gagner un peu de répit pour ma santé mentale, nos héros décident que la journée a été suffisamment longue. Peter appelle brièvement tante Milf pour la rassurer, comprend qu’elle passe son temps avec Happy et que c’est vaguement suspect, mais décide d’aller dormir car il est bien fatigué.

Je veux dire : qui aurait pu reconnaître Peter Parker comme ça ?

Sauf qu’alors qu’il rentre dans la chambre avec Ned, ce dernier se reçoit soudain une seringue pleine de soporododo dans le cou, et s’effondre comme une bouse. C’est Nick Fury ! Qui vient de rattraper Peter jusqu’à Venise ! Enfin, Clownick Fury, puisque par exemple, il ne pourra pas faire une phrase entière sans que quelqu’un ne frappe à la porte de la chambre pour dire du rien et simplement faire un effet supposément comique. Je vous propose de ne pas rire (vous allez voir, on y arrive très bien) et de nous concentrer sur ce que Nick a à raconter.

« Peter. Tu es difficile à joindre.
– C’est-à-dire que je ne sais pas pourquoi mais les scénaristes ne veulent pas que je réponde à vos appels. Je passe mon temps à jouer le héros du quartier, mais soudain, j’ai plus envie.
– Une ficelle un peu grosse. Mais je suis là à présent, et tu vas me suivre, Peter. Allons au QG du SHIELD de Venise, j’ai des gens à te présenter.
– Bon… okay… « 

Et Peter d’enfiler son costume parce que… parce que, et de suivre Nick Fury jusqu’à une cellule du SHIELD locale, où l’attendent diverses personnes, dont Maria, l’assistante de Nick, et surtout, le mystérieux héros inconnu ! Qui a retiré l’aquarium qu’il avait sur sa tête et heu… a… comment dire ? On sait déjà que c’est le méchant. Cette barbe, c’est beaucoup trop suspect. Ça et le fait qu’on a l’impression qu’il sort de chez le dentiste et qu’il n’a pas encore récupéré toute sa lèvre inférieure quand il parle. Sûrement un hommage discret à Stallone.

« Oh ! Mysterio ! 
– Mysterio ? Je m’appelle Quentin Beck, mais j’aime bien le nom.
– Vous travaillez avec le SHIELD ?
– Oui… sache que je viens d’un monde parallèle. D’un monde parallèle où…
– Ah, nickel. Les mondes parallèles, ça devrait permettre de justifier plein de reboots et de cross-overs foireux pour les suites des licences Marvel. Mais continuez Monsieur Mysterio.
– Je disais : je viens d’un monde parallèle. Une Terre qui a été ravagée. Toute ma famille, tous mes amis sont morts. Tués par quatre élémentaires, des créatures constituées de chacun des quatre éléments. Aujourd’hui, tu m’as aidé à affronter l’eau. Bravo pour ton travail qui a permis de sauver des monuments en solidifiant leurs structures avec de la toile. 
– Ouah, vous venez d’une autre dimension, c’est trop cool M’sieur Mysterio ! 
– Moui, enfin sache que maintenant que les élementaires ont ravagé ma Terre… ils sont venus pour la vôtre. En tant que dernier survivant de la dernière unité chargé de les combattre, je suis parvenu à lever le voile des dimensions pour les suivre. Ils apparaissent aux mêmes endroits que sur ma Terre. Aussi, nous savons où les attendre. 
– Et nous avons déjà vaincu l’eau ! Et avec vous presque seul ! Finalement, ils étaient un peu nuls ces monstres, c’est à se demander comment ils ont ravagé votre Terre !
– Oui, heu, bon, écoute… j’ai aussi vaincu la terre et l’air qui, figurent toi, sont tous les deux apparus dans le même village pourri du Mexique.
– Ils n’étaient pas très inspirés.
– Ohé, hein ! Nous reste le plus dangereux : le FEU ! Lui peut grossir en absorbant du métal, et au moment où il sera assez puissant pour tirer son énergie du noyau même de la Terre… il engloutira celle-ci. C’est ce qui est arrivé à la mienne.
– Vous voulez dire qu’un monstre gros comme une planète arrive par ici ?
– Ahaha, euh… non. Par un amusant hasard, il se trouve qu’il va arriver à Prague… en faisant une taille normale.
– Il y a une explication ?
– Aucune.
– Super.
– Je sais.
– Ah non mais gros travail sur ce film, hein. »

En attendant, la menace n’en est pas moins là, et Nick Fury détaille un peu plus pourquoi il a fait venir Peter.

« Mon p’tit Peter, figure-toi que depuis que l’on a rencontré Mysterio, on a repoussé plusieurs de ces monstres. Et si j’essayais de te joindre, petit con, c’était pour que tu viennes à Venise aider notre ami ici présent à arrêter le monstre liquide.
– Attendez… et par une incroyable coïncidence… mon voyage scolaire m’emmène à Venise pile le jour où vous aviez prédit l’attaque ? »

Nick ne répond pas, mais laisse clairement entendre que le voyage du club de sciences à Venise n’est peut-être pas un hasard.

« Vous voudriez dire que vous auriez réussi à envoyer mon club de science entier à Venise en comptant sur le fait que mes professeurs étaient tous débiles et ne remarqueraient rien, et ce afin que je réagisse pile comme il faut à une attaque surprise sur la ville, en espérant que mes amis ne soient pas tous tués, tout ça pour ensuite vous infiltrer dans mon hôtel, endormir mon compagnon de chambre, esquiver mes petits camarades et m’emmener ici pour me faire votre offre ?
– Hin hin… peut-être bien que oui ?
– Et sinon, venir directement chez moi, sachant que vous savez où j’habite ? »

Zut. Ni les scénariste, Ni Nick Fury n’avaient pensé à ce plan particulièrement élaboré.

« Okay heu… bon, écoute, alors ! Tu viens à Prague sauver le monde d’un élémentaire de feu ou pas ?
– Non !
– Que… comment ça non ?
– D’abord, parce que si je m’éloigne du groupe, tante May va me tuer !
– Mon dieu, mais en plus, c’est une vraie réplique du film que tu me donnes là ! Mais qui a écrit les dialogues ? Genre « Désolé tante May, je pouvais sauver le monde mais j’avais pas la permission de 22h donc j’ai laissé tout le monde crever » ? 
– C’est ça. Et puis aussi, j’aimerais profiter de ces vacances avec mes amis et voir la fille que j’aime.
– Seigneur ! Mais ça aussi c’est un vrai dialogue du film ? Ton personnage est supposé être un génie mais ne comprend pas que s’il ne fait rien, tous ses amis vont mourir et que tout ce qu’il embrassera au final, ce sera une merguez ?
– Ah non mais moi je lis mes dialogues, hein. Je ne cherche plus. »

Voilà. Spiderman, ce génie, préfère laisser le monde brûler et voir tous ses amis mourir que de rater sa sortie scolaire. On en est là pour les dialogues. Cependant, on notera qu’un scénariste a quand même tenté de glisser « Mais au fait, pourquoi vous n’appelez pas un autre héros ? » tant il est vrai que Spiderman et ses toiles, c’est pas bien utile contre des créatures élémentaires. Quelle réponse lui fait Nick Fury ? Voyons plutôt.

« Et si vous appeliez Thor ?
– Il a quitté la planète.
– Docteur Strange ?
– Indisponible. »

Oui, le mec a plus important à faire que de sauver la Terre, c’est évident.

« Captain Marvel ?
– Ne prononce pas ce nom. »

Mais ? Pourquoi ? Et puis en quoi c’est une réponse ? Et puis d’ailleurs, il n’y a pas un nouveau Captain America ? Et quantité d’autres héros disponibles ? Black Panther, Scarlet Ouiche, Ant-Man, Hulk, non ?

Eh bien non. Parce que sinon, le film s’arrêtait là.

« Non Peter, moi non plus je ne comprends pas pourquoi je m’entête à vouloir recruter pour cette mission le mec qui a les pouvoirs les moins utiles contre des créatures élémentaires ».

Je vous avoue que cette scène comportait tellement d’incohérences et de dialogues stupides que j’ai dû appeler Diego pour qu’il me livre un bébé phoque et un piolet. En utilisant le plat du piolet, bien sûr, sinon le phoque ne crie pas assez longtemps pour exprimer toute ma douleur à ma place.

La scène s’achève donc par Spider-man qui annonce que sa décision est prise, il va plutôt rentrer à son hôtel. Et mieux encore : Mysterio approuve son choix. Il est si gentil. Peter rentre ainsi dans sa chambrée, et le lendemain, découvre que Nick Fury n’a pas tant respecté sa décision que cela : l’agence de voyages qui gère l’aventure de l’école a appelé Golio et Polio pour leur annoncer que leur classe avait gagné un détour par Prague ! N’est-ce pas merveilleux ?

« Je crois que Nick Fury vient de détourner nos vacances… » murmure Peter à Ned.

Personnellement, je crois surtout qu’il est con, mais c’est toi le génie, Peter. La classe grimpe donc dans un bus conduit par un des hommes du SHIELD que Peter a croisés, et direction la République tchèque ! En chemin, Peter parvient à s’isoler dans un coin du bus, et joue avec les lunettes de soleil que Tony Stark lui a laissées en héritage. Peter les essaie et… oh ! OH BEN J’AURAIS PEUT-ÊTRE DÛ LE FAIRE AVANT DIS VOIR ! Parce que ces lunettes sont en fait une interface surpuissante avec une intelligence artificielle intégrée, Édith.

« Bon, je suis Édith, votre intelligence artificielle. Scan rétinien en cours… identification : Peter Parker. Bonjour Monsieur Parker.
– Qu’est-ce que tu es, Édith ?
– Je suis une intelligence reliée au plus grand réseau de sécurité au monde. Je contrôle des satellites, surveille toutes les communications, bref, je peux accéder à tout, et agir n’importe où. Là par exemple, je peux lire les SMS de vos voisins de classe.
– Ouah, Tony Stark était vraiment un héros avec une éthique. Tu peux vraiment faire plein de choses ?
– Je suis l’ordinateur le plus puissant de cette planète, Peter.
– Okay alors puisque tu surveilles tout… peux-tu me lister les comptes en Suisse des Balkany ?
– Même ma puissance processeur a ses limites, Peter.
– Bon ben je sais pas… je t’utiliserai plus tard. Tu n’as qu’à miner de la crypto-monnaie en attendant, tiens. »

Non, Peter ne lui fait pas vraiment miner de la crypto-monnaie. En fait, il n’en fait rien. Il se dit qu’un cadeau pareil, bah, il verra plus tard.

Oui, oui. Et, oui, entendez mon soupir.

En attendant, son bus s’arrête sur la route de Prague pour une pause pipi, et soudain, l’homme du SHIELD qui conduit, après avoir laissé tout le monde descendre, arrêter Peter et lui fait signe : une jeune femme du SHIELD l’attend dans une brasserie déserte juste à côté de la station service. Peter va la rejoindre.

« Euh… bonjour madame ?
– Toi Peter Parker ?
– Ben vaudrait mieux, oui.
– Toi te mettre en slip. Toi enfiler tenue.
– Que ? Mais ? Quelle tenue ? Et puis pourquoi mon slip ?
– Toi avoir besoin nouvelle tenue. Tenue pas de Spider-man. Car sinon, si Spider-man à Prague, ça devenir un peu gros même pour tes amis.
– Ah oui c’est vrai.
– Moi avoir fait tenue pour toi. Toi essayer tenue.
– Okay, mais pendant ce temps, potassez votre anglais madame. Moi, je me mets en slip. »

Et Peter de se mettre en slip… au moment exact où Brad rentre dans la brasserie pourtant déserte.

J’en profite pour un truc tout bête : quand votre intrigue repose sur « Mais en fait, la porte était ouverte ! » vous pouvez recommencer.

À croire que l’autre agent du SHIELD à l’extérieur est parti faire son petit pissou, lui aussi. Et Brad de tomber sur Peter en slip à côté d’une grande blonde. Il prend vite une photo et s’enfuit.

« Mais heu ! C’est pas du tout c’que tu crois ! » hurle Peter en se laissant à sa poursuite. Il attrape la valise contenant son nouveau costume, saute dans son pantalon et rattrape Brad à la sortie de l’établissement pour tenter de justifier des raisons de ses aventures slipesques.

« Brad, c’est pas c’que tu crois, j’te dis ! J’aime juste, euh… me mettre en slip devant les mesdames ! Ah, merde, non, c’est pas c’que j’voulais dire, attends !
– Écoute Peter, on va pas y aller par quatre chemins. Je sais que tu aimes bien M.J. Moi aussi. Or, toi tu es une crevette en slip, et moi, je suis monté comme un âne sous stéroïdes, alors on sait tous les deux comment ça va se finir. Et je ne te ferai pas de cadeaux : alors cette photo, je vais la montrer à M.J et tu seras bien feinté.
– Espèce de… de… de rabouin ! »

Peter Parker est un peu nul en insultes. Il bougonne donc lorsque vient le moment de remonter dans le bus, et remet ses lunettes magiques pour retrouver Édith.

« Peter, mes scanners indiquent que votre température corporelle est haute. 
– C’est passque je viens de m’faire humilier, Édith. En plus mes insultes, elles sont trop pourrites.
– On dit « pourries », Peter. Voulez-vous que je vous propose de meilleures insultes ?
– Oui.
– Très bien. Pour commencer Peter, êtes-vous familier avec le concept de « grosses mères » ?
– Oui bon écoute, tu sais quoi Édith, tu vas plutôt tenter de me débarrasser de Brad, qui a une photo gênante de moi.
– Très bien. Brad est-il la cible ?
– Euh… oui ?
– DRONE TUEUR LANCÉ. »

Vraiment, vous êtes sûr que Peter est un génie ? Pour arriver à si mal formuler ses phrases et à répondre des âneries à l’intelligence artificielle ? Je vous passe, une fois encore, les gags, où il crie des choses à l’IA en tentant de faire annuler le tir, mais les gens autour comprennent mal, aussi en voulant leur répondre il donne plus de mauvaises instructions… bref, c’est nul. Mais toujours est-il que depuis l’orbite de la Terre, un satellite vient de tirer un drone qui s’en va ratiboiser la gueule du fameux Brad.

Et disons que c’est un peu beaucoup. Heureusement que Brad ne profite pas de tout ce temps pour tout raconter à M.J et préfère… contempler la photo. Oui, on le voit faire. Non, on ne sait pas pourquoi il fait ça, et disons-le : vous n’avez pas envie de le savoir.

Peter, en attendant, enfile ses lance toiles, fait diversion en hurlant « OH MON DIEU LÀ, UN BOUQUETIN ! » (véridique) et pendant que tout le monde regarde, il saute par la trappe du toit du bus, envoie une bardée de toiles au drone tueur qui vient d’arriver juste derrière le véhicule, prêt à faire feu, et ratterrit dans le bus, à peine décoiffé.

Quelle séquence épique : l’intrigue se traîne tellement que Peter en est réduit à affronter les drones tueurs qu’il s’envoie par erreur sur son propre bus.

Allez, oublions et laissons notre fine équipe arriver à Prague, où cette fois-ci, l’hôtel est bien meilleur, et surtout, il y a une grande fête partout dans les rues. Peter parvient cependant à avoir une brève et discrète entrevue avec le SHIELD.

« M’sieur Fury, c’est pas très cool d’avoir détourné mon voyage scolaire.
– C’est vrai, il ne s’agit que de sauver le monde.
– Voilà. Pas cool.
– Je n’arrive pas à croire que Tony Stark ait confié son système de sécurité Édith à un petit con de ton gabarit, Peter.
– Alors certes, mais notez que visiblement, vous préférez snober tous les autres héros plutôt que de me mettre un coup de pied au cul.
– C’est un film Spider-man, Peter. Je n’ai pas le choix. Je dois me coltiner ta truffe.
– Vous oubliez que j’ai quand même des qualités : je suis le garçon le plus intelligent de ma classe.
– Classe de Segpa, Peter. De Segpa. En attendant, quid de combattre le monstre de feu qui doit apparaître ce soir à Prague ?
– Allez, d’accord. Mais c’est bien parce que c’est vous M’sieur Fury ! Et vous avez intérêt à trouver un truc pour mettre mes amis en sécurité puisque vous les avez amenés ici !
– En sécurité ? Comme par exemple, en ne leur envoyant pas des drones tueurs sur la gueule ?
– C’était un accident ! J’ai glissé, chef !
– Hmmmouais. Bon enfin sache qu’un jour tu devras choisir, Peter. Entre ta vie de héros et celle d’écolier. Non parce que bon, je vois pas bien l’intérêt de rester au lycée alors que tu serais vachement plus utile ailleurs. 
– Je vous rappelle dans quelle classe je suis ?
– Bon allez, file. Et après cette mission, si tu décides d’arrêter les conneries et de devenir un héros, sache que tu peux nous rejoindre à Berlin. Le SHIELD fera un point de situation. Mysterio, vous en serez, vous ?
– Ah ben moi oui, je suis un peu moins couillon que Peter. »

C’est donc décidé : ce soir, Peter ira affronter l’élémentaire de feu avec Mysterio.

Et pour que ses amis soient en sécurité, il fait obtenir à la classe, via le SHIELD, des places pour un opéra. Là-bas, ils seront tranquilles, tant chacun sait que plus personne ne va à l’opéra de nos jours. Sauf qu’évidemment, Peter s’éclipse dès le début de la pièce pour aller rejoindre Mysterio et le SHIELD là où on a repéré des émanations d’énergies laissant supposer que le prochain élémentaire va apparaître à cet endroit. Et, non, le SHIELD ne se rend pas sur place pour dire aux gens de dégager. C’est plus rigolo de les regarder fuir en hurlant quand la situation dégénère.

Quelque part, je les comprends. Mais personnellement, je vais au bout du concept : je fais des crocs-en-jambe aux gens qui essaient de fuir. Sacré SHIELD.

Peter est lui un peu dégoûté, car il doit sauver le monde au lieu d’être assis à côté de M.J, qui lui proposait de passer l’opéra près d’elle. Rahlala. C’est si dur, la vie :avec un peu de chance, peut-être qu’elle l’aurait laissé lui toucher la main voire les roploplos. Mais à la place, tout ce qu’il va toucher ce soir, c’est un monstre de flammes.

Ne sois pas si contrarié, Peter : au moins, les dialogues du monstre de feu seront, à n’en point douter, moins ridicules que ceux de M.J.

Notre héros se rend donc sur une place du coin, après avoir enfilé le costume laissé pour lui par le SHIELD : une tenue qui ressemble plus ou moins à un truc des forces spéciales, mais… finalement très proche de ses tenues habituelles quand même. Eh bien, ça valait le coup de lui faire un déguisement. Pire encore, ses amis sont tellement ennuyés par l’opéra (sûrement du Verdi) qu’évidemment, ils en sortent, se dispersent dans les rues et… vous avez vu juste : ils vont bien sûr se retrouver pile là où le vilain monstre va apparaître.

On recommence : qui pourrait reconnaître Spider-man comme ça ?

Holalalabendisdonconlavaitpasvuvenir.

Car justement, le sol se met à trembler, et sur l’une des places de la ville, du sol jaillit un monstre de lave. Mysterio fonce avec Spider-man corriger la vilaine bête, et si celle-ci pose quelques soucis, absorbe des véhicules pour grossir et menace de cramer une grande roue où ce gros débile de Ned s’est installé avec sa copine (où sont passés les autres occupants de la roue ? Mystère ! Il n’y avait sûrement plus de budget figurants), elle est bientôt vaincue lorsque Mysterio plonge dans le cœur même du monstre pour le pulvériser de l’intérieur. Expérience à laquelle il survit miraculeusement !

La copine de Ned, qui est aussi de la classe de Peter, sourcille quand même un peu à la vue du Spider-man noir qui a affronté le monstre et jeté des toiles partout.

« C’est marrant, on dirait Spider-man… il bouge et jette des toiles de la même manière, lui ressemble un peu… d’ailleurs c’est vrai que où que l’on aille, il est là !
– Eheheh euh… non. Lui, c’est euh… Spider-Cochon, son cousin. »

En réalité, Ned invente le nom de « Night Monkey » pour protéger l’identité de son ami, mais c’est finalement peut-être pire, aussi restons sur Spider-Cochon.

Mais en attendant, la victoire est complète ! Le dernier élémentaire a été détruit, la planète est sauvée, et Prague tient encore plus ou moins debout. Mysterio félicite Peter.

« Bien joué grand !
– Ouah, Mysterio, j’ai bien cru que tu étais mort quand tu as foncé dans le monstre pour te sacrifier mais en fait non !
– Oui, hein ? Non mais en fait, tu sais, les sacrifices, c’est surfait. Allez viens ! On va se jeter un godet !
– C’est-à-dire que j’ai 16 ans M’sieur Mysterio, j’ai pas le droit de boire.
– Bon alors rentrons dans cet estaminet ; ce sera un schnaps pour moi et un Fanta citron pour le petit ! »

Et là, attention, grande scène : Mysterio, en grosse armure, sirote son verre à côté de Peter, qui a retiré son masque et PERSONNE ne trouve ça suspect, pas même Peter. Ils viennent de sauver la ville et le monde, sont encore en tenues qui permettent clairement de les identifier, mais personne ne semble réagir, et c’est une soirée normale à Prague. Pas plus que Peter ne se dit que « Mais j’étais pas supposé dissimuler mon identité, moi ? »

Non. Tout va bien. Un grand film, je vous dis. Nos héros discutent donc en paix, protégés par le script.

« Tu sais Mysterio, je suis content de t’avoir rencontré. C’est bien d’avoir un nouvel ami avec qui parler de mes problèmes de héros.
– Aucun souci. Tu es un chouette garçon, Peter. 
– Merci. Toi aussi tu es un type bien M’sieur Mysterio.
– Ahaha, allons, je ne suis qu’un humble guerrier inter-dimensionnel… ah, au fait, fais attention Peter, je crois que tu as fait tomber quelque chose !
– Ah oui ! Ce sont les lunettes de Tony Stark avec ÉDITH dedans et… HÉÉÉ ! Mais attendez, essayez-les ?
– Voilà.
– Mais elles vous vont vachement mieux qu’à moi ! Vous ressemblez un peu à Tony, d’ailleurs, avec ça et la barbe ! Vous savez quoi Mysterio ? Alors que ça ne fait même pas 24 heures que l’on se connait, je crois que je vais vous confier ÉDITH, le système de sécurité le plus puissant au monde !
– Ah oui ?
– Oui ! N’oubliez pas, je suis un génie, je suis super intelligent ! Donc je sais ce que je fais ! Vous avez tout pour être le nouveau Tony Stark, et le monde en a besoin ! ÉDITH ? Transfère tous mes accès à Quentin Beck, dit Mysterio ! »

Et l’intelligence artificielle d’obéir. Peter serre la paluche de Mysterio en le félicitant pour ses nouvelles responsabilités, et file : apparemment, puisque où qu’aille sa classe, il y a des catastrophes, les parents inquiets ont appelé pour annuler le voyage en Europe (enfin une réaction crédible). Donc avant de reprendre l’avion demain, Peter aimerait aller déclarer sa flamme à M.J. C’est ce soir ou jamais.

Mais sitôt qu’il a quitté le troquet où il sirotait son Fanta avec Mysterio…

… il ne remarque pas que derrière lui, le bistrot change d’apparence. Se transforme en vieille ruine pourrie. En fait, tout n’était qu’une illusion, un hologramme créé par des drones Stark semblables au drone tueur envoyé par mégarde par notre héros. Sauf que ceux-là sont sous le contrôle de Mysterio ! Et celui-ci d’éclater de rire, et de grimper sur le comptoir poussiéreux, acclamé par les clients du bar qui étaient des complices !

Et comme tous les méchants, il prend le temps de ré-expliquer son plan.

« Ah, les amis ! Ça y est, nous avons récupéré ÉDITH ! Cela n’a pourtant pas été facile ! Heureusement que Peter Parker est complètement con ! Souvenez-vous, mes amis ! Nous avons créé la super technologie holographique pour Tony Stark, capable de créer n’importe quelle illusion, et il n’en a quasiment rien fait. Il a même dit que j’étais trop… ambitieux ! Et vous tous, vous avez tous, vous aussi, travaillé pour Stark par le passé ! Tous été humiliés ! C’est ce qui nous a réunis ! Le souhait de créer un nouveau Tony Stark… et ce Tony ce serait… MWAMÊME ! Plus génial que lui, plus ambitieux que lui ! Nous avons pris le contrôle d’une partie de ses drones… les avons utilisés pour projeter des hologrammes et ainsi créer de faux monstres, vaincus par un faux héros ! Tout cela n’était qu’une illusion ! Les dégâts ? Des drones cachés dans l’illusion qui tiraient sur les bâtiments pour les faire s’effondrer en synchronisation avec l’illusion ! Les flammes ? Les drones peuvent envoyer du feu ! Mysterio qui vole et tire des lasers ? La plupart du temps, je n’étais même pas là, j’étais caché ailleurs en costume et je n’apparaissais physiquement qu’à la fin de la bataille ! »

Et personne n’a remarqué les millions d’impacts de balles laissés par les drones d’ailleurs ? Ou même entendu les tirs ?

Non ?

Parce que personnellement, quand un mec prend un coup de poing par une bestiole mais qu’on le retrouve criblé de balles, ça m’interpelle un peu.

Mais si Peter est un génie, je vous laisse deviner le niveau du reste de la population.

Poursuivons avec le discours du méchant, puisque c’en est un.

« Tout n’était qu’illusion, et grâce à cela, nous avons récupéré ÉDITH des mains de ce neuneu de Peter Parker ! Grâce à lui, nous contrôlons tout ! Des milliers de drones, bien plus que nous n’en avions ! Les communications ! Tout ! Il ne nous reste plus qu’à faire un gros coup… un coup fabuleux… une attaque plus grande que toutes les autres, à Londres ! Que j’arrêterai, bien sûr ! Ainsi, je serai le nouveau Tonyyyy Staaaaark ! »

Bon. Passons sur le fait que les illusions ne peuvent pas tout faire, et venons-en droit au problème : tu as donc une technologie si spectaculaire qu’elle peut te rapporter des milliards et… plutôt que de t’en servir pour ça, tu préfères tenter de devenir le nouveau Iron Man. Okay, mettons que ce soit ton truc. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas simplement montrer ce que ta technologie peut faire ? Car si tu peux faire des illusions, ça peut vraiment servir ! Et mieux encore si tes illusions peuvent causer des dégâts grâce aux drones planqués dedans, tu peux vraiment être un héros.

Non parce qu’être le nouveau Iron Man, basé sur un mensonge, ça n’a que des désavantages par rapport aux autres stratégies : ça veut dire être envoyé en première ligne dès qu’une menace extra-terrestre se pointe. Ça veut dire devoir sauver le monde. Et le faire en continuant à mentir sur tes pouvoirs. Donc par exemple, si une bestiole géante qui peut voir au travers des illusions se pointe et que le SHIELD te dit « Vas-y Mysterio, avec tes lasers, tu vas la plier en deux minutes ! » tu auras l’air fin, mon lapin. Sans compter qu’à la moindre erreur, ta ruse est éventée et le monde entier te conspue.

Bref, tu n’as aucun intérêt à mentir. Sauf si bien sûr…

Ah mais oui, voilà : tu es un méchant en bois.

D’ailleurs, personne n’a remarqué que Quentin Beck, alias Mysterio, était un ancien employé de haut niveau de Tony Stark et pas du tout un guerrier inter-dimensionnel ? Non parce qu’en plus, le mec n’a même pas changé de nom. Vous tapez « Quentin Beck » dans Google, et paf, vous découvrez qu’il n’est pas du tout inter-dimensionnel. Ça pose un peu problème, non ? Le roi des illusions et de la tromperie qui oublie bêtement de changer de nom ou de cacher son visage ? Ah non mais vous faites comme vous voulez, amis scénaristes, hein, je ne voudrais pas déranger.

Mysterio, ici expliquant que si on remplace ses drones par des Roomba mais que l’on garde les hologrammes, il doit pouvoir révolutionner l’industrie du porno.

Laissons donc Mysterio à son plan foireux, et retournons voir Peter, qui est lui à son hôtel et qui va frapper à la chambre de M.J.

« M.J je… ça te dirait sachant que… qu’on repart demain… que toi et moi on aille se promener ?
– Okay.
– Chouette ! »

Prague est tranquille et belle en cette douce fin de soirée, tant après l’attaque d’un monstre géant au milieu de la plus grande fête du pays, il n’y a rien dehors : pas un policier, pas un journaliste, pas même un papier par terre. C’est quand même bien fait, on devrait manger des attaques d’élémentaires plus souvent. Les mains de nos larrons se frôlent et Peter décide de se lancer.

« M.J, je dois te parler de quelque chose… à propos de moi.
– Tu es Spider-man ? »

C’est un peu direct. Mais bon.

« Mais comment tu sais ?
– C’est-à-dire que où que l’on aille, Spider-man apparaît, et pile quand tu es soudainement mystérieusement introuvable.
– Ah flûte. C’était gros alors comme ficelle ?
– Un peu, oui. Accessoirement, il se trouve que si je sais que Spider-man était ici ce soir à Prague, c’est que j’ai trouvé ceci par terre… entoilé. »

Et M.J sort de son sac à dos un drone Stark que Spider-man avait entoilé en tirant sur l’illusion un peu plus tôt sans le réaliser : le drone avait été projeté bien loin de lui, droit au pied de M.J qui était dans une ruelle voisine (là encore, que de coïncidences, et, non, il n’y avait personne d’autre dans la rue, vous le saurez). Les deux adolescents tripotent le drone à défaut de mieux pour ce soir, et soudain, il s’active… et génère un énorme hologramme : Mysterio affrontant l’élémentaire de l’air ! Nos deux amis sont donc très surpris de voir cette illusion parfaitement réaliste s’agiter au-dessus d’eux.

« Mais alors… le drone génère des hologrammes ? Le combat entre les élémentaires et Mysterio, c’était du cinéma ?
– Le plus incroyable c’est que si le drone génère une illusion aussi puissante, une fois entoilé, une partie de ladite illusion aurait dû s’effondrer.
– Oui mais ça n’arrangeait pas le scénario. On va donc dire que les drones sont tous largement plus puissants que nécessaires, donc quand tu en détruis un, les autres présents dans l’illusion compensent pour la maintenir.
– Ah ben non puisque lorsque Mysterio discutait avec son équipe dans la scène précédente, à un moment, il expliquait qu’un seul drone manquant pouvait tout foutre en l’air et…
– CHUCHUCHUCHUTABOUCHE. »

L’incohérence est jetée de côté tel un vulgaire chaton contre une 306 lancée à pleine vitesse, et nos amis reprennent.

« M.J ! Écoute, ça veut dire qu’on a un gros problème ! Je ne peux pas rentrer en Europe ! Parce que comme une grosse buse, j’ai confié les clés du système de sécurité le plus puissant au monde à Mysterio, quand bien même je ne connaissais depuis moins de 24 heures.
– Peter, est-ce que tu es sûr que tu n’as pas été mordu par une crotte radioactive ? Éventuellement en forme d’araignée, mais tout de même ?
– Raaah ! Bon écoute, toi, rejoins Ned ! C’est mon meilleur pote, il sait que je suis Spider-man, vous pourrez causer. Vous irez expliquer au reste de la classe que j’ai un souci et que je dois rester en Europe dans… euh… ma famille à Berlin ? Comme ça, je fonce à Berlin prévenir le SHIELD !
– … tout le monde sait que tu n’as aucune famille à Berlin. Tu ne pourrais pas juste appeler le SHIELD ?
– Mysterio surveille toutes les communications grâce à ÉDITH !
– Oui ben comme ça il saurait que son plan est à l’eau, au pire.
– Non ! L’excuse pourrie, ça me paraît mieux ! »

Notez qu’il y avait des millions d’excuses plus crédibles, mais Peter choisit celle-là. Puis, il bondit sur un train pour tenter de gagner Berlin et aller avertir Nick Fury du fait que Mysterio est effectivement un vil embabouineur.

Mais Mysterio, au même moment, apprend qu’il lui manque un de ses drones qui n’est pas revenu à la base, et comprend bien vite que Spider-man a dû mettre la main dessus. Il lui faut donc l’arrêter… et il sait comment. Mais déjà, il utilise son nouveau super réseau pour à son tour, détourner le voyage scolaire de Peter, et envoyer un message à Polio et Golio disant que la prochaine étape de leur voyage, ce serait Londres. Ces derniers acceptent sans sourciller, et toute l’histoire de « On doit quitter l’Europe, et vite ! » est instantanément oubliée. Ainsi, tous les amis de Peter seront au mauvais endroit, au mauvais moment, et s’il a révélé ce qu’il sait à l’un d’entre eux… il pourra leur régler leur compte.

Car c’est connu : des adolescents équipés de téléphones portables ne racontent jamais rien à personne, et ils garderont l’information pour eux jusqu’à ce qu’il les tue. L’adolescent est connu pour être taiseux.

Mais suivons donc Spider-man alors qu’il arrive à Berlin à dos de train (grimper dedans, c’est trop dur et trop sûr ; risquer l’électrocution est plus marrant), et lorsqu’il en descend, gros coup de bol, il est attendu par Nick Fury.

« Allez grimpe dans la voiture. On va au QG du SHIELD et tu vas tout me raconter. » 

Spider-man obéit, et commence à expliquer à Nick toute l’histoire, sur le fait que Mysterio n’est qu’un filou qui utilise une technologie surpuissante pour créer des illusions, et grâce à elle, s’est emparé d’EDITH.

« … morale de cette histoire est qu’on ne doit pas faire confiance à un inconnu, comme avec ce Monsieur dans la camionnette quand j’avais cinq ans.
– Okay Peter, c’était vraiment une super histoire. À part la fin, je dois bien l’admettre. À qui en as-tu parlé ?.
– Ben… à mon ami Ned qui est un peu con… »

Mais pile à ce moment là, Nick et Spider-man réalisent qu’il y a un problème : tout ce qu’il y a autour d’eux n’est qu’une illusion qui commence à s’effondrer ! Ils ne sont pas au QG du SHIELD ! Ils sont dans un piège de Mysterio ! Qui n’arrête pas de changer les illusions à volonté, d’altérer jusqu’à la manière qu’à Peter de percevoir son propre corps, bref, il lui envoie du sons et lumières dans la truffe jusqu’à ce qu’enfin, le vrai SHIELD intervienne et n’arrête Mysterio. Nick Fury se précipite vers Peter qui dans l’affaire, a pris une sacrée raclée à force d’être projeté contre des murs qu’il ne voyait pas ou de tomber de plusieurs étages pour les mêmes raisons.

« Peter, tu vas bien ?
– Ouah… j’ai probablement l’ensemble des os brisés, mais ça va pas mal.
– Très bien ! Peter, tu dois me dire : as-tu parlé de Mysterio et de son secret à d’autres ?
– Oui… à mon pote Ned et à ma copine M.J.
– Parfait… mouhoho… mouhohohoho !
– Attendez… non ! »

Et en effet, Peter est décidément particulièrement con : c’est encore une illusion. Il vient donc définitivement de tout balancer à Mysterio. Il se relève, titubant, et cette fois-ci, Mysterio le laisse aller s’écraser… sur une voie de chemin de fer, où il se mange un TGV.

Mais ça va, merci : il va bien. Enfin un accident voyageur qui n’arrête pas le train.

Mysterio, ici tirant… du Baygon vert, je suppose. C’est vraiment terrible contre Spider-man.

Spider-man parvient à ramper jusqu’à l’intérieur, à retirer son costume (qui est toujours le costume pourri qu’on lui avait conçu pour Prague), et s’effondre comme une bouse sur un siège du train. Mais à son réveil, il est en cellule ! Des gens l’ont trouvé en sang dans une voiture du TGV, et pensant que c’était un hooligan comme d’autres qui occupaient ledit TGV, il a été enfermé avec eux dans une cellule d’un poste de police des Pays-Bas. Ses voisins de cellule sont cependant très aimables, parlent un bon anglais, lui indiquent où ils se trouvent, et le laissent s’évader en paix. Ce qui permet à Peter de se retrouver dehors et…

Je sais. Les gens qui ont vu le film attendent ce moment du spoiler. Parce que c’est là que l’on découvre à quoi ressemblent les Pays-Bas selon un réalisateur hollywoodien.

Peter se retrouve donc sur… une espèce de place de marché fermier ? On dirait qu’il a été propulsé peu ou prou en l’an mil, et le lieu est cerné de moulins et de champs de tulipes. Voilà, on n’est pas du tout dans la caricature. Les Néerlandais étant cependant sympas, ils prêtent sans souci un téléphone à Peter, qui s’en sert pour appeler… Happy. L’ancien secrétaire de Tony Stark.

« Happy ? C’est Peter. J’ai besoin de toi. Je suis dans un bled des Pays-Bas, viens me chercher.
– Peter ? Mais attends… pourquoi m’appelles-tu ? Surtout en donnant ta localisation ? Tu ne disais pas que Mysterio pouvait écouter toutes les communications il y a deux scènes de ça ?
– … ah merde.
– Ah bé oui.
– Vous venez me chercher quand même ?
– Allez ! »

Et un peu plus tard, Happy arrive avec un avion à décollage vertical pour se poser dans le champ de tulipes et récupérer son jeune ami.

« Happy… j’ai grave merdé ! Tony n’aurait jamais dû me faire confiance !
– Écoute… Tony était mon patron, mais aussi mon ami. Et lui, il merdait souvent. Il doutait de tout. Sauf d’une chose : de toi. Il a toujours su qu’il avait raison de te faire confiance.
– J’ai donné ÉDITH à un mec que je venais à peine de rencontrer.
– Peter, tu es une merde. »

Mais bon : finalement, Happy explique à Peter qu’il va l’emmener à Londres pour tenter de sauver la situation. Happy va en profiter pour prévenir le SHIELD que quelque chose ne va pas. Et envoie un message codé particulièrement subtil : « Ne vous fiez pas aux apparences !« . Ce que Nick Fury interprète bien évidemment comme « Attention, Mysterio est un traître et en fait il a une armée de drones tueurs donc faites semblant de rien et équipez-vous en armes anti-drones en douce car il va sûrement en placer un juste devant vous en mode invisible pour tenter de vous tuer. »

Soit les mecs sont super balaises en messages codés, soit c’est n’importe quoi. Je vous laisse choisir.

Dans l’avion, en tout cas, Peter constate que c’est tout équipé : Tony Stark avait laissé là une mini-usines à costumes automatique. Pour quelqu’un supposé passer son temps avec des mesdames toutes nues, c’est cocasse.

Mais oui, je sais : ah ben ça tombe bien alors !

Et Spider-man de se concevoir un nouveau costume.

« En nanites je suppose ? Comme dans le précédent film, comme ça c’est super puissant ?
– Non, Happy. En lycra, ça me paraît mieux.
– Okay Peter, tu t’es mis au bédo c’est ça ? Non parce que ça commence à se voir, sale petit zadiste défoncé à la ganja !
– Hé, ho, on se calme tout de suite ! C’est pas moi qui porte le nom du chien dans
7 à la Maison.
– Ça c’est bas. Bon, comment comptes-tu arrêter Mysterio ? Après tout, tu es un génie des gadgets ! Une onde électromagnétique qui arrête tous ses drones ? Un piratage en règles ? Un piège diabolique ?
– Non, je vais plutôt foncer comme une grosse buse et tenter d’entoiler des milliers de drones à la main. »

Si vous n’avez jamais arraché l’accoudoir d’un cinéma pour faire de l’escrime avec votre voisin en hurlant les noms des Grands Anciens, sachez que ce film vous donne l’occasion de commencer.

Et en effet, pendant ce temps, à Londres…

La classe de Peter vient d’arriver, sans lui, donc, sur place. Brad, qui en a un peu marre, finit par prendre la parole :

« Personne ne trouve ça suspect, ces changements de destination en boucle ? Et Peter qui n’est jamais là et personne ne s’en inquiète ? »

Que ? Mais ? Qui vient d’introduire un personnage avec un QI atteignant les deux chiffres dans ce film ?

« Euh… la vérité est… euh… relative. » tente M.J avec l’assurance de celle qui sait que même si c’est nul, le script est avec elle « Et puis tu as tenté de prendre une photo de Peter en slip. »

Ce qui n’a aucun rapport, mais ça passe. Polio et Golio hochent la tête, le reste de la classe bave en essayant de se curer le nez avec le coude, avant que tout le monde ne continue joyeusement l’épopée en se rendant dans un bus qui les attend, et conduit, hélas pour eux, par l’un des sbires de Mysterio. Qui emmène le véhicule jusqu’au Tower Bridge de Londres et… abandonne le véhicule là. Pourquoi ? Mais parce qu’il obéit à cette règle essentielle des mauvais films :

« Lors de toute bonne catastrophe, si l’on aperçoit un bus, il finira invariablement sur un pont. »

Ne me demandez pas pourquoi : c’est la règle.

Spider-man, 24h après avoir pris un TGV dans la mouille. Son secret, c’est son armure en bullshitonium.

Mysterio, apprenant que le bus est en place, peut donc commencer son attaque. Il demande à ÉDITH d’envoyer TOUS les drones que Tony Stark avait mis en orbite (et avec la technologie de Mysterio dedans, c’est vraiment sympa), pour descendre sur Londres faire une attaque cent fois plus grande que les précédentes. Et comme les fois précédentes, Mysterio fait mine d’être là pour servir le SHIELD, demande à ses complices d’activer une machine qui fait croire à un dégagement énergétique venant de sous terre, puis, les drones débarquent, invisibles, avant de générer l’illusion d’un monstre géant constitué des quatre éléments.

« Houlala, on pensait les avoir vaincu, mais ils ont fusionné ! » s’exclame Mysterio de sa meilleure voix d’acteur « Ne vous inquiétez pas, Monsieur Fury, je vais bourrer la face de cette chose ! »

Et Nick Fury de faire semblant d’y croire, pendant que Mysterio fait son show. Mais sinon, Nick ? Faire quelque chose ? Tenter de l’arrêter pendant que son monstre illusoire ravage vraiment la ville ? Non ? Eh bien non. Nick Fury reste à la fenêtre de son bureau, l’air… cool. Pendant que des gens meurent. Voilà. C’est tout. Bien bien bien.

Mais sinon, quelqu’un a relu le scénario ou c’était une blague d’un stagiaire qui a dégénérée ?

Heureusement, sur ces entrefaites, Spider-man arrive, et en se laissant choir du ciel avec son Spider-parachute (si, si), il parvient à pénétrer dans l’illusion et découvre à l’intérieur l’armée de drones qui s’active à maintenir l’hologramme et à causer des dommages en temps réel pour faire croire à l’aspect matériel du monstre. Spider-man commence à entoiler tout ce petit monde, au point de mettre à mal assez sérieusement l’illusion en elle-même. Mysterio, le vrai, qui contrôle tout ça de loin, en est grognon,

« Cacaboudin ! Comment est-il arrivé là sans que je ne le remarque lui ? Je n’ai pas le contrôle du plus grand système de surveillance de la planète ? ÉDITH !
– Il est passé par un trou du script, Monsieur.
– Damnation ! »

Le trou dans le script est le conduit de ventilation moderne : il y en a un peu partout, et personne n’y fait jamais attention.

Mysterio voyant son illusion mise à mal, il ordonne à son équipe de couper la génération de l’hologramme du monstre, tant pis. Et de concentrer les monstres sur une seule mission : tuer Spider-man ! Et Mysterio commande même personnellement une partie des drones pour… heu… tuer les amis de Spider-man qui en savent trop ?

Mais pourquoi ne pas avoir simplement envoyé une roquette sur le bus, alors ? Eh bien on ne sait pas. Et pourquoi concentrer toute ton attention sur des cibles complètement secondaires ? À part que Mysterio veut être le moins efficace possible, et préfère poursuivre les amis de Spiderman avec ses drones mitrailleurs, et en ne tirant qu’à bout portant pour ne pas les tuer facilement de loin. On notera d’ailleurs que les drones supposés être d’une précision diabolique telle que lorsqu’ils causaient des dégâts à des structures, pas une balle n’allait à côté, ici ne parviennent jamais à toucher le moindre gentil, qu’importe la situation. Happy, qui était venu tenter d’évacuer les amis de Peter, voit son avion être détruit par les drones, et ne peut qu’emmener quelques adolescents avec lui dans la chambre forte de la tour de Londres qui est, c’est bien connu, grande ouverte et non-gardée. C’est donc aux côtés des joyaux de la reine que nos amis sont enfermés, pendant que les drones essaient d’ouvrir la chambre forte au fer à souder (ils sont vraiment tout équipés).

Spider-man, de son côté, affronte les drones avec mille pirouettes, évidemment, pas un ne parvient à le toucher non plus.

C’est un peu lassant, cette précision à géométrie variable. Je ne sais pas : rajoutez un bout de scène où Spiderman a entoilé suffisamment de drones pour réduire leurs cohésion, a un gadget qui brouille vaguement leurs systèmes, ou bien le SHIELD tente de les pirater en même temps ce qui explique qu’ils soient moins efficaces, que sais-je…

Pas juste « Bon en fait, les drones, maintenant, ils sont tout nazes. »

Spider-man parvient non seulement à en détruire bon nombre, et même à arriver jusqu’à l’endroit d’où Quentin Beck alias Mysterio pilotait toute l’opération. Évidemment, ce dernier tente plusieurs fois de le tromper avec des illusions, mais notre héros, usant de son sixième sens d’homme-araignée qui lui est revenu sans explication, ne s’y laisse plus tromper, et a tôt fait de meuler la gueule du vilain. Avec un passage particulièrement intéressant puisque Mysterio fait semblant d’être devant Spider-man alors qu’il est derrière avec une arme.

Ce qui veut dire que Mysterio parle dans un micro dix centimètres derrière Spiderman et suppose qu’il ne va pas l’entendre. Ça doit être un concours de neuneuserie, je ne me l’explique pas autrement.

Mais dans l’affaire, Mysterio a pris tellement cher avec ses drones envoyant des balles dans tous les sens… qu’il s’est ramassé l’un de ses propres pruneaux.

« C’en est fini, Mysterio ! Je ne voulais pas que tu meures, mais là… bon. Tu t’es un peu… hihi… tiré une balle dans le pied !
– Au moins, la mort m’épargnera ton humour. Mais dis-moi Spider-man. Est-ce vrai que ton sixième sens t’as permis de vaincre mes illusions ?
– Aisément !
– Est-ce que cela veut dire… kof kof…
– Oui ?
– … qu’en fait tu pouvais me vaincre depuis le début du film et que ton sixième sens « en panne » sans aucune explication, c’était juste pour arranger les scénaristes ? »

Spider-man s’assoit sur le visage de Mysterio pour étouffer ses terribles révélations sur le niveau d’écriture de cette oeuvre, et c’est donc sous un cucu enrobé de lycra que Mysterio rend son dernier soupir. Spider-man peut se rendre sur le Tower Bridge pour voir comment vont ses amis, et découvre avec bonheur M.J, bien vivante, qui arrive en courant vers lui !

« M.J !
– Peter, c’est incroyable !
– Oui, tu es vivante ! Je suis si heureux que j’en retire mon masque !
– Non, c’est surtout que c’est incroyable : tu notes comme il n’y a ABSOLUMENT PERSONNE autour de nous alors que là encore, il devrait y avoir une folle agitation après tout ce qui vient de se passer ? Ce qui tombe bien puisque tu viens de retirer ton masque comme une grosse buse ?
– C’est vrai que c’est fou cette propension des décors à être entièrement vides dès qu’on a besoin d’un moment d’intimité. Bon, d’ailleurs : M.J, voilà, à Prague, ce que je voulais te dire, ce n’est pas que j’étais Spider-man. C’est que quand je te vois, j’ai envie de te faire des bisous.
– Mais moi aussi figure-toi.
– Allez, on fait le bisou alors. »

Et c’est le bisou.

Spider-man a donc vaincu et trouvé l’amour. Et accessoirement, récupéré les lunettes avec ÉDITH sur le corps de Mysterio, lui permettant de dire à tous les drones de rentrer chez eux. Parce que oui, ÉDITH lui obéissait encore, en fait. Parce que… parce que. Voilà. Nick Fury peut donc venir le féliciter, et enfin, Peter rentre à New York retrouver tante Milf. Qui lui avoue, parce que ça non plus il n’avait toujours pas compris, que oui, elle sort avec Happy. Il faut dire qu’elle adorait 7 à la maison.

C’est donc sur cette dernière révélation que Peter peut reprendre son quotidien new-workais de super-héros de quartier, et il se balance de toile en toile et…

… FIN !

Mais pas tout à fait, car il y a une séquence post-générique (vous m’entendez soupirer ?) et pas des moindres : Spider-man décide d’emmener M.J se balader avec lui alors qu’il se balance d’immeuble en immeuble. Et visiblement, ni lui ni M.J n’ont l’air de se dire que sortir ensemble publiquement alors qu’il est habillé en Spider-Man pourrait vaaaaguement permettre d’identifier Peter Parker sous la cagoule de l’araignée. Non. Vraiment. Vous nous le dites si on vous emmerde, hein ?

Mais alors qu’ils papotent tranquillement au milieu d’une foule après leur promenade, sans se soucier des passants qui peuvent tout entendre de leur discussion de couple, voici que les écrans géants de l’immeuble voisin diffusent un flash-info exclusif : les dernières images envoyées par le « héros inter-dimensionnel » Mysterio.

Parce que non, personne n’a pensé à rendre public que Mysterio était une enflure, et derrière les attaques au Mexique, à Venise, Prague et Londres. Un détail.

Et sur ces images, évidemment truquées puisque c’était sa signature, on voit Mysterio agoniser et dire :

« Spider-man… c’est lui qui m’a tué… c’est lui qui contrôlait les drones… parce qu’il est fou, il veut devenir le nouveau Tony Stark et tuera tous ceux sur son chemin ! Ah, et accessoirement… son vrai nom, c’est Peter Parker ! Maintenant, je meurs, aaaargh… » 

« Crotte de bique ! » s’exclame Spider-man et…

… FIN !

Je vous rappelle que ces deux personnages sont tous les deux présentés comme d’une intelligence frôlant le génie, et supposés ne rien faire qui pourrait révéler l’identité de Peter Parker, comme par exemple, oublier de retirer son costume avant de sortir ensemble.


Est-ce que quelqu’un se souvient que Peter Parker bosse avec le SHIELD qui peut prouver en deux minutes que cette vidéo est fausse, rappeler que Mysterio était méchant et que Peter est innocent ? Ou même que Peter est supposer avoir ÉDITH, qui surveille toutes les communications mondiales, et que l’intelligence artificielle aurait pu vaguement le prévenir en amont ? Ou justement, diffuser ce que je viens d’écrire sur les mêmes écrans en trente secondes ?

Ah mais j’oubliais : c’est nul.

Qu’est-ce que je peux être tête en l’air, parfois !

52 réponses à “Spider-Man : loin des yeux (qui saignent)

      • Je vois que nous sommes entre gens de bonne compagnie !

        Deuxième meilleure figure de style qui soit – après l’hypallage !

      • @uncuistre : autant le zeugma est classe, autant l’hypallage est une figure sans intérêt, car prêtant aisément à confusion et n’apportant rien au propos.
        Le zeugma au contraire apporte concision et humour.

    • Détail : y’a une autre post générique où ils essaient de rattraper le discrédit jeté sur Fury en montrant qu’en fait, c’était pas lui mais un crétin de skrull.
      Et Edith à la fin est censée avoir été piratayée par les méchants. Donc vwalà, à part ça, tout est vrai et ça fait presque peur.

  1. Il y avait non pas une séquence post-générique mais 2…Quand on apprend que Nick Fury et Maria ne sont pas…ah pis non ! Z’aviez qu’à pas vous enfuir si vite…Muhaha !

  2. Très bon article, comme d’habitude !
    A noter toutefois qu’il y a une seconde scène post-générique où l’on découvre que Nick et sa collègue sont en fait des aliens transformistes (que l’on à vu dans Captain Marvel). Ça n’excuse pas toute l’attitude clown, mais ça peut expliquer certains éléments scénaristiques (pourquoi Nick ne peut pas contacter d’autres super-héros, pourquoi il a l’air au courant de rien…).

  3. C’est un numéro 2, dans le numéro 2, le héros a toujours des problèmes avec ses pouvoirs. It is known.

    • Tony Stark a donc conçu (ou fait concevoir) et produit des milliers de drones tueurs et les fait mettre en orbite…

      Et il a fait ça quand? Avant de mourir non? Voire même avant le bordel avec Thanos?

      Donc ils avaient une armée de drones tueurs à disposition quand ils se sont mis sur la tronche avec Thanos (endgame ou infinity war, pareil), et ils s’en servent pas…

      C’est bien écrit décidément le MCU

      • Raté ! Le nom du système est E.D.I.T.H. pour Even Dead I’m The Hero. C’est clairement destiné pour aider le monde après sa mort (« aider le monde » selon la vision tordue de Stark bien sûr). Les deux fonctionnalités d’EDITH sont un système de surveillance généralisé et un paquet de drones. Rien n’empêche Stark d’incorporer le système de surveillance à son armure en nano-tech, elle-même infiniment plus puissante qu’une armée de drones qui tirent des lasers. Utiliser EDITH contre Thanos aurait été complètement inutile et aurait probablement débouché sur la destruction des drones, réduisant ce qui est sensé être son héritage à néant.

  4. Un fer à souder pour découper du métal, le concept est intéressant, il faut que je pense à mettre au recyclage ce bon vieux chalumeau qui traîne dans le fond du placard.

  5. Comment ça ?… J’apprends qu’on n’aura pas de spoiler de « Men in reBack IV la relève de l’espoir perdu des mondes engloutit chez ta mère alien en string sur le net » !!! Oh que je suis déçu, mais déçu !!! Moi qui en rêvait, parce qu’à voir la bande annonce (vous savez, le truc où on découvre tout le film en moins de deux minutes…), je n’aurais pas mis les pieds au cinoche pour ça… « J’attends juste « Shaun le mouton II » pour y aller… Au moins, je bêlerais pour quelque chose…
    Par contre, je suis dubitatif, soit du « deux fois tatif » sur le scénario évoqué « susditement » : une faille spacio-rigolo-t emporelo-nullo me fait frêmir :
    « J’ai beau ne pas avoir voulu prendre mes costumes, tante Milf en avait glissé un de force dans ma valise, donc j’ai mes bracelets lance-toile !…
    Et Peter d’enfiler son costume parce que… parce que »
    Parce que, si tante Milf est une grosse buse (si, si, faut avouer…) Comment c’est-y qu’elle a pu fourrer un costard en lycra sans le reconnaitre ni même le remarquer dans une valise qui n’est pas la sienne… ? Évidemment, seconde faille spacio-machin, vous m’aurez compris, Peter enfile le collant parce que, parce que… Parce que très grosse faille de l’ère tertiaire… Un oubli ?
    Mais bien sûr, je déclare forfait à Spider-cochon… ;-)

    • L’une des meilleures critiques que je n’ai jamais vu de toute ma vie c’est tellement vrai et presque toutes les incohérences m’ont fait m’étrangler de rage jusqu’à ce que après 30 minutes j’abandonne le film pour jouer à Candy crush sur le téléphone de la fille qui m’accompagner pour dire mon niveau de désespoir

    • Pas de faille temporelle pour tante May, elle est juste au courant que c’est lui Spider-man… Donc elle lui met bien le costard qu’elle veut dans sa valise (qu’elle a sûrement faite elle-même je parie, sagouin d’ado).
      Je ne suis pas d’accord sur le fait qu’il perde son 6eme sens « sans raison ». Depuis le début du film, il n’arrête pas de dire qu’il ne se sent pas de taille pour relayer Iron Man. L’épisode Thanos et la mort de Stark (Tony, pas Ned) a sérieusement entaché son engouement pour le super-héroisme, encore plus en sachant qu’il risque de perdre MJ.
      Il retrouve son 6e sens à partir du moment où il comprend que Tony lui a toujours fait confiance depuis le début et que même s’il fait des erreurs, il sera toujours capable de les réparer (un peu comme Tony en fait).
      Pour le reste, il est vrai qu’il y a des incohérence mais pas plus qu’ailleurs et pas plus que dans les comics.
      On va me dire : c’est pas une raison, et je vais répondre ouimaistagueule. C’est des films popcorns sur des super-héros popcorn issus de BD popcorns. Faut pas leur demander de concourir pour les oscars autre que pour les SFX quand même !
      Ca reste un bon divertissement avec quelques coups d’éclat. Bien sûr, ça n’a pas l’humour d’un Deadpool, le sérieux d’un X-men ou la noirceur d’un DC (mais ça en a pas le scénar et la gestion du catalogue foireux non plus…) mais ça fait le boulot pour ma part et j’ai passé un bon moment avec ma fille.
      Bien évidemment, en corrigeant les quelques bourdes citées et avec un peu plus de punch à la réal (quoi que le passage en cauchemar mysterien est non sans rappeler la grandeur des cauchemars de ScareCrow dans Batman Asylum), on pourrait avoir un grand film.

  6. Avez vous remarqué que la tante May rajeunit au fur et à mesure des épisodes ?!
    Dans la 1er version elle a au moins 70 ans, dans l’autre elle doit avoir 50 ans et enfin 30 ans dans la dernière mouture
    La prochaine étape c’est quoi ? elle a 20 ans et va au lycée avec Peter ?!

    • Ben Marisa Tomei, qui joue Tante May dans cette version, a 54 ans…
      Ce qui est plus logique niveau âge (Peter Parker étant son neveu) que d’avoir l’air de sa grand-mère.
      Les femmes (et hommes) de 54 ans n’ont pas forcément l’air décrépis hein !

      • plus logique?
        pas forcément … à 15 ans on peut très bien avoir une tante de 70 ans (comme Spidey en gros) …
        dans l’absolu on pourrait même avoir une tante plus jeune que le neveu
        donc je vois pas vraiment le « plus logique » …

  7. C’est ballot que ce ne soit plus le message dont vous répondez aux commentaires, car j’aurais aimé en savoir davantage sur Patrick Demouy et la Sainte Ampoule. Google n’est pas un ami assez efficace par rapport au temps qu’il me reste après la lecture de ce spoil.
    Si j’y pense, je poserai la question dans 1 an !

    • Patrick Demouy, si mes souvenirs sont bons, avaient ecrit un bouquin sur le sacre des roys de France (de memoire toujours, il fait la description de 50+ sacres).

      Dedans il expliquait que l’ampoule actuelle (et depuis le XVII eme siecle) est different de l’originelle, qui serait sans fioriture dessus, type ampoule a parfum antique.

      Voila, si ca peut aider

      • Merci beaucoup Babouin Rabouin ! C’est très gentil à vous, ces explications.

        J’avais bien trouvé l’histoire de la casse solennelle de l’ampoule à la révolution, puis sa reconstruction à partir de supposés mini fragments récoltés par les spectateurs et contenant des traces de l’huile d’origine (c’est donc de l’homéopathie !), mais je ne savais pas que c’était Patrick Demouy qui avait fait éclater l’affaire au grand jour ni qu’ils ne l’avaient pas refaite à l’identique.

      • Patrick Demouy est un historien médiéviste, spécialiste de la Cathédrale de Reims, qui a en effet écrit un livre sur le sacre des Rois de France. C’est un gros et beau livre, très intéressant. Mais je ne crois pas que ce soit lui qui ait reconstitué seul l’histoire de la Sainte Ampoule détruite; l’abbé Goy avait à l’époque mené lui aussi l’enquête.

    • Moi, dans la famille DEMOUY, je ne me suis jamais intéressé qu’à Vanessa.
      Elle a une paire de talents fascinante 😁 …

  8. Croyez-vous, vous aussi que la lune a deux faces ? (ni j’eus le temps de vérifier)
    sa libration est trompeuse (mon avis) d’ailleurs je pense que la terre est semblable, pas dit égale,
    aussi, qu’elle est belle !

  9. Ayant des enfants de moins de 16 ans, le spectacle de ce film m’a été imposé. Je trouve qu’OC fait plutôt preuve de retenue quant à la description de cette comédie lourdingue.
    Mention spéciale aux classes de 6 élèves encadrés par 2 profs dont le QI cumulé doit atteindre 35. Envie de découper Ned et Angourie Rice à la tronçonneuse.
    Bref tout est débile.

    • J’ai une petite sœur adolescente qui a 20 ans de moins que moi et jamais je me suis sentis obligé d’aller regarder un film de merde avec elle. Au contraire c’est plutôt moi qui aiguise sa culture, son sens critique et artistique en lui faisant regarder des films classique et cultes et à coté de sombre bouse afin de lui montré la différence de qualité.
      Faites en autant et vous verrez qu’au bout d’un moment vos enfants feront eux même la différence entre films de merde et bon films, c’est assez appréciable de savoir que le flambeau est transmis correctement.

  10. Mais sinon, est-ce que quelqu’un sait POURQUOI c’est Peter Parker et pas Miles Morales, cette troisième mouture de la franchise ?! Surtout que le Ned, c’est Ganke, le personnage copié-collé au niveau du look ?! Serais curieux de savoir à quel moment de la production il y a eu schisme…?

    • Le problème avec Miles Morales, c’est que sa backstory s’appuie en bonne partie sur le fait qu’il prend la relève après Peter. Donc pour que flambeau à passer il y ait, encore faut-il qu’il y ait un Peter – même si je ne serais pas surpris de voir Miles apparaître dans le MCU aussi d’ici quelques temps.

  11. Merci d’avoir spoilé, une merde de moins à voir.
    En revanche, vous allez avoir Brigitte Bardot sur le croupion pour vos exactions sur le bébé phoque (je fais du 45 en bébé phoque :-) )

  12. Aaaaah, Odieux… vil contemporanéiste que vous êtes !
    Vous devriez pourtant savoir qu’aucun de nous ne perdrait son temps à, disons, apporter un peu de fantaisie dans la morne platitude d’un palais XVIIe, alors qu’il reste encore tant de Le Corbusier à renvoyer aux abysses cthulhiennes dont ils n’auraient jamais dû sortir…

  13. Si Monsieur Connard pouvait avoir l’obligeance de relayer ce qui suit à un certain J. Hervieux. Motif : incohérences et agitation de boite à « ça alors ». Dans le tome 2 de « Au service de Sa Majesté la Mort », commis par M. Hervieux, p. 34 : pourquoi ne pas, au moins, évoquer la possibilité de balancer la bombe par la fenêtre, dans la Tamise en plus, ça serait top pour les personnages… mais pas pour l’histoire… encore que… Bref. P 294, Elisabeth a le don d’ubiquité? Elle se trouve bien face à des personnages dans le bateau, et p. 295 au même instant, seule face au méchant. Pour la boite à « ça alors », heureusement que Turner réagit face à certaines coïncidences… Ou alors… peut être va t-on trouver bientôt en vente de vraies boites à « ça alors », et que l’Odieux Connard tient M. Hervieux sous sa coupe (ou le possède, c’est à voir) pour préparer des placements de produits, avec aussi la pelle dédicacée, pour enterrer ou déterrer des plus ou moins morts, au choix.

  14. Mille mercis, encore une fois je suis bien content de ne pas avoir gâché mon temps à voir cette bouse. Toutes les vieilles ficelles sont de sortie, dont l’éternel plan « hyper-calculé » qui repose en fait sur une grosse invraisemblance que l’auteur du plan ne pouvait pas prévoir. Mysterio avait donc prévu que seul Spiderman serait mis sur le coup et que l’impressionner suffirait à lui faire cracher ses lunettes de VR. Balèze. Suggestion aux terroristes du monde entier qui cherchent à obtenir du lourd : sauvez Macron d’un faux attentat, il vous remerciera sans doute en vous filant la mallette de dissuasion nucléaire.
    A côté des gouffres du scénario, vous avez raté un trou presque raisonnable : quand Mysterio essaie de tuer la classe de Peter, au-delà de la question de la méthode il y a le problème du mobile : s’il veut les tuer c’est parce qu’ils étaient les seuls au courant de la supercherie…sauf que l’illusion venant d’être désactivée, une bonne partie du secret est maintenant partagée par des milliers de personnes, donc les tuer sans sommation ne sert plus à rien. Alors qu’une petite prise d’otages à l’ancienne aurait pu mettre la pression sur Peter en plus d’occuper du temps d’écran et de faire du drama pour pas cher avec tous les clichés de ce genre de scène.

  15. Tient, il y a un truc que l’odieux n’ pas relevé (bon c’est vrai qu’il y a tellement de conn… dans ce film qu’on finit par être submergé):

    Il partent en voyage de sciences à … Venise et Paris? Pour y voir des … musées? Une classe d’art, c’eut été pertinent, mais question sciences… Déjà Paris, ce n’est pas un référence question sciences (je veux dire, ce n’est pas Boston et son MIT ou Houston et son centre de contrôle spatial), mais Venise…

    C’est pas pas comme s’il n’existait pas quelques site d’intérêt scientifique dans les environs, genre… le grand accélérateur de particule ou le centre d’études de Cadarache…

  16. Pingback: Spiderman – No Way José | Le blog d'un odieux connard·

  17. Je vais pas dire que ce film est une analogie de la méthode Disney mais…
    C’est une analogie de la méthode Disney !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.