« Vous n’avez rien compris aux selfies »

Chacun l’aura compris : la citation qui sert de titre à cet article n’est pas de moi.

D’abord, parce que je sais mon public fort instruit sur le sujet, principalement par les articles de mon fait, les meilleures références qui soient sur le selfie, et ce en toute objectivité bien sûr. Ensuite, parce que le « Vous n’avez rien compris à un truc que vous venez de voir« , je pensais que c’était déjà limite pour évoquer un quelconque film et expliquer au spectateur pourquoi lui, gros naze, n’avait pas compris toute la subtilité de Sucker Punch, le scénario de Prométhéus ou le discours puissant de Spring Breakers. Le genre d’argument qui vous donne envie de passer la margoulette de son auteur à la ponceuse pour lui donner une vague impression de ce que vous avez ressenti en regardant lesdites œuvres. 

Alors vous expliquer que vous n’avez pas pigé toute la profondeur d’un selfie, soit une seule image mal cadrée prise par un adolescent en folie, je pensais la chose impossible.

Et pourtant, j’avais tort, car la médiocrité de ce monde est sans bornes. Preuve en est, ce fabuleux article disponible en ligne : « Vous n’avez rien compris aux selfies ».

Non, ça ne s’intitule pas « Vous avez manqué un truc » ou « Une explication intéressante« , mais bien « Vous n’avez rien compris« . 

Chez L’Obs, un journal qui a eu dans ses colonnes Jacques Delors ou Robert Badinter, on doit donc s’attendre à une explication révolutionnaire de haut niveau : vite, allons voir de quoi il retourne !

“La photographie est devenue une pratique de niche au sein d’un univers plus vaste, celui de la communication électronique”, écrit André Gunthert dans son dernier ouvrage, “L’Image partagée” (éditions Textuel)

L’article commence donc très fort : figurez-vous que la photographie est devenue une pratique de niche dans l’univers de la communication électronique. Une affirmation bien connue, puisque comme chacun sait, la photographie reste une pratique très limitée sur internet. Qui ne se souvient pas de l’échec de l’obscure application Instagram ? Ou de comment Facebook a refusé de mettre en place le partage de photographies parce que « Pour ce truc de niche ? Soyons sérieux » ? Non, sur Internet, la photographie reste dans son coin. La population s’y intéresse peu, aucune firme ne s’est dit qu’elle pouvait vendre des appareils photos hors de prix à des andouilles persuadées que le matériel faisait le photographe, et aucune entreprise vendant des smartphones n’a axé ses dernières campagnes de communication sur la photographie, puisque ça ne marche pas.

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Puisque je vous dis que cette campagne de communication n’a pas existé. Et encore moins dans les couloirs du métro parisien. Et surtout pas sur d’énormes affiches. Et… bref, la photo, tout le monde s’en fout ! Le Monsieur le sait : c’est un expert. Pouvez-vous en dire autant ?

Bien. Quel est le sombre ragondin qui a bien pu écrire ça ?

André Gunthert occupe la chaire d’histoire visuelle à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Le chercheur, par ses travaux et avec ses élèves, est le premier à avoir fait de l’image numérique un objet d’étude à part entière.

Palsembleu. C’est forcément une blague. Le gars se présente en plus comme le premier spécialiste sur le sujet.

Un expert pareil, ça laisse rêveur. J’imagine que son cours au premier semestre s’intitule « La révolution électronique : apprendre à se servir du minitel« , suivi au second de « Windows 95 : la place de l’écran de veille dans nos sociétés« . Que personne ne lui dise pour la coupe du monde 98, vous pourriez le spoiler.

Mais, poursuivons, car peut-être est-ce plus profond par la suite ?

Le selfie, cet autoportrait au smartphone, est parfois regardé avec mépris du haut du balcon de la société. Destiné à être partagé, souvent afin de faire rire et réagir, il n’a pourtant rien de futile. Au contraire, raconte André Gunthert, c’est une révolution “comme on n’en a pas connu depuis des siècles”. Pas seulement iconographique, mais bien sociologique, sociale – voire politique.

Ah oui, non mais quand je disais profond, je… enfin oui, techniquement, quand on s’enfonce, ça marche aussi, mais disons que j’espérais un autre sens du terme.

Le selfie, braves gens, est donc en réalité, je cite « une révolution comme on n’en a pas connu depuis des siècles” ». Oubliez Internet, cette révolution un peu pourrie, l’électricité, ce truc surfait, ou même l’invention de la photographie (on vous a dit que c’était nul, nom de nom) : le selfie a secoué le monde bien plus que tout cela. J’ai demandé à Diego d’essayer de tourner son téléphone pour prendre un selfie : il ne s’est rien passé, il a juste eu l’air très con. J’avoue être un peu déçu.

Peut-être que le chercheur veut en réalité utiliser le terme « révolution » au sens « tourner le téléphone sur lui-même » ? Auquel cas, ça se tiendrait.

Sinon, ce serait quand même particulièrement navrant, puisque ça ressemblerait à une grosse exagération digne d’un mangaka. Mais si, vous savez, dans les mangas, là où tout le monde est sur le cul pour un oui ou pour un non. Vous lisez un manga sur la cuisine, et dès qu’un mec goûte du persil frais, il ne dit pas juste « Hmmm, c’est bon« , à la place, paf, il se retrouve propulsé dans le cosmos pendant que tous les témoins de la scène sont en état de choc, suant à grosses gouttes, et que l’univers explose autour du goûteur.

Bon ben voilà. Je crois qu’appeler le selfie « une révolution comme on n’en a pas connu depuis des siècles« , c’est à peu près de ce niveau. 

Et pourtant, d’après mes recherches, André Gunthert n’a pas d’yeux de 60 cm de diamètre ni de cheveux constitués de pics multicolores. Tout cela est fort mystérieux.

Voici ce que les détracteurs du selfie n’ont peut-être pas saisi du phénomène, selon le chercheur que nous avons interrogé :

Vous êtes prêts, bande de sales détracteurs ? C’est parti.

1 – Le selfie n’est pas récent

« On pourrait penser que le selfie est le produit d’une prise de vue innovante par une nouvelle technologie, celle des smartphones. Mais cette pratique existait, bien avant l’image numérique. »

Mais on ne vient pas de me dire que pourtant c’était une révolution comme on n’en avait pas vu depuis des siècles ? Je suis perdu.

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Mesdames et Messieurs : la Révolution la plus importante depuis des siècles.

Ou pipeauté, allez savoir. En tout cas, j’entends une curieuse mélodie tout en lisant cet article.

L’exemple du film “Thelma et Louise”, sorti en 1991, est parlant. Les deux personnages, deux femmes, se prennent en photo avant leur virée sur la route. Elles attrapent leur Polaroïd et immortalisent le début de leur road-trip. Elles n’ont besoin de personne pour faire leur photo. Et surtout pas d’un homme. Le selfie leur permet d’affirmer leur liberté, leur autonomie. 

Le photomaton est donc le premier automate féministe de l’Histoire. Le monde doit savoir !

Le selfie a existé dans l’ombre, sans être reconnu comme un genre entier, ni même susciter l’attention.

Déféquer aussi, ce qui n’a pas pour autant rendu cette pratique plus intéressante.

Passons quelques lignes où l’on tente de vous expliquer que le selfie, c’est contester les codes sociaux (faire des doigts aussi, ce n’est pas pour autant qu’on fait des thèses sur le sujet), et poursuivons.

2 – Le selfie n’est ni futile, ni vide de sens: c’est de l’hypercontextualisation

« Commandant Connard !
– Caporal Roudoudou, que se passe-t-il ?
– C’est le pipomètre ! Il… il est dans le rouge, et ça grimpe encore !
– Du calme Roudoudou, c’est peut-être juste un titre racoleur ! »

« Le selfie n’est pas une image : c’est la marque de ma présence dans une situation. Thelma et Louise, en se prenant en photo avec un Polaroïd, fabriquent le souvenir d’un moment précis. Ce n’est pas un simple autoportrait. C’est une contextualisation dans le temps et dans l’espace. Le réalisateur Ridley Scott en fait un symbole: on retrouve ce cliché à la fin, tragique, du film.

Pour ma part, cela fait longtemps que j’ai compris que citer Ridley Scott pour appuyer le sérieux de son argumentaire cinématographique, c’était un peu comme citer Patrick Balkany dans un cours de comptabilité. Ces gens sont pleins d’innocence.

Par ailleurs, il faudra que quelqu’un rappelle à l’auteur qu’un autoportrait, c’est aussi à un moment relativement précis. Voire un portrait : un petit auteur de province, je crois, dénommé « Voltaire » ou un truc du genre se souvient très bien en regardant ses portraits de comment il racontait des conneries à la femme du peintre durant chaque séance. Visiblement, il a lié des souvenirs et un contexte au portrait. Mais comment a-t-il fait ? M’étonne pas qu’il soit resté méconnu.

On me dira « Ouais non mais rien à voir, le selfie, c’est pour qu’un tiers puisse situer le portrait dans un contexte« .

Oui, une photo aussi, remarquez, même sans la gueule d’un margoulin qui en cache les deux tiers. En plus, dans Thelma et Louise, il n’y a aucun contexte compréhensible pour un tiers qui regarderait la photo, et verrait juste deux femmes souriant. Rien situant les choses dans le temps et l’espace. C’est quand même con de citer deux fois un seul et même exemple sans avoir pensé à vérifier qu’il collait.

Enfin, je ne suis pas chercheur, je dois me tromper.

Le selfie répond à l’effondrement du contexte (comme les mimiques du visage, les signes d’émotion dans la voix) par une hypercontextualisation. On se prend en photo pour fournir des indications de situation (“Je viens d’arriver à l’aéroport”) ou encore pour des vérifications d’apparence (“Regardez ma nouvelle coupe de cheveux”).»

Moi qui pensais qu’un aéroport pouvait aussi rentrer dans la catégorie « contexte »… une seconde. Qu’est-ce que c’était que ce bruit, Roudoudou ? Le pipomètre qui vient d’exploser ? Hmmm. Récupérez l’aiguille, caporal, je crois qu’on pourra encore s’en servir pour dégonfler des chevilles de chercheurs.

Quant au deuxième exemple qui lie « hypercontextualisation » et « Regardez ma nouvelle coupe de cheveux« , je vous laisse savourer le niveau. Nicolas Cage serait donc une sorte d’hypercontexte ambulant ?

3 – Les selfies devant la Joconde témoignent d’une forme de respect

L’AIGUILLE, ELLE BOUGE ENCORE !

« Prenez des touristes qui se photographient devant la tour Eiffel. Ils concrétisent quelque chose qui est aussi vieux que le tourisme : partager l’expérience d’un monument ou d’un site. »

C’est connu : dès l’invention du tourisme, les gens essayaient de cacher le maximum de chaque cliché avec leur grosse tête moche.

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Le respect, c’est de tourner le dos à ce que l’on respecte. Ou un truc du genre. Mais siiii, arrêtez, ça se tient, vous n’avez rien compris ! Tenez, j’espère que les étudiants du Monsieur lui tournent le dos en cours en prenant des poses à la con pour bien lui montrer leur respect.

« Quand on les voit tous reproduire le même geste, c’est perçu négativement. Pourtant, quand un professeur de lettres impose à toute une classe la lecture de “Germinal”, personne ne s’étonne ! “Germinal”, c’est un monument de notre culture, qu’il importe de partager.

Voir la tour Eiffel, c’est la même chose : c’est faire l’expérience individuelle d’une référence culturelle. Faire un selfie devant un monument est donc une très bonne manière de manifester cette appropriation. »

C’est la même chose. Je vous refais le lien :

« Lire Germinal en classe = prendre un selfie devant la tour Eiffel« .

Cette honnêteté intellectuelle.

Bon, on va dire que c’est complètement logique. Mais alors du coup, faire un selfie devant Germinal, est-ce imposer la tour Eiffel en classe ? Comment la fait-on rentrer ? Peut-on en avoir une pour deux ? Est-ce qu’elle sera au contrôle ? Que de questions palpitantes.

Quand des touristes se prennent en photo devant la Joconde, c’est un signe d’intérêt et de respect. La Joconde devient soudain leur Joconde. Cette image leur est précieuse. Ils vont la garder, la montrer à leurs amis, en disant : “Regardez, j’ai vu la Joconde, en voici la preuve”.

Ce qui sous-entend, rappelons-le, que tous ces gens ont des amis qui ne croient pas ce qu’ils racontent s’il n’y a pas leur tronche sur la photo.

« Regardez les amis, je reviens d’Egypte.
– PROUVE-LE !
– Je… j’ai… j’ai une photo des Grandes Pyramides !
– T’ES PAS DESSUS ! QU’EST-CE QUI ME PROUVE QUE TU NE L’AS PAS ACHETÉE À ROISSY ?
– Du calme j’ai… regardez, j’ai pris ma femme Sylvie sur le cliché pour donner une idée de la taille ! Vous voyez, c’est bien elle ! On y était je…
– C’EST SYLVIE, PAS TOI, ET PAS EN GROS PLAN MAL CADRÉ ! PUTAIN MICHEL PASSE-MOI LES PINCES CROCODILES, ON VA GRILLER DU TÉTON ! »

Bref, nous sommes face à un cas dramatique de « Selfie or it didn’t happen« , défendu très sérieusement par un universitaire. 

On me dira que j’exagère, mais bon, si le selfie est une forme de respect, il va falloir m’expliquer : si quelqu’un se contente de prendre en photo la Joconde, il est un peu moins respectueux que le type qui fait des selfies devant, alors ? Mieux : si la personne se contente de regarder la Joconde, est-ce du coup l’équivalent d’un crachat sur le tableau ? 

Soit je suis perdu, soit c’est complètement con. J’avoue drôlement hésiter entre les deux options.

4 – Dans le selfie, l’image n’est pas le plus important : c’est la conversation 

L’image devient une conversation. Les réseaux sociaux, ce n’est pas des conversations à propos des photos, mais des conversations avec les photos.

Est-ce que quelqu’un va payer un accès à Internet à ce Monsieur, enfin ? Ou lui parler de cette curieuse section « commentaires » sous les photos ? Où les gens parlent peu avec la photo, mais plutôt à propos de celle-ci ? Mais si, vous savez, sur n’importe quel selfie d’une jeune femme, vous retrouvez généralement :

  • Tu es superbe ma belle !
  • Hey, sympa le *détail sans intérêt de la photo pour faire semblant qu’on a vu que ça hihihihi »
  • Bellissima !
  • J’ai le même t-shirt !
  • Super ! Sinon tu réponds à mes messages ? On se voit bientôt ?
  • Tu nous nargues, lol *smiley hideux*
  • La chance ici on crève de froids/chaud/y pleut (biffer les mentions inutiles, même si toute la phrase l’est)
  • BOOBS

Etc.

Bref, les gens causent de la photo. C’est fou, sous une photo, quand même ! 

Il y a eu d’emblée un malentendu avec le selfie, car on s’est arrêté à la surface du phénomène : à l’image elle-même. Sous l’iceberg se niche une ramification de pratiques beaucoup plus larges. L’usage fondamental du selfie, c’est l’image connectée, partagée, depuis les smartphones, en temps réel à mes proches sur les réseaux sociaux. Le selfie ne s’apparente pas au portrait : sa vocation est très souvent de communiquer.

En fait, non.

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Que communique cette image ? Vous avez deux heures.

Faire un selfie est une chose. Le communiquer sur internet en est une autre. Par exemple, si je prenais… hé ! Tiens ? Thelma et Louise ! Au hasard, hein. Hé bien leur photo, elles ne la postent pas sur Facebook, et personne ne la commente. Ça alors ! Mais alors, ce ne serait pas un selfie, et donc l’argumentaire précédent serait encore plus pourri que déjà souligné ? Ou alors, on parle bien d’un selfie de Thelma et Louise, mais il n’appelle pas à communiquer ? N’importe quelle photo sur Facebook, Twitter ou que sais-je, avec ou sans la gueule du propriétaire dessus pourrait servir à communiquer ? Du genre, la fameuse aile d’avion prise par le hublot pour dire « Je pars en vacances » ferait exaaaactement la même chose (à savoir prier pour que l’avion de l’auteur s’écrase en flammes) sans être un selfie ?

La partie communication serait donc détachée du type de la photo ?

Seigneur, je n’ose y penser. Heureusement que je ne suis pas un spécialiste biclassé chercheur triclassé enseignant en université à fond sur le sujet et payé pour. J’aurais honte de penser cela.

Pire encore, de l’écrire.

5 – Le selfie choque, car il incarne la désacralisation ultime de l’image

Snapchat, la dernière application de messagerie qui connaît un succès foudroyant auprès des ados, illustre bien ce concept. Sur Snapchat, on ne fait pas des photos de soi pour apparaître sous son meilleur jour. Son image, on la triture, on la surligne, on la salit, et in fine, on la laisse s’effacer au bout de quelques minutes, au maximum 24 heures.

Sur Instagram, de manière assez classique, on produit des images. Sur Snapchat, on lance une conversation, en raturant sa propre image.

C’est la première application qui ne respecte pas l’image. Ailleurs, l’intégrité de l’image est préservée : les commentaires et interactions sont placés en dessous, à côté. Sur Snapchat, on écrit sur l’image – et les ados adorent, encore davantage qu’Instagram, en terme de volume d’interactions.

Sur Snapchat, on rature l’image et on programme sa destruction. C’est sans doute le summum de la subversion, la désacralisation ultime de l’image.

Oui, ou alors une application qui permet d’envoyer des photos de sa kikounette.

Mais personne n’a dû lui dire.

Heureusement, le bougre a des arguments en acier trempé : 

La dérision, le lol, sont devenus des vecteurs très importants de la conversation,

Je ne sais pas vous, mais moi, personnellement un enseignant qui me parle très sérieusement en utilisant le terme « le lol« , j’ai tendance à me lever, puis à le frapper très très fort avec son bureau. J’espère que les étudiants d’EHESS ont plus de patience que moi. Ou bien le personnel des bureaux très légers. 

Une preuve de plus que les critères de réussite d’une image partagée ne sont pas vraiment esthétiques : les seules jauges sont celles du nombre de likes et de commentaires suscités. Des jauges sociales.

En fait, non. C’est même un peu le summum de la connerie que d’affirmer que le succès de quelque chose en ligne se fait forcément sur le nombre de likes et les commentaires en tant que seules jauges. Je m’explique. 

Téo veut impressionner Léa. Il partage une photo de lui avec le livre préféré de la belle, 50 Nuances de Petit Gris. S’il a trois likes et deux commentaires mais que Léa a le cœur qui palpite au vu des goûts littéraire du larron et lui fait des bisous, c’est un succès. Par contre, si elle s’en fout et que ses potes font tourner la photo de lui sur Internet et qu’il passe pour un amateur de sondes rectales à cause de ses lectures, il a certes 23 millions de likes et 10 millions de commentaires, sa photo est un échec complet qui le poursuivra toute sa vie.

Et même en supposant que l’on prenne le nombre comme seule jauge et que ce soit l’objectif du larron, allez, essayons ! 

Téo, humilié sur internet, est devenu un artiste maudit. Il prend des photos en noir & blanc lifestyle, tout ça. Un jour, il fait une photo qui reçoit 1 000 likes au lieu de 2 habituellement. Le même jour, Cyprien, le youtubeur qui appelle les gifles, poste une photo de lui qui fait un clin d’oeil. Cyprien récolte 3 000 likes, soit bien, bien moins que d’habitude. 

Hé bien d’après notre chercheur, les nombres purs étant les seules jauges, Cyprien a fait une image bien plus réussie que Téo.

Le lendemain, Michel-Ange revient d’entre les morts et refait une nouvelle Chapelle Sixtine, la Chapelle Seventine. Il poste la photo sur Twitter, mais comme il vient d’ouvrir son compte, tout le monde s’en fout. Au même moment, Cyprien, encore boudeur après la veille, prend une photo de son cul et obtient 2 millions de likes. Cyprien a donc fait une image plus réussie que la nouvelle oeuvre miraculeuse de Michel-Ange.

Cher André Gunthert, vivement que vous ayez internet, que vous puissiez découvrir que A) image et partage sont deux choses différentes B) les critères de réussite d’une action dépendent uniquement de son objectif C) c’est rigolo d’oublier de parler de contexte quand on est un chercheur qui en plus parle d »‘hypercontextualisation« , D) si les critères que vous tirez de votre chapeau sont les seuls et uniques, comme vous l’avancez, alors le nombre de likes à l’annonce de la sortie de vos travaux devrait résumer le niveau de vos recherches. 

M’enfin je dis ça, c’est vrai que faudrait pas commencer à appliquer ses propres critères à soi-même. 

Cordialement,

Bisous.

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« L’important, c’est d’avoir le maximum de likes et de com' » – un spécialiste qui a poussé sa réflexion très loin.

6 – Le selfie n’est pas un acte narcissique

Ne vous y trompez pas : le selfie, c’est une pratique de classe.

Cette appropriation de réalité par le second degré raconte une évolution sociale qui n’a rien à voir avec la psychiatrie. Le selfie, c’est une image qui est faite pour être partagée. On l’envoie toujours à quelqu’un, jamais à soi-même. Pour cela, le miroir suffit.

Les selfies sont devenus omniprésents dans les conversations intimes, amoureuses – ce qu’on appelle les sextos. On a mis son image sur l’oreiller. Ces images, on les adresse à quelqu’un, par l’intermédiaire des messageries privées, sans que le monde extérieur s’en aperçoive : ça n’est pas une manifestation narcissique.

J’ai envie de dire que cet homme confond classe et coquetterie, mais passons.

Déjà, sachez que « les selfies sont devenus omniprésents dans les conversations intimes. » Pardon ? Vous arrivez à avoir des conversations intimes sans selfies ? Ahaha, ringards ! C’est tout bonnement impossible. Bon, et visiblement, notre bon chercheur n’a pas dû recevoir beaucoup de sextos pour assimiler les deux. Et surtout, notons encore une fois la logique d’une honnêteté intellectuelle totale :

Dans les sextos, il y a des selfies

Donc : sextos = selfies

Personne ne poste ses sextos au monde entier. 

Donc : sextos = pas narcissiques

Par conséquent : selfies = pas narcissiques

Vous avez bien suivi ? Allez, on recommence, avec la même bonne foi !

Dans les sextos, il y a des selfies.

Donc : sextos = selfies. 

Sur les sextos, on retrouve beaucoup de teubs.

Par conséquent : selfies = c’est pour les teubs.

Finalement, c’est bien, ces principes scientifiques. 

7 – Le selfie n’est pas laid

Lorsque l’image était faite par un professionnel, c’était normal d’attendre qu’elle soit maîtrisée, belle, parfaite. Le selfie, où le bras apparaît dans le cadre, c’est du bricolage, mais à dessein : le bras appose le cachet de l’authenticité. Ce défaut est devenu la signature du genre. Les jeunes stars comme Rihanna réalisent des selfies très réussis sur Instagram, très authentiques. Les clichés sont souvent un peu ratés, mal éclairés, de guingois.

Rappelons que depuis bientôt 15 ans, personne n’arrive à utiliser correctement les termes « authentique » ou « généreux ». Cet homme vient encore une fois de le prouver. 

Pour information, que l’on tienne soi-même l’appareil ou non, quand on se prend en photo après 12 séquences de maquillage et trois heures de coiffure, c’est à peu près aussi « authentique » qu’un frère Bogdanov.

La beauté fait partie de l’ancien modèle de l’image. Celles qui se trouvaient dans les cathédrales, dans les églises. Sacralité et beauté étaient liées. L’évolution de l’image raconte celle de la société.

Notez le talent : le selfie n’est pas laid, mais bon, il n’est pas beau, puisque ça fait partie de « l’ancien modèle de l’image« .

ROUDOUDOU ÉLOIGNEZ-VOUS DE CETTE AIGUILLE, VITE !

Ah, et au fait : on arrive encore à faire de belles photos, que je sache, et ce sans caractère sacré ou présence d’église. 

Encore une fois, le raisonnement continue d’être fameux : si ce n’est pas beau, c’est normal, c’est parce que ce qui est beau c’est les trucs sacrés, là, des cathédrales et églises, de l’ancien monde, bref, si tu dis que mon truc est moche, c’est que tu es un sale conservateur de l’ancien régime. 

Bingo Pipo : un jeu Ravensburger. 

8 – Le selfie bouscule avant tout l’élite

Le… le selfie « bouscule » ? Sérieusement ?

Prenez le Prince Harry. Alors qu’une jeune fille lui demandait de poser à ses côtés lors d’un voyage en Australie, il lui a répondu : “Non, je déteste les selfies. Sérieusement, vous devriez laisser tomber. Je sais que vous êtes jeune, mais les selfies, c’est mal. Prenez plutôt une photographie normale.”Je comprends très bien le prince Harry. Il pense : “Je ne partage pas la représentation, allez jouer ailleurs. Moi qui suis le prince, j’ai le droit au spectacle. Vous, vous avez le droit de me regarder.”

Ou alors il proposait juste une photographie « normale » comprendre « prise par un tiers » parce qu’il en a marre des gens qui se frottent contre sa joue pour rentrer dans le cadre avec leurs bras de 30cm. Bon, et si Harry a vraiment des pensées comme celles que lui prête le chercheur, je pense qu’il est bon pour l’asile. Ou l’enseignement à EHESS. Je ne sais pas ce qui est préférable.

Avec le selfie, nous, les sans-grades, sommes rentrés dans l’image

Ici, l’argument est que les stars ne sont plus seules sur l’image : le peuple y est aussi.

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Tiens ? Le Prince Harry qui pose avec des gens ! Ça alors, alors en fait il n’aurait rien contre le fait d’apparaître avec d’autres personnes et quelqu’un aurait, disons un peuuuu modifié l’affaire pour faire croire qu’il refuse le selfie DONC les gens DONC veut apparaître seul DONC le selfie est anti-conservateur et anti-royaliste ? Ce serait gros, roooh, je n’ose imaginer !

D’accord. Ce qui voudrait dire que si l’on prend une photo sans star dans l’image, c’est une photo sans intérêt ? Quel beau message. Moi qui pensais que les « sans-grades » étaient rentrés dans l’image quand on avait démocratisé l’appareil photo, je dois être un peu con. Je vais rajouter Rihanna via Photoshop sur toutes les photos à ma disposition de mon arrière-grand-père pour qu’elles aient un quelconque intérêt.

On est bien au-delà du narcissisme : le selfie, c’est une question de lutte des classes et de représentation.

Non, le mec n’a honte de rien.

Ah, si dès Karl Marx, il y avait eu des smartphones ! Un bon duckface de Lénine avec Trotsky devant le Palais d’Hiver, ça, je peux vous dire que ça aurait changé la face de l’URSS !

9 – Le selfie est une révolution. De l’iconographie, mais surtout de la société

Pourquoi le selfie est-il porteur d’un message subversif ? Les selfies, plébiscités par les jeunes, représentent le triomphe d’une forme de second degré.

Tremble, société bourgeoise ! Car tout selfie est forcément un acte subversif de second degré, haha ! Rien à voir avec le fait de vouloir montrer qu’on est au KFC, #trankil #poulé #miam. 

Vivement la prochaine étude : « Envoyer des SMS : un geste anti-bourgeoisie assumé ».

En bref, les selfies racontent quelque chose sur les évolutions de notre société, des signes que l’on peut apercevoir si on les prend au sérieux.

Grosso modo, « J’ai raison, parce que si tu n’es pas d’accord, c’est que tu n’es pas sérieux« .

Je pense qu’il a dû écrire « miroir magique et pas le droit de retoucher son père« , mais que ça a été corrigé avant impression. 

Le  potentiel du selfie est confirmé par le degré d’irritation que le phénomène produit. En sociologie, on appelle cela une “panique morale”.

Je comprends. Donc par exemple, les gens qui laissent leur téléphone sonner en boucle au cinéma et irritent beaucoup toute la salle ne sont donc pas simplement de gros lourds. Ce sont en réalité des révolutionnaires qui provoquent une « panique morale » dans l’ordre établi.

Ce mec doit être super fort à Taboo.

Mais, allez ! Même les pires choses ont une fin, et nous approchons de celle de ce fabuleux article. Quelle conclusion, cher André Gunthert ?

Plus la société se crispe face à ce genre de phénomènes, moins on s’aperçoit que le mouvement est déjà engagé. De ce point de vue, je pense que le selfie est un signe avant-coureur plutôt fiable. Au-delà d’une révolution, l’image, c’est le miroir d’un bouleversement profond des codes sociaux

Voilà. Le selfie c’est donc plus qu’une révolution, un véritable bouleversement des codes sociaux. 

Ou alors, c’est une mode qui consiste à montrer sa margoulette.

Mais va savoir, mon bon André, le monde est si mystérieux, heureusement que tu es là pour pénétrer ses secrets en tant qu’enseignant-chercheur.

Sinon, et je dis ça pour rappel, nous ne sommes qu’en septembre.

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« Puisque je vous dis que ça n’a rien à voir avec le fait de parler de moi ou de me mettre en avant, pfoulalala, vous êtes bêtes alors ! »

Ce qui veut dire que si vous comptiez aller à EHESS suivre les cours de ce Monsieur, vous avez encore le temps de changer d’avis.

Et si vous avez déjà pris votre appartement parisien à 3000 pétrodollars par mois et que vous ne pouvez plus fuir, n’oubliez pas : en cours, envoyez-lui des photos de vos parties intimes. Vous n’aurez qu’à dire que ce sont des selfies, puisque sextos, et que s’il venait à être choqué, c’est bien qu’il appartient à l’ancien monde qui lie beauté de l’image et sacralité, et qu’en tant qu’homme qui prend tout cela au sérieux, il devrait vous dire « Merci » pour ainsi faire vaciller les bases de l’establishment petit bourgeois en brisant les codes sociaux.

Et avant qu’il n’implose, n’oubliez pas,  susurrez-lui à l’oreille :

« Vous n’avez rien compris aux selfies« .

287 réponses à “« Vous n’avez rien compris aux selfies »

  1. Non mais non mais non : le type qui compare des selfies devant la tour Eiffel à la lecture de Germinal ? Il est sérieux ce monsieur ? Qui compare le selfie de Thelma et Louise à une sorte de féminisme ? Que le selfie ne s’arrête pas à l’image mais sert à communiquer ? A communiquer quoi ? « j’ai été en haut du Macchu Pichu, c’est super important que tout le monde le sache. » « Tiens, j’ai une centaine de contacts féminins qui font des selfies avec gros décolleté dans la salle de bains. Youpi, du softpron gratuit sur Facebook ! » C’est bien un truc français, ça. Donner de l’importance à tout, y compris aux choses qui n’en ont pas. Mais euh, les gens, ces images, c’est fait pour s’amuser pis, franchement, ça devient lourd quand tout le monde s’y met. Pourquoi en faire un sujet pareil ?
    Je… heu… je crois que la recherche/théorie/philosophie/sociologie va un poil trop loin en France. On ne sait plus de quoi parler, alors, on n’a qu’à dire que les selfies, c’est profond, ça fera parler et je vais devenir célèbre. Tiens.

    Et le prochain étudiant en art, pour son diplôme, il va présenter que des selfies. Et il aura les félicitations. Surtout, SURTOUT il faut que ce soit des selfies bien sales et mal pris. Ça te fera une super ascension sociale, mon coco, comme c’est si bien dit.

  2. Sinon, j’apprécie beaucoup la petite référence à Yakitate Ja-Pan (à moins que ça soit autre chose !)
    C’est quand même terrible à quel point cet article (et l’auteur de cette obscure recherche) utilise des expressions et des mots grandiloquents pour faire mousser son prétendu travail. Je vous remercie, cher Odieux, de dénoncer encore une fois (avec classe et élégance !) le mal et ses fantassins qui vivent parmi nous ! Il y a longtemps que je n’avais dégusté un article aussi savoureux.

      • Si c’est pour pondre ça, il sont payés beaucoup trop chers. Prenez un clodo moyen, versez lui un dixième du salaire d’un « chercheur en science sociale » en litrons de pinards, et vous obtiendrez un bien meilleur rendement de conneries débitées à la minute.

      • Certes, c’est du niveau de ce que mon enseignant chercheur en psychosociologie des entreprises (oui oui, vous avez bien lu) était capable de pondre.
        Ce professeur ridicule, qui ne citait qu’Abdellatif Kechiche pour toutes référence en toute situation, était payé pour faire des recherches sur du rien. Ce prof qui arrivait systématiquement 20 minutes en retard pour aller acheter le Libé et boire son café.

        Il m’a fait vivre un moment merveilleux quand je suis arrivé après 2 heures d’embouteillages a son cours qui était le seul de la journée, un vendredi (en plus !), ou il avait neigé…
        Au bout d’une demi heure, je vais à son bureau, personne.
        Le secrétariat l’appelle, et l’énergumène nous annonce qu’il avait « oublié avoir demandé à déplacer son cours ce jour-ci, n’est pas venu et décalera ses 4 heures de cours la semaine suivante, nous faisant terminer à 21H… »

        De l’argent public bien dépensé si vous voulez mon avis !

  3. « En bref, les selfies racontent quelque chose sur les évolutions de notre société. »

    Exact : maintenant les personnes lambda sont en mesure de se mettre en scène et d’acquérir une petite notoriété, ce sans effort. Donc ils l’utilisent. Plus besoin d’être pété de thune, beau gosse, talentueux ou d’avoir un truc intéressant à montrer, il suffit de se prendre soi-même en photo pour montrer au monde qu’on respecte hautement le mur de sa salle de bain, avec son petit frère en train de chier dans le reflet du miroir.

    Je me souviens avoir entendu le témoignage d’un « jeune » sur Inter voilà quelques années, qui soutenait que s’il cramait des voitures c’était pour la liberté d’expression. Peut-être qu’il est enseignant chercheur maintenant.

  4. Quand j’étais petit, je rêvais d’aller à l’EHESS, l’école fabuleuse de l’exotique George Dumézil.

    Et puis un jour, j’ai commencé à lire des livres et des articles des gens qui enseignent aujourd’hui dans la prestigieuse école. Je dis pas qu’il n’y a rien à sauver, mais en général c’est pas loin du niveau de cet article… Mort aux vaches !

    • Ah non, mais tout n’est pas perdu : Dumézil a enseigné dans la Ve section (Sciences religieuses) de l’École Pratique des Hautes Études, alors que l’EHESS est l’héritière de la VIe section (Sciences économiques et sociales). Ce n’est pas tout à fait la même chose.

  5. Je n’ai pas pu tout lire, trop long, un seul selfie bien commenté aurait été plus impactant… Non je ne plaisante pas, peut être est ce de la bêtise, mais le fait est que c’est chiant de lire tout ce pavé aussi bien écrit soit il. Ce blog s’adresse aux personnes d’une autre époque, révolue. Pauvre de nous.

    • Sincèrement, j’espère que t’es un troll, « Moimeme ». Sinon, pauvre de toi.

      Cher Connard (je peux t’appeler Odieux ?); merci de me régaler si souvent !

      • Finalement, je vais peut être travailler de nouveau sur mon détecteur à ironie … Je pense qu’il y a un marché potentiel assez incroyable.

      • Kwiska, les pré-commandes s’enregistrent où ? J’ai des étudiants à qui cela rendrait les meilleurs services…

      • @ Kwiska meilleur commentaire : Made my day comme disent nos voisins anglosaxon

  6. Il fût un temps ou vous aviez moins de lecteurs Monsieur Connard, et c’était bien triste. Vous êtes désormais connu et cela est totalement mérité, mais l’augmentation de commentaires ayant pour unique but d’engager un débat futile sur les divergences d’opinions de vos lecteurs doit vous désespérer. Je suis désolé.
    Quoi qu’il en soit, bonne continuation Cher Odieux ! Encore un excellent article, comme à votre habitude.

    •  » unique but d’engager un débat futile sur les divergences d’opinions de vos lecteurs doit vous désespérer. »
      Assez futile, il est vrai, n’est-il pas, ces divergences d’opinion de la plèbe.
      Ne pas être unanimement d’accord avec quelqu’un, c’est rasoir.

    • Il est vrai que débattre des opinions n’est pas très intéressant, vous voulez voir les photos de mon chat ?

      Et non ce n’est pas une métaphore coquine bande de maroufles…

    • « Je connaissais ce site bien avant qu’il soit cool, mais maintenant que tout le monde connaît c’est nul »

  7. Merci pour l’article :)
    Fallait peut être faire du remplissage chez l’Obs… dire qu’un mec a été payé pour pondre un truc pareil…

    • « Dis dis j’ai un copain qui voudrait vendre son bouquin là, et qui a glissé quelques biftons, si tu me ponds un article élogieux dessus je renouvelle ton stage et tu gagnes un bon point pour ton CDI Dédé »
      Une forme de native advertising il me semble.
      ou « pub déguisée en info » pour les francophones.

  8. Qoui de mal a s’exciter l’instant sans fin, chers contemporains ? Voir aussi les ouvrages de déférence :
    « Meta analyse selfique », Roland Carthes, éditions Rue des Écoulés, 1982.
    « Transactions libidineuses et vertiges de l’instant de soi », publié en 2028 par Michel Maffesoli, alors trépané.
    Nb : Cet impayable clown conferencant en queue de pie, rémunéré par tout le Cac 40 et les ecoles de sciences sociales pour ses dispensables interventions sur le nomadisme, son juteux fonds de commerce déposé. Une sorte de têtard éprouvette de feu Baudrillard…

  9. c’est assez amusant que des gens pensent ça, au fond. De la même façon que voir un mec qui tombe sur une peu de banane, c’est amusant. Il a bien l’air con sur le coup, puis doit supporter les raillerie générale de tout ceux qui l’ont vu.

    moralité : plutôt que d’écrire des articles idiots, regardez où vous mettez les pieds.
    Lord Willow, pour vous servir.

  10. « J’ai envie de dire que cet homme confond classe et coquetterie, mais passons. »

    J’ajouterais qu’il est fou. Il dépense l’argent de ses patrons / du contribuables dans des études sans aucuns sens et des articles ridicules … Enfin si ça lui plaît … C’est lui qui les écrit. Mais moi, si vous voulez mon opinion, je trouve que ça fait un peu … has been.

    Voilà comment transformer une référence subtile en un gros truc débile et forcé :)

    • Tu n’es vraiment pas très sympa avec monsieur Gunthert. Mais le train de des injures roule sur les rails de son indifférence.

      Je préfère partir plutôt que d’entendre ça plutôt que d’être sourd.

    • c’est plutôt « les Nuls pour la Sociologie » :-)
      qd la socio se met à être nulle, elle ne fait pas semblant (cf notre chère Najat qui se plie aux sociologues en pondant des réformes du collège uniquement pédago-sociologiques; nan parce qu’on sait bien que l’objectif de l’école, c’est la « société » et non le « savoir » (virage dangereux, mais il y aurait bcp à dire et je m’égare!)

    • Mince. Subtilité et Sucker Punch dans une même phrase. Y’a bien une négation dans la phrase mais elle est pas situé ou elle devrait.

      • Mais non mais non.
        Lisez donc ce commentaire rageux fait par mon auguste personne :

        Punchy sucker


        C’était une époque où j’ignorais encore comment faire les Ç :'(
        Et apparemment je ne savais pas non plus écrire selon une syntaxe claire … enfin bon. Sucker Punch reste une critique, émotionnellement forte et scénaristiquement bien pensée, de l’industrie du divertissement.

      • J’ai adoré ce film, effectivement il y a matière à réflexion mais pour être honnête, j’y suis allé à cause de la BA qui elle n’offrait aucune subtilité ou quelconque profondeur.

        Et franchement que certains n’aient pas aimé ou vu ou ressenti la même chose que moi, qu’importe. Surtout ici ;)

      • Boarf… je cite :
        « nichons, maquillage, tenues d’écolières, combats, références aux jeu vidéo, explosions, … »
        Moi j’aime bien
        « croissantes dans le n’importe quoi jusqu’à l’excès, au dégoût voulu du spectateur. »
        euh, nan, j’ai pas été dégoûté… dois-je consulter?

      • La quantité de CGI et les mouvements exotiques de caméra vont crescendo d’une scène de délire à l’autre, si bien que la plupart des spectateurs en ont souvent un peu ras-le-bol vers la fin. T’en as pas légèrement eu marre, au bout d’une heure et demi de scènes d’actions pleines de fan-service ? C’est que tu es particulièrement bon public alors. Quoi qu’il en soit, si tu as pris ton pied devant ce WTF, ça ne rend qu’encore plus puissantes la chute et la morale du film.

      • Bah non: « NICHONS, maquillage, TENUES D’ÉCOLIÈRES, combats, références aux jeu vidéo, explosions, … »…
        Ça me suffit, c’est tout..

  11. Fichtre, je constate que vous avez regardé Shokugeki no Sôma.
    Je savais que votre bon goût ne pouvait pas ignorer l’existence d’une telle série.

    En tout cas, je suis ravi de constater que j’ai toutes les qualifications pour devenir enseignant-chercheur, à défaut de devenir chef-cuisinier.

  12. De toutes façons, il devrait exister une peine de mort pour tous les gens qui prennent des photos dans les musées, selfies ou pas.
    « han regarde, un tableau de Van Gogh flou et mal cadré, mais c’est moi qui ai pris la photo ! »
    Rufians ! Rustres ! Butors ! Devant une oeuvre on se tait et on apprécie.

  13. Avant de lire ce post, j’ai essayé de d’abord lire l’article dont il était question, histoire de me faire mon propre avis. J’ai tenus à peu près jusqu’à la parti 3…

    Et je suis sérieuse ! Même en me concentrant au maximum, je n’arrive pas à aller au delà, tellement cet article brasse du vent, et est à côté de la plaque !

      • Ce n’est pas une question de souffrance. C’est surtout que j’avais l’impression de voir mes neurones se barrer au fur et à mesure de ma lecture. Et pourtant, je devrais avoir l’habitude vu le temps que je passe sur Skyrock (c’est pour… le travail). Je vais peut-être me faire des ennemis en disant ça, mais même là-bas, les conneries roses fluo ont plus de sens.

    • Vendez moi la photo, que je puisse la distribuer aux gens qui iront voir « Labyrinthe 2 », en signe de soutien.

  14. Bon allez hop hop hop !
    La très sainte inquisition, dans un rare moment de générosité pardonne cette référence au petit chef mais ordonne d’ajouter au liber maledictus cet infâme professeur, son livre, ainsi que l’hérétique qui a osé pondre un article dessus.
    en bref : http://i.ytimg.com/vi/DgUQ6b7MQ1M/hqdefault.jpg
    L’Empereur protège.
    I.

    • Le Selfie est reconnu par le Synode de St Photoshopus comme étant un acte d’hérésie majeur, associé à la divinité chaotique « Slaanesh ».

  15. Cher Odieux,
    Je suis désolée. Vraiment désolée que vous ayez du subir la lecture et l’analyse de cet article en totalité pour nous offrir ensuite ce divertissement. Personnellement, je n’aurai jamais pu. Je vois là une preuve d’abnégation de votre part et c’est l’une des raisons qui me poussent à venir régulièrement sur ce blog. Bravo! Et merci.

  16. Grâce vous soit rendue pour le « Seventine », cher Camarade O.C., et pour cet amusant article qui permet de bien terminer ce week-end.

    Ah, ces sociologues, ça me rappelle le titre d’un des bouquins de Botul ( http://www.botul.fr/ ), superbe canular qui a fait passer BHL pour un idiot:

    « Landru, précurseur du féminisme ».*

    Certains seraient bien fichus de prendre ça au sérieux.
    Ces pseudo-experts qui cogitent trop et se font des films sont vraiment ahurissants.

    • Je vous en prie, non, je ne peux tolérer ceci. Sachez que BHL n’a besoin de rien ni de personne pour passer pour un idiot. Na !

      • Passer pour un idiot…..mais BHL n’en a strictement rien à cirer du quand dit raton, cet « élu » , Lord of the war,en Libye, en Syrie, en Ukraine…… rentre à l’Élysée quand il veut….il PEUT….par quel miracle ?
        La réponse est là :
        Ces pseudo-experts qui cogitent trop et se font des films sont vraiment ahurissants.

        43 minutes de bonne heure et qui remettent les pendules du temps humains en perspectives…..l’ adolescence virulente actuelle, pleine à ras bords ….d’émotions !

  17. Si je suis le raisonnement, il me suffirait d’incruster Rihanna sur une photo de ma coloscopie pour faire exploser l’ordre établit.
    Tremble capitalisme !

  18. Merci cher Odieux pour cet article, toujours aussi éclairé et, surtout, toujours aussi éclairant. Sus à l’obscurantisme institutionnel ! (Et des bisous.)

  19. excellent!!!
    un chercheur qui omet de définir – chaque fois – les termes employés, il fait fort… Parce que c’est ça, en fait, le pb. Il a raison au moins sur une chose: le selfie (enfin, sa pratique à perche et tout ça!) raconte bcp sur nos sociétés. ça oui, sauf qu’il se trompe un peu sur ce que ça raconte… Il oublie par exemple: le renoncement au secret, au particularisme, à l’individu justement (soi = les autres puisque, dès lors que tout le monde fait pareil devant la Tour Eiffel, trop de selfie tue le selfie). Le selfie, c’est le triomphe de la banalité et de la beauferie et ce, – paradoxalement – au nom d’une (pseudo) exclusivité… En somme, c’est l’exacte négation de « soi », de sa propre intimité et donc de ce que l’expérience vécue prétend avoir de particulier: le selfie banalise. Il « raconte » l’extraordinaire, mais il n’est pas extraordinaire…puisque c’est la négation définitive du « secret », du privé, de ce qui est personnel… Bref, il suffit de partir du mot qui dit bien ce que ça veut dire: SELFie (+ sa mise en ligne corrélative), ça signifie que l’on part du principe que le monde entier (enfin, le monde entier d’internet) est d’emblée super intéressé par mon petit MOI. La parodie du selfie c’est Kim Kardashian: son MOI c’est son job (« tu fais quoi comme boulot? « MOI »).
    Tout est dit :-)

      • J’ai la vague d’impression, qu’il est partie du constat : « le selfie est une pratique populaire », qu’il en conclu que c’était une pratique de gauche et qu’il fallait donc la justifier à tout crin.

        C’est en tout cas la seule hypothèse que j’arrive à émettre pour tenter d’expliquer ce que vient foutre la lutte des classes là-dedans.

  20. « Déféquer aussi, ce qui n’a pas pour autant rendu cette pratique plus intéressante… », en revanche la parution de « Qu’il est bon d’être mauvais » dans mes toilettes à énormément augmenté l’intérêt de cette activité.

  21. Mais est-ce que cet article est une réussite si on ne prend en compte que les « likes » et commentaires ? Car à cette heure, 9h un lundi, il n’y a « que » 11 likes et une cinquantaine de commentaires…Hmm toute cette réflexion c’est trop. Je vais aller bousculer l’ordre établi en faisant un selfie sur mes WC avec une photo de Rihanna derrière histoire d’être validée par le monde.

  22. « une révolution comme on n’en a pas connu(e ?) depuis des siècles” »

    Pas d’accord du participe avec « en ». Donc pas de -e.

    Très bon article by the way!

  23. Cher monsieur Connard,
    La profonde perplexité dans laquelle vous plongea cet article semble avoir eu de très légers effets secondaires sur votre inénarrable prose. Souffririez vous que je me permette humblement de relever ce qui semble être une coquille ? En effet, a mon humble avis, les 2 phrases suivantes feraient plus sens interverties :

    J’ai demandé à Diego d’essayer de tourner son téléphone pour prendre un selfie : il ne s’est rien passé, il a juste eu l’air très con. J’avoue être un peu déçu.

    Peut-être que le chercheur veut en réalité utiliser le terme « révolution » au sens « tourner le téléphone sur lui-même » ? Auquel cas, ça se tiendrait.

    Bien a vous.

    • Même pas.
      Une révolution fait 360°, tourner simplement le téléphone tel que vous l’entendez (le terme, pas le téléphone) s’arrêterait à 180° – ou 540°, n’oublions pas les tribus de grodoitistes dont la manipulation des téléphones modernes est désormais légendaire-.
      Ce qui tend à prouver que le sociologue a tort, le selfie n’est parfois même pas une demi-révolution.

  24. ayant lu l’original avant le votre, j’ai vraiment eu du mal a le finir!
    Vivant à l’étranger depuis presque 2 ans, je voyage beaucoup et de se que j’ai vu les preneur de selfies ne proviennent absolument pas des classes inférieur!!!! Se sont tous des gens venant de « la haute » peu importe leur nationalité!! Donc la révolution sociale il peut se la mettre là ou je pense!
    Avec cet article il ya des coup de pelle qui se perdent!!!!! ahurissant comme des gens peuvent avoir des carrières aussi inutile que ça!

  25. N’était ce pas ce chercheur qui avait écrit un article il y a quelques années dont le titre était: « La Tecktonick, une évolution naturelle de la valse »?

  26. Je n’ai rien compris à l’hypercontextualisation.
    Ce doit être une question de puissance intellectuelle…

    • Les Bogdanoff n’enseignent pas (du moins je l’espère), mais ils font quand même des thèses. Donc ça ne doit pas être si dur que ça :)

    • Auriez vous pu le faire, cela demande toute une éducation,voire une culture….un délire de l’abstraction, pousser des raisonnements jusqu’à l’absurde, PILPOUL !

    • Oh. Pu. Tain.

      J’hésite entre être admiratif devant la personne qui a pondu cet objet et qui va se faire des proumfs en or avec ou bien aller me rouler en boule sur mon lit et pleurer mon désespoir en espérant très fort la destruction du monde pour avant la fin de semaine.

  27. Du coup, j’ai compris le style de Peter Jackson : des gens qui se parlent en se tournant le dos, c’est par respect !!!

    Trop fort !

  28. Ce n’est pas la première fois que je lis un article qui tente à toute force de faire passer pour « supercool, trop profonde et subversive et chargée de sens tavu » une tendance à la con et passablement beauf plébiscitée par la frange jeune de la population (je crois que la dernière fois, c’était à propos de l’enterrement de vie de garçon/jeune fille). Je crois que c’était d’ailleurs dans le même magazine. Mes rétines m’en veulent encore.
    J’ai gloussé toute seule face à la photo de la porte de penderie qui passe un mauvais quart d’heure( en imaginant les gonds céder).

  29. Bonjour,
    Il bosse pour qui ce grand chercheur ?
    Ce serait pas un peu pour nous via des subventions et autres subsides publiques ?
    Alain Finkielkraut way of life !

  30. Cher Odieux Connard, qu’avez-vous mangé ?

    Je vois beaucoup de rage et malheureusement peu d’inspiration…
    Vous êtes une de mes références en termes de scénarios et de détails qui tuent, mais votre analyse artistique manque toujours de hauteur…
    Un film ne vaut pas que par son scénario, vous attribuez le terme « bouse » à de nombreux films, en zappant toujours la mise en scène, la qualité de la photo, les cadrages, l’esthétique, tout comme l’ambiance sonore, et j’en passe car j’admets ne pas être spécialiste. Cela me va très bien, car je trouve la plupart des films que vous commentez aussi mauvais sur les autres plans (pas tous cependant) ; et puis je viens ici chercher de la mauvaise foi et je suis largement servie, souvent avec bonheur.

    Quant à l’acharnement d’aujourd’hui… Ne pouvez-vous pas admettre que l’auteur de cet article et vous parlez de deux choses différentes ? Lui parle de ce que symbolise ce type d’image, vous vous parlez de si c’est acceptable de l’accrocher au musée. Au-delà de la mauvaise foi, je vois poindre un peu de mépris de classe… Malheureusement ce n’est pas très drôle pour compenser car vous vous y connaissez visiblement beaucoup moins bien en image qu’en narration… C’est dommage.

    Cela dit j’ai apprécié la chapelle seventine et je la réutiliserai.

    • Non le monsieur expose l’illusion qu’il a de la symbolique de ce type d’images, c’est bien différent. Cela me rappelle gentiment les professeurs d’art plastique qui passent quatre heures à expliquer la raison profonde et inconsciente de l’artiste de n’utiliser que du rouge alors qu’en cherchant de ton côté tu te rends compte que c’est juste car l’artiste n’avait pas assez d’argent pour avoir d’autre couleurs.
      C’est typiquement le genre de personne a voir des symboliques qui n’existent pas et à vouloir expliquer un phénomène qui n’est au fond qu’un divertissement, un effet de mode.

      • Certes ! Mais que ce soit son illusion ou la réalité, erreur ou justesse, c’est bien de cela qu’il parle. Je ne connais pas la validité dans son domaine de cet universitaire, mais par contre je suis certain que l’Odieux Connard n’en a malheureusement aucune… En tout cas il ne m’a pas convaincu.

        Des mecs qui crient au génie, à l’arnaque, à la bouse, à la « révolution », il y en a qui se plantent, il y en a qui sont visionnaires… Soyez d’accord, ou pas, critiquez le côté racoleur de l’article original et les analogies simplistes, mais admettez qu’il a le droit d’en parler, surtout si c’est sa spécialité et non point la votre… L’acharnement de l’OC me semble vraiment à côté de la plaque.

      • Et? Y’a un complot pour empêcher monsieur Gunthert d’ouvrir sa bouche ? J’ai rien vu de semblable ici.

      • En fait l’Odieux connard livre la connerie à la publicité par son blog, c’est tout son joyeux boulot, sans complexes, comme Dieudonné dans son « spectacle » d’excuses ! « j’ai fait le con », c’est drôle l’absence de réalité des SARL et libérales uber alles, tout un cinéma notamment chez nos proches, mauvaise foi et peur du quand dit raton, rideau ! Cinéma stade suprême du cacapitalisme et de son pendant, veaute représentatif. Ceux qui parlent de la maison/nation sont immédiatement disqualifiés, trop terre à terre !

  31. Il est parfois surprenant de voir à quel point certaines personnes cherchent à rationaliser et théoriser tout et n’importe quoi. J’attends avec impatience « Etude comparée de la peinture médiévale et du meme 4chan ».

    PS : Je suis tout tristoune de cette petite pique visant Sucker Punch et Spring Breakers, qui sont deux films que j’adore. Mais j’ai l’habitude de ne pas être d’accord avec vous cher OC. Tant que c’est bien écrit et si drôle, je ne peux rien vous reprocher.

  32. Cher OC, vous avez des lacunes historiques: « Le lendemain, Michel-Ange revient d’entre les morts et refait une nouvelle Chapelle Sixtine, la Chapelle Seventine »…. en fait,il a bien réalisé le plafond de la chapelle Seventine.. mais il a complètement bâclé le travail. La preuve, le pape se serait écrié:  » Mon Dieu! mais c est fait à la « Sixte – IV – 2 » ! …D’où l’expression…

  33. Il a beau raconter des conneries je trouve ça intéressant comme piste de réflexion, non je ne parle pas de l’Odieux, je parle du fait que le selfie est moyen de communication (attention, je le redis, je trouve ça intéressant comme réflexion, pas comme moyen de communication, un peu comme écrire en sms, je ne le fais pas, mais voir deux zouaves converser ainsi me fascine, mais faut dire que j’ai une certaine passion pour les zoos).

    Sinon, à quand un appareil photo qui intègre automatiquement notre visage (préalablement chargé) sur toutes les photos qu’on prend?

  34. Cher Maître,

    Merci pour ce délicieux billet (je vous remercie en passant pour tous les autres car je commente rarement)…

    Une petite remarque de forme cependant. L’usage quand on parle de membres de l’EHESS ou de l’EHESS elle-même est précisément de mettre le « l apostrophe » car c’est l’abréviation de École des Hautes Études en Sciences Sociales. On dira « un étudiant de l’EHESS » (et non « un étudiant d’EHESS ») ou « enseigner à l’EHESS » (et non « enseigner à EHESS »). Cette institution qui produit des gens plus sérieux que Mr Gunthert le mérite bien.

    Bien à vous.

  35. Foutredieu, vivement qu’un thésard du monsieur le gratifie d’une thèse en selfies, ou pire, en sextos, ça secouera un peu l’Université Française (ou pas). Ou d’une étude sur la pérennité du message social de Cyprien.
    Et j’attends de pied ferme son prochain article sur la libération féminine via Doctissimo et AuFéminin, ainsi que son exégèse par Sa Seigneurie le Connard.

  36. A mon humble avis, le peu de reste d’ombre de trace de crédibilité que pouvait avoir ce cher monsieur Gunther, après avoir décidé de défendre l’indéfendable, s’est évaporé dans un grand Psshhh quand il a parlé de « signes d’émotion dans la voix ».
    La voix, donc. Les photos qui parlent, ce sont des videos, cher monsieur. A ce jour (et espérons que ça dure), les selfies ne produisent pas de son.

  37. Es-tu bien conscient que le parallèle entre l’autoportrait et la défécation pourrait ouvrir dans certains esprits que je ne qualifierait point (oui, faut vraiment lancer un plan contre l’illettrisme, même si c’est trop tard pour moi) des perspectives, tout aussi artistiques que scatologiques, que je m’aventurerais presque à qualifier de révolutionnaires si je ne craignais de me faire démonter proprement ici même ?

  38. Alors sous l’iceberg il y a des « ramifications » maintenant? Moi qui pensait bêtement que SOUS l’iceberg il n’y avait que de la flotte..

  39. Je crois que j’ai fait une connerie, j’ai mis le lien de l’article sur le facebook de l’EHESS.(bon c’est en bas à gauche dans les publications des visiteurs).

  40. Quand vous nous aviez parlé de cet article sur les selfies à la rencontre lilloise cela avait l’air prometteur, mais là ya vraiment du niveau ! En tout cas le votre d’article, avec une attaque discrète contre un youtubeur cinéma que je ne nommerais pas et une référence à la classe américaine, est réussi, lui.

  41. J’aime bien votre article, mais j’ai une petite correction à apporter : quand vous dites qu’on pourrait comprendre le chercheur s’il dit « révolution » dans le sens de tourner le téléphone sur lui-même, vous faites une erreur, ce mouvement serait une rotation. La révolution c’est quand on tourne autour de quelquechose, comme une planète autour du soleil ou comme le smartphone autour de celui qui le tient à bout de bras en cherchant le meilleur arrière plan derrière lui ! Et avec la perche à selfie c’est encore mieux car l’orbite du smartphone est encore plus grande et c’est une véritable révolution du smartphone autour de celui qui cherche la meilleure composition pour son selfie. Donc comme vous dites on peut parfaitement comprendre que le chercheur parle de révolution et d’autant mieux si on ne confond pas rotation et révolution !

  42. Monsieur Connard, votre article est vraiment très drôle. Comme toujours.

    Par contre, lecteurs de Monsieur Connard, vous êtes quand même pas mal à côté de la plaque. Et totalement incultes en matière de sociologie – mais par contre très sûr de vous quand il s’agit d’en parler. L’article original est plutôt intéressant, il propose des points de vue discutables mais argumentés en sociologie des pratiques. Il est surtout gâché par les intertitres du journaliste de l’Obs, en fait.

    Globalement, le propos de l’auteur s’inscrit de manière logique dans la continuité de « Un art moyen : essai sur les usages sociaux de la photographie » dirigé par Bourdieu. Forcément, il traite des mêmes thèmes après 40 d’évolution et essaye d’en décliner (reproduire ?) les analyses pour un nouvel objet (le selfie vs. la « photo à papa »).

    Je vais simplifier le propos, car en fait, il vous concerne, lecteurs d’OC. En substance l’auteur dit que les selfie sont un moyen pour les classes populaire de s’approprier un objet social qui étaient jusque-là l’apanage des classes moyennes (la photo). Cette appropriation passe par une rupture des codes de beauté ou de bon goût (qui ne sont rien d’autre que des normes sociales définies par les classes pratiquants l’activité). Les classes dominantes (c’est à dire vous, lecteurs, parce qu’on ne lit pas l’Odieux Connard quand on est un ouvrier métallo de Champagne ou une femme de ménage immigrée), n’aiment pas du tout que des classes populaires viennent empiéter sur leur(s) pratique(s) culturelle(s). Donc elles délégitiment (elles critiquent) l’acte ou la production (« han c’est moche », « non mais sérieux c’est ridicule », « c’est une mode » – insulte suprême, à distinguer de l’art).

    La mauvaise foi de l’OC est légendaire, et toujours appropriée. Par contre, pour une fois, je suis déçu par la complaisance et la courte vue de son lectorat.

    • Être ou ne pas être, telle est la question sinusoïdale de l´anachorète hypocondriaque. Et je dis
      que ton espoir n´est pas si désespéré, a condition d´analyser que l´absolu ne doit pas être annihiler par l´illusoire précarité de nos amours destitué(e)s.Et vice et versa.

    • Les classes dominantes (c’est à dire vous, lecteurs, parce qu’on ne lit pas l’Odieux Connard quand on est un ouvrier métallo de Champagne ou une femme de ménage immigrée)
      Tiens, en voilà un qui tient à une grosse couche de misérabilisme et qui fuit audacieusement, Pampers n’est plus suffisant, les trous du cul deviennent énormes comme leurs selfies, beware, la perche est très glissante !
      GPS: j’ai été, entre autre, cuisinier privé pour la classe qui s’essaie à dominer, toute une éducation pratique ! Conclusion : Les riches ont du réseau, les pôvres n’ont qu’un portable et cherchent désespérément à être reconnu…….c’est le temps du n’importe quoi, âge tendre et tête de con somatisant d’une société bouffie, anonyme et écran. M’as tu vu, lustucru ?

      • legrandjeu, vous me faites beaucoup penser à un commentateur du nom de « ouais », très présent sur le Beulogue de l’impératrice Pétronille. Serait-ce vous, mon bon ? (Peut-être que je me trompe, ce qui voudrait dire que ledit ouais s’est dupliqué)

      • Non Leina, jeu n’est pas lui. Jeu va allez faire un tour sur le Beulogue sus nommé que jeu ne connait pas et vous dira ce qu’il pense de son homosensuel ouais.
        Merci de cette nouvelle co naissance où lien.

    • « les selfie sont un moyen pour les classes populaire de s’approprier un objet social qui étaient jusque-là l’apanage des classes moyennes (la photo) »

      Argument ridicule. Dés la fin du XIXème la photographie a commencé sa mutation vers une pratique populaire. Il existe des centaines de photos amateurs prises par des prolos lors des 1ers congés payés de 36. Jusqu’à l’avènement du numérique, des dizaines d’albums photos souvenirs s’entassaient dans les tiroirs de chaque famille.

      Ça pourrait se tenir si le selfie avait vocation à être perçu comme une forme d’art qui entrerait en concurrence avec son pendant académique et bourgeois. Mais comme l’auteur lui-même affirme qu’il s’agit d’une forme de communication, ça tombe à l’eau.

      « Les classes dominantes (c’est à dire vous, lecteurs, parce qu’on ne lit pas l’Odieux Connard quand on est un ouvrier métallo de Champagne ou une femme de ménage immigrée) […] »

      Dés lors qu’on est ni métallo ni femme de ménage, on appartiens donc à la classe dominante. Ça rassure beaucoup le conseiller client au chômage que je suis. Merci pour cet éclaircissement sur ce qu’est la lutte des classes.
      Par contre insinuer que, parce qu’on est un prolo, on aime forcément faire des selfies à tout bout de champs (y’a qu’a voir le nombre de photos prises à coté de fraiseuses et d’aspirateurs sur le net, une calamité) mais qu’on ne peut comprendre un article de sociologie sans avoir lu Bourdieu, ça c’est du mépris de classe.

      C’était bien la peine de simplifier, pour nous autres à la courte vue et emplis de morne complaisance…

      • Ah, enfin un commentaire qui sort du « les selfies c’est ridicules, cet article est pathétique » et qui commence à discuter du fond. Cool. Parce que le fond mériterait d’être discuté : je ne suis pas d’accord avec tout ce que dit l’auteur, et encore moins avec la manière dont le journaliste les résume. Mais il y a des concepts vraiment intéressants, qui forcent à réfléchir à ce qu’est un selfie, et à quoi il sert, au lieu de dire « c’est du narcissisme de bas étage, indigne de ma personne, car j’ai du goût ».

        So. Je concède une tendance à la réduction facile dans mon message, mais c’est le format du Net qui veut ça. Merci de ne pas vous être concentré là dessus et d’avoir apporté de vrais arguments.

        Vous parlez des tonnes d’album de famille qui s’entassent dans les armoires. Exactement. Qui n’a jamais été intéressé par ça, ou plus exactement par ceux des autres ? Qui n’a jamais considéré ça comme de l’art, comme une expression légitime d’un esthétisme ? Personne.
        Sérieusement, c’était super chiant quand les voisins ou la grande tante sortaient leur album et en imposait un visionnage détaillé. C’était un usage de la photographie profane qui n’était pas légitime en tant que pratique culturelle. Sauf que cet usage était invisible, cachée dans des armoires.
        Et d’ailleurs, c’est exactement ce que dit Bourdieu : les prolos font des photos de vacance et de famille, les classes dominantes font des photos « belles ». C’est un usage différent, et un marqueur de classe.
        Le sociologue inscrit son questionnement sur les selfie dans ce cadre initial. Et je maintient qu’une partie de sa réflexion est vraiment intéressante, et parfaitement argumentée, notamment concernant la réaction épidermique que cette pratique cause chez les classes dominantes. Vous utilisez les propos de l’auteur pour les déformer, en proposant que de dire que si ça n’est pas une forme d’art, si c’est un mode de communication, les classes dominantes devraient laisser faire. Alors pourquoi les critiques sont « c’est laid », ou « c’est ridicule », ou « c’est narcissique » ? Et non « c’est con comme manière de discuter » ? Pour quoi Monsieur Connard a utilisé comme première illustration et comme première punchline une photo dans sa dimension esthétique ? Je serais d’avis similaire à l’auteur : c’est une (ré)apropriation d’un bien culturel par des classes populaires ; les gardiens de la norme s’insurgent et tentent de le faire passer pour déviant (c’est de Becker, pas Bourdieu, avant qu’on ne me le reproche).

        Et sa réflexion sur les usages numériques du selfie, comme point de départ d’une conversation, est vraiment intéressante. En l’état ça manque un peu de robustesse, il faudrait pister de manière systématique les usages (ce qui est un défi méthodologique), mais si c’est le cas, ça relativise énormément la dimension de l’acte. En gros la question c’est : est-ce que la personne qui fait des selfie d’elle à tout bout de champ commente de manière systématique les selfies de ses amis ? Si oui, ce n’est pas narcissique, c’est juste un support de discussion (je crois que le terme à la mode dans le champ de la recherche c’est « sociomatérialité », mais franchement je ne suis pas sûr de ce qu’il y a derrière le concept).

        Et pour répondre à une de vos remarques : oui, statistiquement, si on est un prolo (d’une classe d’âge adéquate), on se prend en selfie. Il y aura toujours des exceptions, mais pour une immense majorité, c’est le cas.

      • Entre le « Sérieusement, c’était super chiant quand les voisins ou la grande tante sortaient leur album et en imposait un visionnage détaillé. C’était un usage de la photographie profane qui n’était pas légitime en tant que pratique culturelle. » suivi d’un les selfies « c’est une (ré)apropriation d’un bien culturel par des classes populaires ; »,
        Tu met ton opinion en vérité générale. Tu trouves ça chiant et profane les photos de famille et génial les selfies. Je trouve ça passable pour les premiers et ridicule pour les deuxième en ce qui me concerne, ça n’en fait pas des arguments, juste un goût.

        conclut par « statistiquement, si on est un prolo (d’une classe d’âge adéquate), on se prend en selfie. Il y aura toujours des exceptions, mais pour une immense majorité, c’est le cas. ».
        Statistiquement ( chiffres ? sources ?)
        Prolos (définition de prolos ? )
        classe d’âge adéquate (laquelle ?)

        T’es pas sérieux et tu veux qu’on prenne au sérieux. C’est paradoxal. Rajoute à ça la suffisance d’ériger tes goûts en opinion, faut pas s’étonner qu’on se fiche de ta tronche.

      • Georges,
        C’est gentil de me répondre pour de vrai, pas en citant les Inconnus.

        Et vous présupposez mes opinions pour justifier votre point de vue. Je déteste les selfies, à vrai dire. Je n’en fait jamais, et refuse d’être sur ceux des autres. Par contre, je ne méprise pas les gens qui en font. Et je trouve intéressant une remise en perspective de l’acte qui dépasse le jugement de valeur à l’emporte pièce (le narcissisme, la médiocrité de l’époque, la mode absurde, whatever). Ca s’appelle le relativisme culturel (Wikipédia vous en donnera une bonne définition, puisque visiblement il faut sourcer).

        Bon, les prolo, en définition insee, c’est les gens dont les parents gagnaient moins de 1423€ par mois en 2011. Mais la définition par les chiffre bruts est très discutée, c’est un truc d’économiste. Une approche plus Bourdieusienne serait de dire qu’est prolétaire toute personne qui n’a pas le capital social et culturel de la classe moyenne. Mais là encore c’est une définition à la machette, qui en plus ouvre deux nouveaux champ de définition, donc c’est sans fin. Sauf qu’en fait on n’a pas besoin de définir finement les termes pour une discussion de comptoir. La preuve, vous avez parfaitement compris ce que je veux dire.

        Quand aux stats, moi je ne les ai pas, mais le sociologue cité dans l’article les a visiblement. Et à savoir si je fait plus confiance à un prof de l’EHESS ou à vous, c’est sans appel : c’est son métier, et il l’occupe suite à un processus de sélection draconien. Le bénéfice du doute est largement en sa faveur. Car en fait, tout est là. Ce n’est pas MOI que je veux qu’on prenne au sérieux, mais le chercheur cité dans l’article. Effectivement, je ne suis pas légitime, et en plus j’ai une tendance à la punchline qui décrédibilise mon propos. Lui par contre propose des théories structurées, argumentées, et certainement basées sur des travaux empiriques. Rien qui ne justifie le torrent de mépris que j’ai lu dans ces commentaires.

      • Sans définition exacte de prolos, impossible de faire de la stat. Comme en plus vous les avez pas les chiffres, vous déléguez l’authorité à M.chercheur, dont je n’ai pas vu les sources ni les chiffres non plus. Donc on fait toujours de l’opinion basé sur du rien, ce qui avance à … rien.

      • Donc vous admettez que vous critiquez sans connaître son travail, c’est bien ça ? :-)

      • Sisi j’ai vu certains exemples de son travail, à savoir l’article critiqué par l’odieux, ainsi que son blog. Je n’y ai vu aucune source ni statistiques. Par contre de l' »hypercontextualisation » et du raisonnement spécieux, j’en ai vu à la pelle.

      • (Hum, j’ai mis ma réponse au mauvais endroit. Désolé.)

        C’est à dire un article écrit non par lui mais par un journaliste, visant non à démontrer mais à être accessible ; et un carnet de recherche, c’est à dire un endroit de débat et non de proposition de travaux finit. Vous êtes de mauvaise foi, mais sans le talent dans la drôlerie de l’Odieux Connard. Ce n’est donc pas excusable.

        Allez voir ses vrais travaux : https://scholar.google.fr/scholar?hl=fr&q=Andr%C3%A9+Gunthert&btnG=&lr=

        Je ne l’ai pas fait, mais si vous êtes partant pour vous en farcir six ou huit pour débattre, je vous suis !

      • « Et à savoir si je fait plus confiance à un prof de l’EHESS ou à vous, c’est sans appel : c’est son métier »
        C’est ce qu’on appelle un argument d’autorité : ça reviens à dire que parce qu’on a reçut l’approbation de ses paires (par un diplôme, une position sociale, une visibilité médiatique, etc..), tout ce qu’on affirme doit être accepté comme vrai. C’est d’ailleurs de ce procédé malhonnête que l’auteur use, pour dissimuler l’inconsistance de ses arguments, en commençant par « Vous n’avez rien compris… ». Accessoirement, c’est une arme redoutable utilisée par les « classes dominantes » pour dissuader les « prolétaires » d’exercer leur sens critique, les reléguant au rôle de spectateurs.

        « Une approche plus Bourdieusienne serait de dire qu’est prolétaire toute personne qui n’a pas le capital social et culturel de la classe moyenne. »

        Il est salutaire de commencer par la définition proposée par Marx, puisque c’est celle qui a été largement utilisée au cours du XXe, avant que le terme lui-même n’ait été jugé rétrograde par la « gauche » française :

        « Ensemble des travailleurs qui ne possèdent ni capital ni moyens de production et doivent donc, pour subvenir à leurs besoins, avoir recours au travail salarié. »

        C’est une définition économique, qui ne vise à refléter ni les conditions de vie ni le ressenti individuels. Ça reste cependant une bonne base permettant de comprendre les rapports de force s’exerçant au sein de la société, quitte à pondérer avec des éléments sociaux (réseau familial, amical) ou culturels (milieu enseignant, artistique, médiatique) comme le fait Bourdieu. Après c’est bien aussi de pas tomber dans la caricature : tous les métallos et femmes de ménage ne sont pas condamnés à une passion absolue pour tout ce qui est moche et con, tous les techniciens bossant dans le culturel ne sont pas automatiquement propulsés dans le champ socio-culturel de la moyenne bourgeoisie, et tous les lecteurs de l’OC ne complotent pas contre la classe ouvrière lorsqu’ils s’exaspèrent de la mode envahissante des selfies.

        Bon alors est-ce que le selfie, c’est vraiment un truc de prolos ?
        Si on parle d’ouvriers purs jus des secteurs de l’industrie, de l’entretien ou du bâtiment, j’en doute. Les photos de voitures tunées, là je dis pas…
        Si on parle des salariés en général, ceux dont les revenus tournent autour du smic, sûrement, oui, mais seulement parce qu’ils représentent la majorité de la population. Est-ce que ce sont les seuls à le faire ? Non, toutes les personnalités du showbiz qui ont un compte Intagram s’y sont mises.

        Je pense plutôt que l’auteur de l’article s’est dit « Merde, plus que deux jours pour payer les impôts. Vite, qu’est ce qui est à la mode chez mes contemporains ? Les selfies ! Et quel sociologue les gens aiment bien ? Bourdieu ! Quelle tambouille je vais bien pouvoir préparer avec ça ..? »

        Pour finir, les selfies sont-ils révolutionnaires ?

        Du point de vue de la photo, franchement non. Ce sont juste des auto-portraits, comme il en existe depuis plus d’un siècle, dont l’exécution à été facilitée par l’écran du smartphone. « Vous n’avez rien compris au smartphone ! Non, ça marche pas ».

        Du point de vue de la communication, non plus. On peut commenter des photos de voitures moches, de gosses, de chats, de bistouquette. « Vous n’avez rien compris à Chatroulette ! Merde, toujours pas ». En fait c’est internet qui a révolutionné la communication. Par contre l’auteur aurait eu du mal à pondre un article avec un titre accrocheur sur le sujet.

        L’originalité du selfie réside donc dans la prolifération de photos de têtes mal cadrées sur internet et dans le spectacle qu’il donne à voir de gens qui tournent le dos à ce qu’ils étaient venus contempler. Je vois pas comment ça pourrait révolutionner quoique ce soit. Peut-être parce que je suis pas un grand sociologue…

      • « C’est à dire un article écrit non par lui mais par un journaliste, visant non à démontrer mais à être accessible ; et un carnet de recherche, c’est à dire un endroit de débat et non de proposition de travaux finit.  »

        Oui enfin il l’a quand même validé l’article. On est en droit d’attendre qu’il assume les conneries qui y sont dites telles quelles, sans être renvoyés à tous les travaux qu’il a réalisé depuis sa première thèse.

        Et puis quand on me dit que j’ai rien compris à quelque chose, quel que soit l’endroit, j’aime bien qu’il ait un semblant de démonstration, avec des arguments qui sortent d’ailleurs que d’un chapeau magique.

      • Ah, mais dans la mesure c’est public et que le monsieur appose son nom dessus, j’estime que son blog ainsi que l’article, résume sa pensée; et est donc de ce fait un « vrai travail de M.Guntert ».
        Mais soit: parlons donc de cet article là http://etudesphotographiques.revues.org/3529 , qui concerne le terme évoqué dans l’article de presse (pas besoin d’en lire 6 ou 8, un seul suffit largement). On peux même réduire à la partie « la bataile du selfie », la partie précédente étant juste un historique de l’autoportrait agrémenté de ces élucubrations sur Thelma et Louise.

        Il commence très fort en parlant « d’assaut médiatique » et de « panique morale », en basant ces sources sur quelques article et un bouquin.
        La ou il y a juste du pseudo-journaliste journalisant (Phénomène qui, s’il est navrant, n’a rien de nouveau: Un journaliste dit de la merde: 10 journalistes recopient la merde, puis 100, puis 1000, puis 10000 puis 100000.)
        Pour un expert en sociologie, être incapable de reconnaitre ce schéma et en déduire une « panique morale », ça vous pose déjà son bonhomme.

        Par dessus ça, il nous met un historique de réactions face à la connerie journalistique conservatrice préalable. La encore, rien que du très classique: une opposition jeunes cons-ouverts/vieux cons-réacs; on est loin d’une révolution.
        Ensuite il nous ressort et interprète à sa sauce le prince Harry. (Là je vous laisse relire l’OC, flemme de répéter)

        Pour finir il conclu par « Quel événement aurait aujourd’hui la moindre considération s’il n’était accompagné de ces témoignages d’approbation publique ? »
        J’aurai envie de dire un peu tous les évenements du monde. Je crois pas avoir vu ou entendu quelqu’un dire un jour: « Cet évenement c’était trop de la balle, la preuve tout le monde prenait des selfies ! »

        Un début de conclusion avec un : « le selfie est devenu l’étendard du puissant mouvement d’autonomisation des pratiques culturelles encouragé par la transition numérique ». Ou: le progrès technique a permis le progrès technique.
        Putain fallait faire des études pour comprendre ça nom de nom !

        Et finalisé par un  » Loin de réduire son empreinte, le récit narcissique a conduit à faire du selfie une forme culturelle à part entière, dotée de significations épochales, politiques et existentielles. « . Extrapoler une révolution sociale globale sur une malheureuse humeur/opinion d’un prince anglais, fallait quand même oser.

        Quand aux statistiques sur les prolos, y’en a pas. Pas plus que de lutte des classes, tout ça c’est dans ta tête.
        Pour achever d’achever, les références sont rares, même quand il parle d’assaut médiatique et de panique morale, y’a 4 ou 5 pauvres références à tout casser.
        Par contre la logique spécieuse, elle, y est abondante, et les conclusions abracadabrantesques.

        Donc oui, en ayant lu ce truc, je peux t’affirmer que monsieur Gunthert n’est pas le messie que tu semble attendre. Désolé.

      • Ben… oui. Je veux dire, si un astrophysicien vous explique comment fonctionnent les galaxie, vous allez le croire, non ? Pourtant, vous n’avez comme seule garantie qu’il a un doctorat et un poste académique en astrophysique. Par contre, si c’est un sociologue, c’est différent : c’est « un argument malhonnête dont l’auteur use pour justifier son propos ». Genre, il a fait une thèse et passé des tonnes de sélections difficiles JUSTE pour pouvoir dire n’importe quoi ensuite sans que personne ne remette en question son propos. C’est diabolique.

        La différence entre les deux cas n’est pas l’argument d’autorité. C’est que le pékin moyen est bien obligé d’admettre qu’il ne connaît rien à l’astrophysique, alors que pour les sciences sociales il se considère aussi légitime qu’un chercheur. Effectivement, je ne suis pas d’accord avec vous : je ferais confiance a priori à un mécanicien pour me parler de moteur, à un astrophysicien pour me parler de galaxie… et à un sociologue pour me parler de pratiques sociales. Ça me semble plutôt cohérent.

        Si vous voulez vraiment le tacler, vous pouvez dire que la majorité de ses publications scientifiques sont dans la revue dont il est rédacteur en chef. Ça, c’est un argument valable pour critiquer la légitimité du monsieur, contrairement à votre affirmation empreinte d’un anti-intellectualisme primaire.

        Pour le reste de vos propos, c’est vraiment beaucoup plus intéressant. Un détail : vous contredisez les propos de l’auteur sans vergogne, puisqu’il traite de la question des selfie de star, et d’une manière qui me semble plus logique que la votre. (En substance : c’est du marketing malin, qui exploite les pratiques sociales du cœur de cible pour créer de la proximité).

        Pour le fait que l’autoportrait a toujours existé et que le selfie n’a rien de nouveau, c’est contradictoire avec la réaction épidermique des lecteur d’OC. C’est normal et ça a toujours existé, ou c’est une mode ridicule ? Il faudrait savoir. Soit c’est une pratique normale, soit c’est nouveau. Si c’est nouveau, c’est une pratique sociale qui mérite d’être interrogée.

        Sur le fait que c’est internet qui révolutionne les moyens de communication, je trouve ça partial. Déjà, c’est surtout les smartphones. Et surtout ça ne questionne pas le fond de cette affirmation : si les selfie sont un support à la discussion (du moins la majorité du temps), alors on ne PEUT PAS critiquer les gens qui en font. Ça revient à dire « cessez de communiquer » ou « veuillez communiquer de la manière que je considère comme légitime plutôt que celle que vous utilisez », ça n’aurait aucun sens !

        Rue89 a fait une bonne série d’articles cet été où ils ont cherché les réactions (outrées, paniquées, moqueuses, alarmistes, etc…) de toutes les précédentes évolutions technologiques (la télé, le téléphone individuel, etc.). Cela offre une perspective intéressante à ces débats sur les selfies.

      • Georges,
        Là, ça me va très bien. :-)
        Vous semblez dire que le monsieur fait dans l’essai plutôt que dans l’empirique, et en régurgitant du situationnisme mal digéré (je crois, mais je ne suis pas sûr du tout) et qu’on peut donc – on doit, même ! – critiquer ses propos. Je vais lire l’article quand j’ai un peu de temps et je vous répond.
        Et je pense que si, en toile de fond c’est une réflexion construite sur une conception de la société en classes, même s’il ne le fait pas apparaître clairement. En gros, ça ne me semble pas être une conception de la société individualiste, holiste ou interactionniste.

        Merci en tout cas, là on commence à être dans un niveau de commentaires que j’espère lire quand je viens sur le blog de l’OC.

      • « Genre, il a fait une thèse et passé des tonnes de sélections difficiles JUSTE pour pouvoir dire n’importe quoi ensuite sans que personne ne remette en question son propos. C’est diabolique. »

        Il fait partie d’un groupe ayant pignon sur rue. La différence entre la science et les sciences sociales, c’est que la première est basée sur des validations internes et du copinage, l’autre sur des expériences répétables et mesurables.

      • Héhé, j’me remlit pas du coup j’fait d’la daube :
        « Genre, il a fait une thèse et passé des tonnes de sélections difficiles JUSTE pour pouvoir dire n’importe quoi ensuite sans que personne ne remette en question son propos. C’est diabolique. »

        Il fait partie d’un groupe ayant pignon sur rue. La différence entre la science et les sciences sociales, c’est que la seconde est basée sur des validations internes et du copinage (arguments d’autorités), l’autre sur des expériences répétables et mesurables (arguments tout court.

      • Oui mais non. C’est un autre débat. Il y a des résultats falsifiés en sciences dures, de plus en plus d’ailleurs parait-il. Et on peut faire des sciences sociales avec des données fiables (si je bosse sur les résultats du bac pour faire de la sociologie de l’éducation, les données des portiques du RER pour faire de la géographie urbaine, ou que je vais vivre deux ans dans un autre pays pour faire de l’ethnographie).

        La question c’est essai vs. empirique. L’argument d’autorité qui n’est pas acceptable c’est d’utiliser son titre pour faire croire qu’un essai est aussi pertinent qu’un travail empirique. Non pas qu’il ne faille pas d’essais de sciences sociales, au contraire il en faut ! Mais c’est un autre exercice, qui doit être présenté comme tel. Il semble que ce monsieur présente ses essais comme des données empiriques, et ça c’est effectivement un argument d’autorité pas acceptable.

        Néanmoins, je continue à trouver son essai vraiment intéressant : il pose des questions pertinentes, propose des remises en question stimulantes et avance des réponses discutables mais argumentées (c’est un essai, quoi). C’est cool. C’est grâce à ça qu’on relativise notre conception du monde. Et pour le coup, je suis assez convaincu par un certain nombre de ses propositions (pas toutes). Et je veux bien qu’on ne soit pas d’accord, c’est là que c’est intéressant ! :-)

      • Oui, le falsifiage en science dure c’est faisable. Pour un temps. Au bout d’un moment ça retombe sur le nez puissance 1000 (un peu comme Volskwagen en ce moment même si c’est de l’industrie et pas de la recherche). Mais la, ce que fait M. Gunthert, c’est pas de la science. C’est son opinion érigée en vérité,argumenté par son statut. J’adhère pas au concept.

      • Sur « l’argument d’autorité » : évidement, ça ne s’applique que dans le cas où quelqu’un veut imposer une vérité en ne s’appuyant que sur son autorité, sans autre forme d’argument, mesure, découverte ayant un rapport avec la choucroute, comme c’est le cas dans l’article en question. Si un astrophysicien me dit que l’univers a été créé exactement comme décrit dans la bible, je vais attendre des arguments et éléments solides de sa part, même si j’ai pas fait ses études. Pareil si un mécanicien me dit que pour réparer le pare-brise il doit changer les pneus.

        Si le mec me dit que le prince Harry refuse les selfies avec ses fans parce que ça remet trop en cause son rang d’aristocrate, je vais pas le croire juste parce qu’il est sociologue.

        Et oui, les sciences humaines humaines sont plus simples à vulgariser que des équations hyper complexes ou des concepts scientifiques ultra pointus. Ce serait dommage de se priver d’un peu d’hygiène mentale quand on est en mesure de l’exercer.

        « Pour le fait que l’autoportrait a toujours existé et que le selfie n’a rien de nouveau, c’est contradictoire avec la réaction épidermique des lecteur d’OC. »

        Réaction due, et pas qu’ici faut pas pousser la mauvaise foi quand même, au caractère systématique et obsessionnel de cette mode.

        « si les selfie sont un support à la discussion (du moins la majorité du temps), alors on ne PEUT PAS critiquer les gens qui en font. Ça revient à dire « cessez de communiquer » ou « veuillez communiquer de la manière que je considère comme légitime plutôt que celle que vous utilisez », ça n’aurait aucun sens ! »

        Non, ça revient à dire « T’as pas autre chose à me montrer que ta tronche devant tes serviettes de bains 5 fois par semaine ? ». C’est ça qui est beau avec la communication, on est pas obligé de tout le temps dire ou montrer des trucs qui ne se rapportent qu’à soi.

      • J’oubliai :
        « vous contredisez les propos de l’auteur sans vergogne, puisqu’il traite de la question des selfie de star, et d’une manière qui me semble plus logique que la votre. (En substance : c’est du marketing malin, qui exploite les pratiques sociales du cœur de cible pour créer de la proximité). »

        C’est beau. Comme vous le disiez, le selfie est bien une pratique propre aux classes populaires. La preuve, tout le monde en fait.

      • « Il semble que ce monsieur présente ses essais comme des données empiriques, et ça c’est effectivement un argument d’autorité pas acceptable. »

        Et bah quand même… Par ailleurs même un article se doit d’être argumenté de façon sérieuse.

      • J’interviens pour soutenir un peu Jlyot. Je suis assez d’accord avec ses commentaires, qui sont bien argumentés, et qui témoignent d’une connaissance de la sociologie. C’est dommage d’avoir encore à avoir à argumenter pour prouver que c’est une science.
        Quant à l’article commenté par l’Odieux, c’est vrai qu’il a des passages assez caricaturaux, mais il est loin de mériter cette vague de commentaires haineux. Dans le fond, certains points sont même interessants. Qu’on aime ou pas les selfies, ils representent une democratisation de la photographie, je crois que tout le monde peut s’entendre sur ce point. Et dire que le selfie est plus répandu dans les classes populaires, c’est comme dire que les enfants d’ouvriers réussissent moins bien que les autres à l’école : c’est un fait. Il n’y a pas de mépris de classes là dedans.

      • Je me permet d’insister aussi du coup : L’article de M.Gunthert, même Jlyot est d’accord pour dire qu’il est malhonnête. Tant qu’il y aura des Gunthert, les sciences sociales seront faciles à basher, et seront donc bashées.
        Pour le « Le selfie est un truc des classes sociales défavorisées », c’est une opinion pas un fait. Je n’ai vu aucune étude statistique le démontrant.

    • Je le reconnais : je suis inculte en matière de sociologie. Je dois reconnaître cependant quelques éléments intéressants. Notamment, le fait de reprocher aux auteurs d’autoportraits instantanées le coté supposé très narcissique de cet acte (avis que je partage), en affirmant haut et fort que non, MOI JE ne le fais pas, ce qui prouve bien ma supériorité par rapport à ces foules stupides et ignorantes etc. … ce qui est, je trouve, une belle forme de narcissisme, non ?
      Mais c’est assez courant au final : à chaque courant de mode, il y a son contre courant, ceux qui clament qu’ils ne la suivront pas, lançant par là eux mêmes une mode, où les gens qui la suivent pensent appartenir eux même à une élite restreinte, alors que ce ne sont que de sales suiveurs, etc. …

      Bref, dans le cas d’une mode, il y a toujours trois types de personnes : ceux qui la suivent et en sont fiers ; ceux qui ne la suivent pas, et s’en vantent, lançant ainsi eux même une contre mode (qui n’est rien d’autre qu’une mode, vous suivez ?) ; et ceux qui la suivent ou pas, sans s’en rendre compte, mais qui n’en ont rien à carrer. Il y a aussi ceux qui ont le fusil, ceux qui creusent, et ceux qui vendent pelles et munitions, mais c’est un autre sujet.

      Alors oui, la pratique du « selfie » est bien un phénomène sociologique, très révélateur d’un tas de trucs (hyper connexion des jeunes, besoin de partage et de positionnement dans un monde qui bouge toujours + vite, auto sabotage de la vie privée), mais pas d’une soit disant lutte des classes …
      Comme vous le dites, Odieux Connard est dans son rôle, c’est sa marque de fabrique, je ne viendrai plus sur ce blog s’il avait changé. Pour les lecteurs … bah OC est tellement convaincant que les gens hésitent à le contredire, pour ne pas passer pour des guignols peut être ?
      A noter que je suis déçu par ce professeur, qui n’a pas remarqué le paradoxe principal du selfie … Le selfie est à but social principalement (partager avec des amis, famille, etc. …) ; or, peut on parler de sociabilité quand on est obligé de se prendre soi même en photo ?

      • Dans une société anonyme la seule sociabilité de l’atomisé c’est l’image, imago, l’enfer du quand dit raton, c’est le train où vont les choses, m’as tu vu & co, c’est tout le Par(t)i Sociétal au pouvoir, çà part dans le décor et l’innovation, complètement hors sol, comme l’agriculture et comme la monnaie avec la finance, stupéfiant comme les drogues !

    • J’ai pas tout lu, mais « on ne lit pas l’Odieux Connard quand on est un ouvrier métallo de Champagne ou une femme de ménage immigrée »… Je pense qu’on est en fait plusieurs à lire l’Odieux Connard tout en ayant un emploi modeste et/ou une situation précaire, en fait.

      « Vous parlez des tonnes d’album de famille qui s’entassent dans les armoires. Exactement. Qui n’a jamais été intéressé par ça, ou plus exactement par ceux des autres ? Qui n’a jamais considéré ça comme de l’art, comme une expression légitime d’un esthétisme ? Personne. » .
      Vous voulez bien dire « qui a jamais été intéressé par ça » ? Il y a pourtant bien des gens qui trouvent les albums photos intéressants et esthétiques, surtout ceux d’une autre époque.

      • Leina, je ne doute pas une seconde qu’il y ait des métiers modestes parmi les lecteurs d’OC (même si on sous-estime à quel point les métiers modeste sont rapidement considérés comme dans la classe moyenne, en fait). C’est une tendance. Parce que les pratiques culturelles sont segmentées selon la classe sociale, c’est une certitude démontrée depuis longtemps.

        Mais la simple longueur des articles cumulées à la richesse du vocabulaire exclue de fait beaucoup de gens (de mémoire il y 7% d’illettrés en France, et ils ne sont en général pas cadre supérieur – même si ça arrive, bien entendu).

        Et puis qu’on me reproche de ne pas sourcer, il y a des graphiques qui comparent le temps devant la télé et le temps devant un autre écran selon la CSP à cette page : http://www.pratiquesculturelles.culture.gouv.fr/doc/08synthese.pdf . J’en déduis peut être abusivement que, comme l’OC n’est pas diffusé à la télé, il y a une disparité mécanique dans son lectorat.

    • Coucou !

      Alors, moi ce qui me dérange le plus c’est le : « Les classes dominantes (c’est à dire vous, lecteurs, parce qu’on ne lit pas l’Odieux Connard quand on est un ouvrier métallo de Champagne ou une femme de ménage immigrée), n’aiment pas du tout que des classes populaires viennent empiéter sur leur(s) pratique(s) culturelle(s). »

      Je ne suis pas sociologue, mais tout de même dire que les classes moyennes n’aiment pas que la plèbe empiète sur ses pratiques culturelles est un peu fort. Auriez-vous un réel exemple, ou ne feriez-vous pas un regroupement classe moyennes – classes aisées assez facile ?
      J’ai voulu essayé de faire du golf (j’en rêve depuis tout jeune) et certes, les conducteurs de grosses berlines tout de Ralph Lauren vêtus me regardaient avec un peu de mépris avec mon Polo supermarché U…
      Par contre, je n’ai rien contre partager les salles de cinéma et les restaurants avec une famille au RSA du moment où le respect des autres est présent. Et les plus bruyants ne sont pas toujours les plus pauvres.

      Autre point, il m’est arrivé de prendre une photo de moi et ma douce avec mon propre appareil photo en le retournant, il y a de ça de nombreuses années. Serais-je un précurseur où alors un « selfie » ne serait-il pas encore une chose tout à fait banale victime d’un effet de mode et d’une médiatisation à outrance ?

      Et plus important, vous considérez que le selfie concerne les basses classes, ces intouchables Français ?
      Il se trouve que du peu que j’en connaisse, les gens qui pratiquent le plus sont des bobos, des hipsters ou des adolescents.
      J’ai rarement vu Josette, mère célibataire de 12 enfants au RSA, poster des selfies d’elle sur Facebook…

      Après, je ne suis pas sur Facebook, mais je pense que vous aurez saisi l’idée.

      Voila, voila, mais bon, discussion tout de même intéressante car respectueuse.

      Bisous sur les fesses !

      • La question que vous posez est centrale, et elle rejoint une partie des propos du chercheur (lui propose une réponse, avec laquelle on peut bien entendu être en désaccord, sans pour autant le traiter d’escroc et dénigrer son travail).

        Pour Josette, non. Mais Marie-Chantal, mère au foyer pas dutout au RSA de 8 enfants, je ne suis pas sur non plus. Il y a certainement un effet de génération bien plus fort que social, et l’auteur ne le traite pas dans son article ce qui est une vrai faiblesse et une vrai critique. En l’occurrence, Jordan et Kimberley, les enfants de Josette, eux se prennent très probablement en selfie. A voir si Jean-Eude et Anne-Cécile (les enfants de Marie-Chantal, vous l’aurez devinez) le font aussi.

        Si j’ai tout bien compris, la théorie de l’auteur est que c’est Jordan et Kimberley qui ont commencé (segmentation sociale des pratiques culturelles). Sauf que maintenant, Jean-Eude et Anne-Cécile le font aussi. De ce second constat, l’auteur tire deux conclusions : A/ C’est une révolution parce qu’en matière de sociologie des pratiques culturelle, une dynamique de ce genre n’est jamais arrivée jusque-là (on peut ne pas être d’accord, tout ça). Pour être confirmé il faudra voir si Jean-Eude et Anne-Cécile continue dans la durée. Son erreur est peut-être aussi de rattacher le phénomène à la sociologie des pratiques culturelles. Il corrige ça en proposant une analyse en termes de moyen de communication. Dans ce dernier cas, toutes les critiques sur l’aspect esthétique et/ou narcissique sont de fait nulles et non avenues. Cela conduit dans les deux cas à :
        B/ Marie-Chantal devrait relativiser un peu ses critiques de la pratique, qui est une réaction de mépris de classe qui ne cherche pas à comprendre les usages réels Les temps changent, et ça n’a rien de nouveau :
         » Come mothers and fathers // Throughout the land // And don’t criticize // What you can’t understand // Your sons and your daughters // Are beyond your command // Your old road is rapidly agin’ // Please get out of the new one // If you can’t lend your hand // For the times they are a-changin’ « 

    • C’est à dire un article écrit non par lui mais par un journaliste, visant non à démontrer mais à être accessible ; et un carnet de recherche, c’est à dire un endroit de débat et non de proposition de travaux finit. Vous êtes de mauvaise foi, mais sans le talent dans la drôlerie de l’Odieux Connard. Ce n’est donc pas excusable.

      Allez voir ses vrais travaux : https://scholar.google.fr/scholar?hl=fr&q=Andr%C3%A9+Gunthert&btnG=&lr=

      Je ne l’ai pas fait, mais si vous êtes partant pour vous en farcir six ou huit pour débattre, je vous suis !

    • J’ai plus de connaissances théoriques en astrophysique qu’en sociologie. Pourtant loin de moi l’idée de discuter des conclusions d’un expert dans le premier domaine. Tout simplement car faisant partie du commun des mortels je n’ai pas accès à leur technologie pour étudier l’espace profond et faire mes propres constatations. En revanche en tant qu’être humain je vis dans cette société que les sociologues tentent d’étudier. Je côtoie et partage avec beaucoup d’autres sujets d’études que sont mes amis, ma famille, mes collègues, mes co-habitants, mes contacts Facebook, …
      Donc j’ai effectivement plus de réserves quand un expert m’assène ses vérités quand de mon côté je ne les constate pas du tout.
      La lutte des classes à travers le selfie ? La vraie révolution qu’on peut en approcher c’est l’arrivée du numérique dans le monde de la photographie. Avant la photo n’était pas donnée à tout le monde car peu pratique, demandait une certaine connaissance et coutait cher. Maintenant n’importe qui peut faire de la photo, de vacances, de la Nature, d’architecture, du vivant, …
      Et d’où sort exactement ce contraste prolo pour les photos moches de vacances et la classe dominante de magnifiques photos bien composées ? Tout le monde a un album de photos de vacances, de Bill Gates à la femme de ménage. Et ce n’est pas parce que tu shoot avec du matos à 15000 euros que tes photos sont meilleures. Et j’en ai vu un paquet faire des selfie avec ce genre de matos.
      Et je ne vois pas en quoi cela illustre une lutte des classes quand ma tante de 60 ans, riche bourgeoise de Côte d’Azur, fait autant de selfie que la moitié des adolescentes d’Internet. Et si il y a bien une partie de la population qui ne fait pas de selfie ce sont les pauvres, les vrais, ceux avec des téléphones qui ne font pas de photos, qui ne sont pas connectés, qui n’ont pas d’accès Internet. Je n’ai pas souvenirs de réfugiés postant de leur barque un selfie comme nouvel avatar.
      Pourtant comme support de communication là ça serait parlant. Car à l’heure actuelle il dit quoi le selfie ? Un peu tout ce qu’on veut y interpréter ou y mettre comme intention . Entre la petite lookée devant son miroir avec ses nouveaux tatouages, la célébrité avec son joint à la bouche(effectivement c’est de la com, mais une célébrité reste un être humain est a aussi envie de faire des selfie comme tout le monde), l’adolescente avec ses copines la bouche en cul de poule, le « I’ve been there », le détail rigolo du décor avec ta tronche devant, l’abruti à la quenelle devant une synagogue , … Il y a de tout là mais rien de plus qu’on pourrait trouver dans une photo classique sans ta tronche devant ou avec un cadrage relou et surtout avec un seul point commun : le narcissisme. Et aussi selon moi le désœuvrement.
      Les gens s’ennuient donc trouvent un moyen de s’occuper. En quoi le selfie est différent de toutes les conneries que nous avons pu voir défiler sur le Web ? Les Challenge, le Planking et tous les trucs en –ing. LA seule différence c’est qu’il y aura toujours des selfie même si cela va s’atténuer au cours du temps.
      Pour le sociologue de comptoir que je suis la seule chose que montre le selfie c’est qu’on se fait chier.

  43.  »Rappelons que depuis bientôt 15 ans, personne n’arrive à utiliser correctement les termes « authentique » ou « généreux ». »
    Et de ‘guingois’ c’est encore plus difficile. Respect !

  44. Première fois qu’il me prend de commenter ce blog en 3 ans de lecture et tout ça pour dire :
    Bien joué Monsieur Connard !

    Du beau travail comme d’habitude.

    • Hmmmmmmmm 1/3 tués par chute, le reste par des trains…
      Je n’ai jamais été aussi fier de travailler dans le ferroviaire privé !

      • S’ils arrêtaient les grèves dans le public, le chiffre aurait pu être meilleur. Une année sans grève nous laisserait une belle marge de progression.
        Ajoutons à cela que le tunnel sous la manche pourrait être le point de conjonction train/requin manquant.

    • Votre pseudo à consonance féline ne pardonne pas cette infamie. Les avions sont en route, ne luttez pas, ne fuyez pas, pour votre dignité …

    • Je me répond à moi même, ce concept est excellent…
      Sinon, une petite suggestion en passant, cher Odieux, à quand un manche de pelle à selfie?

      • Ou comment faire une coloscopie à domicile…
        (passez moi la poire de lavement avant de sortir de ma chambre voulez vous)

  45. Encore un article aussi bête que le support qu’il utilise. Lorsque c’est du spoil de film pourri, c’est aussi pourri que le film. Lorsque c’est une critique d’un article (on parle plus de spoil là ?), c’est aussi pourri que l’article.

    L’auteur utilise le caniveau d’Internet comme exemple (des selfies de débiles, forcément, y’en a partout, pas trop dur de s’en moquer) de la même manière que l’auteur de l’Obs tente de lancer des pistes de réflexion, bien débiles aussi, il est vrai.

    Au moins, apporte-t-il un semblant de pensée sur ce que le selfie montre de notre époque. Pas juste un « c’est débile » du gros con de ce blog (sur des pages et des pages de texte, c’est fort ; la prochaine fois, condense, résume, ce n’est pas parce que tu fais un truc plus long que t’auras plus raison). Qu’est-ce qui empêche de comparer les autoportraits féminins du 19ème siècle avec les selfies de Kim Kardashian (dont la portée artistique est plutôt ouverte à l’interprétation) ?

    C’est d’autant plus dommage d’avoir un article aussi inutile et vide de sens, qui surfe sur la mode du vieux con blasé que le précédent, sur l’enfant migrant mort sur la plage était puissant. En effet, à l’heure où les idéologies humanistes montrent qu’elles sont moins fortes que la photo d’un enfant mort, il est important de rendre hommage à cet enfant et de parler au cœur des gens.

    Mais non, l’auteur est décidément trop con et s’empêtre une nouvelle fois dans une critique à rallonge et d’une bêtise sans nom sur un sujet complexe que son regard de cynique inculte tourne en dérision sans aucune subtilité.

    C’est nul !

    • Encore un commentaire aussi bête que le support qu’il utilise. Lorsque c’est un commentaire d’un article pourri, c’est aussi pourri que l’article.
      Au moins, OC apporte un semblant de pensée sur ce que ce professeur montre de notre société. Pas juste un « c’est nul ! » du vil chenapan de ce commentaire (sur des lignes et des lignes de texte, c’est fort ! la prochaine fois, résume en un tweet, c’est pas parce que tu ponds un pavé que t’auras plus moins tort !)
      C’est pas bien !

      (non, en fait pas de pb, vous avez l’avis que vous voulez, c’est juste qu’en critiquant à mon tour votre commentaire, vous ou quelqu’un d’autre pourra également critiquer le mien, qui sera à son tour l’objet d’un contre commentaire, générant ainsi une boucle infinie qui permettra de générer un mouvement perpétuel et AINSI SAUVER L’HUMANITE !!!!)

      • Encore un informaticien sur le retour qui peut pas s’empêcher de parler de boucle infinie.

        Le poète dirait :
        Mon doute, amas de nuit ancienne, s’achève en maint rameau subtil, demeuré les vrais bois mêmes, prouve hélas ! que bien seul je m’offrais pour triomphe la faute idéale de roses.

        Mais bon. C’est pas ici qu’on va trouver autre chose que des cyniques qui n’ont rien d’autre à foutre que se moquer des selfies, des blogueuses mode et des sites de rencontres.

        Des cons en gros.

      • Pour être sur le retour, déjà faudrait il être parti !

        Mais non, on trouve autre chose que des cyniques qui se moquent des selfies. On trouve aussi des cyniques qui se moquent des cyniques qui se moquent des selfies. Des vils malotrus (je préfère utiliser des interjections anciennes, c’est plus classe ; ou coquet ?).
        Ou même, des cyniques qui se moquent d’eux même.

      • Gloubi c’est une avaleuse de concours, tu lui as à peine montré le bout du gland, il t’as déjà pompé tout le jus pour trois jours. Cela dit il a un certain talent qu’on a du mal à ignorer.

      • Je ne te connaissais pas cette poésie, Georges. Ça t’ajoute une dimension de sensibilité très humaine qui n’est pas pour me déplaire.

      • La vache un dîner avec Gloubi… T’as plutôt intérêt d’avoir des Dolipranes Codéïnés…

        Encore que, si la théorie du troll est fondée et je pense qu’elle l’est, il doit être beaucoup plus calme une fois éloigné de son écran.
        Par contre, ça me rend toujours un peu triste les gens qui n’ont rien d’autre à faire dans leur vie misérable que d’arpenter des forums/blogs/réseaux sociaux pour balancer des commentaires haineux…

        Gloubi, pourquoi ne pas sortir dans des bars lounge pour bobos/hypsters ?
        Les gens pédants, dédaigneux et intolérants n’y sont pas seulement acceptés, mais appréciés !

    • Hahahaha Gloubi le retour !!!!

      J’avais failli ne pas le voir ce petit commentaire haineux, c’eut-été dommage !

      Alors, comment se porte le cancer des testicules ? Toujours bien ?

    • Merci beaucoup Gloubi pour votre commentaire. J’étais pour une fois déçu de l’OC, sur l’article précédent, qui tombait dans le panneau médiatique des larmes de crocodile des pyromanes pseudo pompiers et de leur dociles suiveurs qui se réveillaient en constatant que la guerre, même par proxys, a des conséquences.(mais qui se proposent de bombarder encore un nouveau pays avec leurs amis us à cause des droits de l’homme, la démocratie, la liberté, les ADM, le droit des femmes, la mission civilisatrice de l’homme blanc,…)
      Grâce à vous Gloubi, je me sens mieux.
      Bon retour dans le caniveau de la presse choisie par les milliardaires

      Citation cadeau : J’ai cette faculté d’observation, couramment appelée cynisme par ceux qui en sont dépourvus

      • T’as rien compris pauvre con. Je te parle vulgaire parce que les arrogants dans ton style s’enfuient lorsqu´un mot choque leur petit cul d’aristo.

        Tes remerciements tu te les fous là où ton père venait te visiter la nuit, j’ai pas besoin qu’un abruti dans ton genre vienne se foutre de ma gueule en vomissant son incompréhension complète du monde.

        Et du cynisme, t’en as aucun. T’as juste pas capté qu’entre le cynisme et la connerie il n’y a qu’un pas, qu’à l’instar de la plupart des adorateurs de ce blog, tu as déjà allègrement franchi.

        Pars. Loin.

      • Ah cher Gloubi quelle verve! On dirait du Mélanchon! En tout cas c’est sympa de revenir mettre de l’animation ça commençait à devenir calme par ici…

      • Vous adorez L’Odieux Connard, n’est-ce pas, Gloubi ? Je dis ça parce qu’à chaque nouvel article de lui, qu’il s’agisse de blogueuses mode ou d’un navet, vous êtes présent. Pourquoi ne pas lui déclarer votre flamme via un mail ? S’il ne vous remarque pas ici, il vous remarquera là-bas.

      • Ce genre de commentaire me fait toujours rire.
        Vous croyez toujours que lorsqu’on est en désaccord avec l’auteur, c’est forcément qu’on « rigole », qu’on fait du « 2ème degré », qu’en fait on l' »aime bien ».

        Mais non !
        Sans doute cela rassure-y-il votre sale mentalité bourgeoise, cette mentalité qui vous persuade qu’un avis contraire est une blague. Et bien non ! Comme je l’avais dit je crois dans un article précédent, vous êtes des « demi-habiles », ces horribles êtres bourrés de culture mais sans aucune intelligence, ces aide-mémoires ambulants qu’on a envie de claquer dès que leur trappe à ordure vomit une quelconque « blague cynique » déjà lue mille-fois ailleurs.
        Vous êtes les ennemis des créateurs.

        Dieu est le premier créateur. Voilà. Ensuite, on a par exemple Picasso ou Baudelaire qui sont des créateurs. Et ils hurleraient de rire en lisant vos pitoyables tentatives d’expliquer le monde avec votre vision de pouffes étriquées.

        Donc non, je n’aime pas l’auteur du blog. C’est un con. Je lui reconnais juste la qualité d’arriver à pondre depuis des années le même article sans se lasser et sans se tirer une balle le matin en voyant son portrait de demeuré dans la glace de son F2 parisien, avec cuisine américaine, table basse Ikea et murs blancs vides parce que quand même hein, faudra qu’il récupère sa caution hein…

      • Gloubi,
        Cherche convive pour dîner ! Vous me semblez faire un excellent plat de résistance. Jeu pratique le cannibalisme, forme radicale d’hospitalité ! Tentez votre chance, réel nom de dieu.

      • Ah ben dites-donc ! C’est la première fois que la prolétaire que je suis entend dire qu’elle a « une sale mentalité bourgeoise ». Je ne savais pas non plus que j’étais bourrée de culture, j’arrive jamais à mémoriser les dates des événements et tout. Ca m’a fait ma journée.

        Puis eh, vaut mieux être demi-habile que pas habile du tout.
        Et au fait : quel dieu ?

      • Mon cher Gloubi, votre verve me subjugue. Seriez-vous libre mercredi soir prochain ? J’organise un dîner avec quelques amis, et nous serions enchantés de pouvoir discuter avec vous.

    • Oh que voilà un beau troll !
      Bien poilu, bien dentu, bien couvert de mouches !
      Et il mord, aussi ? Non, pas vraiment. Je ne devrais pas répondre, je le sais, je le sens, mais je ne peux me restreindre. Gloubi, je pense que votre propos est intéressant au plus haut second degré, mais je doute fort que cela soit voulu. A propos de l’auteur cité par l’Obs, vous écrivez: « Au moins, apporte-t-il un semblant de pensée sur ce que le selfie montre de notre époque. » Vous le dites: semblant. Tout est dans ce mot.
      Vous ferais-je l’insulte de vous rappeler que ce blog ne se prend pas au sérieux, qu’il est volontairement acerbe tout en évitant la vulgarité obscène ? Que derrière ses propos humoristiques il est des choses que vous n’avez pas voulu comprendre, puisque vous prétendez croire que l’article pourrait se résumer en quelques mots ? Il est Desproges, vous êtes Bigard. Bon, je vous flatte tous les deux, surtout un, mais je suppose que l’un d’entre vous au moins comprendra la comparaison. Et quand l’OC vous montre la lune, vous regardez si son doigt est propre. C’en est.
      Quant à l’usage du mot con, je ne saurais vous le retourner. Vous n’en avez ni le charme, ni la profondeur.
      PS: si vous considérez les blogs comme des supports bêtes, pourquoi les lisez-vous? vous vous faites mal…

      • Ce blog ne se prend pas au sérieux ?

        C’est tellement facile de se protéger derrière la muraille de l’ironie, du cynisme ou de tout ce que tu voudras qui prouve que tu n’es qu’un lâche. Ce blog ne se prend pas au sérieux donc tout ce qui y est dit doit être pris au quarantième degré donc quand une critique est faite sur la pensée du con il pourra toujours se rabattre derrière un horripilant « non mais j’déconnais, hein, hihi » sans doute assorti d’un tirage de sa cigarette électronique et d’un réajustement de sa cravate confite des pois chiches (comme son cerveau, haha, elle est bonne celle-là tiens) du falafel qu’il aura mangé le midi vers Saint-Paul parce que c’est là qu’on trouve tous les faux-riches débiles prêts à dépenser toute leur thune dans des produits aussi dégueulasses que les coins de trottoir sur lesquels ils s’assoient en éructant des « mon boss j’vais le tuer, j’ai pas eu mon RTT ou t’as pas vu la dernière expo Botero » pendant que des migrants meurent sur les plages.
        Bref, c’est trop facile, c’est de la merde, ça me fait chier ! Et de voir que des cons sous le charme s’égosillent dans des diatribes sans but, ça me fait encore plus chier donc j’interviens et je remets tout ça dans le bon ordre.

        Ca me fait penser au dernier Houellebecq, Soumission, que vous n’avez sans doute pas lu parce que Houellebecq, vous devez penser que c’est trop vulgaire pour vous, bande de ratés. Houellebecq est un personnage que j’apprécie parce qu’il ne cherche pas à plaire et qu’il peut balancer tout un paquet de conneries sans que ça paraisse désagréable. Dans son dernier bouquin, il ne dit pas « je », il utilise un personnage à la limite de l’auto-portrait ce qui installe une distance entre la pensée de l’auteur et celle de son personnage et donc une barrière de protection. Non, non, Michel, trop facile, ça ne prend pas. Tout comme le con du blog ici ! Non mais sérieusement, vous avez lu sa FAQ ? C’est comme un gigantesque : « JE VOUS EMMERDE, TOUT CE QUE JE DIS, C’EST PAS SERIEUX. » Et attention, « Monsieur ne critique pas, Monsieur spoil » Mais va spoiler ta mère putain de con. Nous emmerde pas avec tes vomissures sans fin de films dont tout le monde se fout.

        Il est Desproges ? Non mais sérieusement, qu’est-ce que ça veut dire ça ? Desprogres chierait littéralement sur ce blog s’il était encore de ce monde. Toi tu dois être du style à aimer Warhol. Warhol et le « pop-art ». Le pop-art, le pop-art, le pop-art. On va voir Warhol, Botero et gnan-gnan-gnan ! Mais tu crois que t’es moderne alors que tu n’y comprends rien mon pauvre. Warhol, c’est un des mecs qui a tué l’art. Warhol est à Vermeer ce que tu es à Baudelaire. Warhol, c’était juste un camé comme un autre, bourré d’arrogance, d’autosuffisance (comme toi), chiant, blindé de thunes (pas comme toi, ça c’est clair). On adore pas Warhol, on le trouve rigolo peut-être et on passe à autre chose. Mais non, les types dans ton genre en rajoutent, alimentent de la merde pour faire de la merde et on n’en finit pas. Moi je regarde peut-être le doigt du con (bravo pour ta métaphore, je l’avais encore jamais lue nulle part, mais quelle nullité putain !, qu’est-ce que je m’emmerde à te répondre, bougre d’âne) mais toi, tu te le mets dans le cul ce doigt de merde. Et t’auras beau le remuer, t’en sortiras jamais qu’un gros caca bien visqueux à ton image.

        Quel Dieu, elle demande ? Mais quelle question idiote ! C’est justement la question qu’il ne faut pas poser. Tu veux que je te réponde quoi. Le Dieu de la religion, le Dieu de la science, le Dieu qui fait la météo, l’âme humaine, le Dieu de ta mère, le Dieu qui fait que t’oublies pas d’acheter ton PQ de la semaine pour pas te retrouver en rade dans tes chiottes ? On s’en fout de quel Dieu. C’est pas la question. Tu y vois ce que tu veux dans Dieu. Dans ton cas, vois-y ce qui t’empêche de te suicider le matin lorsque tu constates que t’as encore passé la veille à faire du rien, dans le rien de ta vie qui consiste à se rémémorer des événements (des événements de quoi d’ailleurs, des événements Facebook ?). Facebook, ce truc déjà has been, qui n’est plus fréquenté que par des parents qui étalent leur vie privée sur des pages et des pages de connerie sans nom ou par des blogueuses mode qui dégobillent des tranches de vie du style « vous comprenez’han, vu mon job’han, l’open-space c’est pas très pratique’han, c’est pour ça’han, que maintenant j’travaille dans un bureau’han ». Et ben va t’y terrer dans ton bureau, connasse et meurs-y !

        Bref, si personne se prend au sérieux dans ce blog de merde, qu’est-ce que vous venez y foutre alors à part perdre votre temps et vous donnez l’impression que votre vie ne se résume pas à critiquer des choses dont vous ne comprenez RIEN ! Revenez au classique. Lisez Baudelaire, lisez Kafka, lisez Aragon, lisez Boris Vian, regardez Dostoievski, regardez Antonioni, regardez Wenders, admirez Picasso, admirez Vermeer et tous les créateurs. Et arrêtez d’être débile.

      • Carrément, il est difficile de ne pas le nourrir… J’aime bien quand il s’emporte tout seul en présupposant nos goûts et qu’il s’excite juste parce qu’il pense qu’on n’a pas les mêmes goûts que lui. Côté ouverture d’esprit ça se pose là quand même… Et on ne saura jamais, je pense, pourquoi il vient ici puisque c’est une torture pour lui. En fait c’est un Saint: il souffre pour que nous soyons heureux! (ou un idiot du village, c’est la même chose, mais lui ne s’en rend pas compte, tiens tiens, finalement je ne sais pas, en fait) Encore merci Gloubi! Sincèrement. Pas de second degré dans mes propos, ne t’en déplaise.

  46. Bonjour Monsieur Connard !
    Juste pour dire que je vous aime d’amour.
    J’attends avec fièvre le prochain post, puisse-t-il être long….<3

  47. Je cite le site (hi hi) en question :
    « Le selfie répond à l’effondrement du contexte (comme les mimiques du visage, les signes d’émotion dans la voix) par une hypercontextualisation. On se prend en photo pour fournir des indications de situation (“Je viens d’arriver à l’aéroport”) ou encore pour des vérifications d’apparence (“Regardez ma nouvelle coupe de cheveux”).» »

    Attardons nous sur « Le selfie répond à l’effondrement du contexte (comme les mimiques du visage, les signes d’émotion dans la voix) »
    « Les signes d’émotion dans la voix » ???????

    Ça m’étonne que personne n’ai relevé, je trouve ça truculent.
    Pour saisir les signes d’émotion dans la voix, il faut donc prendre un selfie ?

    Je… AhHAhAHhAHHAHA… L’onanisme intellectuel vient de me faire jouir mentalement !

    • Il faut admettre, c’est bien allumé.

      Reformulé ça peut se comprendre : le langage écrit (sms, mails, Facebook) détruit le contexte, ce qui entraîne des incompréhensions (la dispute conjugale déclenchée par un sms écrit un peu vite, par exemple). En effet, on n’a pas « les signes d’émotion dans la voie ». En général on appelle ça l’intonation, et c’est le truc qui fait qu’on peut envoyer deux messages complètements différents avec strictement les mêmes mots. Je suis sûr que tout le monde voit très bien de quoi je parle. :-)
      Le selfie permet de palier à ce manque de contexte en basant le message sur une image ultra-contextualisée.
      Ça se défend. Mais 1/ j’ai peut être déformé les propos de l’auteur et 2/ si c’est ça, il aurait quand même pu le dire plus clairement (ce qui est la faute du journaliste) !

      • Merci de poser un vrai debat sans troller ^^ Il y a beaucoup de choses vrai dans ce que vous dites, et ça pousse a réfléchir un peu plus loin que l’article du sociologue/chercheur. Bonne continuation sur ce site et ailleurs, et continuez a garder votre sang froid et votre objectivité !

    • Vraiment, je pense que la sociologie peut apporter beaucoup sur pas mal de sujets qui importent.

      Comprendre les débats sur la photo de l’enfant mort, les raisons qui poussent les jeunes vers la drogue / la délinquance selon les origines sociales, bref, je suis fatigué et j’ai peu d’exemples intéressants qui me viennent en tête mais vous aurez compris l’idée.

      Franchement, qu’un chercheur utilise des fonds publics pour s’amuser à décrire quelque chose d’inintéressant au possible me dérange.
      Au bout d’un moment, à qui et à quoi sert ce genre d’analyse pseudo scientifique où à chaque phrase relève de la pure interprétation personnelle… surtout sur ce sujet, pourquoi ne pas décrypter la tektonik tant qu’on y est ?

      Encore une fois, il y a plein de domaines de recherche intéressants/utiles en matière de sociologie… Pourquoi payer quelqu’un pour des articles futiles, et surtout avec cette piètre qualité…

      • Ben, c’est un débat de fond de sociologie des sciences, en fait. Qu’est-ce que la recherche utile, comment l’évaluer, peut-on la prévoir ?
        Le consensus actuel, c’est qu’on ne peut pas. Donc on finance largement, à l’aveugle, et ça produit du déchet et des avancées majeures. Ou plus exactement, on segmente : on fait de la recherche fondamentale à l’aveugle, et de la recherche appliquée orienté vers l’utile.

        On peut faire la même distinction avec les mêmes arguments en science sociale. Un sociologue peut répondre à une commande sur un sujet précis financé par une entreprise ou une administration, et produire de manière libre sur ce qu’il veut. Dans ce dernier cas ça produira du déchet ou des avancées majeures, impossible à prévoir a priori.

        Et sur l’utilité de son champ de recherche, je ne suis pas d’accord. Instagram a été racheté 1 milliard de dollars, aujourd’hui il est évalué à 35 milliards de dollars. Il commence à peine à dégager du chiffre, c’est à dire 600 millions de revenus publicitaires cette année. Ils font 600 millions et c’est considéré comme « à peine » ! Il y a d’énormes enjeux financiers à mieux comprendre quand, pourquoi et comment les gens font des photos avec leur smartphone, et à qui, comment et pourquoi ils les partagent. En l’occurrence les selfies.

      • Je me doutais que vous alliez parler de l’intérêt pécunier de la chose (pour les publicitaires et les entreprises qui surfent sur la vague de la mode j’entends).

        Je n’ai pas d’argument à vous opposer sur le fond, si ce n’est que ce genre de recherches nous parviennent en général une fois que la mode est déjà lancée voire sur le déclin. Et qu’elle est déjà exploitée à outrance lors de la parution de l’article.

        Je n’avais pas conscience de la scission recherche fondamentale / Recherche appliquée, merci de cet éclaircissement.
        Cette distinction me permet de comprendre l’existence de si mauvais enseignants chercheurs (je ne nie pas qu’il en existe de bons, attention !).
        Ce que j’ai du mal à m’expliquer en revanche, c’est que malgré la parution d’article inutiles certains enseignants soient maintenus dans la recherche.

        Je me doute qu’il est difficile d’évaluer la qualité/utilité des recherches de quelqu’un qui est censé en être le spécialiste mais tout de même…

        En tout cas, il est intéressant d’échanger avec vous Jlyot

  48. Foutre dieu ! j’ai tellement scrollé pour arriver ici que je ne sens plus mon majeur, comment vais-je exprimer mon mépris à mon manager ou aux autres classes sociales ??
    Ça fait longtemps qu’on a pas vu autan de commentaire et surtout aussi long sur ce blog, ce sujets a déchaîné les passions, dommage qu’il n’y ait pas une numérotation (à bon entendeur…).
    Cela a donné des discussions intéressantes et me rappel qu’il faut que je lise Bourdieu.
    @ Jlyot (23/09/15 à 20:52) : il me semble qu’on ne dis pas « palier à ce manque », mais « palier ce manque ».

      • il me semble qu’on n’écrit pas non plus « les signes d’émotion dans la voie », à moins qu’on parle de panneaux routiers tels que le /!\ sur les bords de route ;-)
        (ou bien c’était un jeu de mots signalé par les guillemets autour de l’expression, auquel cas je ne l’ai pas compris ; c’est tout à fait possible).

        Vous lire est instructif (même si je suis globalement en désaccord avec votre première salve de commentaires échangés avec Georges Abitboll)

  49. Nan mais vous n’avez rien compris aux selfies. C’est de l’art. Vous verrez que dans cent ans, tout le monde en parlera comme du renouveau de la photographie. A ce moment là, c’est signe que l’humanité mérite vraiment de s’éteindre.

    J’ai envie de dire, heureusement qu’on est passé au numérique. Imaginez la pollution que cela aurait entrainait si on était encore au polaroid.

    • Si c’était des polaroids, ça coûterait trop cher en papier photo, donc les prolos ne pourraient pas en faire, donc ça n’existerait surement pas… Dommage hein?

      • Ils en feraient, comme ils se ruinent pour se payer des trucs hors de prix par mimétisme. La connerie n’a jamais eu de limite à son budget.

      • Pas faux. Quand je vois le nombre de gens prétendument fauchés qui ont des téléphones dernier cri (avec l’abonnement qui ne doit pas être au ras des pâquerettes j’imagine) ou qui partent en vacances au moindre rayon de soleil, je me dis que la France n’est pas si pauvre que ça finalement.

      • Messieurs/dames, la communication , notre essence, n’a pas de prix, le 1er budget des pôvres, c’est le portable et tout ce que cela implouc, les réseaux dits sociaux à défaut de pratique comme les riches et la richesse. Ils n’ont que le virtuel comme son nom l’indique, le possible, juste un immense sujet de frustrations SINGULIÈRES d’atomisés qui tourne en rond mais qui doit se livrer à la publicité de sa vie.
        Jeu n’a pas de portable et cela est déjà suspect mais jeu connait bien de 1ere main une quarantaine de gens, amis et ennemis confondus, çà fluctue selon l’estime de leurs, nos, connaissances, limites de conversation, comme d’hab.

  50. Cher Odieux,
    avez-vous lu les dernières nouvelles concernant les selfies ? Ils font plus de morts que les requins. Vous devriez être satisfait ?
    http://www.courrierinternational.com/article/prevention-les-selfies-sont-plus-dangereux-que-les-requins
    ou encore :
    http://www.courrierinternational.com/article/russie-ne-risquez-pas-votre-vie-pour-un-selfie
    Merci pour chaque article que vous faites ! J’ai été fort fâchée de ne pas pouvoir venir lorsque vous étiez à Gibert Joseph, si près de chez moi, mais des impératifs me retenaient ailleurs…

    • Mon dieu, mon dieu, mon dieu…

      Je ne sais plus qui est le bon Georges…
      Les différentes religions nous avaient prévenu de l’immoralité et des dangers du clonage.

      Cependant même eux n’auraient pu prévoir que pareilles horreurs puissent arriver !

      Soyez maudits !

      • Dans le doute, on devrait tous les noyer dans le brady. C’est triste pour le Georges original, mais la prudence est mère de sagesse. Faut pas lésiner.

      • Je suis pas trop pour le fait d’être noyé dans le sang de Tom Brady. A mon avis c’est plein de cochonneries d’EPO et d’amphétamines.

      • Un trébuchet, c’est plus efficace. Mais je pencherais pour une baignoire en guise de canoë.(référence à Magnus inside)

      • Mais putain de système de commentaire de merde où on peut pas éditer!!! C’est quoi ça? Monsieur Connard, faites quelque chose!!

        C’était bien évidement brandy qui fallait lire, et non brady.

      • Du brandy de Tom Brady ?! C’est une idée. Va falloir une grosse bouteille pour le mettre dedans par contre.

      • J’ai une Dame-Jeanne qui traîne dans les méandres sombres de la cave des personnes qui me légueront un jour le travail de toute une vie.
        Ce doit être une 20L, ça en fait du brandy de Brady. Si Brady Barr en buvait, on pourrait dire que Brady boit du brandy de Brady, ce qui est bon.

  51. Monsieur Connard. Tout d’abord merci pour cet article qui m’a (encore) bien fait rire.
    Ensuite, j’espère que vous avez bien pu accéder à Carré Sénart ce jour, parce que moi… non. Les travaux et l’affluence (pas tous pour vous je le crains) ont monopolisé toutes les places de parking. Du coup, on ne s’est pas rencontré, je n’ai pas acheté votre œuvre, et je n’ai pas votre belle dédicace. Je m’en remettrai, mais je fume quand même.

  52. Ce n’est pas le sujet qui est nul, c’est l’analyse. Oui, un sociologue qui se respecte pourrait mener une recherche utile et intéressante sur les selfies ; mais là c’est juste déprimant de voir à quel point il ne respecte aucune règle de scientificité de la sociologie (si si, c’est une science) en donnant simplement son avis personnel sans rien justifier. Ce n’est pas un article de sociologie, c’est limite du niveau d’un article de blog perso… Le mec se contente d’affirmer des choses sans expliquer le raisonnement qui l’a conduit à penser cela (sûrement parce-qu’il n’y en a aucun). Comment ce mec peut-il être prof en université ? Je plains ses élèves…

  53. Mazel tov ! Ce mec est assez mythique dans son genre. Une légende extra-terrestre qui tente de battre un record: « dire le plus de conneries illogiques en une seule interview » Franchement, j’ai peine à croire qu’un scientifique, bardé de diplômes et enseignant de surcroit dans une grande école puisse débiter un discours tel que j’ai mal aux yeux à la fin de ma lecture tellement ils se sont écarquillés. Je ne sais pas, le mec était bourré, non ? Drogué ou sous hypnose ? C’est à la mode l’hypnose. Auto-hypnotisé en faisant un selfie qui sait ? J’avoue, je suis sans voix après cet article (oui là ce sont mes doigts qui tapotent les mots qui se forment dans ma tête) et je vais simplement retenir le selfie de la fille qui tente de se photographier du haut de sa porte. J’ai beaucoup ri, merci. Je me demande toutefois comment le Prof interpréterait un type qui photographierait en douce sa copine essayant ridiculement de se prendre en photo du haut de son armoire dans une position compromettante, dans le seul but de se foutre de sa goule ensuite ? Hum…

  54. L’article est drôle, les commentaires sont effrayants.

    L’Odieux Connard se moque de l’article en pratiquant je crois à dessein la mauvaise foi, il trolle, il tourne en dérision les formes parfois absurdes du discours scientifique. Les commentateurs restent bloqués au premier degré ; « scientifiques trop payés », « c’est un clown ce chercheur » , « les sciences humaines c’est de la branlette » etc. et ne comprennent pas qu’on puisse se poser une question pourtant aussi intéressante que celle que pose Gunther ; « qu’est ce qu’une pratique aussi diffusée a à raconter de notre société ? »

    Encore heureux bon sang qu’on paye encore des gens pour réfléchir à ces questions, alors que notre société produit et rémunère essentiellement des conseillers en communication et des experts comptables ! Encore heureux que des gens s’interrogent sur ce que sont nos sociétés, leurs formes, leurs rapports à l’image, à l’objet, aux questions de classe, de genre. Et tous ici semblent certains de pouvoir faire mieux, mieux définir, mieux argumenter, que Gunther. Sérieusement ? Vous avez lu Bourdieu, Benjamin, Derrida ? Vous connaissez les grands jalons de l’histoire de l’image ? Dix années d’études, ce n’est rien, pour vous, que de la branlette ? S’il vous plaît, arrêter de croire que les chercheurs sont comme BHL et se contentent de prononcer des inanités péremptoires, la recherche est un travail de fourmi, qui demande une maîtrise théorique et un savoir faire. Ce n’est pas toujours drôle à lire, ni aisé à comprendre, et ça peut parfois mériter d’être tourné en dérision, mais non, ce n’est pas du vent, et non, n’importe qui ne peut pas en faire autant.

    Quand je dis dans ma famille que je veux devenir chercheur les gens rient, voyez-vous ce n’est pas un métier, c’est un hobby tout au plus, mais la société n’a pas besoin de chercheurs. Par contre mon cousin qui vend des piscines personne ne lui demande à quoi il sert dans la société, il est admis que l’argent qu’il gagne excuse le fait qu’il soit lui aussi tout à fait inutile. Réfléchir, théoriser, se poser la question de ce que nous sommes, de comment nous vivons, est considéré comme moins utile que de creuser des piscines pour des aristos sur le retour. Utilisons aussi la dérision pour pointer cette absurdité, et profitons-en pour réfléchir vraiment à ce que produit notre génération, façonnée par le numérique, et aux ruptures induites par l’expansion spectaculaire d’un moyen de communication comme internet.

    Pardon d’être énervé mais ça me tient à coeur.

    • Bouh ! (c’est un commentaire effrayant)
      10 années d’études, du travail de fourmi. Rien vu de tout ça chez Gunthert. Par contre de la BHLerie, oui da. Y’en a à la pelle.
      Quand à ta famille, tu l’a pas choisie, mais on s’en fout :). Choisis tes amis.

    • Enfin un commentaire correct dénué de toute l’ironie ridicule des suppôts de ce blog.

      Je suis par contre en total désaccord avec ton avis sur le con : il croit ce qu’il dit, j’en suis persuadé. Il est devenu littéralement son ironie. D’où le total non-sens du blog.

      Ne t’énerve pas trop cependant. Vu le ton que tu utilises dans ton commentaire, ça pourrait devenir violent !

    • Bagpip,

      Il ne faut pas s’énerver comme ça. Je ne prétendrais pas savoir ce que pense l’Odieux C, et je m’en fiche. Ses textes me font rire, et ils posent des questions sur lesquelles il nous est libre de réfléchir (ou non). C’est un peu le rôle des humoristes. Et nous ne sommes pas obligés de tous les aimer, et si on n’en aime pas un, ce n’est pas une raison pour l’insulter ou insulter ceux qui l’apprécient (je ne dis pas cela pour toi, tu es resté courtois, mais d’autres se reconnaitrons). Passons.

      Tu semble passionné par la recherche, et placer les chercheurs sur un piédestal. C’est bien. Cependant… des chercheurs, j’en côtoie, et leurs articles, ben j’en lis pas mal. Je parle d’articles scientifiques pas de vagues compte rendus d’interview fait par un journaliste en manque de sujet qui choque. Et je suis au regret de te dire que parmi des gens passionnés, sérieux, voire efficaces, il y a aussi des aigris et des escrocs. Il y a même des escrocs malgré eux, malheureux de devoir sortir un article pour ne pas être sanctionnés, mais n’ayant pas toujours la matière pour. La recherche, cela ne s’appelle pas la trouve, ce n’est pas pour rien.

      Alors, dix ans d’études, cela se respecte, oui. Mais il ne faut pas pour autant dire que tout leur est acquis juste parce qu’ils ont fait dix ans d’études. Ce serait trop facile. Il ne faut pas croire qu’ils disent ou font toujours des choses intelligentes et réfléchies juste parce qu’ils ont fait dix ans d’études. Ce serait bien naïf. Au passage, sais-tu combien d’année d’études cela représente, l’ENA ? Ceux qui en sortent sont tous brillants. Dire le contraire serait très malhonnête. Pourtant, qu’est-ce que certains disent comme bêtises ! Notre société de la performance et du paraître pousse, voire force, les gens à la futilité, aux discours creux, et aux

      Donc tous mes encouragements pour devenir chercheur. C’est très utile, c’est passionnant, c’est prenant, aussi, mais c’est parfois mal considéré, quasiment toujours mal payé par rapport aux années d’études, peu de gens les comprennent, et beaucoup les jalousent… bref, c’est génial ! :D
      J’espère juste que tu pourras choisir des sujets utiles et que tu ne te laisseras pas broyer par le système.

      • Oui désolé de m’emporter comme ça, mais c’est un peu comme expliquer à un cancérologue qu’on peut faire son travail en faisant infuser des plantes, ça peut provoquer des réactions mal contrôlées …

      • En même temps, c’est vrai que le cancer se soigne avec des infusions. Je l’ai lu dans Marie-Claire, et sur Doctissimo !

        Personne n’ira nier l’utilité des chercheurs en physique/chimie/biologie/médecine/informatique/etc…

        Il faut comprendre que les analyses sociologique n’ont que peu voire pas d’utilité pratique pour le contribuable qui finance les-dites recherches. Je ne dis pas que les sociologues ne feront pas de découvertes, mais qu’elles n’auront pas d’impact sur le quotidien des gens.

        De ce fait, je peux comprendre que dire « Je suis enseignant-chercheur en sociologie et d’ici un ou deux ans, je vais publier mes recherches sur les selfies » dans un repas ne vous apporte pas autant de succès que le cousin qui a réussi à vendre une piscine à 25000€ à un expatrié Hollandais/Anglais.

        Monde injuste et superficiel !

      • Bah en même temps je me sers plus souvent de ma piscine que des études sociologiques à la qualité douteuse… Et c’est plus utile pendant la canicule. Mais tu habites peut être dans le Nord, auquel cas mon argumentaire s’effondre?

      • Je ne m’arrête pas sur l’ironie, je signale simplement que la recherche en sciences humaines, précisément parce qu’on la considère comme sans intérêt ici, se déplace vers les Etats-Unis, l’Australie, ainsi d’ailleurs que notre patrimoine. C’est peut-être abstrait, mais le pouvoir d’écrire sa propre histoire, de faire sa propre analyse, est fondamental pour avoir la maîtrise de son propre destin. Demandez aux Egyptiens ce que c’est d’apprendre sa propre histoire dans les livres des autres, dans la langue des autres, dans les musées des autres, dans les perspective des autres, et combien il est difficile, voir impossible, de reconquérir cette autonomie.

      • Pour ma part, je suis du nord et j’aime les piscines extérieures cher Salkon.

        Une eau propice à la baignade, c’est maximum 14 degrés sinon rien !

      • Je reconnais bien là ton endurance légendaire, mais j’essaie de garder la mienne autour de 27 pour me baigner, surtout avec les enfants (oui je deviens frileux en vieillissant et je vous emm…)… En fait dans le nord, les piscines servent plutôt à conserver le champagne au frais non?

      • C’est pas que c’est considéré comme sans intérêt, c’est qu’y’ a à boire et à manger. Chers sociologues, faites le tri: éliminez/limitez sérieusement les Gunthert, faites des expériences plutôt que de l’opinion, et peut-être, au bout de dizaines d’années,serez vous considérés comme scientifiques.
        Ou alors gardez Gunthert et autre Marabouts en n’importe quoi, et le reste du monde continuera à vous dévisser le coup pour chier dedans. Ce qui permettra ensuite de vous permettre à alimenter votre réflexe corporatiste stupide: 90%(chiffre sans fondement dont sont friand les pseudo-scientifique) de nous sont pas sérieux, et on nous prend pas au sérieux, mais que fait la justice ?!

        PS: une piscine à 14° dans le nord? J’espère que ce degré fait référence à l’alcool.

      • Ahhh Georges, on sait tout de suite quand on a affaire a la version 1.0.

        De l’alcool à 14° dans le Nord, difficile à trouver…
        Notre alcoolisme légendaire, qui nous permet de perpétuer moult traditions à base de consanguinité et bagarre viriles (souvent l’un entraîne l’autre), n’est permis que par la surconsommation d’excellents vases de Label 5 et autres Pastis de sous-marque.

    • Je ne vais pas parler au nom des autres, mais en ce qui me concerne, l’article de ce chercheur me fait le même effet qu’une chanson de maitre Gims: Une preuve que la médiocrité n’interdit pas le succès.
      Dans les deux cas, j’ai pu égaler, voire surpasser leur travail.
      La seule chose qui me retiens est la certitude que ce n’est pas assez bon pour être infligé au monde.

      En ce qui vous concerne, j’espère que la carrière que vous comptez mener ne vous mènera pas à un poste d’outre à vent contraint d’enfoncer des portes ouvertes simplement pour exister.

      • certaines outres à vent bénéficient d’un très large auditoire et font même partie du patrimoine culturel de leur pays d’origine ; prenez par exemple les cornemuses !

  55. Merci, OC, pour cette analyse éclairée du travail risible de Mr André Gunthert, qui, hélas s’inscrit dans une tendance montante de décérébration.
    Le selfie est une des facettes d’un phénomène bien plus plus vaste qui consiste en un zappage de ce qu’on appelait « culture » au profit de ?
    au profit de « on ne sait pas très bien quoi », sauf que cet ersatz semble subjectif tout en dépendant d’une technologie et de réseaux qui demandent au système actuel de continuer à l’aise dans sa direction.

    Le concept de reality-shows, les concours de conneries sur youtube,
    toutes les ramification bêtifiantes qui découlent des smart-phones, jusqu’aux interventions en commentaires sur un site, C’est: « Soyez le héros, c’est à vous de jouer maintenant! », « Montrez que vous avez bien compris ce qu’on’ attend de vous ».
    Et on fait son petit commentaire parmi les hordes de trolls, de frustré/es et d’inconnu/es et c’est presque comme un petit « selfie »: « J’y étais », « ça c’est de moi et il y a même des gens qui ont répondus! ». Bref, on perd pour un rien, la tête dans le cul de la machine!
    L’appauvrissement culturel est un phénomène que je n’aurais jamais cru aussi rapide!

    Je dis ça en toute convivialité vu qu’ici c’est vraiment tout le contraire du pire, euh … enfin bon, oui ok, je m’en vais…

    I was there: tobor

    • Bon résumé Tobor, l’atomisation de la trouducusïation s’accélère, la vulgarité mesquine élevée au rang de la métaphysique, comme disait Niche.

    • Ce fou rire !

      Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas rencontré quelqu’un d’aussi imperméable au second degré, truculent !

    • Honnêtement, je ne sais pas pourquoi il se fatigue à répondre au connard de ce blog.
      Comme je l’ai expliqué (sans me faire comprendre puisque le public ici n’est composé que de demi-habiles, ces répugnants cafards polluants plus occupés à parcourir le site d’Ikea pour leur prochaine table basse à 99 €, livraison comprise qu’à lire de vrais auteurs), le connard est à la satire ce que Gérard Miller est à Freud. A savoir, un imposteur de première qui s’imagine que sous couvert de l’ironie, il peut arriver à convaincre quiconque de quelque chose.
      Que ce con reste à écrire des pavés sur les bouses hollywoodiennes et ne vienne pas essayer de nous enfumer en ironisant sur des sujets de société.
      Un con reste un con malheureusement. Et un con écouté est dangereux. Heureusement, ici, l’audience est d’une débilité à faire rougir la pire des blogueuses mode.
      Tout ça tient plus lieu du pet de mouche que d’une véritable bombe.

      « Rien, cette écume, vierge vers
      À ne désigner que la coupe;
      Telle loin se noie une troupe
      De sirènes mainte à l’envers. »

      Voilà ce qu’aurait du se contenter de répondre l’imagesociale. Mais comme il a l’air inculte comme une vache et qu’il répond à une pourriture, on n’a plus qu’à m’appeler pour tirer la chasse.

      • Et un con écouté est dangereux.
        Maime pas, juste de la con sommation dérisoire, une de +.

      • L’insulte, même sous couvert d’un discours pompeux navrant de suffisance et d’une jolie citation pour étaler sa « science », reste de l’insulte, c’est-à-dire le néant abyssal, le niveau zéro de l’argumentation : « gna gna gna OC est un con, à l’image de ses lecteurs »

        Franchement, qui espérez-vous convaincre avec votre discours méprisant de cour de récré ?

      • Wow Gloubi…

        Arrivez-vous donc à être aussi pédant au quotidien ? Sans discontinuer ?

        Je connais beaucoup d’aficionados de l’onanisme intellectuel, mais vous battez des records…

        De plus, je cherche le rapport entre acheter une table basse et lire de « vrais » auteurs.

        Les deux activités ne me semblent pas avoir la même finalité, une table basse entrant dans la catégorie « pour poser des choses dessus, comme un verre, une assiette ou des pieds » et un livre plutôt dans la catégorie « pour lire ».

        Et qui qualifieriez-vous de « vrai auteur » ?
        Sachant que je prends bien plus de plaisir à lire un Pierre Pevel ou un R.A. Salvatore qu’un Victor Hugo, cela fait-il de moi un pauvre illettré stupide ?
        Cela signifie-t-il que Pevel et Salvatore ne sont pas de vrais auteurs ?
        De ce fait, en considérant qu’on nous a menti, est-ce selon vous une conspiration Judéo-Musulmane pour dominer le monde ?

        Plus important, quid de BHL et Marc Levy ?

        Merci de votre réponse, je regrette de n’avoir vu votre commentaire plein de qualités plus tôt.

      • En fait ce qui me navre le plus dans ce commentaire c’est qu’il a l’air de prendre Freud au sérieux. Je m’attendais à mieux de sa part, tout de même…

  56. Gloubi, Gloubi, Gloubi… Je vais peut-être vous refiler des maux de crânes, mais ce ne serait que justice, votre cas m’a donné une sacré migraine. Je ne lis que de vrais auteurs (Magnus vous pose la question, en attendant votre réponse, vu que j’ai lu ceux que vous citez, entres autres, disons que nous sommes plus ou moins d’accord sur ce point, même si je n’adhère pas au qualificatif de « vrai », qui ne veut pas dire grand chose. D’ailleurs, à ce sujet, auriez-vous l’aimable obligeance de fouttre la paix à Baudelaire et à Mallarmé ? D’avance merci pour leur auguste mémoire.) et je n’ai jamais acheté de meuble. J’aime le dénuement, les planches et les vis. Ce qui est dangeureux, c’est de faire des généralités. Par exemple, à lire vos discours fascisants, je pourrais me dire que vous êtes un petit nazillon frustré qui déblatère de la merde sur un blog que personne ne lit (vous êtes gentil, mais si on veut lire de la poésie, on sait encore ouvrir des bouquins) ou qui s’est fait péter la gueule par ses potes parce que Picasso, par là-bas, il est pas hyper populaire non plus. Je pourrais aussi être tentée de croire que vous êtes un dégénéré mental avec un accès Internet. En effet, qui d’autre pourrait avoir envie d’être écouté en traitant son audience de cons ? Et ne me répondez pas que vous vous foutez d’être écouté. De même que Houellebecq n’est pas devenu écrivain parce qu’il s’en fout de plaire, on n’écrit pas des commentaires en espérant secrètement que personne ne les lise et que, bon, s’il y en a quelques uns qui les lisent quand même, par pitié, que personne ne soit d’accord avec moi. Enfin bref, j’ai eu envie de vous casser les dents, puis de vous demander de vous allonger et de me parler de votre mère, puis de vous faire un gros calin, mais maintenant je voudrais juste savoir : quel est votre but ? Et aussi, étant donné que vous lisez ce blog, vous considérez-vous vous même comme un con ?

  57. Et les gens qui font sans arrêt des photos de leurs pieds…. Je crois que ça m’énerve encore plus que les selfies, ça… Les gens qui m’ont limite reproché de ne pas en avoir fait, quand je suis revenue de vacances …j’en suis restée pantoise… J’ai fait des photos « normales ».. et une ou deux avec moi dessus mais c’est tout .. j’ai dû faire 15/20 photos sur une semaine (c’est bien assez!).

  58. Moi qui comptait faire un selfie avec cet article en arrière plan, pour immortaliser le fait que je l’ai bien vu, d’un coup, j’hésite…

  59. Pour répondre au sujet de diissertation de deux heures à propos de la jeune femme suspendue à une porte.
    Ce que communique cette image : je suis souple, je pratique le pole dance, je suis jeune et je me trouve bien foutue. Donc j’utilise cette porte comme une barre ce qui me permet de vous montrer mes fesses. Et je tire la langue par provocation, tout en montrant mes jolies fesses, ma souplesse et ma tonicité musculaire parce que je suis sexuellement disponible. Mais je ne veux pas d’un tocard donc j’en mets plein la vue pour mettre la pression aux candidats potentiels.
    On en dit des choses avec une image….
    Encore un chercheur qui n’a rien compris au monde réel…. j’adore votre analyse corrosivement divertissante.

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