Wander Woman 1984

« Diego ! Il est là ! Regarde, il est là ! »

D’un œil dubitatif, Diego suit la direction pointée par mon doigt tremblant pour découvrir sur l’écran l’affiche de Wonder Woman 1984. Ses yeux reviennent vers votre serviteur, et lui font comprendre qu’il ne voit pas bien le motif de pareille excitation.

« Le dernier Wonder Woman ? Et alors ?
– Je… il est enfin disponible !
– Mais ? Tout le monde l’a déjà vu en streaming, patron.
– Oui mais disponible légalement.
– Patron, vous tirez sur des enfants au fusil de chasse, vous enterrez des stagiaires dans les sous-bois et vous mentez comme un arracheur de dents, alors sans vouloir vous manquer de respect, pourquoi ne piratez-vous pas ?
– Eh bien parce que ce n’est pas pareil, Diego. Avec les cinémas fermés, je n’ai plus ce plaisir douloureux de régler mes quelques euros pour aller m’infliger une sombre daube. Si je ne paie pas, ça n’a pas la même saveur. Quand c’est gratuit et mauvais, tu as moins de raisons de te plaindre que quand tu as payé. Alors louer une daube, c’est retrouver ce plaisir distant.
– Ce confinement ne vous réussit pas, patron. »

Un bruit de verre brisé interrompt notre échange, lorsque le pauvre serviteur fait tomber le carafon de brandy et ses verres.

« Eh bien Diego ?
– Je posais machinalement le… patron, où est passée la table basse ?
– Elle télétravaille. »

Je désigne du doigt mon téléphone où l’ensemble de mon mobilier-stagiaire est sur Zoom pour la journée. Je soupçonne d’ailleurs mon bureau d’être parti se faire un café en prétextant une webcam défectueuse. Qu’importe.

« Bon, allez, c’est parti pour Wonder Woman 1984. Hop, je le loue et… voilà ! Comme au cinéma ! J’ai payé et je vais être déçu !
– Vous avez des goûts biz…
– Silence, Diego, ça commence ! Tiens, si pour l’ambiance, tu pouvais éteindre les lumières, entrer et sortir de la salle de temps à autres, et dérouler des papiers de bonbon le plus lentement possible en faisant « scritch-scritch », ce serait top. »

Diego s’exécute dans un soupir, et enfin, le film commence. Alors, Wonder Woman 1984, sauveur de la franchise DC ou énième bouse ? Ni une, ni deux, spoilons, mes bons !


L’affiche nous propose suffisamment de couleurs pour tuer un épileptique qui passerait un peu vite à côté.

Tout commence il y a fort fort longtemps, alors que notre héroïne, Diana, n’est encore qu’une enfant joufflue.

À l’époque, la donzelle vit sur l’île secrète de son peuple, où les fières Amazones s’entrainent à devenir de redoutables combattantes en participant à des jeux rituels qui sont quelque part entre un combat de gladiateurs, Intervilles et le Cirque du Soleil. Et vu comme certaines épreuves sont aussi improbables que dangereuses, j’espère que les Amazones ont un bon stock de spermatozoïdes surgelés, parce qu’il doit y avoir une sacrée mortalité infantile durant les premières années de vie de ces dames.

« Geneviève, ta fille est morte.
– Oh ! Mais c’est affreux ? Comment est-ce arrivé ?
– Elle est tombée de la balancelle géante de la mort durant nos entrainements rituels.
– Snif snouf… mais… pourquoi a-t-on une balancelle géante de la mort d’ailleurs ?
– … eeeeh bien imaginons que nous soyons attaquées… par exemple, au hasard, par une balancelle géante de la mort… »

Ne soyons pas mauvaises langues : des compétences pareilles peuvent amener à de fabuleux débouchés, comme une carrière dans les arts de la rue. J’attends avec impatience Wonder Woman fait du diabolo, Wonder Woman et les bolas enflammés, et bien sûr, Wonder Woman bidonne ses contrats d’intermittente à Avignon.

Toujours est-il qu’en ce temps là, Diana ne doit pas avoir plus de neuf ans, et veut participer à la grande course rituelle avec les jeunes adultes. Ce qu’elle fait avec brio durant une longue, loooongue séquence sans grand intérêt et aux obstacles toujours plus absurdes, durant laquelle Diana devance tout le monde tant elle est trop forte. Jusqu’à bêtement tomber de cheval – oui, notre larronne peut courir sur des balancelles de la mort ou faire des pirouettes de folie, mais faire du canasson sans se manger une branche dans la gueule, ça, non. Diana prend donc un raccourci pour finir la course, et juste au moment d’atteindre la ligne d’arrivée, elle se fait attraper par sa maman.

« Non Diana ! Tricher, c’est mal !
– Mais maman, j’avais presque gagné !
– Diana, rien de bon ne peut naître d’un gros mensonge.
– Comme la religion par exemple ? »

La mère de Diana est prise d’une inexplicable quinte de toux, et le film décide de nous emmener ailleurs dans l’espace et dans le temps : nous voici en 1984, à Washington, où nous retrouvons Diana, qui agit désormais comme justicière des rues sous le nom de Wonder Woman. Elle n’hésite ainsi pas ligoter des pickpockets, sauver des piétons d’une collision malheureuse avec un pare-chocs, et même à arrêter des braqueurs venant de piller l’arrière-boutique d’une bijouterie dans un centre commercial.

Une affaire rondement menée puisque Diana arrête les quatre braqueurs en question, sauve deux enfants dont un appeau à gifles, et remet le butin à la police. Non sans avoir détruit les caméras du centre-commercial autour d’elle.

« Bravo Wondère Woman.
– Je vous en prie monsieur l’agent, appelez-moi Wondère.
– Justement Wondère, j’avais une question pour vous : pourquoi avez-vous détruit les caméras ?
– Eh bien, pour ne pas qu’on me reconnaisse, bien sûr.
– Oui, alors à ce sujet, dans ce cas, ce ne sont pas les caméras qu’il faut détruire, mais les cassettes. Péter les caméras à la fin, en fait, ça sert à rien.
– Oh. Ooooooh.
– Et sinon, porter un masque pour éviter que les 400 témoins du centre commercial ne puissent vous identifier ? Sans compter les braqueurs qui se feront un plaisir de vous balancer puisqu’ils vous haïssent ?
– … écoutez, je… j’ai à faire.
– Un autre braquage ?
– Oui, voilà.
– Et sinon, à part faire la police dans un rayon de 3km autour de chez vous, avec vos pouvoirs, là, vous ne pourriez pas faire des trucs plus intéressants ? On est en 1984 là, on aurait bien besoin de quelqu’un comme vous pour calmer la situation en Afghanistan plutôt que d’arrêter Jojo le voleur de bijoux ou faire la sécurité routière.
– L’Afghanistan ? Allons ! Nos amis Talibans s’y débrouillent très bien, je ne vois pas pourquoi je devrais aller là-bas ! Tenez, écoutez, prenez cette photo dédicacée de moi-même posant devant le World Trade Center et arrêtez de m’enquiquiner. »

Et Wonder Woman de repartir.

On découvre alors le quotidien de notre héroïne, lorsqu’elle ne fait pas la justice dans la rue : une vie de solitude, puisque depuis la mort de son petit ami Steve dans le précédent film, elle vit seule et renifle à chaque fois qu’elle pense à lui (ce qui est très chiant au cinéma). Accessoirement, elle travaille aussi au musée du coin, où elle est experte en archéologie, anthropologie, et tautologie.

Et c’est justement au musée qu’elle va croiser la route d’une de ses nouvelles collègues : Barbara Gourde.

Barbara Gourde est ce que son nom indique. Si elle met des talons, elle fait « Holala non je trébuche ! », si elle prend une valise, elle fait « Holala non je l’ai ouverte en pleine rue sans le faire exprès ! » et si elle parle à quelqu’un, elle fait « Holala non » qu’importe le sujet, ce qui limite quelque peu ses interactions sociales. Évidemment, personne ne lui parle, personne ne l’aime, et quand elle se vautre comme une merde au milieu de ses collègues, ils détournent le regard et ne lui répondent même pas quand elle dit bonjour.

J’ai croisé des personnages plus complexes en regardant Hamtaro.

Evidemment, seule Diana a tout de suite vu que Barbara était une fille formidable et pas simplement Jar-Jar Blonde.

Et justement, alors que Diana aide Barbara Gourde à ramasser une pile de papiers qu’elle vient de faire tomber, voilà que la patronne du musée débarque.

« Diana, connaissez-vous une certaine Barbara Gourde ?
– C’est moi Madame ! Hihihi c’est tellement bien écrit, ma patronne qui ne sait même pas qui je suis !
– Oui, bon, super, écoutez Barbara : vous avez entendu parler de Wonder Woman arrêtant des braqueurs hier au centre commercial ? Bon, eh bien ils venaient de faire main basse sur le stock d’une bijouterie aux activités douteuses. Dans le tas, il y a une pierre qu’ils n’ont pas réussi à identifier. Pourriez-vous vous en occuper, Barbara ? Vous êtes cailloutologue, c’est ça ?
– Gemmologue.
– Cailloutologue, donc. Allez, identifiez-moi ça. »

Diana, qui a suivi tout l’échange, est intriguée. Ne me demandez pas pourquoi, puisqu’elle n’a aucune raison de l’être, et que le film soulignera par la suite qu’elle ignore tout de cette pierre, mais là, pif pouf, elle décide de suivre Barbara Gourde dans son bureau pour étudier le caillou avec elle. Elle comme ça Diana : plus scriptée qu’un jeu Activision.

Et c’est un fort beau caillou que nos deux amies découvrent, avec une espèce de bague gravée autour. Diana plisse les yeux très fort.

« Hmmm… c’est du latin. Cela signifie : Tiens la pierre, fais un vœu, et pif pouf c’est magique. »

Attention, jeu.

Qu’auriez-vous répondu à Diana ? Prenez quelques secondes. Voilà. Vous êtes prêts ? Alors voici la réponse de Barbara Gourde :

« WOUAH TU LIS LE LATIN ? »

Vraiment. La donzelle bosse dans un musée, a sa collègue du service archéologie dans le bureau, et pour elle, le truc le plus épatant ce n’est pas une pierre magique inconnue qui parle d’exaucer les vœux, non, c’est que Diana ait un niveau de latin troisième.

De toute manière, Barbara et Diana décident que boh, en fait, cette pierre, c’est sûrement une arnaque, oublions-là. Heureusement, un collègue qui passait par là et les a entendues s’approche, touche la pierre, s’exclame « Ah, moi, mon vœu, ce serait un bon café ! » et quelques secondes plus tard, un type rentre dans le bureau en annonçant… qu’il a un café en rab.

C’est incroyable.

Je veux dire : c’est incroyable qu’un professionnel vienne tripoter des échantillons inconnus avec ses gros doigts et sans autorisation. Sortez de ce musée, Monsieur. Et oui, vous pouvez emporter votre café.

Diana, à son tour, se saisit de la pierre, et ferme les yeux en faisant silencieusement un vœu : après-tout, ça ne coûte rien d’essayer. Un vent étrange agite ses cheveux, mais rien de plus. Barbara, elle, se contente de ranger la pierre dans une boite, en s’exclamant que héhéhé, elle a trop de vœux pour choisir, et puis bon, c’est sûrement juste une coïncidence !

Oui, comme le vent mystérieux dans les cheveux de Diana quand elle a fait son vœu. Moi aussi, quand quelqu’un touche un objet inconnu supposément magique et qu’un vent mystérieux se lève dans la pièce, je me dis que c’est sûrement l’émotion qui lui cause des problèmes gastriques.

En tout cas, Diana et Barbara ayant fraternisé autour du caillou magique, toutes deux vont prendre un verre après le boulot.

Je vous passe la conversation que l’on peut résumer ainsi :

« Holala Diana je suis trop jalouse de toi, tu es trop cool et tout le monde t’aime !
– Oui et moi j’envie ton… euh… taaaaa… personnalité, ma belle. »

Je rappelle la règle du jeu : quand une vos copines poste dans vos commentaires Facebook « Tu as vraiment une très belle personnalité, ma belle », elle aurait pu écrire « Gros boudin ! » qu’on aurait gagné du temps.

« Ahaha, mais oui bien sûr que moi aussi je suis jalouse de toi ma chérie, tu es splendide, par contre si tu pouvais partir payer avant moi pour qu’on ne pense pas qu’on est amies, ce serait super. »

Toujours est-il qu’après un bon repas, il se fait tard et il est temps de rentrer chez soi. C’est donc seule que Barbara fait un petit détour par un parc pour aller y apporter un repas chaud à un clodo black qu’elle connait bien, car Barbara est comme ça : tournée vers les autres. Mais hélas pour elle, alors qu’elle reprend sa route, c’est là que surgit la lie de nos sociétés, l’avatar de l’insécurité moderne…

Un homme blanc cis hétérosexuel en costume de ville ! Et si ça se trouve, catholique avec ça ! La terreur de nos nuits.

Car comme tous les hommes blancs en tenue de cadre, le bougre attend la nuit venue dans les parcs pour agresser les jeunes femmes. Mais hélas pour ce faquin, s’il commence à agresser Barbara, il n’a pas le temps de finir car Diana surgit de nulle part et lui pète la gueule en deux temps trois bourre-pifs.

« Barbara, tu vas bien ? Je suis désolée ! Les rues ne sont plus sûres avec ces bandes de cadres du tertiaire qui y rôdent !
– Non ça va mais… comment l’as tu fait voler si loin en un seul coup ?
– C’est… euh… du judo. Voilà. J’ai utilisé sa force contre lui.
– Grosse force le Monsieur. »

L’incident est clos, et Barbara décide finalement de rentrer… au musée ? Mais ? Que ? Et ton chez toi ? Non ? Non. La bougresse va dans le musée désert, étudie la pierre magique parce qu’elle n’a rien de mieux à faire, et alors qu’elle l’a entre ses mains, fait un vœu :

« Oh, que je souhaite être comme Diana ! Forte, sexy, cool et… spéciale ! »

Et peu après avoir fait ce vœu, épuisée, Barbara s’endort.

À son réveil…

Que ? Oh non. Non non non, je vous vois venir, messieurs. Oui, elle a souhaité être sexy. Mais non, à son réveil, elle n’a pas pris cinq bonnets de soutien-gorge. Non, en lieu et place, elle…

Seigneur, j’ai l’impression de parler d’une comédie romantique pour adolescents.

Elle a détaché ses cheveux et ôté ses lunettes. Voilà, c’est tout. Oui, comme dans les films foireux où on vous présente une damoiselle comme hideuse alors que tout le monde peut voir que c’est une bombasse de compétition, mais avec un appareil dentaire, d’énormes verres correcteurs et un gros pull en pilou.

D’ailleurs, pour vous dire à quel point c’est nul, même Barbara ne remarque aucun changement. Non, à la place, elle change de vêtements, et pouf, voilà, ayé, tout le monde la désire comme le dernier Pim’s à une partie de Donjons & Dragons.

On sent le gros travail derrière le film.

Mais donc, voici qu’à son réveil, Barbara étant au musée, on vient la déranger : c’est sa patronne qui lui présente Max Lord, le patron d’une compagnie pétrolière qui souhaiterait financer le musée. Et la conservatrice en chef souhaite que Barbara lui fasse faire un tour du propriétaire, histoire qu’il puisse découvrir la superbe collection de cailloux du bâtiment.

Et parlons un peu de Max Lord.

Car si de prime abord, ce garçon semble être l’incarnation du winner un peu lourdingue qui veut étaler son pognon devant ces dames, on découvre que les coulisses sont fort différentes. Divorcé, papa d’un petit Alistair, sa société est en fait en train de couler, ses associés veulent se retirer, et c’est en réalité un arnaqueur de petite envergure qui fait mine de vouloir investir dans le musée pour une seule raison : il semble au courant de l’existence de la pierre magique qui pourrait régler tous ses soucis.

Un arnaqueur qui mise toutes ses billes sur une pierre magique ? Voilà qui me semble doucement ironique, mais passons.

Au passage, j’aimerais aussi saluer le personage d’Alistair, qui a probablement 10 ans à tout péter, et qui à un moment entend son père se disputer avec son associé. Et de grosses larmes commencent à couler sur ses joues. Pourquoi ?

« Papa, est-ce vrai que tu as fait une pyramide de Ponzi tout en investissant dans des terres non-rentables au motif qu’elles étaient moins chères sans avoir d’abord vérifié pourquoi d’autres compagnies pétrolières ne les avaient pas achetées avant, causant ainsi la ruine de ta compagnie ?
– Hein ? Attends, tu ne pleures pas parce que tu as entendu des adultes gueuler ?
– Non, je pleure parce que j’ai tout compris.
– NOM DE DIEU ALISTAIR TU AS DIX ANS ! À cet âge là, tu as déjà du mal à calculer la surface d’un rectangle, alors d’où tu comprends le problème d’une pyramide de Ponzi espèce de petit trou du cul ? »

Ah, l’enfant de film américain. Un jour, un scénariste verra un enfant de près et comprendra son erreur. Mais en attendant, on va continuer à se taper ce qui est plus proche d’un adulte d’un mètre quarante que d’un enfant. Passe-Partout, si tu m’entends, Hollywood t’attend.

Mais revenons à nos moutons.

Car pour s’emparer de la pierre magique, Max a un plan, que voici :

  1. Organiser une fête géante avec l’argent qu’il n’a pas
  2. Profiter de cette fête géante pour séduire Barbara en espérant qu’elle soit intéressée
  3. Proposer à Barbare d’aller se rouler des patins… dans son bureau, au musée. Rien de suspect.
  4. Lui demander de lui prêter la pierre comme ça, par intérêt historique, alors que c’est une pièce à conviction du FBI
  5. La ramener chez lui pour faire son vœu

Bon, il y avait un autre plan :

  1. Profiter de la visite du musée par Barbara pour aller dans son bureau
  2. Toucher la pierre et faire ton voeu

Voilà. C’est tout. Surtout qu’en tant que généreux donateur, tu avais toutes les bonnes raisons de pouvoir discuter dans le bureau, et si vraiment tu ne voulais pas qu’on te surprenne à faire un vœu, tu demandais à Barbara un verre d’eau et tu le faisais en son absence, fin de l’histoire.

Max Lord, un démagogue lourdingue avec une teinture entre le blond et le roux, obsédé par le pognon et le fait d’être un winner alors que c’est un loser, qui veut être président à la place du président… non, ce film est très subtil. Je dirais même qu’il me trompe. Qu’il me Donald Trompe.

Mais non, le premier plan qui coûte une fortune et est bourré d’obstacles, c’était vachement mieux.

Vous trouvez que c’est stupide ? Hohoho. Laissez-moi vous conter la suite directe.

Car le plan de Max fonctionne évidemment. Il ramène la pierre chez lui, s’assoit à son bureau, et là… là… à votre avis, que va-t-il souhaiter ? Attention, je vous le donne en mille :

« Je souhaite… ÊTRE LA PIERRE MAGIQUE ! »

Non mais… ce vœu foireux. Logiquement, avec ça, tu as 99% de chances de te retrouver transformé en caillou. Alors, c’est vrai, c’est pas mal la vie de caillou, tu as vachement moins de problèmes et en plus, tu peux te faire tripoter par ta gemmologue préférée toute la journée. Mais non, vraiment, sérieusement ? C’est ça le plan de notre larron ? Je ne cesse d’être impressionné par un tel niveau de médiocrité.

Mais le script étant ce qu’il est, voici donc que Max obtient les pouvoirs du caillou magique, qui lui, tombe en poussière.

Mais en parlant de vœu, ne vous ai-je pas dit que Wonder Woman en avait fait un plus tôt dans le film, sans qu’on en sache lequel ?

Revenons à la fête organisée par Max. Car même si Max n’y est plus, Diana, elle, y est encore. Et alors qu’elle s’y promène, elle est interpellée par un type qu’elle ne connait pas, mais qui lui semble la connaître et se montre particulièrement relou. Mais avant qu’elle ne puisse lui mettre un coup de savate dans une partie cocasse de son anatomie, l’inconnu lui fait comprendre qu’il n’est autre que Steve en lui glissant à l’oreille quelques secrets connus d’eux-seuls ! Son petit ami mort est là, revenu dans ce nouveau corps !

Diana n’en croit pas ses oreilles, et trop heureuse, quitte la fête avec lui.

« Steve, c’est incroyable ! Mais comment ?
– Je ne sais pas. Moi j’étais mort, et puis soudain, paf, je me réveille dans le corps de ce type-là, en 1984. Quel monde étrange ! J’ai vu des avions sans hélices !
– Oui !
– Et du cinéma en couleurs !
– Oui !
– Et en parlant de couleurs, j’ai vu des gens s’assoir sur les mêmes bancs que des nèg…
– APAPAPAP MONSIEUR 1918 ON SE CALME TOUT DE SUITE ! Écoute, changeons de sujet : c’est bien que tu sois là, et à vrai dire, je pense que ton retour est dû à un vœu que j’ai fait avec une pierre magique.
– Mais pourquoi suis-je revenu incarné dans le corps d’un autre type ? »

Je bluffe : Steve ne pose pas la question. En fait, Diana et lui s’en cognent, et vont baisouiller parce que ça fait quelques décennies que ça travaille Diana. Mais vous lecteurs, comme moi, avez deviné le sombre secret de notre héroïne. Elle n’a pas souhaité le retour de Steve. Elle a souhaité le retour de Steve « mais en mieux gaulé » et paf.

C’est mon explication, et ma foi, je crains qu’elle ne soit meilleure que celle du film, qui n’en donnera tout simplement pas.

Pendant que nos héros baisouillent en empruntant le corps d’un inconnu qui n’en demandait pas tant, retrouvons Barbara Gourde qui constate qu’avoir souhaité d’être « comme Diana » avait des effets étranges. Non pas qu’elle soit devenue plus bête et ne comprenne plus comment fonctionne une caméra de sécurité, mais elle a drôlement gagné en agilité, et surtout, elle a désormais une force extraordinaire. Attendez… elle a demandé à être forte comme Diana et elle a une force surhumaine, cela signifierait-il que Diana serait en réalité…

… un hippopotame ?

Non, Barbara ne fait pas le lien entre sa force surnaturelle, copiée sur Diana, et Wonder Woman, la mystérieuse brune super forte qui fait régner la loi à Washington. Je ne sais pas, mais si moi je souhaite être comme mon voisin Peter, et que le lendemain je balance des toiles d’araignée quand j’éternue, je pense que j’ai trouvé qui était Spiderman. Mais bon, hein, Barbara n’est que docteure en moult matières – dont la cailloutologie – il ne faut donc pas trop lui en demander.

Et Max Lord dans tout ça ? Lui aussi teste ses nouveaux pouvoirs !

Car désormais, il a celui d’exaucer les vœux. Et il s’en sert d’une manière absolument pourrie, à savoir que par exemple, il va voir un de ses associés qui menaçait de le lâcher, et le touche en lui disant :

« Oh, mais ne souhaites-tu pas le succès de notre entreprise, qu’elle soit soudain super riche et influente ?
– Euh… si, si, je souhaite ça, évidemment.
– OHOHOHOHO TU ES EXAUCÉÉÉ ! Et telle la pierre, je te prends une chose en retour : tes parts et ta place dans l’entreprise ! »

Car oui, le caillou magique a une règle : si tu souhaites quelque chose, en échange, il y a un prix à payer. Et maintenant, c’est donc Max qui le choisit. Ainsi, pour chaque vœu que fait quelqu’un, il peut prendre quelque chose en retour. Son plan est donc le suivant : il va pousser les gens à faire des vœux, et en échange, leur prendre ce qui l’intéresse. Et pour que son entreprise devienne fabuleuse, il compte rencontrer tous les rois du pétrole, et en échange d’un vœu, s’emparer de leurs puits, l’un après l’autre.

Bien.

Max, très fier de son plan, qui est pourtant incroyablement pourri, mais sur lequel repose tout le film.

Diego, va me chercher un cigare, je vais avoir le temps de le fumer pendant que nous nous posons cette question : mais qu’est-ce que c’est que CE PLAN DE MERDE ?

Rien ne va, à aucun moment. Le zoo de Vincennes obtient tous les jours des scénarios plus intéressant lorsqu’il nettoie les étrons des singes.

Commençons par cette règle simple que même un scénariste neuneu devrait comprendre : plus vous donnez de pouvoir à un personnage, plus il risque de vouloir s’en servir. Ça peut être un cartographe dans Prométhéus qui a le pouvoir de faire apparaître une carte des lieux à tout moment, mais ne le fait pas parce que les scénaristes ont besoin qu’il se perde. Ça peut-être un gros méchant dans X-Men Apocalypse qui a le pouvoir de transformer ses ennemis en sable et le fait tout le film, mais lorsque les héros arrivent, il leur met… des coups de poing parce que sinon, il gagne. Et ici, ça va être Max Lord qui a le pouvoir de souhaiter avoir tous les puits de pétrole de la Terre, mais qui ne le fait pas sinon le film s’arrête, et souhaite à la place avoir le pouvoir du caillou magique pour pouvoir s’emparer des puits de pétrole petit à petit.

Voilà. Donc évitez de filer trop de pouvoir à vos personnages, ils risqueraient de s’en servir, et ne pas le faire sans explication serait par conséquent incohérent.

Alors évidemment, on me présentera plusieurs objections. À commencer par la plus évidente : Max Lord sait qu’il y a un prix à payer pour chaque vœu, donc s’il avait souhaité obtenir tous les puits de pétrole de la Terre, il aurait peut-être eu un terrible prix à payer, comme vivre en colocation avec Yseult, Manuel Valls et Eric Zemmour. On le comprend, car on ne le souhaite à personne. Aussi son plan est de feinter et de pouvoir avoir tout ce qu’il veut sans jamais avoir à en payer le prix. Il veut le puits de pétrole du voisin ? Il exauce un de ses vœux, et paf, en retour, il lui prend ses puits.

Sauf que c’est complètement con.

Parce qu’à partir du moment où le type a une pierre qui lui permet de souhaiter n’importe quoi, et qu’il le sait, il y avait plus simple :

  • Faire un vœu en précisant clairement qu’il n’y avait pas de contrepartie
  • Si ça ne marche pas, souhaiter qu’il trouve une pierre magique qui exauce des vœux sans limite et sans prix
  • Si ça ne marche pas, souhaiter avoir le pouvoir d’exaucer des vœux, y compris les siens, gratos
  • Si ça ne marche pas, souhaiter devenir je ne sais quelle divinité toute puissante
  • Si ça ne marche pas, souhaiter avoir le pouvoir de piquer ce qu’il veut aux autres (ça revient à fixer un prix, sans vœu)

En fait le type avait des millions de possibilités pour obtenir ce qu’il voulait, gratos, là, comme ça. Mais en lieu et place, il a choisi l’option la plus pourrie : « Je veux le pouvoir d’exaucer les vœux d’autrui, mais pas les miens, et en retour, pouvoir fixer un prix me permettant d’obtenir uniquement des trucs que possèdent les gens à qui j’exauce les vœux ».

Plus navrant, c’est quand même compliqué.

Mais les scénaristes se sont dit « Bon, écoutez, là il est 11h59 et après il y a la queue à la cantoche, alors on y va, on va dire que le Monsieur souhaite devenir un caillou magique. »

Grosse ambition, ce Max Lord. Et puis c’est pas comme si par conséquent, n’importe qui pouvait faire un souhait allant à l’encontre de ses plans. Il fait quoi si un mec souhaite avoir son pouvoir ? Ou fait l’un des souhaits évoqués plus haut ? Voilà : il perd. Et par sa propre faute. C’est consternant.

Mais revenons à notre intrigue.

Car le pouvoir de Max fonctionne. Son associé a souhaité que l’entreprise connaisse le succès ? Soudain, tous les puits de pétrole de la société, jusqu’alors sec, trouvent de l’or noir ! Et Max avait fixé comme prix que son associé dégagerait vite, bien, et en lui laissant tout ? Hop, sur le chemin de la sortie, Max croise le FBI qui vient arrêter son associé pour une histoire d’impôts, lui laissant le champ libre. Le tour est joué !

Max, inconscient de son propre plan de merde, repart donc satisfait.

Et de notre côté, nous retrouvons Diana et Steve, alors que notre héroïne emmène son copain-possesseur-de-corps se promener dans Washington pour lui faire découvrir toutes les belles inventions de cette glorieuse époque : le sac-banane, le jogging pour aller partout, et bien sûr, Chantal Goya. Steve est très impressionné.

« Et tu dis que vous avez des avions qui vont dans l’espace, Diana ?
– Oui, Steve. Nous avons même marché sur la Lune.
– Wouah ! Incroyable ! Quelle période de prospérité ! Nous avons bien fait de faire cette Guerre mondiale, la der des der !
– Euh… oui alors à ce sujet, Steve… »

Passons, et suivons nos amis alors qu’ils mettent enfin le cap sur le musée, et y retrouvent Barbara, devenue incroyablement populaire depuis qu’elle a retiré ses lunettes (… entendez mon soupir), et qui avoue à Diana que oui, attends, la pierre prétendue magique ? Ben je l’ai prêtée à Max Lord, pourquoi ?

Ben oui, maintenant que tu sais qu’elle est magique, pourquoi t’en inquiéter ? MAIS BON DIEU BARBARA, C’EST PAS UN COFFRET DVD, C’EST UNE PUTAIN DE PIERRE AU POUVOIR INFINI, ÇA POURRAIT TE GRATTER QUAND MÊME ?

Mais non. Non, Barbara préfère se curer le nez, pendant que Diana, elle, se rend dans les bureaux de Max Lord et s’y faufile à la recherche de la pierre. Hélas, elle n’en retrouve que de la poussière… et le bracelet qui enserrait ladite pierre. Et, effroi ! Elle lit à l’intérieur un message diabolique :

Ceci a été créé par un.e vilain.e d.ieu.éesse pour embabouiner la.e.s mortel.le.s

« Oh non !
– Que se passe-t-il Diana ? Tu lis cette langue barbare ?
– Oui, cela s’appelle du Regardezmoijesuismilitant. Une langue très appréciée des esprits trompeurs qui sous couvert de vouloir le bien d’autrui, se font en fait plaisir ! La pierre est un objet maléfique, il faut vite retrouver Max Lord ! »

Hélas, Max Lord est parti pour Le Caire afin d’y rencontrer un roi du pétrole, comme le confirme un papier de réservation d’avion trouvé dans une poubelle à côté du script. Un seul moyen de le rattraper…

« Prendre le prochain vol ?
– Non, Steve ! NOUS ALLONS VOLER UN AVION AU HASARD « !

Oui oui, vraiment.

Suis-je supposé commenter ?

Diana et Steve se rendent ainsi à l’aéroport le plus proche, et figurez-vous que sur la piste, les pilotes qui sont des gens aimables ont laissé plusieurs avions, dont des biplaces à réaction, avec le plein ET des réservoirs supplémentaires. Ils sont comme ça, les routiers du ciel : sympas. Diana fait un clin d’œil à Steve :

« Choisis n’importe lequel !
– Ah ben çuilà alors, parce que c’est connu, les avions ont tous les mêmes capacités, donc je vais le choisir à la gueule du client. Mais tu es sûre qu’il a assez d’essence pour aller jusqu’au Caire ?
– Nous sommes dans un film américain, Steve. Notre connaissance de la géographie est proche de notre cuisine. Le Caire est donc selon nous à une heure de Washington, grand max.
– Super ! Allez, je vais le piloter ! »

Et les deux de grimper dans un jet, pendant que votre serviteur jette des chatons dans sa cheminée, en voyant un pilote de 1918, un mec qui démarrait son hélice avec l’aide d’un mécano, faire sans le moindre souci la procédure de lancement d’un appareil à réaction dont il ignore tout. Normal.

Pilote, c’est comme scientifique dans ces films : si tu l’es, tu sais tout faire pour peu que ce soit vaguement lié aux domaines « pilotage » ou « science ».

Nos héros s’élancent sur la piste, mais évidemment, la tour de contrôle ne l’entend pas de cette oreille, et essaie d’empêcher l’appareil de s’envoler sans autorisation, non mais ho.

« Zut, j’avais oublié que l’espace aérien était surveillé.
– Super Diana, merci du tuyau ! C’est bien de t’en souvenir maintenant !
– Mais ne t’inquiète pas… tu sais, notre île des Amazones qui est invisible pour le reste du monde ?
– Oui ?
– Eh bien une fois en me concentrant, j’ai réussi à rendre invisible une tasse de café.
– Que… oui ?
– Et si j’essayais avec l’avion ? »

Voilà voilà voilà.

C’est ce que j’appelle un pouvoir sorti du cucu, donnant à cette scène un parfum qui nous en rappelle les origines. Ainsi, Diana se concentre vaguement, et pouf, tout l’avion devient invisible. Et ce même au radar ! Mais allez, c’est magique, alors disons que ça fonctionne aussi sur les ondes. Vous voyez, je fais des efforts. Et après on dira que je suis de mauvaise foi. Nos deux tourtereaux peuvent donc s’envoler en paix et survoler Washington, alors que des feux d’artifice éclatent autour d’eux : en effet, c’est la fête nationale. Et Steve de s’exclamer :

« ET SI ON VOLAIT AU MILIEU DES TIRS DE FUSEES ? »

Que ?

Ah, vous pensez que j’exagère, mécréants ? Tenez, voici Steve et Diana savourant la magie de se promener au milieu d’un feu d’artifice.

Bon, je vais jeter tout le sac de chatons au feu tant c’est impossible d’écrire ça. N’écoutez pas les cris, concentrez-vous sur mon propos. Vraiment ? Un pilote de guerre mort dans l’explosion de son appareil qui décide d’emmener son avion tout neuf dans des tirs de fusées contenant des explosifs ? Ça ne choque personne ? Steve, regarde, là-bas ! Un vol d’étourneaux ! Tu devrais aller mettre tes réacteurs dedans, je suis sûr que c’est aussi une super idée !

Non mais c’est infernal. Chaque scène est ratée avec un brio magistral ! Il doit y avoir une espèce de relecteur spécialisé dans l’ajout d’incohérences.

« Et là, Diana et Steve prennent le vol suivant pour le Caire.
– Non. L’avion, ils vont le voler. Et ce sera un tout petit biplace.
– Mais ? Bon alors on va dire que Diana a un pote qui peut lui prêter un avion…
– Non non. Je veux qu’ils le volent. Qu’on tente de les arrêter. Et là, Diana, l’avion elle le rend invisible.
– Vous êtes sûr ? Non parce que là on va devoir payer des décors, un avion spécial, rajouter une scène pleine d’effets spéciaux et ça va nous coûter cher pour être incohérent.
– Attendez, j’ai pas fini : et là, Steve décide de plonger l’avion au milieu de tirs de feux d’artifice.
– Mais pourquoi ? Ça n’a aucun sens et ça va nous coûter un pognon fou !
– Parce qu’on peut le faire, voilà pourquoi. »

Allez, laissons nos deux idiots traverser le ciel et les explosions, et retournons voir Barbara. Qui n’en peut plus de ses nouveaux pouvoirs ! Super agilité, super force… c’est trop cool. Et ça tombe bien, puisqu’en sortant du musée, elle décide de traverser un quartier craignos… qui est donc fréquenté par…

Mais oui ! Des bandes errantes de cadres blancs en costume !

L’insécurité !

Que voulez-vous que je vous dise ? De toute manière, cela arrange bien les affaires de Barbara, puisqu’elle recroise le chemin de l’agresseur qui l’avait embêtée plus tôt dans le film, et qu’elle lui casse la truffe. Elle serait même allée plus loin si son bon ami le clodo noir, et donc forcément le seul gars bien du coin, n’était venu l’interrompre et s’étonner de la cruauté de Barbara. Qui à cause de son souhait a perdu… sa… ahem. Sa « belle personnalité ». Pardon, excusez-moi, c’est un rire nerveux. Revenons à la scène.

« Barbara, ça ne te ressemble pas !
– Nan mais c’est passque j’ai plus mes lunettes.
– Que ? J’allais dire que tu avais changé, mais visiblement, non, tu as toujours le QI d’un vieux pansement. »

En parlant de neuneus, si nous laissions passer quelques heures, le temps de nous laver les yeux et les oreilles, et que nous subissions la suite de cet étron galactique en retrouvant Max Lord au Caire, qui va s’entretenir avec un roi du pétrole local.

« Bonjour Émir, je suis Max Lord, le nouveau riche du pétrole. Merci de me recevoir.
– Je suis curieux, Monsieur Lord. Vous êtes devenu si riche en si peu de temps… quel est votre secret ?
– Les vœux ! Vous voulez essayer ? Allez-y, prenez mes mains et souhaitez un truc !
– Ok.. je souhaite pouvoir faire caca sur une instagrameuse pendant qu’elle se filme !
– QUOI ? Mais putain de… bon. Écoutez. C’est un film tout public, alors vous arrêtez tout de suite de souhaiter des trucs de pervers.
– Je souhaite quoi alors ?
– Je sais pas, un truc qui ne mette personne trop mal à l’aise et qui permette de faire avancer le scénario.
– Pfff… bon ben je souhaite récupérer l’émirat ancestral de ma famille et que les étrangers ne puissent plus y venir !
– C’est pas mal ça ! Bon, xénophobe et raciste, mais on va dire que c’est un mur progressiste en non-mixité racisée.
– J’pige que dalle mec.
– Nan mais laisse : ton vœu est exaucé ! Et en échange, je vais prendre tes puits de pétrole ! »

L’émir ne pige pas bien ce qu’il se passe, à part que Max Lord a l’air un peu fou. Et con, puisque l’émir lui révèle qu’il a déjà vendu ses puits. Max Lord explique donc qu’il change d’avis : dans ce cas, il va se barrer avec l’armée personnelle de l’émir. Et aussitôt dit, aussitôt fait : tous les militaires du coin, comme hypnotisés, se mettent à suivre l’ami Max sans poser de questions.

Pour l’émir, pas le temps de se demander ce qu’il se passe, car soudain un miracle attire son œil : d’immenses murs sont en train de pousser sur les anciennes frontières de son émirat, le séparant ainsi du reste de l’Égypte. Max n’a plus qu’à filer, satisfait, avec son escorte.

Sauf qu’alors qu’il roule à fond les ballons loin de l’émirat fraîchement emmuré, Max croise sur la route Diana et Steve, qui venaient d’arriver dans ce beau pays. Aussitôt, les deux compères partent à la poursuite du convoi de Max, et c’est parti pour de la baston, avec les militaires qui leur arrosent le capot à coups de gros calibre, pendant que Wonder Woman enfile sa tenue puis les tatane l’un après l’autre.

À un moment, Diana parvient jusqu’à la voiture de Max, et atterrit sur le pare-brise.

« OUHOUUU M’SIEUR LORD !
– Mais ? Vous êtes la collègue de Barbara !
– AH OUI MERDE J’AURAIS DÛ METTRE UN MASQUE P’TÊTRE ! M’SIEUR LORD FAUT VOUS ARRÊTER, LÀ, LA PIERRE EST DANGEREUSE, RENDEZ-LA !
– Alors, deux choses : d’une, vous descendez de mon pare-brise, c’est dégoûtant, vous y mettez vos gros pieds tout poussiéreux, et de deux, la pierre maintenant, c’est moi !
– Quoi ? Mais comment pouvez-vous être un caillou ? »

Hélas, un coup de lave-glace un peu vif repousse la pauvre Wonder Woman, qui se retrouve à nouveau à courir partout dans le convoi qui lui tire dessus, jusqu’à ce qu’un rebondissement improbable arrive : au milieu de la route, en plein milieu du désert… des gamins jouent au foot.

Oui. Normal.

Et oui, ils continuent même lorsqu’ils voient un convoi militaire qui tire à la mitrailleuse arriver vers eux.

Des explosions, des mitraillages, des camions qui volent et des donzelles qui en font de même, mais les enfants 100 mètres devant n’ont rien remarqué.

Non, vraiment, c’est très bien écrit. Les enfants adorent jouer au foot devant les convois qui tirent sur tout ce qui bouge.

Résultat, Wonder Woman doit tout laisser tomber pour les sauver, et Max en profite pour filer avec les restes de son convoi. Le calme revenu, elle fait jurer aux enfants qu’elle a sauvés de ne pas révéler son identité (alors que les gens du centre commercial au début du film, aucun problème), puis rejoint Steve, resté dans un véhicule.

« Steve, penses-tu que l’on puisse être à la fois un homme et un caillou ?
– Tout dépend de si tu t’appelles Pierre, je suppose.
– Hmmm… mouais, bon, l’autre théorie c’est que Max se soit emparé des pouvoirs de la pierre magique. En attendant, je ne sais pas ce qu’il m’arrive, durant le combat, une balle m’a fait bobo, et j’ai fait tomber mon fouet, ce qui normalement, ne m’arrive jamais. Je me sens un peu patraque.
– Rentrons en Amérique. »

Oui oui, ils laissent tomber la poursuite avec Max, alors qu’il était encore dans le même pays qu’eux, à deux bornes maximum. Autant retraverser le monde entier parce que… parce que. Ainsi, pendant que Max continue à aller rendre visite à des rois du pétrole pour s’emparer de leurs puits en échange d’un vœu, Diana va retrouver Barbara.

« Barbara, tu as enquêté sur la pierre comme demandé ?
– Oui, et tu ne vas pas me croire. Elle est apparue et réapparue depuis des milliers d’années. Et à chaque fois, juste avant la chute d’une civilisation : Egypte, Carthage, Rome, le Parti Socialiste… à chaque fois, ils ont eu la pierre et ils se sont effondrés. Je n’ose imaginer ce qui attend notre civilisation. Mais attendez, la pierre est aussi apparue chez les Mayas, et j’ai trouvé un mec qui en sait plus. »

S’ensuit une scène où un type sorti de nulle part dégoté par Barbara s’avère avoir un vieux livre maya (les célèbres vieux grimoires mayas), dans lequel il est dit que la pierre vient du dieu de la tromperie. Et qu’il n’existe que deux moyens de stopper les méfaits de la pierre :

  • Détruire la pierre
  • Ou que tous les gens qui ont fait des vœux y renoncent, sans exception

Les Mayas n’ayant pu se résoudre à l’une de ces deux solutions, ils avaient tout bêtement enterré la pierre, jusqu’à ce qu’une bande d’archéologues ne la retrouvent et qu’elle ne finisse dans l’arrière-boutique d’un joailler. La suite, nous la connaissons, et elle est mauvaise.

Et si tout le monde finit par comprendre que Max Lord est bel et bien devenu la pierre, Barbara se désolidarise du groupe.

« Mais moi, je suis contente de mon vœu ! Je veux pas que ça change ! Pourquoi vouloir tout annuler ?
– Barbara nom de dieu, ton vœu consiste simplement à avoir retiré tes lunettes et viré un putain de chouchou de tes cheveux ! Merde, tu vas pas condamner l’humanité pour ça !
– Mais… c’était pas facile de retirer ce chouchou… »

Et Barbara file sans dire un mot.

Heureusement pour nos héros, de son côté, Max Lord qui aime bien faciliter le boulot d’autrui est revenu en Amérique dans ses bureaux sans explication (il a dû abandonner le pétrole) pour exaucer un maximum de souhaits au maximum de gens, en échange de trucs qui l’arrangent. Il fait venir des mecs qui ont des sociétés qu’il veut racheter, d’anciens ennemis & co, et à chaque fois, leur dit :

« Vous ne souhaiteriez pas un truc ? Allez ! » tout en leur touchant la main.

Et à chaque fois, les mecs souhaitent plus d’armes pour leur pays, la disparition d’un scandale ou autre. C’est donc ennuyant à bailler, même si Max Lord, lui, a un petit problème car sa santé fait les frais de sa magie. Il commence à être dans un sale état, avec un œil injecté de sang, mais pour autant, il ne s’arrête pas où ne pense pas à dire « Vous me souhaitez prompt rétablissement ? » pour se soigner magiquement.

Car n’oublions pas que Max est avant tout particulièrement con.

Le summum est lorsqu’il se retrouve avec son fils qui rentre dans son bureau, et qu’il le prend dans ses bras.

« Allez fiston, fais un vœu !
– Je souhaite une NES et…
– CHUUUUUUUUUUUUT ! Non, bon dieu ! Tu es supposé souhaiter avoir une grande et belle vie !
– Mais papa, j’ai même pas dix ans bordel de merde ! Moi tout ce que je veux, c’est mon nom au générique du Club Dorothée !
– N’oublie pas que tu es un personnage très mal écrit, mon fils ! Alors fais un vœu très mal écrit !
– Alors dans ce cas papa… je souhaite que tu aies plein de succès ! »

C’est connu, c’est ce que les enfants souhaitent quand on leur propose un vœu, comme ça, au hasard. Le succès de papa. Pas du tout une connerie.

Max enchaîne en allant chercher un stagiaire quelconque de sa société et en lui demandant « Mec, tu ne souhaiterais pas que j’aie un entretien avec le Président ? Ca ferait nos affaires ! » et le type de répondre que ben si chef, je souhaite carrément ça ! Et hop, notre bon Max file jusqu’à la Maison Blanche.

Pendant ce temps, ça commence à être le chaos un peu partout, puisqu’à force de vœux pour des émirs et autres dirigeants politiques, les pays du monde entier croulent sous les armes sans explication, et les différents vœux plus mineurs que Max a exaucé à des passants font qu’il y a des vaches qui se promènent en ville parce que tel mec a souhaité une ferme, ou des bagnoles qui s’écartent des boulevards pour en laisser passer magiquement d’autres et donc provoquent des collisions, etc. Bref, c’est le bordel.

Le prix à payer pour le souhait de Barbara est rude : son goût pour s’habiller s’est encore détérioré.

Au milieu de tout cela, Diana a ramené Steve chez elle, pour lui montrer non pas sa chambre cette fois, mais sa salle de télésurveillance de la ville.

« Mais ? Tu as ça toi, Diana ? Pourtant, au début du film, à un moment on t’entendait dire que tu n’avais pas la télé. Alors que là tu en as quinze, dont une clairement branchée sur les infos.
– Les scénaristes l’ont déjà oublié, Steve.
– Et sinon, tu as plein de reliques dans cette salle, dis voir ! C’est quoi cette grosse armure ailée derrière moi, par exemple ?
– Oh ben écoute, puisque le monde est au bord de l’apocalypse et qu’on n’a que cela à faire, laisse-moi te raconter son histoire. Cette armure a été forgée pour Jeannine, l’amazone de légende, afin qu’elle retarde nos ennemis à l’époque où mon peuple a migré vers son île magique. Elle s’est sacrifiée pour nous toutes. On ne sait pas trop ce qu’elle est devenue après, d’ailleurs. Je crois qu’on s’en fout, moi j’ai juste retrouvé son armure.
– Super. Mais quel rapport avec l’intrigue ?
– Aucun, je… c’était une anecdote, comme ça, au pif.
– C’est rigolo mais je ne te crois pas. Bon et sinon, sur tes télés, là, tu as trace de Max ?
– Hmmm… visiblement il se rend à la Maison Blanche ! Allons-y ! »

En chemin, nos amis discutent d’un autre problème : Diana semble perdre ses pouvoirs. C’est le prix à payer pour le retour de Steve. Et Steve lui répète qu’elle devrait renoncer à son vœu, mais elle refuse de le perdre parce que c’est BÔ.

Mais comme de bien entendu, Max est arrivé à la Maison Blanche avant eux, et a un entretien avec le Président.

« Monsieur le Président, je suis venu vous demander ce que vous souhaiteriez.
– Ben vu que le monde est en plein chaos de manière inexplicable…
– Ouiiii ?
– Je souhaite…
– Ouiiiiiiiiiiiiiiiii ?
– ENCORE PLUS D’ARMES ! »

Mais sans déconner quel scénariste a écrit qu’absolument TOUS les gens avaient le même vœu : des armes ! Encore plus d’armes ! Je veux bien qu’il soit américain, mais tout de même ! Résultat, des armes nucléaires apparaissent partout dans le monde, reliées au système de lancement américain, et pointées sur la Russie.

En échange, Max fixe pour prix qu’il hérite de l’autorité suprême du Président. Et ça tombe bien, car devinez ce que des gens avaient laissé dans le bureau du Président durant l’entretien ? DES POSTERS GÉANTS AVEC TOUS LES PROJETS TOP SECRETS EN COURS !

Non mais ? Écoutez, sachant que tout est lamentable dans ce film, par quel miracle arrivez-vous encore à creuser ? Quel mec a lu un document disant « Pour la scène de l’entretien avec le Président, mettez les plans des projets top secrets posés derrière, bien en vue » sans se mettre à sourciller si fort que son front en porte encore des traces de pneus ?

C’est naze. Vous le saviez, mais j’insiste : c’est naze. Ce film donne l’impression que les mecs ont fait des paris pour savoir qui caserait le truc le plus absurde.

Or, voici que Max se penchant sur l’un des projets, découvre qu’il s’agit d’un système de satellites qui envoient des particules partout qui touchent tout (ÇA TOMBE BIEN) et qui prennent le contrôle des appareils électroniques pour diffuser ce que l’on souhaite (avec des coïncidences pareilles, as-tu encore besoin de souhaits ?). Max est tout fou : avec cela, il pourrait plus ou moins toucher tout le monde (ça sonne bizarre, dit comme ça) tout en parlant à tous les gens devant une télé ? Et ainsi, envoyer des milliards de vœux à la fois, en échange de milliards de prix ?

Avec sa nouvelle autorité, Max demande à être escorté jusqu’à un hélicoptère pour être emmené jusqu’à la base où ce mystérieux projet est en cours. Et zou.

Sauf qu’en chemin il tombe sur Wonder Woman !

« Oh ! La dame du pare-brise !
– Il suffit, Max Lord ! Rends-toi ou je te… je te ligote avec mon lasso magique !
– Alors oui mais non. Sécurité ? Tirez sur cette dame qui se sent obligée de porter une tenue bizarre pour rendre la justice, mais toujours pas de masque. »

Wonder Woman parvient presque à attraper Max, mais comme ses pouvoirs commencent à merder et les balles à lui faire mal, elle est obligée de battre en retraite. Plus encore quand se pointe Barbara, qui est désormais plus forte qu’elle, et qui se range aux côtés de Max pour s’assurer que tous les vœux ne soient pas annulés !

Max et Barbara peuvent donc fuir en hélicoptère, à bord duquel Max explique son plan à sa nouvelle amie.

« Je vais exaucer des milliards de vœux, et à chaque fois, je vais pouvoir me soigner en faisant payer le prix à chaque personne faisant un souhait ! Me régénérer, organe par organe !
– Et pourquoi pas tous d’un coup ?
– Euh… parce que… nan mais l’efficacité, c’est pas mon truc. Et toi ma jeune amie, ne souhaites-tu rien ?
– C’est-à-dire que j’ai déjà eu un vœu avec la pierre.
– Non mais en fait comme je suis la pierre, je peux exaucer plusieurs vœux si j’en ai envie, et sans prix, je suis d’humeur généreuse. »

Qu… QUOI ?

Mais attendez ! Dans ce cas TOUT son plan ne sert à RIEN depuis le début puisqu’il pouvait exaucer en boucle des vœux à la même personne s’il en avait envie ! Et donc, avec une personne consentante, obtenir des vœux illimités sans faire payer de prix à son pote ! TOUT LE FILM NE SERT DONC À RIEN !

C’est fabuleux de dire à la fin du film « Au fait, nouvelle règle : tout ce qui motivait mon personnage jusqu’ici, j’en n’avais pas besoin ». Formidable.

Mais je sens que vous avez envie de savoir ce que Barbara souhaite. Et la réponse est simple :

« Je souhaite être un superprédateur, un apex prédateur. »

Ah ben c’est précis, ça, tiens.

Avec un souhait comme ça, tu as plus de chances de finir comme orque à l’aqualand du coin ou comme requin mangé par des Japonais que comme combattante d’élite. C’est pas possible. Et elle est scientifique vous dites ? Formidable.

Rappelons que le goéland est un super prédateur. Wonder Woman contre la femme-goéland, ça promet de faire un tabac dans tous les cinémas bretons.

Avant que l’on ne puisse voir le résultat dudit vœu, une subtile transition nous amène au moment où Max Lord débarque sur la base secrète américaine, et où il ordonne via sa super autorité l’activation du projet permettant de toucher le monde entier avec des particules reliées à cette base, et diffuser un message télévisé en même temps. Son message étant « Coucou les amis ! Je suis Max Lord, et j’exauce les vœux, alors faites des voeuuuuux ! »

Je vous laisse deviner les voeux que font les gens :

  • Je veux plus d’armes (ÇA ALORS)
  • Je veux que Machine meure
  • Je veux foutre les étrangers dehors (mais des étrangers blancs, genre les Irlandais, sinon ce serait raciste)
  • Je veux encore plus d’armes

Si, à un moment, on aperçoit une serveuse dire « Je souhaite être célèbre » et aussitôt, tout le monde glapit en la voyant. Mais sinon, tous les vœux ressemblent à une fin de soirée arrosée dans un groupuscule d’extrême-droite. Alors que bon. Vous savez aussi bien que moi ce qu’il se passerait si vous autorisiez le monde entier à faire des vœux. Rien qu’à l’échelle d’une classe de lycéens, en l’espace de vingt secondes, vous avez :

  • Deux élèves rigolant bêtement en faisant de l’escrime avec des teubs de soixante centimètres
  • Un geek en train de s’accoupler avec son personnage d’animé préféré
  • Un furry, peu avant qu’un élève responsable ne souhaite sa mort par le feu
  • Des roploplos en pagaille
  • Du pognon
  • Du chichon

Et ça, c’est pour une seule classe de lycéens. Alors imaginez à l’échelle de la planète. Non parce que par exemple, si vous autorisiez chaque dessinateur de DeviantArt à voir l’un de ses vœux exaucé, je ne vous cache pas qu’on souhaiterait probablement notre propre mort pour échapper à ce monde.

Mais non, dans le film, même le dernier des pinpins au fin fond du désert souhaite qu’une brique tombe sur la gueule de tel voisin ou plus d’armes pour son peuple. Génial. Faites le test autour de vous (le scénariste l’a oublié) : demandez ce que les gens souhaiteraient s’ils avaient un seul et unique voeu. Bon, eh bien vous avez plus de chance qu’ils vous répondent « Gagner 100 millions » ou « Des vœux illimités » que « De nouveaux chars pour l’armée française ». Ou alors vous avez des amis qui ont passé trop de temps sur War Thunder.

En tout cas, vœu après vœu, qu’il exauce joyeusement, Max Lord se refait une santé : à chaque fois qu’il permet à un habitant de la Terre d’avoir ce qu’il désire, en échange il lui prend un peu de sa santé, et paf, en un instant, il est retapé.

Tout est-il perdu ?

Non ! Car comme dans tous les films de super-héros, le moment où le méchant a presque gagné est obligatoire. C’est donc à cet instant que nous retournons voir ce que fait Wonder Woman, qui a réussi à sortir de la Maison Blanche avec Steve. Elle est un peu amochée, aussi Steve décide qu’il faut parler.

« Diana, regarde-toi, tu n’encaisses même plus les balles !
– Oui ben ça va, j’peux pas tout faire, tu connais le concept de charge mentale ?
– C’est quoi ?
– Je l’ai lu dans une bédé d’Emma Clit.
– Tu lis du Emma Clit ? Oh bon sang ! Diana, tu es VRAIMENT en sale état ! Écoute-moi bien : tu dois renoncer à ton vœu. Tu dois me laisser repartir ! Comme ça, le vœu annulé, tu récupéreras tes pouvoirs et tu pourras sauver la Terre !
– Mais Steve, je t’aime !
– Diana, dans l’immédiat, je suis un esprit coincé dans le corps d’un autre type. C’est plus proche de L’Exorciste que de Coup de foudre à Notting Hill. Veux-tu que je fasse un 180 degrés avec mon cou tout en tenant des propos un peu légers sur ta mère pour te convaincre ?
– Non, ça ira. Okay : je renonce à mon vœuuuu ! »

Et Diana de tourner le dos à Steve, qui lui dit qu’il l’aimera toujours, c’est beau, peu avant de retourner au Paradis car dans sa vie, il a été juste : il n’a tué que des Allemands. Et les Allemands, c’est comme les Anglais : ça ne compte pas.

Diana sent aussitôt ses pouvoirs revenir, ses blessures disparaissent, elle retrouve sa force et sa vitesse et soudain… elle s’envole au-dessus de Washington. Parce que non, elle n’avait pas ce pouvoir auparavant, mais là elle s’est dite « Et si je volais ? » et pouf, elle vole.

Ce film est très confus : qui exauce des vœux déjà ?

Mais nous n’aurons aucune explication : ce pouvoir sort probablement du même endroit que celui où Diana avait sorti son pouvoir de rendre des trucs invisibles au début du film. Vous le sentez, ce petit fumet ? Voilà.

Diana vole jusqu’à chez elle, récupère sa grosse armure d’or ailée ayant appartenu à Jeannine, l’amazone légendaire (on ne l’avait pas vu venir), et ainsi équipée, file jusqu’à la base secrète où se cache Max Lord, dont elle connait la localisation parce que… parce que… parce que, voilà.

La bougresse arrive en volant, passe les défenses, castagne les gardes , mais soudain, voici que quelque chose lui tombe dessus :

« MIAAOUUUUU !
– Mais ? Qu’est-ce que…
– C’est miiiaaaaa ! Barbarrrrra ! »

Et en effet, suite à son précédent vœu de devenir un super prédateur, Barbara est désormais mi-femme mi-félin.

« Nom d’une pipe Barbara ! Qu’est-ce qu’il t’est arrivée ? Tu es tellement dégueulasse qu’on dirait un personnage de Cats, et ce n’est pas peu dire !
– J’ai souhaité devenir encore plus puissante, et je suis désormais le prédateur ultime !
– Mi-femme mi-Miaouss ? C’est quoi tes pouvoirs ? Tu peux gerber des poils et chier à côté de ta litière sans ciller ?
– Tu ne comprends pas l’allégorie ? Tu es une femme à l’armure d’oiseau, et je suis un chat. Le prédateur… la proie…
– Nan écoute, vraiment, ça me fait mal de te voir comme ça. Alors la pâtée, je vais te la mettre dans la gueule, et tu vas voir qui va dormir 16 heures aujourd’hui. »

« Oui, la guerre ! Miaouss ! »

Et les deux de s’affronter. Je vous passe la longue et inutile séquence de baston, mais sachez qu’elle se termine lorsque tombée dans un bassin bordant la base, les deux femmes se tapent dessus, et que finalement, Wonder Woman triomphe de Moyennement Wonder Miaouss en faisant tomber dans le bassin un câble coupé de ligne à haute tension, ce qui est suffisamment fort pour calmer le gros chat.

Quoi ? Comment ça « Wonder Woman est aussi dans le bassin, pourquoi elle ne se prend pas quelques millions de volts dans les gencives ? » ?

Mais enfin, la réponse est très simple : son armure est en scriptonium. Ou bien Wonder Woman a-t-elle un nouveau pouvoir d’immunité à l’électricité, mais dans ce cas, il eut été intéressant de l’évoquer dans le film. À moins qu’il n’ait été rangé dans la même cachette que « Rendre des trucs invisible » et « Voler ». J’imagine qu’on me dira « C’est dans les Comics », mais on n’est pas supposé regarder un film avec le livre sur les genoux pour comprendre ce que la réalisation a oublié.

Débarrassée du gros chat relou, Wonder Woman se fraie un chemin jusqu’au cœur de la base secrète, où elle retrouve Max Lord devenu surpuissant à force de piquer un truc à chaque vœu exaucé : un peu de la force d’untel, de la vie de telle autre, etc.

Wonder Woman ne peut le vaincre.

Aussi, elle utilise le plus grand pouvoir de tous les héros : la mièvrerie. Et si Max Lord peut s’adresser au monde entier, alors elle aussi. Utilisant son super lasso sur la machine à particules, elle se connecte avec les esprits du monde entier et leur dit :

« Les copinous, c’est bien de souhaiter des trucs, mais c’est parce que vous avez peur de la vie. La vie, elle est belle sans vos vœux. Alors renoncez à vos vœux, pour une planète belle et jolie ! »

Je ne blague pas : c’est vraiment son discours.

Et devinez quoi : peu à peu, les gens renoncent à leurs vœux.

C’est connu : Maurice qui venait de souhaiter ne plus avoir le cancer se dit « Nan mais c’est bon, j’vais le reprendre, la dame l’a demandé gentiment », et Moussa qui venait de souhaiter avoir de quoi mettre sa famille à l’abri du besoin hoche la tête en se disant « C’est vrai que la vie était belle sans mon souhait, à crever dans un bidonville ». Et puis bon, dans un univers où Nicolas Sarkozy existe, peut-on l’imaginer renonçant à une once de pouvoir ? Voilà.

Je vous rappelle que selon le film, les Mayas n’avaient pas réussi à renoncer à leurs vœux, par contre, là, la Terre entière le fait sans problème. Y compris les gens inconscients, visiblement, puisque Barbara est dans le coma depuis qu’elle a mangé deux millions de volts dans la truffe, mais elle doit renoncer à son vœu quand même, faut croire.

Je suis… impatient d’en avoir fini avec cette bouse, disons-le.

Pendant que les incohérences s’enchaînent plus vite que les vœux renoncés ou les contradictions de notre gouvernement, il reste que le monde est au bord du chaos. En effet, à avoir souhaité trop d’armes nucléaires, tout le monde a paniqué et tiré les siennes. Et les sirènes hurlent dans les rues, forçant Max Lord lui-même à comprendre que le feu nucléaire va transformer son idiot de fils en saucisse s’il ne fait rien. Aussi, en dernier, Max Lord renonce à son propre vœu, pendant que les patrons des grandes puissances en font autant, et que leurs armes nées de leurs vœux disparaissent.

Ah oui et leurs autres missiles nucléaires ? Ceux qui n’étaient pas nés de je ne sais quel souhait et qui sont en l’air ? Genre ceux que l’on voit être tirés d’un sous-marin, qui lui n’est pas apparu par enchantement ?

Nan mais c’est bon : ils disparaissent aussi.

La magie du script est plus fort que celle des vœux.

La crise passée, les gens rentrent chez eux, et Max Lord, redevenu un simple humain lambda, retrouve son fils et lui avoue tout : holala, fiston, je suis désolé de tout ça, papa n’est pas le winner qu’il prétendait être, c’est juste un loser, ça te va quand même ? Et évidemment, l’enfant lui fait une leçon de morale sur le fait que l’amour n’est pas proportionnel à la réussite et Diego passe moi mon fusil de chasse, je vais abattre un marmot par la fenêtre, il paiera pour les autres.

Vous pensez qu’on ne peut pas faire plus cucu la praline ? Hohoho. Âmes innocentes.

Car la scène suivante se déroule quelques mois plus tard, dans un monde où tout est rentré dans l’ordre et… à Noël ! Mais si, vous savez, un Noël américain ! Avec un marché de Noël immonde où ça brille dans tous les sens et où tout est kitsch, mais sous une splendide couche de neige avec des gens souriants vêtus de toutes les couleurs qui vont et viennent ? Voilàààà.

C’est donc dans ce décor digne d’Un Prince pour Noël que l’on retrouve Wonder Woman, qui s’émerveille de la beauté de ce monde (elle le fait moins dans les favelas de Rio), avant d’apercevoir quelqu’un qui en fait autant : le type qui avait été possédé par l’esprit de Steve ! L’inconnu en question et elle échangent quelques mots.

« Vous ne trouvez pas que Noël est merveilleux Mademoiselle ?
– Si. Quelle beauté.
– Oui… quel bonheur.
– Oui…
– …
– …
– …
– IL Y A QUELQUES MOIS JE VOUS AI VIOLÉ EN REMPLAÇANT VOTRE ESPRIT PAR CELUI DE MON PETIT AMI MORT IL Y A 70 ANS.
– Hein ?!
– Hein ? Bon c’est pas tout ça mais j’y vais, moi. »

Diana s’en va, s’envole un peu plus loin et… FIN.

« Dire que je pouvais voler depuis le début mais que personne ne me l’avait dit, c’est ballot comme oubli. »

Vous prendrez bien une séquence post-générique ?

Car plus tard, et ailleurs, nous voici sur un quelconque marché aux Etats-Unis où soudain, un poteau menace de tomber sur une poussette. Mais une mystérieuse femme brune arrête le poteau d’une main, sous le regard incrédule de la maman de l’enfant sauvé. La mystérieuse amazone, car c’en est une, se retourne et s’exclame :

« Mgnngmmgngnngnmgmgngngngn.
– Pardon ? Je… écoutez Madame, je voulais vous remercier d’avoir sauvé mon enfant, mais là, j’ai pas compris.
– Mgngngngn Jeannine mmggngngngn mystérieuse amazone mgngngngngngn armure d’or.
– Écoutez, je ne pige pas un mot de ce que vous dites. Avec tout le botox que vous avez dans la gueule, on dirait que bouger les lèvres est un enfer pour vous. Vous voulez un cric ?
– Mgngngngngngngn. »

Et sur ce dernier propos plein de philosophie, Jeannine, la mystérieuse amazone supposée disparue après s’être sacrifiée pour son peuple des siècles auparavant, s’en va. Et c’est un clin d’œil, puisqu’elle est jouée à 30% par Lynda Carter, l’actrice original de Wonder Woman, et à 70% par du botox.

Et cette fois-ci, FIN pour de bon. Ouf.


« Et vous patron, qu’auriez-vous souhaité si vous aviez un souhait, et un seul ?
– J’aurais souhaité voir Wonder Woman 1984. »

Diego me parait particulièrement perturbé par ce souhait, et en cherche la logique.

« Mais pourquoi ? Ne venez vous pas d’expliquer longuement que c’était mauvais ? »

Je prends une longue lampée de brandy avant de fermer les yeux.

« Certes, mais ainsi, j’aurais pu renoncer à mon vœu, et par conséquent, dé-voir le film. »

Et après tout cela, difficile d’avoir un plus grand souhait.

91 réponses à “Wander Woman 1984

  1. Je profite de ce premier commentaire pour maudire une fois de plus WordPress et son interface changeante, qui m’empêche de mettre des petits mots glissés sous les images. Vilain WordPress, culture en danger !

    • Je crois qu’il faut :
      1/ sélectionner le bloc
      2/ l’afficher en HTML
      3/ ajouter les propriétés requises à la main
      4/ invoquer Cthulhu pour que les modifications survivent au basculement vers l’affichage graphique.
      5/ profiter que le cercle d’invocation soit ouvert pour maudire tous les développeurs.
      Rituel à effectuer un soir de pleine lune pour maximiser les effets.

      • Oui, c’est à peu près ça. Dans la balise « img », il faut ajouter l’attribut « title », puis le texte souhaité.
        Par ex :

      • Bien entendu, comme j’ai mis du html dans un commentaire, WordPress l’a éliminé … Il est bien fait quand même. Donc je reprends mon exemple, mais je remplace les «  » par « [] » :
        [img src= »monimage.jpg » title= »Mon texte qui apparaitra sur l’image »]

    • Ça me rassure, ça n’est qu’un problème technique (comme mettre à disposition des français masques ou vaccins), et pas un manque de volonté !

    • Ah je me disais bien que c’était bizarre. J’ai même redémarrer mon navigateur. Ces petits commentaires sont la petite cerise sur le gâteau que je savoure avant de lire le texte intégral. Et que je prends plaisir à relire, une fois dans la lecture.

  2. C’est la première fois que l’OC passe complètement à côté d’un film. Il s’agit d’un mélange entre fable morale et film expérimental, qui aborde une question fondamentale : « comment être heureux face à l’infinité de nos désirs ? ». L’intrigue prend la forme d’une démonstration par l’absurde de l’incohérence du monde si nos vœux les plus étaient réalisables. Il est même profondément déraisonnable de souhaiter devenir un super-héros, ou, ici, une super-héroine. Le film offre ainsi une conclusion profondément stoïcienne. Une sorte de conte philosophique à la Zadig et Voltaire, si vous préférez.

    • J’ai eu un doute sur toute la durée de votre commentaire … Mais la conclusion m’a achevé, je vous félicite pour votre maitrise de l’ironie !

  3. Bonjour,
    Je crois avoir repéré une erreur : » qui n’en demandait pas temps » => »pas tant »
    Un super spoiler, comme d’habitude.

      • Cela doit être parce que c’est effectivement l’orthographe correct de « Au temps pour moi ». Cela provient d’une instruction militaire « au temps » qui signifie de se remettre en position pour refaire le dernier mouvement.

  4. Magistral.
    Rien que le décryptage de la pseudo-laideur à Hollywood est extrêmement bienvenu.

    Le bourrage de crâne woke, insatiable incitation à la haine au prétexte de défendre des victimes, est ici gentiment dénoncé : prions avec Diego pour que la puissance de feu hollywoodienne à son service épargne quelques esprits.

  5. « – Mi-femme mi-Miaouss ? C’est quoi tes pouvoirs ? Tu peux gerber des poils et chier à côté de ta litière sans ciller ? »
    J’ai pleuré de rire :-)

  6. Cela crée l’incohérence avec l’univers DC (bien qu’il soit foutu oui) de l’incapacité de Diana à voler dans les films suivants (BVS et Justice League), sans parler de son statut de super héroïne inconnue, alors qu’elle a vraisemblablement participé aux 2 guerres mondiales et rendu la justice de ci de là pendant 70 ans…
    Et le fait que le monde a failli s’autodétruire en moins de 2 jours, mais là aussi, tout le monde a oublié!
    Au plaisir de vous relire Mister OC!

  7. Je finis par me demander si le principe de la sage Wonder Woman, ce n’est pas de faire un scénario de plus en plus incohérent pour voir jusqu’où suivront les spectateurs. Une espèce d’expérience sociale en quelque sorte. Je ne vois que ça, c’est impossible d’écrire de telles bouses autrement.

  8. Merci pour ce spoil, ça ne donne pas du tout envie de voir ce film mais en même temps c’est si imagé qu’on l’impression de s’être brûlé les rétines avec vous ! J’adore vos références comme d’habitude. Hilarantes. Ébahie devant le costume Cats, mais pourquoi ??

    Juste par rapport au plan de max lord… Bon effectivement si les gens pouvaient en faire plusieurs c’est bidon, mais sinon il n’est pas si déconnant. Dans un autre film iconique avec des histoires de vœux, Jafar faisait de même : souhaitant d’abord devenir un grand sorcier (=divinité) puis le génie (=la pierre) avec à chaque fois son lot d’ennui, vu que c’est le concept même de vœux (rendant bien évidemment tous les « je veux des voeux gratuits, je veux des voeux illimités.. » Impossibles).
    Mais en tt cas, merci de nous égayer en ces temps difficiles.

  9. Bonjour, je viens faire la morale deux minutes, désolé d’avance…
    Bon alors pour commencer, merci pour l’article, pliant comme d’habitude, je n’étais pas prêt pour Miaouss.
    Par contre, j’aimerais juste dire un truc au maître des lieux sur une blague redondante en particulier : (je sais que c’est du second degré, etc, que vous ne le pensez pas sérieusement, etc, etc…) les blagues sur « il faut brûler ces dégénérés de furries »… c’est plombant pour les concernés. Oui j’en fais partie (gasp! je souille ces saints lieux de ma présence!), et autant la blague en soi est assez drôle (surtout dans le contexte de l’autodérision, parce que bon, j’admets qu’il y a des trucs… déconcertants), autant lire à répétition des vannes comme quoi on est des abominations, qu’il faut nous exterminer, etc… c’est un peu dérangeant 😅. Même si c’est du second degré (encore que, pas toujours hélas…). Tout ça pour dire que je comprends l’envie de faire ces blagues, mais que celles-ci sont vraiment blessantes à la longue. (je rappelle au passage que d’une part ce que les gens pensent savoir du furdom se résument souvent à des clichés extrapolés à partir du comportement d’une minorité bruyante)
    Voilà, c’était le post du furry moralisateur, rangez ces lance-flammes je retourne en mon antre ^^

      • Ah si, j’ai trouvé la phrase : « Un furry, peu avant qu’un élève responsable ne souhaite sa mort par le feu ». Je ne connaissais pas, et je suis passée à côté.
        Après, tout le monde en prend joyeusement pour son grade ici, et en tant que grande joueuse de jeux de plateau l’article dédié est un de ceux qui me font le plus rire.

        Enjeux de société

      • moi non plus je ne connaissais pas ! ( rien de nouveau sous le soleil ) et ces références à des personnages animaux fictifs me dérangent . ces poils synthétiques aussi ( on dirait de vieilles carpettes mitées et , en plus , ça doit tenir horriblement chaud )
        nous avons tous une bête en nous
        un mouton , un pigeon , un loup
        point n’est besoin de faire carnaval :
        il suffit d’être soi-même .
        quitte à forcer la dose .
        ( la brutale et brève crise de colère de Henry Jekyl dans Penny Dreadful illustre mon propos : elle surgit , il n’est pas déguisé , ses propres dents lui suffisent , il fait peur . )

    • Cher O’gallow, sans vouloir briser vos espoirs, je pense que votre « protestation », aussi courtoise soit elle, restera lettre morte. L’odieux connard est un libre penseur, et surtout un libre diseur. Ses mots, il les met où il veut, et c’est souvent dans la g*****. Comme d’autres l’ont dit avant, les Furries ne sont pas les seuls à s’en prendre plein la truffe. Y compris d’ailleurs, des catégories dans laquelle l’OC appartient lui même.
      Je vois parfaitement que vous avez bien compris qu’il s’agissait d’humour. Vous semblez juste frustrés car votre communauté est victime de préjugés, d’où une exaspération bien légitime de votre part. Et je compatis. Je ne suis pas furry pour un sous, mais je respecte, chacun ses goûts, ses rêves.
      Je le redis, je pense que votre demande, quoique compréhensible, ne sera point entendu par le maître des lieux. Cependant, vous avez une autre opportunité : nous dire ce qu’il en est, tuer ces clichés que vous dénoncez, nous expliquer votre passion. Et si une partie du lectorat présent ici même vous répondra en second degré, ne vous en offusquez point. Je suis sûr qu’une partie en apprendra davantage et ne vous en respectera que mieux.

      • Cher Kwiskas,
        merci à vous pour avoir pris le temps de rédiger cette réponse.
        En effet, il n’est pas très pertinent de demander à l’OC, dont la marque de fabrique est en effet de s’en prendre à l’ensemble de l’humanité (voire au-delà) de manière assez équitable, de favoriser une communauté ou une autre. Mon message plus haut a été rédigé dans un contexte peu propice à la tolérance -comprendre, après un dialogue proprement fascinant sur le sujet avec une personne qui, elle, n’utilisait pas vraiment le second degré en demandant notre élimination 😅- Pardonnez ma sensibilité sur ce point, j’ai encore du mal à m’habituer à ce genre de comportements sur le net (ou ailleurs).
        Au-delà de ça, merci pour votre proposition, mais je ne suis pas certain de la pertinence d’un exposé sur ce sujet en ces lieux… Bien que ce soit assez tentant. Si je décide d’en parler, je prendrai un peu de temps pour le faire, histoire d’éviter les bévues et de faire quelque chose de complet. Je mettrai peut-être ca en réponse ici.
        Au-delà de ça, merci pour votre ouverture d’esprit, c’est assez rafraîchissant sur internet.

      • O’gallow, les explications m’intéresseraient, pourquoi pas :) pour le moment je reste surtout étonnée par ce mouvement que je ne connaissais pas et que je n’aurais pas imaginé. Qu’y trouvez vous ? Un état d’esprit particulier ? Des co-passionnés sympas ? Une occasion de faire la fête ? Une forme de spiritualité ? Ce sont des vraies questions, cela m’intrigue beaucoup.

      • Je vais essayer de résumer le concept : un furry est une personne revendiquant une appartenance au fandom furry. Le point commun entre les membres de ce fandom est l’intérêt pour les animaux anthropomorphiques, par exemple les hommes-chat dans d&d ou les loups garous (le terme « fur » signifie fourrure, mais ça s’étend aussi aux hommes-dragons ou que sais-je encore).
        C’est une communauté pour le moins hétéroclite, mais des éléments assez fréquents sont la création d’un « fursona » (une sorte de version animal anthropomorphique de la personne, un peu comme un personnage de rpg… l’exemple n’est pas anodin, les mécaniques mentales sont parfois semblables et les furries et les jdr vont souvent de pair), et, pour les plus fortunés, d’une « fursuit » (un costume dudit fursona. C’est affreusement cher, et ça a l’air inconfortable à en mourir, mais chacun ses trucs). Et parfois (hem covid, mais même au-delà de ça ce sont des évènements assez notables) on assiste à des « furcon » (des conventions furry) où les gens se rassemblent pour parler du fandom, de leurs intérêts, échanger, etc…
        Ce que trouvent les furries à cette communauté… varie enormément selon les gens. Personnellement c’est l’aspect artistique, fantasy, créatif etde pouvoir rencontrer des gens intéressants et dialoguer, etc… Après, de la spiritualité? Je ne saurais pas dire, mais ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait des groupes de prière ou autre, il y a vraiment de tout dans le furdom (la diversité extrême, en personnalités , , bords politiques, intérêts… est en soi un attrait).
        Bon, maintenant, la raison pourquoi le fandom est souvent mal vu, et souvent discriminé (ça va des insultes à base de zoophilie ou d’abomination aux blagues sur l’extermination… aux tentatives de meurtre, genre attentat au gaz chloré à une furcon) : grosso modo (de mon point de vue), c’est en partie dû à l’ignorance des gens qui ont vu des trucs genre deviantart (la légende prétend que les artistes dessinant sonic là-dessus se sont inspiré des mythes lovecraftien, à moins que Lovecraft ne se soit inspiré d’eux, ce n’est pas clair) où certains furries vont poster leurs oeuvres, parfois pornographiques. C’est le domaine du yiff (la rule 34 appliquée au furdom) : tous les furries n’accrochent pas. En soi, ça peut être (le plus souvent) des contenus « standard » mais avec des anthros à la place des humains (d’où une partie des accusations de zoophilie) , et d’autres fois… des fetiches bizarres (pas forcément néfastes, mais assez… déconcertants pour les personnes que ça n’intéresse pas.). Et malheureusement, comme dans toute communauté, il y a des tarés (Genre des vrais zoophiles, pour le coup. Je tiens à préciser que ce genre d’individu et en genéral vite ostracisé dans le furdom, je n’en connais aucun personnellement mais ils sont vraiment détestés, en partie à cause de l’image qu’ils donnent de nous et en partie parce que… bah zoophilie quoi.) Donc c’est un mélange assez classique d’incompréhension transformée en haine et de généralisation des extrêmes, avec une touche de « tout le monde chie dessus donc si ça doit être normal et eux doivent le mériter » (désolé si je sonne acerbe, c’est parti en tirade alors que je voulais rester objectif… m’enfin à mes yeux ça résume assez bien la chose).
        Je ne pense pas avoir vraiment fait le tour du sujet, mais c’est tout ce que j’ai en tête pour l’instant… et je m’étais promis d’éviter les pavés, c’est un échec. J’espère que ça répond à votre curiosité @Kwiskas et @Marie-Eve , n’hésitez pas si vous avez d’autres questions,

      • O’gallow, merci pour cette longue réponse. En fait, si j’ai bien compris, le fursona est une sorte d’avatar animal que les Furrys s’inventent ? Cette idée de s’attribuer (ou se voir attribuer) un nom d’animal auquel on ressemble(rait) me fait penser aux totems scouts comme dans la BD « la patrouille des castors », mais en beaucoup plus développé puisqu’au lieu de juste donner un nom d’espèce on élabore un personnage entier.
        A titre personnel, cela ne m’intéresserait vraiment pas : je suis déjà un animal et le phénotype de mon espèce Homo sapiens avec son pouce opposable et son aptitude à faire cuire des pizzas me convient parfaitement :)
        Je comprend toutefois ce que le côté créatif a de plaisant, ainsi que l’avantage de rencontrer des amis avec qui partager son imagination. Ça se rapproche effectivement du jeu de rôle, ou du jeu de plateau de type « Mice & mystics » (dans lequel ça me plaît bien d’incarner une souris anthropomorphe… le temps d’une partie).

        PS : Par « spiritualité » je n’entendais pas « religion/prière », plutôt « état d’esprit », désolée de m’être mal exprimée.

      • Merci pour vos explications O’Gallow, j’ai appris quelques trucs. Et hélas, j’ai l’impression que vous aviez assez raison sur les réactions en général, vu plusieurs commentaires, et votre hésitation à en parler.
        Hélas, j’ai l’impression que dans notre monde, il est socialement plus acceptable de regarder 22 millionnaires jouer à la baballe, tout en hurlant et en buvant de la mauvaise bière, que de rêver et d’imaginer.
        Encore merci et bon courage à vous !

      • Kwiskas : C’est pas bien malins non plus de sortir des clichés du genre « on est mieux que ce troupeau de gros beaufs qui regardent du foot en rotant leur kro » en reprochant justement les clichés collés à tort ou à raisons à certaines sous-cultures. Surtout qu’une parti de ces clichés beaufs s’appliquent justement aux furries où l’alcool et se faire passer pour des gros baiseurs est très répandu, n’en déplaisent aux geeks qui veulent faire passer leurs hobbies pour des occupations au dessus des loisirs des « masses populaires ».
        Quant à O’Gallow, s’il ne se sentait pas à l’aise pour parler du furry, personne ne l’obligeait à le faire surtout pour sur réagir à une vulgaire blague et donner des explications cuculs et à côté de la réalité.

      • je vous trouve pas particulièrement attardé, Par contre comme pisse-froid, ca se pose là.
        En version honnête et française votre pseudo devrait donc être « renard à la miction de température insuffisante » . De rien.

      • R.F > Quel rapport entre le furry et la culture geek ? A moins de prendre « geek » comme « passionné », mais à ce moment là on peut aussi être geek du foot.
        Dans le milieu informatique / scientifique / école d’ingé, j’ai entendu parler de jeux de rôles, de robotique, de faluchards, de livres, séries ou films, de science-fiction, de fantastique, d’héroïc-fantasy, de jeux vidéos, de systèmes d’exploitation, de langages pour coder, de logiciels libres, même de certains jeux de société… jamais de deviant-art ou de furry que j’imagine plutôt rattachés aux milieux artistiques.
        Et pourquoi pourrir ceux qui s’intéressent à d’autres choses ? On peut pas juste s’en foutre et laisser les gens tranquilles (ou charrier un peu pour le plaisir de troller, mais sans se prendre trop au sérieux) ?
        Je ne suis clairement pas la cible, ni pour le foot, ni pour le furry, mais ça ne m’enlève rien et tant mieux pour ceux à qui ça apporte des moments sympas. Je suis contente d’avoir découvert l’existence de cette invention, et d’avoir eu des explications. Je ne crois pas que j’arriverai à comprendre le pourquoi du comment ça peut intéresser tant de gens (comme pour le foot), mais le côté créatif est rigolo.

      • Jesus II le retour : De rien, merci d’être passé, à la revoyure !

        Meve : Je crois que vous manquez de référence sur ce qu’est un geek.
        Milieux artistiques ? C’est loin de représenter l’ensemble du furry.
        Contrairement à ce que les explications de O’Gallow laissent entendre, la plupart n’y sont pas pour l’art, mais pour le porn. Il suffit de voir certains site furries (pas deviant art qui est un site généraliste où les furries ne sont qu’une minorité, mais plutôt furaffinity ou e621.net). Ou encore dire que les zoophiles y sont ostracisés alors que plusieurs membres populaires de ce fandom le sont, et que certaines room parties de leur grande conventions européennes « l’Eurofurence » proposaient ce genre « d’activité » sous le manteau car cette pratique était encore légale en Allemagne il y a quelques années. Et je peux vous garantir avoir entendu certains français se vanter d’y être aller pour en profiter. Dans les faits, ces personnes sont largement tolérées tant qu’elles gardent une certaines discrétion ou si elles ont une bonne cote de popularité…
        Quant à pourrir ceux qui s’intéressent à autre chose, et bien O’gallow est venu en faire des tonnes pour une simple blague, et connaissant le milieu depuis plusieurs années, je réagis à ses explications adoucies aux angles bien rabotés. C’est un peu comme le parc disneyland, on peut présenter ça avec un dépliant publicitaire qui montre les côtés mignons avec des paillettes, mais on peut aussi voir l’envers du décors. C’est vrai pour pas mal de chose, mais O’gallow a insisté pour parler de furry.

      • RF : Qu’est-ce que c’est donc, pour vous, un geek ? Qu’est-ce qui vous fait établir des liens entre geek et furry ? Je serais bien étonnée d’être complètement passée à côté de quelque chose d’aussi marquant, alors j’ai l’impression d’avoir baigné dans la culture geek toute ma vie étudiante et d’en être encore très proche aujourd’hui.
        Pour ce que vous dites sur le furry, cela m’étonne énormément que des gens puissent afficher leur zoophilie sur le web à l’heure où chacun peut signaler les contenus illicites. Après, vous avez l’air de parler d’expérience, et comme je n’ai vraiment aucune envie de creuser la question je m’incline bien volontiers. Reste que cela ne concerne pas tout le monde, comme dans tout groupe, et je suis toute disposée à croire qu’ O’gallow y trouve simplement un aspect créatif qui lui plaît et des amis sur la même longueur d’onde. Tant mieux pour lui :)

    • « (je rappelle au passage que d’une part ce que les gens pensent savoir du furdom se résument souvent à des clichés extrapolés à partir du comportement d’une minorité bruyante) »

      Bof, pas tant que ça, les « soirées frotte poils » et les trucs chelous lors des « furmeets » (l’existence du terme confirmant nombres de clichés) sont loin d’être des extrapolations venant d’une minorité bruyante.

  10. Juste deux perles parmi de quoi faire un immense sautoir :

    « deux enfants dont un appeau à gifles »

    « Et, effroi ! Elle lit à l’intérieur un message diabolique :

    Ceci a été créé par un.e vilain.e d.ieu.éesse pour embabouiner la.e.s mortel.le.s

    « Oh non !
    – Que se passe-t-il Diana ? Tu lis cette langue barbare ?
    – Oui, cela s’appelle du Regardezmoijesuismilitant. Une langue très appréciée des esprits trompeurs qui sous couvert de vouloir le bien d’autrui, se font en fait plaisir ! »

  11. J’ai trouvé de ce film long, moche et grotesque… … … Un film DC comme un autre en fait.

    • Sans parler du scénario cousu de film blanc et de ses personnages particulièrement subtils qu’on ne voit pas arriver à des lieues !

  12. Cher Odieux,

    Ce spoiler semble… différent. Beaucoup plus énervé que les précédents ! J’espère que tout va bien ?

    Sinon, pour la scène de l’avion qui vole au milieu des feux d’artifices, je n’ai qu’une seule explication : un repompage éhonté de la même scène dans Final Fantasy XIII : https://i.ytimg.com/vi/XmTbPp78XAU/maxresdefault.jpg Sauf que dans FF, ça marche.

    Bien à vous !

    • Je sui presque sûr que les feux d’artifices sont virtuels dans cette scène de FFXIII ce qui la rend plus crédible que dans ce film.

  13. Ha époque insouciante et délicieuse où nous regardions Linda Carter tourner sur elle même et se transformer (en se contentant elle aussi de juste lâcher ses cheveux). Merci la 5 et ses dizaines de séries qui étaient déjà défraichies.
    Autrement, … en effet, qu’est ce qu’un furry ? Moi je connais les Super Furry Animals et cela devrait convenir à tout le monde.

    • Hop : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fandom_furry
      Je précise que c’est tout de même quelque chose de très large. Ca va de gens qui apprécient des personnages de type animaux anthropomorphiques, et s’en font des costumes, à des personnes qui s’inventent des identités. En passant par des fétiches qui paraitront étranges pour la plupart des gens (mais c’est intrinsèque à la notion de fétiche après tout). Je précise que je suis loin d’être un expert.

      • « Je précise que je suis loin d’être un expert. » dixit quelqu’un dont le pseudo est « kwiskas ». Moi je trouve ca pas très catholique.

      • J’évoquais mes réticences à aborder le sujet en détail… vous avez l’une des raisons en réponse, merci boarf pour cette splendide démonstration.
        Voilà, c’est ça constamment 😅
        Bon, je vais me mettre un peu en retrait, ce genre de préambule ne mène généralement pas à des dialogues très élevés.

    • Des zoophiles qui ne sont pas encore passés à l’acte parce qu’ils ont encore un peu honte , du coup ils imaginent des animaux anthropomorphes

      • Vous êtes bien niais d’imaginer que les chiens qui ont l’air fatigués dans les conventions de furries ne le sont qu’à cause du voyage.

  14. Quelle abnégation Odieux, de vous farcir ce genre de films pour nous éviter cette épreuve…

    Et sinon j’attends avec impatience la suite intitulée « WW contre la Femme Goéland » !

  15. Le scriptonium, cette invention géniale^^ J’adore ce mot, on peut le faire rentrer au dictionnaire ?

    • En termes de composition chimique, c’est assez proche du scenarium au final. Je pense que Los Angeles possède le plus gros filon de ce précieux minerai, aux propriétés extraordinaires quoique terriblement changeantes. Et un certain Mahyar est le plus gros propriétaire français.

  16. Hate de voir l’article sur Kong vs Godzilla .
    Parce que l’equipe de com’ du film etait a la base sur du sérieux  » ouai vous aurez un film serieux  », mais au vu des retour du film, ils nous font une Chalançonnade  » non mais en faites on a fait le plus grand film second degré de ces 20 dernière année  »

  17. Quoi ? Comment ça « Wonder Woman est aussi dans le bassin, pourquoi elle ne se prend pas quelques millions de volts dans les gencives ? » .
    .
    J’ai lu il y aune éternité un bouquin coécrit par Stephen Long: le talisman.
    Il s’y trouve une situation où les héros, des gamins très Hollywoodiens, se voient coincé dans de l’eau avec un hargneux qui cherche à les éléctrocuter.
    Signe des temps, l’auteur à cru bon de faire penser à son personnage préadolescent : »mais pourquoi ne nous éléctrocute pas directement en visant l’eau? Parce que le courant irait n’importe où.
    .
    Encore jeune mais déjà prometteur, ce gamin.

  18. Ah les vilains en costard cravate qui harcèlent dans la rue ou les transports.
    Ca me fait penser au film Joker où le mec se fait harceler par des employés blancs de JP Morgan en costume trois pièces dans le métro. C’est tellement subtil…
    Moi même quand je croise dans le bus un groupe de cette horde de lunetteux (montures en écailles de tortue à 12000€) en Paul Smith et costard Zegna qui a envahi nos quartiers en mettant les danses hongroises de Brahms à fond et buvant du panaché; j’ai mal à ma France et je me refugie vers les honnêtes travailleurs où le prénom Pierre est inconnu.

    • Hollywood, c’est une bande de millionnaires qui t’expliquent d’être milliardaire, c’est mal, mais surtout, télécharge pas les films et lâche ta thune au cinéma sinon ils seront moins riches.
      Un peu comme si les gars au RSA critiquaient les mecs au SMIG.

  19. Mon cher connard, ce travail est absolument exquis. Je savoure tout particulièrement le brio avec lequel vous cernez le troupeau de lycéen moyen.

  20. Ha, quel film prometteur. En parlant d’incohérence, si je suis bien l’Odieux, y’a l’air d’en avoir une autre bien solide: comment a fait la pierre pour passer des Romains aux Mayas sachant qu’il n’y avait aucun contact des Amériques avec le reste du monde ? C’est le Grand Condor d’Esteban et Zia qui a fait le voyage ?

  21. Pour wonder woman qui résiste à l’électricité, il y a une explication toute simple : c’est la fille de Zeus le roi du tonnerre. C’est pour ça qu’on peut la voir chevaucher des éclairs également.

  22. Et non, le pouvoir d’invisibilité n’existe même pas dans le bouquins, comme pour l’électricité. ! Superbe billet qui m’a fait beaucoup rire, même si je ne vous remercie pas de m’avoir fait apprendre l’existence des furry !

    • Je crois me souvenir qu’elle se déplaçait dans un avion transparent dans la série avec Lynda Carter. C’était peut être un moyen d’y faire un clin d’œil. (très mal amené et avec une subtilité de semi remorque, mais une tentative de clin d’œil quand même)

  23. Cher O.C., ceci est selon moi l’un de vos meilleurs posts.
    Je profite de cette basse flatterie pour vous suggérer un spoil sur cet hilarant film de guerre « La bataille des Ardennes » version 1965.

  24. Ah sinon, l’avatar intermédiaire de Barbara dans le film, entre la gourde du début et la Cosmocat du pauvre à la fin, c’est donc un cosplay de Cruella ?

    Cette originalité chez les réalisateurs, il va falloir que ça cesse…

  25. Heuuu, j’ai besoin d’une explication !!!
    Il fait comment le gars qu’a fait comme voeu d’avoir un café pour y renoncer ?
    C’est pour ça que les Mayas ont disparu ?
    Parce qu’un gars a fait un voeu débile d’avoir un jus de cochon d’Inde bien chaud avec deux sucres siouplé et un trait de lait de lama ?
    La vache, on a eu chaud !
    Ha ben non du coup, notre civilisation va décliner tant que le gars aura pas pissé son café ?
    Os Court ! j’comprends pu rien !

    • Deux doigts pour se remuer la glotte ou demander au voisins un serviable coup de poing dans le bidon. Et ,paf! Le café est rendu; le vœu renoncé. Vous y mettez de la mauvaise volonté quand même.

  26. Mais le gars en a profité, de son café ! En plus de son urine, faut qu’il rende aussi la dopamine… si on garde le plaisir, c’est pas du jeu. Et les morts, tués avec les armes cadeau bonus, faut les faire ressusciter si on veut vraiment renoncer aux « bénéfices » de son vœu ?
    Le jus de cochon d’Inde (plutôt d’Andes ?) avec deux sucres et le trait de lait de lama m’a bien fait rire, merci :)

    • Oui…et les profits générés par les vœux, il faut aussi les rendre…etc.

      En fait la seule façon d’annuler tous les vœux et de permettre au monde de redevenir comme avant la pierre, c’est que le monde redevienne…comme avant, tout seul !

      Zut, si ça se trouve ce film est philosophique et je ne le savais pas…

  27. Excellent spoiler, comme d’habitude!
    Cependant, vous avez oublié de relever une légère incohérence du scénario.
    Comment ce fait-il qu’après plusieurs dizaines de voeux, en 1984, John Lennon ne soit pas revenu à la vie?

  28. Quoi? C’est CA Wonder Woman 1984 ??!
    Vu le titre prometeur, je m’attendais à un scénario… disons plus palpitant. Wonder Woman dans les bas-fonds de Londres en train de lutter contre les assassins envoyés par Emmanuel Goldstein. Au fur et à mesure de l’intrigue, elle aurait découvert qu’il s’agit en fait d’un complot plus vaste, à l’échelle mondiale, fomenté par l’Eurasie et l’Estasie dans le but d’anéantir l’Océanie. J’imaginais alors Wonder Woman affronter seule tanks et avions pour sauver l’Ingsoc de la destruction.
    Et une petite rencontre finale avec Hadès, qui lui aurait fait d’ultimes révélations capables d’ébranler ses certitudes. Face à une Wonder Woman serait décidée à en découdre, Hadès aurait alors révélé que non seulement la victoire est par essence impossible, mais qu’elle n’est pas souhaitable, car ce qui importe est le maintien de l’état de guerre.
    Elle croit être libre, alors qu’en réalité l’esclavage, c’est la liberté. Elle et ses Amazones prétendent défendre la paix, alors que c’est précisément la guerre qui est la paix. Elle croit pouvoir l’emporter grâce à son savoir alors que c’est l’ignorance qui est la force.
    Et évidemment, dans ce film, aucun de ces éléments pittoresques qui font pourtant la richesse de l’univers de Wonder Woman 1984, pas de télécrans, ni de police de la pensée, pas même la scène culte où Wonder Woman distribue des tatanes à Winston dans la salle 101.
    Enorme déception sur toute la ligne !

    • Merci pour l’allusion, je trouvais qu’il manquait un truc sans pouvoir mettre le doigt dessus.

      D’ailleurs l' »érotisation » (très très relative) et la montée en assurance de Barbara dans ce film pourraient ressembler au « dérapage » de Winston et de sa complice : serpent, arbre de la connaissance, pomme, corruption, tout ça…

      Du coup voir à la fin une « femme chat » se faire manger par des rats aurait pu être symbolique, en même temps qu’à voir son petit cachet (pardon…je sors)

  29. « Tout le monde la désire comme le dernier Pim’s à une partie de Donjons & Dragons. »
    Et là, pendant une fraction de seconde, j’ai désiré de tout mon être devenir un gâteau enrobé de chocolat… Quel magicien cet OC !

  30. 2ème vœu pour Barbe-à-Rat alors qu’avant dans sa frénésie de vœux, il demande à un type de faire un vœu mais ça ne marche pas car il en avait déjà fait un la veille …

    et sinon affligeante cette polémique autour du non-viol (car NON il n’y a pas eu viol) commis par Wonder Woman …

  31. alors que je me sens comme une tigresse en cage depuis plus d’un an , je devrais maintenant m’enfermer dans un costume ? pour l’effroyable symétrie des rayures , je vois à peu près . ça se gâte sérieusement quand je pense aux moustaches : elles me font penser à Staline ! mais là ou je craque , c’est :  » que faire de cette queue encombrante ? tout le monde va marcher dessus !  »
    il reste la solution de la petite souris . modeste , discrète et même timide . sauf que j’aime pas le gris ….
    tout ça à cause de ce maudit O Dieu !
    …. et des cailloux qu’il s’amuse à lancer dans la mare .

  32. Dans Wonder Woman, le premier film, de la même réalisatrice et avec la même actrice… Il est bien dit que maman refuse que Diana enfant s’entraine, tout ça pour la cacher aux yeux des dieux.
    Première scène du Wonder Woman 84, même réalisatrice même actrice… Diana enfant dans des jeux « olympiques »
    ça donnait le ton…

    Et puis, juste comme ça… En 1984… Bruce Wayne devait être ado. Dans Justice League, il n’avait jamais entendu parler d’elle. Pour sur, il a fait et annulé son voeux °°

  33. A mon sens, la plus grosse incohérence, c’est pourquoi aucun autre super-héros n’intervient devant le binz provoqué par Max la Demi-Menace-Enfin-Surtout-Pour-Lui-même ? En 1984, il n’y avait que Diana en super-héros.oïne actif.ve ? A chacun de ces films au super-héros unique, c’est comme si les autres partaient en vacance. Pourtant, c’est une menace mondiale, non ? M’enfin, bon, je dois trop réfléchir…

    • Mais non pas trop, merci de mettre le doigt sur un problème qui m’énerve beaucoup aussi, celui du(de la) super héro(ïne) « à éclipse ».

      Ou alors parfois (comme chez des concurrents de cet univers DC que je ne nommerais pas), quand ils sont plusieurs dans la même histoire ce sont les pouvoirs des uns et des autres qui changent selon les besoins du scénario.

      Bon on va dire que comme d’habitude le budget effets spéciaux + têtes d’acteurs connus a crevé le plafond, et qu’il n’y a plus rien pour construire un scénario juste cohérent…

    • Ben la majorité des super-héros sont conçus pour être uniques, c’est les canneries d’univers partagés et de cross-over pour raisons marketing qui produisent à partir de là des incohérneces impossibles à éviter…

  34. Excellent descriptif du film de la part d’OC.

    Bon, j’ai vu le film avant (téléchargement, je sais, c’est pas bien ..) ^^.

    Perso, j’ai aimé. Dans le sens que ce genre de film, je les regarde en mettant ce qui me sert de cerveau en position OFF. Je ne veux pas réfléchir, seulement suivre une histoire abracadabrante qui me fait marrer avec le recul.

    Et par contre, je confirme que tous les films de la « marque » DC sont vraiment très nuls au niveau du script (Man of Steel – Batman contre Superman .. etc).

    Suffit donc de débrancher le cerveau et là on passe un moment sympa. C’est comme la série Stargate, l’histoire en elle-même est complétement incohérente. Mais ce qui compte, c’est la détente sur le moment de visionnage, c’est tout à mon sens.

    • Bonjour monsieur,

      Il me semble que le maitre des lieux avait répondu (de manière brillante) (passage de brosse à reluire) à vos conditions pour voir un film ici https://unodieuxconnard.com/2012/09/25/haaan-mais-cest-quun-film/

      Alors je ne vous cache pas qu’on peut aimer le caca (j’aime bien certain films spoilés ici où l’OC n’a eu besoin que de très peu de mauvaise foi pour montrer que ce sont des étrons), mais c’est un plaisir coupable (quelque chose qu’on cache. Se vanter d’aimer la merde (nommément), par contre, fait rarement grandir la personne qui s’en vante

      • Belle réponse…je me permets juste d’ajouter que les moments aujourd’hui où il « faut » débrancher son cerveau ont l’air de plus en plus nombreux et durables même hors fiction (comme on dit « pour marcher en rang pas besoin d’un cerveau »)…donc apprécier un film quand il faut débrancher son cerveau pourquoi pas, mais le conseiller…c’est un peu ajouter de la tristesse à la tristesse ambiante, non ?

  35. « Ainsi, Diana se concentre vaguement, et pouf, tout l’avion devient invisible. Et ce même au radar ! Mais allez, c’est magique, alors disons que ça fonctionne aussi sur les ondes. » Donc pour vous la lumière n’est pas une onde… Je vous conseil de relire vos cours de physique du lycée ;)

  36. Euh l’émir il a donc son émirat à l’intérieur de l’Égypte ?
    L’Égypte, pays entièrement structuré par la présence du Nil sur plus de 1000 kilomètres, donc unifié pendant la quasi-totalité de son histoire (bon, unifié parfois en plusieurs parties, comme les candidatures unitaires de gauche, d’accord, mais quand même) ?
    Alors bon l’Histoire réserve parfois des surprises (contrairement aux scénarios hollywoodiens donc) mais ce ne serait pas que les scénaristes (enfin, ceux qui font office de, dans le cas de ce film) considèreraient que les émirats arabes (unis ou pas) ne sont pas la résultante d’une géographie créant des « îles » côtières ou oasiennes au milieu du désert et servant de terminaux à des circuits commerciaux, mais que les arabes ont l’émirat dans le sang ? Là où il y a des arabes, il y a des émirs et des émirats, comme ça, c’est dans leur nature, ça vient avec le turban, les américains ont le coca-cola et la démocratie, les arabes ont le couscous et les émirats ?

  37. Toujours pas vu ce …truc.
    Bien bel article, roulades au sol assurées.

    Au sujet de « l’intrigue » il est mentionné dans l’article que le fameux grimoire maya stipule :
    « …il n’existe que deux moyens de stopper les méfaits de la pierre :
    – Détruire la pierre
    – Ou que tous les gens qui ont fait des vœux y renoncent, sans exception »

    Donc une balle dans la tête de Gold Max Stein (Puis qu’il EST la pierre selon son voeux) et on peux retourner à la plage s’accoupler avec des mérous non ?

  38. « C’est ce que j’appelle un pouvoir sorti du cucu, donnant à cette scène un parfum qui nous en rappelle les origines. Ainsi, Diana se concentre vaguement, et pouf, tout l’avion devient invisible. Et ce même au radar ! Mais allez, c’est magique, alors disons que ça fonctionne aussi sur les ondes. »
    A priori et sauf erreur de ma part, la lumière est une onde, même s’il y a débat sur la nature du photon

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