Rampage de script

– Merci d’avoir accepté de nous aider pour notre exposé pour l’école, Monsieur Connard.

Assis sur le tapis du salon, les enfants m’observent avec leurs grands yeux pleins de malice et de reconnaissance. Depuis mon fauteuil près du feu, je tire une bouffée sur mon cigare et d’un geste, leur signifie que ce n’est rien. Mais l’un d’entre eux tient à creuser le sujet.

– D’ailleurs, pourquoi cette générosité soudaine ?
– Hmm… eh bien, sais-tu mon jeune ami ce que signifie « Condamnation à du travail d’intérêt général » ?
– Non ?
– Bon, eh bien si on te demande pourquoi je vous aide, tu répondras que je suis grand prince, voilà.

C’est vrai que de nos jours, on ne peut plus rien faire : saviez-vous qu’il était interdit de retrouver un démarcheur téléphonique pour le menacer, lui et toute sa famille, avant de cramer sa maison en hurlant « Et là, tu vas la rénover ? » en dansant sur le mélange de cendres et de larmes à ses pieds ? Moi non plus. La vie est pleine de surprises.

– En attendant, mes chers petits, quel est le sujet de votre devoir ?
– « Les jeux avant internet ». C’est pour ça qu’on avait besoin d’un vieux.
– D’un v… ahem. Je vois. Vous voulez dire quelqu’un qui a connu l’époque avant internet ?

Un frisson d’angoisse parcourt les jeunes gens.

– Monsieur Connard, c’est vrai ? Ça a existé ?
– Oui. Oh, c’était des temps difficiles. Vous n’auriez pas tenu. Imaginez une vie sans aucun abonné à votre fil, dénué de likes sous vos photos. Ni même de commentaires.
– Mais… mais comment faisiez-vous alors, pour savoir si vous étiez aimé ?
– Eh bien, on regardait notre prénom. On constatait son orthographe correcte, et donc, on savait aussitôt que nos parents nous aimaient suffisamment pour ne pas nous condamner à des vies de merde. Pas vrai Matihasse ?

Matihasse, après un bref regard d’incompréhension à Djéson et à Djécika, reprend sa liste de questions.

– Et pour les jeux ? Vous aviez des jeux vidéo ?
– Bien sûr. Cependant ils étaient très différents des vôtres. Par exemple, à leur sortie, ils n’étaient pas suivis d’un mot d’excuse du producteur pour les bugs, puis de huit patchs espacés sur deux ans, avant que n’arrive un DLC à 35€.
– Ouah, pfff, okay boomer. Vos jeux, j’en ai vus, ils étaient trop pourris. Genre Rampage : un gorille, un loup et un lézard géants qui détruisent une ville. Et au bout 5mn, hop, niveau suivant, ça recommence. Super.

Une bouffée de mon cigare et un hochement de tête plus tard, j’approuve.

– C’est vrai que ce n’était pas bien fin.
– Ah !
– Mais là où « c’était mieux avant », c’est que personne n’aurait eu l’idée d’en faire un film. Alors que de nos jours, le niveau de créativité en est tellement à râcler le sol qu’on va chercher des licences comme Rampage, et on investit dessus 120 millions de dollars pour en faire une version où non seulement on ne peut pas jouer, mais où le niveau dure 1h49. Ah, et où les dialogues arrivent à être pire qu’un jeu muet.

Alors, pourquoi adapter la licence d’un jeu oublié qui n’avait pas d’histoire ? Je cherche encore la réponse à cette question. Si vous la trouvez, je suis preneur.

Mais en attendant…

Spoilons, mes bons !

 


L’affiche : Flammes, étincelles, poussière, tout va bien.

Notre film démarre dans l’espace, à bord d’une station spatiale où tout va fort mal.

Des corps démembrés flottent, des câbles crachent des étincelles, une voix lugubre annonce que la coque est au plus mal, et les écrans aux murs affichent une mise à jour Windows. Bref, tout est foutu. C’est au milieu de ce chaos que nous retrouvons le Dr Jeannette, la seule survivante de l’équipage de scientifiques du bord, qui cherche à évacuer quand elle découvre que la porte menant à la capsule de sauvetage est verrouillée. Saperlipopette ! Elle compose prestement le 0 800 130 000.

– Allô, le quartier général de la mission ? Ici le Dr Jeannette. Sur l’écran, ça m’affiche que c’est vous qui bloquez la porte. Laissez-moi partir, enfin !
– Ici le docteur Rousseau depuis Chicago. Pas tant que vous n’aurez pas emporté avec vous les échantillons du labo.
– Mais enfin ! Je refuse d’y retourner ! On a des dégâts un peu partout ! La coque va céder ! Tout le monde est mort ! Ils ont été massacrés par le rat du labo !
– N’importe quoi. En plus, on dit « surmulot ».
– Oui ben n’empêche qu’après nos expériences, il est devenu gigantesque !
– On peut donc dire « sursurmulot ».
– Que…
– Dr Jeannette, arrêtez de discuter mes brillantes instructions : retournez chercher les échantillons.

Le Dr Jeannette est moyennement contente de cette situation, et se demande qui est le (sur)blaireau qui a conçu un sas pour évacuations d’urgences qui ne peut être déverrouillé qu’à distance. Faut pas que l’urgence soit un accident qui coupe l’antenne réseau, hein ! Tant pis : flottant au milieu des corps de ses collègues, elle se faufile jusqu’au laboratoire au cœur de la station, y récupère promptement les fameux échantillons, puis retourne dans la capsule de sauvetage. Mais en chemin, elle est bien évidemment repérée et poursuivie par Ratus le sursurmulot de 90kg qui tente de la retenir en marmonnant dans sa langue « Auriez-vous quelques minutes pour parler de notre sauveur le Rat-cornu ? ». Peu intéressée par le sujet, le Dr Jeannette parvient à s’enfermer dans la capsule, s’éjecte de la station pile quand tout explose…

Mais son canot de sauvetage spatial, un peu endommagé, ne tient pas la rentrée dans l’atmosphère et brouf, le Dr Jeannette passe de l’état de scientifique à celui de poudreuse blanche, pour le plus grand bonheur des skieurs au-dessous qui aimeraient moins de scientifiques qui les sermonnent et plus de neige : c’est chose faite.

Cela fait, partons dans la jungle.

Où comme le veut la règle hollywoodienne post 2018 « S’il y a The Rock dans le film, il y a de la jungle, s’il y a de la jungle dans le film, il y a The Rock. ». Aussi, qui trouve-t-on au milieu de la forêt luxuriante ? The Rock ! Quelle surprise ! Plus exactement, il est dans une partie du parc de protection animale de San Diego, où avec quelques étudiants un peu cons, il va observer les gorilles. Dont son petit favori, Georges, un gorille albinos à qui il a appris plein de choses, comme communiquer et faire des doigts d’honneur (si, si). The Rock étant très fort, c’est lui qui domine le gorille avec sa grosse présence, quand bien même le gorille sait faire des choses que The Rock ignore, comme garder ses bras le long du corps plus de trois secondes ou ne pas signer les contrats de certains films après en avoir lu le scénario.

Seulement, à la nuit tombée, après le départ de The Rock (c’est-à-dire quand les animaux peuvent enfin être un peu tranquilles sans risquer une clé de bras), voici que le ciel s’illumine : c’est ce soir-là que le Dr Jeannette a un peu merdé sa rentrée dans l’atmosphère. Et sa navette s’est décomposée, envoyant les échantillons durement récupérés dans trois parcs naturels distincts : l’un dans un parc du Wyoming où un loup découvre un échantillon en train de fuir et renifle une dose de gaz vert qui s’en échappe, un aux Everglades où c’est un alligator qui a le même souci, et le dernier dans le parc de San Diego où c’est Georges qui s’approche en marmonnant en langue gorille « Mais bordel, comment un simple tube à échantillon a pu survivre à une entrée atmosphérique et venir se planter dans le col en restant quasiment intact ? C’est en scriptonium ou quoi ?« . Mais pshhhhit, il prend aussi sa dose de gaz magique dans la bouche, et voilà, ça lui apprendra à faire des commentaires désobligeants.

Le lendemain matin, en arrivant au parc, tout le monde est un peu surpris de découvrir que Georges a doublé de taille, et dans un moment d’égarement, a savaté la mouille du grizzli du parc. Pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé, The Rock et son équipe fouillent les alentours et découvrent, planté dans le sol, le fameux tube à échantillon venu de l’espace, désormais tout vide.

– C’est donc ça qui a transformé notre gorille en surgorille, monsieur The Rock ?
– Alors d’abord, j’en sais rien on va enquêter, et ensuite, on va arrêter d’utiliser « sur » dans nos phrases, d’accord ? Sinon ça va vite être lourd.
– D’accord. Bon ben si c’est tout pour aujourd’hui, moi je vous laisse, je vais chercher ma planche et je pars faire du f.
– Du ?
– F.
– Ah putain j’ai compris. Non mais vous pouvez utiliser « sur » raisonnablement, hein !

The Rock et ses collègues sont cependant bien embêtés : comment expliquer cette mystérieuse croissance ? Rien ne grossit aussi vite, à part éventuellement une polémique sur X. Et surtout, sachant que Georges a buté un grizzly, comment éviter qu’il ne soit piqué pour vilaine agressivité ? Tout le monde réfléchit très fort, quand soudain, débarque une jeune femme inconnue.

– Les amis, je me présente : Kate Caldwell. Je peux vous aider, car j’ai travaillé sur l’échantillon que votre gorille a trouvé.
– Ah oui ?
– Oui. C’était un projet d’amélioration génétique, visant à donner à un être vivant la croissance d’une baleine, mais sans fin, comme le requin. La vitesse du guépard, la force du bousier et…
– Vous vouliez faire quoi ? Un gigantesque ramasse-crottes ?
– Oui, nous avons d’ailleurs réussi. Depuis, il est devenu président, mais si je dis de quel pays, on va avoir des emmerdes alors poursuivons, d’accord ?
– D’accord.
– Bref ! Georges a sniffé un gaz contenant certaines de ses modifications. Lesquelles ? Je l’ignore exactement et…

KRAKABOUM !

Nos amis sont interrompus par Georges, qui très grand et très fort, a aussi très faim et en a marre d’attendre qu’on lui livre une banane géante. Aussi a-t-il décidé de s’évader. L’animal quitte vite le parc, avec sur ses talons, Kate et The Rock. Mais sitôt à l’extérieur, la police arrive et braque le gorille de ses armes !

– Toi, la vilaine bête disproportionnée, couche-toi !
– Mais non, c’est lui le gorille !
– Pardon Monsieur The Rock. Je disais donc : toi, la vilaine bête disproportionnée, couche-toi !

Mais Georges, qui a un minimum d’éducation, ne se couche pas à la demande. La tension monte, aussi The Rock s’interpose vite.

Un cas d’école pour la police américaine : sur qui tirer en priorité ?

– Baissez vos armes ! Vous ne faites que l’énerver !
– Il est dangereux !
– Raaah… vous ne voyez pas que c’est un albinos ?
– Aaaah, il est blanc, c’est vrai ! C’est différent alors. Okay tout le monde, relax !

Hélas, alors que la situation semblait apaisée, un hélicoptère de la police arrive, et plutôt que de débattre du taux de mélanine de Georges, décide de lui plomber la gueule, certes, mais heureusement uniquement à la seringue soporododo. Après en avoir reçu une douzaine, Georges décide qu’il va finalement taper une petite sieste, là, de suite, sur le bitume, merci.

– Bon, ça aurait pu être pire, ils auraient pu tirer à balles réelles, soupire The Rock.

C’est à ce stade que le tireur de l’hélicoptère marmonne « Comment ça ? Ah merde, je me suis encore trompé de fusil », mais qu’importe. Georges dort paisiblement, allons donc voir ailleurs ce qu’il se passe pendant ce temps. Tenez, par exemple, au siège de Rousseau Corp, où nous retrouvons Rousseau & Rousseau, les inévitables riches méchants blancs, qui sont en train de discuter. Avec d’un côté, Madame Rousseau et de l’autre, Monsieur, son frère. Écoutons-les.

– Sandrine, c’est la panique. Notre station spatiale a explosé la nuit dernière, nous avons perdu pour 20 milliards de dollars de recherches génétiques illégales ! C’est bien pour ça qu’on les faisait dans l’espace !
– Ah bon, il faut aller dans l’espace pour faire des trucs illégaux ?
– Ben c’était ça où Marseille. Mais l’espace restant moins dangereux, et avec des loyers plus raisonnables, je…
– Qu’importe. Pas d’inquiétude mon cher. Le Dr Jeannette en quittant la station a emporté trois échantillons. Certes, elle s’est désintégrée dans l’atmosphère et son enterrement ne devrait nous coûter qu’une boule à neige, mais surtout nos précieux produits en scriptonium sont eux bien retombés. On n’a donc qu’à envoyer nos sbires de méchants les récupérer.
– Oh ! Est-ce que tu veux dire que comme tous les méchants de film, on a l’inévitable compagnie de sécurité privée pleine de mercenaires prêts à tuer père et mère pour trois dollars ?
– Bien sûr mon doudou. Allez, pas d’inquiétude : on va les retrouver, nos échantillons à transformer les animaux en suranimaux.

Et une espèce de tueur balafré et son équipe de vilains mercenaires partent conséquemment en hélico pour aller d’abord récupérer l’échantillon qui est tombé chez les loups. Hélas, ils trouvent l’engin, oui, mais brisé et vide. Et surtout, des loups morts tout autour, avec des traces indiquant que c’est l’un d’entre eux qui les a grignotés. Le chef des mercenaires appelle le Dr Rousseau (c’est la Madame) :

– Docteur Rousseau, je crois que votre loup a mangé ses congénères. Curieux. Enfin, vous connaissez le proverbe : lupus est lupus lupus est. Le loup est un loup pour le loup.
– Alors et d’une, votre latin est nul, et je n’ai jamais autant entendu « lupus » sorti au hasard à part dans un épisode de Dr House. Ensuite c’est même pas ça et… euh, mais pourquoi je discute de ça avec vous ? Retrouvez-moi ce loup et ramenez-le en vitesse !

Et non, elle ne donne aucune instruction ou information du genre « Soyez prudents, il a pu muter » ou « Truffez-le de plomb, il faut vraiment s’assurer qu’il soit bien mort ». Non, elle se contente de raccrocher en pouffant, du moins je suppose que c’est ce qu’il se passe hors-caméra.

D’un coup d’hélicoptère, les méchants mercenaires ont tôt fait de trouver leur cible, et apercevant un loup gigantesque courant dans les bois, ne se disent pas « Tiens, c’est curieux, un loup gros comme un pickup Totota. » Non non : ils bavent, font des bruits de bouche, prennent leur pluuuuuuuus petit fusil, tirent UNE balle et… l’animal s’effondre aussitôt.

– Bon, espérons que ce ne soit pas un animal qui pour la seule fois du film, fait le mort sans explication alors qu’il est supposé être complètement enragé.
– Allons chef, pourquoi dites-vous cela ?
– Vous avez raison. Allez, pilote, posez-nous, on va aller chercher le corps.

Mais en arrivant 1) il n’y a plus de corps 2) il y a de la brume.

– Oh non ! J’espère qu’on ne va pas se taper la séquence foireuse de la brume !
– Que dites-vous, caporal Roudoudou ?
– Vous savez, le passage où tout le monde avance très lentement sur ses gardes, prêt à tirer, que soudain, un truc sort de la brume mais c’est évidemment un animal innocent, et au moment où tout le monde baisse son arme en souriant façon « Ouf, ce n’était rien » LÀ le vrai danger attaque !
– Vous dites n’importe quoi, caporal Roudoudou.
– Mais siiii  ! C’est comme ça à chaque fois qu’il y a de la brume !
– Non et puis….  raah, vous êtes viré ! Partez. Voilà, on est mieux sans lui. Maintenant, chut ! Silence ! À vos armes, un truc approche ! Ouf, non, ahaha, c’était juste des biches apeurées, on peut se détendre, ce n’était rien et…
– AAAAAAAAAAH !

Oui, ÇA ALORS ! C’est PILE à ce moment-là que surgit (quelle surprise !) le loup qui fait maintenant bien trois mètres au garrot, et qui emporte un mercenaire pour le croquer.

Puis les suivants, puis l’hélicoptère venu les récupérer, et ce malgré toutes les armes car oui, l’animal résiste désormais aux balles. Il a probablement lui aussi hérité d’un peu du scriptonium qui entourait les échantillons. Le petit souci, c’est que cela fait, notre gros loup décide d’aller chasser un peu à des endroits où il est filmé et finit sur le vaste internet. En peu de temps, le loup géant devient si populaire qu’il reçoit des messages lui proposant d’ouvrir un Only Fans. C’est vous dire.

C’est embêtant pour Rousseau & Rousseau, qui ne souhaitaient pas tant de publicité pour les expériences secrètes de Rousseau Corp.

Ce qui les ennuie encore plus, c’est que le gouvernement commence à s’en mêler. Et a par exemple envoyé un avion récupérer Georges, toujours sous l’effet du soporododo, mais aussi The Rock et sa nouvelle amie Kate, et emmène tout ce petit monde pour essayer de comprendre ce que c’est que ce bordel. Pour Rousseau & Rousseau, c’en est trop : Sandrine prend les devants.

– Mon cher frère, j’ai un plan.
– J’écoute ?
– Nous disposons d’un super calmant pour animaux infectés, tu le sais. Un qui coupe aussitôt leur agressivité augmentée et bloque leur rage.
– Oui, le Grosupo 999.
– Bon, eh bien évoquons-le, puis n’en parlons plus.
– Mais alors pourquoi en avoir parlé là, de suite ?
– CHHHHT.
– Euh, okay. Ensuite, Sandrine ?
– Tu sais aussi que les animaux infectés sont reprogrammés pour capter une fréquence radio unique. Il suffit que nous y diffusions quelque chose d’insupportable, et où qu’ils soient dans le monde, ils se dirigeront droit vers l’origine du signal pour essayer de le stopper. C’est pourquoi j’ai prévu cet enregistrement : « 10 heures de rire de Geoffroy de Lagasnerie« .
– Sandrine, ça va trop loin !
– Mais non, il faut bien un truc que rien ni personne ne puisse supporter. En tout cas, on va diffuser cela depuis le toit de notre gratte-ciel.
– Tu veux attirer des animaux géants en plein coeur de Chicago ?! Et… les amener à NOUS ?
– Des suranimaux, bordel ! Nan et puis c’est parce que comme ça, l’armée les tuera quand ils approcheront et on pourra récupérer les restes. Et donc, avoir nos précieux échantillons, simplement sous une autre forme. Et nous pourrons ainsi transformer tous les mulots en surmulots, tous les hommes en surhommes, et tous les vêtements en…
– Un instant, revenons à ton plan : on pourrait pas diffuser l’enregistrement depuis un lieu autre ? Comme une quelconque station radio isolée ? Et se débrouiller pour que l’armée soit là à temps ? Ça éviterait des millions, voire des milliards de dollars de dommages, de vies perdues, ça rendrait le combat plus simple, ça éviterait de mettre en danger notre entreprise et nos personnes…
– Ooooh, toi, tu as encore parlé au caporal Roudoudou !
– Oui, pour son entretien de licenciement.
– Eh ben arrête, mon idée de ramener des animaux géants tueurs en pleine ville pour les mener droit à nous sans AUCUNE RAISON VALABLE est vachement mieux que la tienne, d’abord !

Je me permets de marquer une brève pause pour vous rappeler que les objectifs de Rousseau & Rousseau sont :

  1. De ne pas trop attirer l’attention directement sur eux puisqu’ils sont responsables de ce bordel
  2. De limiter les dégâts puisqu’ils sont responsables de ce bordel (bis)

Et ils décident donc :

  1. D’utiliser une arme secrète pour mener les monstres droit à eux
  2. De maximiser les dégâts en les entraînant vers une zone urbaine

Si vous comprenez, je veux bien une explication, parce que pour ma part, j’ai surtout l’impression que le script aussi a été rédigé par des singes géants, mais visiblement occupés à se jeter du caca au visage. Les éclaboussures ont écrit les dialogues seules.

Enfin : c’est parti pour le plan génial du docteur Rousseau.

Sandrine lance donc l’enregistrement du démon, et aussitôt, cela fonctionne : le loup géant, qui était tranquillement en train de dévorer des touristes sans que personne n’intervienne (« Les loups géants mangeurs de touristes font partie du paysage« © Mairie de Paris 2024) , entend un rire lointain et fonce vers son origine (car oui, les animaux ne se contentent pas de capter, ils sentent directement d’où ça vient). Oublié depuis le début du film, un alligator géant fait de même. Quant à Georges le singe albinos dans son avion…

Il est réveillé par le rire infernal. Georges, qui comme beaucoup de gorilles, a toujours voté à droite (très peu de gorilles ont lu Marx ou Jaurès, demandez à votre zoo). Aussi il est doublement furieux et décide que ah, ça suffit les conneries, je vais aller stopper cet enregistrement du Malin. En quelques coups de muscles, il se libère de la cage où il était prisonnier, et rugit. Tous les agents du gouvernement à bord paniquent.

– Seigneur Djizousse ! Il est libre !
– Et ce n’est même pas ça le pire.
– Ah bon, collègue ? C’est quoi ?
– Eh bien… comment tu t’appelles-toi ?
– Ma foi Jean-Jacques et toi ?
– Pareil.
– Oh… non.

En effet, il n’y a a bord de l’appareil que trois personnages nommés : The Rock, Kate et l’agent Agent, le chef des agents du gouvernement. Tous les autres sont des Jean-Jacques. Je vous laisse donc deviner la suite ? Oui, par un incroyable hasard, tout le monde meurt SAUF les trois personnages nommés, qui parviennent à s’éjecter, alors que Georges et l’avion salement endommagé et désormais sans pilote partent s’écraser dans les champs.

Ah et oui : même si nos héros s’éjectent parfois avec un long, long temps entre deux sauts, pouf pouf, à la sortie de l’avion, ils se retrouvent à planer les uns à côté des autres dans les airs. Ce qui ne sert à rien (ils ne se parlent pas) à part à rajouter une erreur, comme ça, gratos. Merci, jusqu’ici, ce film était d’une qualité bien trop respectable. Toujours est-il qu’ils finissent par arriver au sol, foncent vers l’épave de l’avion et n’y découvrent aucun corps de gorille géant : Georges a survécu ! Et filé. Nos héros, en attendant qu’on vienne les récupérer au milieu des champs où ils se trouvent avec l’épave, peuvent donc papoter. C’est la séquence « J’ai une triste histoire tragique, mon personnage est très profond« . Attention, ça va aller très vite.

– The Rock, vous aimez les gorilles, mais pas les gens, pourquoi ?
– Parce que j’ai sauvé ce gorille de gens méchants. Fin. À vous : pourquoi êtes-vous devenue scientifique pour le projet des méchants de Rousseau & Rousseau ?
– Mon frère avait une maladie incurable que seule la génétique pouvait soigner.
– C’est affreux. Quelle était cette maladie ?
– Il était roux. Les médecins ont fini par le piquer.

Le cliché ultra-gavant habituel, à savoir qu’aucun personnage n’a jamais travaillé pour les méchants JUSTE parce que l’argent était tentant. Non, c’était forcément pour aider son frère malade, sa maman atteinte d’un cancer, sa fille souffrante…

Et tous deux de hocher tristement la tête, car c’est dur : en plus, c’est pas comme s’il avait une âme pour reposer en paix. Après ce moment de cœur à cœur, des hélicoptères viennent récupérer notre trio de survivants, et les déposent une base de l’US Air Force où l’armée américaine a installé ses quartiers dans le cadre de l’opération « They have giant animals, but we have giant cocks. » C’est évidemment là que les attend le colonel Grokon, qui a été écrit avec une originalité extraordinaire puisque 0,3 secondes après l’arrivée de nos héros, il s’exclame :

– Des scientifiques ? Je n’ai pas le temps d’écouter leur charabia ! Laissez faire l’armée !

Non, vraiment, je vous assure : des gens ont été payés pour ce film. Cher. Et après, les mêmes scénaristes trouveront scandaleux qu’on puisse imaginer les remplacer par une IA. Ah, si seulement on trouvait les cons qui ont répété les mêmes séquences de film en boucle sans aucune créativité durant 30 ans permettant ainsi à une simple machine de les remplacer !

Sachant au passage qu’évidemment, même les dialogues sont d’une débilité qui force le respect. Par exemple, Kate lance un :

– Vous avez repéré le loup géant ? Il est désormais accompagné du gorille ? C’est impossible qu’ils travaillent ensemble ! Sauf si… attendez ! Ils se dirigent vers Chicago ! Le quartier général de Rousseau & Rousseau ! À l’époque où je bossais pour eux, ils voulaient développer chez les animaux l’écholocation, comme chez la chauve-souris. Cela veut dire que Rousseau & Rousseau doivent émettre un signal depuis Chicago qui…
– Attendez Madame, vous vous rendez compte qu’il n’y a aucun rapport entre les deux informations ? L’écholocation, c’est l’animal qui émet un son pour se repérer. Pas une fréquence qui attire l’animal irrésistiblement.
– Je… qui êtes vous ?
– Caporal Roudoudou Madame. Moi aussi, j’ai bossé pour Rousseau & Rousseau, mais mon équipe m’a virée juste avant d’avoir un petit accident impliquant un loup, des bois, et un gros cliché sur la brume. Enfin, tout ça pour dire que ce que vous racontez, ça ne tient pas.
– Qu’importe ! Colonel Grokon, il faut faire évacuer Chicago immédiatement !
– Mais ?
– Caporal, ce n’est pas à vous que je parlais !
– Non mais là encore : si ce qui met en danger Chicago, c’est le signal qui attire les animaux à lui… entre évacuer Chicago et couper le signal, à votre avis, qu’est-ce qui est le plus rapide, le plus simple et le plus sûr ?
– Bon, qui nous vire ce type ?

The Rock s’en charge à l’aide de ses bras qui ne touchent jamais ses flancs, puis à son tour, décide de dire des conneries.

– Vous n’avez aucune chance. Jamais vos obus ne perceront la peau de ces animaux !

Bon, déjà, j’ignore d’où sort cette soudaine science de la peau blindée de The Rock. Et ensuite, il ne faut jamais dire à l’armée américaine « Ton arme est trop petite ». JA-MAIS.

D’ailleurs, tous les pilotes d’A-10 Thunderbolt de la base sur laquelle ils se trouvent doivent probablement se taper les cuisses en ricanant, puisque rappelons que l’armée américaine dispose d’un avion qui n’est pas équipé d’un gros canon : c’est un gros canon autour duquel on a développé un avion (ce peuple est subtil). Et qui peut donc distribuer beaucoup de démocratie, très fort, et par exemple enseigner l’importance de la tolérance environ 4 200 fois par minute à, disons, un gorille géant ou un loup un peu gros, au hasard.

Mais en lieu et place, l’armée préfère envoyer un unique, vieux missile explosif entre les deux bestioles géantes en se disant « Si un crash d’avion n’a pas tué le gorille, je suis sûr que le souffle d’une explosion plus petite suffira« , et ça alors ! Quand elle envoie ses hommes vérifier si ça a marché, ils se font tous croquer. Le colonel Grokon en est tout ébaubi.

– Les scientifiques avaient raison ! Ces créatures ont résisté ! D’ailleurs, hep ! Où sont The Rock et Kate ?
– Ben comme vous avez demandé à ce qu’on les enferme car ils vous énervaient, ils ont préféré s’évader, ont volé un hélicoptère et volent vers Chicago.
– Crotte de bique. Bon ben évacuez Chicago alors !

Et l’histoire du signal sinon ? Toujours pas ? Ça n’intéresse personne ? Non.

J’aime bien quand les personnages décident ouvertement d’ignorer un élément central pour ne surtout pas finir le film là, de suite, ou du moins l’empêcher d’atteindre une scène cruciale (ici, les animaux qui ravagent une ville). Oh, et au fait : non, Jojo l’alligator géant, qui fait pourtant la taille d’un croiseur, n’a toujours pas été repéré, merci. Là aussi, il ne faudrait pas qu’on lui tombe dessus trop tôt.

Enfin, reprenons. Car oui, The Rock et Kate filent en hélicoptère volé vers Chicago (oui, The Rock est en réalité un primatologue, mais ancien des forces spéciales, et euh, qui sait piloter, voilà).

Hélas, à leur arrivée, la ville est déjà en sale état, puisque les deux monstres, utilisant un trou dans le script, ont déboulé bien avant l’hélicoptère de The Rock. Ils ont sûrement de l’ADN de coureur du Tour de France. Par ailleurs, et selon la tradition lourdingue des très mauvais films, tout ce qui les attaque se met À LEUR HAUTEUR, à commencer par les hélicoptères de l’armée, qui volent à environ 10 mètres du sol histoire de finir croqués, savatés, ou de manière générale, faire tout sauf être efficace. Faudrait pas utiliser le fait de… euh… voler, par exemple.

Le record revient au fameux A-10 Thunderbolt, puisque l’armée finit par se dire « Mais attendez, merde, c’est vrai qu’on a un appareil conçu pour faire des trous à de gros trucs ! »

En effet, après un premier passage où l’avion rate deux monstre géants côte à côte dans une avenue (si, si), voici que lors de sa seconde tentative… le fameux alligator géant sort de la rivière et le mange, car oui, l’avion aussi vient se mettre à sa portée ! Non vraiment, ces pilotes sont très serviables. Et très dépressifs.

Le A-10 Thunderbolt peut faire rentrer la démocratie même dans un bunker réticent.

Dans le même esprit, The Rock, Kate et leur hélicoptère approchent eux de la tour de Rousseau & Rousseau.

– Regardez, sur le toit, The Rock ! Ces énormes antennes ! C’est de là que doit provenir le signal !
– Super ! Je me pose à côté ?
– Non, posez-vous DANS LA RUE DEVANT MERCI.

Que ? Mais ?! Vous avez un appareil volant et… non. Apparemment, c’est un concept qui dans ce film, a l’air assez difficile à comprendre. Vous avez raison, posez-vous, ce sera mieux pour vous, hein.

D’ailleurs, vous savez les fameuses antennes ? Sitôt au sol, nos héros n’en parlent même plus. Non, ils disent « Donc, on est venus là pour chercher l’antidote, on est d’accord ? ». Hm ? L’antidote dont vous ne savez rien de l’existence et que vous supposez tout au plus ? Vous ne voudriez pas d’abord couper le signal qui pousse des animaux géants à ravager toute la ville, non ?

Non.

La fine équipe se faufile dans les bureaux du bâtiment en partie abandonnés de Rousseau Corp pour découvrir que la plupart des ordinateurs ont déjà été emportés. Heureusement, Kate a une idée.

– Je vais pirater un thermostat pour avoir accès aux serveurs.
– Mais que… QUOI ?!
– Eh oui, The Rock : je suis une scientifique de film américain. Avec un doctorat, je m’y connais autant en génétique qu’en informatique ou ingénierie de fusées.

Ne me demandez pas qui a écrit cette scène façon « Et làààà, ben yapu d’ordinateurs. Donc euh, ben elle pirate, euh un… merde un… tiens, un thermostat« . Simplement laisser un ordinateur quelconque, c’était trop dur ? Mais donc, oui, nous en sommes à ce stade du film où une généticienne, en piratant un thermostat, consulte les archives secrètes des labos et découvre l’existence du Grosupo 999, l’antidote à ce qui a contaminé les animaux. Puis lance une fouille active des lieux pour trouver l’énoooorme réserve d’antidotes à la mutation dont disposaient Rousseau & Rousseau depuis le début… mais dont ils ne se servaient pas.

Je vous rappelle que Rousseau & Rousseau voulaient limiter les dégâts ? Je vous le dis parce qu’eux visiblement n’en ont aucun souvenir.

Hélas, au moment de mettre la main sur l’antidote, voici que Rousseau & Rousseau débarquent dans le labo, l’arme à la main.

– Le Grosupo 999 ne vous servira à rien, Kate et The Rock.. Il ne réduit pas la taille des spécimens. Il réduit juste leur agressivité.
– Oui, enfin c’est déjà pas mal : avec ça, vos mercenaires auraient peut-être tous survécu et vous n’en seriez pas là, Sandrine.
– Eh, ho, ça suffit ! Tiens, The Rock, pour tes commentaires pas très sports, prends donc une balle dans le bidou. PAN !
– Mais aïeuh ! Sandrine, enfin !
– Et toi Kate, tu viens avec nous. On t’enfermera dans un laboratoire ailleurs une fois que nous aurons évacué, et tu produiras plus de monstres pour nous.
– Ah oui c’est toujours ça votre plan ?
– Ben oui pourquoi ?
– Nan, je ne sais pas : tout le film semble prouver que le plan est mauvais ?
– Raaah… mais non. Allez, on s’en va, un hélicoptère nous attend.

Et Sandrine de filer avec Kate, laissant The Rock tout mourant sur le sol, une balle dans le bidou.

Hélas, au moment d’arriver sur le toit du bâtiment, voilà que George le gorille géant est déjà là, et fait désormais de la taille de King Kong ! Il a tôt fait d’endommager l’hélicoptère qui attendait, et Kate se retrouve coincée avec Sandrine, pendant que son frère a lui fui par les escaliers. C’est là que revient…

– The Rock ?
– C’est moi ! Tenez, je vous pique votre pistolet !
– Mais vous étiez mourant la scène précédente, non ?
– Figurez-vous que la balle n’a rien touché de vital, je vais super bien, je ne perds pas de sang par le trou et je peux toujours courir et faire des acrobaties !
– Mais alors à quoi servait la scène de la balle si elle ne sert à rien dans le scénario, à part coûter du maquillage et rendre le film encore plus con ?
– Je n’en sais rien !

Sandrine est embêtée, car tout cela n’a aucun sens. Mais elle l’est plus encore quand nos héros décident que le meilleur moyen de faire avaler une dose d’antidote à Georges… c’est de se saisir de Sandrine, de lui glisser une dose de Grosupo 999 dans le sac à main, puis de crier « GEOOORGES ! ». Et là, le gorille qui n’avait jusqu’alors pas mangé un humain du film et qui était complètement hors de contrôle :

  • Répond à son nom
  • Mange une humaine (qui porte une robe rouge, comme dans le jeu vidéo, référeeence, film d’auteur, tout ça)
  • Alors qu’il y avait trois personnes, mange par un heureux hasard la méchante Sandrine

Heureusement que nos héros avaient pu le prévoir, alors que dans la scène de l’avion, Georges tentait de les tuer sans hésiter. Non, vraiment, on sent que nos héros surmontent les obstacles grâce à leur talent, et pas que le script fait tout pour eux.

Hélas, peu après, l’immeuble s’effondre suite à l’arrivée de l’alligator géant et de son pote le loup, ce qui tue le frère de Sandrine qui tentait de fuir, quant à nos héros, ils ne doivent leur survie qu’à l’hélicoptère endommagé qui vole encore juste assez pour ralentir leur chute. Mais lorsqu’ils arrivent au sol, et émergent des décombres… qui en sort aussi ? Georges ! Qui maintenant qu’il a pris l’antidote, est tout gentil, serviable, limite aide les grands-mères à traverser, et veut aider The Rock à vaincre les deux autres monstres méchants (pour qui il n’y a plus d’antidote, tout a été perdu bien sûr, hop, pouf pouf).

– D’accord, je vais chercher une arme qui va leur faire du mal, dit The Rock.

Il se dirige vers un véhicule militaire abandonné et y récupère un lance-grenades. Puis, il demande à Kate de prendre ledit véhicule et de filer de là, tout en tentant de demander à l’armée de ne pas larguer une grosse bombe pour en finir, là, tout de suite. Petit problème dont ils ont été avertis par un petit coup de fil de l’agent Agent un peu plus tôt. Mais bref, Kate file, The Rock et Georges font équipe et foncent vers les animaux géants vilains, The Rock ouvre le feu et…

Les grenades de The Rock font très mal aux monstres.

Voilà voilà : donc jusqu’ici, un missile, un obus ou autre, ça ne faisait rien à ces bestioles, par contre une grenade de The Rock et ils gémissent de douleur en reculant. J’ai toujours aimé ce principe du « Aucune arme n’est dangereuse, sauf si maniée par un personnage avec un nom.« .

Voilà ce qui va arrêter en moins de 5mn de ce que l’armée n’a su stopper en 1h30.

Je vous passe les détails sur la bagarre qui est évidemment inutilement longue, mais le loup finit par être dévoré par le crocodile au milieu des combats (les deux sont méchants, ça ne veut pas dire qu’ils font équipe).Quant au crocodile, alors qu’il résistait à absolument tout, quelques grenades le mettent à terre, des roquettes tirée par The Rock depuis un hélico écrasé lui font bobo, puis Georges le finit avec… une poutre pointue enfoncée à la main.

Car oui : l’obus antichar fait moins de dégâts que la poutre pointue, c’est très connu.

Tout le monde est couvert de sang, mais victorieux, Chicago en sale état, mais pas terminée à la bombe, et les secours arrivent alors que tout le monde rigole, car Georges fait des doigts et des blagues de cul (je ne plaisante même pas : il fait des signes impliquant Kate et The Rock et comment habilement combiner les deux). On comprend alors qu’en étant gros, lourd et amateur de blagues de culs, Georges est à deux doigts de se lancer dans le stand-up, mais avant que cette vision cauchemardesque ne se réalise, l’écran vire au noir et…

…FIN !

La question que je me pose étant : mais pourquoi diable vouloir une licence pour réaliser une merde pareille ?


Comme toujours, je crois qu’il faut laisser le mot de la fin à la critique, ici cineserie.com :

Loin d’être un simple film d’action lambda qui ne vaut que pour ses scènes de destruction massive, Rampage : hors de contrôle insuffle un message écologique à son scénario.

C’est vrai, et le message que j’ai perçu est le suivant : « Pourquoi jeter vos déchets quand Hollywood peut en faire un film ? »

 

26 réponses à “Rampage de script

  1. prims, j’ai hurle de rire à:
    « Un cas d’école pour la police américaine : sur qui tirer en priorité ? »

  2. « Je vous passe les détails sur la bagarre qui est évidemment inutilement longue, mais le loup finit par être dévoré par le crocodile au milieu des combats (les deux sont méchants, ça ne veut pas dire qu’ils font équipe). »
    Au moins un truc cohérent dans le script, en effet : les deux animaux mutés ne sont pas copains pour autant.
    Le reste est littéralement bousesque.
    Un film à haut message écolo ? Le meilleur message serait de passer l’argent à des projets sur le sujet plutôt qu’à le jeter aux orties pour des scripts aussi lamentables (moment vieux con).

    • Les critiques parlaient sans doute de l’aspect 100% recyclé du « temps de cerveau » utilisé pour écrire l’histoire et les dialogues…

    • Oui, il y avait le même concept dans la bande dessinée Michel Risque en 1980, mais en mieux; le produit grossissant était utilisé sur les carottes qu’on donnaient au lapin géant pour le nourrir, puis les moustiques qui suçaient le sang dudit lapin servaient de nourriture à la poule géante qui mourait dans un accident de voiture plus tard.

  3. « Mais là où « c’était mieux avant », c’est que personne n’aurait eu l’idée d’en faire un film. »

    Cher Monsieur Connard, dois-je vous rappeler cette pépite qu’est Mortal Kombat, sorti en 1995 d’après le jeu vidéo du même nom ?

  4. Je sentais venir le coup du « Jean-jacques », mais du coup, j’suis déçu… Pas de scène « café »? Pffffffffffff, tout se perd mon bon monsieur… MDR
    Bon, au moins, encore un « scénar » qui ne vole pas plus haut que les appareils utilisées dedans visiblement…
    Merci Odieux pour ce petit moment de détente… ;-)

  5. Très, très en forme, Odieux.
    Il y a des ficelles connues mais rien que le sursurmulot… splendide !
    Et puis la pulvérisation du poncif de « critique » ciné à la fin… vraiment très fort, merci.

  6. Premier éclat de rire avec les prénoms.
    Second éclat de rire avec la mise à jour Windows.
    Troisième avec le numéro d’info Covid en quartier général de la maission.
    Quatrième avec Geoffroy de Lagasnerie.
    Cinquième avec Mairie de Paris 2024.
    Sixième pour l’âme des roux.
    Très fort !

  7. Je suis bien embêtée avec le « gigantesque ramasse-crottes comme celui qui est devenu président » : j’ai 2 ou 3 noms en tête, j’hésite très fort. Un indice ?

  8. Vous avez oublié un truc : Kate a été virée par les méchants Rousseau il y a deux ans. (Et a ensuite fait de la prison pendant 13 mois).

    Pourtant, elle se balade dans le labo comme si de rien n’était et s’attend à toujours être dans la base de données (pour le déverrouillage des portes, entre autres.).

    En deux ans, les choses sont restées comme elles étaient avant que Kate se fasse saquer… c’est bizarre (surtout pour un labo de pointe avec des technologies ultra-secrètes) !

    • Ah, et : comment se fait-il que pour George, les mutations se limitent à grandir et se régénérer, alors que les deux autres animaux ont tellement muté qu’ils en sont à peine reconnaissables ?

    • Là pour le coup c’est malheureusement assez raccord avec la logique « corporate/entreprenariale » actuelle : plus d’argent à dépenser dans des jolies pubs et le remaquillage des communicants que dans les aspects critiques de l’entreprise.

      • Ouais bon, votre réponse est sérieuse, mais…

        on parle quand même d’une entreprise qui a la capacité de bloquer une porte située dans l’espace depuis la Terre, ou encore qui commande des tubes à échantillons capable de résister à une entrée dans l’atmosphère terrestre.

        Un autre truc que j’aurais pu écrire (mais trois messages sans réponse, ça fait beaucoup), c’est que George n’est pas du tout inquiété par les autorités à la fin du film : il fait sa blague lourdingue et tout le monde rigole, militaires compris.

        Bref, George est doux, George est frais, mais George n’est vraiment pas pratique.

  9. Mais qu’est ce que j’ai ri !! Merci, merci et merci (pas d’inspiration, j’ai aussi travaillé aux scénarios de ce film).
    C’est bizarre, j’ai quand même envie de dépenser les 1 000 € pour un ticket de cinéma, et aller le voir

  10. Merci Monsieur OC de nous montrer à quel point le recyclage est devenu une mine d’or sans fond !

    Hollywood est spécialiste, c’est un peu le surrégénérateur de la bêtise humaine : quand vous avez fini de produire de l’énergie, il y a plus de carburant qu’au début.

  11. « Auriez-vous quelques minutes pour parler de notre sauveur le Rat-cornu ? »

    Puissent Thanquol et Vorhax vous couvrir de leurs bénédictions impies pour les décennies à venir pour m’avoir fait hurler de rire avant la fin du premier paragraphe !

  12. L’écholocalisation consiste à générer un son et à capter l’écho qui revient : l’animal sait donc situer précisément l’origine du retour du son (à savoir l’obstacle sur lequel il « rebondit »).

    C’est donc plutôt cohérent. Pour une fois que c’est pas débile… Normalement la mauvaise foi ne consiste pas à être débile involontairement !

    • C’est exactement ça. Et les suranimaux ne génèrent pas un son pour localiser une cible grâce à l’écho. Ils ne font qu’aller là où un son les gênent. Comme les chiens qui répondent aux ultrasons : je ne les crois pas capables d’écholocalisation. Rien avoir avec ce phénomène chauve-souresque, donc.

      C’est marrant : vous avez pourtant donné la bonne définition, mais…

  13. Peut-on s’attendre à un article sur la démocratie contrôlée? Vive la Super-Terre et trinquons avec une tasse de liber-thé!

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.