Bon peuple.
Vous aimez la bonne littérature ? Les personnages profonds ? Les intrigues étonnantes ? Dans ce cas, passez votre chemin.
Par contre, si vous avez ce goût pervers pour les daubes au fond de votre âme damnée, n’hésitez plus. Je vous suggère même de préparer une bassine, tant lire Midnight Sun est une sorte d’initiation à la spéléologie : plus on avance, plus on s’enfonce. Si vous ne l’aviez plus en tête, je vous remets le lien vers l’épisode précédent.
Dont je vous rappelle le contenu, car décidément, je suis bien urbain :
Edward, le vampire cérébralement mort mais au slip encore vivace, est parvenu à sauver cette gourde de Bella d’une agression dans une ruelle. Après l’avoir emmenée au restaurant pour l’y forcer à manger – littéralement – il décide de la raccompagner chez elle en voiture. Et de lui avouer son sombre secret : il est un peu con… nan attendez, ça c’est pas secret. Pervers ? Non plus… ah voilà, le troisième secret dans l’ordre d’importance : c’est un vampire.
Alors vous me direz « Mais c’est bon, on a pigé. »
Ooooh, âmes innocentes. Vous sous-estimez la médiocrité de ce livre qui peut encore vous surprendre. Comment ?
Lisons, mes bons !
Nous retrouvons donc Edward, pas pressé de quitter sa cibl-ahem, l’élue de son cœur.
Pourtant, comme j’étais tenté de faire durer ce moment. De l’avoir avec moi et de son plein gré encore quelques instants.
Notez le “De plein gré.”
On sent que ça ne lui arrive pas souvent : il tient à le souligner. Bravo champion. Si vous aussi, quand vous racontez à vos amis « Là, la personne que je voulais draguer est restée de son plein gré« , il est peut-être temps de consulter, vous avez visiblement un petit problème.
Mais revenons à Bella qui change de sujet. Elle aimerait piger comment Edward l’a retrouvée dans la ruelle où elle allait se faire agresser dans l’épisode précédent. Et Edward passe aux aveux :
— Tu l’auras voulu, bougonnai- je. Je t’ai flairée.
Alors.
Si une fille vous demande “Comment as-tu su que j’étais là alors que j’étais super loin et hors de vue ?” et que vous répondez “à l’odeur”, vous risquez une gifle, un coup de bombe à poivre, une chaise sur la gueule, puis d’entendre le bruit de talons qui s’éloignent au son de sanglots.
Mais Bella ne peut pas procéder à cette mise au point : en effet, à ce stade de notre récit, Edward la raccompagne chez elle, et la sécurité routière ne recommande pas de gazer le conducteur en roulant. Il faut au moins attendre une aire pour ce faire avant de lui claquer la trogne contre un urinoir en hurlant « Et là, tu le sens mon plein gré ? ».
D’ailleurs, en parlant de sécurité routière.
Pour la première fois de la soirée, un éclat apeuré traversa son visage.
— Nom d’un chien ! hurla- t- elle. Je m’affolai. Qu’avait- elle vu ? Comment m’étais- je débrouillé pour l’effrayer ainsi ?
— Moins vite !
— Qu’y a- t- il ? demandai- je, incapable de comprendre d’où lui venait sa terreur.
— Tu roules à cent soixante kilomètres- heure ! brailla- t- elle.
Elle jeta un coup d’œil dehors, sursauta en découvrant les arbres sombres qui défilaient à toute allure. Un détail, encore et toujours, et elle piaillait de terreur. Je levai les yeux au ciel.
— Du calme, Bella !
— Tu veux notre mort ou quoi ?
— Pas de panique ! Elle inspira à fond.
— Tu as une urgence ? s’enquit- elle d’un ton un peu moins hystérique.
— J’aime bien conduire vite.
Voilà.
Si vous pensiez encore que vous aviez la liste des défauts de ce héros si parfait, vous pouvez désormais y rajouter “Il conduit à fond les ballons comme un gros kéké”.
Et qualifie Bella, je vous rappelle que c’est un récit à la première personne, “d’hystérique” quand elle lui demande d’éviter de rouler à 160 sur une route à 50. D’ailleurs, conduire à 160 est « un détail ».
Lectrices, calmez-vous : je sais que vous êtes sous le charme. Un vampire qui fait du tuning de Volvo (car oui, il glisse dans le livre qu’il la modifie lui-même, véridique) et roule comme un blaireau… comment résister ? Je vous laisse le temps d’aller vous rafraîchir, c’est trop de charme d’un coup.
En plus, Edward a un argument en or pour rouler pied au plancher sans remord.
— Je n’ai jamais eu d’accident, Bella. Ni d’amende.
PAS VU PAS PRIS, BELLA ! T’ES BÊTE OU QUOI ?
Edward est si désirable et romantique qu’à chaque fois qu’il ouvre la bouche, quelque part dans le monde, une femme entre au couvent.
Cependant, Bella insiste sur le sujet des excès de vitesse.
Ne me demandez pas pourquoi : est-ce que cela aurait un rapport avec le fait que son père, le chef de la police locale, est précisément en charge de faire respecter les limites de vitesse ?
Mmmmmnon. Sûrement une coïncidence, se dit Edward. Et surtout : de l’hystérie.
En plus, elle est bêêêête, elle ne comprend pas la base :
— Je déteste rouler lentement, maugréai- je en ralentissant encore.
Je ne vous cite pas le passage qui s’ensuit, car il serait un peu long, mais grosso modo, Edward y explique que certes, il risque l’accident en roulant vite, mais d’un autre côté, c’est normal : un accident de voiture ne pourrait le tuer. Aussi, pourquoi se priver de rouler vite ? D’où son dégoût de l’inutile lenteur.
J’imagine donc Edward au tribunal, après un accident;
“C’est que je suis un vampire, monsieur le juge. Si j’ai un accident, ce n’est pas un problème. Alors pourquoi me brisez-vous les glawis ?
— Monsieur Edward Cullen, est-ce que votre accident vous a appris quelque chose ?
— Que j’avais raison : la voiture est foutue, mais moi, je vais bien.
— Je voulais parler de la famille que vous aviez percutée en perdant le contrôle.
— Aaaaaaaaaaah vous voulez parler de ça… z’avaient qu’à être des vampires, aussi.
Sur la route, tous responsables : faites-vous vampiriser avant de sortir de chez vous (sauf par un Tremere, soyons sérieux, comprenne qui pourra), Edward est là. Et puisque lui résiste aux chocs, vous n’avez qu’à faire pareil.
La proximité intellectuelle d’Edward avec un concombre excite pourtant visiblement Bella :
Elle recommença à se manger les lèvres,
Vous connaissez la règle : quand vous avez envie de manger la bouche de quelqu’un mais qu’il ne veut pas, dans le doute, mangez la vôtre.
Un savoureux mélange d’onanisme, de cannibalisme et de trépanation.
Accessoirement, comprenez la jeune femme : certes, Edward est plus proche du concombre que de l’homme. Mais dans bien des situations, cela a quantité d’avantages.
Passons sur les palpitations de Bella, et parlons de celles d’Eward.
Son odeur régnait toujours en maître dans la voiture. Je m’y habituais, je parvenais presque à l’ignorer, mais il était indéniable que mon corps la désirait pour des buts inavouables.
On le saura : Bella sent le kebab.
D’ailleurs, puisque l’on parle de repas et qu’Edward a fini par confier à Bella qu’il était un vampire (ce qui l’a à peine fait réagir, son cerveau étant un peu lent), Bella lui demande ce qu’il mange. Des animaux ? Pas d’humains ? Vous êtes les vegans du vampirisme ?
— C’est une comparaison un peu hasardeuse, mais disons que ce serait comme vivre de tofu et de lait de soja pour toi. Nous nous traitons parfois de végétariens en guise de petite plaisanterie familiale. Notre régime ne comble jamais vraiment notre faim– notre soif, plutôt, même s’il nous donne la force de résister. En général. Il arrive que ce soit dur, cependant.
Donc votre régime alimentaire vous laisse toujours sur votre faim ? Vous risquez de céder à tout moment et donc, d’aller chercher du vrai sang humain dans un cou innocent ?
Quel dommage que vous n’ayez pas accès à du sang humain sans emmerder personne. Par exemple, des poches de sang. Non, pour ça, il faudrait que quelqu’un y pense. Et sache ce que c’est. Comme, allez, un médecin ? Vous savez, comme le père d’Edw…
Ah merde.
Oubliez, oubliez.
C’est bien sûr vachement mieux de rester en permanence sur le fil du rasoir et de risquer de tuer un innocent à tout moment alors que vous pourriez avoir accès à du sang aisément, tranquillement, et même avec consentement.
Alors qu’aller sucer des lapereaux et grogner à la vue d’une lycéenne, c’est vachement plus sûr.
Et puisque l’on parle de sécurité, nos héros, toujours en voiture, reviennent sur Bella qui a failli se faire agresser dans une ruelle plus tôt. Mais n’avait pas fui.
Voilà qui intrigue Edward.
— Qu’avais- tu en tête, ce soir, juste avant que j’arrive ? Je n’ai pas bien compris ton expression. Tu n’avais pas l’air tellement effrayée. Plutôt très concentrée.
— Je m’efforçais de me rappeler comment on liquide un agresseur, les techniques d’autodéfense. Je m’apprêtais à lui enfoncer le nez dans le cerveau.
Son calme l’avait désertée avant qu’elle en soit à la fin de son explication. Sa voix s’était chargée de haine. Une haine authentique. Sa colère n’était plus amusante, là. Je revoyais sa silhouette frêle– du verre tendu de soie– dominée par les monstres humains aux poings comme des battoirs qui l’auraient agressée. À mon tour, je fus submergé par la fureur.
— Quoi ? m’emportai- je. Tu voulais te battre ? Au lieu de t’enfuir ? Quels instincts désastreux !
— Je me casse la figure dès que j’essaye de courir, reconnut- elle, penaude.
C’est bon à savoir : Bella est trop maladroite pour courir sur cinq mètres, par contre, elle peut faire du kung-fu.
Heureusement que les arts martiaux ne demandent aucune dextérité. Après elle fait peut-être la technique dite de “l’arme con-tondante” : elle se jette elle-même au visage de l’ennemi comme une sorte de gros projectile chevelu.
Et puisqu’on en parle, ça tombe bien : Edward, sa Volvo mauve à aileron et sa Bella en pleine crise de polio arrivent chez la dame. Qui tente de descendre du véhicule.
Je répète : elle TENTE. Car en effet :
Elle se reprit, bien qu’encore déconcertée, et s’extirpa de la voiture, si maladroite qu’elle s’emmêla les pieds et dut se raccrocher à la carrosserie.
Je comprends que Bella ne craigne pas les vampires : elle sait que la gravité et les terrains plats auront eu raison d’elle bien avant.
Plus sérieusement, quelle est cette étrange obsession pour la maladresse ? Non parce que si voir des gens se vautrer rend le kiki tout dur, ces gens doivent se tripoter devant Vidéo Gag. Dois-je en dire plus pour faire comprendre le problème ?
Edward, qui lui ne voit que l’objet de ses désirs marcher avec la grâce d’un militant écologiste à une soirée d’ingénieurs EDF, savoure le spectacle.
Je ris. Trop doucement pour qu’elle l’entende. J’attendis qu’elle titube jusqu’à la flaque de lumière que dessinait la lampe au- dessus de la porte d’entrée.
Je rappelle que Bella ne marche pas. Non, même ça, c’est trop : elle titube.
Je suppose que sa démarche est à l’origine du jeu QWOP.
Pour ma part, je l’imagine avec le style gauche d’un enfant de deux ans qui tape des pieds à chaque pas et qui, bouche grande ouverte, grogne à l’effort tant chaque pied qui touche le sol sans être suivi de sa tête est pour lui un succès non négligeable.
Bella raccompagnée, Edward peut rentrer chez lui où, hélas, son paternel lui demande de l’aide : il y a un tueur en maraude, et il sait où le trouver. Or, les tueurs attirent l’attention de la police, ce que les vampires n’aiment guère. Papa Cullen a donc besoin que son fils le conduise jusqu’à la planque du méchant et…
Pardon ? Enfin il se passe quelque chose ? Aha, allons : le livre passe complètement sur la question pour se concentrer sur les vrais sujets. Comme par exemple, Edward qui se tripote sur une adolescente qui dort. À tel point que même Edward est à marmonner « Ah oui le tueur, ouais, pfou, mais là j’ai aut’ chose sur le feu ». Aussi il conduit son père comme convenu… puis le laisse en plan. J’exagère ? Apapap :
Laissant la Volvo à mon père, je regagnai Forks en courant à travers la forêt endormie. Ça me prit moins de temps qu’en voiture. Quelques minutes plus tard, j’escaladai le mur de sa maison et me glissai par sa fenêtre.
Chacun ses priorités : son père peut se faire tuer, okay, mais je vous rappelle qu’une météorite pourrait tomber sur Bella (cf chapitres précédents). Donc il est plus utile à se caresser dans sa chambre qu’à aider son père contre un tueur, par exemple.
Et je n’exagère même pas, car, oui, Edward se dit que se barrer en laissant son père gérer seul, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire.
J’avais agi au mieux. Ce mortel répugnant ne chasserait plus, et je n’avais pas tué. Pas récemment, du moins. J’avais eu raison de faire confiance à mon père, même si je regrettais que le misérable s’en soit tiré aussi aisément. Je me pris à souhaiter qu’il soit envoyé au Texas, où la peine de mort était si populaire.
C’est ce que j’aime avec les oeuvres américaines : tout le monde est présenté comme sympa, mais envoie quand même griller autrui sur la chaise électrique.
Sur ces belles pensées, et après une nuit à grogner en admirant sa douce, Edward peut profiter d’une nouvelle journée qui se lève sur Forks. Et aller chercher Bella chez elle pour l’accompagner à l’école, puisqu’ils se rapprochent et qu’elle connait son lourd secret (non, pas le fétichisme pour Vidéo gag).
L’occasion pour Edward de la reluquer.
Le vêtement, trop long et trop large, ne la mettait pas en valeur. Il masquait sa silhouette mince et noyait ses courbes comme un sac informe. Ça me plut presque autant que si, pour mon plus grand plaisir, elle s’était habillée d’un haut aussi joli que la blouse bleue d’hier. Le tissu avait moulé son corps de façon extrêmement séduisante, l’encolure assez échancrée pour me permettre d’entrapercevoir ses clavicules magnifiques s’enroulant autour du creux de sa gorge. Ce bleu avait flotté comme de l’eau sur son corps aux arrondis subtils.
Comprendre : “Je préfère quand on voit ses boobs”.
Edward, tu es vraiment notre Roméo. Que dis-je, notre Roméo Alpha.
Je dirais même que l’on peut te qualifier, au vu de tout ce que l’on a vu jusqu’ici, d’Alfa Roméo.
Et puisque nous parlons voitures, Bella en se rapprochant de notre héros découvre que toute la famille d’Edward a planqué chez elle une énorme collection de voitures de sport.
— Pourquoi avez- vous des voitures pareilles si vous cherchez à passer inaperçus ? me demanda- t- elle.
— C’est un péché mignon, reconnus- je. Nous aimons tous la vitesse.
“Notre spécialité pour passer inapeçus ? Rouler à trois fois la limite autorisée dans des voitures de luxe.”
Ainsi s’acheva la vie d’Edward, arrêté par la gendarmerie de l’Allier avant que le soleil ne se lève sur sa cellule de dégrisement.
Mais le livre oubliant l’existence de la maréchaussée (vous savez, le métier du père de l’héroïne, un détail), Edward reste libre. Et peut donc retourner à l’école où les copines de Bella, la voyant arriver avec Edward, veulent savoir s’il y a un truc entre eux.
Edward les épie très fort.
— Il faut admettre qu’il est tellement craquant, soupira la pipelette.
Bella se ferma et lui adressa un regard aussi agacé que quand elle était confrontée à une injustice. L’autre ne comprit pas ce changement d’attitude.
— Il a d’autres qualités, aboya Bella.
Ah ! On y arrive enfin !
— Ah bon ? Lesquelles ?
Bella se mordilla les lèvres.
— Je ne sais pas trop… disons que toute cette beauté cache une personnalité vraiment extraordinaire.
Il va falloir m’expliquer où. Quand il épie les filles ? Les force à manger ? Roule comme Roger après deux cubis de Villageoise ?
Mais bon, on va dire qu’il en va des filles comme pour des garçons. Quand ces derniers font référence au fait qu’ils aiment une damoiselle pour son “imposante personnalité”, ils font plus souvent référence à son bonnet F qu’à son sens de l’humour.
On supposera donc que Bella soupçonne Edward d’avoir une très grosse rigor mortis.
Et puisque nous sommes dans les thèmes légers…
Dans la queue au self, Bella s’agita, tripotant la fermeture Éclair de son coupe- vent et se trémoussant nerveusement sur ses pieds.
Ce tripotage de fermeture éclair en pleine queue par une fille qui se trémousse : je ne sais pas si c’est la traduction qui se prend les pieds dans le tapis comme une vulgaire Bella, mais j’ai très envie de jeter un regard condescendant à qui de droit à la lecture de ce passage.
D’ailleurs, attendez ! Edward fait la queue avec Bella, mais où ? Au self de la cantine ! L’occasion de montrer à Bella qu’en cas de besoin, il peut faire semblant de manger.
Mais bon, ce ne serait pas la première fois que j’avalais quelque chose. La mascarade l’exigeait. Certes, c’était désagréable. La toisant, j’attrapai le mets le plus proche de moi et mordis dedans. N’ayant pas regardé ce dont il s’agissait, je fus incapable d’en identifier la nature. C’était aussi gluant, indigeste et répugnant que n’importe quelle nourriture humaine. Je m’empressai de mâcher et de déglutir en retenant une grimace. La bouchée descendit lentement au fond de ma gorge. Très déplaisant.
Non, Edward, si la nourriture est dégueulasse, ce n’est pas que tu es un vampire.
C’est juste que tu es dans un pays anglo-saxon.
Je soupirai en songeant que, plus tard, il me faudrait l’expulser de là. Beurk !
Edward est donc persuadé que seuls les vampires expulsent ce qu’ils mangent, voire défèquent.
J’ai envie de dire : caca-boudin.
Mais passons sur tant de légèreté. Et revenons à Edward qui séduit sa belle. Qui en retour, ne comprend pas ce qu’il lui trouve.
— Je suis d’une banalité effarante. Enfin, sauf quand il s’agit de passer à côté de la mort ou d’être si maladroite que ça frôle le handicap. Comparée à toi…
Peut-on qualifier de banal un être humain qui a bientôt 16 ans de retard sur l’apprentissage de la marche ? Non Bella, tu es exceptionnelle.
Comme dans “différente”.
D’ailleurs, ça ne prend pas sur Edward, qui décidément, est très malin :
— Est- ce une allusion au fait que tu es incapable de marcher sur une surface parfaitement plane sans trébucher ?
— En effet.
Ce n’est donc pas votre serviteur qui exagère : Bella est vaincue par le premier terrain plat venu.
Et le livre insiste LOURDEMENT dessus.
En attendant, la drague se poursuit et Edward mentionne qu’il expliquera bientôt à Bella pourquoi il ne peut pas se montrer au soleil. Par exemple, là, bientôt.
— Il fera beau, murmurai- je avec lenteur, en luttant contre mes hésitations et mes réticences. (À quel point regretterais- je mon choix ?) Donc j’éviterai de me montrer en public… Mais toi, tu pourrais rester avec moi, si tu veux.
Elle saisit tout de suite l’importance de l’enjeu, et ce fut avec des yeux brillants d’enthousiasme qu’elle s’exclama :
— Et tu me montreras ce à quoi tu as fait allusion ?
AHEM.
Bon, écoutez, accélérons et sortons de ce terrain vaseux pour retrouver nos héros qui reparlent du régime alimentaire d’Edward. Il chasse donc des animaux ? A-t-il une casquette ? Picole-t-il avant d’y aller ? Fait-il des blagues graveleuses avant d’engueuler son chien sur un sentier ? Bella veut savoir.
— Naturellement, ajoutai- je sur un ton détaché, clinique, nous veillons à ne pas perturber l’environnement en pratiquant une chasse abusive. Nous essayons de nous cantonner à des endroits où la population de prédateurs est trop abondante, quitte à nous déplacer fort loin. Il y a certes abondance de cerfs et d’élans dans les parages, et ils conviendraient très bien, mais où seraient l’intérêt et l’amusement ?
Elle m’écoutait avec un intérêt poli, comme si j’étais un guide de musée décrivant un tableau. Je souris malgré moi.
— Où, en effet ? murmura- t- elle en avalant un autre morceau de pizza.
— Emmett adore le début du printemps. Les ours sortent tout juste d’hibernation et n’en sont que plus irritables. Soixante- dix ans après, il ne s’était toujours pas remis d’avoir perdu sa première bagarre.
Ah, le printemps. La nature qui s’éveille. Les ours qui baillent en sortant d’hibernation.
Les lycéens vampiriques qui leur marravent la gueule.
C’est si beau !
J’imagine bien le comité de direction du parc naturel des Pyrénées avec pareil connards.
— Bon, concernant la réintroduction d’ours, tout s’est bien passé à l’arrivée : les deux ours ont gagné les bois…
— Ah !
— … où ils ont aussitôt été dévorés par deux connards à grosses canines. On a retrouvé des VHS de Vidéo Gag sur place. On cherche encore à comprendre. Bref, on a donc ramené deux autres ours de Slovénie.
— Et ?
— Pareil : à peine sortis, dévorés par les mêmes. Cette fois, on a retrouvé une Volvo Tuning à proximité.
— Mais on ne va jamais arriver à réintroduire l’ours avec des prédateurs pareils !
— Pas si on réintroduit leur prédateur : le Saint Inquisiteur.
Le Saint Inquisiteur : gère vos problèmes de vampires, loups-garous et protestants en moins de 24 heures. L’être aimé vous a quitté ? Il l‘envoie sur le bûcher. Résultats garantis. Paiement directement dans le tronc tous les dimanches.
Edward, lui, ne voyant pas le problème, continue à causer chasse.
— Quand nous chassons, nos sens l’emportent sur notre raison, marmonnai- je en pesant chacun de mes mots. Et nous… dirigent. Surtout l’odorat. Si tu te trouvais dans les parages à ce moment- là…
“Ecoute, tu fouettes, alors quand je chasse, si tu pouvais rester loin steuplé.”
Bella va-t-elle aller disperser son odeur de vieux renard sur les terrains de chasse à l’ours ? Edward est-il finalement un vampire ou une Alfa Roméo ? Lequel des deux a le plus de chance d’emballer ?
Nous le saurons dans le prochain épisode.
En attendant, je vais montrer ce livre au Grand Inquisiteur le plus proche.
Bien vu la référence à Vampire La Mascarade. On sent le roliste en vous.
On appréciera aussi que Meyer s’imagine que les végétariens se nourrissent exclusivement de lait de soja et de tofu. Et qu’ils ont toujours faim, apparemment. J’en parlerai à Patrik Baboumian si je le croise.
Le style du bouquin me laisse perplexe. Les personnages semblent hésiter entre s’exprimer comme l’Odieux et sortir des « wesh vazy, i m’a agressée, j’lui latte les naseaux à ce ouf ».
Une clavicule, ça ne s’enroule pas, au fait (à moins que Bella ne soit victime d’une mystérieuse déformation qui… non j’ai tout compris : c’est un poulpe. Ça explique à la fois son manque de coordination sur la terre ferme et les machins qui s’enroulent)
Tiens, j’ai posté mon commentaire en réponse sans le vouloir.
Je n’apprendrais jamais de mes erreurs : ne pas lire l’OC au travail sous peine d’émettre des gargouillis étranges en tentant de contenir un fou rire qui ne passera jamais pour une quinte de toux.
J’avais oublié la règle principale : ne pas lire l’OC au travail sous peine de devoir étouffer un fou rire dans des gargouillis étranges.
J’ai lu cet episode alors que j’assistais à un séminaire de direction dans ma grosse collectivité territoriale (celle où on aime Beyoncé faut pas charrier) et durant une représentation théâtrale croquant la vie au travail.
C’était comme être dans un épisode de The Twilight Zone.
Merci cher Odieux.
J’ai lu cet episode alors que j’assistais à un séminaire de direction dans ma grosse collectivité territoriale (celle où on aime Beyoncé faut pas charrier) et durant une représentation théâtrale croquant la vie au travail.
C’était comme être dans un épisode de The Twilight Zone.
Merci cher Odieux.
Eh ben…
Je ne sais pas si l’équipe du documentaire « Strip-tease » existe dans l’univers de ce livre, mais Edward ferait un sacré beau sujet d’émission.
L' »invivable non-vie » de l’Odieux pourrait nous guider sur le déroulement de cette émission sur le sujet des vampires. Dans un genre un peu plus crédible que toutes les daubes qui tournent autour de l’univers de Twillight, si on veut se moquer de vampires nunuches et maladroits, il y a le film néo-zélandais « What We Do In the Shadows » (oui je fais de la pub, c’est mal xd)
Edouard, finalement c’est un peu comme un chat (ok, moins l’air « mignon » parfois, le beau poil et les rigolades devant ses démolitions d’arbre à chat) : utilité minimale, embêtement maximal pour toute personne un peu sensée à proximité xd.
(d’ailleurs la scène débile de conduite semble directement sortie d’un film des années 1980-90 où un gus se faisait greffer des neurones de chat pour contrer je ne sais quelle maladie, et finissait par faire plein de trucs de bad-boy caricaturaux comme conduire tel un gros naze bourré, menacer sa copine de violences diverses…mais je ne me souviens plus du titre ni de l’année exacte).
Cher Odieux,
Vous noterez votre rendez-vous la nuit prochaine auprès d’Etrius,
Un rendez-vous qui ne saurait souffrir votre absence.
Bien cordialement,
M. A, maître de Chantrie.
Je crois que ce qui me choque le plus c’est le degré zéro de littérature. Je ne sais pas si c’est le livre original qui est mauvais ou la traduction (ou les deux) mais j’ai rarement lu une écriture aussi vilaine, entre expressions toutes faites et l’impression d’un usage excessif de synonymes. Quand je lis ça, par exemple, je ne la trouve absolument pas séduisante Bella : « brailla- t- elle », « elle piaillait de terreur », « aboya Bella ».
Je tire donc mon chapeau à l’odieux de s’être fadé ça, et j’en profite pour conseiller à tout le monde la lecture du très dur mais magnifique livre de Gabriel Tallent, My Absolute Darling, magistralement traduit par Laura Derajinski.
Bah c’est du roman de gare, quoi. C’est à la littérature ce que les blockbusters Marvel sont au cinéma. C’est pas fait pour être travaillé ou très artistique, juste pour s’occuper.
je pense honnêtement que c’est pire:
au moins avec les films on en prend plein les mirettes (vu qu’il n’y a que ça) alors que là …
J’ai mail aux zygomatiques, ça faisait longtemps que je n’avais pas autant ri ! C’est trop court à chaque fois, vivement le prochain !!!
À lire le passage en voiture, j’ai l’impression que Pierre Palmade a lu et apprécié ce bouquin.
Je ne pensais pas qu’ils useraient le cliché de la nunuche-qui-trébuche jusqu’à la corde d’une manière aussi impitoyable… Je ne sais pas si c’est déjà à ce point dans la trilogie originale, mais Mme Meyers a un léger problème qu’elle devrait aborder en consultation, là.
Nan mais en fait, l’autrice a dû se donner pour objectif de donner de la visibilité à des personnages atteints de troubles neuromoteurs sévères et de lobotomie. Comprenez rien, bande de validistes…
Gangrel FTW!
Notez que je préférerais encore être Tremere que membre de la famille Cullen… J’ai relu les trois premiers épisodes pour l’occasion. Merci pour les fous rires.