Dune, allez les vers

Commençons par un rappel, c’est de saison : il existe trois règles essentielles dans l’univers des films adaptés de livres.

La première, c’est que dès que l’on critique ces œuvres cinématographiques, il se trouve inévitablement quelqu’un pour débarquer en s’exclamant « Oui, mais ça, c’est expliqué dans les romans !« 

La seconde, c’est que justement : s’il faut aller lire le roman pour combler les lacunes du film, c’est bien que le film a des trous, justifiant ainsi lesdites critiques.

La troisième, c’est que quelqu’un va inévitablement proposer d’en faire une trilogie.

Il y a cependant bien sûr des exceptions, avec des oeuvres qui parviennent non seulement à respecter le matériau d’origine, mais en plus à ne pas nécessiter d’avoir un bouquin sur les genoux durant la séance pour le compulser à chaque fois que le scénario se pète la gueule.

Dune est-il de ceux-là ?

Spoilons, mes bons !


L’affiche : pas d’explosion, pas de cendres : ça commence plutôt bien. Vous voyez que je suis optimiste.

Notre film s’ouvre des milliers d’années dans le futur, alors que l’humanité est partie à la conquête des étoiles et forme désormais un gigantesque empire intergalactique défendu par les Space Marines. Plus précisément, nous voici sur la planète Arrakis, aussi appelée Dune, principalement en raison de son jumelage avec Pyla-sur-Mer. Une autre explication serait bien sûr le fait que la planète ne propose que cela, des dunes, puisque c’est un immense désert mais, hein, ho, on ne nous la fait pas, dites.

Et à raison. Car contrairement à ce que l’office de tourisme veut nous faire croire, Arrakis n’offre pas que du sable et des cailloux secs à ses visiteurs. Non, c’est le seul endroit de la galaxie où l’on peut récolter l’épice, une ressource extrêmement rare qui est la seule permettant les voyages intergalactiques. Et donc, critique pour l’imperium, vous l’aurez compris.

Notez que si c’est la seule ressource permettant cela, j’aimerais bien savoir comment l’humanité est arrivée jusqu’à Arrakis. Le film n’en disant rien (chut, ceux qui veulent parler de Jihad Butlérien au fond, on a dit qu’on se contentait du film, je ne veux plus vous entendre bande de rabouins), nous supposerons donc que l’humanité a navigué entre les étoiles jusque là à la rame.

Rendons-nous justement sur la surface de Dune, et constatons d’ailleurs que le désert est particulièrement agité. En effet, les indigènes locaux, les Fremen, n’aiment pas trop voir des types descendre de l’espace pour leur coloniser la gueule et sucer l’épice du désert avec de grosses machines. Or, si quand le lama est courroucé, il crache, le Fremen n’a lui pas ce luxe tant l’eau est rare. Aussi se contente-t-il de poignarder les intrus. Le Fremen est comme ça : taquin (et il a dégâts x2 de dos).

Heureusement, la maison noble Harkonnen, à qui l’empereur a confié le contrôle de la planète, sait apaiser la juste colère de ces galopins des sables à l’aide d’une savante diplomatie mêlant habilement roquettes dans la gueule et bombes sur la truffe.

Mais comme nous l’explique la voix off qui nous détaille ces images, tout est sur le point de changer.

L’empereur, ce coquin, a en effet décidé de confier Dune à une autre maison noble : les Atréides. Les Harkonnens sont donc priés de prendre leurs cliques, leurs claques, et un certain nombre de pieds au cul avant de rentrer sur leur planète d’origine. Ce qu’ils font en bougonnant un peu, puisque contrôler la seule source d’épice, la ressources la plus essentielles de la galaxie, c’est quand même sympa.

Pour autant, ce n’est pas la fête chez les Atréides. Rendons-nous donc sur la planète d’origine de leur maison, et plus précisément dans leur palais pour y retrouver Paul Atréides, fils du duc Papa Atréides, en plein petit déjeuner avec sa mère. Et ça commence très fort, puisque lorsque Paul demande à maman de lui passer l’eau, celle-ci répond :

— Force-moi.

Ah. Oui. Donc déjà, elle le dit sur un ton qui n’est pas sans rappeler Choke me daddy, et ensuite cela pose l’ambiance : visiblement, chez les Atréides, tu ne peux même pas demander à ce qu’on te passe le beurre sans que cela tourne à l’inceste sadomaso. Nous appellerons donc la planète Atréides : Charleroi.

Ce qui ne règle pas le problème : Paul a toujours soif, et maman fait le siège de la carafe. L’intrigue est palpitante, vous en conviendrez, mais permet de révéler ce que Maman Atréides veut dire : elle souhaite que son fils s’exerce sur elle à utiliser la Voix, un pouvoir hypnotique permettant de commander à autrui.

— Tu peux le faire, Paul ! Utilise la Voix !
— Maman, passe-moi l’eau, euh, allez !
— Non, Paul ! La Voix ! Concentre-toi !
— Maman, passe-moi l’eau STEUPLÉ !
— Paul !
— ICI LA VOIX. MAMAN PASSE-MOI L’EAU. C’EST TOUT… POUR LE MOMENT.

Et Maman de lui passer l’eau. Voilà un pouvoir utile ! Retenez-le bien, car le pouvoir de la Voix reviendra sauf quand ça pourrait être utile. Et est fort pratique, il faut en convenir. Cependant, la Voix utilisée et le petit-déjeuner avalé, Paul et tout le clan Atréides peuvent assister à une cérémonie où un envoyé impérial remet officiellement à la maison Atréides le contrôle d’Arrakis, le cœur stratégique de l’empire malgré son nom de fromage de chèvre.

Mais alors que les Atréides préparent leur flotte stellaire pour se mettre en route vers leur nouveau fief, près du palais, Paul et Papa discutent.

— P’pa, j’ai pas envie d’aller sur Dune. C’est nul, c’est plein de sable, ça rentre dans les vêtements et ça gratte partout.
— Tututu, Anak… ahem, Paul. Tu dois venir avec moi. J’aurai besoin de toute l’aide possible sur place. Car Dune est un endroit dangereux. Pas à cause des créatures sabulaires qui hantent le désert ou des Fremens, non.
— Les Fremens ? Ne sont-ce pas ces gens qui montrent leurs seins avec des slogans peints dessus ?
— Que… non, fils d’idiot. De toute manière, ce que je veux dire, c’est que le vrai danger sera politique.
— Père ? Je ne comprends pas.
— Eh bien vois-tu, fils, toutes les grandes maisons de l’empire ont une haute estime du clan Atréides. En fait, ils nous voient même comme de véritables meneurs. Et l’empereur perçoit cela comme une menace pour son pouvoir. Aussi, en reprenant la très lucrative Dune aux Harkonnens pour nous la donner, il crée toutes les conditions pour qu’une guerre éclate entre nos maisons. Guerre qui affaiblira Harkonnens comme Atréides. L’empereur en ressortira donc renforcé. Il divise pour mieux régner.

Le Duc a flairé le piège. Mais va prendre biiiien soin de ne prendre aucune mesure pour se protéger. Ça valait le coup.

Alors qu’ils discutent tranquillement, soudain, une silhouette apparait au loin. Un simple caporal approche en courant, et arrive essoufflé.

— Pfou… pfou… pfou… excusez-moi Monsieur le Duc… pfou…
— Vous êtes ?
— Le caporal Roudoudou. Le vent a porté votre conversation, je me suis dit que j’avais dû mal entendre. Parce que bon : stratégiquement, c’est complètement incohérent.
— Ah ! Quelle arrogance, caporal ! N’est-ce pas une intrigue politique profonde et intelligente ?
— Le diviser pour mieux régner, je ne dis pas. Déclencher une guerre entre deux puissantes maisons rivales pour les affaiblir, d’accord. Mais pourquoi sur Dune ?
— Comment ça ?
— Eh bien au début du film ils disaient que c’était la seule planète où l’on pouvait récolter l’épice. Et sans épice, pas de voyage intergalactique, donc l’empire galactique s’effondrerait. Alors expliquez-moi quel intérêt à déclencher une guerre PILE sur la SEULE planète que vous devez absolument préserver de tout conflit pour le bien de votre empire ?
— … haaaan.
— Bé oui. C’est un peu comme inviter des gens à s’affronter au lance-flammes à côté de votre réserve de fioul. Ça parait rigolo mais c’est fondamentalement très con. Et ce n’est même pas fini.
— Que… caporal ? Que voulez-vous dire ?
— Que même en supposant que ce ne soit pas grave que les combats se déroulent sur Dune, les Harkonnens n’ont aucun intérêt à attaquer les Atréides. Après tout, c’est l’empereur qui leur a retiré Arrakis. Pas les Atréides. Donc techniquement, c’est contre lui qu’ils devraient se retourner. Vous n’avez jamais joué à Crusader Kings III ou quoi ? Tout ce que l’empereur vient de réussir, c’est à monter une maison… contre lui-même.
— Alors…
— Attendez Monsieur le Duc, je n’ai pas fini ! Car en plus, même en supposant que les Harkonnens attaquent les Atréides, si l’empereur laisse faire, il officialise que ses décrets ne valent rien, puisque les maisons peuvent bien prendre ce qu’elles désirent par la force. Et donc, il sape sa propre autorité. Mais attendez, car il y en a encore ! En acceptant le concept de…
— Un instant caporal Roudoudou. Paul ? Peux-tu t’occuper du Monsieur ?
— Oui bien sûr : ICI LA VOIX. CAPORAL ROUDOUDOU, VOUS ÊTES VIRÉ. C’EST TOUT… POUR LE MOMENT.

Le décor est donc posé : l’empereur est en train de se tirer une grosse balle dans le pied, mais l’ensemble de nos génies politiques n’ont rien remarqué. Paul et Papa Atréides en concluent donc simplement que sur Dune, ils vont devoir être prudents. Mais ne font rien pour autant, hein, il ne faut pas déconner. Ce n’est pas comme s’il y avait environ 60 solutions différentes pour contrer le truc, surtout quand on est vu comme la maison favorite de toutes les autres maisons. Et Papa Atréides d’avouer dans un clin d’œil que si, si, il a un plan : contrairement aux méchants Harkonnens, lui compte faire une alliance avec les Frémens. Et ainsi pacifier Dune, hop, tif-taf, tavu. Bon, ça n’a aucun rapport avec leur problème immédiat, mais quand même ! C’est un beau projet pour Arrakis : du vivre-ensemble !

Les Harkonnens vont être bien feintés lorsqu’ils découvriront qu’il existe une autre forme de contact que celle d’une roquette contre une gencive.

Mais peu avant le départ pour Dune, au beau milieu de la nuit, Paul est réveillé dans sa chambre par sa mère.

— Fils.
— Mère, si c’est encore pour me sussurer « Force-moi » à l’oreille, je vous préviens, ça va chier !
— … noooon ?
— Bordel Maman, il va falloir vous calmer ! Allez regarder Twilight, je ne sais pas, moi !
— Non, ahem. Ce que je veux dire, c’est que je suis ici pour une raison précise. Tu dois me suivre.
— D’accord, mais je vous préviens, je mets des bretelles à mon slip.

Et Paul de suivre sa mère, jusqu’à une pièce isolée où l’attend une espèce de vieille sorcière avec une bigouden noire. Maman Atréides abandonne sa progéniture avec l’ancêtre, qui prend la parole.

— Paul Atréides… j’étais curieuse de te rencontrer.
— Mais ? Qui êtes-vous ? Une sorte de version gothique d’une publicité Tipiak ?
— Silence, petit trou du cul ! Je suis la mère supérieure de l’ordre des Bre Tonnes, un ordre religieux ancien qui veille sur l’empire. Ta mère était l’une des nôtres. C’est pour cela qu’elle m’obéit. Nous existons depuis toujours dans les ombres de l’empire, et sommes respectées pour cela.
— D’accord Madame, mais là, il est 3h00 du matin, donc si on pouvait aller droit au but, ce serait sympa parce que demain, j’ai occupation de Dune, moi. Tout le monde n’est pas retraitée à Quimper.
— Sache que depuis des millénaires, nous les Bre Tonnes, faisons des croisements génétiques en mariant certaines femmes à certains hommes pour tenter de produire un élu comme dans nos prophéties. Nous avons même tenté de croiser des Normands avec des Nantais, c’est te dire si nous sommes motivées.
— Roooh, folie ! Mais bon, faut que je vous dise : je déteste les intrigues avec une prophétie et un élu.
— Apapap ! C’est comme ça ! Et justement, j’ignore si tu es l’élu, mais on m’a rapporté certains signes. D’abord, que tu fais des rêves étranges.
— C’est vrai. Des rêves bizarres où mon kiki est tout dur et quand je me réveille, les draps s’en souviennent en…
— PAS CEUX-LÀ !
— Ah ! Vous vouliez parler de ceux où je rêve de Dune et où je vois les Fremens lutter ? Ainsi qu’une fille étrange aux yeux bleus qui me regarde ?
— Voilà, ceux-là.
— Ben ce sont les mêmes.

Un coup de bigouden dans la face plus tard, Paul a moins envie de plaisanter.

Le filet de pêche sur le visage est bien sûr un hommage aux origines des sœurs.

— Qu’importe, Paul. Tout cela, ce sont des signes que tu pourrais être l’élu. Je n’y crois pas moi-même. Mais pourquoi pas ? Je vais déjà vérifier si tu en as l’étoffe. Tiens, mets ta main dans cette boite près de moi.
— Qu’est-ce qu’il y a dans la boite ?
— Une crêpe.
— Ah !
— Non, je déconne : là-dedans, il n’y a que de la douleur.

C’est en effet un boitier d’album de Booba. Paul n’y met sa main qu’à regret, plus encore lorsque la vieille dame sort une aiguille de sa manche et la pointe sur la carotide de Paul. Puis explique la situation :

— Voilà le principe : un animal blessé fera tout pour se tirer d’un piège, même ronger ses propres membres. Et toi Paul ? Es-tu un animal esclave de ses instincts ? Si tu bouges, je te tue avec cette aiguille empoisonnée. Si tu cries, même tarif. Si tu appelles les gardes… tu m’as compris. Montre-moi, Paul. Montre-moi comment tu réagis lorsque tu es piégé.

Et mamie d’allumer le boitier qui fait que Paul devient tout rouge et douille effectivement un peu tant ça fait mal, alors que toute la musique de Booba s’infiltre en lui. Mais il ne crie pas, ne bouge pas, et finalement, la mamie arrête.

— Bien, Paul. Tu as bien réagi. Un animal aurait fait n’importe quoi, mais pas toi. Tu as agi sans suivre tes instincts : tu as l’âme d’un meneur.
— Mais enfin Madame, c’est tout nul votre test.
— Comment ça ?
— Eh bien si je n’ai ni bougé, ni hurlé, c’est p’têtre parce que vous menaciez de me buter avec votre aiguille, non ? Je l’aurais fait de ma pleine et entière volonté, d’accord ! Mais c’est comme si vous pointiez un énorme flingue sur la tête d’un type en disant « Ne crie pas ! » et quand il ne crie pas, vous déclarez « Quel leader ! » alors qu’en fait, ben il a juste les chocottes.
— Vous voudriez dire que mon test, c’est un peu de la daube ?
— Mais oui mamie. En plus, ça aurait été logique si le but du test était que j’utilise la Voix contre vous pour me sortir de ce guêpier. Parce que là au moins, ça vous permettait de voir comment j’utilisais un pouvoir fort intéressant sous pression.
— Ah oui, zut, c’eut été plus malin que de voir combien de temps tu pouvais douiller sous la menace d’une arme. Bon ben désolé d’avoir dérangé, hein !

Et la vieille dame de repartir et de rendre Paul à sa mère en disant que le test n’est pas super concluant. Eh bien merci d’être venue, ça valait le coup ! Quelle scène !

Le lendemain, tout le monde peut donc embarquer dans des vaisseaux direction Arrakis, afin de prendre possession des lieux. Durant la descente, Maman explique à Paul qu’il ne faut pas qu’il s’étonne de deux ou trois trucs.

— Oui alors au fait, Paul, les sœurs Bre Tonne et moi-même, pour nos plans mystérieux étalés sur des siècles visant à trouver un élu, on a un peu pipeauté la population locale en leur disant que tu étais l’élu de leurs prophéties à eux.
— Hein ?!
— Oui, on s’est dit que ce serait rigolo.
— Et quitte à créer des contacts avec les Fremens durant des années pour leur enseigner une pipo-religion, vous n’auriez pas pu en profiter pour faire un peu de diplomatie avec eux ?
— Ah oui flûte. Bon en tout cas, sache qu’ils risquent de voir en toi le prophète. Aussi ils risquent de hurler « LE PROPHETE ! » sur ton passage, mais fais semblant de rien et personne ne devrait le remarquer.

Ah ben oui.

Et en effet, lorsque Paul débarque avec son paternel et toute leur escorte, et que la population massée sur leur passage devant la seule ville de Dune le pointe du doigt en hurlant « LE PROPHETE, LE PROPHETE ! » aucun membre de la maison Atréides ne trouve ça bizarre. Certes, les Fremens crient cela dans leur langue, mais tout de même. À un moment, quand toute la foule vénère votre marmot en le montrant du doigt, ça devrait attirer votre attention.

Mais pas Papa Atréides ou l’un des 5 000 hommes qui l’accompagnent. C’est pas d’bol.

Mieux encore : Paul ne pensera jamais à mentionner cet élément à son père pour par exemple… oooh, faire de la diplomatie avec les Fremens, soit exactement leur objectif ultime ? Non, ce serait malin. Paul va donc garder ses histoires de prophète pour lui. En plus, c’est un coup à être aimé par des cons.

En attendant, tout le monde va s’installer dans le palais au cœur de la ville, tout en restant méfiant : les Harkonnens ont dû laisser de petits cadeaux derrière eux, taquins comme ils sont. Et en effet : alors que Paul Atréides est dans sa chambre pépouze, voici qu’il entend un vrombissement suspect : un minuscule drone armé d’une aiguille vient de faire son entrée !

Paul est embêté, car à cause de ce vrombissement, il n’entend plus rien au documentaire qu’il regardait intitulé : Ministry of Silly Walks : the Fremens. Un documentaire passionnant où il était question des vers des sables géants qui hantent le désert d’Arrakis, et de comment les Fremen marchent d’une manière bien particulière pour ne pas attirer leur attention avec des vibrations trop rythmiques. Un sujet palpitant, certes, mais là, tout de suite, Paul a surtout peur de recevoir une trachéotomie par drone.

Marcher comme un Fremen : le guide.

Heureusement, Paul Atréides a un truc implacable pour feinter un drone : il s’est fait tatouer sur le dos une grille de photos avec inscrit « Cliquez sur chaque endroit où vous voyez une moto« . Le drone en est tout chamboulé, et je vous passe les détails, mais Paul finit par le claquer comme un vieux moustique.

Apprenant que son fils vient d’échapper à la mort, le duc Atréides ordonne une nouvelle inspection du palais à la recherche de l’opérateur du drone tueur. Et quelqu’un a dû réussir son jet de Trouver Objet Caché, car la fouille est un succès. Le chef de la sécurité n’en est pas peu fier.

— Monsieur le duc, nous l’avons découvert : c’était un agent Harkonnen. Ces monstres prêts à tout l’avaient emmuré dans une cache pour être sûrs qu’on ne le trouve pas. Cela faisait six mois qu’il attendait notre venue !
— Donc si je comprends bien, les mecs ont préféré emmurer un type entier durant six mois, avec système de survie, rations et risques de tout planter suite aux problèmes psychologiques d’un tel enfermement, plutôt que, je ne sais pas moi, déposer une bombinette basique ? Ou un système qui envoie du gaz dans la ventilation à l’heure du dodo ?
— C’est ça.

Vous le saurez : les Harkonnens sont un peu cons. Un tel manque d’efficacité, c’est à croire que c’est la maison qui a créé l’URSSAF.

D’ailleurs, si vous aviez un doute, sachez que pendant ce temps, sur la planète-capitale des Harkonnens, le baron Harkonnen en personne est en plein entretien avec la vieille sorcière des sœurs Bre Tonnes qui avait torturé Paul plus tôt. Et là encore, c’est de haut-vol.

— Baron Harkonnen, on ne va pas se mentir, on sait que vous allez tomber sur la gueule des Atréides. Ce qui fait partie des plans de l’empereur.
— Comment ça cela fait partie des plans de l’empereur ? Vous voudriez dire qu’il nous a retiré Dune uniquement pour nous forcer à user nos ressources sur la gueule des Atréides, affaiblissant nos deux maisons et…
— Ahem, je, oubliez d’accord ?
— D’accord.
— Ce que je voulais vous dire, surtout, c’est que l’ordre des Bre Tonnes aimerait que vous épargniez Paul Atréides et Maman Atréides. Ils sont importants pour nos plans. Si vous touchez un seul de leurs cheveux, vous aurez de gros soucis avec nous, et par extension, avec l’empereur.
— Très bien. Nous ne les tuerons pas. Vous avez ma parole.

Sauf que sitôt la Bre Tonne partie, le baron se met à rire très fort.

— Nous ne les tuerons pas… pas nous-mêmes ! Nous les abandonnerons dans le désert, qui se chargera d’eux… ahaha… AHAHAHA ! Je suis trop malin ! Ainsi, j’aurai tenu ma parole !

Hmmm. Oui. Alors non.

Non parce qu’à ce petit jeu-là, personne n’a jamais tué personne. Abandonner des gens dans le désert, c’est quand même vous qui les avez tués, pas le désert. Sinon, le général Pinochet n’a jamais tué personne : il a juste confié des gens à l’océan, et pas de bol, l’océan était anticommuniste. En allant plus loin, on peut même dire que Bonnie & Clyde n’ont tué personne : ils confiaient juste du plomb aux gens qu’ils croisaient, et pas de bol, le plomb les tuait. C’est ballot.

Je vous l’avais dit : les Harkonnens sont très cons. Car ils savent que s’ils mentent aux sœurs Bre Tonnes, l’empereur va les écraser, et le mensonge ultrapuissant sur lequel tout l’avenir de leur maison repose est « C pas mwa, c l’désert :3 « . Habile.

Pour la petite blague, durant l’entretien, la sœur Bre Tonne dit bien au baron Harkonnen que surtout, la galaxie ne doit jamais apprendre que les Atréides ont été écrasés par les Harkonnens suite à une machination de l’empereur. Et le baron de répondre : « Heureusement, il n’y a aucun satellite en orbite de Dune : les Atréides mourront dans l’obscurité« .

Ah oui, donc si les Atréides ont laissé UN SEUL vaisseau de garde, tout le plan est foutu puisque sinon, cela révolterait toutes les autres maisons ?

Quand je vous disais qu’il y avait 60 manières différentes de se tirer de ce guêpier. Mais non, les Atréides vont plutôt faire du rien.

Mais revenons justement à nos Atréides, qui après ces débuts mouvementés, tentent quand même de mettre en place leurs projets pour Arrakis. D’abord, en reprenant le contrôle de la récolte d’épice. Sauf que les Harkonnens, ces petits rabouins, n’ont laissé sur place que du matos plus ou moins pourri.

Ce qui risque, une fois de plus, de mettre en difficulté tout l’empire si jamais l’épice ne coule pas à flots, mais une fois de plus, le scénario semble l’oublier.

Les Atréides se contentent donc de dire « Zut, flûte, crotte de bique ! » en voyant qu’ils ont récupéré une industrie plus ou moins sabotée.

L’occasion de découvrir comment fonctionne la récolte de l’épice.

Tout d’abord, on envoie dans le désert un énorme récolteur blindé qui va récupérer l’épice dans le sable (comme dans Dune II, pour les plus vieux, mais sans la maison Ordos). Puis, on espère qu’il va en récupérer suffisamment avant qu’un ver des sables géant, attiré par les vibrations, ne vienne boulotter l’engin. Enfin, lorsque ledit ver se pointe, on fait évacuer le récolteur par voie aérienne. Le ver loupe donc son repas, maigrit à vue d’œil, et finit mannequin de haute-couture.

Pardon, je confonds : chez les mannequins de haute-couture, le ver est dans le mannequin, c’est vrai. Mais là n’est pas le sujet.

Car pour en revenir à l’épice, entre la théorie et la pratique, il y a un gros problème, puisque vu que les Harkonnens n’ont laissé que du matériel daubé, la récolte connait de petits soucis. Par exemple, lorsqu’une évacuation de récolteur est impossible faute de matériel en état de marche, et que l’engin finit dévoré par un ver avec toute sa précieuse marchandise.

La perte de plusieurs millions là, comme ça, sous leurs yeux fait un peu gueuler les Atréides, qui en appellent au juge de transition, un envoyé impérial chargé non pas d’histoires de genres, mais bien justement de vérifier qu’il n’y a pas eu arnaque lors de la transition planétaire.

Sauf que lorsque le juge arrive, surprise : c’est une Fremen.

Ce qui n’est pas du tout suspect, tant on imagine bien l’empire nommer comme juge sur des questions logistiques et politiques ultrasensibles pour toute son économie une autochtone ouvertement hostile audit empire.

Mieux encore, le dialogue est superbement bien écrit lorsque le duc explique le problème.

— Vous avez vu ? À cause du matériel défectueux laissé par les Harkonnens, on vient de perdre une récolteuse, ce qui coûte quand même gros pognon et aura de lourdes conséquences ! L’empereur doit savoir que la transition a été sabotée !
— … le désert…
— Mais ? Mais c’est pas la question !
— … le désert est un maître rude…
— Houhouuuu ? Il y a quelqu’un ? Je ne vous parle pas du désert mais de la gueule du matos !
— … le désert est empli de mystères.

Voilà voilà voilà. Et dans les faits, le duc ne fait pas du tout remarquer qu’elle ne répond pas du tout à la question, pourtant cruciale pour la maison Atréides et l’économie impériale. Il se contente de hocher la tête, et accessoirement, de ne pas soulever un point que je n’ai pas osé aborder dans ce spoiler : pourquoi tout est-il si LEEEEEEEEEENT ?

Chaque scène est une purge, avec son lot de silences, de zooms inutiles, et plans fixes sans intérêt. Enfin sans intérêt : je vous rappelle que nous avons ici un film de 2h40 qui n’arrive pas à couvrir 1/3 de l’intrigue du film de 1984 qui ne faisait que… 2h20. De là à penser que cette réalisation pleine de longueurs est là juste pour rallonger la sauce et vendre trois films au lieu d’un, il n’y a qu’un pas que je franchis en… excusez-moi, j’ai une quinte de toux : Le Hobbit. Le Hobbit. Le Hobbit.

« Et là, on ferait trois films tous d’une durée improbable, histoire de rincer le public en faisant croire que si on passe notre temps à montrer du rien, c’est pour des questions artistiques, et pas du tout pour diluer l’intrigue dans de l’eau. – Bravo Michel, ça c’est une idée de bâtard, tope-là. »

Pardon.

Reprenons : la production d’épice est en danger, et donc tout l’empire avec, mais visiblement, aucun personnage n’a l’air de s’en rappeler. Tout le monde s’en fout et peste donc simplement avec autant de vigueur que s’il s’agissait d’un problème de machine à laver.

Cela dit, il y a une raison à cela : ils ont lu le script et savent que d’ici quelques minutes, cela n’aura plus d’importance. En tout cas, c’est la meilleure explication, car sinon, ça n’a aucun sens. Voyez que j’essaie d’aider le film.

Papa Atréides n’a cependant pas dit son dernier mot quant à ses projets pour Arrakis, puisqu’il profite d’une accalmie dans son agenda pour recevoir dans son palais un important dignitaire des Fremens. Qui arrive en crachant par terre.

— Ho ! Hé ! On va se calmer, là, mon petit Monsieur !
— Monsieur le duc, je vous salue avec la plus grande richesse d’un peuple du désert : l’eau de son propre corps.
— Ouais ben attends que j’te pisse sur les bottes, tu vas voir le grand honneur !
— Du calme, monsieur le duc. Je suis venu car j’ai entendu dire que vous vouliez une alliance avec notre peuple. Mais je ne crois guère aux paroles des hommes venus de l’espace. Vous ne respectez rien.
— Alors et d’une, c’est de la xénophobie, et de deux… moi je ne suis pas un Harkonnen. Alors voici le marché : nous ponctionnons toute l’épice de votre désert, nous y passons quand nous en avons besoin et…
— Et ?
— Ben c’est tout.
— Quel grand honneur vous nous faites. Ce marché nous intéresse.


Je ne plaisante pas : le mec vient juste de leur dire « Vous arrêtez de nous emmerder, et en échange, on continue à se servir chez vous« , et tout le monde est content. Quant au fait d’offrir généreusement d’aller dans le désert uniquement si besoin, comment dire ? Pourquoi, avant, vous y faisiez des sorties touristiques ?

L’échange n’a aucun sens. Mais s’arrête là, merci.

Sachez que pour aller jusqu’au bout du génie diplomatique du duc Atréides, celui-ci n’a pas détaché auprès des Fremens un ambassadeur vaguement diplomate (ou un prophète en puissance, ahem) mais… un simple pilote. Voilà. Du genre « Il vous faut un ambassadeur ? Okay, Roger là-bas fera l’affaire« .

Vous en conviendrez : le duc Atréides est particulièrement neuneu. Mais rassurez-vous, vous n’aurez plus à le subir longtemps.

En effet, la nuit venue, voici que les gardes du palais Atréides se mettent à tomber comme des mouches, frappés par des fléchettes empoisonnées. Neutralisés sans pouvoir pousser un cri, leur mystérieux assaillant sort de l’ombre et poursuit sa route pour désactiver les communications du palais, ses boucliers, et toutes les défenses qu’il trouve. Ce qu’il fait avec brio. Un véritable ninja.

Le duc Papa Atréides, qui s’était levé nuitamment pour soulager ses problèmes de prostate, constate en passant devant une fenêtre qu’il y a des lumières suspectes dehors (mais que seul lui remarque) : on dirait que des gens se font des signaux dans la nuit. Et lorsqu’il aperçoit ses gardes occupés à se rouler par terre comme de gros lamantins, il comprend que ce n’est pas la soirée à thème aquapark (ça, c’est vendredi prochain), mais bien une attaque.

L’alerte est aussitôt donnée, mais trop tard : du ciel se mettent à tomber quantité de bombinettes et de vaisseaux de débarquement harkonnens, qui libèrent toute une armée d’invasion qui a tôt fait de massacrer les Atréides pris par surprise.

Et parce que le film est décidément stupide, alors que les Harkonnens prennent le contrôle du palais et de toute la ville qui s’étend à ses pieds, ils… BOMBARDENT tout le secteur ! Et ce, après avoir gagné !

Voilà : la ville s’est rendue, le palais est pris, mais allez : tapis de bombes sur notre propre industrie !

Mais quelle bonne idée ! Vous avez tout fait pour attaquer en minimisant les dégâts alors, hé ! Pourquoi ne pas bombarder les raffineries d’épice gratuitement, comme ça, hop ? Histoire de bien vous ruiner et de vous faire engueuler par l’empereur, hmmm ?

Pourtant, si, si : même après la fin des combats, on a un splendide plan sur un vaisseau Harkonnen bombardant gratuitement. Je… bon.

L’invasion n’aura donc duré que bien peu de temps. Le duc Atréides, dans l’affaire, s’est ramassé une fléchette paralysante du mystérieux assaillant qui a nettoyé le palais et donné les clés d’Arrakis aux Harkonnens. Son attaquant vient justement se pencher sur lui. Et Papa Atréides le reconnait.

— Mon médecin personnel ?
— Oui, duc. Sachez que je n’avais pas le choix. Le baron Harkonnen retient ma femme et m’a promis de la libérer uniquement si je vous trahissais. C’est un monstre, mais il ne m’a pas laissé le choix. Il m’a demandé d’abaisser les défenses et de vous livrer vivant à ses soins. Mais comme je le hais autant que vous, tenez, vite avant que les Harkonnens n’arrivent jusqu’à nous, voici une capsule de gaz empoisonné. Croquez-la lorsque le baron voudra vous interroger, et ce sera votre dernier souffle, mais aussi le sien.
— Attends je… j’ai une question…
— Oui, duc ?
— … comment un médecin moustachu a réussi à neutraliser à lui seul les 1 000 gardes de l’un des palais les mieux gardés de la galaxie ?

La réponse n’est pas dans le script : c’est le script.

La semaine prochaine, découvre comment une esthéticienne capture Berlin à elle seule en 1945 au motif que « Les alliés retenaient mon yorkshire en otage, j’avais pas le choix ».

C’est fabuleux.

Mais vous en voulez encore plus ? Pour assurer la victoire totale des Harkonnens et signer la fin des Atréides, l’empereur en personne a détaché auprès des Harkonnens un des régiments de sa garde personnelle d’élite, qui ont participé à l’invasion. Et, oui, sous uniforme impérial.

Laissez-moi me rallumer un cigare et vous souligner à quel point c’est idiot.

Pour les Harkonnens, le soutien de l’empereur pour reprendre Arrakis de force, alors que c’est le même empereur qui leur a retiré, est la preuve que l’empereur ne souhaitait que créer une guerre entre les deux maisons. Et donc, qu’il tente d’affaiblir aussi bien les Harkonnens que les Atréides. Les Harkonnens devraient donc avoir de soudaines envies de rébellion.

La seconde, c’est que n’importe quel témoin ayant survécu à la bataille pourra ainsi dire que tout cela n’était qu’un coup monté de l’empereur contre la maison chouchou des autres maisons nobles. Ce qui devrait leur donner d’autant plus envie de se rebeller. Souvenez-vous de l’histoire du « Heureusement qu’il n’y a pas de satellite en orbite, ce serait terrible si ça se savait ». Ouf, heureusement que seuls 352 000 Fremens et survivants Atréides peuvent témoigner.

Bref, déjà que le plan de l’empereur était idiot, là, c’est le pire des deux mondes : il OFFICIALISE sa manœuvre secrète. C’est fabuleux. Avec ça, il ne gagne sur aucun plan, mais perd sur tous.

Génial.

Déjà que les batailles ressemblent à des épisodes des Power Rangers, la partie politique s’en approche visiblement aussi.

Spéciale dédicace à la bataille dans un rêve de Paul où il fait… la roue ou des pirouettes sans aucune explication, au milieu de gens qui se battent comme des figurants à qui on a demandé d’imiter des ninjas.

Bon, me direz-vous, mais et nos héros dans tout cela ?

Eh bien Papa Atréides est emmené, comme de bien entendu, rencontrer le baron Harkonnen. Devant lequel notre duc prisonnier craque sa pilule secrète, a soudainement une haleine digne d’un lendemain de cuite, et souffle ce qui tue tout le monde dans la pièce SAUF le baron Harkonnen, qui se tenait à un centimètre mais va bien, merci (il s’est reculé lorsqu’il a senti le gaz, et c’est connu, si tu recules après l’avoir respiré à plein poumons, le gaz te laisse tranquille). En tout cas, pour le duc Papa Atréides, c’est bien fini.

Quid de Paul et Maman ? Tous deux ont été capturés lors des combats du palais, et comme convenu, emmenés par vaisseau jusqu’au dessus du désert pour y être abandonnés.

— Comme ça, si les sœurs Bre Tonnes ou les impériaux nous interrogent pour savoir la vérité, nous pourrons leur dire « On ne les a pas tués ! », répète un méchant.

Ah oui ? Et à aucun moment tu ne te doutes que la question suivante sera « D’accord, alors qu’avez-vous fait d’eux ? » et que ça reviendra exactement au même ?

Non. Dans ce film, tout le monde est fini à l’épice.

Heureusement, alors qu’ils sont à bord, Maman Atréides est bâillonnée mais par langage des signes (ça tombe bien !), parvient à faire comprendre à son fils que hé, dis, tu voudrais pas utiliser la Voix pour voir ?

— Haaaan, pas bête môman ! C’est vrai que c’est pratique comme pouvoir ! P’têtre qu’on aurait pu s’en servir pour démasquer les traîtres en 0,3 secondes au moment de débarquer sur Arrakis alors qu’on savait bien le palais allait grouiller de pièges et d’espions !
— …
— Oui, oui, d’accord môman, je m’occupe des méchants qui nous entourent. Ahem… ICI LA VOIX. VOUS ALLEZ VOUS ENTRETUER ! C’EST TOUT… POUR LE MOMENT.

Et les méchants de s’entretuer. Ce qui rappelle à Paul que ah merde, ça aurait été pas mal d’utiliser ce pouvoir durant la bataille du palais. Mais bon, ça lui était sorti de la tête, voilà, c’est tout. C’est vrai, un pouvoir comme ça, ça s’oublie vite. Ah, et non, les méchants ont bâillonné la Maman de Paul, mais pas lui.

Après tout, tout le monde savait qu’il maitrisait la Voix (je vous rappelle que sa mère le forçait à l’utiliser jusqu’à la table du petit-déjeuner), mais hein, bon, voilà.

Les méchants sont sympas.

Sympas, mais morts à présent, et Paul espère un peu s’emparer de leur vaisseau mais lorsqu’il ne parvient pas à rassurer les autorités Harkonnens qui demandent ce qu’il se passe sur la radio du bord, ces derniers désactivent le vaisseau à distance et le rendent inutilisable comprenant qu’il s’est passé un truc.

Mais non : ils n’envoient aucun autre vaisseau sur place voir de quoi il retourne. Après tout, ce n’est que l’appareil qui transportait la famille du duc Atréides ! Rien d’important.

Non mais… oooh, oui, mes sourcils côtoient les étoiles en ce moment. Et sans épice.

Paul et Maman peuvent donc camper juste à côté du vaisseau, lui-même tellement près de la ville-palais qu’on peut la voir de là (ça fait un joli décor, même si c’est complètement incohérent de camper si près). Et c’est donc sous une Quechua que nos deux compères bougonnent et découvrent dans leurs affaires un mot du médecin de famille, disant qu’il est désolé d’avoir trahi mais que tiens, Paul, en prévision de la mort de ton paternel, je lui avais chippé son sceau de duc pour que tu en hérites.

Un traître sympa, donc.

Heureusement, aidés d’une balise de détresse Atréides, nos héros parviennent à attirer à eux le pilote qui servait d’ambassadeur chez les Fremens, et qui a échappé au massacre du palais. Celui-ci débarque en vaisseau – bien en vue de la ville, j’insiste – mais les Harkonnens sur place ne réagissent toujours pas. C’est pratique.

J’aime beaucoup comme jusqu’ici, 80% des problèmes sont résolus par « Mais le scénario l’a oublié« . Gros travail, donc.

Le pilote peut ainsi emmener Paul et Maman jusqu’à une planque des Fremens, où ils retrouvent la Fremen qui servait de juge de transition impérial. Comment ? Mais que fait-elle ici ?

Jeu : ce personnage est supposé être employé par les méchants. Sachant qu’il appartient à un film hollywoodien de 2021, pouvez-vous deviner s’il est en fait du côté des gentils juste à partir de cette photo ?

— Bonjour les amis. Je suis en réalité un important personnage Fremen. Et une gentille.
— C’est rigolo, j’avais deviné que vous étiez gentille. Je ne vous dis pas comment, ce serait raciste et sexiste. Mais saveur Hollywood, hein.
— Ça suffit, Paul. Je sais que tu penses être le prophète de notre peuple, et que tu es le nouveau duc de ce qu’il reste de la maison Atréides, mais tu vas te calmer. Donc, disais-je, je suis désolée de ce qu’il vous arrive. Tout cela n’était qu’un piège de l’empereur. Il m’avait nommé juge en me donnant ordre de ne rien dire et de ne rien voir.

D’une pièce voisine surgit un mystérieux personnage enturbanné. Mais les galons sur sa tenue en disent long. Paul le reconnait aussitôt.

— Caporal Roudoudou ?!
— Ah ben hé, vous m’avez viré et ça recrutait chez les Fremens, alors… m’enfin bon, non, excusez-moi, mais je tenais à dire que Madame Fremen, vous dites n’importe quoi.
— Ah oui ?
— Ben c’est-à-dire que si vous aviez ordre de l’empereur de ne rien dire et de ne rien voir, c’est que vous saviez que c’était une machination. C’eut donc été malin de prévenir les Atréides. Car sinon, vous saviez que cela signifiait le retour des Harkonnens. Vous savez, les gens qui vous ratiboisent la gueule à la roquette. Donc pourquoi avez-vous choisir de suivre les ordres… de vos pires ennemis ?
— Haaaaaaaan je… je…. Paaaaul ? Vous pouvez m’aider ?
— Oui, bien sûr : ICI LA VOIX. CAPORAL ROUDOUDOU, ALLEZ DONC VOUS FAIRE VOIR CHEZ LES VERS DES SABLES. C’EST TOUT… POUR LE MOMENT.

Le caporal Roudoudou hors d’état de nuire, nos héros peuvent donc se contenter de saluer leur nouvelle amie, et de ne surtout pas redemander pourquoi l’empereur a de toute manière décidé de nommer juge impériale une Fremen qui ne pue pas vraiment la loyauté à sa cause. Mais qui l’est quand même quand ça arrange le script. Mais ni avant, ni après. Hop !

Alors que tout ce petit monde papote, voici que justement, des troupes ennemies approchent de la planque où nos héros s’étaient abrités. Et commencent à massacrer tout le monde. Malgré une résistance héroïque, seuls Maman et Paul parviennent à mettre les voiles, et à s’emparer d’un vaisseau avec lequel ils foncent dans une tempête de sable pour échapper aux appareils Harkonnens qui les poursuivent en leur décochant missile sur missile (ce n’était pas le désert qui devait les tuer ? Non ? Suis-je le seul à suivre ?).

Le chef des troupes Harkonnens peut aller faire son rapport au baron avec confiance.

— Bonjour patron, ça va ?
— Je dirais même que ça gaze.
— …
— Nan parce que j’ai été ga… oui, bon, qu’est-ce que tu veux ?
— Je vous annonce que Paul et Maman Atréides sont morts. Leur vaisseau a disparu dans une tempête de sable dont rien ne peut réchapper.
— Excellent. Notre plan est accompli. La maison Atréides n’existe plus. Et on pourra dire que c’est le désert qui les a tués, pas nous !
— Moui enfin patron, c’est pas très fin…
— Tu veux que je te reparle du moment où vous avez tiré des missiles dessus alors que c’était le DÉSERT qui était supposé les tuer ? Heureusement que là encore, le script avait oublié ce détail et savait que les missiles ne les toucheraient pas.
— C’est vrai que c’est pratique.

Mais revenons à Paul et Maman, qui se font malmener par la tempête. Malgré les compétences de pilote de Paul, le vaisseau risque de s’écraser à tout moment, mais finalement, Paul utilise une technique bien connue de tous les pilotes : il crie « YOLO ! » et lâche les commandes. Si.

Alors, est-ce un suicide ?

Non ! Car pouf pouf : magie du scénario, la tempête se met à soulever le vaisseau de nos héros, le rebalance pile à la bonne altitude, et après quelques manœuvres, nos héros planent jusqu’en sécurité et s’écrasent dans le désert, oui, et sans même une jambe cassée !

Non vraiment, tout tombe quand même super bien : mêmes les tempêtes aident Paul. À ce stade, vous me direz « Nan mais c’est parce que c’est l’élu de la prophétie, tous les éléments le soutiennent« . Auquel cas, on peut arrêter le film : s’il suffit à Paul de laisser tomber et de ne plus rien faire pour que magiquement, les éléments eux-mêmes lui sauvent la mise, disons que ça limite énormément l’intérêt de suivre ses aventures. Grosso modo, même quand il ne fait rien, il gagne quand même : c’est palpitant.

Une fois écrasés, Paul et Maman sont cependant bien embêtés.

— On est légers en eau Si seulement on avait un truc à boire.
— Rrr… force-moi à te donner le sein, coquin !
— PUTAIN MAMAN C’EST PAS LE MOMENT !

En lieu et place, ils se mettent en route pour espérer trouver une cache des indigènes d’Arrakis et Paul montre à sa mère les rudiments de la marche Fremen, celle qui permet d’éviter d’attirer les vers des sables. Sauf que selon les plans, tantôt ils la font, tantôt non. Hmm. D’accord.

Finalement, un ver des sables les repère malgré tout (il a dû sentir les oublis de marche Fremen entre deux plans) et décide de venir les boulotter. Mais au moment où il devrait les avaler… il s’arrête devant Paul et le renifle comme un gros caniche à son pépère. Là encore, c’est le prophète, on ne le mange pas comme ça ! Puis, il s’en va lorsqu’il entend un bruit au loin : quelqu’un a déclenché une machine à vibrations, conçue justement pour attirer les vers.

Qui a fait cela ?

— Nous ! déclarent des Fremens qui jaillissent d’un défilé rocheux. Vous êtes nos prisonniers ! Quoique, vous consommez de l’eau, on devrait peut-être même vous buter et voler celle de vos corps stockées dans vos combinaisons…
— Rah, si seulement l’un d’entre nous avait un pouvoir permettant d’empêcher cela simplement par le pouvoir de sa voix !

Ooooh, ne me regardez pas. De toute façon, mes yeux roulent tellement qu’à ce stade, je suis aveugle.

Les Fremens, eux, insistent.

— Attendez ! dit finalement leur chef. Je les connais. C’est moi, le dignitaire Fremen qui était venu au palais plus tôt et qui avait craché sur le sol pour dire bonjour. Ces deux-là sont importants, surtout lui, là, le prophète. On va les garder et se dépêcher de rentrer à notre cachette : le jour se lève bientôt, et il va faire chaud. La moindre goutte de sueur sera précieuse, et même nos combinaisons du désert qui recyclent l’humidité de nos corps ne peuvent nous prémunir indéfiniment des dangers de la chaleur. Alors dépêchons.
— Noooooooon ! s’exclame un second Fremen. Le prophète, okay, mais sa mère ? Non ! Je veux pas l’emmener ! Je veux… faire un duel rituel !

Oui. Ainsi parle l’un des Fremens : le temps presse, la situation est critique, chaque goutte de sueur compte mais ET SI ON SE METTAIT SUR LA GUEULE GRATUITEMENT ?

Ah non mais faites-vous plais’.

Le Fremen défie la mère de Paul au motif qu’il ne veut pas emmener une personne inutile qui consomme de l’eau, et Paul se fait son champion. Comme de bien entendu, en trente secondes, il lui pète la gueule.

Mais le Fremen refuse de se rendre : pour lui, ce sera la mort ou rien.

— Eh ben c’est la mort, qu’est-ce que tu veux que je te dise ! lui dit Paul en lui enfonçant sa lame dans les tripes.

C’est la victoire ! Et cela a un peu excité une jeune Fremen aux yeux bleus, qui n’arrête pas de dévisager notre héros. Oui, c’est elle ! La femme Fremen que Paul n’arrêtait pas de voir en rêve au début du film ! Tous deux s’observent longuement, et on sent bien qu’ils ont très fort envie de se manger la bouche.

D’ailleurs, dans la combinaison de la Fremen, l’humidité recyclée qu’elle boit commence à changer de goût. Mais on ne la voit pas faire des têtes un peu dégoûtées en constatant cela.

— Bon, on peut se mettre en route ? reprend le chef Fremen. Maintenant, on a perdu de la sueur, du temps et l’un des nôtres. On peut gagner l’une de nos cachettes ou l’on continue de faire de la merde ?

L’offre est tentante, mais l’aube point déjà à l’horizon : le petit groupe se met en route et…

… FIN !

2h40. 2h40 pour ça ? J’insiste : le film de 1984 parvenait à couvrir trois fois plus… en 2h20. Mais attention, hein, aucun rapport avec transformer une licence en machine à pognon : de nos jours, on ne fait pas ça à Hollywood. Oh non.

La Fremen du rêve de Paul. Je me demande bien ce qu’il va se passer ensuite.

Où s’arrêtera la folie des trilogies à partir d’un livre ?

Je l’ignore. Mais quitte à ne pas pouvoir endiguer le phénomène, laissez-moi faire quelques suggestions. Ainsi, je propose d’adapter Petit Ours Brun s’est fait mal au genou en trois films de 3h30, chacun à 150 millions de dollars.

Certes, me direz-vous, ça fait long pour raconter du rien ou presque. C’est ridicule.

Mais c’est possible : si vous avez un doute, relisez ce spoiler.

133 réponses à “Dune, allez les vers

  1. Y a quand même au moins deux éléments qui manquent dans ce texte :
    1. L’empereur et les Harkonnens sont alliés, il ne s’agit pas d’un affaiblissement de ces derniers ;
    2. Les Harkonnens ont d’énormes réserves d’épices, qui leur permettent non seulement de financer la destruction des Atréides, mais surtout d’empêcher les pénuries.

    Ces deux éléments sont expliqués dans le film. Pour le premier, cf la discussion entre le baron Vladimir Harkonnen et Rabba : « When is a gift not a gift ? ». Pour le second, cf la fin de l’invasion où le baron indique qu’il va falloir écouler les réserves.

    Tiens, troisième élément : le baron survit à l’emprisonnement car il enclenche son bouclier quand il remarque quelque chose de louche chez le duc Leto.

    C’est vraiment une trilogie ? J’ai l’impression que le film s’arrête à la moitié du bouquin plutôt

      • « S’ils sont alliés pourquoi leur retirer le controle de l’épice? » Pour leur permettre de piéger les Atréides qu’ils détestent depuis plusieurs générations et ils reviennent très vite sur Arrakis de toute façon donc n’ont pas perdu grand chose.
        « L’air et le poison sont donc pas censés pouvoir être arrêtés. » Ce n’est pas le bouclier qui sauve le baron mais son mécanisme de lévitation qui le soulève jusqu’au plafond (ce qui laisse supposer que le poison est plus lourd que l’air).

      • L’air soufflé va vite et est donc arrêté et ensuite il lévite jusqu’au plafond

      • Tiens? Ca me fait penser à un autre succès littéraire, cette histoire de lévitation, une forme de trilogie aussi, vague histoire de testament….

        Dans le bouquin, ils appellent ça : Ascension je pense, et pour une fois, on a un roman non sexiste, puisqu’un 15 août, une héroïne fait cette opération, du coup, chaque année, on s’bourre la gueule !

      • Dans le livre, l’empereur a partie liée avec les Harkonnen :

        1- il dépossède officiellement la maison Harkonnen du contrôle d’Arrakis, officiellement parce qu’ils gèrent mal la production de l’épice. C’est de sa prérogative et personne au sein du Landsraad ne va protester contre cela. Pas même les Harkonnen qui perdent ainsi leur principale ressource.

        2- il confie la mission de gérer Arrakis et la production de l’épice aux Atreides. C’est la encore de sa prérogative. C’est perçu comme un piège par le duc Leto car il ne peut pas refuser sans perdre tout son prestige au sein du Landsraad. Mais il sait que les Harkonnen vont lui savonner la planche, qu’il va avoir les pires difficultés à assurer la production d’épice attendue par la Guilde des Navigateurs et les Grandes Maisons. Il sait que les Harkonnen, eux, ont des stocks d’épice qui leur permettront de gagner en ascendant en cas de pénurie suite à l’incapacité (organisée) des Atreides a livrer le marché.

        3- Le duc Leto est très conscient de ce piège la mais il ne peut rien faire pour l’éviter. Si ce n’est de tenter une alliance avec les Fremen pour obtenir leur aide (ou au minimum leur neutralité) dans l’exploitation de l’épice.

        4- Leto sait aussi que les Harkonnen ont pu laisser derrière eux des assassins. Ce qu’ils n’ont pas manqué de faire. Mais il ne suspecte pas le vrai piège qui est, lui, inattendu et permet de l’abattre suite à une guerre éclair.

        5- ce plan est double : d’une part l’empereur est secrètement allie aux Harkonnen. Il leur fournit des troupes sardaukars, supérieures au combat a toute autre armée de la galaxie (Atreides compris). Il fournit assez de Sardaukars pour faire une réelle différence.

        MAIS et c’est primordial (ce sur quoi le film fait l’impasse), les Sardaukars sont équipés comme des Harkonnen. Les témoins voient donc des Harkonnen se battre avec des Atreides, ce qui ne surprend et n’inquiète personne car il s’agit alors d’une guerre privée entre deux grandes maisons.

        Si l’Empereur apparaissait activement dans le conflit, il susciterait contre lui l’alliance de toutes les Grandes Maisons. En effet, laisser l’Empereur détruire l’une d’entre elle sans réagir lui donnerait un tel ascendant que les Grandes Maisons perdraient leurs prérogatives et que l’équilibre du pouvoir serait irrémédiablement déplacé au profit d’un Empereur autocratique.

        Le fait de montrer des Sardaukars portant leur uniforme dans le film est UNE INCOHERENCE MAJEURE.

        6- la seconde partie du plan, impliquant le docteur Yueh, est elle-aussi nécessaire. En effet, attaquer une Grande Maison comme les Atreides disposant d’un bouclier protecteur est difficile même pour des Sardaukars. Le combat risque d’être coûteux et très destructeur, voire long… Ce qui, comme le fait remarquer l’OC, ne semble pas indiqué sur une planète où l’on produit la denrée la plus importante de l’univers.

        Avoir un traître dans les murs, capable de désactiver le bouclier est donc un véritable préalable pour le succès de l’opération coup de poing des Harkonnen + Impériaux.

        Le choix de Yueh est très intéressant dans le livre même si ce n’est pas développé ici. C’est un docteur Suk, conditionné a ne pas pouvoir trahir. Mais le baron Harkonnen et surtout son mentat Piter de Vries, ont trouvé un moyen de briser ce conditionnement (effectivement en se servant de la femme de Yueh même si cela implique plus qu’un simple chantage. Il y a aussi une notion de torture…)

        Yueh est un bon choix de traître car il peut se déplacer partout sans attirer la méfiance. Justement à cause de son conditionnement réputé inviolable.

        CONCLUSION : le film perd totalement la logique du livre parce qu’il passe trop vite (oui j’ose le dire) sur certains des aspects fondamentaux décrits ci-dessus, voire il les zappe complètement

  2. On sait tous que l’océan est anticommuniste et que Pinochet était juste un enfant qui voulait essayer son nouveau jouet.
    Le reste n’est que de la théorie du complot judéo-bolchévico-islamo-gauchiste.

  3. Bonjour Monsieur Stu… Connard, Monsieur Connard !

    Tout d’abord merci pour ce magnifique spoiler !

    Il y a néanmoins un point qui me chiffonne ; lorsque vous parlez du film de 1984, faites-vous référence à cette affreuse rabouinerie dans laquelle, entre autre, la voix consiste à pousser un grognement guttural pour lancer des rayons laser avec une smart watch ?
    Si c’est bien le cas, il me semble que la seule chose que couvre cet étron en 2h20, c’est de ridicule son réalisateur !

    Vachement beaucoup cordialement

    Duncan le F.

    • Je suis d’accord, le Dune de Lynch a en effet pris de très grosses libertés avec le scénario. Je ne parle pas des adaptations logiques (livre, film, deux formats différents), mais de gros changements, pour certains très étranges.
      Et sur la durée du film : en 2h20, le travail est plus que bâclé. Pour cette argument ci, je défendrai donc le réalisateur du nouveau : mieux vaut prendre son temps. Peut être qu’il prend trop son temps, j’en sais rien j’ai pas vu le film. Mais prendre la version de 1984 en référence, je suis d’accord avec Duncan : c’est douteux.
      Mais vous n’oseriez pas être de mauvaise foi M. O.C., hein ? Jamais

      • Lynch n’avait eu quasiment aucune liberté scénaristique / artistique. C’est « un film de producteur ». Lynch a renié le film presque immédiatement (d’ailleurs la version longue est signée Alan Smithee (nom utilisé quand le réa refuse de voir son nom accolé au projet)). Il avait même songé à ne plus jamais tourner un film en couleur avant de se raviser (heureusement) pour Blue Velvet.

      • « Lynch n’avait eu quasiment aucune liberté scénaristique / artistique. » Il ne faut pas exagérer, il n’a pas eu son mot à dire sur le montage mais le design des Harkonnen porte clairement sa patte et l’idée des modules étranges vient de lui. Bon, ce dernier point irrite les puristes mais, pour un choix esthétique, je trouve que ça colle bien à l’univers.

      • Le Dune de Lynch est pas si mal jusqu’à la fuite de Paul et Dame Jessica après l’assaut des Harkonnen et des Impériaux sur Arrakeen. C’est d’ailleurs les 2/3 du film. La seconde partie du livre (Paul chez les Fremen et la reconquête de la planète) est bâclée et comporte effectivement des ajouts bizarres.

        Par contre on comprend mieux certains sous-jacents de l’univers de Frank Herbert grâce aux voix off. Le parti pris de Villeneuve de ne pas y recourir ne lui simplifie pas la tâche.

        Les pensées des héros qui peuplent le livre sont assez imparfaitement rendues par les expressions des comédiens. Surtout si on n’a pas lu le livre auparavant (comme le fait remarquer l’OC en préambule de sa critique).

        Je trouve que Villeneuve pas plus que Lynch n’est parvenu à tirer un bon scénario pour retransmettre l’essence du roman. Il est finalement trop fidèle au livre mais en se limitant à la partie visible des choses (or ce qui est montré, voire verbalisé dans le livre ne représente que la moitié de ce qui est important pour comprendre).

        C’est un film pour ceux qui ont lu et compris le livre. Les autres vont rien y comprendre… Voire s’ennuyer

      • Ha non: ceux qui ont lu les bouquins et appréciés, non seulement ne comprennent pas mieux le « film » mais souffrent atrocement de s’infliger pareille cagade dans l’espoir d’y retrouver ne serait-ce qu’une miette du propos original de l’œuvre…

      • Pas mal, j’ai ris (un peu là pour ça), mais pas mal de manquements et mauvaise fois dans le spoil. Je pense notamment au deal avec les Fremens, qui est de respecter leurs ‘frontières’ et avoir des relations diplomatiques officielles dans l’optique d’une possible alliance une fois que les Atreides auront ‘fait leur preuve’.

        Sinon l’adaptation du premier volume est en 2 partie, mais le réalisateur voudrait faire Le Messie dans la foulée, d’où la trilogie (espérée mais aucunement validée par Warner pour le moment).

      • :  » … pas encore validée par la Warner… « . Il y a donc encore de l’espoir pour qu’on y échappe, ouf !

  4.  » Dans ce film, tout le monde est fini à l’épice. » J’ai ri, c’était pas très fin mais j’ai ri.
    J’ai encore plus ri avec « force moi à te donner le sein ».

    J’ai vu aucun des films Dune mais j’ai lu le livre (je sais, on s’en balance) du coup je vais peut-être dire une connerie basée sur les quelques images qui me sont parvenues mais les combinaisons qui recyclent l’eau, elles devraient pas être fermées au niveau du visage, façon casque intégral ? Les images que j’en ai vu à chaque fois c’est le visage bien découvert et un tuyau dans le nez.
    Ça m’a toujours fait tiqué, au minimum elles devraient prendre le nez et la bouche pour ne rien perdre à cause du souffle. Et si la combinaison est capable de recycler la transpiration du corps alors pourquoi ne pas l’adapter au visage ?

    • Parce que ce n’est pas cinématographique si on ne voit pas le visage, j’imagine. Avec le tuyau, on est censé respirer par le nez ce qui permet de limiter la perte.

    • L’épice, c’est l’hydroxychloroquine du futur. Les masques sont inutiles. Je tiens cette info de sources sures prélevées sur les réseaux sociaux.

    • L’épice, c’est l’hydroxychloroquine du futur. Pas besoin de masques. Je tiens l’info de sources sures trouvées sur les réseaux sociaux.

      • « L’épice, c’est l’hydroxychloroquine du futur », on ajoutera « Ma bouche ne font partie de mon système respiratoire ». Notez que ça fait des Fremens des ennemis des Combattants de la Liberté, ceux qui défilent auprès de Florian Philippot, de Civitas, la manif pour tous, l’action française et autres, qui pensent que c’est le nez. C’est le nez qui ne fait pas partie de leurs système respiratoire…

      • De toutes façon, les Fremens ils viennent du désert pour nous voler, ce sont des fanatiques de religion, ils font des attaques suicide contre les vraies civilisations, alors que tout ce qu’on voulait, c’était juste exploiter honteusement les ressources qui se trouvent sur leur territoire …*

        *toute ressemblance avec la réalité serait une coïncidence … mais je ne crois pas aux coïncidences.

      • Kwiskas, tout aussi subtil que  » les maisons viennent piller notre ressource dont on n’imaginait pas les possibilités technologiques et économiques car on passait notre temps à la fumer en buvant du thé et en adorant un prophète qui va nous rendre complètement fanatiques car on est hyper superstitieux » Et je suppose que la partie « les Fremen n’ont cessé de guerroyer et chercher à envahir les maisons tout en profitant joyeusement du commerce d’être humains d’autres natifs de leur monde pour construire leur civilisation » n’est pas montrée au public. :D

      • @Kwiskas : vrai, j’ajoute que ces fichus Fremen n’arrêtent pas de faire du bruit et des odeurs, de pomper nos subventions, et de faire des enfants pour les allocs…ce qui explique sans doute qu’ils soient si peu nombreux sur leur propre planète, et qu’ils ne veuillent pas communiquer avec nous…heu non aïe arrête vilain paradoxe ça fait mal au crane ! Tout ce que je voulais dire c’est qu’ils sont nuisibles, na !

  5. Perso, c’est le coup du TOC qui m’a fait rire. Cela aurait été encore mieux avec un navigateur à face de poulpe cosmique !

  6. Le film se contredit sans cesse. Exemple: quand les Atréides arrivent sur Arrakis, il est répété à moult reprises: Attention, il fait vraiment trop chaud ici, genre 50°C mini à l’ombre, on crame direct si on n’est pas bien protégé et cetera. Que fait Paul au bout de 5 minutes? il va se balader dans le « jardin » du palais en mode OKLM sans être couvert ni protégé en rien, et taper la discute pendant 10 minutes avec le jardinier bien protégé lui, alors qu’il est un autochtone. Une autre: la marche des Fremens: On la voit une fois seulement, quand Paul l’apprend à sa mère. Et puis c’est tout, terminé. Plus personne ne la fera. Et surtout pas les Fremens.
    Et puis la dernière scène qui réunit tout ce qui pourtant a été annoncé comme étant problématique: la marche à adopter pour éviter d’attirer les Vers (NIET), marcher de nuit pour éviter les patrouilles Harkonnens et surtout la chaleur du désert et les rayons mortels en pleine journée (NIET), se couvrir intégralement la tête pour éviter la perte d’eau (NIET). Ces quelques détails qui font que le réalisateur ne respecte même pas ce que lui même a annoncé dans son scénario quelques minutes avant par l’intermédiaire de ses personnages.

    • j’adore l’esthétique du film. mais clairement la colorimétrie choisie pour Arrakis ne fait pas du tout paraître cette menace de chaleur. A aucun moment on a chaud.

      • C’est vrai qu’on éprouve cette sensation envoyant les images du film.
        Mais en y réfléchissant ce n’est pas illogique. Nos yeux sont habitués à l’atmosphère terrestre et à la luminosité de notre Soleil. Ici c’est une autre atmosphère avec un soleil complètement différent. Pourquoi la colorimetrie locale devrait correspondre avec ce que nous considérons comme un environnement brûlant ?

  7. très drôle le fini à l’épice. ce spoiler m’a bien fait rire.

    par contre il me semble que dans sa mauvaise foi notre cher OC commet deux erreurs:
    1/ Paul a envie d’aller sur Dune il me semble. On lui fait même comprendre qu’il n’ira que plus tard avec son père et pas avec la première mission.
    2/ Paul n’est pas connu pour avoir la VOIX car seules les sœurs bretonnes peuvent normalement avoir ce pouvoir (c’est expliqué dans le film ou de manière très subtile la tipiak mother lui fait part de la déception d’avoir enfanté un garçon (ca fait féministe)).

    Et rien sur l’absence de robots, d’IA ou de laser (uniquement quand ça arrange) pourtant pas expliqué dans le film? OC baisse ou alors c’est parce que c’est expliqué dans le roman?

    • Je ne connaissais pas du tout l’univers de Dune avant de voir le film, et tout le système de l’épice m’a paru bien mal fichu, parce que fort mal expliqué dans ce long-métrage.
      De ce que j’ai cru comprendre depuis, l’épice servirait à améliorer les humains pour diverses tâches, afin de remplacer toute forme d’IA (une guerre contre des machines ? ça rappelle un truc) et pas seulement la navigation spatiale.
      C’est bien dommage de ne pas en parler, surtout si c’est pour montrer les rêves/présages mouillés incohérents d’un jeune freluquet à propos d’une publicité de parfum.

      Quant à la Voix (liée à l’épice aussi si j’ai bien compris?), le mec naît avec le potentiel de pouvoir contrôler autrui, mais ne le travaille pas à fond pour le maîtriser ?
      On parle bien d’un type enfanté et éduqué pour hériter d’un domaine sur lequel il va devoir régner, avec ce que ça entraine d’emmerdes (complots, guerres, grévistes), doté de l’aptitude la plus proche possible dans cet univers de la coercition, et le mec s’en fout. Formidable

      • C’est sûr que le rôle de l’épice est terriblement mal expliqué dans le film et que quelqu’un qui n’a pas lu le roman n’y comprendra probablement pas grand-chose.

        L’épice une substance consommé par les humains et qui donne le pouvoir de prescience. C’est pour ça que Paul a des visions de l’avenir quand il est exposé à une forte dose d’épice dans le désert.

        L’épice est également indispensable à l’existence de l’Empire car les voyages entre planètes se font via les long-courriers (ces grands vaisseaux en forme de tubes qu’on voit à deux ou trois occasions) qui peuvent se déplacer instantanément dans l’espace. Sauf que les ordinateurs et les IA sont interdits et donc les longs-courriers sont pilotés en manuel, et le pilote a besoin de la prescience permise par l’épice pour arriver à bon port. Sans épice, plus d’échanges entre planètes et donc plus d’Empire.

      • Non, la Voix n’est pas liée à l’Epice. Au moment où le film commence, Paul commence juste à la développer et sa mère à l’entraîner (la fameuse scène « Force-moi » dont l’OC se moque justement). Après ça, les événements s’enchaînent donc l’entraînement n’est pas vraiment sa préoccupation.

      • Petite précision sur l’épice :
        Elle ne donne pas la prescience mais permet à certaines personnes de la développer plus ou moins.
        Les navigateurs de la guilde ont une prescience limitée simplement suffisante pour établir l’itinéraire du vaisseau. Dans le livre ils sont décris comme des sortes de poissons enfermés dans un aquarium rempli d’un gaz chargé d’épice.
        Les soeurs du Bene Gesserit utilisent l’épice pour se connecter aux « âmes » de leurs aïeules lors de la cérémonie qui les fait accéder au rang de révérende mère, elles ont alors accès au souvenirs et à la conscience de toutes les femmes de leur ligné génétique.
        Le seul vrai prescient est le Kwisatz Haderach que le Bene Gesserit tente de créer par son programme de sélection génétique (et ça fait près de 3000 ans qu’elles sont dessus au moment du film). Le terme peut se traduire par « le court chemin » ou encore « celui qui est à plusieurs endroits à la fois ».
        Pour faire simple, c’est un mâle avec les pouvoirs d’une révérende mère plus la prescience.
        Il faut savoir qu’il n’existe pas de révérend père tout simplement car les hommes ne peuvent supporter l’épreuve de l’épice, seul le KH le peut.
        Une autre chose concernant le Bene Gesserit qui n’est pas expliqué dans le film : ce n’est absolument pas une organisation religieuse !
        C’est une couverture utilisée par l’ordre pour cacher leur véritable but qui est le programme de sélection génétique.

      • Et je continue ici pour préciser que les sœurs du Bene Gesserit sont des guerrières redoutées par tous. Elles sont expertes en combat, en diplomatie, en manipulation.
        Être éduqué dans la « manière » Bene Gesserit, c’est être capable de contrôler chacun de ses muscles, de ses nerfs et même la chimie de son corps afin d’annuler l’effet d’un poison !
        C’est d’ailleurs cette capacité qui est mise à l’épreuve pour devenir révérende mère puisqu’il faut ingérer de l’essence d’épice qui est mortelle et secrété l’enzyme nécessaire à la neutralisation de sa toxicité.
        C’est pourquoi aussi certains ici souligne que Dame Jessica est un petit peu trop émotive dans le film ; elle à bien plus de contrôle sur elle-même dans le livre, et pour cause…
        A savoir aussi que si la révérende mère lui fait la gueule, c’est que dans le cadre du programme génétique, Jessica devait donner naissance à une fille et non un fils. Celle-ci aurait été mariée à un mâle sélectionné et c’est elle qui aurait dut donner naissance au KH.
        Bref, Jessica fout le bordel juste par amour pour son Duc qui voulait un héritier.
        Au final, je trouve le film plutôt bon, Denis Villeneuve a, à mon sens, tenu sa parole et tenter de coller au maximum au roman, mais entre les sjw hollywoodiens et la densité de l’œuvre, difficile de faire tout rentrer.
        Donc… Lisez les bouquins !

    • C’est expliqué dans le roman, mais pas dans le film. La réalisateur a sans doute fait le choix de ne pas expliquer plusieurs concepts présents dans les livres : ça évite certes d’alourdir l’histoire, mais le film n’est plus complètement auto-suffisant (on approuve ou pas).

      Pas de robots et pas d’IA dans l’univers de Dune car l’humanité a vécu en esclave des machines et s’est libérée plusieurs milliers d’année avant l’histoire couverte dans le film. C’est l’épisode du Jihad Buthlérien. Depuis, fabriquer ou utiliser une machine pensante un tant soi peu évoluée est un crime majeur. Les ordinateurs sont remplacés par des humains conditionnés pour calculer très vite (les Mentats). C’est évoqué au début du film, quand la délégation de l’empereur vient donner Arrakis en fief aux Atréides, le Duc demande à son mentat le coût du voyage et il fait le calcul instantanément.

      Quant aux lasers, ce n’est pas expliqué non plus dans le film, mais dans le roman, le fait de tirer avec un laser sur un bouclier provoque une explosion d’amplitude imprévisible (de la grenade à la bombe atomique). Donc les personnages du roman évitent autant que possible l’utilisation des lasers et les combats se font à l’arme blanche et au corps à corps.

  8. « Alors et d’une, c’est de la xénophobie, et de ceux… »
    Je pense qu’il y a une petite coquille et que vous vouliez écrire, « et de deux »

  9. Pour la scene pendant laquelle Paul doit garder sa main dans la boite ou mourir empoisonné, je pense que la menace de mort était justifiée dans le sens ou s’il n’avait pas envie d’etre l’élu il pouvait juste refuser ou enlever sa main direct, du coup pas d’épreuve. Et meme si la menace de mort est en effet une bonne motivation, selon le niveau de tolérance a la douleur certains ne pourraient probablement pas s’empecher de retirer leur main meme s’ils savent que la mort les attend.

    • De mémoire, c’est l’instinct de survie, celui de l’animal qui explique que les sujets ont envie de retirer leur main de la boite en raison de la souffrance. Par contre, l’élu, lui, peut résister à cet instinct en préférant la douleur et peut-être la perte de la main ou un risque de mort par crise cardiaque que la mort certaine engendrée par la le gom jabbar. D’où la référence entre « l’animal » et l’être conscient supérieur que représente l’élu dans la prophétie des Bre tonnes, celui qui réalisera la galette de sarrasin parfaite !

  10. Croiser des Nantais avec des Normands ?
    MONSTRES !
    Mais sur quelle ignominie peut bien déboucher une telle horreur ?
    Des xénomorphes ? Un tacos explosif (pléonasme) ? Twilight ? Un album de PNL ? La postlogie Star Wars ?

    • J’avoue, je suis un monstre, j’ai osé le faire. Pour de vrai. Le résultat est très intéressant.

      C’est un peu comme si on avait rassemblé les éléments sus-cités (plus beaucoup d’autres et qui n’ont de préférence rien à voir les uns avec les autres) sous haute pression et qu’on avait atteint une masse critique devenue instable, dans une espèce d’état quantique, à savoir que c’est à la fois l’ensemble des éléments rassemblés, leur inverse, leur opposé et la combinaison des deux. Et rien ne s’annule ; ça s’additionne, ça s’attire et se repousse en même temps. C’est à la fois parfaitement stable et tout aussi parfaitement instable.

      Et j’ai réitéré l’expérience, parce qu’il fallait tester la reproductibilité. Quitte à être un monstre, autant faire les choses bien et surtout jusqu’au bout.
      C’est fascinant de voir qu’on peut obtenir en même temps exactement le même résultat et pas du tout le même, à la fois parfaitement complémentaire et tout autant incompatible. C’est encore plus fascinant de voir les deux entrer en résonance.

      Et tout ça, je l’ai bien cherché, je n’ai jamais eu à le regretter et s’il fallait le refaire, je n’hésiterais pas un seul instant à faire progresser la science, « pour ceux qui sont encore vivants ».

      • Si cela est réalisé dans le cadre d’une expérience scientifique, dans le respect des règles de sécurité élémentaires…
        Mais votre rapport est formel, les résultats obtenus semblent fort aléatoires.
        Il est clair que vous avez le goût du risque !
        J’ose espérer que votre contribution à la Science se portera au mieux.

  11. En ce qui concerne le juge impérial et les incohérences qui vont avec, de mémoire elles viennent d’une modification par rapport au roman: ce personnage n’est pas un Fremen mais un étranger impérial nommé à ce poste après avoir été l’écologiste planétaire officiel d’ Arrakis pendant de longues années. Il estdonc un fonctionnaire au service de l’Empereur, mais a fini par épouser une femme Fremen (oui, c’est un homme) et par aimer son peuple d’adoption. D’ailleurs il n’est pas foncièrement du côté des Atréides et a de gros doutes sur Paul et sa destinée. Au début, il ne les aide que parce que les Harkonnens sont vraiment ignobles.
    Bon, je sais que l’OC ne voulait pas parler du roman et seulement du film, mais c’est juste l’explication de l’origine d’une incohérence.

    En tant qu’inconditionnel des créatures des légendes scandinaves, j ‘ajouterais que c’est amusant d’avoir remplacé précisément ce personnage-là par une inclusivité mélanisée à dread locks. De tous les étrangers à Arrakis il est justement le seul à s’intéresser sincèrement aux Fremens et à les aimer, donc à pratiquer le vivre-ensemble et le multiculturalisme. Mais bon, ce changement était nécessaire car dans le film précédent, ce n’était qu’un vil mâle blanc hétérosexuel. Blond en plus.

    Sinon, en ce qui concerne le médecin-ninja, le film ne dit vraiment rien sur l’inviolabilité du Conditionnement Impérial? Dommage, sans cela on ne peut rien y comprendre.
    De toute façon on m’avait décrit ce film comme une longue suite de longueurs, je comptais déjà en rester aux romans et à la version avec Sting.

    • Concernant Liet Kynes, vous avez tout à fait raison monsieur Nac !

      Il n’est pas Fremen et a effectivement épousé femme et culture Fremen. Il est donc un mâle, blanc, mais ce n’est pas ce qui explique « une inclusivité mélanisée à dread locks », non ; le problème est que Liet Kynes est roux !
      Et ça c’est rédhibitoire, il n’y a qu’a voir The Witcher pour comprendre de quoi je parle… Orange is the new black comme dirait l’autre ! D’ailleurs ce n’est pas le seul personnage impacté par ce complot anti-roux puisque sa fille est elle aussi censée être rousse… (je ne dis pas qui c’est pour ne pas spoiler, les connaisseurs comprendront)
      Après il est effectivement l’écologiste impérial, arbitre du changement et il n’a pas d’inclinaison particulière envers les Atréides, Paul ou sa mère.
      Concernant le conditionnement Suk, il n’en est malheureusement pas question et c’est effectivement une omission grave.
      Par contre concernant la version avec Sting, laissez moi vous dire que c’est un Lynchage du roman… (je suis déjà loin)

      • Lynchage du roman! Vous avez fait ma journée :)
        Et autant pour moi, je trollais de mémoire, il est roux en effet.

      • il est pas déjà à moitié fremen Liet?
        son père Pardot en avait pas déjà épousé une?

        par contre je me rappelais pas que lui et sa fille étaient des sans-âmes … (mais bon j’ai du lire le cycle pour la dernière y a genre 20 ans donc …)
        sa fille … dire que j’utilisais son surnom en chakobsa (magnifique) comme pseudo pour mes persos féminins (SWTOR entre autres ^ç^)

  12. Mince alors… mais Roudoudou a tord!… les Atréïdes sont une menace pour l’empereur… Donc du coup, il file ses Sardaukars déguisés en Harkonnen pour que son plan réussisse… Bon, c’est p’têt pas expliqué comme cela dans le film, et cela ne semblerait pas dérangeant puisque j’ai peur de comprendre, qu’en plus de nous la faire « à la quatre heures version longue moyennant un anneau » (Ducal, celui là), visiblement le roman est un Chouïe trahi par le scénario… Donc exit l’histoire original… Et si le planétologue devient une femme pour faire bien, pour faire « tendance » on va dire parce qu’en ce moment faut surtout, mais surtout pas pas faire dans le « homo mâle » Liet Kynes parce que c’est pas bien et que ça fait mieux si on change toute l’histoire pour plaire à la mode ambiante, je pense qu’on peut se foutre royalement de l’œuvre de Franck, et jeter le bouquin.. C’était ma plus grande inquiétude, eh bah, voilà, ça rate pas… OC confirme, ça rate pas… D’ailleurs, Je pense que cela ne sera même pas nécessaire de spoiler les deux autres parties, si elles sont traitées de la même manière, à la mode scénaristique hollywoodienne pour faire bien sous tout rapport… Pffffffffffff Moi qui m’était dit: « bon, Jason Momoha, c’est pas top, c’est pas trop la description de Duncan Idaho dans le livre, mais c’est du hollywoodien, faut mettre de la star sinon ça va pas se vendre », donc que j’irais tout de même « peut-être » le voir, et même, soyons encore plus fou, « d’acheter » le DVD… B’in, du coup, j’irais pas et j’achèterais pas… Franck, pardonne leur, ou pas , bien qu’ils sachent ce qu’ils font…^^
    PS: Y’a un réalisateur ou un scénariste aux US qui un jour va faire preuve de conscience et respecter l’œuvre, ou pas? (je vous laisse trouver la réponse…)

    • Les réalisateurs et scénaristes aux US sont soumis à très forte pression, quand ils ne sont pas en accord de base avec principe. Il faut placer de l’afro-américain ou de la minorité visible ou de l’oppressé, c’est même obligatoire dans les cahiers de charges pour prétendre une nomination aux oscars. Le cohérence ethnique ou sexuelle d’une œuvre n’a aucune importance ils vous parleront adaptation et non reprise en intégralité. La majorité des œuvres littéraires, européennes, pré-déferlement vivre ensemble leur échappe ainsi totalement parce qu’un peuple multiethnique dans l’Europe centrale du pré-moyen âge ca ne les choque pas. Ils sont capable de changer le message de l’œuvre (seule l’histoire en gros les intéresse pour vendre), par exemple la Roue du Temps, pour l’accommoder avec les lubies actuelles. Si le Seigneur des Anneaux devrait être refait aujourd’hui, le casting/histoire aurait été sans doute tout autre (déjà qu’on a dû se taper un max d’Arwen). D’ailleurs vous pouvez pleurer sur toutes les futures adaptations de vos livres d’imaginaires européen trop monolithiquement pâles et masculins.
      Le pire c’est que quand ils peuvent le faire en cohérence avec l’Histoire ou l’œuvre ils ne le font pas (exemple la série Troy qui nous apporte les indispensables afro américains mais aucun méditerranéen.)
      Bref, saccageons l’imaginaire existant avec un max d’incohérences au lieu d’en créer un autre inclusif.

      • mouais…en parlant d’inclusif, vous en pensez quoi de Charlton en Moshé par exemple??????? du fait que ce sont princpalement des blancs qui racontent des histoires de blancs???? qu’est ce qui nous prouverait que les personnages d’un livre seraient blancs???? surtout en science fiction, les origins géographiques ou planétaires n’ayant que peu d’interet puisque fiction donc pas restraint à notre vision sctariste….?

      • Commentaire fort pertinent qui se heurte à la réalité toute crue: quand l’auteur décrit expressément la personne comme rousse et pâle et donne son sexe, par exemple.
        Il y va aussi de la cohérence de l’histoire dans le cas de Dune un juge Fremen est un contresens. Dans de nombreuses séries les roux sont remplacés par des afro américains ou évincés. La seule inclusivité qu’Hollywood connaisse c’est celle de ses ethnie d’américains du XXIème siècle qui font… acteurs américain du XXIème siècle.
        J’ai justement pesté que la série Troy nous servait du black et de blond aux yeux bleu et aucun méditerranéen ou basané…
        ceci étant j’ai le même problème quand un auteur décrit sont perso avec son âge, ses cheveux et ses yeux et que le réalisateur nous met tout autre chose. C’est au minimum génant mais ca peut parfois aller à l’encontre d’une idée. On a bien aussi les cas où le livre décrit une relation timide et prude et que la série montre les amants se prendre sauvagement sur la table de la maison familiale. Moi ça me sort du récit ces conneries.

      • Merci de vos avis en tous cas… ;-) Effectivement, je trouvais déjà douteux qu’on remplace un « genré ethnique » par un « bon gros blanc bien de chez nous  » maquillé, (c’est bien sûr une boutade, rien de raciste ou autre confrontation intellectuelle du même genre… :-p), mais comme par exemple, le héro de Clancy, « Jack Ryan », petit brun râblé (dont on va dire que peut-être Alec Baldwin essayait de « coller » côté description) on passe à un grand blond, Harrison Ford, et là… Bon effectivement, on peut parler d’adaptation, mais je trouve qu’une « adaptation » n’est justement pas l’œuvre en elle même. Peut-être aurait-il été judicieux de parle de  » Guerre de dune ». J’ai entendu mes collègues parler récemment de la série « Fondation »; Là aussi, visiblement, elle n’a de rapport que le nom du livre et le nom du héro… Tout le reste, c’est gravement autre chose… Cela n’a pas l’air d’aller en s’arrangeant, et la « libre adaptation » commence à me freiner sur le cinéma…

      • Les exemples les plus connus de « white washing » sont Marie et Jesus qui n’ont pas du tout la tête des œuvres chrétiennes européennes. Mais fallait faire du syncrétisme pour que les gens adhèrent, avec leurs vraies têtes ça n’aurait pas pris. Maintenant c’est complètement différent, on fait de la propagande, on n’essaye pas de montrer quelque chose de façon à ce que les gens l’acceptent plus facilement, mais on montre quelque chose qui n’est pas normal (dans le sens la norme, pas ce qui est bon), de manière à manipuler la société en disant aux gens que si tu trouves ça choquant tu es raciste / misogyne / transphobe et c’est toi le problèmes, tu dois fermer ta gueule et œuvrer afin que la réalité corresponde à la fiction.

  13. « si on change toute l’histoire pour plaire à la mode ambiante » Liet Kynes a effectivement subi une modification de sexe et couleur de peau mais l’histoire n’a pas pour autant.changé.
     » j’irais pas et j’achèterais pas » Sans vouloir trop faire mon fan du film, une grande partie des critiques de l’OC sont factuellement fausses (quand il explique que les Sardaukars portent l’uniforme impérial en aidant les Harkonnens par exemple) et son « interprétation politique » est elle-aussi contredite par le film (et pas seulement par les bouquins) donc se baser là-dessus pour juger le film n’est pas vraiment pertinent.

    • Ben si justement… Dans le film les Sardaukars déferlent sur Arrakeen dans leur propre uniforme et non sous uniforme Harkonnen… Ce qui est une hérésie car cela devrait monter la totalité des autres grandes maisons nobles (Harkonnen exceptés) contre l’Empereur. L’idée du complot Harkonnen – Impérial est de faire passer la destruction des Atreides pour une guerre privée entre deux grandes maisons et non pas comme un abus de pouvoir autocratique de Shaddam. Parce que si les Grandes Maisons laissent celui-ci détruire l’une d’entre elles sans rien faire, elles ne pourront plus s’opposer à l’empire si celui-ci prends l’une ou l’autre en grippe.

  14. Petite précision, une trilogie est prévue mais basée sur deux livres et non pas un seul. Le premier Dune (assez gros tout de même, Lynch avait déjà voulu en faire deux films mais ça lui a été refusé) tiendra donc sur deux film, le Messie de Dune devenant le troisième.

  15. Bon. Je suis pas sûr que cette mouture doive ouvrir la voie à une franchise… Franchement, oserais-je même dire. Ça a l’air vraiment calibré pour ne pas aire d’entrées: rien que le rythme…! Mais Momoa doit beaucoup espérer puisque ça lui vaudrait un contrat étalé sur au moins trente ans avec le rôle qui lui est échu et les possibilités du lifting numérique ;) Mais bien sûr c’est ce qui va arriver: quand on sait combien même les flops rapportent en remises d’impôts aux producteurs malins… Bizarre cependant de gommer systématiquement toutes les spécificités d’une œuvre pour « l’adapter » ?! Je me doutais bien que Vladimir serait à nouveau une caricature de producteur Hollywoodien mais j’étais loin d’imaginer une Bene-Bretonne aussi émotive ?! Ce doit être pour compenser le heueu… On va dire le « jeu » un poil – une brouette ! – lexomillé du héro. Tant pis !

    • Personne trouve encore heureux qu’on puisse faire un film de ce calibre sans un rythme effréné. Le contemplatif m’a particulièrement plu et j’ai vraiment été dépaysé durant le film. C’était un beau voyage. Quant au héros il expressif, il me semble que ça fait partie du personnage.

      • C’est juste surprenant du point de vue de la production: pour ma part, j’ai ADORÉ la leeente progression de Watchmen, Dark City, The Fountain, Under The Skin Etc… Mais là, au delà des libertés gratuites prises avec l’œuvre originale, je m’interroge sur ce choix contemplatif pour un supposé blockbuster. Dans le précédent, au moins, il y avait des trucs à admirer: les intérieurs boisés de Castel Caladan, le profil d’aigle de Leto, le brushing Playmobil de Paul… et, avec ou sans cheveux ( ! ), la belle Francesca Annis; altière et imperturbable, comme il sied à une concubine royale éduquée par les sœurs du Bene Gesserit.

  16. C’est fort dommage de ne pas parler de l’indigence du travail des comédiens et de la pauvreté d’une bande originale dont il ne restera rien, mais sans doute M. Odieux Connard a-t-il plus de charité qu’il n’y paraît.

    • Je ne me permettrai pas de juger la performance des différents interprètes
      En revanche je vous rejoins totalement sur le « travail » de Hans Zimmer : ce bon vieux Hans s’est encore contenté d’une musique d’ambiance riche en sonorités, mais très pauvre en musique, avec ses gros effets électroniques bien rincés
      Reste un très vague thème énervant avec une femme qui vocifère très fort, et des moments avec de la cornemuse (la moitié des bagads se sont pendus en entendant le résultat)
      Dune méritait mieux que ça

  17. Mais du coup, pour ceux qui l’ont lu, le livre mérite-t-il sa renommée ?
    Il fait partie de ceux que j’imagine lire un jour, sans encore avoir franchi le pas.

    • Ben, c’est à lire quand on aime la S.F. d’Anticipation qui vole haut en matière de transposition du quotidien Humain et fourmille de trouvailles passionnantes sur l’exploration – et l’exploitation !- de la psychologie. Pour le reste, c’est un magnifique dépliant, clair et éclairé, sur les luttes de pouvoirs et leurs vieilles recettes quasi-Antiques mais – je me répète !- magnifiquement transfigurées.

      • J’ai bien aimé Fondation, mais le côté psychologique me saoulait un peu. Pareil pour la Horde du Contrevent. Et vu la morosité actuelle dans notre monde réel, je ne suis plus vraiment attirée par les dystopies comme Silo qui m’a beaucoup plus au départ mais beaucoup trop pesé par la suite.
        Du coup, Dune, ce serait plutôt non pour moi ? Ou pour plus tard, quand j’aurai changé ?
        Merci en tout cas pour votre avis.

    • Si vous cherchez quelque chose qui tienne la route niveau cohérence, non, c’est raté. C’est bien quand on est jeune, ça fait rêver, tout ça… Mais passé 25 ans, on ne peut que pester contre le fatalisme de Leto qui va à l’abattoir sans rien préparer un peu à l’avance. On râle contre Paul qui est cheaté de chez cheaté, et qui n’utilise pas la Voix qui est quand même un pouvoir de malade. Même quand j’étais jeune je ne comprenais pas pourquoi on faisait tout un foin du fait que Jessica ait enfanté un mâle alors qu’elle fait une femelle juste derrière, comme on lui avait demandé…

      • Merci pour cet avis bien tranché. J’ai passé 25 ans :)
        PS : Elle peut choisir le sexe de son enfant par magie ?

      • « Elle peut choisir le sexe de son enfant par magie ? » Les Bene Gesserit peuvent modifier consciemment la biochimie de leur corps et donc,effectivement, choisir le sexe de leur enfant. Ce n’est pas vraiment expliqué dans le film, enfin indirectement par le reproche à Jessica.

      • « alors qu’elle fait une femelle juste derrière, comme on lui avait demandé » Vous voulez parler de la fillette qui bute son propre grand-père ? Ça fait un peu tâche dans l’œuvre généalogique des Bene Gesserit quand même.

      • Elle a enfanté un mâle par amour pour son Duc, qui avait besoin d’un héritier. Elle ne l’a pas séduit par choix mais par obligation envers le Bene Gesserit qui désirait la voir mettre au monde une fille afin de l’apparier au neveu du Baron Harkonnen ( Feid Rautha ). Ainsi,via leurs descendants à eux deux, les sœurs veulent combler la brèche génétique entre les deux familles- séparées depuis des millénaires pour des raisons oubliées depuis la nuit des temps ( Antiques ) – et, avec de la chance, produire leur Kwisack Machinchose – mais ça n’est pas leur seul plan sur le long terme… Bref ! Herbert met en avant ( encore une fois ) les faiblesses/points forts intrinsèquement humains(es) de ses héros – ici l’Amooour !! – qui foutent complètement en l’air les plans de tous les fous/inconscients qui s’imaginent faire marcher tout le monde au pas: rien d’enfantin ni de simpliste dans cette intrigue étalée sur plusieurs bouquins TOUS très riches, même si j’ai un faible pour L’Empereur Dieu et La Maison Des Mères. C’est pas si compliqué, pourtant ?! En tous cas dans les livres.

      • c’est d’ailleurs un peu concon d’être la concubine d’un dirigeant de Maison au pouvoir héréditaire si on ne doit pas faire de mâle. non?

      • « c’est d’ailleurs un peu concon d’être la concubine d’un dirigeant de Maison au pouvoir héréditaire si on ne doit pas faire de mâle. non? » Le Bene Gesserit se contrefout complètement de la survie des Maisons, ce qui compte c’est l’arrivée du Kwisatz Haderach. De toute façon, c’est supposé concerner uniquement le premier-né.

      • Ben faut le relire hein, parce que la cohérence est là, Leto ne va pas à l’abattoir sans rien préparer, mais avec Thufir Hawat ils se plantent d’un facteur 10 dans les forces que leur opposeront l’Empereur et les Harkonnen, et donc, logiquement, ils se font déboiter, quant au foin pour Jessica qui fait une fille après, elle pourrait en faire 42 après Paul ça ne change rien, elle a donné un héritier mâle à son Duc, il n’y a donc plus aucune raison politique pour que l’héritier Harkonnen épouse l’héritière Atréide, ce qui était le but de la manœuvre…

    • Dune n’est pas une dystopie, pour moi c’est à part. Il y a des côtés très sombres si l’on veut, parce que l’oeuvre se fonde sur des analyses froides et objective poussées à fond, en particulier pour la psychologie et la transposition de l’histoire. C’est ce qui fait tout le charme de la chose à mon avis, mais on peut y voir une vision excessivement pessimiste de l’homme.
      Un exemple: les sardaukars de l’empereur sont presque invincibles parce qu’ils viennent d’un monde infernal, ils sont littéralement forgés dans la souffrance. Ils trouvent leurs maîtres avec les Fremens, précisément parce que ceux-ci ont une vie encore plus dure, donc un entraînement encore plus efficace. Mais dans la suite, ils perdent cet avantage, tout comme les sardaukars avant eux parce que, victimes de leur victoire, ils se ramollissent. Ce n’est pas une vision optimiste des choses, mais l’analyse me semble assez juste. Après il y a des concepts fascinants, comme l’idée de replier l’espace, la maîtrise de soi Bene Geserit ou la possibilité d’explorer ses mémoires génétiques. Dans les préquelles et les suites on touche aussi aux implications du transhumanisme ou de la manipulation du génome, mais rien ne vaut les deux premiers tomes je trouve.

      • Loin d’être une vision pessimiste de l’Homme, il me semble justement que Dune parcourt tout ce que peut être l’Homme (et tout ce qu’il ne sera jamais : une machine, un Dieu… à chacun de le découvrir à travers sa lecture personnelle) avec une interprétation et différents points de vue selon l’angle à partir duquel on effectue l’analyse.
        Ce que tu interprètes comme le résultat de la souffrance concernant les Sardaukars ou les Fremens, n’est que la vision qu’ont les instances militaires (Harkonnens, Maison Impériale Corino, ou encore les Bene Geserit que l’on pourrait transposer aux Templiers, moines guerriers du Moyen-Âge recherchant sous la bannière du Roi de l’ « Empire Franc » le Saint Graal) pour aboutir à cette sorte d’Homme : le résultat de son environnement.
        Le Bene Geserit, dans leur conceptualisation « religieuse » et « scientifique » a une autre vision du Fremen : un produit génétique qui par le Jihad permettra à la diversité de redonner un souffle à l’humanité, tout comme Liet Kynes en a encore une autre : il voit dans les Fremens, l’instrument qui fera d’Arakis une « nouvelle Caladan ».
        Bref, si on intègre chaque vision qu’a chaque parti de l’Homme dans ce chef d’oeuvre, je crois qu’on découvre seulement que l’Homme est l’expression complexe et multiple de l’Univers. Il fait partie intégrante de celui-ci et en dépend pour pouvoir évoluer, mais l’Homme est aussi à part entière cet Univers qu’il exprimera et fera évoluer comme lui le veut.

      • Oh ouah. C’est trop génial de te lire ! Super « traduction/transcription/résumé » de tout l’intérêt de l’œuvre. Chapeau ! Je sauvegarde pour la prochaine fois que j’en parlerai à quelqu’un, histoire de pas me perdre dans tous mes « ressentis », trop casse-gueule à transmettre. J’adorerais t’avoir comme libraire, histoire de me conseiller, ou même juste pour connaitre d’autres de tes  » survols « , si justes et précis, pour d’autres trucs que j’aime comme  » Les Plus Qu’Humains  » de Sturgeon ou  » Le Voyageur De La Nuit  » de C.J.Cherryh; ou encore  » Le Monde Inverti  » de Christopher Priest…

    • Alors c’est une très bon livre en lui même, et il y a cinq suites plus ou moins intéressante (sept livres en tous puisque le premier est en deux tomes, mais l’éditeur peut avoir changé la donne, je n’ai pas suivi plus que cela… personnellement, j’ai les sept)
      Pour un livre de SF, c’est une transposition de l’époque de Herbert à un monde futuriste, donc vous aller y retrouver beaucoup de similitude avec l’histoire contemporaine. Si vous préférez des mondes inventés de bout en bout, c’est une peu raté… Mais d’autres livres de Herbert sont aussi intéressant, comme « Dosadi », « l’étoile et le fouet » par exemple… Il en faut pas forcément s’arrêter à Dune… ;-)

      • L’Étoile Et Le Fouet & Dosadi sont absolument GÉNIAUX et font amèrement regretter que le fabuleux concept du Busab ( le  » Bureau Des Sabotages  » ) n’est pas lui même fait l’objet d’un cycle – on aurait bien besoin d’un organisme de ce genre, dans nos sociétés, de nos jours !! . Sans compter les mystères irrésolus concernant les très originales mœurs des êtres constituant la CoSentience.

    • A la base, il est notable de constater que Dune, le roman est sorti juste après « Lawrence d’Arabie » le film, dont il est la transposition dans un monde futuriste. C’est un fait rarement mentionné.

      • Allons bon ?! En quoi, exactement ? A part le désert, bien entendu…

    • La saga de Dune, car l’histoire ne s’arrête pas au 3 premiers volumes puisqu’il y en a 7 (et je parle de volumes et pas de livres car les sujets abordés sont denses et lourds tant ils peuvent mener à la réflexion), est une anthologie dont les sujets resteront à jamais contemporains :
      Géopolitique, écologie, religion, philosophie, éthologie, sciences (dans tous les sens du terme : biologie, chimie, physique), morale, éthique,… tout ce qui fait notre Humanité y est abordé, que nous pouvons selon le gré de chacun transposer au Passé, au Présent , au Futur ou aux 3 en même temps.
      Je conseille vivement sa lecture et surtout de ne pas s’arrêter au prologue de la saga que constituent les 2 premiers volumes.

      • Vos derniers commentaires donnent envie de la lire en tout cas cette saga, merci…

  18. Le plus laborieux pour ceux qui vont attaquer le ( les ) bouquin(s) à l’âge adulte, c’est de piger les dialogues: ils sont quasi TOUS à double ou triple sens. À quinze ans, j’étais très en demande de S.F. autre que Star Wars et, du coup, ça ne m’a pas empêché d’adorer le cycle – relu une bonne quarantaine de fois, depuis: j’ai un disque dur à l’Alzheimer de naissance OUARFF ! Mais j’avoue qu’à l’époque, ça m’a bien frustré la tête !

    • Peut-être qu’en étant avertie, ce sera plus simple. Et une fois adulte, les multiples expériences de vie aident peut-être à voir les doubles/triples sens dans les dialogues. Je garde dans ma liste à essayer un jour.

  19. Ca faisait un moment que je ne trouvais plus la même verve d’antan sur ce blog. Là, je me suis fendu la poire de A à Z. C’est juste jubilatoire : un mélange de justes critiques et de mauvaise foi affligeante avec un zeste d’agacement sincère (vous fûtes un lecteur de Dune monsieur, ne le niez pas, ça se voit). Bref, merci.

  20. Il est vrai que le
    « Tu peux me passer l’eau, maman ?
    – MAKE ME ! » (regard salace)
    au bout de 2,5 min de film annonçait la couleur.

  21. Super, le spoiler est sorti. Du coup peut-être qu’une âme charitable va pouvoir m’expliquer 2-3 bricoles :
    A quoi sert la scène de l’émersion du sous-marin pendant un déménagement spatial ?
    Que se passe-t-il dans l’espace ? J’ai vu des gros anneaux et des bidules qui passaient au travers, je ne sais pas de quoi il s’agit.
    Dans la boîte sus-citée, il paraît que Paul expérimente la douleur ? Comment peut-on le comprendre ? Je n’ai vu que Paul qui faisait des grimaces, je ne sais pas ce qui se passe dans cette boîte.

    • Me rappelle même plus la scène du sous-marin, tellement le film m’a laissé indifférent mais, si ça se passe sur Caladan, la planète des Atréides, c’est sûrement pour enfoncer – gratuitement et inutilement – le clou entre leur environnement archi-super favorable à la vie ( plein d’eau, quoi ! ) et la sèche et – en apparences ! – stérile Arrakis. Les voyages spatiaux via la Guilde se font par  » sauts quantiques  » ou un truc approchant (…?! ) : ils « replient » l’espace pour réapparaitre instantanément ailleurs. Ceci grâce à leurs capacités prescientes qui leurs permettent d’atterrir au bon endroit: ils choisissent à l’avance le bon chemin. Quand au Gom-Jabbar: douleur créée par  » induction nerveuse « .

  22. Moi si Rebecca Ferguson me disait « Force moi » je trouverai autre chose à lui demander que passe moi l’eau.

      • « -oui mais là c’est sa mère. Tu la baiserais, toi, ta mère?
        -ben non pas ma mère.. elle est super moche. »

        j’avoue on a du mal à y croire que c’est sa mère. peut être parce que les acteurs n’ont que 12ans d’écarts. Après c’est une autre époque, on peut pas comparer :) .

      • @ajihel : Remarque intéressante. Beaucoup de préjugés dans notre cinéma actuel.

        Par exemple effectivement montrer l’enfance/l’adolescence (avec de vrais enfants/adolescents à l’écran) est en quelque sorte « tabou ». Ou alors ils(elles) doivent être victimes et/ou avoir raison tout au long du film.

        De même montrer des (vraies) personnes âgées est rare. Dérogation possible pour les films historiques (de même que pour les enfants/ados d’ailleurs), ou pour de temps en temps un(e) « oracle », que son absence de rasage, de lavage et de changement de vêtement depuis au moins 3 semaines désigneront comme « spécial(e) ».

        Bref il semble y avoir un vrai problème aujourd’hui, pour le milieu du cinéma (hollywoodien en tout cas) à sortir des acteur(trice)s de la classe d’age 20-40 ans. Sauf un « méchant », là on va tolérer un plus grand age. Une « méchante » ? Heu, il n’y en a quasiment plus, problème réglé.

        Du coup ça donne à l’écran des scènes qui paradoxalement, peuvent être beaucoup plus choquantes que si les acteur(trice)s avaient vraiment respecté l’age supposé (et surtout la différence d’age supposée) de leurs personnages. Je pense par exemple à la trilogie du début de Star Wars, avec Padmé Amidala probablement le seul exemple de « métamorphe pédophile » qui me vienne à l’esprit, brrr ! Ou bien aux « tantes Milf » de certains films critiquées ici même.

      • @Herhearthbeaths je suppose qu’il y a pas mal de raisons à cela. une d’elle peut-être que c’est plus compliqué de faire jouer un ado dans une saga adulte. Du coup la plupart des acteurs ont 19-21 ans et essayent d’en faire 14. Derrière cela il y a la sexualisation du personnage qu’induit Hollywood, ce qui peut prêter à quelques problématiques en ce moment.
        Par exemple pas de problème pour jouer Harry Potter, mais par contre pour jouer Ciri dans the Witcher on va pas mettre une gamine de 10 ans (livre), mais une nana de 21 qui en fait 15. Parce qu’on va sexualiser le personnage, et parce que c’est plus pratique pour la suite.
        Dans la saison 1 de Stranger Things ils ont quand même fait embrasser « de force » et par surprise la fille. C’était son premier baiser, elle l’a bien pris mais bon. Ca peut vite mal tourner.

        Après pour finir sur les ados il faut peut être aussi reconnaître qu’un ado avec une mentalité réelle d’ado et une évolution physique d’ado ça doit pas intéresser beaucoup les spectateurs. D’où l’impression d’avoir des minis adultes avec les caractéristiques d’adultes et réactions d’adultes dans une vie totalement romancée.
        Un exemple d’ado dans un film clairement pour adultes c’est Angourie Rice dans The Nice Guys. Mais c’est aussi voulu pour l’époque décrite.

      • @Lambert : Merci pour cette explication longue et détaillée. Respecter l’age supposé des personnages peut amener des problèmes auxquels je n’avais pas pensé effectivement.

      • … En même temps, Paul Atréide n’est pas un adolescent ordinaire. Même sans prendre en compte sa différence intrinsèque induite par son génome ( apex et/ou erreur mais fruit de croisements rigoureusement sélectionnés depuis des millénaires ! ), il a été éduqué depuis son plus jeune âge pour gouverner une puissance militaro-industrielle conséquente et, de surcroit, sa mère a pris sur elle de l’initier aux pratiques de maitrise de soi – et des autres !- Bene Gesserit. Malgré son âge pas du tout raccord avec le personnage, Kyle MacLachlan l’incarnait fidèlement: froid, dur, rigide: raide comme un piquet et très conscient de son importance. Même sa coupe à la Playmobil/Mireille Mathieu plastifiée, pour grotesque qu’elle était, renforçait la qualité première du personnage: l’auto-discipline. Le mollusque mal nourris et ensommeillé qui passe son temps à dormir (!), regimber au moindre conseil-ordre de sa mère et qui saute au cou de Duncan Idaho ( ?! ) est à des kilomètres de l’idée qu’on peut se faire d’un tel héritier. En ceci, à contrario, il est parfaitement en osmose avec le film: même sa savante coiffure savamment décoiffée colle aux effets spéciaux hors de prix incroyablement lookés « cheap ».

      • Ah ben des enfants qui ont joué dans des films d’adultes, il y en a eu pourtant pas mal y a pas si longtemps que ça : l’exemple le plus frappant pour moi a été Kirsten Dunst dans Interview with a vampire. On pourrait encore citer Dakota Fanning dans Man on fire ou Chloe Grace Moretz dans Kick Ass, Haley Joel Osment dans le 6ème sens, Nathalie Portman dans Léon….dans des films qui ne sont pas vraiment style Dysney pour les moins de 10ans.
        Les casting c’est pas là pour faire beau et ça montre au moins que le réalisateur bouge son cul et ne sort pas de son chapeau une belle brochette de stars pour être sûr que le film fonctionnera au box office.
        Tiens, pour contre exemple flagrant, prenez Emir Kusturica avec « Le temps des Gitans » : aucun acteur connu, pas mal d’enfants comme Elvira Sali (pour ne citer qu’elle) pour un sujet tant fantastique que tragique, et ça a fait un carton (tout comme la musique qui a fait connaître Goran Bregovic).

  23. pas envie de le voir , ce film ! mais pas du tout !
    je garde le premier en mémoire : quasi magique !
    les sorcières du Bene Gesserit n’avaient aucun lien avec la Bretagne ! pas vraiment style Carmel , elles se déplaçaient à visage découvert , toutes voiles noires au vent façon Arabie Saoudite . elles avaient le crâne rasé ( ce qui leur faisait gagner du temps lors de leur toilette matinale ET vespérale : hop la , un coup d’éponge ! ) et surtout : elles contrôlaient la Voix !
    ah quelle merveille ! avec un tel pouvoir , tu peux entrer comme une fleur dans la salle des coffres d’une banque et faire main basse sur la réserve de lingots et autres babioles !
    mieux : tu peux inciter Marine le Pen à faire la poule , ou Anne Hidalgo la dinde …. euh …. passons : y a plein de possibilités .
    l’épice , malgré les pouvoirs qu’elle offre , est moins tentante !
    tu te retrouves avec le regard bleu piscine de Nicolas Cage : bof ….
    ou nanti d’une tronche de cauchemar comme ces êtres gavés d’épice qui replient l’espace depuis leur bocal géant , entourés de valets affligés d’une laryngite chronique qui passent leur temps à balayer le sol pourtant nickel !
    le désert profond a probablement son charme , mais la perspective de boire son urine recyclée ( voire pire ) grâce à un costume si étrange qu’il faut des années d’études pour savoir l’arrimer correctement : c’est non !
    j’ajoute que le baron Harkonnen était bien décrit : flottant , sadique , couvert de pustules et idiot .
    franchement , on ne pouvait pas l’aimer .
    les vers géants m’inspiraient de la pitié : tous ces vautours qui venaient leur piquer leur bouffe ….
    ben comme les pays qui ont le malheur de posséder des ressources naturelles , sur notre bonne vieille Terre !

    • AH !  » … entourés de valets affligés d’une laryngite chronique qui passent leur temps à balayer le sol, pourtant nickel !  » MDR !!!

    • @Yersinia : Arrakis n’est clairement pas un endroit où il fait bon vivre oui…au moins le 1er film arrivait à faire passer ce message.

      De façon amusante, le 1er jeu vidéo sur ce thème, qui s’appelait aussi … »Dune » (originalité !), m’a beaucoup intéressé dans son traitement du sujet. Malgré les graphismes et la jouabilité très sommaires (nous étions dans les années 1990), non seulement le côté hostile, mystérieux de la planète était respecté, non seulement le but final (« verdir » la planète), proposait un développement original, mais les vers des sables étaient un élément important du jeu et…intuables si je me souviens bien.

      C’était encore l’époque où on trouvait des petits jeux sans prétention mais avec de bonnes idées. Depuis les suites (globalement des Command-and-Conquer-like) m’ont vite fait lâcher le clavier.

      Sinon : « tu peux inciter Marine le Pen à faire la poule , ou Anne Hidalgo la dinde »

      Un concours d’imitations d’animaux entre candidat(es) ? Rien que pour ça j’accepterais de rempiler pour 5 ans de matraquage réglementaire tous azimuts (qui arriveront de toute façon) !

      • @herhearthbeaths ( un pseudo à coucher devant la porte que j’ai eu le plus grand mal à écrire ! si vous vous obstinez , je vous appellerai ….. ben ch’ais pas ! on verra bien . )
        comme @meve l’a fait remarquer , je ne suis pas câblée normal . les jeux vidéos : pfouuuu ! trop compliqué pour bibi ! déjà que je ne peux pas regarder un film en VO sous titré …. soit je regarde les images , soit je lis les sous titres …. alors ces jeux qui me dépassent , je les ignore ! que puis-je faire d’autre ?
        boomer , quoi ….avec une pincée de génération silencieuse ! en bref : à la ramasse , Yersinia .
        par contre , je commence à m’amuser avec la campagne électorale . les choses mortellement ennuyeuses sont devenues sexy avec l’arrivée de la mère Fouettard !
        Ségo est la fée Clochette , comparée à elle .
        elle n’a pas LA voix , mais une voix comme un pédalier mal graissé qui me colle un peu les chocottes , la douceur des Harkonnen et , si elle continue sur sa lancée , elle pourra bientôt replier l’espace .
        jamais , jamais je ne poserai ne serait-ce qu’un orteil en Guyane : ils ont des araignées grosses comme des chats , là bas ….

      • @Yersinia Mon pseudo ne sonne pas très glamour entre francophones c’est vrai xd. Si jamais on devient amis, « l’autre fada » ? ou alors « fada », c’est plus court ? (« Morgon » étant à réserver quand aucune oreille familiale ou professionnelle ne traîne).

        Que les jeux vidéos ne plaisent pas à tout le monde bien sur ! (par contre, à la « ramasse » vous ? Vous rigolez ? Vous avez lu/vu/entendu ce qui s’échange sur le web ailleurs qu’ici et dans la vraie vie ?)

        La foire électorale peut être un dérivatif aussi oui (en oubliant très très fort que nous fournirons notre propre vaseline pour les 5 prochaines années, quand l’histrion(ne) le(la) plus décomplexé(e) sera monté(e) sur le trône).

        La mère Fouettard version « dignité outragée et offusquée non-stop »…a un certain potentiel oui. J’en suis presque à espérer qu’elle monte encore dans les tours, ça égaillerait le n’importe-quoi. Priez par contre de ne jamais la voir capable de replier l’espace, vous risqueriez de vous réveiller un jour en Guyane !

        (on pourrait éventuellement saupoudrer son Epice quotidienne avec des anticorps de la mère Poularde, afin de créer en elle une saine répulsion prometteuse de sevrage…)

      • @herhearth….. @Frankophon ! c’est malin ! je vais me torturer les neurones avec votre histoire de pinard , ou genre ! y a quoi , là dessous , que les yeux innocents ne doivent pas voir ? hein ? je vais devoir explorer Google !
        vilain , va …..
        tant qu’à être téléportée vers l’Ouest ( alors que c’est l’Est qui me fascine ) par un tour de magie épicé , je choisis le Costa Rica : je pourrais y créer un élevage de crocodiles entre deux volcans !
        ok ces bêtes ne sont pas réputées pour leur bon caractère , et il faut faire attention à ses doigts ( et même à ses bras ) quand on leur lance un susucre ,
        mais les gens pleins aux as s’arrachent les objets fabriqués avec leur cuir .
        que je trouve moche avec tous ces dessins en relief : tape à l’oeil .
        mais le client est roi !
        bref .
        pourquoi l’Est , vous demandez vous ? ( et si vous ne vous demandez rien , vous allez y avoir droit quand même ) :
        j’adore entendre parler allemand ! répondre aussi , quand surnagent quelques souvenirs de mes sept ans d’allemand première langue obligatoire , rabibochage oblige ) . bémol : dès que je suis en Allemagne , je ne peux m’empêcher de fredonner :  » nous irons pendre notre linge sur la ligne Siegfried  » ou  » auf der heide blüht ein kleines blümelein ! und das heisst : Erika .  » question gastronomie , y a à redire mais bon …..
        je raffole des pendules à coucou .
        et , à la suite d’un ennuyeux no man’s land : la Russie ! sept déclinaisons , perfectif , rien que des épreuves et le plaisir d’écouter sans rien comprendre .
        un an de cours du soir pour apprendre à bafouiller :  » je voudrais un café avec du lait et du sucre , s’il vous plaît !  » à un garçon blasé qui me lance un  » capuccino !  » méprisant ! p***** , tout ça pour ça …..bien la peine !
        mais une histoire tourmentée , des églises magnifiques , la plus belle collection d’impressionnistes du monde ( dommage qu’elle dorme dans les sous sols du musée ) le tombeau de Staline derrière le mausolée ( brrr ) l’horloge du Kremlin , des fleuves à la pelle , neuf heures de train pour traverser le pays . les ours et les tigres se planquent . des gens roublards , excessifs . observateurs , qui ne se marrent pas pour un rien . des gens qui ont dézingué l’Armée de Napoléon ET mis à genoux celle du Reich !
        proches de la nature , sortis de la forêt depuis peu , ils ne rechignent pas à arrêter la voiture pour faire une papouille à un ours qui fait du stop !
        ( ça , je l’ai vu sur youtube alors ça doit être vrai )
        je me demande s’ils en font autant , au Canada ? il faut dire que leurs forêts sont mal entretenues , et que ceux qui ont tracé les chemins ont dû suivre leur chien ….)
        j’ai pas fait le tour : trop de francophones canal historique !
        sans parler des francs tireurs .

      • @Yersinia : Dites-donc, un parc naturel à crocodiles protégeant judicieusement la maison du « gardien » c’est tentant ! (ok prévoir difficultés d’installation, et sonder le degré de loyauté de la police locale sans doute mais bon on n’a rien sans rien).

        Pour votre immersion en Russie, chapeau ! J’avais déjà du mal avec l’Allemagne au lycée…

        Et ne vous torturez pas les neurones pour rien : le Morgon est effectivement juste le nom d’un vin que j’ai appris depuis peu à apprécier, rien de plus (quoique…si vous découvrez des boites louches où on y carbure, elles auraient peut-être besoin d’une douve à crocos comme aide-videurs ?).

      • le jeu reprenait le film de Lynch et ses personnages (ainsi que les infâmes modules étranges) tout en allant plus loin que le film
        un excellent jeu assez complet
        par contre les vers, à part éventuellement te bouffer dans le désert (et encore il me semble que tu mourais déshydraté bien avant) et les chevaucher, pas souvenir qu’ils soient très présents …

        et pour finir, les suites ne sont pas des Command & Conquer like mais l’inverse … car c’est bel et bien (le très dur) Dune II (et sa fameuse Maison Ordos) qui est à l’origine des RTS (ou STR dans la langue de Jean-Bapt) comme Command & Conquer

      • @herhearth…..
        Morgon , c’était donc le vin ? ouaaaf : on m’a dit un jour :  » ne l’engouffre pas comme un coca ! prends le temps de le humer , avant ! il sent la violette !  »
        heu …. si tu le dis …. moi je trouve qu’il sent le vin ! mais je suis bon public : sers m’en un autre , que je le renifle avant de le déguster , les yeux au ciel !
        en fait , les yeux bandés , je reconnaitrais ( peut être ) un vin d’Alsace : il a un parfum de fleurs ! ou un Madiran ( il y a autant à manger qu’à boire )
        ou un sauternes tant il est sucré ! à la rigueur un gris de Toul ( il faut s’accrocher à la table pour le boire ) ou un vin rosé ( amer )
        pour le reste , nada ! et même pas honte .
        en revanche , pina colada , mojito ( avec ajout de menthe , citron et rhum blanc ) cuba libre , y a bon !
        tout ça à la suite d’une histoire qui se passe dans le désert : ça frise la débauche ….

      • Oulà, sans avoir votre talent pour reconnaître les vins les yeux bandés, j’aime bien aussi quand ils sentent juste…le vin xd.

        Pour le moraliste peinible, on pourra toujours rappeler qu’étant plein de sels minéraux, le vin (en quantité raisonnable) permet entre autres de lutter contre la déshydratation. C’était le quart d’heure Doctissimo…

  24. Finalement vous vous êtes infliger ce film cher Monsieur Odieux Connard!
    Quand j’appris qu’une nouvelle adaptation de Dune allait sortir en 2021, j’ai commencer à lire les trois premiers ouvrages et je suis assez content que la plupart des critiques que je m’étais fait à l’époque se retrouver dans votre critique également, notamment sur la cohérence du plan des méchants.
    Je ne sais pas si c’est seulement moi qui suis réfracteur à ce type d’histoire, mais je trouve tous les personnages absolument imbuvable et chiant, en particulier Paul! ☹

  25. Double merci, Monsieur Connard : pour la qualité de ce spoiler, et me conforter dans mon choix de ne pas être allé voir ce film. J’ai lu et relu l’ensemble du cycle, et j’aurais été dégoûté de voir ça sur grand écran… Première scène, avec Jessica qui demande à Paul d’utiliser la Voix sur elle : de un, il ne la maîtrise pas encore du tout, de deux, les Bene Gesserit y sont immunisées… je dis ça, je dis rien. Et ça rend probablement plein de scènes foireuses par la suite, comme en témoigne celle avec le gom jabbar et la boîte de Gaius Helen Moiam (la Bre Tonne coiffée d’un bigouden).

    Arf…

    Sinon, la chanson d’Iron Maiden « To Tame a Land » résume mieux le livre que ce film. Et ça a autrement plus de classe !

    • Mais comme je vous comprends! moi aussi je me base sur le spoiler humoristique d’OC pour me conforter dans mes choix de ne pas découvrir un œuvre. Il ne faudrait surtout pas que je puisse remettre en cause l’opinion que j’ai sur les choses. Où irait-on sinon? En effet, comment Villeneuve a-t-il osé ce genre de scène indigne qui met tout le cycle à terre?
      J’attends d’un film de conter ligne à ligne le livre, c’est ma façon de voir le mot adaptation. J’ai par exemple réussi à éviter le Film supposé sur le Seigneur des Anneaux et j’en suis fier, cela préserve ma pureté culturelle. Les voisins m’appellent le vieux con asocial et mes petits enfants ne viennent pas me voir mais je m’en fiche.

  26.  » Que… non, fils d’idiot. » où comment le père s’insulte lui-même sauf s’il n’est pas réellement son père.

  27. N’empêche, la dernière fois que j’ai rigolé comme cela, c’est en lisant les San Antonio en douce il y a un demi-siècle…
    J’ai l’âge d’avoir lu Dune à l’époque ( ainsi que Van Vogt, Bradbury, Poul Anderson, Heinlein, K.Dick, Vonnegut jr, et j’apprécie la version de Lynch…
    Et tirer des plombes de film de cette histoire c’est du foutage de gueule pire encore que le Hobbit…

  28. J’avoue, j’aime beaucoup les décors et costumes montrés dans ce spoil et qui font très « steampunk ».
    Voilà, c’était mon commentaire optimiste (et totalement inutile) du film…

  29. Bravo Maître, c’était un pari risqué, cette critique de Dune. Mais on voit que vous connaissez le livre.

    J’admire la façon dont vous critiquez aussi le livre, souvent avec justesse.

    L’avantage du livre est que la complexité de la société permet de supposer plein de choses et d’expliquer beaucoup de lacunes (la Voix est difficile à utiliser, quasiment impossible en combat ou situation de stress, etc.).

    Ce qui m’a le plus fait mal, outre le côté woke aberrant du film, c’est que Dune est avant tout une intrigue politique (qu’il est impossible de mettre en film sans entendre penser les personnages) et qu’ils ont voulu en faire un film d’action.

    Ils ont juste pris les 3 scènes action du livre, en ont fait un film, le reste est contemplatif, donc assez relou finalement. C’est un beau gâchi, qui espérons-le n’aura pas de suite vu son échec.

  30. « — Bé oui. C’est un peu comme inviter des gens à s’affronter au lance-flammes à côté de votre réserve de fioul. Ça parait rigolo mais c’est fondamentalement très con. »

    N’est-ce pourtant pas la situation au Moyen-Orient depuis 70 ans?

    • Un film qui exploite les mauvais côtés de notre espèce d’une manière logique et peut-être surprenante, le rêve !

      Hélas mon petit doigt me dit que ce ne sera pas le cas avec les suites de celui-ci. Enfin, cette œuvre et d’autres fournissent de l’énergie de mauvaise foi libre, gratuite et infinie que l’OC capte pour nous la distribuer ensuite, c’est déjà ça !

    • bien vu ! l’épice tant convoitée , l’Empire , les clans qui s’affrontent , les zones qui ont déjà morflé , en partie détruites , renvoyées cinquante ans en arrière ! les autochtones manipulés et sacrifiés au nom de la Liberté version facebook .
      une zone qui va d’au delà du Golfe Persique jusqu’au Sahara . ( avec les gisements d’uranium au Sahel et autres raretés en Afrique , c’est le pompon ! )
      on peut ajouter l’Ukraine dans cette triste litanie ; zone de transit pour véhiculer l’épice venue d’ailleurs . la Russie ayant déjà récupéré son bien historique : la Crimée .
      il n’est cependant pas exclus qu’elle louche sur Kiev , ville natale de son Histoire . pour , au moins la garder dans son giron ! c’est mal ressenti .
      ….. comme les juifs tiennent à Jérusalem . là , c’est bien . personne n’ose ramener sa fraise .
      l’axe Kiev / Jérusalem , ou l’apothéose de la muselière , des réalités occultées , de la lâcheté , de l’inutilité des médias .
      mais …. je m’énerverais !!!! ça , c’est à cause de la pleine lune en lion .

  31. Okay le Lynch n’est parfait, certes. Il y a dans sa version quelque chose d’épique et qui donne le ton: la musique qui a un thème principale magnifique. La seule Bo du groupe Toto. Dans cette version, la musique et comme le film: leeeeeente et inter-minable, sans thème réellement identifiable, sans saveur (manque d’épice sans doute). C’est comme si Eric Serra composait un Star Wars.

    • J’ai vu ce truc sur une télé à l’étranger…
      Lent et chiant !
      Je suis tombé sur la partie de fuite en ornithoptère qui se finit dans la tempête de sables

      Interminable !
      Mais comment est ce que c’est possible de rendre une scène d’action aussi chiante ?

  32. Bien que j’admire votre prose et votre humour, il y a quand-même un petit point à éclaircir, il existe une autre cité sur Arrakis « Carthag » qui appartient aux harkonnens, voilà pourquoi ils n’ont pas de scrupules à bombarder celle des Atreides. Mais j’admet volontier que Villeneuve aurait très gentil d’éclaircir ce point, vu le temps qu’il prend dans son film pour ne raconter que la surface de la première moitié du roman, ça n’aurait pas été du luxe. Et je suis d’accord aussi que voir des sardaukars se battant dans leur propre uniforme c’est complètement absurde, dans le roman ils se battent en tenue harkonnens, justement parce-que l’empereur veut qu’on croie à une simple querelle de maisons.

  33. Je commente bien tard…
    Sur le point de cette histoire de trilogie, je trouve généralement difficile(oserai-je dire casse-gueule) de vouloir adapté une série de roman aussi long que Dune de nos jour. Après, voyez ce que ça a fait avec Harry-Potter, mais avec Dune l’épaisseur de l’œuvre rend difficile l’adaptation. Sans parler des concept dense a introduire sans que ça fasse exposition inutile…

    • Avec Harry Potter, les ricains se sont fait eu car, l’œuvre n’ayant pas été terminée au moment de l’adaptation ciné du premier tome, ils ont du édulcorer un max le contenu subversif des livres; d’où le vide sidéral de chaque film ( entre autres défauts ! ). Mais une adaptation de bouquin, c’est jamais simple et ça dépend beaucoup de ce que le réal’ veut exprimer: Blade Runner est l’exemple parfait du ( joliment exécuté ) grand écart typique de ces exercices-là. En même temps, un artiste devrait – et ce malgré les producteurs…- être capable de synthétiser même la plus aride des histoires pour la transcrire à l’écran; sinon, on se demande l’intérêt – à part le tiroir-caisse, of course.

      • je suis curieux mais c’est quoi le contenu subversif d’HP? (je n’ai pas lu les livres et pas vu tous les films)

      • L’explication par le menu de la facilité avec laquelle la corruption au sein de l’appareil administratif, et ce depuis même les échelons les plus minables, peut rapidement faire basculer une société dans l’ autoritarisme/fascisme le plus destructeur sans plus de résistance et/ou conscience de la part de la majorité silencieuse. Un peu comme ce qu’on vit en ce moment, mais sans les soirées transgenres à l’Élysée… Il me semble ( à vérifier…) que l’auteur a rédigé ses premiers jets alors qu’elle était au chômage avec trois gosses: je ne sais rien de la couverture sociale Britannique mais j’imagine sans peine que ça stimule la lucidité quand le système vous marche dessus.

  34. « Chaque scène est une purge, avec son lot de silences, de zooms inutiles, et plans fixes sans intérêt. Enfin sans intérêt ».

    C’est du Villeneuve.

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