Kong : scred island

« Mais ? Qu’est-ce encore que cela ? »

Sur le mur de la bibliothèque, de grandes lettres de sang s’étalaient, un peu moins fières à chaque instant alors que le liquide noir dégoulinait lentement vers le sol. Les poings sur les hanches, je contemplais cet inquiétant spectacle non sans appeler d’une voix courroucée mon fidèle Diego, qui visiblement, n’avait pas la même notion du ménage que moi-même.

« Mais patron, je n’y suis pour rien ! Ce sont les murs qui saignent encore ! Je vous avais dit d’appeler un exorciste.
– Tututu. À l’heure où l’Église est à peine capable de reprendre Constantinople, je doute qu’elle arrive à arracher ma bibliothèques aux forces invisibles. Et puis en plus, ça ne veut rien dire ! « L0g1n » ? « P@ssW0rd ? » Sûrement des noms de démons. Ces petits rabouins font certainement un concours de tags chez les honnêtes gens. Il faudrait leur construire un skate park pour les occuper. Je crois que c’est ce que l’on fait dans ces cas-là.
– Je crois plutôt qu’ils veulent vous dire quelque chose. Regardez, en dégoulinant, les lettres forment un troisième message !
– C’est ça de ne pas nettoyer assez vite, petit paresseux. Va donc chercher de quoi nettoyer ce grand navire de l’intellect qu’est mon auguste bibliothèque au lieu de te prendre pour je ne sais quel quirataire. 
– Attendez patron, regardez : cela forme des lettres… N… E… T… F… L… I… X…
– Ça n’a aucun sens. Je vais appeler Bertrand Renard, il saura. »

Hélas, le message était pourtant clair : avec le confinement, les forces de l’enfer, maîtresses de toutes les tentations, m’envoyaient vers une plateforme contenant moult films mille fois maudits qu’autrefois, je n’avais pas eu le temps de spoiler. C’est ainsi qu’alors que je tapais les accès sataniques dans mon navigateur, bondissait devant mes yeux horrifiés une réclame pour Kong : Skull Island. Avec au casting, bon nombre d’acteurs de chez Marvel, en sus d’un gigantesque singe en images de synthèse. Comment pouvais-je résister à cette diabolique invitation en ces temps de cinémas fermés ? La disette daubesque n’existe pas, même en temps de crise.

Il était donc temps de céder à la tentation.

Alors, ce Kong : Skull Island, sympathique film d’aventure ou raison de plus de rester enfermé chez soi en pleurant ?

Spoilons, mes bons !


L’affiche. Où l’on peut déjà voir deux incohérences du film : des hélicoptères qui ne pensent pas à voler plus haut que leur cible, et l’aube qui devrait être cachée par la tempête entourant l’île. Bravo.

Tout commence en 1944, au-dessus du South Pacific, près de l’atoll de Pom Pom Galli.

Où nous retrouvons Bob, jeune aviateur américain, qui vient d’être abattu par un Japonais un peu taquin. Notre pauvre ami a bien peu de chance, décidément, car en plus de ses malheurs, voici que sur la même plage gigantesque d’une île inconnue où il vient de tomber, un petit camarade du pays du soleil levant vient lui aussi s’écraser ! Mieux encore, le pilote éjecté atterrit à deux mètres de lui ! Pourtant, deux mètres, c’est déjà trop loin, et Bob qui tire son pistolet de sa ceinture met toutes les balles à côté. Ce garçon a visiblement fait un stage chez les Stormtroopers. De son côté, son nouveau compagnon que nous appellerons Tojo goûte fort peu à cet accueil pétaradant, et à son tour, tire son arme… pour rater tous ses tirs.

Ne me demandez pas comment ces gens ont réussi à s’abattre en s’avion mutuellement vu leurs performances au pistolet ; m’est avis qu’ils se sont rentrés dedans en tentant un créneau.

Tojo est cependant bougon, et pour faire comprendre toute l’étendue de son désarroi à son nouvel ami insulaire, dégaine son katana. Puis se met à courser Bob, qui s’enfonce dans les profondeurs de l’île mystérieuse où il se trouve, tant l’Américain n’a pas envie de finir en sushi. Hélas, tous deux finissent par déboucher sur une falaise où Bob doit faire face à son poursuivant, et ce, à mains nues. C’est donc avec ses doigts que Bob arrête un coup de katana de…

Attendez.

Je me relis.

Avec les doigts ? D’accord. Bon, vous le saurez : les Japonais transportaient visiblement des katanas que vous pouviez stopper à mains nues. J’imagine qu’ils se suicidaient au couteau à beurre, aussi. Quelle bande de farceurs ceux-là alors. Enfin : après l’échec de son attaque au katana, Tojo dégaine son petit poignard (cet homme est une coutellerie ambulante) et tente de finir le travail, lorsque voilà que deux énormes mains surgissent de chaque côté des combattants. Une créature monstrueuse vient d’apparaître au bord de la falaise. Un gigantesque singe, qui leur jette un regard méchant tant, oh, ça va aller les bruits de combats à 22h30 passées ?

Et…

C’est tout. Probablement que le singe leur met une amende de 135€ et leur demande de rentrer chez eux pour réfléchir à leur avenir. Car le générique s’invite dans le film, et nous permet de bondir près de 30 ans plus tard, en 1973, alors que les Etats-Unis annoncent que la guerre au Vietnam, c’était sympa mais en fait on va arrêter. Nous voici désormais à Washington, alors qu’un certain Bill Randa et son associé, Token, se rendent dans le bureau d’un sénateur américain pour lui présenter un super projet.

« Sénateur, on a une idée trop géniale ! Regardez cette photographie satellite. C’est une île appelée Skull Island que l’on vient de découvrir ! Et on voudrait l’explorer. Car elle a l’air super intéressante. Figurez-vous qu’en 1954, un navire a quasiment été coulé par quelque chose d’énorme juste à côté de cette île, regardez les photos, on dirait qu’un monstre géant a essayé de s’accoupler avec. Et ensuite, il y a eu des essais nucléaires dans la zone, mais à mon avis, cela veut surtout dire qu’on tentait de tuer quelque chose là-bas ! Donc, on voudrait y aller, et comme une équipe d’exploration américaine doit se rendre sur place prochainement, on voudrait y aller avec eux.
– Ben alors pourquoi vous me demandez à moi ? Et pas à eux ?
– Heu… ah oui, tiens ? Pas bête. Mais bon, vous nous financez quand même ?
– Les mecs, vous me parlez d’explorer une île inconnue, mais quand même localisée depuis au moins 1954 puisque vous savez que c’est juste à côté qu’un bateau y a été attaqué et accessoirement où on a fait des essais pour « tuer quelque chose », ce qui sous-entend qu’on visait l’île, donc qu’on savait qu’elle était là. Bref, avant de larguer le matos, on a dû l’explorer, non ? 
– Ah oui, merde aussi. Décidément, ! Mais bon, faites comme si ce n’était pas le cas, je crois que le dialoguiste s’est planté. Alors, vous nous laisseriez y aller ? 
– Mais pour découvrir quoi ?
– Ben je ne sais pas, moi ! Ce qui a presque détruit ce bateau en 1954 par exemple !
– Vous avez pensé à interroger l’équipage du bateau qui a dû tout voir ?
– Ahaha ! Figurez-vous que le film a aussi oublié cette option ! Décidément, c’est vraiment trop ballot ! Allez, vous nous payez le voyage ? Et une escorte militaire ?
– Si vous dites vrai, et qu’il y a un truc là-bas, il a pris une bombe atomique sur la gueule. Voire plusieurs. Alors soit c’est mort et vous n’avez pas besoin d’escorte, soit ça résiste à une bombe atomique, donc une escorte de Jean-Jacques avec des pétoires ne servira pas à grand chose. »

Mais non, ça non plus en fait, personne n’y pense. À la place, le dialogue se résume à :

« Bill, c’est une idée à la con, vous courez après une chimère, jamais je ne financerai une expédition armée sur place.
– Ah ouais ? Sauf que d’après nos informations, l’URSS va avoir un de ses satellites qui va passer au-dessus de l’île dans trois jours. Donc eux risquent de vouloir l’explorer une fois qu’ils sauront qu’elle est là.
– OUBLIEZ TOUT CE QUE VOUS M’AVEZ DIT SUR 1954, LES ESSAIS ET TOUT CE QUI PROUVE QU’ON CONNAIT L’ÎLE DEPUIS UN BAIL : SI C’EST POUR EMMERDER LES COCOS, JE SIGNE ! »

Alors que pour emmerder les communistes, il y a moins cher : l’achat d’un livre d’histoire suffit.

Mais bon, allez, on va financer une expédition vers une île connue-mais-inconnue-mais-en-fait-non-mais-si, c’est plus festif. Et pour escorter tout ce petit monde, on fait appel à des troupes aéroportées qui devaient rentrer du Vietnam. Mais maintenant, s’il y a quelque chose sur cette île, il va falloir le traquer ! On fait donc appel à un agent spécial britannique qui a aidé à retrouver des pilotes perdus au fin fond de la jungle, un Anglais qui se la joue cowboy rusé : appelons-le Loki Luke. Évidemment, Bill, en gros filou, ne précise pas ce qu’ils doivent traquer exactement sur Skull Island. De toute façon, il n’en sait rien lui-même. Il dit juste qu’il va falloir quelqu’un pour les guider et ééééventuellement, trouver un truc. Mais au hasard, hein. Peut-être un très gros caribou, allez savoir.

Tout ce petit monde se retrouve donc sur un bateau au départ de Bangkok, où l’on découvre un nouveau membre de l’expédition : Captain Marvel Mason, une photographe qui a envie de faire partie de cette excitante aventure. Mais ne s’entend que moyennement avec le colonel Packard, le commandant en chef de la troupe aéroportée embarquée pour escorter nos héros. Il faut dire qu’elle est évidemment gentille et pacifiste, alors que Packard est un officier bête et méchant qui aime l’action et le boum-boum. Voilà des personnages qui m’ont l’air fort recherchés. Et je suis prêt à parier que Mason aura toujours raison sur tous les sujets. Mais attention : je dis ça au hasard, hein. Houlà. J’aime les paris risqués.

Une fois à bord, tout ce petit monde est briefé sur la mission par le chef de l’expédition d’exploration, un personnage ressemblant à ce que Pablo Escobar serait devenu s’il avait choisi la carrière de présentateur météo sur France 3.

« Bonjour les petits amis ! Et bienvenue dans cette expédition où l’on sent déjà que l’ambiance est tendue entre civils et militaires, voilà qui promet ! Bon, je vous fais le topo. Voici Skull Island, une île que nous venons de découvrir malgré les trous du scénario, faites donc attention où vous mettez les pieds, vous pourriez tomber dedans. Elle est entourée en permanence d’une immense tempête ce qui explique pourquoi personne ne l’a remarquée avant.
– Attendez, et les essais nucléaires à proximité ? Vous allez me dire que les mecs larguaient des bombes au hasard dans une tempête ? Ou à proximité d’un phénomène météo inconnu ?
– Apapap, silence caporal Roudoudou ! Vous allez ouvrir une des failles scénaristiques dont je viens de parler. Bref, aucun navire n’a jamais pu approcher l’île à cause de la tempête, mais pour la première fois de l’histoire, et grâce aux hélicoptères du commandant Packard, nous pourrons passer au travers et atterrir sur l’île où… chuuut ! Chuuuut au fond ! Oui, je sais, si un bateau ne peut passer une tempête, un hélicoptère ne risque pas de mieux s’en tirer tant des appareils légers avec de grosses pales au milieu d’une énorme tempête, en général, ça finit mal ! Mais arrêtez de souligner les incohérences au motif qu’il y en a une toutes les deux secondes et concentrez-vous. Une fois sur place, nous explorerons un peu l’île, ferons péter des charges explosives pour étudier le sol parce que c’est une bonne entrée en matière, et au bout de trois jours, nous irons au point de rendez-vous Bravo sur la côté nord de l’île pour que d’autres hélicoptères viennent nous chercher.
– Et pourquoi pas au camp de base directement ? Pourquoi nous forcer à retraverser toute l’île juste pour avoir un point de départ différent de notre point d’arrivée ? 

– Ah oui, tiens. .. chaipatro.
– Mouais, ça sent le prétexte.
– Le prétexte pour ?
– Ben je ne sais pas : déjà, vous prévoyez de venir nous chercher avec d’autres hélicoptères. Ce qui signifie que là, dès le briefing, vous supposez que les nôtres seront détruits, non ? Donc, on dirait une bonne raison pour dire « l’expédition devra se taper toute une marche à pied après avoir perdu tous ses hélicos pour espérer être secourue par d’autres hélicoptères venus de l’extérieur. »
– … NAN MAIS SI PERSONNE N’Y MET DE LA BONNE VOLONTÉ, MOI J’ARRÊTE MON BRIEFING, VOUS AVEZ GAGNÉ ! »

Et après avoir annoncé que demain, nous fêterions les Marguerite et perdrions deux minutes de soleil, Pablo Escobar part pleurer dans sa cabine parce que tous les personnages y font rien qu’à souligner que ce film est très con, mais heu, d’abord.

« Et après, ils s’étonnent que je tombe dans la drogue, cabrones ! »

Le cargo de l’expédition peut donc enfin partir vers l’île mystérieuse de Skull Island avec sur le pont, les hélicoptères du colonel Packard alignés, prêts au départ. Pablo Escobar, en tant que chef de l’expédition civile en plus de son statut de Monsieur météo, grommelle parce que vraiment, la tempête autour de l’île est énorme – mais visiblement ça n’avait jamais attiré l’attention de personne sur Terre jusqu’alors – et qu’envoyer les hélicoptères là-dedans serait du suicide.

Ah ! Enfin un peu de bon sens ! Merci Pabl…

Mais en fait, non, car deux secondes plus tard, tout le monde décide d’y aller quand même au motif que… eh bien, que, voilà, hein ! On a fait de la route, quand même ! Eh bien merci d’être venu mon cher Pablo. Tu aurais dû en rester à la drogue, c’était moins dangereux, et même après quinze rails de schnouf, on reste plus cohérent que ce que je vois là. Surtout quand lors de la scène de décollage des hélicoptères :

  • Il y a trois fois plus d’hélicoptères en l’air qu’il n’y en avait sur le pont (les autres étaient sûrement cachés sous les couchettes)
  • Tous les hélicoptères partent… alors que la mission était d’en laisser à bord pour aller chercher les copains sur l’île au bout de trois jours
  • Mason et Loki Luke partent en chemises parce que vous savez, les tempêtes, les îles inconnues, tout ça… on peut y aller comme on va à la plage

Eh bien. Je comprends pourquoi le destin avait tenté de me maintenir à l’écart de ce film jusqu’alors.

La bande de joyeux hélicoptères s’élance, traverse la tempête et malgré les secousses et les éclairs dans tous les sens, passe sans même utiliser un sac à vomi (les tempêtes géantes mystérieuses, c’est très surfait). À leur arrivée de l’autre côté du mur de la tempête digne d’une partie de Fortnite, l’île est magnifique, majestueuse, et pendant qu’une partie des hélicoptères dépose les scientifiques et leur matériel au sol, les autres appareils larguent des charges explosives pour causer des ondes sismiques que les scientifiques étudient aussitôt.

Ce qui rend grognon le locataire de l’île, qui décidément, trouve que ça commence à bien faire, tout ce tapage. On est dimanche, merdalors !

Aussi, c’est avec une certaine surprise qu’un hélicoptère aperçoit soudain, volant vers lui, un palmier lancé pleine balle. Ce qui est fort surprenant tant d’habitude, les palmiers se déplacent à des vitesses très raisonnables et ne commettent que peu d’imprudences. En résulte un impact capable de terrifier un employé de Carglass, qui a raison du pauvre appareil. Et avant que le reste de l’escadrille ne se remette de la surprise, un second aéronef se prend une grosse main dans la gueule, tant, non, toute une flotte d’appareils volants n’a pas remarqué un gorille de 30 mètres de haut leur arrivant droit dans la gueule.

King Kong est très discret. Probablement parce qu’il se déplace pieds nus.

Personne n’avait donc remarqué ceci, là, au milieu.

S’ensuit une attaque générale de toute la flotte du colonel Packard.

« Enfoiré de gorille ! Abattez-le les gars !
– Reçu colonel ! On monte en altitude et on va le sulfater voire lui larguer quelques-unes de nos charges explosives sur la gueule !
– Que ? Qui parle ?
– Caporal Roudoudou mon colonel ! Je suis déjà en train de prendre de la hauteur.
– Apapap, redescendez tout de suite, caporal !
– Mais ?

– Votre plan est tout nul ! Vous étiez déjà lourd sur le bateau, mais là, vous dépassez les bornes ! Voici mon plan qu’il est mieux : volez bas et ne tirez qu’avec vos armes de petit calibre ! C’est compris ? N’utilisez aucun de vos atouts et restez bien à portée de ses poings !
– Mon dieu vous voulez dire…
– Oui : début de l’opération nom de code Avatar, je répète, nom de code Avatar ! »

Alors que bon, un petit panier de roquettes dans la gueule depuis une altitude correcte et on passait de King Kong à Burger King en quelques secondes.

Mais là, non. En lieu et place, les hélicoptères se laissent massacrer sans réagir, King Kong tatanant les militaires avec passion, alors que par contre, dès qu’il passe près de scientifiques au sol (ils sont civils, donc gentils), il les évite par un heureux hasard. De la même manière, tout hélicoptère emportant à son bord des personnages nommés s’écrase sans trop de bobos, alors que ceux ne contenant que des Jean-Jacques, eux, sont tous impitoyablement détruits. C’est vraiment formidable. En attendant, le colonel Packard, bien qu’abattu, n’aime pas trop voir ses hommes se faire massacrer. Non non. Il est comme ça. Ah, si seulement il avait utilisé ses appareils volants pour… je ne sais pas, moi, voler ? Il n’en est pas moins fâché, aussi il fait ses gros yeux de Samuel L. Jackson à King Kong pour lui faire comprendre que ça va chier pour son cul de gorille. Quand Samuel L. Jackson être fâché, lui toujours faire ainsi.

Bon, cela dit, la vengeance du bad motherfucker va arriver, mais pas tout de suite car là il est limite en slip et au sol, et en plus, il vient de perdre tous ses hélicoptères. Sans compter que King Kong, une fois son carnage fini, s’en va tranquillement en sifflotant pour retourner lire Biba aux toilettes. Et, oui, tous les hélicoptères se sont écrasés, aucun n’ayant pensé à se mettre en sécurité en voyant tous ses potes se faire éclater. Sans compter qu’une vraie question se pose, plus importante encore :

Comment diable peut-on avoir un plan fort classieux de King Kong debout avec derrière-lui le soleil levant qui teinte l’horizon d’orange alors que :
– Il faisait grand jour quand nos héros sont partis
– Il y a une tempête qui entoure l’île et cache l’horizon, donc on ne devrait pas pouvoir voir le soleil se lever

Zut ! Encore trompés ! Décidément, ce film n’a pas de chance ! Ou alors est-ce de la merde ? Non, allons ! Vous êtes un peu durs. Je n’ose y penser. 185 millions de dollars et personne n’aurait vu tout cela ? Alors qu’un buveur de brandy enfermé chez lui avec une cave à cigares a ses sourcils qui dansent la Carmagnole au premier visionnage ? Ahaha. Noooon. Vraiment. Chut. Arrêtez.

Allons donc plutôt voir Loki Luke, Mason et l’équipage de leur hélicoptère alors qu’eux-même se sont écrasés, et ce, en compagnie de Pablo Escobar.

« M’sieur Pablo, je suis désolé pour ce qui vient d’arriver à votre expédition. Mais maintenant, nous devons gagner la rive nord de l’île par nos propres moyens. Vous savez, le point d’extraction. Exactement comme on en avait parlé au briefing. C’est marrant les coïncidences, quand même ! »

Attendez, je vous glisse la vraie réponse de Pablo :

« Gagner le point d’extraction ? Et ensuite ? Tous nos hélicoptères sont perdus, comment va-t-on partir ? »

Voilà. Je ne plaisante même pas.

Que ? Mais ? Pablo ! Pablo, mon Pablito ! C’est toi qui faisais le briefing et parlais des hélicoptères qui viendraient vous chercher au bout de trois jours alors que justement, c’était incohérent ! Et tu as oublié ? Eh bien ma foi : oui. Ce film est formidable. Le chef de l’expédition n’a aucun souvenir du plan qu’il a expliqué lui-même. Je pense que c’est King Kong qui a écrit le script avec ses gros doigts boudinés : on reconnait sa patte. Loki Luke explique en tout cas à Pablo que tout va bien se passer : d’une manière ou d’une autre, et malgré la tempête qui bloque jusqu’aux signaux radios (ça tombe bien quand même !), ils trouveront moyen de contacter le navire (probablement en criant très fort « Houhouuu !« ), et celui-ci enverra une équipe de secours.

Et c’est là qu’on en revient à l’incohérence (parmi tant d’autres… ce film est fabuleux) évoquée plus tôt : il n’y a plus d’hélicoptères sur le navire. Donc… pas d’équipe de secours possible.

C’est bien : tous les personnages ont tort, et tous oublient des bouts du scénarios, mais tous différemment. Ce doit être cela, la diversité.

C’est extraordinaire. Je range ce film parmi ceux qui n’arrivent pas à tenir UNE scène sans se casser la gueule. Une sorte de Prometheus, mais avec un singe.

De son côté, le colonel Packard, avec une petite radio personnelle, contacte les survivants de ses hélicoptères pour leur demander où ils sont et venir les chercher à pied pour les regrouper. Évidemment, celui qui est l’unique survivant du plus gros hélicoptère, où se trouve « assez de munitions pour tuer ce singe géant » (ça aurait été bien de les utiliser, ces munitions, alors !), décide lui… de partir en reconnaissance tout seul au lieu d’attendre comme on le lui a demandé. Le tout, armé de sa bite et de son couteau, parce que s’il tombe sur ce singe, il tentera de lui planter l’un, puis l’autre, dans un ordre qu’il n’a pas encore déterminé, mais qui s’annonce distrayant.

Et… ça alors ! Il meurt, tué par la faune locale ! QUELLE SURPRISE ALORS ! Son plan était pourtant excellent ! Une île inconnue, des monstres, des renforts à attendre en sécurité, mais non, autant partir rejouer les plus grandes scènes de Into the wild, à commencer par la fin.

Notez d’ailleurs que c’est celui qui était avec l’hélicoptère contenant le plus d’armes qui décide de partir seul sans en emporter une. Non, vraiment, on se surpasse par ici.

Le colonel Packard apprend de son côté que Bill Randa a survécu au crash de l’appareil où il était, et va donc lui rendre une petite visite après l’avoir récupéré avec d’autres survivants.

« Bon Monsieur Randa, je ne vais pas y aller par quatre chemins, soit vous me dites ce que l’on fout vraiment sur cette île, soit je vous plombe la truffe.
– Soit ! Avez-vous déjà entendu parler de l’USS Bernard Minet ?
– Jamais.
– C’est normal. Le gouvernement a étouffé l’affaire. C’était le navire où je me trouvais durant la Seconde Guerre mondiale. Il a été attaqué par un gros monstre, je fus le seul à survivre. Depuis, je fais partie d’une organisation secrète du gouvernement qui traque ces gros monstres qui hantent notre planète mais que personne ne veut voir. »

Notez, donc, que les Etats-Unis ont donc perdu plusieurs bateaux à cause de vilains monstres (au moins l’USS Bernard Minet ainsi que l’autre bateau castagné en 1954 évoqué au début du film), mais malgré tout, l’agence chargée de leur péter la gueule n’a pas de budget et doit aller mendier de l’aide auprès de sénateurs. Les agences secrètes, ce n’est plus ce que c’était.

« Donc vous saviez pour ce monstre, Monsieur Randa ?
– Oui et non… on se doutait qu’il y avait un truc. Mais je me suis dit « Tiens, si on y allait sans équipement adapté et sans rien dire à personne et qu’on faisait péter des charges explosives pour le sortir de sa tanière en l’énervant très fort ? »
– Un plan très intelligent.
– N’est-ce pas ? En attendant, aidez-moi, colonel. Aidez-moi à revenir de cette île avec des preuves de… l’existence de ces monstres ! »

Mais ? Bordel, tu viens de dire que les Etats-Unis étaient déjà au courant de leur existence, même que tu fais partie d’une organisation dédiée ! Et que le gouvernement larguait des bombes atomiques sur la gueule des monstres au début du film, donc quand même un truc un peu direct et coûteux qui laisse entendre qu’ils sont vaguement déjà au courant ! Et maintenant, tu nous dis qu’en fait, tu as besoin de preuves de l’existence desdits monstres pour qu’enfin on t’écoute ?

Diego ! La fenêtre ! Je dois hurler et… attends, mon masque… voilà : AAAMMMMFFFFFFFFFFFFFFFF ! AAAAAAAAAAAAMFFFF !

Voilà, ça va mieux.

Bill Randa, qui travaille donc pour une organisation qui combat les monstres, mais en fait n’a pas les preuves qu’il existent, et va donc sur une île récemment découverte, mais en fait non, le tout en venant les provoquer sans équipement pour les affronter. Je dis bravo.

Reprenons, et retournons voir l’équipe de Loki Luke, qui continue à progresser vers le nord de l’île, avec, parmi eux, Token, le pote de Randa, qui leur explique à eux aussi qu’ils pensaient que cette île pouvait être un passage vers un monde souterrain peuplé de monstres géants comme celui-ci. Soit. Je veux dire : par rapport à tout ce que je viens d’entendre dans ce film, ce n’est pas le plus débile, aussi, je dis : soit. L’hypothèse parait d’autant moins stupide que nos héros, en chemin, croisent un caribou géant (Aha ! Je le savais !) et haussent donc les épaules en se disant que, okay, pourquoi pas.

Pour l’équipe des militaires du colonel Packard qui fait route de son côté – et qui eux sont méchants, donc il leur arrive forcément des choses horribles – eux ce n’est pas un caribou, mais une araignée géante qui leur rend visite, et commence à les croquer parce que le soldat américain, c’est plein de protéines, et c’est excellent pour ce qu’elle a. Elle a même le temps d’en grignoter un ou deux, avant qu’un déluge de balles ne la ramène à de meilleurs sentiments.

Du côté de Loki Luke et de ses amis, par contre, les belles rencontres se succèdent à un rythme effréné, puisqu’après un gentil caribou, c’est toute une troupe d’indigènes que nos amis trouvent sur leur route, et avec à leur tête… Bob ! Le pilote écrasé au début du film ! Qui est bien content de revoir des Américains.

« Ah, quand même ! 30 ans que j’attends, je commençais à m’emmerder ! Vous avez déjà essayé de jouer au strip poker avec des gens déjà tout nus ? Bon par contre, je vous préviens, on est dans un film des années 2010 alors je vais vous présenter mes amis indigènes, qui sont tous pacifistes, progressistes, et je tiens à préciser qu’il n’y a AUCUN crime chez eux !
– C’est pas un peu néocolonialiste le mythe du bon sauvage ? Vous êtes obligé de nous préciser qu’ils sont parfaits ? Ils ne pourraient pas avoir, je ne sais pas, des défauts ? Ou avoir vaguement quelques différences de code moral avec nous après avoir évolué durant des millénaires coupés du monde ? »

Non : yabon sauvage. Leur village est probablement construit sur une fac de socio, et leurs textes ancestraux écrits en inclusif. M’est avis que dans deux minutes, Mason se fait tatouer leur nom dans leur langue sur la cheville, et à son retour au pays, dira « Ces gens se contentent de si peu… ils ont le cœur sur la main… » en sirotant son café Starbucks.

En attendant, les dialogues continuent eux à merder comme il se doit : une minute Bob dit qu’il est ravi de trouver des gens qui vont pouvoir l’aider à rentrer, la suivante il dit que rien ne peut partir de cette île et qu’il vaut mieux se faire à cette idée. Je… bon. Vous ne pouvez pas voir mon haussement d’épaules, mais j’espère que vous pouvez le ressentir. Voyons cependant ce que Bob raconte après ces quelques incohérences qu’on ne compte plus tant tout est raté.

« Et sinon, on a gagné la guerre ? Parce que j’ai toujours rêvé de visiter le Japon ! La vieille ville d’Hiroshima est si jolie, parait-il !
– Euh… ahem. Si vous nous parliez plutôt du singe géant ?
– Ah, oui. L’île est pleine de créatures monstrueuses, dont des lézards particulièrement relous qui vivent sous terre. Mais ce gorille géant, lui, fait régner l’ordre. Il tabasse ces monstres et nous laisse en paix. Pour les indigènes, c’est une sorte de dieu. Un roi sur cette île maudite. Ils lui ont donné un nom, un nom digne d’un chef à la fois gros et opposé à l’impérialisme américain… ils l’ont appelé… KIM JONG.
– Ce pseudonyme est déjà pris. Changez des lettres pour voir ?
– Raaah ! Bon euh… King Kong, ça passe ?
– Oui. C’était ça ou Kim_Jong_51
– On fera avec King Kong. Sachez en tout cas qu’en débarquant ici et en larguant vos bombes, vous avez excité les lézards relous qui vivent sous l’île et sont donc en ce moment-même en train de venir faire les kakous à la surface. Heureusement, King Kong va leur botter le museau. D’ailleurs, King Kong est encore un ado en pleine croissance, et c’est heureux car autant il peut castagner les petits lézards, autant la légende raconte que les parents de Kong ont été tué par maman lézard, une version gigantesque qui vit dans les profondeurs et attend son heure pour remonter le jour où il y aura un peu trop d’agitation.
– Heureusement que personne n’a utilisé d’armes atomiques dans le coin alors ! D’ailleurs, très jolie végétation sur cette île. Ahem ! Ahahaha je… non, continuez, Bob.
– Une arme ato-quoi ? Bon, enfin, je vous ai entendu parler d’un rendez-vous dans trois jours, au nord de l’île. À pied, vous n’y arriverez jamais. Mais mon copain Tojo, le pilote japonais avec qui je m’étais écrasé, devenu mon ami et mort depuis, et moi-même, on a bricolé à partir de bouts de nos avions cassés un bateau à moteur qui devrait permettre d’arriver là-bas à temps ! »

Ça tombe bien alors !

Alors qu’ils papotent, ils sont rejoints par Mason, la photographe qu’évidemment, tous les indigènes adorent. Ils ont dû sentir que le script était avec elle.

« Ça avance les garçons ? Parce que moi il vient de m’arriver une aventure pas banale !
– Raconte, et sois franche ! On fait confiance aux francs, Mason !
– Je vous explique : je prenais en photo les indigènes, qui évidemment, sont tous sympas et m’adorent, lorsque j’ai entendu des cris étranges hors du camp. J’ai donc décidé d’aller voir bien sûr !
– Seule ?
– Évidemment, sinon c’eut été intelligent ! Et je suis tombée sur un hélicoptère de l’armée écrasé à cent mètres du camp.
– Ah. Et l’équipage ? 
– Chaipa, j’ai pas regardé. Je crois qu’ils sont tombés dans une faille du script. On leur avait dit pourtant ! Bref, l’hélicoptère avait coincé un caribou géant sous sa carcasse.
– Quand même, quel bol que les gentils ne tombent que sur des animaux gentils ! 
– Oui ben justement. Alors que j’essayais de soulever l’hélicoptère avec mes petits bras pour aider ce majestueux animal…
– Que ? Mais ? Un truc de plusieurs tonnes ? Donc je résume : vous sortez seule, hors du camp, pour aller voir la source d’horribles mugissements sur une île super dangereuse puis vous tentez de soulever une épave à mains nues ?
– Voilà, vous avez bien résumé.
– Je… seigneur, j’ai connu des tartelettes aux fraises plus rusées. Et donc ?
– Eh ben alors que j’en chiais un peu, car figurez-vous que c’est lourd les épaves, j’étais pas au courant, King Kong est sorti de nulle part, m’a aidée, et est reparti comme il était venu sans m’embêter.
– Décidément, ce gorille géant est vraiment furtif ! Vous ne l’avez ni vu, ni entendu arriver à deux mètres de vous. 
– Encore une fois : il était pieds nus ! »

Voilà qui explique tout.

Sur ces entrefaites, la nuit tombe. Avec d’un côté, nos héros civils, dans le camp indigène, qui se font des confidences palpitantes sur leurs familles, leurs espoirs, tout ça, pendant que le groupe des militaires du colonel Packard, qui campe dans la pampa, discute plutôt de comment ils vont péter un singe tellement fort que même Joey Starr leur demandera leurs trucs.

Le lendemain matin, il est l’heure pour le bateau de Bob et de ses nouveaux amis de se mettre en route sur le fleuve pour tenter de rejoindre le nord de l’île. Le tout, avec de la musique à bord à fond parce que c’est obligatoire dans tout film se déroulant dans un contexte de plus ou moins guerre du Vietnam (notez qu’un soldat avait donc réussi à sauver dans le crash… un vinyle compatible avec le vieux lecteur que Bob avait installé sur le bateau et trouvé aux puces du coin, tout va bien), et surtout, parce que sur une île pleine d’animaux géants tueurs, vous avez envie de faire un maximum de bruit en vous déplaçant pour qu’ils sachent où venir vous manger. Ils diffusent par conséquent du Aya Nakamura, tant cela peut tuer tout ce qui comporte plus de huit neurones (nos héros y sont donc immunisés).

Je vous l’ai dit : chaque scène doit comporter son lot d’absurdités.

D’ailleurs, devinez ce qu’il se passe ? Mais oui, des animaux qui n’aiment probablement pas tout ce tapage et les paroles intelligentes d’Aya Nakamura (ils doivent être de droite, c’est la seule explication) se pointent, et sous la forme d’une nuée de gros oiseaux carnivores, attrapent Pablo Escobar, l’emportent et le croquent. Bon, en même temps, il avait une moustache et était issu d’une minorité sans être capitaine de la police : dans un film américain, c’est une condamnation à mort. Notons que le reste de l’équipage fait juste « Oh ! » mais ne se planque pas, ne réfléchit pas à comment se protéger de ces nuées d’oiseaux tueurs. Voilà, ils savent que le script n’annonce pas d’autre vol, donc tout ira bien.

Et pouf, en effet, les oiseaux s’en vont, merci bonsoir.

Le bateau de Loki Luke et ses amis fait cependant finalement étape sur le bord du fleuve qui traverse l’île, car ils viennent de croiser la route de la troupe du colonel Packard, lui-même en route vers le nord. Mais alors que les deux équipes se rejoignent, Packard est porteur de mauvaises nouvelles : il a encore un de ses hommes dans la jungle, celui qui s’est écrasé avec l’hélico contenant toutes les grosses munitions. Et veut donc aller le chercher – il ignore qu’il a été croqué – et surtout, mettre la main sur tout l’arsenal de l’hélico pour péter du gros Kong, mais ça, il se garde bien de le dire. Bob a beau leur répéter que c’est une mauvaise idée, que l’endroit où se serait écrasé l’hélicoptère sent un peu la merdouillette, le colonel Packard ne leur laisse guère le choix en disant « Nan mais j’abandonne pas un de mes hommes ! J’y vais pour lui. Voilà. »

Seulement voilà. En chemin, la nature donne raison à Bob, car voici qu’un gros lézard, ainsi qu’une horde d’autres oiseaux coquinous attaquent nos héros, tuant pour l’essentiel des militaires, tant, encore une fois, ils sont forcément méchants. Quantité de Jean-Jacques périssent donc dans l’affaire, dont des Jean-Jacques que nous n’avions jamais vu jusqu’alors dans les scènes précédentes (Jean-Jacques Lance-flammes, Jean-Jacques Mitrailleuse-lourde), mais finalement, c’est Loki Luke qui fait le plus mal aux monstrueux assaillants à l’aide du katana de Tojo, que Bob avait emmené avec lui et lui prête.

Mais si, vous savez, le katana que l’on pouvait arrêter avec les doigts ? Eh bien maintenant, il parvient à trancher avec aisance la peau de lézards que même des coups de mitrailleuse lourde ne percent pas. Il doit y avoir de la grosse pierre à aiguiser, dans le secteur.

Mason, Loki Luke et le couillon à droite qui a un lance-grenades sur son arme mais ne s’en servira pas du film des fois que ça puisse être efficace.

Nous avons donc le droit à une scène magnifique où Loki Luke, au ralenti, découpe tous ses ennemis au katana, le tout avec un masque à gaz sur le nez car des grenades à gaz viennent de sauter sur un des soldats. C’est… je… ça n’a aucun sens mais c’est conceptuel, va-t-on dire. Même si pour -ceptuel, je me tâte encore.

En attendant, sitôt les ennemis mis en déroute par le pouvoir de l’épée magique et autres raccourcis scénaristiques qui font que c’est évidemment l’équipe civile qui sauve les militaires, tout le monde fait le point.

« Bon, j’ai encore perdu des hommes, et en plus, un de ces monstres a mangé Bill Randa, ce qui est très étonnant vu qu’il était considéré comme méchant. Maintenant, on peut repartir chercher Chapman, notre soldat isolé qui nous attend. Qu’en pensez-vous Loki Luke ? Vous pouvez le pister ?
– Non, colonel ! Regardez ! J’ai retrouvé dans le ventre du méchant lézard qui a attaqué ces plaques et un squelette… ils ont mangé le soldat Chapman ! J’ai aussi retrouvé une bite et un couteau. 
– Dans quel ordre ?
– Que… enfin, ce n’est pas la question ! Tout ça pour dire qu’on peut tous retourner au bateau, puisqu’il n’y a plus de soldat isolé à aller chercher.
– Siiii.
– Pardon ?
– En fait, le soldat, c’était une bonne excuse : je veux qu’on aille chercher les munitions et qu’on tue Kong, l’assassin de mes hommes ! Et je m’en fous de savoir que Kong tue les méchants lézards qui sortent du monde souterrain : eux aussi, on les butera ! »

Quelqu’un pour lui suggérer que plutôt que de combattre à pied avec les munitions d’un hélico écrasé, il ferait mieux d’évacuer et de revenir expliquer un truc ou deux à cette île avec l’aide d’un peu d’amour et d’un B-52 ? Non ? Bon. Qu’importe. Loki Luke propose de couper la poire en deux : les civils retourneront au bateau, et attendront que les militaires reviennent de leur mission débile. Du moins, ils attendront autant que possible. Le colonel trouve cela juste : en route.

La nuit tombe, et les deux camps partis dans deux directions différentes ont des activités bien opposées.

Chez les civils, Loki Luke et Mason sont tranquillement en train de philosopher sur une falaise lorsqu’encore une fois… ils sont surpris par ce gros ninja de Kong ! Loki Luke pouvait repérer un Viêt-Cong immobile déguisé en fougère à trente mètres, par contre un King Kong de trente mètres à une fougère de lui, ça, non. Trois fois qu’ils se font avoir, quand même. Ça doit être une sorte de running gag. Les scénaristes bourrés qui un vendredi soir, ont parié qu’ils pouvaient faire croire que Kong se cachait aisément entre deux fourrés pour faire des blagues à ses amis humains. Mais au fait, que veut Kong ? Eh bien il vient… faire câlin.

Non. Vraiment.

Il approche sa grosse face de Mason, la laisse lui tripoter le visage, et ensuite, s’en va comme un gros chat content d’avoir eu ses gratouilles.

Mais ? Qu’eeeest-ce que je regarde ? Oh, arrêtez de saigner, les murs, j’ai ma réponse, hein, ça suffit maintenant !

Bref. Revenons à Kong, qui quittait l’équipe civile, donc.

Pour rendre une visite moins courtoise aux militaires qui, ayant enfin retrouvé leur hélicoptère et ses munitions, l’excitent en faisant péter des bombes, allument des feux et écrivent « Kong est un con » avec du napalm.

Ce qui énerve le gorille. Car comme il ne sait pas lire, c’est un peu insultant d’écrire sous son nez.

King Kong se dirige donc vers cette rave party improvisée pour y mettre fin, mais à peine est-il arrivé sur place qu’il tombe dans le piège du colonel Packard : une grosse flaque d’essence enflammée a tôt fait de mettre le feu à notre soyeux ami, qui s’effondre en faisant « grougrougrou » (c’est le bruit que fait un gorille en feu, c’est comme ça) puis plus rien, avant de ressurgir des flammes après quelques instants de silence trompeur pour tuer un militaire ou deux. Oui, même quand il est en feu, King Kong sait devenir tellement furtif qu’il arrive encore à prendre l’ennemi par surprise. Cela dit, il est quand même sévèrement blessé, et finit par tomber à terre, ce qui va permettre aux hommes de Packard de poser des charges explosives sur son cucu et ainsi d’en finir.

Mais c’est alors que surgissent des bois…  Loki Luke et sa fine équipe de gentils civils !

« Halte-là ! Vous ne tuerez pas King Kong ! C’est une brave bête qui ne faisait que défendre son territoire ! Posez vos armes !
– Une seconde… comment pouvez-vous déjà être là ? Alors que nous étions super loin les uns des autres, qu’il y avait toute une jungle, des falaises et des fleuves à traverser, au point que même King Kong a mis un peu de temps à débarquer ?
– … connaissez-vous la téléportation ? »

Heureusement, ces gens sont interrompus par l’arrivée d’un nouveau monstre géant : Maman lézard ! Le plus gros de tous les lézards relous ! Qui a visiblement, été réveillée par tout ce bazar !

Tout le monde file, tant ça commence à sentir plus mauvais encore que le singe grillé, sauf le colonel Packard qui reste bêtement sur place et… meurt.

Oui, comme ça. Il se contente de rester debout, à découvert, à faire du rien.

Eh bien merci. Maman lézard a tôt fait de castagner Kong, déjà bien abîmé, avant de poursuivre sa route pour tenter de gober tous les gentils petits humains qui cavalcadent dans les bois en direction de leur bateau. L’un des soldats tente bien de se sacrifier en s’offrant au monstre, bardé de grenades dégoupillées mais…

…Maman lézard, qui a probablement un BTS en maniement des explosifs, comprend tout de suite et file plutôt un coup de queue au larron pour l’envoyer valdinguer et exploser loin d’elle.

Décidément, tout le monde sur cette île est très instruit ! La semaine prochaine : Maman Lézard pisse dans le réserve des hélicoptères pour faire une blague à l’équipe de secours.

Il n’empêche que là, tout de suite, Maman lézard poursuit sa route pour manger les autres humains, mais heureusement, est interrompue par l’arrivée de King Kong qui est à la fois guéri, à peine brûlé, et en pleine possession de ses moyens. Amis scénaristes, vous nous dites si l’on vous fait chier, hein ? Non parce qu’une scène entière où Kong est laissé pour mort pour nous dire qu’en fait, ça va, bon. En attendant, Kong et Maman lézard s’affrontent, et Kong manque de perdre, jusqu’à ce que les humains ne s’en mêlent : ils ont regagné leur bateau, et depuis celui-ci, tirent à la mitrailleuse sur Maman lézard, ce qui lui fait bobo.

Rien ne vous choque ? Ne vous ai-je pas dit qu’on devait se vautrer à CHAQUE scène ?

Mais si, vous savez ! Ils tirent à la mitrailleuse ! Exactement le même type de mitrailleuse qui ne faisait rien aux bébés lézards il y a une paire de scènes ! De la même manière, alors que les bébés lézards résistaient aux lance-flammes, ici, le moindre tir de fusée de détresse fait pleurer Maman lézard. J’aime quand la physique change à chaque scène, en fonction des besoins de scénarios et de qui tient l’arme. Kong peut donc profiter de ce répit pour revenir dans la bataille, et coller de grosses mandales au vilain reptile. Qui, vous ne vous en doutiez pas, meurt sous les coups du gorille.

Ceci fait donc plus mal à un monstre qu’un hélicoptère militaire lancé à pleine vitesse dans la gueule. Je note, je note.

King Kong, vainqueur, peut donc s’éloigner en paix, non sans lancer un dernier petit regard à Mason, car la bataille, ça l’a un peu excité, et bon, cette jeune femme qui court en débardeur depuis le début du film, bon… on a beau être un gorille, on n’en est pas moins mâle.

Heureusement, les plans évitent soigneusement la vision de Kiking Kong, ce à quoi l’humanité n’est pas préparée, et Mason, encore moins. Tout le monde peut donc repartir en bateau tranquillement et en musique, parce que c’est connu, tous les autres dangers de l’île ont disparu comme, au hasard, les oiseaux tueurs. Et oui, en effet : on n’en parle plus. Les hélicoptères – mais si, vous savez, ceux qui n’étaient pas sur le bateau ! – peuvent donc, au cours d’une énième incohérence, surgir de nulle part maintenant que tout est fini pour venir chercher nos héros.

Quel coup de bol, quand même, que les monstres aient tué juste assez de gens pour que les survivants tiennent sur le petit bateau alors que deux scènes avant, ils eurent été trop nombreux !

Une petite ellipse, et nous suivons Bob alors qu’il rentre chez lui pour annoncer à sa femme et à son fils que, coucou ! Vous vous souvenez quand j’avais disparu en 1944 ? En fait, c’était pour rire !  Heureusement, sa femme ne s’est pas remariée, et il n’aura donc pas à tabasser le nouveau mari à coups de batte pour lui expliquer tout son désarroi. La dernière image du film est donc Bob qui s’installe dans le canapé, fout les pieds sur la table du salon, et s’ouvre une bière en regardant du baseball.

C’est sa femme qui doit être contente d’avoir récupéré un gentleman pareil et…

… FIN !

Mais sinon, l’expédition ? Les militaires survivants ? L’île désormais connue ainsi que son singe géant ? L’envie de calmer tout ce petit monde à l’arme nucléaire ? Les Russes qui risquaient d’envoyer une expédition à leur tour oui ? Non ? Ah non.

Décidément, que de choses tombées dans les failles du scénario. Ils avaient raison : mieux valait regarder où l’on mettait les pieds dans ce film.

Je ne blague même pas. Et oui, c’est flou et mal cadré, car le générique défile à droite pendant qu’à gauche on a le film façon caméra Super 8.


« Bon, c’est bon maintenant ? Je peux aller dans ma bibliothèque sans avoir des cochoncetés écrites sur mes murs ? »

Diego, adossé à la porte, s’y accroche fermement comme s’il avait peur qu’une bourrasque ne l’ouvre.

« Patron… il y a encore du sang !
– Oui mais cette fois, il est dans mes yeux. Allez, laisse-moi passer Diego, j’ai laissé mon cigare sur le guéridon et…
– N… non patron, pas dans vos yeux je… c’est trop pour… »

D’une main ferme, j’écarte l’importun, et d’un pied vigoureux, je lui indique la direction à prendre pour se rendre utile, pendant que j’ouvre en grand la porte de la bibliothèque;

Devant moi, de nouvelles lettres s’étalent sur le mur, en lettres de sang.

« Ça suffit d’écrire sur mes murs, armées de Satan ! Bande de sales petits délinquants bufonidés ! Vous n’avez plus trois ans et… »

Je m’arrête net et déglutit. Cette fois le message est clair. Les lettres forment les mots suivants :

« Il y aura une suite. Et cette fois-ci, Kong affrontera Godzilla. »

Dans l’air, j’entends retentir un rire démoniaque.

2021 s’annonce décidément difficile.

36 réponses à “Kong : scred island

  1. En fait, pour ne rien rater (enfin quand on est dépassée par tant de pépites), il faut lire deux fois : en silence, puis à voix haute.
    Sans ça je loupais
    On fait confiance aux francs, Mason !

  2. Petite faute, cher OC,
    «  Bob a beau leur répéter que c’est une mauvaise idée, que l’endroit où ce serait écrasé l’hélicoptère » → « se serait » ! Mais sinon, redondance sans doute, mais vous avez raison sur toute la ligne ;-)

  3. Comme la boite de Pandore où tout les maux de la Terre en sont sortis, ça du être pareil pour ce film. Quelqu’un a ouvert une boite et de nombreux films totalement NUL (je reste poli) en sont sortis. A mon avis il n’a pas vu l’étiquette « ATTENTION FILMS M… ». Et pauvre de nous, nous sommes allés les voir, pour enfin sortir aveugle et un maux de tête.

  4. Ah bravo Mr Connard grâce à vos recherches anthropologiques on peut désormais affirmer que ; d’après les incohérences, les personnages creux et le foutage de gueule envers les spectateurs ; les scénaristes sont des politiques qui ont bien tourné…
    Beau boulot cependant, mais vous employez combien de chinois pour pondre tout ça??

  5. Mais qu’est-ce que je me suis marrée! Et d’ailleurs je le relirai plus tard, ce scénario le mérite vraiment.

  6. Une chose m’interpelle :
    « Et ensuite, il y a eu des essais nucléaires dans la zone, mais à mon avis, cela veut surtout dire qu’on tentait de tuer quelque chose là-bas !  »

    Qui, en 1954, était capable d’utiliser une bombe atomique, dans le but donc de tuer quelque chose ?
    Je suis pas tres au courant de la chronologie des armes nucléaires mais à cette année là, il devait pas y avoir beaucoup de pays autres que les USA et l’URSS qui l’avait.
    Donc, si c’est pas l’URSS, y a des chances pour que ça soit les USA, donc…..pourquoi ils sont pas au courant ?

  7. Quitte à spoiler la crème des films pourris, j’ai subit hier le laborieux visionnage de Lucky Day, un film de braqueur poursuivi par un psychopathe, dans une ambiance se voulant inspirée de Tarantino. Sauf qu’au lieu de copier le talent de Tarantino, il lui a juste piqué les longueurs et la musique. Tous les poncifs y sont : le méchant qui explique son plan avant de tirer, la gamine surdouée, le patron harcelleur, le gentil copain black, même Tomer Sisley passe par là… Un bon gros aimant à spoil, pour sûr !

  8. Par rapport à Kiking Kong, précisons tout de même que la longueur moyenne de l’équipement d’un gorille standard est d’environ 5 cm en érection.
    Pour un gorille de 30m, on pourrait imaginer atteindre les 50cm en appliquant la règle de 3 mais ça reste beaucoup moins long que celui d’un éléphant.
    Bref, au concours de qui a la plus grande, Babar > King Kong

    • avec son infernale malice , O Dieu s’était contenté d’effleurer le sujet ! bien entendu , je n’avais pas manqué de dresser l’oreille . merci à vous , Meve , de lever le suspense ! je vais mettre ces précisions de côté comme un écureuil emmagasine des noisettes .

  9. «  Elle a même le temps d’en grignoter un ou deux, avant qu’un déluge de balles ne la ramène à de meilleurs sentiments« 
    Génial, l’odieux est en verve!!!

  10. Ce film est en réalité une forme de fable métaphorique. King Kong représente le Japon et les asiatiques en général, et les lézards le communisme soviétique. Il montre comment un adversaire acharné et dangereux peut devenir un allié précieux dans la lutte contre le Mal. A partir de là tout s’éclaire, et il n’y a plus d’incohérence : Le film devient d’une profondeur insoupçonnée, un vrai chef d’œuvre. Je suis déçu que l’OC soit passé à côté de cette méta-analyse, alors que les clés d’interprétation sont données dès le départ (nom du grand singe, explications préliminaires sur la finalité de la mission …)

  11. Plus les techniques d’effets spéciaux progressent plus les scénarios sont débiles (non j’ai pas dit Marvel)

  12. Un caribou géant sur une ile du Pacifique… Vache, il y a eu un sacré glissement de terrain, non… :-p Bon, il est vrai que les gros couillons équipé de M203 ne servent à rien, en cela, je vous rejoins parfaitement mais y’ un truc qui m’a chiffonné, lors du visionnage (oui, je sais… Malheureusement, j’ai dû regarder le film pour faire « plaisir », et y ait détecté à peu près toutes les conneries scénaristiques évoquées dans ce « spoileu »…) S’ils ont essayé d’atomiser (plusieurs fois…) l’ile… B’in la surface est vachement peuplée et luxuriante, parce qu’on sait tous que les radiations, c’est pipeau-cacahuètes… Tout le monde sait cela …

    Allez, on va dire, oui, faudra bien une suite…!!! Par contre, je mets en place de suite une idée pour les scénaristes!!! Il faudra des Jean-Jacques bien franco-français, et notre Jeannot Reno national, pour faire le lien avec Zizilla!!!

    B’in si, faudra quand même…^^

    • Dans le film original de Godzilla, ce sont les essais nucléaires US qui réveillent la grosse bébète. D’ailleurs, Godzilla lui même a été interprété comme le feu nucléaire, et sa cible étant le Japon, cela donnait un sens particulier du film.

      Puis Hollywood a voulu sa version en 96. Du coup, il ne fallait surtout pas vexer la fierté nationaliste du pays, donc hop : les responsables ce sont les bouffeurs de camembert. A noter qu’ils ont un minimum le sens des responsabilités, puisqu’ils tentent de réparer leurs conneries.
      Alors certes : en 96, il n’y avait plus qu’un seul grand pays à faire des essais nucléaires dans la zone … fin bref. Pas sûr de revouloir parler de la France dans ce prochain film à venir ^^’.

      • dites donc , vous ! des purs et durs de nos services ( plus ou moins ) secrets ! nos marshals à nous ! rien que des amateurs de café ! il y a Jean Paul , Jean Pierre , Jean Claude et même Jean Patrick ! mais y a t’il un Jean Jacques ? sais plus ! et pas envie de revisionner le film pour vérifier bien que le début soit marrant !

      • A défaut de Jean Jacques, tous les Jean-x meurent. Comme quoi cela est un complément à la règle hollywoodienne du « pas de prénom » : si votre personnage est français, il lui faut un nom de famille … sinon il meurt.

        Petit aparté : bravo pour votre mémoire ! Car même si tous les « Jean- » ne sont pas ceux cités (il y en a au moins 2 de bon), vous avez réussi à mémoriser ce détail, que j’avais complètement zappé … D’un autre côté je n’ai vu le film qu’une fois. J’étais jeune et encore terriblement crédible, mais le coup du lézard géant qui arrive à jouer à cache-cache en plein New York … à l’époque déjà ça m’avait paru foireux. Le coup du « c’est la faute des Français » étant je pense le summum de ce film.

      • Jean Yanne , que j’adore , racontait que lors d’une  » remise de médaille  » , par les américains , pour le film :  » le boucher  » , il y avait eu stupéfaction chez les organisateurs et un moment de flottement ,  » Jean  » arborant une barbe , et « Stephane  » ayant toute l’apparence d’une femme !
        ah les français …..

  13. « Alors que bon, un petit panier de roquettes dans la gueule depuis une altitude correcte et on passait de King Kong à Burger King en quelques secondes. »

    Burger Kong?

  14. Ilya quand même des choses à sauver dans ce film:
    d’abord, il y a Brie Larson en débardeur
    le gorille fait bien semblant
    le film ne se prend pas du tout au sérieux et mixe allégrement les références, de manière assumée ( depuis « duel dans le pacifique » jusqu’à « prédator ») et il y a quand même de bonne trouvailles d’un pint de vue cinématographique..;la revisitation d' »Apocalypse now » sur une musique Black Sabbath est quand même une bonne scène.
    en gros, je garde le souvenir d’une bonne série B à regarder sans déplaisir, incohérences comprises!
    au niveau incohérence, le film « the old guard » avec Charlize -ninja-Theron est bien pire ( en gros une bande d’immortels qui font régner la justice, des méchants qui veulent leur ADN, des fondus au noir à la pelle,…) , c’est sur la même plateforme de streming,bon visionnage!

  15. Quitte à foirer 2021 aussi, je propose Volcano.
    Number one navet tout Nicolas et Ridley réunis.
    Attention … il y va de ton titre de suprême connard cher Odieux.

    • C était pas Tommy Lee Jones dans Volcano?
      Le Pic de Dante était aussi rigolo.
      Mais dans le genre bouse étoilee, Olympus has fallen est ce qui se fait de mieux,et il y a des suites(!!!) à côté de ça, même Emmerich à l’air d’un cinéaste.
      Un appeau à Odieux Connard, cedera-t-il à l’appel ou va-t-il se dérober?
      Ravi d’échanger avec qqn qui a aussi mauvais goût que moi, bonne journée!

  16. un article sur Wikipédia devrait être consacré au caporal Roudoudou, sa vie, son œuvre, héros incompris des scénaristes.

  17. « Regardez ! J’ai retrouvé dans le ventre du méchant lézard qui a attaqué ces plaques et un squelette… ils ont mangé le soldat Chapman ! J’ai aussi retrouvé une bite et un couteau.  »

    Bon là j’ai explosé XD

  18. Hum….Je me demande si votre prochain papier ne va pas parler star du football, compte tenu d’une très récente apothéose consacrant les idoles qu’on mérite.

  19. L’atoll de Pom Pom Galli ???
    J’préfère partir plutôt que d’entendre ça plutôt qu’d’être sourd …

  20. J’adore ce film, parce que je mets simplement mon cerveau en veille et je regarde des effets spéciaux sympas et une vague histoire où on case un singe géant qui déprime. Hélas, j’ai maintenant lu ce descriptif (je pense m’être fait une élongation tellement j’ai ri) et je sais que la prochaine fois au lieu de flotter dans un monde sans pensée et plein de boum boum et effets spéciaux je vais voir tous les points mentionnés avec tellement de talent par Mr Odieux Connard.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.