Mortelle en jeans

La période de Noël. Un moment difficile pour les nostalgiques.

Dans l’ombre d’une maison de province, un sapin illumine de ses guirlandes le salon obscur où il attend silencieusement le matin qui fera la joie des petits et des grands. Par intermittence, il jette ses lumières colorées sur des bibliothèques et tapis qui ont vu tout comme lui bien des hivers. Ainsi que des enfants qui n’en sont plus depuis longtemps, et qui ne viennent plus. Oui, Noël, pour les âmes tristes, c’est aussi le moment où vos êtres chers vous manquent.

« Vous pensez encore à Nicolas Cage, patron ?
– Oui, Diego. Tu sais, avant, chaque année, vers Noël, il apparaissait sur une affiche vantant les mérites d’une quelconque bouse lui permettant de payer ses impôts. C’était une sorte de Père Noël, mais inexpressif et qui venait chier dans tes chaussons. Il me manque. Il me manque tellement.
– Allons patron, des bouses au cinéma, ce n’est pas ce qui manque. Hier encore, j’ai eu du mal à fermer les volets à cause des gens qui tapaient à votre carreau pour vous demander de spoiler Mortal Engines.
– Je ne sais pas, Diego. Ce n’est pas pareil.
– Et si je vous dis que Peter Jackson est impliqué ?
– Diego.. non arrête…
– Et si je vous dis qu’il est question de villes-voitures géantes qui s’affrontent ?
– C’est très mal, ce que tu fais Diego.
– C’est que vous m’avez bien éduqué, patron. Et si je vous dis que le film est post-apocalyptique, et qu’il y est question d’explosions géantes, vous n’avez toujours pas envie  ?
– …
– …
– Et… il y a des plans pourris ? Un méchant en carton ? Des gentils qu’on veut gifler ?
– C’est ce que disaient les gens au carreau.
– Alors bon sang, vite Diego ! Mon manteau ! J’ai du travail ! »

Dans la nuit, un moteur vrombit. Le Connard-Signal illumine les nuages au-dessus de la ville.

Il est temps d’aller voir Mortal Engines.

Spoilons, mes bons !


L’affiche : par les créateurs du Hobbit, vous dites ? Me voilà drôlement rassuré.

Notre film débute avec notre belle planète bleue, qui est est bien mal en point puisque l’humanité est plus ou moins en train de s’auto-détruire à grands renforts d’armes de destruction massive sur la truffe. Tout ce qui faisait la grandeur de notre civilisation se retrouve ainsi balayé en quelques minutes : adieu, le Louvre, les grandes Pyramides, Fortnite… Et une voix off de nous expliquer qu’en effet, en ce temps-là, les Anciens parvinrent à presque faire disparaître l’ensemble de l’humanité en seulement 60 minutes. On a donc intelligemment appelé cette période de l’histoire : la Guerre des 60 minutes. C’est fort astucieux, je sais. Mais, pardon, je t’ai coupée : poursuis, voix off, dis-nous en plus sur l’après-guerre.

Ainsi, les humains durent s’adapter pour vivre dans un monde contaminé. Ils décidèrent donc de…

De…

DE MONTER LES VILLES SUR MOTEURS DE PEUGEOT 404, LÔ, ET PIS D’ROULER À FOND ! MEMEMEMEEEEEEE MEEMEEEVROUUUUUUVROUUUUUUUUM !

Vous savez, c’est ce petit moment où tout au fond de votre esprit vous pouvez me voir. Si. Je le sais. Là, assis derrière mon bureau, mon verre de brandy d’un côté, mon cigare de l’autre, et mon visage presque impassible qui vous fixe. Parce que nos regards se rencontrent même sans nous voir, et vous comme moi, nous communions dans le profond dépit que nous ressentons devant ce simple concept. Nous nous comprenons. C’est donc parti pour deux heures de film sur le futur où les radiations ont probablement tellement réduit la taille des kikoutes au point que l’humanité a besoin de construire des véhicules gros comme des villes pour compenser.

Oui, dans le futur, la civilisation est désormais incarnée par le tuning. Dois-je ajouter quelque chose, ou cela ira ?

Bien. Alors retrouvons notre héroïne, Hesther Shaw, qui dans une sorte de cosplay de Dishonored 2, observe les plaines désertes de la post-apocalypse. Qui sont verdoyantes et plus du tout contaminées, merci, mais plutôt que de nous attarder sur ce point, inquiétons-nous plutôt de ce qu’Hesther vient d’apercevoir dans sa longue-vue : une énorme cité roulante haute de plusieurs centaines de mètres et large de bien plus encore, approche. Et cette ville porte un nom : Londres.

Hesther court au village le plus proche, où l’alerte est déjà donnée. Et la bourgade elle aussi mobile qui était à l’arrêt a tôt fait de replier ses étals et autres places publiques pour se transformer en une dizaine de véhicules géants différents, mais sans commune mesure avec Londres. La stratégie de la petite ville est simple : en se divisant en plusieurs engins différents, Londres ne peut en poursuivre qu’un seul. Et c’est évidemment l’espèce d’énorme auberge sur roues où Hesther se trouvait qui est prise en chasse par la monstruosité britannique (ce qui tombe quand même plutôt bien). Nous apprenons, ce faisant, que l’innocente petite cité est bavaroise, et que nous sommes ici dans les riantes terres de ce qui fut autrefois l’Allemagne. Qui se retrouve ainsi en position de reverse-blitzkrieg, un terme qui désigne à la fois le fait d’attaquer l’Allemagne à toute allure et une position sexuelle impliquant de contourner une ceinture de chasteté en passant par la Belgique. La Belgique étant une allégorie de… bon, écoutez, changeons de sujet, voulez-vous ?

Car à bord, c’est la panique, et le capitaine de l’auberge roulante sue très fort.

« Bon sang ! Ils gagnent du terrain sur nous ! Vite, larguez tout ce que nous avons en trop pour nous alléger !
– Comme les meubles ?
– Non, ça c’est super utile !
– Le script ?
– C’est vrai qu’il est inutile, mais en même temps, on ne peut pas dire qu’il pèse lourd !
– Hesther ?
– Non sinon le film s’arrête ! Non, je pensais plutôt à ces 75 tonnes de sel que nous avons à bord ! »

Oui, 75 tonnes de sel. Dans le futur, la guerre fait rage entre les cités bavaroises et les cité-gabelous.

En même temps, sinon, comment faire des bretzels ? C’est donc le cœur brisé que nos amis se débarrassent de la précieuse marchandise, mais ce n’est pas suffisant. Car Londres sort les harpons (jusqu’ici, ils n’avaient pas envie), mitraille la pauvre ville avec, et tracte son prisonnier jusqu’à l’énorme bouche métallique qui sert à la cité à en ingurgiter de plus petites. Bretzelville disparaît ainsi à l’intérieur de Londres.

Mais justement, si nous en profitions pour aller à la rencontre de quelques-uns des habitants de la capitale britannique ?

Londres, et sa porte peinte aux couleurs du drapeau qui s’ouvre pour dévorer d’autres cités. Alors oui, mais si l’autre cité est plus grosse ? N’en parlons pas.

Car à l’intérieur de celle-ci, un jeune garçon du nom de Tom est très pressé, et a peu de temps à consacrer au spectacle courant de la ville de Londres avalant tout cru un bourg plus petit. En effet, il a rendez-vous au musée de Londres, pour donner un cours à Kate Valentine, la fille d’un gros ponte de la cité. Et il est en retard. Notre larron se faufile comme il le peut jusqu’au musée devenu un grand entrepôt à vieux trucs d’avant l’apocalypse (comme des statues de Minions, véridique), et après s’être fait remonter les bretelles par son supérieur, il va donc donner un cours à Kate sur le sujet qu’étudie cette dernière, la Guerre de 60 minutes.

Alors que toute personne ayant fait au moins un mémoire de Master sait qu’aucun sujet d’étude n’est aussi court. Ce devrait plutôt être « La production textile en Bohême durant la Guerre de 60 minutes » ou « Musiques et voyages : de Nantes à Montaigu en temps de guerre« .

Revenons à Kate et son sujet tout pourri qui enthousiasme malgré tout Tom.

« Ah, oui, un excellent sujet ma chère Kate ! Mais vous savez, c’est aussi très complexe, car il reste peu de reliques de cette guerre. En ce temps-là, on utilisait de grosses armes qui laissaient peu de reliques derrière elles. La destruction fut totale.
– Ho, je vois… c’est embêtant. Comment les humains pouvaient-ils être si stupides ?
– Parce qu’ils avaient de grosses armes et s’en servaient les uns contre les autres ?
– C’est ça.
– Vous voulez qu’on reparle du fait qu’on habite dans une ville géante montée sur un énorme moteur de Peugeot qui en avale de plus petites ?
– En fait, je crois que ça va aller.
– Je savais que vous seriez raisonnables, Kate. En attendant, si la Guerre de 60 minutes, vous intéresse, j’ai un super truc à vous montrer.
– J’espère que ce n’est pas le sexe de 60 secondes.
– Que… qui vous a parlé de ça ? Non, attendez, venez dans mon bureau. Car j’ai réussi à retaper un vieil appareil de surveillance de l’époque où l’on peut voir une ville des Anciens au moment où elle a pris une explosion cataclysmique sur le coin de la truffe. Au début, j’ai eu un problème pour l’alimenter en énergie, mais j’ai mon ami Kiki le rat qui produit de l’électricité dans sa roue et grâce à cela, voyez plutôt ! Cet enregistrement de quelques secondes d’une ville disparaissant dans une grosse explosion mauve d’arme à énergie !
– Mon dieu… c’est si ridicule…
– Je sais. Se détruire ainsi c’est…
– Non, je parlais de votre rat qui tourne dans une roue pour alimenter un ordinateur et un écran à lui seul. Non seulement ça me paraît un peu juste, mais accessoirement, pourquoi vous être emmerdé alors que toute notre cité est pétée de lampes, d’écrans & co qui montrent qu’on a de l’électricité en veux-tu en voilà ? »

Tom plisse les yeux très fort, et décide de chercher dans le scénario, mais non : aucune explication. Il va plutôt changer de sujet.

« Oui bon, heu alors hein, heu, si on reparlait plutôt de l’horreur de cette guerre ?
– Si vous voulez, Tom. Tant que vous ne m’expliquez pas à nouveau comment vous faites tourner des ordinateurs à l’aide d’une gerbille.
– Ah hé ! Ça va ! Bref, j’ai retrouvé plein d’armes super dangereuses de cette guerre, enfin, des éléments permettant de construire une nouvelle arme comme celle qui a rasé la ville dans la vidéo. Je les ai toutes gardées ici, dans ma cachette secrète que je vous montre, derrière un tableau. Hop.
– Mais pourquoi vous me montrez ça si c’est un secret ?
– … ‘tendez… repassez-moi le scénario pour voir ?
– Non.
– Bon, alors heu, écoutez ! Voilà, bref, en tant qu’archéologue, j’ai trouvé ces armes, et je comptais m’en débarrasser en les jetant par-dessus bord la prochaine fois que nous traverserions des marais ! Pour éviter une nouvelle horreur, tout ça tout ça.
– Pourquoi ne pas simplement les avoir détruites quand vous les avez trouvées ?
– MAIS ARRÊTEZ AVEC VOS QUESTIONS, AUSSI ! Est-ce que vous voulez que je vous parle de cette clé USB à moitié détruite que j’ai aussi trouvée ? Il y en avait plein des comme ça. Elles servaient à arrêter une arme de destruction massive comme celle de la vidéo, qui portait le nom de code Médusa. 
– Et…
– Apapap ! Je sais ce que vous allez me demander ! Pourquoi faire des clés USB pour arrêter une arme ? Non parce que pour éviter que n’importe qui ne l’active, passe encore, mais pour la désactiver ? Puisque c’est sûrement le même mec qui l’active qui en a le droit ! Bref, je n’en sais rien, alors arrêtez ! Tenez, si nous allions plutôt dans les entrailles de la cité voir si notre nouvelle prise n’abriterait pas d’intéressantes reliques pour notre musée ? »

Soit : faites cela.

Ce qu’ils ignorent, c’est que quelqu’un a tout vu. Et ce quelqu’un, c’est Jean-Traître, un jeune homme riche et arrogant qui travaille lui aussi au musée, là où Tom est, évidemment, un pauvre mais brave garçon. Le riche méchant et arrogant, le pauvre gentil et au grand cœur, comme tout cela est original. Continuez à être aussi peu inspirés et vous risquez le Goncourt, les enfants.

Enfin. Nos amis de descendre vers les ponts inférieurs de Londres, là où la ville mobile bavaroise a été – du moins en partie – capturée. Le bâtiment sur chenilles est désormais cerné de soldats londoniens, et des messages rassurants diffusés à la population prisonnière : tout le monde est bienvenue à Londres pour travailler et faire progresser la société, et personne ne sera forcé à consommer de la cuisine anglaise s’il se tient bien. Il suffit simplement de déposer ses armes et ses reliques antiques pour qu’elles servent à toute la cité. La plupart des Bavarois quittent donc le bâtiment pour descendre dans l’espèce d’immense hangar qui sert d’entrailles à la ville, et ce sans combats.

Kate et Tom sont en train d’inspecter les reliques des Anciens déposées par les habitants, mais à part un vieux grille-pain et des livres de Marc Levy, ils ne trouvent presque rien. C’est alors qu’arrive Thaddeus Valentine, le plus célèbre archéologue de la ville et véritable héros local, qui est aussi le papa de Kate. Un homme intelligent, sage et juste, qui fait arrêter les gardes Londoniens qui traitent mal les nouveaux arrivants, car il n’est que paix, amour et fraternité. Autant dire que celui-ci est l’idole de Tom.

« Monsieur Valentine ! J’adore ce que vous faites !
– Merci mon petit. Mais dis-moi, qui es-tu ? 
– Je suis Tom ! Le fils de deux archéologues morts il y a 8 ans quand on a eu un petit souci avec les suspensions de la ville et qu’un pont entier s’est effondré. Jusqu’alors, je voulais devenir aviateur, mais j’ai décidé de prendre la suite de mes parents.
– Et je suis sûr que ta formation d’aviateur ne te servira pas du film.
– MOI AUSSI ALORS.
– Bien, il n’y a pas grand chose à tirer des reliques déposées par les prisonniers bavarois. Quoique, attends ! Regarde ce petit bitoniau ! C’est un inverseur de polarité ! C’est super pratique pour… heu… inverser des polarités ? Et construire des centrales !
– Ou des armes comme Médusa.
– Ah heu… ouiiiii aussiiiiii mais je…. hem. Je n’y pensais pas du tout. Je vais le garder quand même, hein.
– Faites attention Monsieur Valentine, parce que nous, on en avait plein au musée, et l’autre jour, des ingénieurs de la ville sont venus tous les prendre.
– Je vais faire bien attention alors.
– Ho ben oui, hein. Surtout que vous les connaissez bien, les ingénieurs, puisqu’ils bossent sur votre projet de centrale d’après les plans des Anciens pouvant alimenter la ville des siècles durant, construite dans la cathédrale qui surplombe la ville mais qui est interdite d’accès.
– OUI C’EST ÇA JE VAIS FAIRE BIEN ATTENTION J’AI DIT, AUCUN RAPPORT AVEC MOI. AHAHA. OHOHOHO. »

Oui, Tom est particulièrement con, c’est assez bluffant. Et non, il ne fait aucun lien. C’est… fabuleux. Vite, quelque chose, quelqu’un pour nous tirer de cette sordide histoire ?

Ah ! Voici justement Hesther qui se faufile parmi les prisonniers bavarois pour s’approcher discrètement de Thaddeus, occupé à discuter avec Kate et Tom. Et sitôt assez proche de lui… elle prononce son nom très fort avant d’attaquer, puis lui met un coup de couteau dans le bidou ! Elle voudrait bien le finir, mais Tom s’interpose et la désarme. Hesther est bien embêtée ! Maintenant, elle doit fuir ! Et où aller ? Dans le doute, elle retourne à l’intérieur de l’auberge bavaroise, qui est justement en train d’être découpée par des scies géantes, maintenant qu’elle a été évacuée, pour aller alimenter la chaudière infernale du cœur de Londres sous forme de petit bois.

Hesther, s’apprêtant à crier le nom de son ennemi juré avant de le poignarder. Moi aussi, je crie le nom de mes ennemis avant de les attaquer, des fois qu’ils me répondent « Ah non, moi c’est Maurice. »

Notez que les Londoniens sont des gens confiants : ils ne prennent même pas le temps de fouiller leur prise. Non, ils font descendre les habitants et leur disent de déposer les reliques qu’ils ont sur eux. Et s’il en restait à l’intérieur ? Par exemple, des choses cachées ou trop grosses pour être portées ?

Ah ben oups.

Bref ! C’est donc au milieu de l’auberge qui s’effondre et des esquives de scies géantes qu’Hesther tente de filer, poursuivie par ce gros neuneu de Tom qui se dit que c’est tout à fait son rôle de courser une fugitive au milieu de plateformes qui s’effondrent, de murs qui tombent et de lames de scies qui manquent de le broyer. Enfin, ils arrivent à un ponton surplombant la zone où Londres éjecte tous les gravats et autres déchets de la cité, que nous pouvons donc appeler sans trop de risques l’anus de Londres. Hesther s’y retrouve acculée par Tom.

« Inutile de courir, Mademoiselle ! C’est fini !
– Tu m’as empêché de tuer Thaddeus Valentine ! Pourquoi ?
– Parce que c’est un héros ! Bon et puis aussi parce que ça ne serait pas arrivé si au lieu de hurler son nom très fort et de prendre ton temps, tu l’avais planté direct.
– Nan mais j’aime bien Naruto, aussi, alors annoncer mes attaques, c’est un peu un classique. Mais je m’égare ! Car sache que Thaddeus Valentine n’est pas un héros ! Il a tué ma mère ! Tu ne me crois pas ? Demande-lui pourquoi il a assassiné la gentille maman d’Hesther Shaw ! »

Et, pouf, malgré les tentatives de Tom de la retenir, elle se jette dans l’anus de Londres.

Thaddeus arrive sur ces entrefaites.

« Tom ! Tu vas bien ? Où est-elle ?
– Mais ? Vous n’étiez pas poignardé, vous ?
– Ce n’était rien de grave.
– Alors oui mais quand même, avec un coup de couteau dans le bide, comment êtes-vous arrivé jusqu’ici en esquivant les scies géantes et autres trucs débiles qui nous ont obligés à faire moult acrobaties ?
– Ah… heu… héééé bieeeen…
– Et accessoirement, que savez-vous d’Hesther Shaw ? Avant de fuir, elle m’a dit que vous aviez assassiné sa mère.
– Bon, ben voilà qui va me faciliter la tâche. Tu en sais trop, hop, je te pousse à ton tour dans l’anus de Londres.
– Naooooooooooooon…
– Et je tiens à dire que c’était pas tant pour ce que tu as appris sur Hesther Shaw que pour avoir relevé cette histoire de scies géantes sorties du scénario entre deux scènes. »

Tom se retrouve ainsi éjecté hors de Londres tel un petit étron, mais en moins malin.

C’est à présent Kate qui arrive sur ces entrefaites.

« Papa ! Tu vas bien ? Mais… où est Tom ?
– Il est tombé… accidentellement. Tel un petit étron, mais en moins malin. Bon, et au fait, je te pose la question au hasard, tu ne vas pas m’interroger sur comment je suis arrivé jusqu’ici alors que j’étais blessé toi auss… je veux dire, toi ?
– Ben non. Parce que moi aussi si je suis arrivée jusqu’ici, c’est que je suis supposée avoir esquivé des scies géantes et tout le tralala.
– Paaaarfait, nous sommes d’accord. Allez, rentrons à la maison, on va se faire un petit chocolat chaud. »

Et nos deux héros de remonter dans leur splendide villa dans les hauteurs de la ville. Où Tom, après avoir reçu des soins, discute par écran interposé avec le maire de Londres, grand patron de la cité roulante. Sa fille, elle, en retrait, suit la conversation. Où il est question du projet de centrale à énergie des Anciens de Thaddeus, qui tarde, et le maire n’a guère plus de patience à lui accorder. Et le rappelle : il a fait monter Thaddeus dans les plus hautes sphères, mais il peut aussi le renvoyer plus bas que terre.

Sitôt la conversation terminée, Kate s’adresse à son papa.

« Comment peux-tu laisser ce vieux maire pompeux te parler ainsi ?
– Il est grognon depuis que nous avons quitté l’Angleterre par le Grand Pont pour gagner l’Europe. Il pense que c’était une erreur;
– Alors pourquoi l’a-t-il faite puisqu’il commande ?
– Heu… je… 
– Oublie. Tu disais ?
– Que le maire est un homme du passé. Il croit encore au darwinisme urbain, que la seule manière de survivre, c’est de dévorer les villes plus petites pour voler leurs ressources et les transformer en carburant pour notre ville. Mais les proies s’amenuisent. Mon projet de générateur permettrait d’arrêter cela. La ville n’aurait plus à dévorer tout ce qui passe. Car elle manque toujours de ressources.
– En même temps c’est ce qui arrive quand on recueille tous les habitants des villes capturées : à chaque prise, on se retrouve à consommer un peu plus. Sans produire plus, vu qu’on ne produit justement rien.
– Ah merde, oui.
– Oui et puis bon, nourrir les nouveaux venus, c’est pas le plus gros problème : on pourrait toujours tomber sur une ville plus grosse que nous.

– Bah ! Souviens-toi des échecs des grandes villes. Comme Paris : une fois montée sur roues, la ville a fait cent mètres avant d’être stoppée par une grève. Les transports n’ont jamais été le fort des Français. Rome ? Elle était conduite par des Italiens. Avant même qu’elle ne rencontre une autre cité, elle était accidentée. On dit que certaines nuit, on peut encore entendre le bruit de ses klaxons portés par le vent. Quant à Barcelone…
– Barcelone ? Que lui est-il arrivée ? 
– Manuel Valls.
– Dur. »

Retenez bien cela tout de même : Thaddeus trouve que le « darwinisme urbain », c’est un truc du passé. Qu’il faut trouver d’autres solutions que de dévorer d’autres villes. On y reviendra.

En attendant, poursuivons la conversation.

« Mais papounet, pourquoi ne pas vivre en paix avec les colonies statiques ? Maintenant que cela fait mille ans que la guerre est terminée, les terres sont à nouveau exploitables. Et des villes se sont installées ! L’agriculture, l’élevage, tout ça… ça permet de produire des ressources sans avoir à courir des proies !
– Ridicule ! Récupérer des ressources sans risques ? Ce serait idiot !
– Et d’où viennent les ressources que l’on prend aux autres villes ?
– Hé bien de… hoooo. Hooooooo ! Tu voudrais dire qu’on pourrait même simplement se contenter de produire nous mêmes, ou au pire, de prendre un impôt sous forme de ressources à des villes que l’on protégerait ? Comme dans le passé ?
– Oui. Tu es sûr que tu es archéologue, papounet ? »

Mais ça aussi, nous y reviendrons.

Le sujet de mémoire de Thaddeus était « L’emploi de la longue vue alors que j’ai des ordinateurs avec zoom électronique juste à côté ».

Le plan de Thaddeus n’est cependant pas bien clair, et sa fille sent bien qu’il lui cache des choses. Surtout pour une autre raison : lorsqu’ils surplombaient l’anus de Londres, elle a entraperçu un mécanicien qui bricolait dans le secteur sur une autre passerelle en hauteur, et qui avait semble-t-il tout vu du destin de Tom. Et en allant l’interroger, celui-ci lui a affirmé que Thaddeus avait poussé Tom dans le vide. Et lui aussi a comparé tout cela a un étron, mais en moins malin. Qu’est-ce qu’ils ont tous avec cela ? C’est fort mystérieux. Enfin, le technicien prétend que ce que Thaddeus bricolerait dans sa cathédrale au sommet de la ville ne serait pas forcément une centrale à énergie ! Il le sait parce que… heu… technicien. Voilà.

Hé bien merci.

Mais ne spoilons pas – ça ne se fait pas – et allons plutôt voir comment vont Tom et Hesther.

Car tous deux après avoir été éjectés de la ville de la plus sale des manières, se sont retrouvés seuls dans les immenses traces de chenilles que laisse Londres derrière elle. Hesther ayant récupéré la première, elle a fouillé Tom, lui a pris son couteau et son pognon, et s’apprêtait à le laisser pour mort quand il a un peu gémi, un peu pété, et donné d’autres signes de vie. Finalement, il s’est réveillé et a décidé de suivre Hesther, pourvu qu’elle le guide jusqu’à une ville marchande ou autre d’où Tom pourrait prendre un aérostat pour Londres, probablement afin de retourner y faire un tour de toboggan dans l’anus de Londres. Non parce qu’il a visiblement oublié que Thaddeus, numéro 2 de la ville, a tenté de le tuer, quand même.

« Oui mais dehors, ça pue et c’est nul, ma petite Hesther !
– Ah ouais ? Hé ben t’avais qu’à me laisser tuer Thaddeus ! Je te hais, je te hais, je te hais !
– Tu oublies une chose.
– Tiens donc ?
– Nous sommes dans un film de merde, une fille et un garçon qui ne s’aiment pas, isolés ensemble. Tu peux parier que dans dix minutes on se raconte nos vies. »

Et dix minutes de marche plus tard…

« … et donc mes parents sont morts, c’est pour ça que je suis devenu archéologue et non aviateur.
– Je… je veux être un personnage fort je… je ne vais pas céder à ça ! »

Et c’est vrai : car il faut attendre une minute de plus, pour qu’enfin…

« Ma maman s’appelait Pandora Shaw. Elle était archéologue.
– Décidément, tout le monde l’est en ce bas-monde. Tu m’étonnes que ce soit la crise. Il va falloir mettre de la sélection à la fac.
– On vivait heureux, et Thaddeus rendait souvent visite à ma maman. 
– Et ton papa ?
– Je ne sais pas qui est mon papa. Par contre, qu’est-ce que Thaddeus couchait avec ma maman !
– … oooookay. Continue ton histoire pendant que je prends l’air dépité, veux-tu ?
– Oui. Bref, un jour, ma maman a trouvé une antique valise des Anciens en parfait état. Avec un signe bizarre dessus. Et là, Thaddeus est devenu tout fou. Maman ne voulait pas qu’il le garde. Alors que Thaddeus voulait la relique pour lui seul. Alors il a tué maman, et il m’a fait cette grosse cicatrice avec son couteau sur la margoulette juste avant que je ne parvienne à m’enfuir. Avant qu’elle ne meure, ma maman m’a donné ce pendentif.
– Pendant la bagarre ? La vache, elle avait de bons réflexe la Madame, pour faire cadeau de sa bijouterie à sa fille entre deux coups de couteaux ! »

Et depuis lors, Hesther porte en pendentif le fameux médaillon transmis par sa mère, représentant un œil unique.

Je suis sûr que ça n’aura aucun intérêt dans la suite de l’aventure. Noooon.

Après s’être raconté autant de souvenirs, nos amis sont bien fatigués, et décident de ronfler au calme avant de reprendre leur route, le tout en se cachant des aéronefs envoyés par Londres pour vérifier s’ils sont bien morts. Mais au beau milieu de la nuit, Hesther est réveillée par des hurlements. C’est ce gros neuneu de Tom qui s’est hissé hors du fossé créé par les traces de chenilles, et fait de grands signes à des véhicules au loin.

« Houhouuuu les amis ! On est làààààààààà !
– Mais ? Kestufous ?
– Ah, Hesther, tu es réveillée ? Je fais signe à ces sympathiques véhicules aux sinistres apparences ! Sûrement des marchands qui pourront nous aider !
– Mais ? Bougre de con, ce sont des charognards, des villages mobiles qui capturent voire dévorent les couillons de ton genre !
– Zut alors. »

Oui, zut alors.

S’ensuit une course poursuite entre nos deux héros et les véhicules des charognards, jusqu’à ce que soudain, au milieu de nulle part, une écoutille s’ouvre pile sous les pieds de là où nos héros se trouvaient, les faisant tomber à l’intérieur d’un véhicule qui était camouflé juste sous la surface du sol : une espèce de gros centipède mécanique piloté par un couple de vieux fous.

« Ah ben heureusement qu’on passait par là, les jeunes !
– Oui, et puis heureusement qu’on se tenait pile poil sur l’écoutille dont on ignorait jusqu’à l’existence. Le script est décidément magique.
– C’est vrai ! En attendant, allez-vous installer, on a une cabine pour vous à l’arrière, pas le grand confort, mais ça ira ! Surtout que je crois que votre copine a été blessée à la jambe dans la bagarre par un harpon des charognards, alors reposez-vous. »

Nos larrons peuvent ainsi se reposer en sécurité dans le véhicule des vieux fous, qui se met en route (les véhicules des méchants ont eux disparu, pouf pouf), vers la ville la plus proche où Hesther et Tom pourront sûrement trouver de l’aide. Et des soins.

Mais pendant ce temps, à Londres, malgré que les recherches n’aient rien donné, Thaddeus est persuadé qu’au moins Hesther est vivante. Et qu’elle pourrait gêner ses projets. Comme il le dit à sa fille un jour en sortant de chez lui :

« Personne n’arrêtera mes projets ! Pas le maire, pas toi, et pas Esther Shaw !
– Qui est Esther Shaw ?
– HAN NAN JE M’AI BALANCÉ TOUT SEUL ! »

Je ne blague pas : Thaddeus se trahit tout seul de la manière la plus débile du monde, ne faisant que renforcer les soupçons de sa fille à son encontre. Il doit promptement s’assurer qu’Hesther soit morte, et ça tombe bien puisqu’on lui annonce que dans la prison des Hauts Fonds, une cité-prison qui se déplace sur de grandes pattes en mer, on a récemment capturé un intrigant personnage qui n’a de cesse de hurler « Hesther Shaw ! » depuis sa cellule et rêve visiblement de la tuer. Et ce prisonnier est un chasseur de primes que l’on dit « ressuscité ». Comprendre: grâce à la technologie des Anciens, son esprit a été placé dans un corps de métal, en faisant une vraie machine de guerre. Le candidat idéal pour s’assurer qu’Hesther Shaw finisse froide.

Thaddeus embarque dans un aéronef piloté par l’un de ses hommes, et se rend à la fameuse prison des Hauts Fonds pour rencontrer le prisonnier en question. Qui est enfermé dans un cube en acier attaché à une poutrelle à l’extérieur du corps de la prison tant il est dangereux. Seul un petit trou permet de le voir et de communiquer avec lui si l’on s’aventure sur la poutrelle, ce que Thaddeus fait… et découvre en effet un…

« UN NÉCRON !
– Quoi ? Pas du tout, je suis un ressuscité, prisonnier d’un corps de métal et je…
– Nan, arrêtez ! J’ai votre livre d’armée. Vous êtes un Nécron, ne me la faites pas. Les yeux verts qui brillent super fort, la tête de robot mort-vivant… un Nécron.
– Bon, écoutez Monsieur je ne sais pas qui vous êtes mais…
– Est-ce que vous ressuscitez sur 6+ ?
– BON C’EST FINI VOS HISTOIRES DE GEEK ?
– Pardon.
– C’est mieux. Je disais : je suis un ressuscité. Un homme de métal sans cœur qui ne veut qu’une chose : tuer Hesther Shaw. Car elle a manqué à sa promesse. »

Shrike, juste après avoir réussi son jet de sauvegarde.

Thaddeus se dit que c’est intéressant… un chasseur de prime quasiment inarrêtable et blindé… pour sûr que ce serait une bonne chose. Aussi plutôt que de jouer de son influence ou de l’aider à s’évader, Thaddeus décide de…

DÉTRUIRE TOUTE LA PRISON À LA ROQUETTE PAPAPAPAPAPAPAPA RATATATATA BABABABABAABAAAAAAM ! YEAAAAAAH !

« Et voilà… il est libre ! Maintenant, je sais qu’il va aller tuer Hesther. Les ressuscités sont obsédés dans leurs quêtes.
– Vous savez patron, on aurait peut-être juste pu le faire sortir d’une autre manière, du genre faire tomber son cube dans l’océan puis le récupérer. Pas besoin de tuer les milliers d’habitants d’une cité prison pour ça.
– On est dans un films avec des cité-voitures-tunings géantes, alors je fais tout exploser pour un oui ou pour un non si je veux ! »

Il n’a pas tort.

Allez : retournons à Tom et Hesther, qui eux, ont quelques petits soucis. Car en effet, les petits vieux qui les ont recueillis ont oublié de leur préciser quelque chose : ils sont en réalité esclavagistes ! Et par la magie du script (à ce stade, celui qui touche ce script devient Roi d’Angleterre), les esclaves dans les autres cabines n’avaient pas fait un bruit jusqu’ici, mais maintenant, braillent. Et nos héros de réaliser qu’ils sont enfermés, car leur cabine est en réalité une cellule ! Tom ne compte cependant pas se laisser faire : il sort son couteau suisse (car les esclavagistes ne fouillent pas leur marchandise, merci), qui comprend un dévisse écrou, et s’en sert pour soulever une plaque dans le plancher.

« Saute, Tom ! D’ici, tu tomberas au sol et pourra fuir !
– Pas sans toi, Hesther !
– Moi je n’aurais pas hésité… mais je ne peux pas. Avec ma blessure à la jambe, ce serait impossible.
– Bien. Alors je reste, mais je te préviens Hesther, tu as intérêt à ne pas courir et sauter comme un cabri dans dix minutes sinon le seul truc qui va encore se vautrer, c’est ce film ! »

Soit. Tom tient compagnie à Hesther, jusqu’à ce qu’ils arrivent à destination : non pas une ville, mais un rassemblement de véhicules de charognards, de margoulins et autres canaillous venus acheter des esclaves. Hesther et Tom sont enchaînés et mis en file indienne pour être mis aux enchères avec les autres prisonniers. Et lorsque vient le tour d’Hesther, c’est un boucher qui s’apprête à l’acheter pour en faire du gigot, et son sort paraît conclu. Après tout, qui pourrait les sauver dans un endroit où même eux ignoraient qu’ils se rendaient, loin de toute civilisation et entourés d’ennemis ?

Un rebondissement digne de Luc Besson : le fameux deus ex mon chinois.

Car voici qu’au moment où l’affaire allait être conclue et le cucu d’Hesther finir en andouillette, voici qu’arrive une Asiatique (bon, elle a plutôt l’air coréenne pour être exact) qui renchérit d’abord d’une grosse somme sur Hesther, puis d’un gros coup de pétoire lorsque le patron des enchères ne coopère pas assez vite à son goût. Elle se met à ventiler du plomb dans tout ce qui se met sur son passage, pour aller libérer Hesther. Puis Tom lorsqu’Hesther fait comprendre que finalement, elle a bien envie de s’encombrer de ce neuneu. Tous les acheteurs d’esclaves s’enfuient dans la panique, qui grandit encore lorsque soudain, arrive un personnage fort grand, aux yeux verts brillants et à la peau d’acier…

« Un Nécron !
– Mais bordel, vous allez arrêter avec ça ? Je suis Shrike, le chasseur de primes ! Et je viens pour ma promesse, Hesther Shaw ! »

Hesther fait comprendre qu’il est temps de mettre les voiles, et tout le monde se précipite (en courant, évidemment, malgré la blessure d’Hesther, c’était prévisible) dans l’aéronef de la nouvelle arrivante, qui parvient à sauver nos amis malgré Shrike qui les poursuit en résistant aux balles, et même à une grosse roquette tirée par notre amie coréenne dans sa truffe. Diable, le bougre est solide ! Une fois notre trio gagnant en sécurité à bord de l’appareil qui prend de l’altitude, loin de Shrike et des esclavagistes, il est grand temps de se présenter.

« Bien. Tom, Hesther, je tiens à me présenter : je suis Anna Fang. 
– C’est VOUS ?
– Oui, Tom. C’est bien moi, la célèbre…
– Ho oui, j’ai adoré votre bouquin ! Je ne pensais pas que vous pourriez un jour me le dédicacer !
– Pardon ?
– Ben oui, Le Journal d’Anna Fang, c’est vous ? »

Hesther s’empresse de saisir le slip de Tom, de lui fourrer dans la bouche, puis aidée d’Anna, elles le passent toutes deux à tabac.

« Bon, on recommence. Je suis Anna Fang, la célèbre combattante opposée aux cités roulantes. Il y a des affiches de moi placardées dans tout Londres, et une sacrée prime sur ma tête.
– C’est vrai mais… pourquoi m’avoir sauvée ?
– Ah, Hesther… tu ne fais confiance à personne… comme… ta… mère !
– Ho ! Vous connaissiez ma mère ?
– Non j’ai dit ça au pif.
– …
– Okay, c’est bon, je connaissais ta mère. Une archéologue brillante, et courageuse. C’est pour cela que je suis venue te sauver.
– Comment saviez-vous qu’on était là ? D’ailleurs, comment Shrike le savait-il aussi ?
– …
– …
– … HO BEN DITES VOIR ON EST ARRIVÉS ! »

Et devant l’aéronef apparaît une gigantesque cité volante, accrochée sous des ballons gonflés avec je ne sais quel gaz qui… qui…

Dis donc Diego, tu crois que je ne te vois pas qui lis par-dessus mon épaule ? Je sais ce que tu attends : que je fasse une blague sur Anna Fang qui habite une cité pleine de gaz. Voilà qui est très vilain, Diego ! Et je t’arrête tout de suite : c’est un rapprochement un peu facile. En plus, ici, les ballons contiennent un gaz qui n’a sûrement rien à voir avec ce à quoi tu penses, comme par exemple de l’hélium. Et tu imagines exterminer des gens dans des douches à hélium ? C’est… attendez, diable. J’ai l’image en tête. Seigneur, personne n’arriverait à rester sérieux, même lors du procès des coupables, parce que voir des gens mourir, c’est grave, mais avec des voix rigolotes ?

Vite, changeons de sujet, je crois que je viens d’inventer une chose horrible.

Anna Fang nous rappelle que dans le futur post-apocalyptique, les coiffeurs et le gel ont survécu.

Et revenons à Anna Fang, qui bien qu’ayant les oreilles qui sifflent, débarque tout ce petit monde dans sa cité volante.

« Wouah… 
– Hé oui, Hesther. Je sais. Une cité volante. Bluffant, n’est-ce pas ?
– C’est extraordinaire.
– Je sais, c’est ici que se réunissent tous les opposants aux cités roulantes.
– Que… mais attendez, ce n’est pas exactement la même chose ? Vous avez une cité bardée d’armes qui bouge, vous aussi, et je suppose qu’elle n’est pas ravitaillée par la culture des nuages !
– Ahaha, ça n’a rien à voir… nous, elle VOLE ! AUCUN RAPPORT AVEC CEUX QUI ROULENT ! »

C’est vrai que c’est complètement différent, dites-voir. En attendant, nos héros se promènent sur les passerelles de la cité volante, où le spectateur expérimenté constatera que puisque l’on parlait de nazis plus haut, ici, et comme dans le dernier Star Wars, c’est la diversité la plus totale qui règne chez les gentils, tant en genre qu’en couleur de peau. Alors que chez les méchants, on est invariablement un homme blanc. Seul l’homme blanc pourrait être méchant ? Les autres ne pourraient pas ? En ce cas, laissez-moi le reformuler : les femmes et les gens de couleur sont incapables de faire certaines choses qu’un homme blanc peut. Voilà. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le film. Ah, le sexisme et le racisme acceptables. Nous vivons vraiment une époque formidable : tenez, je vais me resservir un peu de brandy.

En attendant, nos larrons, eux, se réunissent dans un coin de la cité volante pour discuter de sujets plus sérieux.

« Bien, Hesther, je ne t’ai pas sauvée les miches pour rien. Je sais que Thaddeus a tué ta mère pour s’emparer d’un artefact ancien. J’ai besoin de savoir quoi.
– Hmmm… je ne me souviens pas bien… j’étais petite…
– Oui ben fais un effort, aussi, holala ! Essaie d’avoir des flashbacks !
– Gnnnnn ! »

Et pouf ! Hesther a de petits flashbacks dont elle se sert pour décrire de son mieux ce que Thaddeus avait pris à sa mère après l’avoir tuée. Des détails évoqués font réagir Tom, qui parvient à comprendre de quoi il s’agissait : un boîtier de commande de Medusa, l’arme de destruction massive utilisée par les Anciens durant la Guerre de 60 minutes ! Ce qui veut dire que depuis le début, il ne bricole pas du tout une super centrale à énergie dans la cathédrale au sommet de Londres… non, il prépare Medusa, pour pouvoir dominer tout ce qui existe grâce à la puissance de sa nouvelle arme !

C’est si surprenant.

« Il faut l’arrêter ! » s’exclament nos héros.

Voilà une excellente idée, dites-voir.

Elle est hélas interrompue par l’arrivée d’un aéronef non-déclaré dans la cité volante, et à son bord : Shrike ! Ce sale rabouin métallique a réussi à piquer un appareil pour poursuivre les gentils, et il débarque pour castagner et jeter dans le vide tout ce qui se dresse sur son chemin. Fusils, haches, rien ne parvient à lui faire le moindre dégât jusqu’à ce que… Anna Fang utilise une minuscule lame dans sa botte pour mettre un coup à Shrike en plein poitrail ! Ce qui fait mal à l’androïde, et l’oblige à battre en retraite, plus encore quand un petit malin jette une grenade sous ses pieds, qui troue le plancher et le fait chuter dans le vide sous la cité.

Hélas, Shrike n’ayant pas été bien subtil, il a causé de gros dégâts ici et là, provoquant des incendies qui ont gagné les ballons surplombant la ville, et celle-ci se met à chuter à toute vitesse. Tout le monde hurle et tente d’évacuer, mais… attendez ? Est-ce moi ou la réalisation a oublié un truc ? Ah, hé bien oui : la réalisation a oublié… que le cité tombait au moment de tourner les scènes sur les passerelles. Résultat, rien ne tremble, rien ne bouge, et tout le monde se promène en se contentant de courir un peu. Hmmm. Un détail, donc.

Non mais… ce raté. J’ai connu des Présidents de la République qui faisaient moins de gaffes.

Tom et Hesther filent malgré tout jusqu’à l’aéronef d’Anna Fang pour évacuer, lorsque tombe sur la passerelle menant à l’appareil… Shrike !

« Mais bordel, mais comment es-tu arrivé là ?
– Vous avez encore besoin d’explications ? Ou on est tous d’accord que tout est nul dans ce film ?
– Moui, ça va aller, en fait.
– Parfait alors… HESTHER ! TIENS TA PROMESSE ! »

D’ailleurs, quelle est la fameuse promesse ? Tenez, vous reprendrez bien un peu de flashback ? Alors allons-y.

Le soir où Thaddeus a tué la maman d’Hesther, l’enfant s’est retrouvée seule pour survivre après avoir fui dans la nature. Heureusement, elle a été recueillie par Shrike, justement, qui bien que monstrueux, n’est pas un mauvais bougre. Il a pris soin d’elle, l’a élevée, mais il a bien vu qu’elle était toujours triste. Aussi un jour, il lui en a parlé.

« Hesther. Tu es toujours triste. Mes protocoles de câlins sont insuffisants.
– C’est pas ça, Shrike. C’est que l’assassin de ma mère est toujours vivant, là, quelque part.
– Lancement de : solutions.exe… chargement… solution trouvée !
– Tu vas aller péter la gueule de Thaddeus, puisque tu es une machine de guerre ?
– Non. Je propose de te tuer puis de te transférer dans un corps métallique comme le mien. Comme ça, plus de cœur, plus de tristesse.
– Bordel, tuer Thaddeus n’était pas plus simple, plus court et plus logique ?
– Si. Mais je suis mal optimisé. Car je suis sous…
– Noooon ! Pas cette blaaaague !
– …ANDROID. »

Et Hesther a promis que bon, okay, pourquoi pas, à l’occasion, elle voulait bien mourir et être transférée. Mais quand elle a appris il y a six moi que Londres passait pas loin de là où elle habitait, elle a fui la maison pour aller tuer Thaddeus, et Shrike la poursuivait depuis pour la buter elle, mais pour lui rendre service, donc. Car la tuer est le seul moyen de la ressusciter sous forme métallique.

Revenons au présent, et à Shrike faisant obstacle à Tom et Hesther qui essayaient de gagner l’appareil d’Anna pour évacuer. Car Shrike est tout bouleversé : quand il a mis son poing dans la gueule de Tom pour l’arrêter, cela a fait pleurer Hesther. Elle… aimerait donc un humain ? C’est cette révélation cucu la praline qui apaise notre androïde, et qui soudain, s’effondre à genoux, mourant. Hesther se rue sur lui.

« Shrike ! Non, Shrike ! Que se passe-t-il ?
– Je… meurs…
– Mais c’est impossible !
– Analyse des dégâts… Shrike a pris un coup de lame de 2cm d’Anna Fang… dans le cœur…
– Mec, tu avais pris des coups de fusil, de hache et même une ROQUETTE en plein cœur, mais jusqu’ici, tu pétais la forme ! Alors comment est-il possible qu’une minuscule lame merdique te tue ?
– Parce que c’était celle d’un des personnages principaux. Mon armure était constituée de bullshitonium.
– Ho. Hoooo. Ah ben oui, tout s’explique.
– Maintenant… je peux mourir… lancement : scenetragique.avi. »

Et Shrike d’avoir des flashbacks de ses moments heureux avec Hesther (comme quand il la tabassait en riant à coups de tabouret parce qu’elle n’avait pas débarrassé la table), et même de l’époque lointaine où il était un enfant humain, avant de mourir pour de bon. Tom, Anna et Hesther peuvent ainsi enjamber son corps et évacuer. Parce que oui, pendant tout ce temps, la ville tombait en brûlant, mais n’avait toujours pas touché le sol. C’est fabuleux.

La ville flottait en réalité grâce à un gaz bien plus léger que l’air : le script. Il n’y a rien de plus léger dans cet univers.

Une fois à bord de l’aéronef d’Anna, l’équipe file vers l’est. Car apparemment, Londres a changé de cap pour s’y rendre.

Il faut dire qu’il s’y est passé des choses : lorsque Thaddeus est revenu de la cité-prison après avoir libéré Shrike, en arrivant à Londres un peu bougon, il est tombé sur Jean-Traître, le riche margoulin du musée de la ville.

« Monsieur Thaddeus ?
– Moui ? Je suis un peu occupé à être méchant, là, faites vite.
– Vous me fileriez une promotion si je vous disais que je sais où il y a plein d’armes des Anciens planquées dans le bureau de mon ancien collègue, Tom ? »

Jean-Traître, sale traître ! Si on avait su ! Et en effet : Thaddeus fait récupérer ce que Tom planquait dans son bureau… ce qui lui permet d’achever son projet dans la cathédrale : Médusa ! L’arme s’éveille, et va donc lui permettre de mettre ses plans en action. À savoir : filer vers l’Asie. Car celle-ci est à protégée par une muraille naturelle de montagnes que les villes roulantes ne peuvent franchir, surtout depuis que la géographie a été changée par l’apocalypse il y a mille ans. Il reste un seul passage, tenu par un mur infranchissable que nous appellerons la muraille de Chine pour éviter de faire croire qu’on n’a pas compris la subtile allusion du film à un mur en Asie supposé repousser de vilains nomades. Le plan de Thaddeus est simple : pulvériser la muraille, jusqu’ici bien défendue, à grands coups de Médusa, puis gagner les plaines d’Asie où il y a quantité de villes à chasser.

Que ? Mais ? Thaddeus n’était pas opposé au maire de Londres JUSTEMENT sur la question du darwinisme urbain ? Est-ce que son plan ne consisterait pas à faire exaaaactement la même chose, mais simplement dans un nouvel endroit ? Ne serait-ce pas complètement con ?

Je n’ose y penser.

Et pour éviter que quelqu’un d’autre ne le fasse remarquer, Thaddeus tue le maire de Londres et prend le contrôle de la ville pour s’assurer qu’on oublie ce détail.

Hesther, Tom et Anna gagnent eux justement la muraille, car ils ont deviné le plan débile de Thaddeus maintenant qu’ils savent qu’il bricolait Médusa en secret.

En arrivant sur la défense asiatique, nos amis peuvent constater qu’Anna Fang y est plus que la bienvenue, et y répond au nom de code de Fleur du Vent, désignation poétique qui lui a été donnée après une soirée où elle était super ballonnée.

La muraille de Chine est fort bien faite, puisqu’elle est bordée de chaque côtés par d’immense montagnes, que son sommet est couvert de canons plus ou moins rafistolés, et derrière, bien à l’abri, elle abrite toute une ville ainsi que les hangars de sa flotte aérienne. Dans la plaine devant la muraille, les restes des cités roulantes imprudentes ayant tenté leur chance contre ses défenses rappellent le sinistre sort qui attendrait les autres rigolos qui s’y essaieraient. On peut ainsi contempler les ruines de Charleroi, la cité-ring, ou encore de Saint-Denis, la cité qui vole, mais pas comme l’autre.

Ne me regarde pas comme ça Diego. Je suis sûr que je viens de faire rire Laurent Wauquiez.

En attendant, Anna emmène ses amis auprès du grand patron de la muraille, un grand leader aussi charismatique que spirituel fort asiatique, ce qui est décidément très inspiré. Appelons-le le Lamai Dada.

« Monsieur Dada ! S’écrient nos héros. On doit vous parler.
– Oui ?
– C’est affreux ! Londres fonce droit vers la muraille ! Et ils ont réussi à réactiver une arme des Anciens fort puissante du nom de Médusa ! Nous sommes tous en danger ! »

Le Lamai Dada réfléchit très fort, et prend une décision.

« On va leur péter la gueule.
– Alors oui Lamai Dada, mais comment dire ? C’est pas très pacifiste. Londres a le droit a sa chance. Pensez à sa population civile ! Eux n’ont rien fait, c’est Thaddeus, le coupable !
– Londres toute entière est déjà en difficulté depuis qu’Hesther est devenue son ennemie.
– Ah oui ? Que voulez-vous dire ?
– Hé bien… qu’elle a… pffrrr… qu’elle a Shaw au cul !»

Devant les moues consternées de ces interlocuteurs, le Lamai Dada se dit qu’ils ne sont pas encore prêts pour le dadaïsme (cette blague nécessite une compétence de 1 en histoire de l’art pour être comprise). Et va droit au but.

« Non mais écoutez : pour nous autres, les habitants de la muraille, la vie est une chose sacrée. Croyez-bien que s’il y avait un autre moyen pour arrêter cette arme, nous le l’utiliserions.
– Oui, comme une clé de désactivation, par exemple. Quel dommage qu’il n’en existe plus aucune en bon état ! Car sinon, nous aurions pu couper l’arme en nous rendant à son tableau de commande et en l’insérant, comme le disent les textes des Anciens.
– Bon. Comment tu t’appelles ?
– Tom, Monsieur le Lamai Dada.
– Ecoute moi bien mon petit Tom. J’ai beau être super zen, tu me ressors un truc comme ça, je te défonce la truffe avec mes tongs.
– Mais ?
– Sans rire, si tu arrives jusqu’au tableau de commandes de l’arme, tu crois que tu as besoin de la clé pour l’arrêter ? Non, il suffit simplement de ne pas tirer, bougre de con ! »

Hooo, je te vois, lectorat, en train de froncer les sourcils. Je sais. Vous vous dites « Oui mais par exemple, si l’arme ce sont des missiles nucléaires, ben par exemple, c’est pas bête d’avoir une arme pour les désactiver une fois qu’ils sont en vol ! »

Sauf que le film a même réussi à rater ça. Vous allez voir l’arme en question, c’est du bon.

Car déjà, au loin, voici Londres qui approche. Les alarmes de la muraille se mettent à résonner, et le Lamai Dada ordonne à toute la flotte de décoller pour aller distribuer des pralinés saveur roquette. Aussi fait-il aligner tous les appareils à basse altitude, juste au-dessus de la muraille et…

Il attend.

La muraille. Car non, il n’y a aucun autre accès à l’ensemble de l’Asie. On dirait une partie de Civilization.

Ce n’est pas une blague : le mec qui prônait l’attaque il y a cinq minutes se contente de déployer son armée pour qu’elle fasse du rien Et profite de l’avantage d’avoir des troupes volantes pour… les mettre pile là où on va pouvoir leur tirer dessus.

Que voulez-vous que je vous dise ? A Londres, Thaddeus, désormais maître de la cité, est dubitatif.

«C’est moi où ils sont cons ? On dirait qu’ils attendent qu’on leur tire dessus.
– C’est peut-être un piège. Comme la fois où la cité-roulante de Lyon s’était aventurée dans le Nord et avait avalé la cité-roulante de Roubaix. Paf, 50% de chômage en plus dans la minute, ils ne s’en sont jamais remis. Et ne parlons pas de l’épidémie de cirrhose qui s’en est suivie.
– Alors oui, c’est peut-être un piège, mais tout de même. Bon, en attendant, chargez… L’ARME ! »

Et le toit de la cathédrale du sommet de Londres de s’ouvrir pour laisser sortir un immense canon laser, pour faire simple. Depuis la muraille, le Lamai Dada suit tout ce spectacle.

« Hmmm… bon, ben on dirait qu’ils vont tirer.
– Alors oui, mais ça ne vous donne pas envie de donner des ordres ?
– Qui parle ?
– Caporal Roudoudou, votre attaché militaire. Non parce que là, ils vont nous bourrer la gueule quand même. Donc éventuellement, on pourrait ordonner à notre aviation d’attaquer. Histoire de détruire le canon, voire l’ennemi. Non parce que je crois qu’on voulait attaquer, donc si on les laisser tirer les premiers, c’est moyennement de l’attaque.
– Vous voudriez dire qu’on pourrait gagner la guerre, là, tout de suite ?
– Ah ben oui, surtout que vu la taille de notre flotte aérienne, même si leurs défenses fonctionnaient à plein régime, on les écraserait aisément sous les bombes. Bon, va falloir prendre une décision parce que leur arme fait de plus en plus de lumière, Monsieur Dada.
– Hmmm… attendez… je réfléchis…
– Votre décision ?
– Oui : vous êtes viré, caporal. »

Et en effet : sans aucune explication, toute l’armée du Lamai Dada, pourtant bien supérieure, se contente de faire du rien. Et quand le canon Médusa ouvre le feu, paf, ça fait une grosse explosion qui pète un gros bout de muraille, et toute la flotte de neuneus volants qui stationnait juste au-dessus.

« Ha ben ça ! C’est ballot alors ! Si seulement notre plan avait été d’attaquer les premiers ! »

Oui, et puis ça valait le coup de faire décoller la flotte pour qu’elle aille très exactement cinq mètres au-dessus de ses propres hangars. Ça change tout.

Au passage, vous vous souvenez de la scène d’introduction où l’on expliquait que la Terre avait été « contaminée » lors de la Guerre de 60 minutes ? Mais alors, cette arme, elle ne serait pas plus ou moins radioactive ? N’est-ce pas un peu con pour Londres de vouloir s’en servir pour ensuite passer là où ça a pété sans protection aucune ?

Mais non : entre temps, Médusa a appris la propreté. Brave fille.

En attendant, c’est la panique sur la muraille qui sans sa flotte et avec ses défenses sévèrement ratiboisées, ne tiendra pas longtemps. Sans compter que Londres est en train de recharger pour tirer une seconde fois et agrandir la brèche. Pendant ce temps, et alors que toute l’armée du Lamai Dada continue à se contempler le trilili, Hesther, elle, aperçoit quelqu’un occupé à prier devant un bas-relief de divinité locale. Une… méduse. Et cette méduse a un œil unique. Exactement comme le médaillon que la maman d’Hesther lui avait donné pendant qu’elle se faisait malaxer la face par ce fripon de Thaddeus !

« Ho ben ça alors ! Attends… ah ben en fait mon médaillon s’ouvre ET DEDANS IL Y A LA CLÉ D’ARRÊT DE MÉDUSA, HO BEN CA ALORS ! ».

Parce que oui, elle a beau avoir passé des années à tripoter ce médaillon qui était super important vu dans quelles circonstances sa mère lui a donné, jamais elle ne l’avait ouvert. Ah oui c’est… ballot. Voilà, on va dire ça.

Et pendant ce temps, moi aussi je crois que je vais aller malaxer quelques margoulettes, puisque rien qu’à relire ce rebondissement, j’ai des tics nerveux. Diego ? Les prochains témoins de Jéhovah, tu leur dis de rentrer. Et amène des sacs poubelles. Et une scie. Ho, et du papier journal, c’est que je ne voudrais pas salir.

Hesther, elle, ignorant ma colère vésuvienne, se contente d’aller trouver Tom et Anna pour leur dire ce qu’elle vient de trouver. Vite ! Elle doit aller à Londres, infiltrer la cathédrale et couper l’arme ! Allez hop, tout le monde grimpe dans l’aéronef d’Anna qu’elle avait décidé de garder à l’abri, et qui est par un heureux hasard pile poil dans une zone non détruite par l’arme de Londres. Ho, et vous ai-je dit que quatre de ses amis avaient eux aussi leurs appareils prêts, là, tout de suite, pour l’escorter ? Et eux aussi, leurs aéronefs vont bien, merci ?

C’est formidable. Ma boîte à « Ça alors ! » me regarde tendrement depuis son étagère.

Pendant ce temps, à Londres, Thaddeus est tout fou de voir la célèbre muraille de Chine s’effondrer devant la puissance de son arme.

« Ahaha ! Tout cela est merveilleux ! Les Anciens savaient vraiment faire des armes ! Il y a bien un truc qui me chiffonne mais…
– Ah oui ?
– Oui. C’est que je m’attendais plutôt à des armes intercontinentales qu’à des canons lasers tirant à deux kilomètres. Non parce que ça veut dire que la Guerre de 60 minutes a demandé à tout le monde de bouger ses navires ou je ne sais quoi juste les uns face aux autres pour pouvoir tirer. Ça devait être moyennement pratique. Non parce que rien qu’un seul pays, pour le traverser de bout en bout en rasant tout au canon, ça devait demander plus de 60 minutes, quand même.
– C’est peut-être lié à la qualité de la Lutte des 120 minutes ?
– La Lutte des 120 minutes ? Jamais entendu parler, mon p’tit. Qu’est-ce ?
– Le nom donné à ce film par les spectateurs arrivés au bout. »

Ça se tient.

Au fait, puisqu’on parlait de dialogue, j’ai oublié un détail important qu’il convient de rappeler ici, puisque nous parlons du passé de ce monde. Lorsque Thaddeus a pris le contrôle de la ville et tué le maire, ce dernier lui a dit qu’il était fou et que réactiver une arme des Anciens, c’était ne tirer aucune leçon de l’Histoire. Ce à quoi notre Thaddeus national a répondu :

« Il n’y a aucune leçon à tirer de l’Histoire. C’est du passé, ça ne compte plus. Seul importe le futur »

Je crois que je vois à partir de quelles œuvres du passé Thaddeus a appris le métier d’archéologue.

Je vous rappelle une fois encore que le mec est archéologue. Voilà voilà. Je m’en serais voulu de ne pas partager avec vous cette énième fulgurance des petits singes ayant écrit le film avec leur caca. Mais revenons à Hesther, qui embarque avec Anna à bord de son aéronef avant que Londres ne tire à nouveau. Mais où est Tom ? Tom ? Toooooom ?

« Oui, je suis là, ça va, j’arrive.
– Mais qu’est-ce que tu foutais ? Nous sommes au bord de la destruction la plus totale ! Qu’y avait-il de plus important à faire alors que chaque seconde compte ?
– Hé bien… je me choisissais… UN BLOUSON D’AVIATEUR ! »

Là encore, je crains de ne rien inventer : alors que tout le monde embarque d’urgence, nous avons le droit à une scène sur Tom qui aperçoit des blousons d’aviateur dans un coin et décide d’aller méditer devant en souriant avant d’en choisir un le plus lentement possible.

Singes à caca, que diable avez-vous mangé avant de pondre ce … truc ?

Qu’importe. Tout le monde prend la voie des airs, et les alliés d’Anna lui ouvrent la voie.

« Anna ! Attention, il y a des canons de DCA ! Tatatata, j’en détruis un !
– Oui je…
– Attention, un second ! À mon tour de t’aider, je balance une roquette sur celui-ci !
– Ecoutez les gars, vous vous appelez tous Jean-Jacques alors je sais bien que vous allez mourir en me protégeant mais…
– Vite, esquive cette rafale ! Bam ! Je viens de larguer une bombe en plein sur la pièce qui te tirait dessus !
– MAIS BORDEL DE MERDE QUITTE A FAIRE CA VOUS VOUDRIEZ PAS PLUTÔT TIRER SUR LE GROS CANON LASER QUI DÉPASSE DE LA VILLE ? »

Mais non. Parce que sinon, Anna et Hesther n’auraient pas à infiltrer la cité pendant que Tom prend les commandes de l’aéronef (oui, sa formation de pilote lui sert : je sais, c’était tellement imprévisible).

Ainsi, après la mort incroyablement imprévisible des quatre Jean-Jacques de l’escorte d’Anna, Tom largue les deux filles (il est comme ça) au sommet de Londres, droit sur la cathédrale. Le canon a eu le temps de tirer une seconde fois et de refaire du dégât, et s’il tire une troisième, la muraille de Chine sera entièrement désintégrée.

Lorsqu’Anna et Hesther pénètrent dans le bâtiment après avoir plombé les quelques gardes présents, elles découvrent que ce couillon de Thaddeus a passé le canon en mode manuel pour forcer le troisième tir car… il est en surchauffe. Et ce troisième tir va arriver, mais au son des « alertes, tout va exploser » lancés par l’ordinateur de contrôle. Les ingénieurs de Londres sont ainsi occupés à fuir car visiblement, c’est toute la ville qui va exploser.

« Mais ?
– Oui Hesther ?
– Pourquoi diable fait-il ça ? Il était hors de portée des armes de la muraille, la flotte était détruite… alors pourquoi ne pas laisser simplement l’arme refroidir ?
– Parce qu’il est pressé ?
– Alors oui mais s’il détruit la muraille, mais que Londres explose et lui avec, tu m’expliques l’intérêt ?
– Hesther ?
– Oui Anna ?
– Mets ce slip dans ta bouche et mâche le lentement. »

Merci Anna : un peu plus et Hesther me gâchait cet excellent film avec ses commentaires désobligeants. En attendant, Anna se retrouve bien évidemment en duel avec Thaddeus, pendant qu’Hesther profite de la confusion générale pour aller insérer sa super clé dans l’ordinateur de commande de Medusa. Sur l’écran apparaît alors… le code à taper pour désactiver. D’accord. Pourquoi pas. Code qu’il faut rentrer trèèèèèès lentement, bien évidemment, au son de l’ordinateur qui braille « Prochain tir dans 30 secondes… 20… 15… on revient à 20… ». Hesther sue très fort en tapant le mot de passe :

« P… r…o…u…t…7…5… »

Les Anciens étaient des gens très matures.

Et à trois secondes du tir, évidemment, hop, elle arrête tout. Mais Anna est tuée dans la bagarre et Thaddeus est parvenu à s’enfuir. Il croise bien sa fille Kate en chemin, qu’on avait presque oubliée depuis le début du film, mais elle se contente de dire qu’elle est très déçue de son attitude. Fascinant. Kate, quel charisme !

Avant de s’enfuir, Thaddeus donne l’ordre à ses hommes de rentrer dans la salle de pilotage de la cité, et d’exécuter tout le personnel avant de bloquer les commandes sur : à fond vers la muraille !

Là encore, ne me demandez pas à quoi ça sert, car la muraille n’ayant pas été suffisamment endommagée, ça consiste juste à faire s’écraser Londres dessus, détruisant là encore toute la ville et ses habitants. Je ne veux même pas savoir pourquoi ses hommes lui obéissent encore.

Il n’empêche que la ville devenue cité-bélier, fonce droit devant elle. Comment la stopper ? Rien de plus facile les amis ! Kate, qui a réalisé le problème (le reste des Londoniens qui jusqu’ici faisaient les kékés en regardant le spectacle au mépris du danger a disparu), se rend en salle de pilotage. Tout est bloqué, mais elle entend un appel radio venant de l’extérieur… c’est Tom ! Il est vivant et à bord de l’aéronef d’Anna, qu’il pilote.

« Bon, ma petite Kate, les commandes de pilotage sont bloquées, soit, j’en prends mon parti. Mais celles d’ouverture de la bouche permettant d’ingurgiter d’autres cités ?
– Ah ça ça marche, tiens ,oui.
– Hé ben ouvre grand, comme ça, je vais pouvoir envoyer une roquette droit dans le cœur du moteur de la ville, la stoppant nette ! »

Parce que oui, le cœur de la cité est exposé à chaque fois qu’elle ouvre la bouche, c’est-à-dire quand elle attaque. Et non, jusqu’ici, aucune autre cité n’avait pensé à lui tirer dans le chou à ce moment là, ce qui aurait stoppé Londres pour fort longtemps. Un tel niveau de conception, je pense que Londres a été calquée sur un certain vaisseau-mère de Star Wars : La Menace Fantôme, où un enfant de 8 ans pouvait arrêter une flotte entière au motif que le générateur super critique alimentant tout le monde était en fait exposé sans aucune protection à tous les passants.

Toujours installer son point faible le plus critique juste derrière sa porte principale.

Je dis bravo.

Ratata, Tom exécute son plan, boum, le cœur de la cité explose, et hop, Londres est stoppée juste avant de toucher la muraille. Quant à Thaddeus… lui a tenté de fuir avec un aéronef, mais à son bord, il tombe sur Hesther !

« Je t’attendais !
– Semble-t-il. Bon, Hesther, je dois quand même te révéler un truc : JE SUIS TON PÈRE!
– Décidément, vous pompez beaucoup trop de trucs sur Star Wars, c’est suspect. Mais tout de même, quelle révélation ! Moi je pensais que tu étais simplement un Monsieur de passage qui faisait des bisous à ma maman.
– Attends… tu veux dire qu’il y a eu d’autres Messieurs de passage ? »

Mais Thaddeus n’aura jamais sa réponse, car c’est le moment de se bagarrer ! Tout y passe : le dialogue « Toi et moi, nous sommes semblables », le passage de l’arme qui glisse par terre, et bien évidemment, la petite réplique finale avant qu’Hesther ne gagne, en s’éjectant de l’aéronef pour se jeter dans celui de Tom, laissant le pauvre Thaddeus et son appareil endommagé dans la baston s’écraser au sol comme des crottes.

La muraille est sauvée, Londres arrêtée, Médusa déconnectée, Thaddeus tué…

Les survivants de Londres quittent la cité en panne pour aller vers la brèche de la muraille où le Lamai Dada les attend avec son armée. Mais comme il est sympa, il les accueille, et tout le monde se fait des bisous. Hesther, elle, est à bord de l’appareil de feu Anna, décédée suite à son duel avec Thaddeus, toujours piloté par Tom. Les deux se font un gros câlin parce qu’en fait, ils s’aiment très fort (c’est fou), et décident qu’ils seraient très heureux de voyager de par le vaste monde ensemble, parce que la vie, c’est trop bien.

Et…

… FIN !

Bien. Si quelqu’un voulait bien monter Hollywood sur roues juste pour oublier le frein à main et laisser rouler le tout jusqu’à l’océan, ce serait bien urbain.


« Tu vois mon petit Diego, tout n’est pas à jeter dans ce film.
– Ah bon patron ? Vous lui avez trouvé des qualités ?
– Alors déjà, oui : il a une fin.
– C’est vil.
– Certes. Cependant, ce n’est pas là que je voulais en venir. Le fait est que je pense que ce film est une formidable figure de style. Une mise en abyme comme on en a rarement vues. Penses-tu : ce film est une apocalypse cinématographique, mais dans un univers post-apocalyptique. Une apocalyspe dans la post-apocalyspe, c’est tout de même un concept intéressant. Et si ce n’était pas de l’incompétence, mais du génie ? Que le film ne soit pas l’oeuvre en elle-même, mais justement, une gigantesque pirouette stylistique ?
– Patron vous m’inquiétez, vous commencez à parler comme les gens de Télérama.
– Silence ! Qu’y connais-tu aux apocalypses dans d’autres apocalypses ?
– Je… heu… rien… »

Diego commence à regarder ailleurs, et je connais trop mon domestique pour ignorer qu’il est en train de me mentir. Il me cache quelque chose.

« Diego ? Qu’est-ce que ce que tu as dans la poche ?
– Moi ? Heu… non, rien…
– Diego, il suffit. Je te parle de raté apocalyptique dans un univers post-apocalypitque et…
– …
– Diego, non.
– Je… je suis désolé patron.
– La drogue, les escort girls, les cadavres, oui. Mais j’espère que tu n’as pas fait rentrer ça dans ma maison !
– Patron je… »

Je me saisis du margoulin et d’un geste vif, je tire l’objet qu’il cachait dans sa poche. Une boîte de jeu. Et sur celle-ci, on peut lire :

Fallout 76

Le temps que je dégaine mon Mauser, Diego a déjà commencé à courir.

77 réponses à “Mortelle en jeans

  1. Alors pour la toute toute 1ère fois, j’ai abandonné presque illico (au moment où l’autre se fait « éjecter comme un petit étron mais en moins malin »). Non pas que ce soit désagréable à lire mais… mon Dieu… ce que ce film a l’air nuuuuuuuuul! Et pire encore! J’ai eu l’immense malheur de voir la bande annonce au cinéma et… comment dire… Non là, je ne peux pas, c’est trop pour moi :D Merci Odieux Connard, pour ces sacrifices. Quel courage! Avoir souffert pour la cause pendant plus de 2h! Pour ma part, je ne veux rien savoir de cet… étron justement. PS: l’intro de votre article est, comme toujours, top ;)

  2. Trop balaise, je suis donc niveau 1 en histoire de l’art!!!! Ça me rassure, vu que je débute tout juste dans ce domaine…
    Mais je suis déçu, je n’ai pas entr’aperçu les macarons de LeÏa… nulle part… On un simple sabre laser…^^ Bon, oui, y’a un canon laser, je ne le nierai pas… Par contre, à plat la remarque, 2 x 60 = 120, puisque 129 minutes… Oui je sais, c’est petit…
    Narf narf narf :-)

    • Cher Connard, vous faites des émules ! Est-ce de votre prose qu’est né ce site sur lequel je suis tombé ? Pas certain… c’est quand même plusieurs crans en-dessous de votre niveau et ça ne parle pas de 2nde Guerre Mondiale…
      http://gameoffrauds.com
      Bien imité, mais sans plus !

  3. Tu veux vraiment te faire mal, connard ? Tu veux un défi à la hauteur de ta misanthropie ? Regarde « Predators ». Moi ça m’a fait pleurer. Alors que je ne suis pas n’importe qui : j’ai survécu à Téléchat, au gouvernement Sarkozy et au bug de l’an 2000.

  4. Franchement, cher Odieux, je suis déçu. Profondément déçu. Ma déception est si profonde que lorsqu’on la regarde, elle regarde en retour. A tel point que j’ignore comment j’ai pu continuer ma lecture jusqu’au bout de cet article. Classer Fortnite parmi les choses qui ont fait la grandeur de notre Civilisation, c’est innommable. Connard !

    PS : Ex-caporal Roudoudou, vous ici pour m’expliquer que c’était justement là pour l’effet comique ? Bon sang, vous voulez vraiment qu’on soutienne votre renvoi !

  5. Le Père-Noël a déjà préparé notre cadeau pour l’année prochaine !
    Nicolas Cage annonce que Prisoners of Ghostland sera le film le plus déjanté de sa carrière. L’acteur a également mis en avant le concept du film : “Je porte une combinaison noire en cuir avec des grenades attachées à différentes parties de mon corps. Si je ne sauve pas la fille du gouverneur à temps de cet endroit rempli de fantômes, il m’ explose. C’est totalement fou. »
    On en salive d’avance.

  6. En sortant de la salle, j’avais comparé le film à une blonde à forte poitrine, C’est agréable à regarder mais qu’est-ce que c’est vide…
    Mention spéciale quand même à l’univers du film (visiblement c’est tiré d’un bouquin), visiblement il y en a un plus étendu derrière, et aux visuels. Mettre une ville sur chenilles, c’est du niveau 40K quand même.

    • Très littéralement.
      Sauf que dans 40k ils ont de bonnes raisons de faire ça.
      Cela dit, c’est aussi du niveau de SW 4.

    • C.est tire d’un bouquin de cristopher Priest mais seulement le concept de villes roulantes l’auteur se respecte lui. je me demande jusq’ou iront ces bouses popcorns. J’ai vu les animaux fantastiques , une apotheose : des effets speciaux et un script inexistant

    • « En sortant de la salle, j’avais comparé le film à une blonde à forte poitrine, C’est agréable à regarder mais qu’est-ce que c’est vide… »
      Hé bien il faut la remplir, c’est simple …

  7. Ils ont massacré le livre d’origine. Toutes les incohérences du scénario correspondent à des changements par rapport au livre original (qui n’est pas déplaisant). Il doit donner de la conjonctivite ce film là!

  8. « Mais quand elle a appris il y a six moi »
    Un vous c’est déjà beaucoup. Je n’ose imaginer notre monde comporter 6 versions identiques de pareille connardise.

  9. Cher connard, quelques petites coquilles me laissant un tantinet chagrine se sont glissées dans votre prose au demeurant fort plaisante… si jamais vous souhaitez corriger le texte :

    « C’est donc parti pour deux heures de film sur le futur où les radiations ont probablement tellement réduit la taille des kikoutes au point que l’humanité a besoin de construire des véhicules gros comme des villes pour compenser. » Il y a un tellement ou un au point de trop en tout cela…

    « Et nos deux héros de remonter dans leur splendide villa dans les hauteurs de la ville. Où Tom, après avoir reçu des soins, discute par écran interposé avec le maire de Londres, grand patron de la cité roulante », ce n’est pas Tom mais Valentine, il semblerait (même si à lire le spoiler, le charisme des personnages peut faire douter du fait qu’il ne soient pas tout bêtement une gestalt unique…)

    « Mais pendant ce temps, à Londres, malgré que les recherches n’aient rien donné, Thaddeus est persuadé qu’au moins Hesther est vivante. » Malgré que ?

    « La muraille de Chine est fort bien faite, puisqu’elle est bordée de chaque côtés par d’immense montagnes » il y a un « s » en trop à côté.

    « Devant les moues consternées de ces interlocuteurs », a priori, plutôt ses interlocuteurs

    « nous le l’utiliserions »

    Quoiqu’il en soit, merci pour ce sens du devoir qui ne vous quitte jamais, même face aux plus viles besognes !! (j’ai un souvenir vif de vos écrits sur le « roman » grey)(j’ai longtemps douté de la réalité de vos citations)(j’en doute encore, d’ailleurs, puisque je n’ai jamais trouvé la force de vérifier…)

    • Au sujet de vos corrections – assurément utiles, j’ai moi-même deux remarques :
      – « malgré que » : ce n’est pas une faute ! ce n’est pas littéraire, je vous l’accorde, mais aucune faute de grammaire ni d’orthographe là-dedans.
      – Par contre dans votre propre commentaire il y a une faute sur « quoiqu’il » : ça devrait être en deux morceaux « quoi qu’il en soit » = « quelle que soit la chose qui soit »

  10. Question technique aussi il y a beaucoup à dire et à moquer sur ce film, à commencer par les engins aériens qui tiennent tout seul en l’air parce qu’ils ont leurs ailes plus épaisses et remplies d’hydrogène, ce qui est du niveau des bisounours qui décollent accrochés à trois baudruches : Un mètre cube d’hélium ou d’hydrogène permet de soulever un kilogramme, et j’estime à 10 ou 20 mètre cube le volume des ailes de l’engin, ce qui nous laisse un peu loin du compte pour un engin volant qui doit bien peser 5 000 kg au moins…
    Je préfère le parapluie de Mary Poppins, là au moins on ne fait pas semblant de chercher une justification technique.
    Vous ne voulez pas me prendre comme conseiller technique, OC ? Car à chaque spoiler vous voyez tout ce qui ne va pas sauf les questions techniques.

    • En même temps, c’est un film avec des villes géantes qui se poursuivent et se battent, pas un documentaire sur les dirigeables. C’est comme si je disais que Star Wars est nul parce que les vaisseaux sont irréalistes. Ah oui merde, y’en a vraiment qui pensent ça.

      • Les vaisseaux Star Wars sont réalistes. Ils utilisent l’antigravité et des moyens de propulsions inconnus, mais tout est réaliste puisqu’avec des technologies inconnues, dont antigravité et hyperespace, on explique tout.
        Le problème ici, c’est qu’on dit que les vaisseaux tiennent en l’air grâce à l’hydrogène alors que c’est techniquement ridicule.

      • Mais justement, c’est un futur post-apocalyptique dans lequel on a trouvé le moyen de ressusciter des gens pour en faire des Nécrons steampunk. Donc des vaisseaux qui volent grâce à l’hydrogène, je trouve pas ça si choquant dans ce monde.

      • Qu’ils utilisent l’antigravité et des moyens de propulsions inconnus, ça ne me dérange pas, je l’accepte. Par contre, pourquoi les vaisseaux font-ils du bruit dans l’espace ? Pourquoi les moteurs sont-ils perpétuellement allumés alors que l’absence de frottements dans l’espace fait que la vitesse des vaisseaux ne diminue pas (et donc que laisser les moteurs allumés est du gaspillage d’énergie) ?
        Mais bon, je ne leur en veut pas, presque tous les films se passant dans l’espace font ça, et c’est pas le point qui pourrit le scénarion.

  11. Bon, malgré les quelques habituelles remarques politico-sociales de l’Odieux ( c’est vrai que le film est dominé par la dictature de la diversité, c’est pas comme si les héros étaient tous les deux blancs, hétéros et cis, n’est-ce pas ?), c’est un excellent spoiler qui, je l’espère, servira d’échauffement au prochain chef-d’oeuvre à spoiler… Bumblebee !

    Monsieur Connard, rangez ce Mauser, s’il vous plaît, la violence ne résoudra rien…

  12. « Qui se retrouve ainsi en position de reverse-blitzkrieg, un terme qui désigne à la fois le fait d’attaquer l’Allemagne à toute allure et une position sexuelle impliquant de contourner une ceinture de chasteté en passant par la Belgique. La Belgique étant une allégorie de… bon, écoutez, changeons de sujet, voulez-vous ? »
    L’odieux m’a tuer

  13. « Et nos deux héros de remonter dans leur splendide villa dans les hauteurs de la ville. Où Tom, après avoir reçu des soins, discute par écran interposé avec le maire de Londres, grand patron de la cité roulante. Sa fille, elle, en retrait, suit la conversation. »

    Je pense qu’il s’agit de Thaddeus, et non de Tom, dans ce passage.

    Sinon, merci et bonne continuation, j’aime beaucoup ce que vous faites.

  14. Ce film pousse quand même le vice jusqu’à avoir une incohérence sur l’affiche, où le vent soulève l’écharpe de l’héroïne, mais laisse ses cheveux tranquilles, merci.

  15. Bon, j’hésitais à aller voir ce film … Puis j’ai eu un espèce de 6e sens. Du coup, je suis allé vérifier les critiques dans la presse. En gros « film très beau, spectaculaire visuellement, mais au scénario creux et personnages sans intérêt ». J’ai renoncé en me disant « l’Odieux va sans doute faire le spoiler ».
    C’est fait. Merci OC. J’irai acheter votre dernier livre en échange des 20 € économisés (bah oui, deux places, vu que je vais au cinématographe avec ma conjointe).

  16. Peter Jackson (bon il est que producteur ici mais quand même) quand il n’y a pas le lyrisme et « l’épiquacitude » (Ségogol si tu nous lis…) de Tolkien et bien c’est pas tellement dingue au final. Voire King Kong, lovely bones, etc…

    • Oui mais non.
      Il a quand même réalisé Brain Dead, qui est un peu le meilleur film du monde.
      (Bon après, j’aime pas la trilogie du SdA, donc je ne suis peut-être pas objectif vis-à-vis de sa filmographie, mais étant donné que, par ailleurs, je suis l’objectivité même -certifié par un comité d’experts rémunérés de ma poche- ça compense, et nul ne saurait remettre en question mon irréprochable analyse)

    • Il tient peut être un blog de jeux vidéos, où il détruit ce qu’il teste à l’instar de son maître ? Une sorte d’Odieux Diego ?

      • Se pourrait-il que Diego soit en fait le Joueur du grenier ?? Je ne crois pas qu’on les ait jamais vus ensemble, c’est troublant.

  17. Avec les efforts d’Hollywood pour s’ouvrir au marché asiatique, je sens que la Chine n’a pas fini de sauver le monde libre dans les années qui viennent…

  18. Aaah Diego, moi aussi j ai failli succomber a la tentation en me disant: « Un fallout, ca ne peut pas etre desastreux a ce point ». Malheureusement ton odieux maitre semble avoir tout a fait raison de sortir le mauser…

  19. C’est rare de voir tout un patchwork de film comme ça, et encore je suis sûr qu’il m’en manque :
    – Final Fantasy VII + XII
    – Mad Max
    – Star wars
    – Seigneur des anneaux
    – Attack on titans
    – Pirates des Caraïbes
    – Warhammer 40K
    – BioShock Infinite
    – [insérer film d’ado quelconque]

    • Ah ! et aussi on notera que, soit le film est soit mal écrit, soit Hester aurait sabotée la ville (hors caméra sinon ce n’est pas drôle) pour se laisser prendre, et ainsi sacrifier une ville avec des dizaines d’innocents… mais ce serait penser trop loin, car je n’aime pas les coïncidences !

  20. Un film dont une incohérence m’a arraché les yeux dès la bande-annonce.

    On y voit en effet la scène où Thaddeus pousse Tom dans le trou de Londres. Et je suis surpris d’ailleurs qu’Odieux n’ait pas plus tiqué là-dessus :
    Nous y avons donc le Grand Méchant qui a devant lui un jeune homme qui est devenu un potentiel témoin gênant à ses yeux. (mais même ça ça tient pas : le mec est en adoration devant Thaddeus, et a juste entendu une terroriste lui beugler des propos sibyllins sur sa mère… Pas de quoi lui retourner le cerveau normalement.) Bref, ce jeune homme qu’il veut tuer, donc,, a confiance en lui. Il pourrait donc facilement l’entrainer ailleurs et le tuer, ou le pousser dans lesdites scies qui découpent la ville.
    Mais non.
    Il le pousse là où il a vu celle qui l’a planté plus tôt s’enfuir. Donc un endroit d’où on survit potentiellement. Et même sûrement puisque les 2 larrons vont plutôt bien après. Il le pousse même rejoindre celle qui pourrait justement le faire douter. Bref, en gros c’est le mec qui te dit « Vous en savez trop, vous devez mourir ! » avant de te pousser sur le trottoir.

    Gros méchant…

    • Il n’y a rien de mal à se moquer des témoin de jéhova. Et puis ce n’est pas comme s’ils faisaient des efforts pour éviter que ça leur arrive. On pourrait même dire le contraire.

  21. Certains films ont un scénario tellement mauvais que même le spoil est chiant. Ca m’avait fait le même coup pour le Choc des Titans.

  22. Un malgré que qui pique les yeux…. Le repos mérité n’est pourtant pas pour demain au vu des films à venir. Tout le reste sera placé sous le signe de la licence poétique ! Dernier point, un petit jeu de mot sur Valentine, ça n’aurait pas été du luxe…encore merci pour ce moment !

    >

  23. Merci pour ce délicieux et désopilant spoil, Sieur Odieux, notre mauserchiste préféré !

    C’est fou de constater, alors même que l’on pense avoir atteint de le fin fond de l’abime cinématographique, qu’il y a encore des réalisateurs qui continuent de creuser, la nullité semblant être un puit sans fond duquel on nous ressort toujours les mêmes films, avec les même personnages, les même situations, les mêmes histoires, le même soucis d’incohérence, la même passion du n’importe-quoi-pourvu-que-ça-pète-dans-tous-les-sens !

    Peter Jackson rendrait un grand service au monde s’il voulait bien se tirer une balle dans la bouche.

  24. Non mais… Du post-apo, des villes roulantes, des mecs qui mettent leur cerveau dans un corps cyber, un scénar’ qui se tire des balles dans le pied… Ce seraient pas les types de ‘Cyberpunk 203x’ qui ont pondu cette chose ?

  25. Je constate avec joie que Diego a de plus en plus de répondant face à son maître, bien que toujours peu de bon goût. Nous finissons sur un cliffhanger : Diego continuera-t-il à servir ? Vivement la suite de l’OCU !

  26. En effet, c’est un bon résumé du film. A ceci près qu’on aurait pu ajouter que dans chacune (et je dis bien CHACUNE) des scènes de combat, on retrouve au moins un plan sur les deux héros qui se regardent dans le blanc des yeux. A tel point qu’il est très difficile de ne pas s’écrier « mais vous voyez bien que c’est pas le moment ! ». Ca ralentit complètement les scènes d’action, qui devaient être le gros point fort du film. Dommage. Idem, on a quand même l’impression que les héros principaux ont autant de personnalité qu’un bout de bois (pas assez développés, vraiment).

  27. PS : un truc un peu concon au passage : puisqu’à la fin pour empêcher Londres de foncer dans la muraille, Tom envoie un tir dans la « centrale » du vaisseau londonien, et puisqu’au début du film on voit que les autres véhicules capturés atterrissent directement ici, pourquoi aucun des véhicules capturés par Londres n’aurait pas tiré dans la centrale une fois capturés ?

  28. Je veux une biographie du caporal Roudoudou, et je suis sure que je ne suis pas la seule. Ca ferait certainement un super film. Non pas un film, le scénario serait trop compliqué puisque ne pouvant tenir sur un emballage carambar. Un livre alors?

  29. C’était parfait à une exception près : non, Hestel n’a pas passé des années à jouer avec son médaillon, parce que l’autre abruti de Necron le lui avait confisqué (pour quoi ?!?) et se décide à lui rendre en se désactivant…
    C’est aussi idiot et incohérent, j’en conviens, bien sûr !

  30. « à ce stade, celui qui touche ce script devient Roi d’Angleterre. » = meilleure vanne ever ; du génie. (mais bordel Odieux, soit tu sous-traites en ce moment, soit t’as un souci ancestral avec « malgré que » !)

  31.  » …que nous pouvons donc appeler sans trop de risques l’anus de Londres. Hesther s’y retrouve acculée par Tom. »
    Génie

  32. Ça a l’air d’être un très beau film – esthétiquement, je veux dire, parce que comme d’autres l’ont fait remarquer, l’intrigue est vue et revue et ultra prévisible, les persos ont l’air d’avoir l’épaisseur d’une feuille de papier calque (le perso le plus intéressant de mon point de vue, Anna (j’aime bien le côté « je fous le dawa sur un marché aux esclaves ») se fait tuer juste parce que, et puis l’inévitable romance qui sort de nulle part entre deux persos qui, du moment qu’ils sont mâle et femelle, doivent se retrouver amoureux l’un de l’autre (pourraient pas devenir meilleurs potes pour changer un peu ?)

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