Dracula pas dit, Dracula pas pris.

« Je sens ta peur, mortel !« 

La voix désincarnée résonna dans la salle de l’antique donjon, bientôt suivie d’un rire qui parut rebondir sur tous les murs et filer entre les toiles des araignées qui nichaient là. Le visiteur trembla un peu et fit un tour sur lui-même, brandissant sa lampe de poche comme un revolver. L’espace d’un instant, une silhouette humaine apparut à la lisière du halo lorsque celui-ci balaya le vieil escalier aux marches brisées, mais lorsque l’homme tenta de braquer sa lampe vers elle, elle avait déjà disparu.

« D’autres comme toi sont déjà venus… mais ils manquaient d’ambition et vois : leurs os parsèment désormais mon château !« 

Cette fois, le rire se fit plus fort, et dans tous les recoins, que le visiteur avait pourtant soigneusement inspecté auparavant, des ossements poussiéreux apparurent sous sa lampe. Il fit un pas en arrière, et sursauta lorsqu’il se cogna dans quelque chose. Il se retourna brusquement, la lampe en avant, mais une main griffue s’en était déjà saisie. Dans l’ombre face à lui, quelqu’un se mit à sourire, et deux canines étincelèrent.

« Tu voulais me voir ? Me voilà !
– Ho ! Seigneur ! s’exclama le mortel. Vous existez !
– Tu n’y croyais pas mais tu es malgré tout venu jusqu’ici ? J’en déduis que tu n’es là que par curiosité. Je n’ai que faire des curieux. Adieu. »

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Les canines plongèrent vers l’homme, mais ce dernier agita les mains devant lui avec tant de vigueur que le vampire hésita.

« Vous faites erreur ! Je suis venu vous voir car j’ai besoin de vos sombres pouvoirs ! 
– Voilà une requête intéressante. Je t’écoute, mais fais vite.
– Mon royaume est en danger et tout est vain pour le sauver ; j’ai entendu parler de votre légende et j’ai pensé que si le Ciel ne répondait pas à mes prières, alors peut-être l’Enfer… »

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Le vampire éclata une nouvelle fois de son rire inquiétant avant de disparaître dans l’ombre. Son visiteur ne réalisa que trop tard qu’il était réapparu à son oreille pour lui chuchoter :

« J’ai moi-même été comme toi, autrefois. Bois mon sang, et tu auras tout ce que tu désires : la force de cent homme. La vitesse d’un guépard. Tu pourras te changer en chauve-souris pour survoler tes terres et….
– Hopopop, halte-là !
– Pardon ?
– Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Des chauves-souris, des guépards, dites donc, c’est un royaume que je veux sauver, pas un zoo !
– Mais enfin ! Personne ne parle comme ça au grand Dracula ! 
– Oui enfin t’es gentil, mais moi je viens ici pour avoir de vrais pouvoirs utiles, hein, comme faire redémarrer l’économie, vaincre le chômage ou trouver des gens compétents pour mon gouvernement.
– Bon, écoutez Monsieur… 
– Hollande. François.
– Moi je suis un vampire, hein, je ne suis pas Gérard Majax non plus. Je ne fais pas de miracles, même les pouvoirs des Enfers ont des limites. On va arrêter cet entretien ici si vous le voulez bien. Igor ? Igor ? »

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Le serviteur bossu apparut dans l’encadrure d’une porte.

« Maîîîître ?
– Igor, raccompagne Monsieur Hollande à son scooter.
– Bien, Maîîître… dois-je faire entrer le candidat suivant, Maîîître ?
– Oui oui, donne moi juste une seconde que je retourne me mettre en position. »

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Dracula disparut dans l’ombre et sitôt que François Hollande et Igor furent sortis, une porte s’ouvrit et un homme entra une lampe de poche à la main. Dracula toussota discrètement dans sa main et se lança théâtralement pour la 17e fois aujourd’hui :

« Je sens ta peur, mortel !« 

*

*    *

Car vous l’ignoriez peut-être, mais il fut un temps où Dracula devint Dracula pour sauver son royaume : telle est la formidable épopée contée par Dracula Untold, un film qui aurait dû rester Untold ET Unseen d’après les mauvaises langues. Alors, ragots des ténèbres ou vérité sur une grosse bouse dans laquelle, pour la première fois depuis longtemps, le vampire ne bécote pas de lycéenne attardée ?

Ni une, ni deux : spoilons mes bons !

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L’affiche. C’est pas mal, ça, le vampire qui fait le kakou dans une pose pensive. C’est juste dommage qu’il fasse jour. Un détail.

L’histoire commence par un pitch conté par la voix d’un enfant qui visiblement, n’a que ça à faire de débiter des âneries au lieu de faire ses devoirs. Mais que nous dit-il ce galopin ? Hé bien qu’au XVe siècle, les Turcs envahirent les terres de Transylvanie. Et qu’ils prirent 1 000 enfants pour en faire des soldats d’élite, procédé grandement aidé par l’absence complète à l’époque de réunions parents-professeurs. Parmi ces bambins se trouvait Vlad, le fils du roi de Transylvanie. Il se révéla être un guerrier si terrible qu’il faisait « reculer des armées à lui seul« , ce qui peut aussi être lié à une hygiène déplorable, que nous passerons sous silence. Bon, cela était peut-être aussi lié au fait qu’il adorait empaler ses ennemis, comme ça, pour déconner, mais tout de même. Car empaleur ou pas, figurez-vous qu’en fait, Vlad n’aspirait qu’à la paix (oui, hein, on ne dirait pas comme ça, je sais, ça sonne bizarre « paix » et « empaler » ensemble). Aussi retourna-t-il dès qu’il le put en Transylvanie pour monter sur le trône et gouverner aux côtés de sa femme bien-aimée, Mirena, et de son fils, Corky.

Car la voix off nous avoue que c’est bien Corky qui se cache derrière en terminant ce bref résumé par « Pour beaucoup de gens, Vlad allait devenir Dracula. Mais moi, je l’appelais père. » Enfin c’est soit ça, soit la voix off qui a un gros manque affectif, mais passons et allons donc voir ce qu’il se passe en ce moment même en Transylvanie (je vous laisse vous-même réécouter le morceau culte « En Trans… ylvanie« , qui nous rappelle combien ce pays est à la fois mystérieux et fourni en stations essences grâce à la magie des paroliers français modernes).

En effet, Vlad est avec ses hommes au bord d’un cours d’eau au fond des bois, et il est fort préoccupé : on vient en effet de retrouver dans celui-ci un casque turc. Ce qui est pas banal, tant d’habitude dans les cours d’eau, on retrouve plutôt des goujons voire des brochets. Quelqu’un a dû forcer sur l’appât. Et pour être tout à fait exact, la prise du jour est un casque d’éclaireur turc. Ce qui est fort mauvais signe d’après Vlad qui connait bien ce peuple au sein duquel il a grandi en tant qu’otage royal : lorsque les Turcs envoient leurs éclaireurs, c’est rarement pour vendre des cookies, ce qui est bien dommage. L’armée du sultan est donc probablement non loin derrière, et il est hors de question que la Transylvanie soit envahie à nouveau. Vlad étudie donc le casque avec attention.

« Alooors… s’il est arrivé jusqu’ici… c’est probablement qu’il a dérivé depuis le pic de la Dent Cassée, cette montagne que l’on voit d’ici et où le cours d’eau prend sa source.
– Et qui est à 150 kilomètres au bas mot.
– Ouiiii et alors, aide de camp Roudoudou ?
– Ben je sais pas. Quand on trouve une Twingo dans la Seine, elle n’a pas forcément dérivé depuis la source en Côte d’Or, non ? Donc votre casque turc, là, c’est pareil. Un Turc a pu le perdre n’importe où le long du cours d’eau. Pas forcément au pic de la Dent Cassée. C’est con, votre théorie.
– Et moi je dis que chut. Et je suis le héros. Alors pouët-pouët ! Allez mes amis ! Allons inspecter le pic de la Dent Cassée pour voir ce qu’y faisaient les éclaireurs turcs ! Rouquemoute et Victime, vous m’accompagnez !
– Rho non… je le sens mal, je ne sais pas pourquoi.
– Chut, j’insiste. Venez j’ai dit. Les autres, retournez au château ! »

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Vlad, Victime et Rouquemoute progressent donc jusqu’au pic de la Dent Cassée, et alors que le bousin est à des kilomètres, ils y arrivent promptement. Il y avait sûrement une autoroute gratuite jusque là, et sans portique écotaxe. Mais bref : sur place, ils aperçoivent une grotte d’où des chauve-souris paniquées s’échappent : il ne fait pas encore nuit, c’est donc que quelque chose les a dérangées ! C’est donc soit Bruce Wayne, soit des Turcs. Allez les petits gars, entrons dans la grotte et regardons de quoi il retourne ! Allumez les torches, sortez les épées, et en route !

Et le trio s’exécute en râlant parce que bon, pfou, ça sent mauvais cette affaire.

Et en effet, à l’intérieur, c’est un peu n’importe quoi. Déjà, parce qu’on y trouve toutes sortes d’araignées qui n’ont rien à faire en Transylvanie, ce qui n’a pas l’air de choquer nos héros, et ensuite parce qu’ils tombent nez à nez avec les cadavres des éclaireurs turcs, qui ont visiblement été machouillés par une très grosse bête (on voyait aussi des traces d’énormes griffes sur le casque retrouvé par Vlad, mais ce dernier en l’étudiant n’avait pas remarqué ce petit détail). Mieux encore, ce qui a fait ça doit visiblement bien se faire chier car ça a pris le temps de recouvrir le sol de copeaux d’os broyés exactement de la même taille ! Quoique ce soit : ça a des TOCs.

Et alors que personne ne s’y attendait (non, personne !) quelque chose sort de l’obscurité et découpe Rouquemoute, puis Victime, qui n’y étaient pas du tout prédestinés, sans que ceux-ci ne puissent réagir. Vlad lui-même ne parvient à s’en tirer qu’en courant vers la sortie de la grotte en agitant son épée comme un bâton de majorette. Et à la seconde où il atteint la sortie, il constate que la créature n’ose pas sortir au soleil. Et que le sang sur sa lame, car il l’a blessée en agitant son épée dans tous les sens, se dissout à la lumière du jour. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? Il aperçoit brièvement un être humanoïde pâle à la bouche ensanglantée, mais bien vite, la chose se tapit dans l’ombre et disparaît. Vlad, après avoir changé de pantalon, peut donc revenir vers ses terres, mais d’abord, il fait un détour vers le légendaire monastère de Saint Bullshit, où il va interroger un vieux moine sur ce qui s’est passé dans la montagne.

Car comme toujours, non seulement les vieux moines savent tout, mais en plus, ils ont toujours un vieux livre enluminé avec des illustrations à faire pleurer d’envie De Vinci qui illustrent parfaitement le sujet. Ce qui signifie que 1) Un moine a trouvé le temps d’aller observer parfaitement clairement la bête du pic de la Dent Cassée pour en faire des jolis dessins, et 2) Que toutes mes années passées à étudier des vieux bouquins, on s’est foutu de moi : en fait, ils dessinaient comme des dieux à l’époque. Du coup, 3), il faudrait que je confirme cette théorie sur la sapience monastique en allant poser la question à un vieux moine « Que savez-vous des femmes toutes nues ?« . Si le mec est une encyclopédie vivante et me sort en plus un illustré, je pense qu’il faudra que j’écrive un courrier au Pape pour lui dire qu’il y a du laisser aller. Mais là n’est pas le sujet. Voyons plutôt comment les choses se passent.

« Mon père, figurez-vous qu’une créature mystérieuse hante le pic de la Dent Cassée. Au début, elle ne mangeait que des Turcs, et bon, ça arrive à tout le monde de vouloir manger un Turc, mais là, elle a mangé deux de mes hommes. J’ai pourtant vérifié : aucun des deux ne s’appelait Pita.
– Hmmm… vous voulez parler du vampire ?
– Le ?
– Le vampire. Regardez plutôt cet ouvrage complet sur le sujet : il y a très longtemps, un homme a passé un pacte avec le démon, comme vous pouvez le voir sur ce dessin.
– Oui, je reconnais même l’acteur. Précis vos dessins, dites-donc, il a posé pour vous ?.
– Hé, ho, c’est fini petite langue de pute ? N’empêche que cet homme a été trompé par le démon : certes, il a obtenu des pouvoirs surhumains, mais celui-ci l’a condamné a passer l’éternité dans cette grotte du pic. Il y est bloqué jusqu’à la fin des temps, à moins qu’un homme ne vienne prendre sa place.
– Et donc, plutôt que de proposer des pouvoirs surhumains au premier Turc venu pour être libéré, il les bute touts comme un gros con ?
– Je… heu… oui, c’est… c’est à peu près ça.
– Ecoutez, n’en parlez pas. La population a déjà assez peur des Turcs, on ne va pas en plus lui lancer des histoires de vampires. Sur ce, il est déjà 18h15 et je devrais être à la maison. Allez, salut mec ! »

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Et Vlad, après avoir courtoisement salué le moine d’un « Wesh gros« ,  retourne donc à son château, le célèbre château Dracula.

Sur place, sa cour accueille avec joie le retour du bon prince, et personne ne semble s’inquiéter de la disparition de Rouquemoute et Victime, dont tout le monde se foutait probablement. Vlad peut donc siffloter tranquillement tout en se rendant dans ses appartements pour aller faire des bisous à sa femme Mirena et saluer son fils Corky. Toute la petite famille est évidemment heureuse, pacifiste, cultivée et pour un peu, boirait de la tisane bio en militant pour Eva Joly. Mirena essaie bien de se mêler des affaires de son mari, mais brièvement : car demain, c’est Pâques, et en bon royaume chrétien, c’est jour de fête et il y a des choses à préparer. Comme les œufs, je suppose.

Bondissons donc au lendemain, alors que toute la cour est réunie dans la salle du trône pour célébrer Pâques et rappeler de manière très subtile que cela fait 10 ans que le royaume est en paix grâce au bon prince Vlad, et que tout le monde espère que cela va durer encore longtemps, parce que la paix c’est cool, la guerre c’est mal et les lapins c’est gentil (on dirait un peu un communiqué des Jeunes Socialistes, mais passons). Hélas, et alors que personne ne s’y attendait, c’est ce moment là que choisissent de vils personnages pour entrer sans prévenir parce que non, en Transylvanie, personne n’annonce les visiteurs. Tu passes le pont-levis, tu files droit jusqu’à la salle du trône et personne ne se pose de questions. 5 hommes en armes, donc, rentrent ainsi dans la salle, menés par un officier qui marche jusqu’au trône de Vlad.

« Bonjour à vous, Prince Vlad.
– Bonjour à vous visiteur, que puis-je pour vous ?
– Nous sommes ici en ambassade.
– Hé bien, tous les ambassadeurs sont les bienvenus, amis suédois, vous êtes ici chez vous.
– Hem je… heu… en fait, on n’est pas suédois.
– Ah non ?
– Non, nous sommes les Turcs.
– Roooh, vous me faites marcher. Vous êtes tous blancs ! Et le grand blond aux yeux bleus, là-bas ? Et l’autre, tout aussi blond, là, ils sont Turcs peut-être ?
– Non mais si, on est les Turcs, vraiment.
– Dites Krisprolls, pour voir ? »

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Mesdames et Messieurs : les Turcs ! Les deux blonds au fond sont tout bonnement formidables.

Mais si : ce sont bien les Turcs. Quelqu’un a juste dû oublier un léger détail au casting. Mais bon, hein, est-ce bien important ? Notre délégation plus blanche que celle d’une soirée du Ku Klux Klan fait donc dans la subtilité : les Turcs provoquent les membres de la cour, humilient les gens, et exigent le tribut annuel du sultan, ce que Vlad accepte volontiers pourvu que cela maintienne la paix. Sauf que voilà, toujours dans la provoc’ (c’est décidément très subtil, le prochaine fois, autant qu’ils envoient quelqu’un chier dans les bottes princières en chantant Tata Yoyo), au moment de partir, l’ambassadeur Turc tente une imitation de Colombo en se retournant au moment de partir pour lancer :

« Ahahaha, oui, au fait, j’allais oublier une dernière chose… maintenant que j’ai bien abusé de la situation, je me demandais : vous ne voudriez pas filer 1 000 de vos enfants au sultan ? C’est un petit peu un ordre, d’ailleurs.« 

La cour s’insurge, et Vlad fait de même : les Turcs n’étaient-ils pas supposés arrêter cette pratique ? Oui, mais non : l’ambassadeur l’informe que le sultan reforme les janissaires, les soldats d’élite turcs formés à partir d’esclaves chrétiens. Alors on me dira « Ça explique les blondinets chez les Turcs. » et je répondrai « Il vient de dire qu’il reformait à nouveau les janissaires, donc qu’il n’y en avait plus, du coup, non, les blondins chez les Turcs sortent de nulle part, mais c’est gentil d’avoir essayé.« 

Ah bah, tenez, je viens d’aller voir le casting : l’un des rôles porte le nom de « Turc aux yeux clairs » et est joué par un certain Thor Kristjansson. Et dire que je voulais caricaturer : Hollywood est décidément bien plus fort que moi.

Je ne sais pas vous, mais moi, je suis consterné.

Mais, passons. Car le soir venu, Vlad papote au lit avec sa femme en lisant Libération.

« Je ne donnerai pas notre fils aux Turcs. Ça commence à bien faire les conneries. Et puis qu’ils retournent chez eux, et chez eux, c’est pas en Europe si tu vois c’que j’veux dire !
– Ho oui mon Choubidou ! Montre-leur ! Mais j’y pense, Mehmet, le nouveau sultan, vous n’avez pas grandi ensemble ? C’est pas un peu ton BFF ?
– Mais si, si… maintenant que tu en parles, c’est vrai que c’est utile comme information. Rah, si seulement je l’avais eu plus tôt, j’aurais pu dire à l’ambassadeur turc d’arrêter de se comporter comme une buse et me faire respecter.
– Ce n’est pas grave si tu es un peu con mon Vladou. C’est aussi pour ça que je t’aime.
– Bon, tu sais quoi ? Demain, je vais voir Mehmet, et je lui dis qu’on n’a pas envie de lui filer nos enfants. En attendant, dormons, on dira moins d’âneries. Enfin, j’espère. »

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Et donc, dès le lendemain, notre héros se lève, se brosse les dents, mange ses tartines devant Télématin puis parcourt la distance qui le sépare de l’immense camp de Mehmet, qui s’apprête à fondre sur l’Europe, pour y trouver son vieil ami, en pleine réunion stratégique avec ses meilleurs généraux.

Pardon ? Oui, le sultan est lui aussi un bon occidental puisque vous me posez la question. Joué par un certain Dominic Cooper, il a été autobronzé jusqu’à ce que mort s’ensuive, et ressemble donc plus à une petite vieille de la Croisette qu’à un sultan turc : pour un peu, on en aurait presque envie de lui voler son sac. Toujours est-il que Mehmet invite son bon ami Vlad à le rejoindre pour siroter un café turc tout en discutant de la situation. Mehmet ouvre donc les hostilités.

« Vlad ! Heureux de te revoir, tu es un guerrier légendaire. Je vais envahir l’Europe et je serais heureux de t’avoir à mes côtés. Mais figure-toi qu’il me manque encore mille soldats, dont je ne peux me passer, les troupes manquent… et tu était censé me fournir ces 1 000 enfants pour mes janissaires.
– Oui, alors justement, à ce sujet… bon, écoute… on ne peut pas te les fournir. Enfin on ne peut… on ne veut en fait. Voilà.
– …
– Mais moi je vaux bien 1 000 hommes ! Prends-moi dans tes rangs !
– Ho, grand fou. Mais non ! Je veux tes 1 000 hommes. Et puisque tu en as proposé un de plus… pourquoi pas. »

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Et c’est à peu près tout. Non, Vlad ne propose pas de payer à la place pour engager 1 000 hommes, ou de fournir 1 000 adultes, non, Vlad est une grosse buse qui ne voit que deux alternatives : 1 000 mouflets, qui en plus, seront trop jeunes pour servir, ou lui. Alors qu’il aurait fait appel au célèbre Odius Connos, conseiller de l’ombre venu de l’ouest et paysagiste de renom, la situation eut été vite réglée.

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« Prince Vlad, j’ai deux bonnes nouvelles.
– Conseiller Connos ? Mais enfin, cela ne fait que 10 minutes que vous planchez sur la question ! Enfin, je vous écoute, quelles sont ces nouvelles ?
– La première, c’est que les Turcs sont satisfaits. Ils n’exigent plus d’enfants de nous.
– Mais, comment ? Aucun parent n’a signalé l’enlèvement de son enfant.
– C’est là la deuxième bonne nouvelle, mon prince : je viens de libérer le budget royal de plusieurs milliers de deniers : les orphelinats n’auront plus besoin de grand chose avant un bon moment. »

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Quel manque de sens pratique.

Vlad rentre donc penaud : il peut soit obéir et garantir la paix, soit refuser et accumuler des milliers de morts dans une guerre perdue d’avance. Par ailleurs, Mehmet, qui est décidément taquin pour un BFF, exige que Vlad envoie son propre fils parmi les enfants à fournir. Parce que oui, Mehmet aime bien chauffer ses alliés pour s’assurer qu’ils aient envie de se rebeller. Mais vous allez voir, ce n’est pas fini. Et c’est bien dommage, d’ailleurs.

Car résigné, Vlad accepte, malgré les supplications de sa femme. Toute la petite famille se rend donc dans un coin désert du pays (pourquoi ? Ne me demandez pas, hein, je n’y suis pour rien !) pour remettre à un ambassadeur turc le jeune Corky, qui deviendra janissaire. Ou employé de la COTOREP, on est pas encore sûr. On va supposer qu’il ne sera que le premier des mille enfants d’ailleurs, hein, et pas que les Turcs ont décidé de récupérer les marmots au un par un. Sur place, donc, malgré toutes les difficultés et cris de sa femme, Vlad remet son fils. Ce qui se passe à peu près comme ceci :

« Tenez, prenez mon fils.
– D’accord. Hahahaha.
– Vous avez rigolé, là, non.
– Oui, et je le refais. Hahahahaha !
– Bon. Okay.
– Holala, vous êtes franchement trop naze en fait, je m’attendais à plus de résistance !
– Non mais c’est bon, vous avez mon fils là, pourquoi vous me provoquez ?
– Moi, je vous provoque ? Je ne te provoque pas. Petit kiki.
– Vous venez de dire un truc, là !
– Non. Je couche avec ta mère.
– Nan mais sans déconner arrêtez ! Depuis le début du film, vous n’arrêtez pas de provoquer sans aucune raison !
– Vous exagérez.
– Et… mais merde, vous faites quoi ?
– J’urine sur votre jambe. Comme ça. J’avais envie.
– Mais ?! »

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Et après moult provocations aussi débiles qu’absurdes, Vlad fait quelque chose que vous n’attendiez pas du tout : IL SE REBELLE !

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« Chérie, je crois que les Turcs me provoquent gratuitement. – Mais non mon roudoudou, tu te fais des idées. – Tu es sûre ? Même quand ils me font des doigts pendant qu’ils me parlent en m’appelant « Dracucu » ? – Oui je… ce doit être une… une tradition ? »

C’est tellement subtilement amené. Tenez, on dirait presque le passage de Dark Vador du côté obscur selon George Lucas, c’est dire.

Vlad attrape donc l’épée de l’ambassadeur con-con, et à lui seul, le découpe lui et sa petite escorte avant de repartir avec son fils et sa petite famille parce qu’ils n’ont pas que ça à faire et qu’en plus, il y a des petits bouts partout et que c’est très sale. Ses conseillers paniquent : cela signifie que ce sera la guerre avec les Turcs ! La Transylvanie n’a aucune chance de s’en sortir, et Mehmet les fera tous payer pour cet affront ! Mais Vlad ordonne à tout le monde de repartir au château sans lui. Lui, il a autre chose à faire. Il a… UN PLAN !

Non ! Pas un plan de Vlad !

Si. Il veut aller chercher la force qui lui permettra de vaincre les Turcs et de sauver son royaume. Et pour cela, se dirige donc vers le pic de la Dent Cassée.

Qui entre temps a bien changé : désormais, pour y accéder il faut faire de l’escalade de ninja. C’est marrant, ce n’était pas le cas, dans mon souvenir, avec Rouquemoute et Victime. Ils ont dû fermer l’autoroute qui y menait entre temps. Ou remettre l’écotaxe. On ne sait jamais avec ces trucs là.

Vlad arrive ainsi dans la grotte, et il est bientôt accueilli par un humain malingre au visage monstrueux, exactement comme dans le livre des moines. J’insiste : quelle précision, ces moines. La créature sourit donc à son visiteur.

« Tu es revenu ! Personne ne revient, d’habitude.
– Personne ne s’en va non plus en même temps, hein.
– En effet. Mais dis-moi, tu ne sens pas la peur, mais l’espoir. Quel homme rampe jusqu’à son tombeau avec de l’espoir ?
– C’est que mon pays a besoin, non plus d’un héros, mais d’un monstre pour le débarrasser des Turcs. Alors j’ai besoin de votre force.« 

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Le vampire considère la chose avec attention, avant de reprendre.

« Bon ben écoute, c’est plutôt cool parce que j’attends depuis des siècles un homme de ta trempe pour lui confier mes pouvoirs et me libérer.
– Encore une fois, je ne pige pas pourquoi vous ne les avez pas donné au premier mec venu pour sortir plus vite, mais soit.
– Il suffit ! Regarde, je vais me trancher la main pour faire couler mon sang dans ce bol taillé dans un crâne.
– Dites-donc, vous êtes un peu léger niveau vaisselle. Vous avez l’immortalité et des supers pouvoirs mais même pas un bol Nesquik ?
– Ho, hé, ça va hein. Voilà le deal : si tu bois mon sang, tu deviendras un vampire. Tu auras la force de cent hommes, la vitesse du guépard, et tu commanderas aux créatures de la nuit, comme le loup, la chauve-souris ou encore le hamster. Et ce, pour 3 jours. Si au bout de ces 3 jours, tu as résisté à la soif de sang humain que tu vas ressentir, tu auras sauvé ton royaume et tu seras à nouveau humain.
– Et si je bois du sang humain entre temps ?
– Alors tu seras un vampire pour l’éternité. Et moi, je serai libre car tu auras accepté ton sort. Tu deviendras un pion dans mes plans maléfiques.
– Du coup, pourquoi vous me le dites ? Non parce que sinon, j’aurais bu du sang humain, et pouf, vous étiez libre.
– Je… ah, oui tiens. Bon, allez : bois et arrête de m’enquiquiner.
– Allez, un, deux, trois, cul sec ! »

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Et grâce à son passé d’étudiant faluchard, c’est donc sans souci que notre héros finit son bol. Le vampire en profite pour lui dire qu’il aura aussi des faiblesses comme « l’envie de sang », mais c’est tout, il oublie de lui parler du reste. Comme l’argent, la lumière du jour, hohoho… détails, hein. C’est pas comme si c’était vaguement important de dire « Au fait, à la lumière du jour, tu te transformes en torche, tu ne t’inquiètes pas, c’est normal ! Ça pique un peu sur le coup, mais après, tu pèles fort, c’est rigolo.« 

Là, ami lecteur, tu me diras « Oui mais au début du film, Vlad a vu que le vampire ne sortait pas de sa grotte et que le sang de celui-ci sur son épée brûlait au soleil dans l’entrée de la cavité ! Donc il sait pour la lumière du jour !« 

Non. Pour rappel, tout ce que Vlad sait, c’est que le vampire ne peut pas sortir de sa grotte (le vieux moine lui a dit) et ce qu’il a vu, c’est qu’il ne pouvait pas en effet s’approcher de la sortie. Et que le sang du vampire s’était volatilisé à cet endroit. Donc sa déduction logique devrait être « Hmmm, si le vampire essaie de sortir, il brûle. » et non « Hmmm, c’est la lumière du jour, sa faiblesse. » parce que sinon, il devait demander « Mais si c’est ça, pourquoi vous n’avez jamais pensé à sortir de votre grotte la nuit ? ».

Mais non : Vlad a lu le script, et c’est bien puisque sinon, il allait nous faire Jeanne d’Arc Untold malgré lui.

Toujours est-il qu’après avoir bu le sang du vampire, Vlad est un peu malade et c’est normal : pour pouvoir se transformer, il doit d’abord mourir. Là encore, un détail. Ce qu’il fait très bien, contrairement à Marion Cotillard. Sauf que comme prévu, il revient d’entre les morts, et se réveille… au beau milieu du cours d’eau qui descend du pic de la Dent Cassée ! Tiens mais au fait, comment est-il arrivé là, sachant que le pic de la Dent Cassé est à des kilomètres de là, si j’en crois les décors ? Non parce que si le vieux vampire est prisonnier de sa grotte, il n’a pas pu le traîner. Du coup on va…. hmmm… on va dire qu’il l’a lancé. Très fort. Une sorte de lancer de nain édition XL. Je me comprends.

Bref, Vlad se réveille et a un gros mal de tête (et c’est tout, bande de filous). Pffffouuu, il faut qu’il arrête de picoler du sang, il n’a plus l’âge pour ça. Bon, voyons voir ! Déjà, il est vivant, première nouvelle. Ensuite, l’anneau en argent à son doigt hérité de son père le brûle : il est en argent. Il le retire donc et décide de le porter autour du cou par-dessus ses vêtements. Et enfin… ses sens ont changé ! Il arrive désormais à voir des loups qui gambadent, des daims qui s’enfuient ou des écureuils qui rackettent un lapin à des kilomètres ! Mieux encore, il entend un bruit sourd… c’est en fait une araignée, à cent mètres de là, qui s’agite dans sa toile ! Désormais, son ouïe est surdéveloppée : péter à la cour de Transylvanie va devenir un véritable défi, mais là n’est pas le sujet.

Car Vlad entend surtout que les choses vont mal au château Dracula : dans le lointain, on tire au canon !

Ou alors, on écoute de la techno autrichienne : dans les deux cas, le peuple est en danger.

Ce sont bien les Turcs qui sont venus calmer la rébellion que le prince Vlad avait commencé. Ils ont donc envoyé 1 000 hommes et des bombardes (oui, tout ça, ils devaient camper à moins d’un kilomètre puisqu’il ne s’est pas passé plus de quelques heures depuis le massacre de l’ambassadeur venu chercher Corky et de sa garde) assiéger le château. Vlad accourt donc, et réalise un peu par hasard qu’il peut désormais aller très vite en se transformant en nuée de chauve-souris. Allez hop ! En avant !

Vlad regagne donc son château bombardé et se faufilant discrètement, rejoint sa cour. Il rassure sa femme, ses enfants et son bon peuple (qui tout le long du film, se limite aux habitants du château : la Transylvanie, c’est tout petit) et annonce : il a voulu maintenir la paix, mais les Turcs ont poussé le bouchon trop loin. A présent, ils vont payer. Et il va s’en charger personnellement ! Vlad sort donc du château sans même une arme, et s’avance droit vers l’armée turque. Celle-ci est un peu étonnée mais bon, hein, puisque le prince Vlad est là, ils vont lui péter la gueule. Tant qu’à faire.

Ils le chargent donc. 1 000 contre un mec en slip avec ses petits poings, ça paraît jouable.

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Evidemment, le héros a quand même toujours le temps de faire un discours sur la liberté à ses hommes sales et fatigués pour mener une dernière bataille.

Pas de bol pour eux, Vlad étant super fort et super rapide, il a tôt fait de soit leur faire du catch dans la gueule (si, si), soit de tuer les vilains avec leurs propres armes. En quelques minutes, Vlad tue donc à lui seul 1 000 hommes, puis histoire de rappeler qu’il n’est pas là pour déconner, il les empale tous (d’où sortent les pieux ? Mystère !). Ça vous pose son homme et ça fait passer un message plus clairement qu’une boîte de Mon chéri. Lorsque les hommes de Vlad, partis faire caca, arrivent en renfort, ils sont donc un peu surpris de voir que toute l’armée ennemie a été vaincue et embrochée. Vlad est donc clair :

« Ne posez pas de questions.
– Pas d’inquiétude : nous sommes bien trop cons.
– Excellent. Mais les Turcs ne vont pas s’arrêter là. Mehmet va apprendre que son armée a été défaite et employer les grands moyens. Nous devons envoyer mon peuple se cacher au monastère du Saint Bullshit. Dites à tout le château de se préparer.
– Non mais vraiment, vous êtes sûr que votre peuple tout entier tient dans un seul château et/ou un monastère ?
– Rah, j’ai dit pas de questions !
– Ah oui, pardon. Bon, on va se mettre en route, nous devrions y être dans 10 minutes. 
– Vous êtes sûr soldat ? Le monastère n’est pas plutôt à plus d’une journée ?
– Ben non, au début du film, dans une seule et même journée, après avoir affronté un vampire dans une grotte vous aviez trouvé le moyen d’aller à Saint Bullshit et d’en revenir avant même que tout le monde ne soit parti se coucher. Du coup, ça doit être juste à côté, non ?
– Hmmm… non. Le monastère est monté sur des savonnettes et a glissé pendant la nuit. Maintenant, il est super loin.
– Mais ?
– PAS DE QUESTIONS J’AI DIT ! »

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Et le plan de Vlad est exécuté : le peuple est rassemblée et quitte le château pour aller au monastère de Saint Bullshit, qui serait plus facile à défendre (alors qu’un château, non). En chemin, les conseillers de Vlad font grise mine, mais leur prince a tôt fait de leur remonter le moral.

« Sacrebleu, Vlad. Les Turcs contre nous… nous n’avons aucune chance.
– Pas d’inquiétude mes amis, je vais gagner cette guerre en trois jours. Tout seul. Ils n’ont qu’à venir, et paf. »

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Ce qui est assez intéressant vous en conviendrez : depuis qu’il a bu le sang du vampire, Vlad est en God_Mode pour 72h. Mais plutôt que de se dire « J’ai un temps limité, je vais profiter de ma super vitesse, force et invincibilité temporaire pour aller bourrer la gueule aux Turcs et être en paix avant la fin du compte à rebours« , il se dit plutôt que tiens, puisque j’ai un temps limité, si je le gaspillais à attendre ? Rhooo, et ce n’est pas du tout pour que Vlad se retrouve dans une situation où à la fin du compte à rebours, il doive faire un choix déchirant. Noooon. Rien à voir on vous dit.

D’ailleurs, il faut savoir que quelqu’un d’autre sait que Vlad est un vampire : à un moment, Vlad s’éloigne du groupe pour aller marcher seul dans les bois loin de toutes ces tentations de jugulaires à sucer, ou cueillir des champignons, qu’importe. Quand soudain, il aperçoit derrière lui une sorte de vieux gitan édenté.

« Va-t-en, rabouin ! Je suis le prince Vlad et je n’aime pas être suivi. 
– Maiiiiis Monseigneuuuuuur, je m’appelle Igoooor et je voudrais vous serviiiiiir, ôôô, grand vampiiiiire !
– Commence pas apprendre à utiliser correctement les voyelles. Et d’où sais-tu que je suis un vampire ?
– Les chauve-souris… elles tournent autour de vous en permanence…
– Oui, mais uniquement lors des scènes qui vont bien parce que le réalisateur l’a oublié. Mais d’où te vient cette science des vampires, sachant que l’on n’en parle que dans un vieux livre de Saint Bullshit ?
– … heu…
– Non, tu sais quoi ? Je vais arrêter de poser des questions aussi.
– Ah, bon, d’accord… mais sinon, comme vous êtes un vampire, vous devez avoir envie de boire du sang ! Ça vous dirait de boire le mien ?
– Non.
– Bon… au revoir, alors ! »

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Et Igor disparaît dans les bois.

Vlad, lui retourne au campement établi… pour la journée. Et non, aucun de ses hommes ne trouve bizarre que le prince dise « Surtout, ne nous déplaçons pas le jour, sachant que les Turcs arrivent, passons 2/3 de chaque journée à nous tourner les pouces sur place !« . C’est chouette. Bien à l’abri au fond de sa tente Quechua (les vampires adorent, les lecteurs les plus anciens de ce blog sauront sûrement de quoi je parle), Vlad peut donc attendre en paix que le jour passe. Et faire des câlins à sa femme. Avec douceur : car si Vlad, sorti de sa rivière à son réveil, brisait des rochers rien qu’en s’appuyant dessus tant il était devenu super fort, là, il arrive à serrer très fort sa femme dans ses bras, voire lui mettre le trilili dans le trouloulou sans lui péter toutes les vertèbres, oups, pardon, désolé, tu es tétraplégique mais en même temps, ça a dépoté pas vrai ? Sa force varie donc selon les scènes, c’est bon à savoir. Il n’empêche que sa femme a tôt fait de découvrir son secret : déjà, Vlad n’a plus dans le dos toutes les cicatrices de coups de fouet qu’il avait remontant à sa jeunesse chez les Turcs. Ensuite, elle aperçoit nettement qu’une fois torse nu, la bague en argent qu’il a au cou le brûle (mais comme il est con, il ne pense pas à la retirer), et enfin, elle note qu’il est bizarre, du moins plus que d’habitude, et il finit par tout lui avouer, à commencer par le fait qu’il doit surtout ne pas boire de sang humain durant trois jours s’il veut redevenir un simple mortel.

Sa femme étant sympa, et lui dit que okay René, je vais t’aider.

Ce pourquoi dès le soir venu, alors que les Transylvaniens se préparent à lever le camp pour marcher sur Saint Bullshit, Mirena ordonne à tout le monde de se bouger sans prêter attention à Vlad qui serait « parti en reconnaissance« . En réalité, Vlad est en train d’attendre que le dernier rayon du soleil soit tombé pour se transformer en nuée de chauve-souris et aller courir la région. Seulement voilà : le mec qui jusqu’ici pouvait entendre une araignée jouer des claquettes à 100 mètres avec la même intensité qu’un coup de canon, ne repère pas tout le contingent d’éclaireurs turcs en armure qui était à 50 mètres du camp en train de se marrer.

Oui, le script est génial, je sais. C’est merveilleux.

D’ailleurs, les éclaireurs turcs sont très forts : alors qu’ils sont bien installés le long de la colonne des réfugiés Transylvaniens, qu’ils ont une vue formidable sur eux (les nuits sont très claires dans ce pays) et des arcs… mouais non : à la place ils préfèrent charger en hurlant.

Résultat ? C’est un massacre quand même, et bien vite, Mirena et Corky sont menacés par un vilain Turc qui a bien envie de les tuer. C’est sans compter sur l’arrivée d’une nuée de chauve-souris qui se transforme bientôt en papounet devant les yeux de bovin de Corky et qui… pousse le méchant dans le vide, puisqu’ils étaient au bord d’une falaise. Et là encore, malgré sa super ouïe, Vlad n’entend pas le méchant se rattraper à un bout de la falaise et faire des bruits comme « Pouf, argh, ouch, ça pique les doigts les cailloux, dès que je serai sauvé, j’irai tout balancer au sultan !« .

Oui, c’est drôlement bien fait. Et subtil. Je sais.

Toujours est-il qu’après ce bref incident, les réfugiés et Vlad parviennent jusqu’au monastère de Saint Bullshit, niché en haut d’une falaise surplombant un défilé, et tout le monde s’y enferme pour prendre un peu de repos. Hélas pour Vlad, au petit matin, tout le monde va et vient dans le monastère, sauf lui qui est bloqué par la lumière du jour. A part dans une scène où il est au milieu de l’armurerie du monastère (typique !) et où il glande sous une fenêtre en prenant des poses cool sans que personne ne remarque que ha bah tiens, c’est joli pour la photo mais là, on voit clairement le soleil lui tomber pile dessus, il ne devrait pas un peu cramer, le garçon ?

Mais non. Hohoho, encore un très léger oubli on vous dit.

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En même temps, c’est tellement bien réalisé. Par exemple, là, dans cette scène, il fait nuit. Si. Vraiment. Sans même parler de la lumière, vous aussi vous notez ce gros objet céleste très lumineux au fond ? Voilà. Sûrement la lune.

Bref, à un moment, alors qu’il déambule dans les ombres, Vlad se fait repérer par un moine qui se met à le suivre. Il comprend alors que Vlad fait tout pour rester à l’ombre : c’est soit qu’il a chaud, soit que c’est un vampire ! Aussitôt, le moine choisit l’option la plus crédible, et alors que Vlad est dans la forge du monastère, le moine débarque… avec une épée en argent à la main !

Car oui, les épées en argent, c’est un peu comme les sandales : tout moine en a de base dans son inventaire.

Mais bref, notre moine est donc furieux :

« Prince Vlad ! Vous êtes devenu un vampire, laissez-moi vous tuer !
– Hmmm… non, pour voir ?
– Allez !
– Non.
– Bon, en tout cas, vous n’avez pas encore bu de sang humain, car sinon, vous seriez aussi sensibles aux signes religieux, mais tout de même : si vous êtes un monstre, je dois vous tuer !
– Essaie pour voir ! »

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Comprenant qu’il va se faire botter le cul s’il y va en duel, le moine hésite, et finalement utilise son épée… pour déchirer la toile tirée au-dessus de la forge ! Le soleil pénètre donc dans celle-ci, et Vlad se prend un rayon en plein visage et commence donc à se décomposer de la tête, un peu comme certaines vieilles actrices qui finissent dans Vivement Dimanche. Tous les passants qui étaient dans la cour du monastère se mettent donc à hurler au monstre, et balancent des torches dans la forge en espérant que Vlad la créature des ténèbres va mourir. Mirena, qui comprend que cela sent le pâté (elle est drôlement rusée), se tourne vers une des nourrices de son fils Corky.

« Vous là ! Emmenez Corky dans une chambre et empêchez-le de regarder par la moindre fenêtre !« 

Ce que la servante interprète aussitôt comme « Emmenons Corky en haut d’un escalier puis laissons-le regarder depuis une rambarde : de haut, il verra mieux ce qu’il ne doit surtout pas voir. »

Je suis fatigué. Si fatigué.

Bref, Vlad finit par se trouver un coin d’ombre pour s’abriter et se recomposer, et il parvient même à échapper à l’incendie de la forge, car la fumée créée par celui-ci génère une véritable zone d’ombre sur le monastère. Vlad sort donc dans la cour faire un peu la loi.

« Non mais dites-donc ! Ça va pas d’essayer de me brûler la gueule ?
– Bé oui mais vous êtes un monstre, un peu !
– Oui, j’en suis devenu un pour vous sauver les miches ! Alors vous devriez me dire merci !
– Hmmmmmouaiiiis. 
– Bon, écoutez : je bourre la gueule des Turcs et on en reparle après, d’accord ? »

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Soit. Tout le monde est d’accord : d’abord, les Turcs, ensuite, les créatures de Satan. Intéressante liste des priorité : les Grecs qui me lisent approuveront.

Mais justement, et chez les Turcs ? Hé bien, l’éclaireur qui s’était accroché à un bout de falaise après avoir affronté Vlad est venu faire son rapport. Il a donc raconté que l’ennemi se planquait au monastère de Saint Bullshit, et surtout, que Vlad déployait des pouvoirs mystérieux qui effrayaient tout le monde. Mehmet a donc la solution à cela :

Une armée de… de soldats aveugles ?

Comment dire ? Ça ne règle pas le problème, en fait ? C’est un peu comme dire « Hmmm, ils utilisent des bombes : envoyons des sourds, ils n’auront pas peur du bruit. » Oui, mais ils prendront quand même des bombes sur la gueule, en fait. Enfin bon, qui attend encore quelque chose du film à ce stade ? Mehmet, réunit donc 100 000 hommes car s’il ne pouvait « pas se passer de 1 000 enfants » d’après ses dires plus tôt dans le film, visiblement, il trouve quand même encore aisément 100 000 hommes sous un caillou.

Vous pensez qu’il ne peut pas faire plus con ? Ho, comme vous êtes optimiste !

Mehmet envoie son armée attaquer le monastère sans armes de siège. Ou bélier. Ou vague échelle. Mais c’est normal, et vous savez pourquoi ? Parce que Mehmet, non content de franchir la distance campement – château de Dracula – monastère de Saint Bullshit en 1 heure là où une petite colonne de réfugiés avait mis deux jours, attaque en plus… par le défilé.

Mais si, vous savez, le défilé. C’est à dire l’endroit certes sous le monastère perché 300 mètres plus haut, mais qui ne mène pas au monastère. Grosso modo, les mecs viennent juste pique-niquer, quoi.

C’est formidable. Formidable.

Mais la nuit est en train de tomber – les jours & nuits ont des durées variables dans ce film, on dirait du Nolan – et Vlad est chaud-patate pour se battre. Après tout, c’est sa dernière nuit en tant que vampire ! Bon, on notera aussi qu’il n’a plus jamais senti le besoin de boire du sang depuis deux nuits, juste vaguement la première, mais hein, bon. Et donc, cette nuit, il va raser l’armée de Mehmet, voire, comme on disait en ce temps là, lui Mehmet sa misère.

Chhhhht. Vous n’avez rien lu. Vous avez rêvé ce calembour. Oubliez et passons à la suite.

Vlad a une arme secrète : les chauve-souris. Depuis le monastère, il les appelle depuis tous les coins du pays, jusqu’à ce que des centaines de milliers se mettent à tournoyer (et déféquer) autour de Saint Bullshit. Puis, il les contrôle et fait prendre à l’essaim différentes formes : une main, un poing, un gros doigt, une pantoufle… et finit par envoyer le vol de créatures de la nuit au-dessus des Turcs. Il oblige les chauve-souris à voler en formation « poing géant », puis abat celui-ci sur l’armée ennemie, qui est donc en partie désintégrée par ce poing céleste !

Parce que visiblement, dans Dracula Untold, les chauve-souris, à partir du moment où elles volent en dessinant un poing géant, ont les propriétés d’un poing géant. Et non pas celles de chauve-souris de 20 grammes qui volent juste très très vite vers le bas. Certes en nombre, mais pas grimpées les unes sur les autres pour peser plus lourd. On va donc en rester là-dessus : le pouvoir de Vlad sur les chauve-souris est sûrement très impressionnant au Pictionnary, mais contre une armée de Turcs, logiquement, ça reste moyen. Mais le script dit, encore une fois, que si, c’est super. Vlad massacre donc toute l’armée ennemie avec ses chauve-souris qui créent des impacts de plusieurs mégatonnes (le tout, sans se blesser), avant de voler lui-même, sous forme de ces volatiles, se jeter sur le général ennemi pour lui…

« Mais ! Vous n’êtes pas Mehmet ! 
– Ah non, moi c’est Sven.
– Sven ?
– C’est Turc, cherchez pas. »

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Après avoir tué un énième Turc-Suédois, Vlad est donc bien embêté ! Où est Mehmet ? Pire encore, une fois de plus, il n’avait pas entendu tout un contingent d’éclaireurs ennemis approcher le monastère et le prendre d’assaut pendant qu’il était parti (décidément, je ne sais pas si ce sont les éclaireurs qui sont très forts ou Vlad qui est très nul, mais j’avoue qu’une hypothèse me paraît plus crédible que l’autre). Ceux-ci passent donc au fil de l’épée tout ce qui leur passe sous la main, et kidnappent Corky. Vlad a beau voler à toute allure pour venir à son secours, lorsqu’il arrive, son vrai souci est que sa femme, bousculée dans la bataille, tombe de la plus haute tour du monastère… droit vers le défilé ! Une chute de 300 mètres au bas mot !

Vlad saute donc à sa poursuite, mais hélas, même en prenant la forme de chauve-souris, il n’arrive pas à tomber plus vite qu’elle pour la rattraper. Ne me demandez pas pourquoi. peut-être qu’il n’a pas pensé à battre des ailes ? Et sinon, vu que la chute dure deux plombes, appeler les 12 000 000 chauve-souris qui viennent de latter les Turcs pour qu’elles fassent encore une main géante, mais sous ta femme, non ?

Non.

« AÏE ! » fait donc Mirena en touchant le sol.

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« Survivre à une chute de 300 mètres ? Ah nan mais attends même nous on ne l’a pas ce pouvoir ! Tu ne voudrais pas plutôt envoyer ta femme combattre les Turcs ? »

Non, pas « Sproutch !« , j’ai bien dit « Aîe !« . Mirena, qui vient de faire une chute de 300 mètres, est impeccable. Elle est dans une jolie robe blanche avec même pas une trace de sang, un bout de fracture ouverte ou quoi que ce soit : elle est juste allongée sur les cailloux avec de grands yeux tristes. Et elle a le temps de causer, en plus, parce que bon, hein, sa chute-qui-ne-fait-pas-de-traces était mortelle, mais pas trop. Elle peut donc agoniser en paix, Vlad penché sur elle.

« Vlad…
– Oui mon amour, je suis là.
– Vlad…
– Accroche-toi ma chérie. Tu vas rentrer au pays. J’entends les hélicos !
– Vlad… suce mon sang.
– Que… hein ?
– Vlad… notre fils est en danger… Mehmet encore vivant… et le soleil va se lever. Tu vas perdre tes pouvoirs. Bois mon sang, et deviens un vampire pour sauver notre fils ! Sacrifie-toi pour lui et ton pays.
– Mon dieu.. Mirena… non !
– Ah ben hé. Qui c’est le gros tocard qui a passé trois jours à fuir au lieu d’aller bourrer Mehmet qui devait vivre à 200 mètres pour être toujours si près avec toute son armée ? Maintenant, tu n’as plus le temps et tu chiales. Hé ben tant pis. Allez, bois mon sang. Fais-le pour notre famille. Et aussi pour que je puisse quitter ce film tout pourri.
– Bon… si je dois le faire ! »

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Et donc, évidemment, Vlad ne devient pas le célèbre Dracula simplement parce qu’il aimait empaler des gens, non : il devient un vampire par amour et parce qu’il est plein de valeurs. Il plonge donc ses crocs dans le cou de Mirena, ce qui la tue, contrairement à une chute de 300 mètres et à de gros cailloux, donc. Et il devient ainsi un vampire pour l’éternité. Pendant ce temps, dans sa grotte au fin fond de la montagne, le vieux vampire est content : Vlad a cédé et bu du sang avant la fin des trois nuits. Il est donc… liiiiibre ! Liiiiiibre ! Il va pouvoir… pouvoir… hmmmm, sans argent ni diplômes il va… bon. Il n’y avait jamais pensé. Il aurait dû continuer cette licence de lettres modernes par correspondance. Enfin.

Mais revenons à Vlad. Grognon, il retourne au monastère où visiblement, les Turcs n’ont jamais appris comment tuer des gens, puisque 85% du monastère est à l’agonie. C’est magique : il y a des dizaines de moines, de réfugiés, de membres de la cour, tous assis contre un mur avec la main sur le bide, qui respirent doucement. Des blessures aussi pourries sur autant de gens, je retire ce que j’ai dit : les Turcs sont très forts. Ils savent exactement où taper pour planter autrui sans les tuer. Si ça se trouve, en fait, c’était des Turcs sympas qui leur ont tous retiré l’appendicite. Vraiment, le cœur sur la main.

Vlad, qui est décidément complètement con, se dit qu’encore une fois, aller bourrer la gueule à Mehmet ne suffira pas. Il décide donc de proposer à tous les survivants de boire son sang, et les transforme tous en vampire, les sauvant ainsi de la mort. Puis, tous ensemble, ils s’envolent et fondent sur le camp de Mehmet, ne laissant aucune chance à la pauvre armée. Et là, les vampires se gorgent tous de sang humain. Vlad, lui, arrive droit dans la tente de Mehmet, où son fils est prisonnier.

Car oui, alors qu’il vole et est le prédateur ultime, à aucun moment, il n’a juste pensé à retrouver l’éclaireur qui avait kidnappé son fils. Éclaireur qui a donc réussi à regagner plus vite à pied le campement de Mehmet que les vampires en volant.

Bouhouhou… la fin ! Pitié !

Heureusement, elle approche. Mehmet, qui avait en fait un Master en Affaires Parabanales est parfaitement au courant des vampires et de leurs faiblesses : il a donc couvert le sol de sa tente de l’argent des tributs récoltés au quatre coins de l’empire. Toutes ces pièces d’argent… Vlad est affaibli ! Mehmet peut donc se battre contre lui et avoir le dessus, et je vous passe tous les poncifs de la scène, mais alors que Vlad est au sol, affaibli (mais pas trop brûlé par l’argent, ça va, merci) et Mehmet armé au-dessus de ce dernier en train de lui raconter sa vie et de sa carte de fidélité chez Cool 1 Bronz’, Vlad se dit qu’il ne peut pas décemment perdre après toutes ces aventures. Il se reprend donc et bute Mehmet, hop, comme ça, allez, un coup et ça ira bien.

Il libère donc son fils et sort de la tente pour marcher au milieu des corps de feu l’armée turque, mais soudain, tous ses potes vampires l’encerclent.

« Nous avons tué tous les humains… à part ton fils ! Allez, donne-le nous !« 

Pourquoi ? Parce qu’ils sont cons, peut-être ? Je n’ai pas d’autre explication.

Vlad refuse donc, tue l’importun qui a osé émmetre cette demande en lui plantant une lance improvisée en pieu dans le cœur avant de hisser son cadavre empalé comme exemple pour les autres. Ceux-ci hésitent, et sur ces entrefaites arrive un des moines du monastère, qui lui aussi, a dû utiliser le même télé-transporteur que l’éclaireur qui était arrivé plus vite que les vampires au camp de Mehmet pour pouvoir être là. Il repousse de sa croix les vampires, qui ayant bu du sang humain, ne supportent plus sa vue. Et propose à Vlad d’emmener son fils : il deviendra prince de Transylvanie et vivra sa vie loin de son monstre de père. Résigné, Vlad accepte… puis sitôt son fils en sécurité, Vlad utilise un nouveau super pouvoir : les nuages noirs qui depuis l’aube, accompagnaient sans raison les vampires le temps qu’ils bourrent Mehmet, sont soudain dispersés et tous les vampires se mettent à brûler à la lueur du soleil révélé.

Vlad brûle quand même de manière coolos, parce que c’est un badass, là où les autres brûlent comme des crottes sèches.

Ainsi, son existence de monstre s’achève, et son fils monte sur le trône. Il fait effacer toute trace de son père et de son terrible sacrifice et… F…

Non !

Car Igor le gitan, lui, après le suicide de Vlad et de ses vampires, est entré dans le camp de Mehmet. Il a reconnu le corps carbonisé de Vlad parmi tous (le seul vampire assez bête pour se promener avec une bagouze en argent, ça se repère), et a versé de son sang dans sa bouche. Vlad s’est donc régénéré… et le revoilà !

Nous le retrouvons donc de nos jours, se promenant un soir, en costume, en ville. Il aperçoit alors soudain quelqu’un qu’il connaît bien dans la foule ! Mirena ! Mais comment ? Il va donc la voir et découvre en elle une femme qui est non seulement le sosie de feu Mirena, mais aussi plus ou moins son homonyme, et qui en plus aime les mêmes poèmes ! Vlad lui marmonne donc qu’ils sont tous deux des âmes ayant traversé le temps et amenées à se retrouver, et ainsi séduite par ce discours de psychopathe, la Néo-Mirena le suit pour aller prendre un café, puis probablement, un after sur une peau de bête avec tétraplégie à la clé après la célèbre position de la roulotte transylvanienne.

Hélas pour eux, aucun des deux n’a repéré dans la foule Tywin Lannister le vieux vampire, qui depuis qu’il a été libéré de sa grotte, s’est refait une beauté, a passé ses diplômes, est devenu professeur de français en ZEP et les prend en filature en marmonnant « Le jeu va pouvoir commencer... » en référence au pion que Vlad devait être pour lui, souvenez-vous.

C’est donc sur cette phrase débile, puisque l’on évite de marmonner ses plans à proximité de vampires ayant une super ouïe quand on est pas une grosse buse, que le film se conclut et…

… FIN !

Bon ? Je crois que ça aurait définitivement pu rester Untold, en fait.

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Je te comprends, Mehmet. Moi aussi j’ai fait une tête un peu comme ça tout le long du film.

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« Oui, bonjour Monsieur Dracula, si vous pouviez vous montrer parce que mon royaume est en danger et…« 

Dracula sortit de l’ombre, en effet, mais sans flotter ou jaillir des ténèbres. Non, un peu fatigué, le seigneur des ténèbres se gratta les fesses et traîna les pieds jusqu’à son visiteur.

« Bon écoutez, j’ai déjà eu l’autre larron tout à l’heure, on va arrêter. Moi j’essaie de trouver des volontaires pour devenir vampires en CDI, alors vous vous démerdez avec le chômage, tout ça, moi, j’ai aucun pouvoir utile pour vos trucs !
– Ne le prenez pas comme ça Monsieur Dracula ! Je suis d’accord, l’autre Monsieur vous a vraiment manqué de respect, c’est intolérable. Mais rassurez-vous : je sais exactement ce dont j’ai besoin. Vos pouvoirs sont parfaits.
– Ah oui ?
– Oui ! Les pouvoirs d’hypnose, là, c’est super. Vraiment. J’ai juste besoin de savoir : est-ce que ça marche sur les juges et les vieilles dames ?
– Oui pourq… « 

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Dracula s’arrêta net et contempla la fausse moustache de son visiteur avant de soupirer.

« Monsieur Sarkozy, ça fait quatre fois aujourd’hui. »

Et tout le château résonna du son des talonnettes qui s’enfuyaient.

136 réponses à “Dracula pas dit, Dracula pas pris.

    • Heeuuuu… non^^ C’est d’ailleurs pour ça qu’il se fait tuer : il est coincé dans son cercueil pendant la journée et le héros en profite pour lui planter un pieu dans le cœur

      • @Jovek:

        En fait si. Dans la version de Bram Stoker, Dracula peut sortir le jour, mais cela a pour effet de lui faire perdre ses pouvoirs.

      • Ouaip le mythe du vampire détruit par la lumière du soleil n’existe pas dans le folklore d’origine (repris par Stoker), il n’est introduit que dans l’une des toutes premières adaptations cinématographiques du roman (Nosferatu, 1922).

        Dracula peut se déplacer un plein jour même si ce n’est pas dans ses habitudes, que ça lui apporte un grand inconfort et que ses pouvoirs en sont altérés.

      • Pour les plus jeunes (ou non) pour qui le concept semble étrange je recommande d’urgence (comme plein d’autres gens dans les commentaires je me doute) le visionnage du film de Coppola avec Gary Oldman, la référence ciné sur Dracula.

      • Et ajoutons qu’avant Dracula, la Carmilla de Le Fanu se baladait aussi en plein jour (avec une ombrelle et elle n’aimait pas ça parce que ça l’affaiblissait, certes, mais quand même).

      • Mon cher @adpitres, je partage votre intérêt pour Stoker et pour le mythe du vampire en général.
        Mon opinion diffère cependant grandement concernant le « Dracula » de Francis Ford Coppola.
        Un film remarquable, à bien des égards, très beau casting, très belle réalisation, j’aurai pu aimer ce film, si seulement il s’était appelé…
        « Dracula in Love ».
        Vous voyez ? Comme dans « Shakespeare in Love ».
        Ca ne correspond peut-être pas à l’image qu’on a de Shakespeare ( je confesse ne pas m’être documenté sur la qualité historique dudit film).

        Le Dracula que je connaissait de Bram Stoker était un prédateur, cruel par nécessité, ou par jeu, mais ni rempli de haine, ni d’amour (sentiments humains, quand bien même une certaine sensualité baigne les relations qu’il tisse avec ses proies de sexe féminin).
        Juste éventuellement le mépris amusé du très très fort pour le très très faible. Vous conviendrez que Vlad l’empaleur n’était pas non plus très réputé pour sa sentimentalité.
        Alors Dracula, qui n’a plus rien d’humain ( et quand bien même, il était pas très très sympa humain NON plus) croise le sosie de son ex (humaine, morte depuis 400 ans… faudrait que tu fasse ton deuil, Vlad, que tu l’oublie et que tu arrête de te ronger les sangs)

        Et là, bim bam boum coup de foudre, Dracula in Love, Dracula.

        Pouark. J’ai beau être un romantique dans l’âme,ce n’est plus Dracula, c’est Arlequin. Alors ca reste Francis Ford Coppola donc est-ce un bon film? Oui oui oui, dix fois oui.
        Un bon Dracula? Je ne sais pas, demandez lui, quand il aura fini de se retourner dans sa tombe

        P.S.: Je m’excuse à tous, encore, pour le pavé.
        J’ai des années de lecture de commentaires derrière moi, mais des années de retard, pour ce qui est de commenter…

      • *Dracula in Love, Dracula Gentil. Je m’excuse, n’ayant pas de compte, je ne peux pas éditer mes messages. @adpitres qu’en pensez vous? :)

      • J’en pense que je me suis peut-être effectivement un peu trop avancé en parlant de référence ciné de Dracula. Une référence du 7ème art tout court si vous préférez. J’avoue d’ailleurs que je porte plus d’intérêt dans ce dernier que dans le mythe du vampire en général et dans le roman de Stoker en particulier, que je n’ai lu qu’après avoir regardé Coppola et qui m’a donc inévitablement déçu par la froideur (!) voire bigoterie générale de ses personnages (Hopkins donne à ce propos une dimension vraiment remarquable dans ce qu’elle a de presque sacrilège au sien) et l’absence d’idylle abracadabrante sur fond de réincarnation qui, je l’admets sans problème, doit sûrement être ridicule quand on suit l’ordre traditionnel roman-film mais sans lequel le film en question resterait bien plat. On veut de la passion, et on veut des femmes! Il suffit de voir ce que The Thing de Carpenter a donné. Nan je déconne, je l’ai adoré aussi. Mais je trouve que le style de Stoker a très mal vieilli et que de toutes les adaptations qui ont malmené sa créature, Coppola en a produit la plus vibrante, voilou.

        Bonne soirée,

        ADPITRES

      • Autrement dit, Francis Ford Coppola a décidé d’intituler son film «Bram Stocker’s Dracula» tout en se fichant complètement d’être fidèle à l’œuvre de Brams Stocker, alors qu’il aurait pu l’appeler Francis Ford Coppola’s Dracula.
        Est-ce que ce n’est pas exactement ce que OC décrit à propos des gens qui s’amusent à rajouter des incohérences de façon complètement gratuites?

    • wé, é pui ia Edouar de Twiligth ki peu marchet o soley… hihihihi (<- imitation d'un rire d'une ado de 12 ans)

  1. J’adore le concept de la créature super méga puissante qui propose de donner des super pouvoirs, alors qu’elle-même vit dans une grotte pourrie où y a pas de chauffage ni internet^^

  2. « Il aurait continuer cette licence de lettres modernes par correspondance. » Soit il manque un mot, soit il manque l’accord, dans les deux cas j’imagine que c’est une coquille.
    Les Suédois pour jouer les Turcs je crois que c’est un record de Bullshit pour Hollywood non ?

    • Les turcs blonds aux yeux bleus sont sans doute des poulains descendants de Bohémond.

      Ou alors ce sont des norvégiens en vacances au club Med local, participant à une journée découverte des coutumes et du patrimoine folklorique local.

    • je ne sais pas si c’est lié mais l’armée byzantine avait sous ses ordres la Garde Varègue, un bataillon de mercenaires venus des pays nordiques suite a un mariage arrangé avec le roi de Suède… je sais pas si ils font référence a ça (en tout cas les dates ne correspondent pas et c’était quand la Turquie était orthodoxe) mais ça pourrait expliquer pourquoi il y a un mec au nom Scandinave dans le casting….

      • Hum… c’est vrai, mais il me semble qu’ils ont vaillamment défendus Constantinople contre…les chrétiens de la IVème croisade : c’était une garde d’élite au service de l’empereur byzantin, pas de l’empire ottoman (et je ne crois pas que la Garde Varègue ait perduré au XVème siècle, à l’époque de Vlad Tepes).

      • Même si je pense plutôt à une incohérence, une explication historique pourrait être l’existence du corps des Janissaires. En effet, cette unité d’élite de l’empire Ottoman était constituée d’esclaves chrétiens enlevés dès leur plus jeune âge dans les territoires d’Europe centrale contrôlés par les turcs ainsi que dans les territoires limitrophes à l’occasion de raids ou autres invasions. Or, l’empire Ottoman s’étant étendu jusqu’à l’Autriche, la présence d’un janissaire blond aux yeux bleu d’origine autrichienne ne me choque pas plus que ça.

    • Ce ne serait pas tout simplement dû au fait que ce film a peut-être été tourné en Islande? Et qu’ils ont pris les rares figurants qu’ils trouvaient?

      • Non c’est dû au fait que tout le monde s’est senti obliger d’applaudir le choix d’un noir dans Thor, pour jouer un dieu nordique. Depuis, c’est OK de pisser sur la cohérence… »ethnique »?

  3. Visiblement il n’y a pas grand-chose à sauver en dehors de l’affiche (qui est classe, convenons-en ^^).
    Mais pourquoi cela ne me surprend pas outre mesure ? N’est pas Coppola qui veut… :D

  4. Merci, cher Connard, d’avoir parlé de ce film que j’ai envie de voir (en grommelant des insanités) depuis que j’ai vu la bande-annonce, sans oser le faire.
    Comme si la vie du Dracula historique (ou de n’importe quel guerrier/seigneur de cette époque) n’était pas assez passionnante en elle-même. Ce qui m’achève c’est que même les éléments qui pouvaient, sans coût, être les bons (au hasard, le prénom de sa femme et celui de son fils) sont faux. Franchement, c’était si dur de demander à un stagiaire d’ouvrir une encyclopédie ou d’aller sur Wikipédia pour rajouter un ou deux éléments historiques ?

    • Bah déjà, si on veut faire dans l’historique, Dracula est prince de Valachie, et pas de Transylvanie. Soit, on va dire que le film nous montre davantage le personnage tel qu’il est perçu par la culture populaire … Donc pourquoi avoir fait de lui un prince (ce qui est historique, pour le coup) plutôt qu’un comte, ce à quoi le public est habitué ? C’est le cas le plus ridicule de cul entre deux chaises que j’aie jamais vu.

      • Sachant que la Valachie correspond grosso modo à l’actuelle transylvanie, donc pour les repères géographiques et un lieu dont les gens on entendu parlé… et puis si on va par là, Vlad Tepes était surnommé Draculea (prononcer à peu près comme ça : Dracoulia) et non pas Dracula, parce que sont père était surnommé Dracul (le dragon) et que Vlad était raillé par ses opposants qui l’appelait Draculea (dragonneau) pour l’humilier. Bref… quand on prend Dracula, faut de base pas s’attendre à un truc historique, hein ?

      • Edit : tant qu’à faire on va prendre un lieu dont les gens ont entendu parler

        PS : pourquoi pas le Comte ? tout simplement parce que le personnage du Dracula de Bram Stoker est seulement INSPIRE de Vlad l’empaleur, qui lui était prince….

      • « Sachant que la Valachie correspond grosso modo à l’actuelle transylvanie » => Heu… Non. La Principauté de Valachie et la Principauté de Transylvanie ont existé simultanément (notamment à l’époque couverte par le film) et, par un étrange mystère géopolitique, leurs territoires n’étaient pas superposables. Il semblerait que les souverains de l’époque n’avaient pas particulièrement envie d’être colocataires d’état. Du coup, la Valachie historique correspond au sud de la Roumanie, tandis que la Transylvanie historique (plus hongroise que roumaine, à vrai dire) couvre le centre, l’ouest et le nord du pays. Dire que ces deux régions sont la même chose, c’est un peu comme affirmer que l’Ecosse et l’Angleterre ont toujours été le même pays.
        « quand on prend Dracula, faut de base pas s’attendre à un truc historique, hein ? » => Je ne reproche pas au film de ne pas être historique, je lui reproche d’avoir voulu se donner un cachet historique sans l’assumer jusqu’au bout, et donc de renier ses propres partis pris de réalisation, ce qui est assez bien illustré par le titre donné au personnage principal. Le Dracula de la culture populaire est Comte de Transylvanie, le personnage historique était Prince de Valachie, ce qui comme je l’ai dit plus tôt est quelque chose de très différent. Le film a choisi d’en faire un Prince de Transylvanie, ce qui constitue un entre-deux un peu débile puisqu’il n’est pas historique mais qu’il renie également l’aspect culture populaire en gardant le lieu que tout le monde connaît mais en remplaçant le titre qui lui est associé.

  5. Haa, quel bouquet, quel cru !

    Haa, ça c’est du bon, du qu’on peut faire goûter aux copains pour leur faire découvrir… (Il faut bien éduquer les masses, que voulez vous…).

    Restant dans la métaphore viticole, je dirais même,
    Haa, O.C. !

    Merci pour ce spoiler, parmi les meilleurs à mon goût.

    Certes, il faut reconnaitre que le morceau était de choix, rivalisant avec les chefs d’oeuvres « Les trois Mousquetaires 3D », ou « La planète des Singes : Origine », pour ce qui est des absurdités scénaristiques ( on ne peut décemment plus appeler ça des incohérences, quand PLUS RIEN n’est cohérent).

    A s’aiguiser quotiennement dans les tranchées, votre plume, cher Odieux, était manifestement fort acérée quand vous avez donné à cette… cette… …chose, le sort qu’elle méritait.

    Grâce vous en soit rendue.
    Longue vie à l’Odieux Connard.

    P.S.: Commentant pour la première fois après deux années de lecture, J’espère que vous me pardonnerez la longueur de ce post. ..

    • Le film ne doit pas voler bien haut certainement, mais ‘Il faut bien éduquer les masses, que voulez vous…’ voilà une belle réflexion de merde…

      • @cham : Oh ! Milles excuses si l’ironie de mes propos vous a induit en erreur !
        C’est volontairement que j’ai glissé cette réflexion cynique, et odieuse, dans une maladroite tentative d’imiter le ton du maître céans.
        Force m’est d’admettre que j’ai piteusement échoué.
        N’est pas connard qui veux :)

  6. Dès la bande annonce j’ai tout de suite su que ce serait une belle bouse, d’où mon impatience quant à la parution de ton article sur ce film ! Je ne suis pas déçue et encore une fois j’ai bien ri sur un film qui m’aurait fait perdre temps et argent (sauf peut être à m’ouvrir une nouvelle vocation qui consisterait à empaler ceux qui massacrent le mythe des vampires… à méditer).

  7. Bonne chronique comme d’habitude. Je l’ai vu ce film, quelques scènes sont assez drôles, en effet, mais j’ai été déçu : ils ne montrent pas la manière dont on empalait VRAIMENT à l’époque, les scènes d’empalement restent « soft ».

    Ceux qui l’ont vu et qui se sont intéressés au sujet (le supplice du pal) comprendront.

  8. Bien le bonjour, cher Connard.
    Je vous lis avec grand plaisir à chaque nouvel article, et sait donc votre grand amour des mots.
    Je me permets néanmoins de vous signaler une petite coquille : « le peuple est rassemblée », écrivez-vous.
    Sur ces bonnes paroles, je m’en retourne à ma lecture silencieuse :)

  9. Ce film, plutôt distrayant, mais bon, on l’oublie en sortant de la salle.

    Dommage, on se dit qu’il y aurait un véritable chef-d’oeuvre à faire sur Vlad Dracul quand on connaît un peu la vie du lascar. Entre les mains du Werner Herzog de « Aguirre, la colère de Dieu » ou du Verhoeven période « La chair et le sang », ça aurait sûrement donné quelque chose de génial.

  10. La présence de Dominic Cooper me rappelle ce film … comment s’appelait-il déjà ? Ah oui « Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires », il avait le rôle du fameux Henry Sturgess !

    Concernant cette bouse-ci, cette fin me laisse perplexe, comme si on nous préparait une suite … voire une saga (à la Avengers) … J’en frémis.

    • Apres Dracula : untold
      Dracula : l’affrontement
      Dracula : mocking jay
      Dracula : 2015
      Dracula : la coupe de feu
      Dracula : le retour
      Dracula : toujours pas told
      Dracula : à la plage
      Dracula : les deux tours
      Dracula : la bataille des 5 armées
      Dracula : Fury road
      Dracula : contre van hellsing
      Dracula : new vegas
      Dracula : shadows of amn

      on a l’embarras du choix !

      • au départ oui mais suite aux mauvaises critiques (alors que le film a plutôt bien marché (et donc a été rentable)) la franchise débutera finalement avec La Momie (celui avec Tom Cruise) … pour s’arrêter avec le même film … (au final la franchise fait UN film …)

        cela dit le coup de la franchise aurait pu être sympa et avait déjà été tentée dans le Van Helsing avec Jackman dont le lore était pas inintéressant

  11. Petites coquilles ;-)
    mais celui-ci l’a condamné a passé l’éternité –> mais celui-ci l’a condamné a passER l’éternité
    il les bute touts –> il les bute touS

    Sinon, excellent article, encore ;-)… seulement,; comme d’habitude, un manque d’acceptation de mauvaise foi de la part du film… navrant…
    En effet, on peut facilement conclure que Vlad-cula l’empaleur obtint sa super ouïe seulement pendant 5 minutes… après quoi il se crève lui même les tympans sinon, les araignées lui feraient vraiment mal à la tête… et que dire des moustiques la nuit !?!
    La scène étant tout à fait inutile et avec un faux raccord (un tournevis, à l’époque, ca n’existait pas !!!), celle-ci fût coupée au montage…

  12. Avec tous ces films sur les buveurs de sang, on peut dire qu’ils ont…
    épuisé…
    la veine…

    (YEAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH)

  13. Article très drôle comme souvent !

    Par contre, petite coquille (que les gens font souvent): l’appendicite c’est l’inflammation de l’appendice, donc on ne peut pas dire « retirer l’appendicite », on dit qu’on retire l’appendice. Certes, c’est un détail. :)

  14. Le pinaillage du jour:
    Je n’ai malheureusement aucune connaissance des peuples turcs, mais il me semble que ce n’est pas exceptionnel de trouver des turcs au teint pâle et aux yeux bleus.

    En tout cas, à défaut de vouloir voir le film, ça m’a redonné envie de lire de roman de Bram Stocker :)

    • Il me semble que les kabyles peuvent avoir les yeux bleus, mais ils ont les cheveux noirs plutôt. J’ai connu un turc qui avait les yeux bleus quand j’étais petit, mais il n’avais pas vraiment l’air d’un elfe suédois…

    • Ben surtout, vu l’époque, ce ne sont pas des turcs mais des Ottomans (si je ne dis pas de bêtise) et donc ils viennent d’un peu partout (bon, pas de suède a priori quand même), et même probablement de Bosnie vu que c’est plus près et que déplacer des grosses armées très loin ça se faisait certes mais ça coûte cher, donc on prend des locaux quand c’est possible…

      Ce qui est étonnant par contre dans la chronique de l’Odieux Connard est de ne pas voir une seule allusion au fait que ce film s’inscrit dans la démonisation en cours des peuples pas forcément franchement louches mais en tous cas franchement basanés (d’ailleurs basanés même quand ils sont blonds aux yeux bleus, c’est vous dire s’ils sont pervers!) et qui n’adorent pas le bon Dieu, les vilains!

  15. Merci pour ce spoil, un bon scénariste, un bon réalisateur, et une vision correcte au montage donnent des résultats !

    Sinon, connaissez-vous le Dracula de « Requiem chevalier vampire » ? Il est très sympathique, et je crois que c’est ma version préférée. Cher Odieux et autres, quel Dracula incarne le mieux votre vision du personnage ?

    • Ce n’est pas Dracula, juste un vampire, mais… Cassidy du comics Preacher. Lisez Blood and Whiskey pour comprendre :P.

    • Celui de Bram Stoker je suppose, mais j’aime bien Alucard aussi, il conserve ce quelque chose de glaçant, de profondément étranger, et terrifiant.
      En tout cas quelquechose de plus sombre que celui de Coppola.
      Car même dans Ann Rice, (le début de la série, je n’ai pas du dépasser le 3e), si Lestat ou d’autre « jeunes » vampires avaient conservé certains traits de caractère humains ( dont une forme d’amour), les « vieux » vampires étaient les pires. Et pour moi Dracula, c’est la figure du très vieux vampire ( qui peut paraitre jeune), très rusé, et très inhumain.

  16. D’habitude quand je penses à « Vampire : La Mascarade » ce n’est pas pour me dire que c’est une vaste blague mais ce film de vampire semble en être une belle de mascarade…

  17. Euh, de l’ARGENT qui brûle un VAMPIRE ??

    C’est pas plutôt les loup-garous qui sont sensibles à l’argent ? Et les vampires à un pieu en bois dans le coeur ?

    • Oui, après, ça reste un film, si l’auteur dit que les vampires peuvent mourir en mangeant un topinambour, il a le droit. (cf multiples commentaires de Lucy).

      • Oui….mais non. Car dans ce cas on prend autre chose qu’un vampire.
        Ok, chaque oeuvre depuis l’origine, à modifié un aspect, puis l’autre, du mythe, mais faut pas pousser mémé dans les orties pour autant.
        Sinon je prend un loup garou, et je décide qu’il a une forme de chat, et qu’il aime l’argent, et que……bref, c’est idiot.

      • Oui, enfin, un vampire ca existe pas, donc tu peux lui mettre toutes les vertus et faiblesses que tu veux, c’est comme le voyage dans le temps!

    • Bah oui, ça dépend des légendes prises en compte… c’est pas la première fois que je rencontre le fait que les vampires ne supportent pas l’argent, et pourtant des légendes et histoires sur les vampires j’en ai lu beaucoup

  18. Merci, merci, mille fois merci, Mr l’Odieu Connard! Non seulement vous me faites rire (aux éclats d’après mon conjoint), mais en plus vous me faites économiser 10€ de ticket -non, là, je rigole, je ne serais pas allé le voir- pour un navet de plus-… mais vous me réconciliez en plus avec la critique cinématographique. Bravo! Au plaisir de vous lire de nouveau.

  19. Vous êtes de mauvaise foi. Empaler des gueux de temps en temps, c’est utile pour avoir la paix, donc, ça se tient.

  20.  » Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? »
    Vu le contexte, un Cappadocien égaré, je dirais.

  21. Dracula était donc faluchard… De un, je me demande à quoi ressemblait son potager, de deux, s’il a inventé l’insigne de la chauve-souris ! (grandes questions existentielles que voilà)

    Faluchardement,
    Une Faluche.

  22. Contrairement à beaucoup de monde ici, depuis que j’ai croisé l’inimitable blog d’un odieux connard, je me précipite au cinéma pour aller voir les films qui me semblent bien bouseux.

    C’est devenu mon jeu favori (je m’amuse de peu je sais) ; je tire des plans sur la comète et tiens les paris de ce qui fera l’objet d’un article ici… Et quel plaisir de lire une de ces odieuses chroniques en pouvant se souvenir des scènes décrites !

    Bref, l’Odieux connard m’a permis de revisiter mes raisons d’aller au cinéma, et je l’en remercie :-) En général plus l’effet que me fait le film est naze, plus la joie de lire l’article est grande, le double effet kiss cool est merveilleux !

    Vous devriez essayer…

  23. Deux remarques:
    – l’affiche est vraiment chouette. Il y fait jour, mais l’on peut, en faisant fonctionner un brin son imagination, que si la cape symbolise le vampire, le Vlad représenté est lui, la part humaine et non sensible à la lumière. Cela reste juste une intreprétation, je l’admets.
    – Je ne suis pas un fan de Marion Cotillard, mais j’avoue franchement que sa mort dans Batman n’a rien de ridicule à proprement parler. Si l’on retire le contexte triste de la situation, voir une personne mourir dans des spasmes peut revêtir un caractère ridicule voir risible…. à la limite, cela nous sort des visions édulcorées et stylisées de ce genre de scène.
    Valà.

    • En fait, elle etait enceinte à ce moment là, sa position etait donc inconfortable et elle a du faire comme elle pouvais. Mais bon, ça reste quand même moche, c’est pas une question de spasmes, c’est vraiment que même un mioche joue la mort comme ça.

      • Pour moi le problème vient du réalisateur et/ou de la personne qui a réalisé le montage (peut être le même?). Après tout je suppose qu’il y a eu plusieurs scènes de tournées et c’est bien le réal qui a choisi de garder celle là. Ou si elle était ratée de la faire refaire. Je ne suis pas chauvin pour deux sous, mais accuser seulement Marion Cotillard pour le ratage de la scène, je trouve ça un peu facile. C’est le réalisateur qui dirige ses acteurs, donc si c’est mal fait c’est plutôt à lui de se poser des questions. D’autant qu’elle n’a rien à prouver au niveau de son jeu d’actrice, elle a largement fait ses preuves. Je pense donc qu’elle aurait fait autrement si on le lui avait demandé, non?

      • @ salkon:+1, faut pas abuser non plus, le directeur ca reste Nolan, pas Cotillard…

      • @ salkon:+1, d’autant que je crois me souvenir que dans une interview elle expliquait qu’elle avait tourné moult versions de cette scène, et le réalisateur a choisi celle-là.
        Mais sur le net le french bashing passe mieux ;)

      • @Salkon
        carrément …
        pendant que Stallone essayait (en vain) d’être un bon acteur, son rival autrichien (visiblement plus lucide) cherchait de bons réals … (et ça lui a plutôt bien réussi à l’époque)

  24. Sinon, rien à voir, mais j’ai été forcé d’accompagner une bande d’ado pour voir les tortues ninja ! Je crois que les méchants de ce film pulvérisent les standards des plans foireux et des décisions grotesques. J’en rigole encore.

    • dire qu’à l’origine, je voulais aller, le voir, la nostalgie peut-être… mais le simple fait de pas avoir traduit le titre m’a repoussé.

      • Ah vous-z-aussi?! non mais « ninja turtle »! quelle gabegie! Et comment je le chante, mon générique? hein? ça marche plus, même si je dis « ninja turtle, ninja turtle »!
        … Bouhouhou..

      • En fait, c’est « teenage mutant ninja turtles » et c’est chanté sur le même air que « tortue ninja » x2. Ça passe, il faut se détacher de ses souvenirs d’enfance, voilà tout.

      • Même le titre original est erronné: ‘turtle’ c’est le terme pour les gracieux reptiles à carapace qui vivent dans la mer, tandis que les tortues terrestres doivent s’appeller « tortoise ».

  25. Hola mes braves !

    Je suis tombé sur cet article au hasard de mes pérégrinations sur internet, la conclusion est truculente !

    http://www.marianne.net/Annabelle-un-film-deprogramme-pour-cause-de-public-trop-stupide-_a241890.html

    Sinon en effet Muscardin, lorsque je suis tombé sur l’affiche du nouveau film « Ninja turtles » je me suis immédiatement dit que le prochain article de l’OC allait être fameux…

    Décidément, entre « Abraham Lincoln : Chasseur de vampires », « Hansel et Gretel : Chasseurs de sorcières », « Dracula : Untold » et… eh bien en fait pratiquement toutes les productions actuelles, je suis inquiet…

    PS : Joli travail une fois de plus OC.

  26. Pour moi la scène de la chute reste le ratage mémorable du film, même niveau des effets spéciaux.
    Même si on prend en compte la physique, un Vlad avec ses habits de combat contre sa dame en robe, devinez lequel tombe le plus vite, même sans rien faire? Et je ne reprendrais pas les forts justes arguments du spoil de l’OC, fort à propos.
    Je trouvais les erreurs du film acceptables jusqu’à ce point, mais à cette scène, le vase a débordé.

    • Sans rien faire, il me semble que les deux tombent à la même vitesse, à moins que la robe de sa Dulcinée ne fasse parachute.

    • Comme l’a dit Mme Kyou, le Vladou il peut porter toutes les armures qu’il veut, il ne tombera pas plus vite que Miss Sprotch.

      • Tout dépend, il faut prendre en compte l’effet de portance. Lors des sauts en chute libre, on voit fréquemment les parachutistes passer les uns au dessus des autres à tour de rôle. Plus le corps est à l’horizontale, plus l’effet de portance est important.

        Je n’ai pas vu le film (hélas !), mais si la jouvencelle choit à l’horizontale et que son D4rkEdward tente de la rattraper en plongeant tête première, cela peut se tenir…

        Encore faudrait-il qu’il y ait assez de distance de chute pour que ça fonctionnne.

        Sinon, agoniser tranquillement à la Titanic (« Ahhh….. Rose…. Ahhhh… vis, Rose….. Arrrrrgrmbl…. je t’aime… Bloubloubloub ») est parfaitement crédible, mauvaise langue ! Les rochers étaient peut être couverts de mousse…

      • Sur la lune, c’est exact.
        Sur n’importe quelle planète avec une atmosphère, la vitesse de descente est partiellement contrôlable, et de toute manière fonction (non linéaire si je ne m’abuse) du poids.
        Y’en a qui ont mal digéré leurs cours de physique de première apparemment…

      • @ Lien Rag ; N’importe quoi, la vitesse de chute est la dérivée d’une constante, celle de l’attraction gravitationnelle. Par contre, la vitesse finale est influencée par la viscosité du milieu dans lequel on se meut, qui offre une plus ou moins grande résistance, ainsi que par la grandeur de la surface du corps en chute libre. C’est la principe du parachute, il offre une plus grande résistance à l’air, donc au final ralentit la vitesse de chute d’un corps.

        Compris ? Rompez !

      • Tout à fait – sur la lune, ou Mars, ou à l’intérieur d’un tube à vide, ou n’importe où où il n’y a pas d’atmosphère pour générer des frottements, c’est bien ce que disais…

  27. « Notre délégation plus blanche que celle d’une soirée du Ku Klux Klan fait donc dans la subtilité »
    Sans parler de celle de l’auteur :D :D

  28. La plupart des janissaires étaient recruté du côté des Balkans… Je ne suis pas certain que l’on retrouve beaucoup de gens répondant au stéréotype que l’on a l’air de se faire du Turc par ici, mais bien plutôt du côté de ce que l’on appelle les « scandinaves ».

    • Dying of the light, c’est pas un roman de SF de GRR Martin ça?
      Un peu long mais plutôt bon dans mon souvenir…

      Ils ont le droit de reprendre le titre comme ça?

  29. Je sais enfin pourquoi les scripts sont si mauvais.

    Les animaniacs, épisode 62, Rififi l’écureuil dit que les scripts servent à tapisser le fond des cages à oiseaux. On peut donc en déduire que les scriptologues (oui, ça existe) regardaient les animaniacs à l’époque et qu’ils suivent les instructions à la lettre.

  30. j’ai malgré tout apprécié ce film… comme un premier épisode d’une série je le trouve acceptable :D
    Sinon j’ai l’impression que notre cher odieux va trouver à redire aux guardiens de la galaxie et j’en tremble d’avance tellement j’ai passé un bon moment avec (le film, pas l’odieux…).

  31. Juste une petite remarque : un vampire n’est pas sensé se retransformer quand un vampirisé succombe à l’appelle du sang selon le film? Parce que Vlad doit redevenir un humain si les autres vampires boient du sang…

  32. Très bon billet, j’ai bien rit sur certains passages :) Celà dit, il manque un détail qui fait que le film est une bonne grosse bouse, à savoir le fait que l’histoire est totalement falsifiée car le Sultan Fatih Mehmet 2 ne meure pas des mains de Vlad, et c’est au contraire Vlad qui se fait décapité pour ses innombrables actes de barbarie. Et pour la peine, sa tête est emmené à Istanbul où elle est empalée et montrée au peuple afin de démontrer que l’empaleur a été empalé.

  33. Il y a même un fournisseur « officiel » agréé dans notre beau pays :
    « En vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la Chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son Sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma Chair et boit mon Sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma Chair est vraiment une nourriture et mon Sang une boisson. »
    Jn 6, 53-55
    Qui, n’a jamais entendu cette phrase d’invite, un jour ?
    Je ne suis pas sûre que nos curés apprécieraient de devoir contribuer réellement …

  34. Sinon, il y a une raison pour laquelle Dracucu ne fait pas boire son sang à choupette quand elle agonise ? Il redevient humain, elle meurt mais survit, 3 jour de vampirisme de plus pour Sauver le pays ,et une chance d’avoir une fin bisounours souhaitable par les personnages. C’était l’occasion, non ?

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