Du bon vieux Rock

« Attendez, je crois que j’ai quelque chose !« 

Allongé sur la planche au-dessus de la fosse boueuse, l’étudiant donna quelques nouveaux coups de pinceaux à l’objet qui émergeait du sol pour en retirer la terre et la poussière qui s’y accrochaient encore. Tirant sur son couvre-chef pour s’abriter un peu plus de la légère bruine qui tombait sur le chantier d’archéologie, il jeta un rapide coup d’œil autour de lui pour voir sa professeur d’archéologie s’approcher d’un bon pas en enjambant les cordelettes qui quadrillaient le secteur de fouille. Arrivée à son niveau, elle s’accroupit pour mieux observer ce qui avait autant agité le jeune homme.

« Regardez professeur, on dirait une sorte de boîte !
– A vue de nez, c’est gallo-romain. Regardez les bords, ils sont typiques de l’artisanat régional du IIème siècle. Légèrement arrondis, un bois que l’on devine granuleux caractéristique des forêts situées à proximité des carrières de calcaire qui ont servi à bâtir la cité antique… vous m’avez l’air de tenir quelque chose ! Je vais vous aider à le dégager. »
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La femme s’allongea à côté de l’étudiant et à son tour, commença à dégager avec toute la minutie que sa profession lui avait enseigné le délicat conteneur qui attendait là depuis le début de notre ère. Peu à peu, et comme si un rideau se levait sur un spectacle aussi minuscule que fascinant, ils virent mieux ce sur quoi ils travaillaient.

« Professeur ! Il y a des pigments ! On dirait… une peinture !
– Vous avez raison. Et détaillée avec ça ; concentrons-nous sur cette face, je suis curieuse de voir quelle célébrité du second siècle a été représentée sur…. »
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Un coup de pinceau plus vigoureux que le précédent provoqua une minuscule avalanche de terre sur le monticule qui recouvrait encore l’objet, et tout un pan d’argile s’affaissa pour révéler l’intégralité de l’image jusqu’alors cachée aux regards.

« Je… professeur, je ne vois pas bien de quel Saint ou Empereur il s’agit.
– C’est… je… je crois que c’est Nicolas Cage. »

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Il y eut un long silence, avant que d’autres pas n’approchent du duo allongé sur sa planche. Ils levèrent les yeux pour trouver un homme fumant paisiblement son cigare à l’abri d’un parapluie tenu par un quelconque employé.

« Aaah, mon DVD de Rock. Je me demandais où je l’avais mis. J’espère que la pluie n’a pas abîmé la jaquette.
– Que… qu’est-ce que vous racontez ? Et qui êtes-vous Monsieur… Monsieur… ?
– Connard. Faisons fi des formalités et appelez-moi Odieux, jeune gourgandine. Voyez-vous, c’est mon DVD que vous tenez, là.
– Et pourrais-je savoir pourquoi vous vous amusez à enterrer des DVD de Nicolas Cage ?
– On pourrait croire que c’est pour avoir un arbre à mauvais films, mais en fait non, j’ai déjà un gros verger appelé Hollywood pour ça. Non, en fait, traditionnellement, à chaque début d’année, Nicolas Cage fait un mauvais film. Le Dernier des Templiers, Ghost Rider, Hell Driver… mais cette année, il nous boude. Et comme je suis un garçon prévoyant, j’enterre des DVD de Nicolas Cage pour me faire des réserves pour les mauvaises saisons. Et en ce début d’année 2014, aucun signe de l’homme à la chevelure dadaïste. Donc je viens chercher mon DVD de réserve. Mais je vois que vous l’avez trouvé avant moi, bravo. Vous me le donnez ?
– Tenez. Maintenant, écoutez Monsieur Connard : il faut arrêter votre affaire, parce que je vous rappelle que notre métier, à nous archéologue, c’est de comprendre le passé en analysant ce que l’on découvre dans le sol. Alors si vous y mettez n’importe quoi, ça va vite être le bazar pour les générations futures, alors faites-vous oublier de mes futurs confrères et consœurs, d’accord ? Il faut nous laisser travailler maintenant.
– Ah non mais moi aussi j’ai du travail : du coup, j’ai un spoil à faire. D’ailleurs, votre histoire de trucs dans le sol, ça me rappelle les capsules temporelles, comme dans Prédictions, avec Nicolas Cage, le film qui n’a rien à voir avec son propre scénario et qui…
– DE-HORS !
– En route Diego, je crois que nous avons affaire à des rustres.  Allons plutôt faire notre devoir de début d’année et conter les aventures de Nicolas Cage au monde libre ! »

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Car oui, Nicolas Cage étant absent des salles obscures, et plus que les traditions ennuyantes des bonnes résolutions, tournons nous vers un mission folklorique de ce blog : s’occuper de l’ami Cage en début d’année. Prêts pour Rock, un film où en plus, ils ont réussi à mettre Sean Connery (le début de la fin : ensuite, il y a eu « La Ligue des Gentlemans extraordinaires« ) et le tout réalisé par Michael Bay ? Si tout ça ne vous fait pas rêver, c’est que vous avez perdu votre âme de sadique.

Pour les autres : spoilons, mes bons !

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L’affiche : « L’ultimatum expire dans 40 heures ». En fait, non, 36. Oui, il n’y avait qu’une seule phrase, oui, ils l’ont merdée. Quel talent !

Nous sommes en 1996, alors que Ophélie Winter et Boris sont en tête du top 50, ce qui ne nous rajeunit pas (si vous n’étiez pas nés, sales jeunes, vous vous êtes épargné bien des choses). Tout commence lors de l’enterrement d’un militaire, alors que comme il se doit, il pleut très, très fort sur l’Amérique, car quand les héros meurent, même le ciel est triste. Que l’on en déduise pas par corollaire que le Nord est une terre de héros : ça, c’est juste que Maubeuge vue du ciel, même les nuages en ont des irritations oculaires. Mais là n’est pas le sujet. Car voyez-vous, non seulement les éléments pleurent la perte des braves, mais aussi un certain général Francis Hummel du corps des Marines, qui s’est battu toute sa vie pour que les familles des hommes tombés en opérations spéciales reçoivent le dédommagement qu’elles méritent. Puisque jusqu’ici, quand un valeureux soldat en mission d’infiltration tombait, le pays se contentait de dire « Je ne vois pas de qui vous parlez, lalalala, je n’entends rien » par courrier aux familles. Et notre bon Francis est si triste de pareille injustice qu’il décide d’aller en parler à sa femme.

Qui est morte, soit dit en passant, mais visiblement, ça le ne le dérange pas. Coquinou, va !

Bref, notre homme, croisant l’enterrement militaire, s’en va sur la tombe de sa bien-aimée, et s’y agenouille.

« Chérie, ma chérie… tu me manques tellement.
– …
– Tu le sais, j’ai tout essayé pour les convaincre de réparer cette injustice, mais il restent sourds à mes appels.
– …
– Tous ces braves tombés pour le pays et qu’on a laissé pourrir…
– …
– Je ne peux plus tolérer ça. 
– J’entends bien mais je suis une pierre tombale, alors je risque pas trop de te répondre.
– C’est pourquoi j’ai décidé de passer à l’action. Je ne pouvais de ton vivant, je sais que tu aurais désapprouvé, mais c’est la seule solution.
– …
– Tiens, voici mon alliance. Et ma croix de guerre. Je t’embrasse ma chérie.
– Héééé ? Hooo ? Hé mais tu les gardes tes merdes, je suis pas ta poubelle moi ! Reprends ta quincaillerie !
– Je t’aime. »

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Après avoir déposé tout son bling-bling sur la pauvre pierre tombale (s’il avait été général en URSS, la pierre tombale se serait probablement effondrée sous le poids des médailles, nous sommes chanceux), le général Hummel repart donc mettre son mystérieux plan à exécution. Quel est-il ? Suspense. Suivons déjà la première phase de l’opération, qui se déroule le soir même à en croire la grosse pluie qui mouille qui continue à tomber et à laisser penser qu’à Hollywood, on sait faire des dinosaures ou des dragons en 3D, mais qu’on en chie toujours pour faire une pluie crédible. Bref, que disais-je ? Ah, oui :

« Fort Bullshit – Arsenal de la Marine – 10:23« 

A Fort Bullshit, on s’ennuie donc un peu : les gardes patrouillent en maugréant contre les intempéries, et ceux à l’abri regardent leurs écrans  en soupirant – s’ils regardent « Norman fait des vidéos« , en même temps, ça se comprend – dans l’attente de la relève. C’est bien dommage, car pendant ce temps, un commando d’une bonne douzaine d’hommes se positionne sur les toits en toute discrétion et commence à tirer des grappins dans tous les sens pour mieux y faire toutes sortes d’acrobaties. Probablement le cirque de Pékin. Et toujours pendant ce temps, le général Hummel se présente à la porte de l’arsenal, prétextant une visite de sécurité qui fait qu’on lui ouvre tout grand les portes de la base.

Comme quoi, il n’y avait peut-être pas besoin de cette histoire de grappins, mais bon, hein, le film vient de commencer aussi, chut, soyez sympas.

Les supers commandos attaquent donc les gardes, les uns après les autres, leur tirant dessus avec des « soporifiques ». Dans mon souvenir, les soporifiques, c’était souvent des fléchettes ou autres projectiles, mais ici, visiblement, non, puisqu’il suffit de tirer dans le gilet pare-balle d’un mec pour qu’il s’endorme. Sacrées fléchettes les enfants, elles percent même ce que les pruneaux de guerre ne passent pas ! Toujours est-il que les gardes de la base sont rapidement maîtrisés les uns après les autres, l’un d’entre eux passant même au travers d’une fenêtre pour s’écraser trois étages plus bas lorsque des types faisant de la tyrolienne sur les câbles des grappins lui mettent des coups de tatane dans le museau. Gardez ce détail en tête, on y reviendra plus tard.

En tout cas, Hummel, rejoignant le commando, se dirige droit vers la réserve d’armes de l’arsenal où se trouve un gros sas avec marqué « Ne pas entrer : arme bactériologique super secrète« ,  fait ouvrir celui-ci puis ordonne à ses hommes d’embarquer un certain nombre de charges de l’arme bactériologique en question : le virus VX. Mais alors, me direz-vous, à quoi ça ressemble une charge de virus VX ? Et bien c’est un grand tube, ouvert aux quatre vents parce que les trucs bactériologiques, c’est plus rigolo comme ça (c’est un fait connu : plus c’est dangereux, plus on met ça dans un conteneur pourri, c’est tout à fait crédible), et contenant des guirlandes de boules verdâtres qui ressemblent à ce que l’on pouvait trouver en cadeau dans Pif à une certaine époque (j’espère d’ailleurs que vos pifises vont bien. Si vous ne savez pas ce qu’est un pifise, sachez que c’était un peu le Nesquik de la vie : vous mélangiez la poudre à du liquide, et pouf, des pifises prenaient vie. Personnellement, je pense que c’est aussi comme ça que l’on a généré l’équipe de « Touche pas à mon poste« , mais bon). Sauf qu’évidemment, alors que les vaillants militaires transportent le bousin, il y a Michel qui glisse et qui fait tomber une boule qui part en roulant au sol. Rhooo, Michel ! Tous les militaires courent donc très vite vers la sortie pour ne pas se prendre le virus VX dans la margoulette, moins Michel qui du coup, avait pris du retard, et ses copains lui referment par conséquent le sas sur la gueule alors que la boule tombée au sol, elle, se perce en touchant un mur (oui, s’écraser au sol, rien, rouler contre un mur, prouitch. Intéressant.).

Au travers de la vitre  du sas, le commando peut donc voir Michel qui râle un peu.

« Naaaan mais ouvrez-moi les copains, allez quoi !
– Michel, non. La boule s’est percée, tout ça, il y a du virus VX plein la pièce, on n’ouvre pas. Tu es grand, tu te démerdes.
– Mais arrêtez ! Vous voyez bien que ça fait rieeeeeeeeaaaruuuughglublublublublubeuaargl – couic. »

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Je sens bien que je ne suis pas très clair. Alors, que fait le virus VX exactement ? Hé bien visiblement, une fois inhalé, il provoque une poussée d’acné qui fait temporairement ressembler la victime à une fan de One Direction ou bien à un Croustibat, tout dépend de vos références. Cela fait, la victime s’effondre en convulsant, puis, meurt dans les secondes qui suivent. C’est donc fort violent.

Le général Hummel, attristé tant du spectacle que de la perte d’un de ses hommes, ordonne donc à toute son équipe de mettre les voiles, et le mystérieux commando disparaît dans la nuit.

Même Nicolas Cage n’est pas convaincu par le système de rangement du VX, ce qui n’est quand même pas peu dire.

Attendons donc le petit jour pour voir notre homme reparaître, et cette fois-ci… à la prison d’Alcatraz ! Celle-ci, fermée depuis belle lurette, est devenue une attraction touristique. Hummel et quelques-uns de ses hommes suivent donc la visite, mais on sent bien qu’ils ont un plan, particulièrement lorsque Hummel se tourne vers deux petites écolières qui étaient juste derrière lui.

« Bonjour Mesdemoiselles !
– Ho non, c’est le vieux qui parle aux pierres tombales, relou.
– Ecoutez, il faut dire à votre institutrice que vous et votre classe devez repartir tout de suite, d’accord ?
– Ho bin oui pépé. On va dire à notre maîtresse « Hé m’dame, on peut se barrer ? C’est nul ici ! » et elle va nous dire oui avant de nous ramener à son propre bateau, c’est ça ?
– Allez-y les filles, c’est très important !
– Ah nan mais il est habitué à parler aux tombes le papy, il entend plus rien quand on lui parle, c’est dramatique. »

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Et en effet : ça fonctionne parfaitement. Je vous laisse le soin de sangloter.

Hummel attend donc que le guide de la visite enferme les visiteurs dans les cellules d’Alcatraz pour simuler la vie dans la prison le temps de quelques minutes, puis, sort son pétard et explique au guide que non seulement on va laisser les touristes derrière les barreaux, mais qu’en plus, toute l’équipe d’Alcatraz va les rejoindre, allez hop. Cela fait, Hummel accueille donc deux hélicoptères militaires qui viennent se poser sur l’île une fois qu’il en a pris le contrôle, et d’où sort le reste de son commando surarmé. On trouve au sein de celui-ci, outre Hummel : le major Baxter, son fidèle bras droit, le capitaine Cox, qui tire son nom du personnage qu’il jouera quelques années plus tard dans Scrubs, les sergents Bad Guy 1 & 2 qui sont très méchants, et bien évidemment, un certain nombre de Jean-Jacques qui sentent bien que leur absence de patronyme a des effluves de pâté.

Nos larrons s’installent donc sur Alcatraz (comprendre, on les voit faire de la descente en rappel partout plutôt que d’utiliser les escaliers : c’est le syndrome dit de « Piège en haute-mer », à savoir que les terroristes adorent faire les fous sur des filins même quand les marches sont à côté), placent le virus VX dans des missiles positionnés vers la baie de San Francisco, et annoncent aux touristes qu’ils vont devoir rester enfermés jusqu’à ce que le gouvernement ait cédé aux exigences de la petite équipe. Cela fait, ils appellent le directeur du FBI, qui est vraiment un type sympa, puisque quand il décroche sa ligne directe, il répond « Directeur du FBIII ? » des fois que, on ne sait jamais, vous soyez tombés sur son numéro par hasard alors que vous vouliez juste commander une pizza quatre fromages.

« Directeur du FBIII, c’est à vous que je voulais parler.
– C’est pour ?
– Je suis le général Francis Hummel. Moi et mes hommes tenons l’île d’Alcatraz et y détenons 81 otages. Je dispose aussi de missiles de gaz VX braqués droit vers San Francisco.
– C’est pas super gentil.
– Je vous rappellerai à zéro heures pour vous faire part de mes exigences.
– Zéro heures chez vous ou chez n…
– *clic*
– Ah nan mais l’autre. Ça va être pratique, tiens, s’il file pas les détails, c’est la côte est ici, hein ! »

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Malgré ces détails techniques, Directeur du FBIII parvient donc à rassembler tout un tas de généraux, de conseillers de la Maison Blanche et autres experts autour d’une table avec des gros écrans et des cartes partout pour discuter de la situation. Le point est rapidement fait :

« Bon, les amis, je résume : nous avons affaire au général Francis Hummel. Héros de la guerre du Vietnam, de la guerre d’Irak (nous sommes en 1996, il n’y en a encore eu qu’une), de tout un tas d’autres opérations et exemplaire jusqu’ici. Visiblement, il n’est pas content. En effet, hier soir, aux alentours de 10 heures, lui et ses hommes ont pris d’assaut Fort Bullshit. Ils n’ont tué aucun garde, n’utilisant que des produits soporifiques pour…
– Et celui qui est tombé de trois étages la tête la première à cause de couillons qui faisaient de la tyrolienne ?
– Je… heu… il va… il va bien ! Sa tête a amorti le choc, tout ça, hé hé… hem. Bon, disais-je : ils ont perdu un homme dans l’affaire, en s’emparant du gaz VX qu’ils pointent désormais vers nous. Un certain Michel.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Michel ? C’était une sorte de con, semble-t-il.
– Non, le gaz VX. C’est quoi ?
– Vous connaissez les pifises ?
– Heu… non.
– Bon, on va faire simple. Une cuillère à café de la substance VX tombant au sol tue tout le monde dans un rayon de 30 mètres. La même quantité pulvérisée par, disons, un missile dans l’atmosphère, tue tout le monde dans un rayon de 1 kilomètre.
– Ah oui, c’est embêtant. Par quoi commence-t-on ?
– Il faut éviter la panique. Les médias ne doivent rien savoir. 
– Et pour les 81 otages ? Ça va se voir quand même qu’ils ne sont pas rentrés à la maison ?
– Hihihih heu… détail ! Vous avez qu’à dire qu’ils… heu… qu’ils… qu’ils sont retenus par un tournoi de Yu-Gi-Oh !
– … et qu’est-ce qu’ils veulent les terroristes ? »

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La conversation est bien vite arrêtée par la sonnerie de « Soirée Disco« , puisque le général Hummel appelle pour expliquer de quoi il retourne.

« Bonjour les amis. Si je vous appelle aujourd’hui, c’est pour vous expliquer l’affaire : j’ai Alcatraz, 81 otages, le gaz VX, tout ça, mais que veux-je, vous demandez-vous ? C’est très simple : je veux que vous preniez 100 millions de dollars sur les fonds des ventes d’armes secrètes de la CIA, et que vous me les versiez. J’en filerai 87 aux 87 familles de soldats morts en mission d’infiltration pour compenser les pensions dont on les a empapaoutées pour garder le secret défense, et les 13 millions restant, c’est pour payer mes hommes. Vous avez 36 heures, après, je nettoie San Francisco de tous ses hipsters. Ce qui est tentant, j’en conviens, mais tout de même. Vous avez 36 heures. Pas 40 comme sur l’affiche. 36, que ce soit clair.« 

Hummel coupe alors la communication, laissant les larrons autour de la table dubitatifs.

Hipster de San Francisco, illustration. Personnellement, j’aurais même proposé de ravitailler Hummel une fois ses 4 missiles tirés.

 

« Hé bé. Il rigole pas le Monsieur. Bon, comment neutralise-t-on le gaz VX ?
– C’est bien le problème. La plupart des agents bactériologiques peuvent être neutralisés avec un bon coup de chaud, comme par exemple, le napalm. C’est comme ça que je soigne mes rhumes. Mais le VX, lui, résiste ! Il ne peut être détruit qu’avec du über-plasma. C’est… un truc… qui brûle bien. Mais expérimental ! On a donc pas encore de missiles capables d’en tirer sur Alcatraz pour neutraliser le virus ! 
– Oui, enfin, c’est con votre affaire.
– Qui êtes-vous ?
– Caporal Roudoudou, de la logistique. Je veux dire : si votre über-napalm, c’est l’équivalent du napalm en terme de violence, j’imagine que c’est pas vraiment de la frappe ciblée. Donc que si vous envisagez de l’utiliser, vous acceptez de tuer les otages.
– Ah oui mais on a pas trop le choix !
– D’accord, mais du coup : tout à l’heure vous avez dit que le gaz n’avait qu’une portée de 30 mètres s’il n’atteignait pas l’atmosphère. 
– Je ne vois pas le rapport.
– Bin si : pourquoi vous emmerder avec du über-plasma ou je ne sais quoi pour stopper le gaz si sa propagation se limite à 30 pauvres mètres sur l’île ? Si c’est pour la raser et tuer tous les otages, qu’il y ait en plus du gaz sur 30 mètres durant quelques secondes ou pas, ça ne change rien. Donc on peut la bombarder à l’ancienne, en fait.
– Je… que… CE N’EST PAS DANS LE SCRIPT ! Sortez d’ici, caporal, et laissez les gens sérieux travailler ! Bon, qu’en pense notre général de l’US Air Force ? En combien de temps pouvez-vous avoir des missiles au über-plasma prêts ?
– Ça fait des mois qu’on travaille dessus et qu’on y arrive pas. Mais comme vous me demandez de trouver une solution en 36 heures et que c’est un mauvais film, je suis sûr que soudain, tous nos techniciens vont avoir des idées de génie. Jusqu’ici, ils ne faisaient que se curer le nez en regardant Youporn. Enfin dans le doute, prévoyez quand même un autre plan, les missiles, ce sera un peu le dernier recours si on les a à temps.
– Parfait ! Bon, comme autre plan, je pensais à envoyer un commando leur latter la tronche. Tout ce qu’il nous manque, c’est un type qui puisse nous infiltrer tout ce petit monde, et un expert en arme bactériologiques. Directeur du FBIII, vous auriez ça ?
– J’ai bien l’expert en armes, mais pour ce qui est de l’infiltration… mmm, il y a bien CET HOMME… oui… CET HOMME super fort qui connait tout… CET HOMME qui serait idéal… CET HOMME qui est au secret défense.
– Vous pourriez pas juste fermer votre gueule et le faire venir ?
– Bon, d’accord : rendez-vous au QG Mobile de San Francisco. »

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Et qui est notre expert en armes bactériologiques à votre avis ?

Rendez-vous ailleurs au pays du hamburger, alors qu’un certain Stanley Goodspeed, plus connu sous le nom de « Ho ! Nicolas Cage !« , est en train de s’ennuyer dans son bureau. Lui, sa passion, c’est la chimie et les virus. Du coup, il passe ses journées à inspecter des colis suspects parce que les méchants passent leur temps à envoyer du gaz sarin par La Poste. Ce que je fais aussi par ailleurs tous les trois colis égarés, histoire que le postier farceur découvre les joie du calembour neurotoxique (un peu comme ceux de Franck Dubosc, mais passons). Mais dans le cas présent, Stanley Goodspeed n’étant pas du genre à rire de ces choses là, il n’hésite pas à courageusement désamorcer les terribles engins, puisque oui, son expertise, c’est la biochimie, donc il a naturellement des compétences de démineur. Ah, les « scientifiques » d’Hollywood, qui maîtrisent toutes les sciences à partir de bac +3 !

Après une bonne journée à inspecter des colis, l’ami Goodspeed retourne donc chez lui pour y retrouver sa compagne, Germaine, qui a une grande nouvelle : elle est enceinte ! Mais que bon, hein, ils ne sont pas mariés, alors il va falloir remédier à ça, car c’est connu : si bébé ne peut pas consulter les actes civils du mariage en mairie, il tourne mal (par exemple, il peut devenir comptable. Brrr). Notre héros se dit donc que ça pourrait se faire, mais que déjà, il faut célébrer la chose en copulant (en soutien-gorge pour madame : n’oubliez pas Mesdemoiselles : si vous ne gardez pas le vôtre, c’est que vous faites mal les choses). Sauf que voilà, en pleine affaire, son téléphone sonne. Sacrebleu.

« Stanley Goodspeed ?
– Ici Directeur du FBIII. Venez vite à San Francisco Stanley, c’est urgent.
– D’accord *clic*.
– Mon chéri ? Qu’est-ce que c’était ?
– Juste le directeur du FBI qui m’appelait personnellement pour aller à San Francisco. Sûrement un simple exercice.
– Oui, les directeurs du FBI adorent appeler individuellement leurs employés pour des exercices.
– Tu sais quoi ? Tu n’as qu’à venir aussi. Prends un hôtel et je t’y rejoindrai.
– Ouiiiiiii hihihihi ! »

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Notre héros part donc tranquillement vers l’avion que le FBI lui a spécialement affrété et se rend à San Francisco où il est reçu par le directeur du FBI en personne, qui lui explique la situation et que non, ce n’est pas un exercice (parce que oui, c’est vraiment sa théorie, même lorsqu’il voit qu’il a un avion spécialement pour lui : non mais ces dialogues, cette qualité). Notre héros a à peine le temps de suggérer de demander à un militaire de se suicider, comme ça on pourra l’enterrer, donc il se mettra à pleuvoir de manière monstrueuse empêchant ainsi le lancement de tout missile (bin oui, quitte à être dans un film avec des règles pourries, autant les exploiter), qu’il est coupé par un imposant convoi policier qui arrive au QG mobile du FBI : un prisonnier à la barbe blanche et aux cheveux longs ressemblant à une sorte de Sean Connery en est descendu avant d’être emmené et menotté dans une salle d’interrogatoire. De l’autre côté du miroir sans tain, le directeur du FBI, Jean-Paul son adjoint et Stanley Goodspeed regardent donc le bonhomme avant que Stanley ne finisse par poser la question.

« Qui est-ce ?
– John Mason. Un ancien des services secrets britanniques. C’est un expert de l’évasion, et le seul homme à s’être jamais évadé d’Alcatraz, ce qui est secret défense. Il y a 30 ans, Mason a volé un microfilm contenant toute la vérité sur tous nos secrets d’état : les aliens à Roswell, l’assassinat de Kennedy, le concept du Wal-Mart…
– Heu… tout était sur le même microfilm ? C’était quoi ? « Les plus grands secrets – la compil' » ?
– Je… écoutez, c’est comme ça ! Toujours est-il qu’on l’a collé au trou sans procès jusqu’à ce qu’il nous avoue où il avait caché le microfilm en question. Et ça fait 30 ans qu’il refuse de nous le dire. Du coup, il nous hait un peu, surtout moi qui suis derrière sa détention. Donc vous allez y aller et essayer de le convaincre de nous aider. Jean-Paul ? Vous commencez. »

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Jean-Paul s’exécute donc et rentre dans la salle d’interrogatoire.

« Bonjour John, je suis Jean-Paul.
– Bonjour Jean-Paul.
– Il faut que vous nous aidiez à nous sortir d’une situation embêtante. 
– Et moi je veux une suite à l’hôtel du coin.
– Gnmmmgnnnuuuuuhh… aaaah il est trop fort, je craque ! »

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Et Jean-Paul sort tout énervé. Ah non, vraiment, il insiste à peine. On sent la situation de crise. Bravo le pro. C’est donc Stanley qui se décide à essayer.

« Bonjour John, je suis Stanley Goodspeed
– Bonjour Stanley.
– Il faut que vous nous aidiez à nous sortir d’une situation embêtante. 
– Et moi je veux une suite à l’hôtel du coin.
– Okay. Signez là.
– Voilà.
– Merci. »

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« Arrêtez de regarder mes cheveux comme ça Monsieur Cage, je sais très bien ce que vous leur voulez. »

Et là encore, pas besoin d’exagérer : tout est réglé en moins de deux minutes. Ah si, il y a le célèbre passage dit des « mecs intelligents ». Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans un film américain, quand deux mecs sont intelligents, soit l’un commence une citation et l’autre la termine, soit c’est un larron qui donne une citation et l’autre qui en donne la source. Juste dire un truc intelligent paraît un peu compliqué. Bon, en général, ce sont des classiques qu’ils se citent, et encore, choisis avec soin, parce que quand même, toutes les références ne sonnent pas pareil niveau érudition :

« Mason, on a une situation assez chaude sur les bras.
– « C’est la merguez, merguez party… »
– « … tant qu’il y a d’la braise, c’est pas fini ». Les Musclés, Mason, moi aussi j’ai une passion pour les classiques.
– Hmmm, je vois que vous êtes un homme cultivé Goodspeed. Je pense que nous allons faire du bon travail ensemble. »

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Du coup, ils en restent à citer l’Iliade. Naze. Bref, Goodspeed fait signer à Mason une confirmation du ministère de la justice comme quoi, s’il accepte de coopérer, il sera libéré dès la fin de la mission. Sauf que sitôt que Mason a le dos tourné et est loin, Directeur du FBIII déchire le document en expliquant que hahaha, jamais Mason ne reverra le jour, il en sait trop sur les secrets du pays ! En attendant, la suite d’un hôtel du coin lui a été réservée, comme convenu, et pour lui faire plaisir, on lui a même fait livrer un beau costume tout neuf et un bon pour aller chez le coiffeur. Cependant, Mason est un fieffé gourgandin, puisqu’il profite d’une douche pour piquer une ficelle qui traînait là avant de la cacher sur lui. Cela fait, il va donc se faire coiffer sur le balcon de sa suite, sous les yeux de Goodspeed et de Directeur du FBIII. Goodspeed ne dit rien, mais il récupérerait bien tous ces cheveux gâchés pour se faire une moumoute : il reste avant tout un Nicolas Cage. Mais passons.

Car profitant d’un moment d’inattention, et une fois présentable, Mason bondit et utilise la ficelle pour faire passer Directeur du FBIII par dessus le balcon sous les yeux effarés de Goodspeed. Suspendu au-dessus du vide par la plus petite ficelle de l’histoire du cinéma (contrairement à celles du scénario), probablement faite en fibre d’orichalque tressé, Directeur du FBIII doit appeler Goodspeed à la rescousse, laissant l’opportunité à Mason de fuir. « Crotte de bique ! » s’exclame donc Goodspeed, appelant d’autres agents du FBI à l’aide pour le remplacer auprès de Directeur du FBIII pendant qu’il s’élance à la poursuite de Mason.

S’ensuit une course-poursuite via des voitures que nos deux larrons volent aux clients s’arrêtant devant l’hôtel, durant laquelle Mason utilise les pouvoirs de Michael Bay, à savoir que tout véhicule qui en percute un autre, même légèrement, cause immédiatement une explosion (vous êtes dans un film de Michael Bay et vous ratez votre créneau ? 12 morts). Et comme Mason a volé un gros hummer de beauf, il fait péter tout plein de voitures sur son passage, le tout en esquivant l’autre super pouvoir de Michael Bay, à savoir les poncifs foireux : des tonnes d’événements improbables se passent donc juste devant les voitures. La petite vieille qui traverse avec un déambulateur ? Check. Les jeunes qui squattent un passage piéton ? Check. Le camion qui perd toute sa cargaison de trucs qui réduisent la visibilité ? Check. Et surtout : la course de fauteuils roulants en plein milieu d’une avenue, si, si ? Check. Véridique.

Cela fait, Mason parvient à semer tout son petit monde, à part bien sûr Goodspeed, qui lui, a compris où le fuyard se rendait : il a découvert que celui-ci avait une fille installée à San Francisco.

C’est bête que personne n’ait pensé à cet argument pour le convaincre de prendre la mission, un peu plus tôt : « Soit tu bosses avec nous, soit ta fille finit en Croustibat. » Oui, vraiment ballot. Tant de talent, c’est merveilleux. Comme quoi, les films, ce n’était pas forcément toujours « mieux avant« .

Mason parvient donc, en peu de temps, à joindre sa fille, à lui donner rendez-vous dans un parc du coin, à attendre que celle-ci trouve une de ses amies pour l’accompagner car elle n’est pas rassurée à l’idée de voir ce père sorti de prison qu’elle n’a jamais connu, et enfin, tout ce petit monde peut se rencontrer (ah oui, ils ont vraiment du temps devant eux), pendant que ce filou de Goodspeed observe la scène de loin et prévient le FBI de la position du fugitif. Il n’en écoute pas moins ce que se racontent les Mason père & fille enfin réunis.

« Papounet !
– Oui, ma chérie, c’est bien moi.
– Mais ? Ils t’ont laissé sortir de prison ?
– Oui… hem, hem, oui oui, c’est ça. Bon, je voulais enfin te voir, en vrai. La dernière fois que je t’ai vue, c’était sur une photo de toi où tu avais 10 ans. Comme tu as changé !
– Papa… tu sais, on ne se connait pas, ça me fait bizarre… maman m’a souvent raconté comment elle t’avait rencontré à un concert, et après comment vous… enfin, comment vous n’aviez eu que peu de temps puisque tu étais déjà un évadé et que la police est venue te tirer de la chambre à coucher de maman le soir même. Et 9 mois plus tard, j’étais là…
– Ah bin hé, moi quand je m’évade, je peux te dire que je rentabilise mon évasion. Et puis bon, la police qui vient me chercher, c’était quand même plus de panache que de sortir acheter des clopes pour ne jamais revenir, non ?
– Heu… bon, papounet, c’est cool mais… tiens, tu entends ces gyrophares au loin ? C’est pour toi ?
– Je le crains. Ecoute, je dois te dire : je veux que l’on se connaisse mieux ! Devenir un vrai père pour toi ! Rattraper le temps perdu ! Te faire rire ! T’écouter ! Te soutenir ! Te mettre des taloches dans la gueule quand tu rentres après 22 heures ! Effrayer tes petits amis ! Faire du bruit avec maman pendant que tu essaies de réviser !
– Maman est morte, papa.
– Raison de plus pour que ça fasse du bruit !
– Bon, papa, je dois partir là, vraiment… tu t’es encore évadé, c’est ça ? »

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Mais alors que les voitures de la police et du FBI arrivent en faisant crisser le gravier pour encercler la scène, Goodspeed surgit de sa cachette, touché par cette réunion, pour dire à fifille Mason « Mais non il n’est pas évadé ! Votre père nous aide juste sur une affaire super tendue ! Pas vrai ?« . Mason acquiesce et remercie Goodspeed de sa sollicitude : il n’aurait pas voulu être embarrassé devant sa fille enfin retrouvée. L’affaire entendue, tout le monde (moins fifille qui part faire des trucs de fille comme participer à la Manif pour Tous déguisée en princesse) retourne donc au QG du FBI, où Mason coopère pour de bon en indiquant les tunnels par lesquels il s’est évadé d’Alcatraz, et débouchant sous la mer. Un petit commando pourrait donc rentrer par là et infiltrer la forteresse avant de neutraliser les hommes de Hummel un par un.

« Hmmm… vous avez vu les gars ? Il y a plein d’explosions en ville et des bruits de carambolage. Je ne sais pas ce que l’ennemi prépare, mais ça a l’air diablement con. »

Mais comme au FBI, on aime bien rigoler, on décide d’emmener Mason (pourquoi pas) et surtout Goodspeed, qui est une truffe sur le terrain. Non parce que attention : comme c’est un expert en chimie, ils ont besoin de lui pour neutraliser les missiles ! Bon, il n’y a pas de rapport entre la chimie et les missiles, mais c’est comme ça. Et non, les commandos n’ont pas de démineur. Et non, péter les ailerons du missile, latter leur propulseur ou autre ne suffirait pas. On va donc prendre ce gros busard de Goodspeed avec nous ! Ouaiiiiis !

M’est avis qu’ils avaient choisi le scénariste parce qu’il s’y connaissait en gaz neurotoxique. Probablement parce qu’il en avait sniffé une bonbonne pleine.

Bref : la chose décidée, et pendant que le QG du FBI fait croire à Hummel qu’ils vont payer à un moment ou à un autre (« Oui, alors le président allait signer mais il a eu un rendez-vous urgent » « Ah, c’est bête, il allait encore signer mais on a paumé le dossier » « Rooh, vous savez quoi ? Le président a fait tomber sa gomme. Vous auriez une heure de plus à nous donner le temps qu’on la retrouve ? » oui, c’est tellement crédible que ça ressemble un peu à un marché public français), la petite équipe est envoyée de nuit à l’héliport local pour se préparer. Le chef du commando explique donc de quoi il retourne.

« Bonjour Messieurs, je suis votre chef d’équipe, mais vous me connaissez déjà. Voici John Mason, il sera notre guide à l’intérieur.
– Bonsoir.
– Et ici, Monsieur Stanley Goodspeed, notre expert.
– Bonsoir.
– Enfin, nous serons aussi accompagnés par un guitariste et un batteur, chargés d’accompagner les moments forts de notre mission avec une musique aussi pompeuse qu’omniprésente.
– Bonsoir.
– Bonsoir.
– Je résume pour tout le monde : nous infiltrerons l’endroit par les tunnels sous-marins, et ensuite nous bourrerons la gueule aux méchants. Quand tout sera bon, on aura qu’à agiter nos fumigènes verts pour prévenir la côte qu’on a réussi. Il n’y a pas de questions ?
– Moi chef ! Est-ce que vous pourriez nous donner des prénoms, parce que je trouve que sinon ça pue un p…
– Puisqu’il n’y a pas de questions, en route !« 

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Chez Hummel et sa bande, on est donc peu étonné de voir s’afficher sur le petit radar qu’ils ont installé l’écho d’un hélicoptère en approche en pleine nuit : soit Puff Daddy vient faire un concert à l’improviste, soit ils ont de la visite ! Seulement, l’hélicoptère largue quelques petits véhicules sous-marins et commandos en tenue de plongeur, puis s’en va sans que les méchants aient pu voir quoi que ce soit en-dehors de leur écran radar. Peu probable qu’il s’agisse de Puff Daddy, donc. Bien vite, donc, et passant par des tunnels immergés, le commando des gentils se retrouve de son côté dans une salle… où toutes les portes sont fermées !

« Cacaboudin ! » s’exclame donc le chef d’équipe « On avait pas prévu qu’on puisse rencontrer des portes fermées. On est fichus !« 

Sérieusement ? Ah oui, motivés les mecs quand même. Si les terroristes utilisent des portes fermées, qui plus est quand ils contrôlent une prison, où va-t-on ?

Toujours est-il que Mason a un plan : « Je vais utiliser le tunnel, là ! Celui avec des roues qui tournent et des petits lance-flammes automatiques !« 

Que ? Pardon ? Un tunnel avec des roues qui tournent (et qui ne font rien fonctionner au-dessus, soit dit en passant, elles tournent juste, comme ça, hop) et des lance-flammes ? Mais ? Pourquoi ? Qu’est-ce que… attendez, non, on vient de me répéter « Michael Bay » dans l’oreille. Très bien. L’ami Mason fait donc un numéro de ninja dans un tunnel dont on ne comprend pas bien la simple existence, puis va ouvrir la porte à ses camarades par l’autre côté, leur permettant d’envahir les souterrains de la prison. Leur objectif ? La salle des douches, où une grille devrait leur permettre de remonter et d’infiltrer le bâtiment. Sauf que…

… sauf qu’un militaire malinou a piégé ladite grille avec un détecteur de mouvement artisanal (non, ce n’est pas relié à une boîte de conserve, mais pas loin), qui fait que les commandos, pensant le désamorcer comme un détecteur classique, se retrouvent repérés sans le savoir par tous les méchants qui se mettent en position au-dessus de la salle des douches, prêts à accueillir les intrus ! Tout le commando monte donc, à l’exception de Mason et Goodspeed, laissés en arrière pour… parce que… parce que.

C’est donc une grosse surprise pour l’unité d’élite lorsque, à peine déployée dans les douches, elle voit tout autour d’elle des hommes en armes la braquer, et le général Hummel apparaître. Toujours se méfier des douches des prisons, pourtant, ils le savaient. Hummel n’en a pas moins envie de papoter :

« Super commando d’élite ! Ta mission s’arrête là. Je ne veux pas ta mort, alors : pose les armes.
– Non ! Je sers les Etats-Unis, jamais je n’obéirai à un sale terroriste !
– Moi aussi, je sers les Etats-Unis ! Trop de gens comme nous sont morts sans les honneurs, c’est pour vous, pour nous que je fais ça ! Posez vos armes.
– Non !
– Allez.
– Nan.
– Steuplé.
– Nan.
– Faipatapute.
– Stoilapute
– Nan stoi et pas l’droit de retoucher son père !
– Dammit ! »

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Ce fabuleux dialogue est cependant interrompu par un soldat qui fait du bruit sans le vouloir (non, pas comme ça bande de scatophiles), et faisant sursauter tout le monde, déclenche la fusillade. En quelques secondes, tout le commando des gentils se fait donc massacrer, et celui-ci portant de petites caméras, depuis le QG du FBI, on assiste donc au massacre. La fine équipe ainsi malmenée, ne restent donc, planqués dans les souterrains, que Goodspeed et Mason qui se disent que tout cela ne sent pas très bon, voire carrément comme mamie. Après avoir récupéré la radio et les armes d’un cadavre tombé entre eux depuis la salle du dessus, nos deux larrons se mettent donc en mouvement pour s’éloigner. L’occasion pour eux de papoter, le tout, à haute voix bien sûr : c’est pas comme si on venait de massacrer tous leurs petits copains.

« Ça alors ! Je ne m’attendais pas à ce que tous ces personnages secondaires sans nom meurent »

 

« Mason ! Mason, où allez-vous ?
– Mais, je me barre mon petit Stanley. Cette mission est un échec, vous n’avez plus besoin de moi.
– Non, vous devez rester !
– Ah oui, et pourquoi ?
– On vous a engagé en vous disant que c’était pour une prise d’otage… mais ce n’est pas que ça : ces brigands menacent tout San Francisco avec du gaz VX qui fait bobo ! Votre fille est à San Francisco ! Ma fiancée est venue me rejoindre à San Francisco. »
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Ah oui, d’ailleurs : en apprenant que ce n’était pas un exercice, Goodspeed a tenté de dire à sa dame de ne pas venir, mais suite à un subtil quiproquo (si vous aviez un détecteur à ironie, je viens de coincer l’aiguille dans le rouge, je sais, je suis surpuissant), elle est viendue quand même. Sauf que Goodspeed a prévenu le FBI de la mettre en sécurité. Ils l’ont donc… mise dans une voiture avec un garde. Voilà voilà. Et comme elle n’a pas voulu rester (c’est étonnant : moi, dans le coffre, les invitées ne font jamais de chichis), ils ont décidé de l’amener directement dans la salle de commandement du FBI pour qu’elle assiste à tous les trucs top secrets.

Je vois : c’est donc tout ou rien. Et concernant ce film, j’ai déjà choisi mon camp. J’avais tort plus haut concernant le scénariste : le truc neurotoxique c’est carrément le scénario.

Soit, faisons fi de la chose et revenons à nos larrons qui pataugent dans les souterrains en parlant chiffons.

« Goodspeed… pourquoi ne m’avez-vous pas dit plus tôt qu’il y avait des armes pointées vers San Francisco !
– Parce que c’était top secret !
– Sachant que je fais partie de la mission top secrète, et que j’allais de toute manière voir les armes en question, à quoi ça servait de me cacher cette information à part me donner le moins de raisons possibles de coopérer ?
– Ah ? Heu… ah bin oui. Je ne sais pas.
– Ce film est décidément une bien belle merde mon cher Goodspeed, poursuivons donc ! »

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Convaincu du bien fondé de la mission, Mason accepte donc d’aider Goodspeed à, au moins, désamorcer les missiles terroristes. D’après leurs informations, il y aurait quatre emplacements à attaquer, dont un mystérieusement placé dans la morgue (parce que les super caméras de l’armée ont repéré les missiles même à travers douze couches de roche). C’est donc par là que nos héros vont commencer. Seulement voilà, tout n’est pas si simple : le capitaine Cox et ses hommes ont bien remarqué que les armes et la radio du cadavre retombé dans les souterrains avaient disparu. Ils soupçonnent donc, soit des gitans, soit des survivants du commando. Mais comme ils n’ont aucune caravane sur leur radar, ils en déduisent qu’il y a encore du gentil militaire là-dessous. Et commencent donc à jeter des grenades là-dedans ; sauf qu’un soldat plus taquin que les autres décide de balancer directement une sorte de méga bombe artisanale, faite à partir d’une bouteille de gaz, d’un détonateur et de patafix. Le résultat est des plus impressionnant : il provoque une explosion dont les flammes ravagent à peu près 6 kilomètres de tunnels et d’égouts en remontant la moindre canalisation. J’espère qu’aucun otage ne faisait caca à ce moment là, sinon le bougre a dû découvrir une nouvelle forme d’inflammation des intestins de manière aussi surprenante que spectaculaire.

Mais nos héros ont échappé à tout cela quand même, tout simplement en plongeant dans le fond d’eau qui parcourt les souterrains. Yay !

Quelques minutes plus tard, ce sont donc un Mason et un Goodspeed quelque peu échaudés qui arrivent à la morgue, Mason tuant les deux soldats sur place assez promptement à l’aide de sa célèbre mitraillette aux balles illimitées. Goodspeed peut donc entamer le désamorçage des missiles qui étaient entreposés là. Et là, attention.

« Bon alors… d’abord, je dois ouvrir le missile…
– On ne pourrait pas juste le saboter ?
– Non… je dois… ouvrir… le… missile…
– Bon, okay. C’est vous l’expert.
– Maintenant… je dois… manipuler les guirlandes… de bouboules de VX…
– Wow, ça a l’air dangereux. Et vous en faites quoi ? Non parce que le film ne le dit pas. Elles disparaissent à chaque scène.
– Je les glisse… dans un tiroir…
– Ho, bin oui. C’était tellement évident. Les boules de gaz mortel entre les chaussettes et les slips, gros professionnalisme.
– Maintenant… je vais démonter… les puces de guidage… parce que oui… mystérieusement, il y en a 12 par missile…
– Non mais vous déconnez mon vieux. Vous êtes en train de démonter tout le missile juste pour pourrir le guidage ? On risque de mourir douze fois au démontage juste pour que vous retiriez un truc qui n’empêche pas la mise à feu ? Et si les mecs veulent s’en servir comme roquette, hein ? Genre, à tout hasard, s’ils avaient des hélicoptères ? Ou juste, ils peuvent encore les tirer au hasard sur San Francisco, ce sera simplement moins précis ! Vous, vous êtes du genre, pour arrêter une voiture piégée, à rentrer dedans pour retirer le GPS !
– Détruire… les puces… VOILA ! Allez, on passe au suivant ? »

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Avant que Mason ne puisse gifler Goodspeed, qui est définitivement un Nicolas Cage, ceux-ci sont interrompus par l’arrivée impromptue de vilains qui venaient voir pourquoi ça ne répondait plus à la morgue. Autant dire que fusillade il y a, et que nos héros plongent dans les souterrains en quatrième vitesse, mais pas par le même passage : cette fois, ils débouchent dans des grottes sous l’île qui servaient bien avant la prison actuelle. Et donc, remplie de… de… hmmm, tiens ? De rails et de wagons de mines. Et de cordes pour tirer tout ça dans tous les sens ! Ça alors, ça aussi, quelle originalité. Et non ma bonne dame, rien n’a pourri : tout est encore en parfait état ! Les méchants et les gentils peuvent donc se faire une petite séquence de baston dans des wagons, jusqu’à ce que le capitaine Cox et ses deux hommes soient mis hors de combat par nos héros, puisque même Goodspeed a décidé de se servir d’une arme pour aider. Bravo les gentils ! Vous avez gagné !

La fameuse scène de désamorçage des missiles : notez que notre héros est en train de démonter la partie qui ne l’intéresse pas pour atteindre le missile, qui est en fait posé à côté.

Sauf que non, car soudain, alors que nos héros retournent vers les coins plus modernes de la prison pour tenter de neutraliser le prochain missile, ils entendent une voix dans les hauts parleurs qui, à leur grande déception, n’est pas celle d’un forain leur proposant un tour gratuimmmalléallétoulemondesamuuuuuse (oui, en forain, c’est un seul mot. J’ai fait forain en plus du latin et du grec, j’aime bien les langues mortes). C’est Hummel qui vient mettre les choses au point :

« Chers survivants du commando, je me permets de vous interpeller pour vous dire que ça commence à bien faire les conneries. J’ai avec moi Monsieur Bob, otage de son état, qui ne veut pas mourir. Alors soit vous vous montrez, soit j’aide Monsieur Bob à ouvrir tous ses chakras, voire carrément son troisième œil lors d’une séance « yoga & 9mm ». A tout de suite les copinous !« 

Nos héros sont bien embêtés : ils ne connaissent pas ce Monsieur Bob. Parce que bon, si ça se trouve, c’est un brave père de famille qui ne mérite pas son sort. Ou bien au contraire, c’est un type qui écoute du Booba très fort, auquel cas, c’est une perte acceptable. Mais dans le doute, autant le sauver. Mason propose donc de se rendre le temps de faire diversion pour que Goodspeed puisse aller saboter le prochain missile, qui est situé dans un coin tout sombre, bien évidemment sans aucun garde, c’est pas comme s’ils n’avaient que ça à surveiller.

Ah bin oui, d’accord. Bon, moi je vais lire un truc, je laisse le film continuer, hein, à ce stade, il n’y a plus rien à faire.

Mason fait donc gagner du temps, comme prévu, en allant voir Hummel en faisant la causette, salut qui es-tu, pourquoi fais-tu ça, moi je suis un patriote, toi aussi, nous sommes pareils, mais non, tu as vu, il fait moche, tout ça c’est les cocos avec leurs spoutniks qui nous dérèglent la météo, et puis je suis vieux et j’ai mal aux reins quand il va pleuvoir. Et pendant que les deux petits papys s’entretiennent, Goodspeed parvient donc à saboter le missile sous les yeux de deux gardes sortis de nulle part qui, plutôt que de lui péter  la gueule, prennent le temps de descendre en rappel (on a dit syndrome de Piège en haute-mer !) trèèèès lentement au-dessus de lui pour mieux lui faire peur (pendant qu’il a le VX en main, un coup à mourir comme une merde). Ah non mais vraiment, rien ne nous sera épargné. Goodspeed est donc arrêté, mais seulement juste après avoir neutralisé le bousin qui allait bien. Chapeau les gars !

Du côté du QG du FBI, on est donc bien embêté : leurs deux derniers hommes viennent de se faire capturer.

Quelqu’un a bien proposé qu’on envoie un second commando, mais l’idée a été abandonnée parce que « ça suffit comme ça ! » ce qui, effectivement, est un argument puissant. On va plutôt faire du rien et attendre que l’US Air Force conçoive des missiles au über-plasma en moins de 12 heures maintenant, ce qui est complètement crédible.

Nous retrouvons donc nos héros en prison, bien embêtés par toute cette histoire. Et comme les méchants sont sympas, ils ne leur ont laissé personne pour les surveiller (là encore ; question donc : qu’est-ce que ces mecs surveillent durant tout le film ? Une salle vide ? Une chaise ? Un parpaing qui a l’air louche ? Mystère), ce qui permet à Mason, qui s’est déjà échappé une fois d’Alcatraz, de remettre le couvert en filant hors de sa cellule avant de libérer son copain Stanley tel un David Copperfield en tenue commando. Tous deux reprennent donc le chemin de l’aventure pour distribuer des claques aux méchants, et parviennent même à se frayer un passage jusqu’au QG de Hummel, qu’ils peuvent observer depuis une petite cachette. Ho, et en chemin, ils ont même trouvé, pif pouf, une des armes de leur commando, qui n’avait rien à faire là mais qui n’attendait qu’eux ! Ça alors ! C’est fou tout ce qu’il se passe dans ce film.

Mais Hummel, lui, en a justement marre puisque les 36 heures de son ultimatum seront écoulées dans 3 minutes à présent. Il reçoit donc un appel de QG du FBI.

« Allô ? Où est mon pognon ?
– Hahaha, figure-toi qu’on l’avait préparé, mais que là, ya Billy, il l’a posé sur le canapé, et hohoho, tu vas rire, le chien l’a mangé !
– Vous l’aurez voulu, je tire.
– Ho bé non alors ! Pas avec notre super bluff ! »

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Et en effet, San Francisco n’ayant pas été évacuée pour ne pas causer de panique, et puisque c’eut visiblement été un peu compliqué en si peu de temps, il y a un match de curling au stade du coin. Hummel tire donc l’un de ses deux missiles restants vers celui-ci et…

Bon, déjà, tout le monde se dit « Mais pourquoi on a pas simplement mis des défenses anti-missiles pour intercepter le bidule au décollage, là où il est le plus facile à cartonner ? On est cons ou bien ?« , mais ce n’est pas tout.

Car « plouf ! » fait le missile. Oui, plouf, car il s’écrase dans la baie, et tout le monde souffle, car après tout, un missile rempli de je ne sais combien de bouboules de VX écrasé dans l’eau juste au bord d’une côte surpeuplée, ça n’est sûrement pas dangereux, hop, c’est donc oublié. Le VX, ça part à l’eau. C’est pour ça que vous n’en voyez jamais dans les pubs du genre « Maman, j’ai un match dans 5 minutes et du VX plein mon maillot ! » : tout le monde sait qu’il n’y a même pas besoin de lessive pour le neutraliser. Enfin bon.

A l’intérieur d’Alcatraz, c’est donc la grosse surprise, et Bad Guys 1 & 2 se tournent donc vers Hummel et son fidèle Baxter, qui eux, n’ont pas l’air plus surpris que ça.

« Mon général ! Pourquoi tout le stade n’a-t-il pas eu une soudaine poussée d’acné ?
– Parce que j’ai dévié le missile. Je ne suis pas un assassin.
– Pardon ? Mais on va passer pour des cons !
– C’est bien trop tard, souvenez-vous de tout ce qu’on a fait depuis le début du film. Non, toute cette mission était du bluff : je voulais obtenir quelque chose, ils ont tenu malgré mon bluff, ils gagnent. Voilà. Je prends la responsabilité, et on rentre à la maison. Je suis sûr que ça va très bien se passer.
– Alors là ! Nous, on est venus que pour le fric ! Tant qu’on l’a pas, on ne rigole pas ! Pour la peine, on va vous crever ! »

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Encore un enterrement militaire qui se profile : inondations à prévoir.

Et, ça alors ! Bad Guys 1 & 2 révèlent alors qu’ils sont vraiment méchants et tuent Hummel et Baxter. Sur ces entrefaites, Mason débarque et mitraille à son tour les méchants soldats venus en renfort des Bad Guys. Goodspeed, lui, file vers le phare de l’île où se trouve le dernier missile, poursuivi par Bad Guys 1 & 2 qui ont survécu à l’affaire. S’il parvient à se débarrasser de Bad Guys 1 par quelque rebondissement tout pourri que je vous passe, Bad Guys 2 s’accroche et débarque alors que notre héros est en train de démonter le dernier missile. Une petite baston s’engage durant laquelle une bouboule de VX s’échappe, et notre héros décide de la coller dans la bouche de son adversaire, qui effectivement, se croustibatise instantanément. Stanley commence aussi à prendre cher, mais il est cependant aidé de plusieurs choses :

  • Déjà, c’est Nicolas Cage : il est tellement inexpressif que même le gaz a du mal à l’affecter
  • Ensuite, il a dans sa combinaison une seringue d’atropine à se planter dans le cœur, puisque oui, il avait ça quand le commando est parti de la côte, et non, personne ne l’a fouillé en le mettant en tôle, parce qu’une méga seringue, c’est pas dangereux après tout
  • Enfin, c’est le gentil et c’est un mauvais film, il s’en tire donc forcément

Proutch ! Fait la seringue. Kof-kof ! Fait le Nicolas Cage. Fuiiiit, fait le gaz en se dissipant, tout déçu de n’avoir pas pu tuer Stanley Goodman, celui-ci devenant instantanément immunisé grâce à l’atropine (évidemment. D’ailleurs, pour la petite histoire, le commando est parti désamorcer des missiles de gaz… sans masque à gaz. Mais c’est sûrement un détail, pas vrai ? Et idem pour les méchants qui manipulent tout ça sans souci tout le long du film, voilà, mais c’est juste un détail : ce n’est jamais que le thème du film après tout). Mais alors que notre héros est par terre avec encore sa seringue plantée dans le torse à subir les effets secondaires de l’atropine (qui sont, je le rappelle : sécheresse de la bouche et de la peau, constipation et rétention d’urine, la classe quoi) , il note quelque chose à l’horizon : des avions de chasse approchent ! L’US Air Force a découvert le secret du über-plasma et a conçu les missiles qui vont bien en quelques heures, et persuadés que le commando avait échoué, les gens du Pentagone ont demandé le bombardement d’Alcatraz !

Notre héros sort donc (au ralenti), attrape donc les deux énormes fumigènes verts qui étaient dans ses poches (non, ça non plus, on ne lui avait pas pris, vraiment, c’est formidable), et fait coucou aux avions.

« Aigle 1 à Aigle 2 ! Regardez, des fumigènes ! Il y a un type qui a l’air super constipé qui nous fait des signes !
– Sûrement un hippie ! Rah, je hais cette ville !
– Non, arrêtez chef, regardez : on dirait… on dirait une sorte de Nicolas Cage ! 
– FEU FEU FEU ! »

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Et en effet, si tous les avions en voyant les fumigènes retiennent leur tir, l’un d’entre eux, tireur précoce, a déjà envoyé la sauce. Qui provoque donc une très grosse explosion sur l’île et souffle notre héros sur quelques mètres, mais ça va, merci. Quoi une seringue dans le cœur ? Oui, non, ça non plus, ça n’empêche pas de péter la forme. Et vous, ça va ?

Au QG du FBI, tout le monde est donc super content, et appelle donc l’ami Goodspeed sur toutes les fréquences radio. Sitôt que celui-ci en a chipé une sur un cadavre, il déclare donc solennellement :

« On a gagné. », ce à quoi on lui demande ce qu’il en est de l’état des troupes. « Tous les otages sont vivants. Je dis ça, je ne peux pas le savoir puisque je ne les ai pas vus alors qu’il vient en plus d’y avoir une grosse explosion, mais je vous l’annonce, on est plus à ça près. Et tout le reste du commando est mort. Même le batteur, il ne reste que le guitariste pour accompagner la fin du film. » et voyant son bon ami Mason à son côté, et voulant lui faire plaisir, il ajoute « Et Mason est mort, tué dans l’explosion provoquée par votre avion un peu con, du coup on ne retrouvera jamais son corps, heureusement finalement vu que vous aviez déchiré sa grâce et que sinon il serait retourné en prison. »

Mason est donc heureux de voir que Goodspeed est définitivement un brave type. Et pour le remercier, il lui donne un petit papier sur lequel est inscrit, en sus d’une ordonnance pour des dragées Fuca, l’adresse d’une église au milieu de nulle part, avec pour indication d’aller y fouiller le pied creux d’un banc. Puis, il s’en va… et disparaît comme il sait si bien le faire, hop. Quel Gérard Majax celui-là !

Nous retrouvons donc notre bon Stanley bien plus tard et fraîchement marié, sortant en courant de l’église en question alors que le prêtre le course pour avoir défoncé un banc (ça sent l’enfer éternel ça, Dieu est super bougon dès que l’on touche à son mobilier). Goodspeed bondit dans la voiture alors que sa femme démarre et fonce, puis, notre héros ouvre la petite boîte trouvée dans le banc : les fameux microfilms avec tous les secrets des Etats-Unis !

Il va donc peut-être enfin pouvoir percer le mystère des mystères : qui est le con qui a eu l’idée de créer un état de Washington à l’extrême opposé de Washington ?

Et cela fait…

… FIN !

Actor’s Studio : saurez-vous retrouver l’effet secondaire de l’atropine que notre héros joue sur cette image ?

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Forêt de Rambouillet, 9 janvier 2014

« Patron, j’ai creusé assez profond, on peut rentrer maintenant ?« 

Diego, les manches de la chemise retroussée, agita les bras au-dessus de la tête dans la lumière des phares du véhicule. Voyant mon signe de tête approuvant son propos, il fit glisser le gros paquet à côté de lui jusqu’au fond du trou avant de s’en extirper et de commencer à recouvrir le tout.

« Quand même patron, elle avait peut-être raison, la dame…
– Quelle dame ?
– Celle du chantier d’archéologie. P’têtre que vous devriez pas enterrer toutes ces filles.
– Et puis quoi ? Tu veux pas que je leur laisse mon numéro avant qu’elles ne rentrent chez elles aussi ? Qu’elles me rappellent ensuite ? C’est pour ce genre de réflexion que c’est moi le patron, mon petit Diego.
– Bon… mais quand même.
– Quand même quoi, vil laquais ? 
– Quand même… p’têtre qu’elle avait raison. P’têtre que ça pourrait poser problème, dans le futur.
– Diego, assez d’âneries pour ce soir. Finis ce que tu as à faire et rentrons, il commence à faire frais et un brandy serait bien mérité. »

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Le serviteur s’exécuta, et une fois son labeur terminé, se glissa derrière le volant. Voyant son regard perplexe dans le rétroviseur, je décidai de le rassurer une dernière fois.

« Allons Diego« , lui dis-je, « Que pourrions-nous bien faire de mal ici aux gens du futur ?« 

Il haussa les épaules, et bientôt, la berline se mit en route avant de disparaître dans la nuit.

* * *

Université de Paris XXXII, 17 mars 2742

« Avant de terminer cette thèse, j’aimerais synthétiser mon propos !« 

La jeune femme dessina en l’air quelques signes à l’adresse de son droïde à hologrammes, lui indiquant la marche à suivre. Comme convenu, celui-ci ronronna légèrement en affichant au milieu de la salle une représentation en 3 dimensions du chantier d’archéologie préventive réalisé avant la construction du nouveau spatioport de Rambouillet.

« Comme vous pouvez le constater, il semble qu’il se trouvait ici, au début du troisième millénaire, une forêt à en croire les fossiles que nous avons trouvés, ce que les documents de l’époque tendent à confirmer. Maintenant, voyez ce que nous avons découvert : de nombreux corps féminins enterrés là. Tous plutôt jeunes. Et tous ayant subi des coups d’une arme contondante, visiblement équipé d’un fer relativement large. D’après le tableau des ustensiles de l’époque, il aurait pu s’agir d’une pelle. Par ailleurs, elles portaient toutes sur elle un objet identique où était inscrit en runes primitives « carte étudiante »« 

Il y eut un murmure d’approbation dans la salle pour saluer l’exactitude des travaux et des analyses de la brillante archéologue. D’un mouvement de tête, elle remercia l’auditoire tout en l’invitant à la laisser conclure.

« Ce qui ne nous laisse donc qu’une seule conclusion possible.« 

Les présents retinrent leur respiration : l’estocade finale de la science allait porter le coup fatal au drap usé de l’ignorance.

« Aux alentours de l’an 2000-2050 vivait en forêt de Rambouillet une tribu d’amazones, qui combattait à coups de pelle, arme visiblement répandue dans la région. Les amazones de Rambouillet ont toutes été enterrées de la même manière puisqu’elles appartenaient à la religion « étudiante », comme l’indique les cartes trouvées sur elles, signe d’appartenance. Nous sommes donc bel et bien en présence d’une nouvelle peuplade jusqu’alors inconnue !« 

Il y eut un tonnerre d’applaudissements dans la salle pour accueillir l’affirmation, et la jeune femme salua longuement le public, avant de faire signe à son droïde pour qu’il fasse défiler les images réalisées par des artistes reconstituant des scènes de vie de l’époque : les amazones de Rambouillet partant au combat en chevauchant de légendaires vélib’, les amazones de Rambouillet combattant vaillamment à coups de pelle contre une autre tribu descendue de la mythique Bourg-la-Reine, ou encore les amazones de Rambouillet vénérant CROUS, une divinité supérieure au sein de la religion étudiante.

La jeune archéologue rougit de plaisir à l’idée d’avoir ainsi fait avancer la science.

67 réponses à “Du bon vieux Rock

  1. Et dire que quand je l’avais vu à l’époque où il était sorti j’avais bien aimé ce film. J’étais jeune. Je… Pardonnez moi car j’ai pêché!

    • « il peut se répandre dans l’air et dans l’eau » donc toute la baie de San Francisco est bel et bien intoxiquée par le missile tombé à l’eau. C’est le 1er paragraphe donc les scénaristes ont vraiment rien glandé !

      • J’ai comme un doute sur l’exhaustivité de wikipedia en 96, S’il fallait commencer à se documenter sérieusement sous prétexte que net n’était pas encore bien au point à l’époque, où vas-t-on?

      • Même s’il n’y avait pas Wikipédia en 1996, les vaillants jeunes gens qui ont servi la Nation à l’époque ou peu avant, bénéficiaient d’une formation de base NBC (où le C n’est pas pour Custard) : dans le chapitre attaque Chimique, section sur les gaz dit « de combat », en particulier les neurotoxiques de classe A et G, le VX était évoqué, ainsi que le maniement de la SAI (seringue auto-injectante) qu’on nous instruisait plutôt de percuter vigoureusement d’un coup sec sur la cuisse (tu fais pas de trous dans le poumon, t’as pas besoin de viser et t’hésites un peu moins que sur le thorax). Bien sûr, avant l’attaque, il eu fallu consommer quelques comprimés de pyridostipine (tant décriés après l’opération « Tempête du désert ») pour favoriser l’effet de l’atropine. Autant ça a l’air digne d’un scénario dans la vrai vie (« Diego, je crois qu’une attaque chimique au neurotoxique va avoir lieu, passe-moi ma pyridostipine ») autant dans ce scénario ça aurait eu sa place…
        Bon après, comme sur Internet, il fallait savoir faire le tri dans le cours NBC : quand le jeune sergent chef de char nous a sorti sans sourciller, je cite : « une explosion atomique, c’est une explosion chimique […] qui libère des poussières radioactives dans l’atmosphère », malgré la marche de nuit, le nettoyage de Famas au petit matin en arrivant et l’entraînement de parcours du combattant juste avant ce cours, on avait encore la force pour une palm face. Ce film a donc été un plaisir coupable. Surtout qu’ils ont de surcroît mélangé les effets cutanés des vésicants (style ypérite, alias gaz moutarde) aux effets neurotoxiques (convulsions assez violentes pour se briser ses propres os…) Nawak… Merci Odieux pour ce démontage en bonne et due forme.s

  2. Non mais alors pardon mais j’adore Rock (dans le genre Independance Day, vous voyez ?) et je me dois de le défendre un tout ptit peu (avec force mauvaise foi, cela va sans dire).

    D’abord, le VX c’est pas un virus, c’est un gaz (neurotoxique). Vous n’avez pas bien écouté l’explication de Nicolas Cage. Ce qui n’en fait pas une arme bactériologique mais chimique. Soyons précis, que diable !
    (je dois admettre par contre que je n’avais jamais remarqué cette histoire des 30 mètres dans l’atmosphère…)

    Pour les écolières, on ne voit pas la classe partir de l’île, la maîtresse leur a peut-être bien ri au nez. (Certes, on ne voit pas non plus les écoliers dans les cellules plus tard, mais ils étaient peut-être dans un coin !)

    Les otages pas rentrés chez eux : hé bien peut-être que si, ça s’est vu et que des journalistes / flics enquêtent, mais on ne peut pas suivre les cabrioles de Nicolas Cage et en même temps focaliser sur Horatio qui vient enquêter sur la disparition de Jean-Jacques. Sinon le film serait beaucoup plus long.

    Faute de frappe ou d’inattention ? ce ne sont pas 4 mais 14 missiles que Hummel a en sa possession, contrairement à la légende sous l’image du hipster.

    « Et qui est notre expert en armes bactériologiques à votre avis ? »
    NONONON il se présente lui-même comme experts en armes chimiques. PAS PAREIL. Oui, parfaitement, ça change tout à la crédibilité de l’histoire.
    Et puis il copule avec Germaine en nuisette, pas en soutien-gorge, ce qui est quand même moins bizarre et respecte tout aussi bien (voire mieux) la pudeur hollywoodienne. Vous avez juste lu le pitch du film en fait, coquinou ?

    Moustache qui craque à la première seconde d’interrogatoire de Mason, c’est pour le « faire mariner », c’était du chiqué (bon, je vous accorde que même Nicolas Cage trouve que c’est une idée pourrie).

    La légende sous l’image du général Hummel qui regarde l’ennemi au loin : priceless. Merci pour le fou rire.

    Pour la salle des douches, Mason et Goodspeed restent en arrière justement parce que ce ne sont pas des mecs des commandos et que les autres veulent d’abord vérifier que la voie est libre. Pour le coup je trouve ça plutôt logique (une fois qu’on a accepté l’idée qu’embarquer Goodspeed allait être utile, cela va sans dire) et vous d’une affreuse mauvaise foi.

    Et pour la morgue (et après), il n’y a qu’une puce par missile. Soit vous avez dormi, soit vous affabulez pour mieux pourrir le film ! Vous vous donnez du mal pour rien, franchement. La course-poursuite en voiture suffisait.
    Il y a plein de puces parce qu’il y a quatorze missiles, dont plein dans la morgue que Nicolas Cage désamorce tous à ce moment-là. (Non, je ne sais pas pourquoi ils sont tous dans la morgue sauf deux ou trois, demandez au scénariste, il a sûrement une bonne explication.)

    Vous avez tout à fait raison pour l’emprisonnement, et aveuglée par mon amour pour ce film (et cette fantastique scène de Nicolas Cage et des roubignoles de Jupiter) je n’avais jamais remarqué que les militaires n’en foutaient pas une au lieu de les surveiller, et qu’ils se dégottaient une arme pif pouf. Merci de m’avoir éclairée.
    Et je vous donne même raison pour tout le reste.

    Vous m’avez quand même donné envie de le revoir pour la énième fois didonc (OUI J’AI ACHETÉ LE DVD). C’est même un film que je cite régulièrement dans ma vie de tous les jours. Même pas honte.

  3. « il semble qu’il se trouvait ici, au début du second millénaire » euh oui sauf qu’on est au début du 3ème millénaire. Et sur ce coup là je crois pas qu’il s’agisse d’une faute de frappe.

    • Non, plutôt d’un abus de brandy. Si je trouve l’auteur de l’infâme erreur, je lui colle une torgnole.

  4. On est en 1996 : il n’y a pas de vidéos de Norman, pas de Youporn, pas de Manif pour Tous, et les hipsters de San Francisco sont vintage (difficile de dire si ça change quelque chose à leur apparence).

    J’espère que vous ferez d’autres spoils de vieux films, voire de films anciens, et que vous ferez attention à ne pas faire d’anachronismes dans les références, pour une meilleure immersion.

  5. Dire que ce film a bientôt 20 ans … cela ne nous rajeuni pas.
    Vous n’insistez pas sur la course poursuite, la ferrari qui éclate des parcmètres sans une bosse sur le capot, ou l’incident avec le tramway tellement cliché.
    Déjà à l’époque le film me semblait pourri.

  6. En lisant ce billet doux, je me suis fait la réflexion : l’OC en prenant de l’age est moins acerbe OU les films de Cages était moins critiquables….. exemple les ailes de l’enfer qui suit The Rock est une réelle pépite d’incohérences. Bref loin de moi l’idée de cracher dans le brandy servi sur un plateau d’argent mais Diantre mon ami je vous ai senti ailleurs sur ce billet.

    (le Cage contrairement à la vengeance je le préfère chaud).

    Amicalement et mes meilleurs vœux pour cette année.
    A vous lire.

  7. Vous auriez pu mettre un lien (avec une annotation rigolote) vers le spoil de Prédictions, parce que c’est quand même un film rudement intéressant et peu de lecteurs s’amusent à entreprendre des fouilles archéologiques pour trouver vos vieux articles.

    • « tout déçu de n’avoir pas pu tuer Stanley Goodman » qui vient me semble-t-il de changer de nom pour fêter la médiocrité de ce début de climax. J’avais oublié à quel point ce film est mauvais ^^

  8. J’ai vraiment adoré cet article ! Merci « Vieux » (d’après vos références historiques) Connard !

  9. Pour apporter une précision qui m’a piqué les yeux à l’époque où, jeune et cheveulu, j’ai vu ce grand moment de cinéma au cinéma justement (m’en fous, j’ai emballé à donf ce jour là). Quand Mason arrive devant le tunnel « avec des roues qui tournent et des petits lance-flammes automatiques”, il me semble, à moins que ma mémoire ne me joue un tour, qu’il balance un commentaire du genre “voilà, vous voule savoir par où je me suis enfui ? C’est par ce tunnel. Je suis resté une semaine sans boire, sans manger, sans aller faire KK, à étudier exactement le rythme des pales et des petites flammes, pour savoir comment passer par ce tunnel” (ce qui nous prouve au passage que 1) les gardes à l’époque de son évasion, ils n’ont pas pensé à chercher sous les tapis pour le trouver. “Houou, Mason, t’es où ? Sors de là, fais pas le con !”, et 2) que le bougre est quand même pas si malin, mais je m’égare. Bref, soi-disant ce tunnel est la seule sortie de l’île, et que lui seul peut rerentrer parce qu’il connaît la fréquence des pales, tout ça (un peu lent à la détente, mais bonne mémoire). Et hop, il s’exécute et rentre dans la prison. Puis après 30 secondes, il ouvre la porte pour faire rentrer la troupe.
    Question donc, juste, la première fois… Pourquoi il n’a pas utilisé la porte…?

    Bref, sinon merci M. Connard.

    • Yep… Un peu déçu de pas la voir dans le spoiler celle là… Je l’avais aussi vue pendant le film à l’époque… surtout avec la nonchalance de la pression sur la poignée.

  10. Mhh Mr connard, vous me rappelez vaguement quelqu’un. Ne seriez vous pas du département au bois ?? Dans cette belle ville de Troyes ??
    Cdlt..

  11. Merci pour ce rétro-spoil !
    Film culte, et oui, grand classique de l’explosion et ou un certain S.C malgré un scénario délabré a toujours une classe folle !

    Sinon, plus intimement, Diego commence à devenir un peu trop interrogateur, plus très loin de la désobéissance, voir de la contestation, un renouvellement de personnel à base de fosse s’impose …

  12. Je suis déçue !
    Vous n’avez pas relevé la plus grosse incohérence du film :

    pourquoi diable Sean Connery s’est fait chier à passer par le tunnel avec les flammes et les roues lors de son évasion alors qu’il y avait une porte à côté ?

    • Parce qu’elle ne s’ouvre que d’un côté. Y a certes des erreurs de scénario, mais là ça serait un peu gros x)

      • Non, en fait j’ai rien dit, pardon ! J’avais mal compris.
        Dans ce cas-là il faut supposer que la porte était fermé à clé (accessible juste aux gardiens) quand la prison était active. En effet, à quoi bon mettre un système de sécurité à côté d’une porte ouverte ?
        Mais quand la prison est devenu inactive, plus besoin de fermer la porte.

        Bien sûr j’interprète, mais le film a déjà assez de petites erreurs pendant l’action pour qu’on ait pas en plus à aller en chercher plusieurs années avant, non ? =]

    • Ou alors peut être que c’est la seule scène qui justifierait sa présence dans cette opération? Sinon il sert un peu à rien non? Je ne me souviens pas trop des détails du film mais peut être que la porte ne s’ouvre que de l’intérieur? Cela dit pour une équipe de bourrins spécialisés dans l’infiltration ça devait pas être très dur à crocheter non plus…

      • Si la porte de s’ouvre que de l’intérieur, pourquoi il s’est fait chier à apprendre le rythme du passage Die&Retry lorsqu’il s’est évadé ?
        Cette scène (totalement WTF, même si je n’ai pas un mauvais souvenir de ce film : c’est con mais ça défoule, et Sean Connery a tjs la classe. Par contre Nicolas Cage surjoue à mourir), on peut la retourner dans tous les sens, elle n’a pas de logique. enfin pas d’autre que de (mal) justifier la présence de Mason.

  13. Très cher Odieux, je doute que Nicolas Cage puisse éprouver une quelconque jalousie concernant les cheveux de Sean Connery, puisque m. Connery est lui même chauve et porteur d’une perruque depuis toujours.

  14. Bon article, très divertissant !
    Mais à l’époque, il me semble que ce film était relativement novateur. Alors qu’aujourd’hui, il parait bourré de clichés. En tout cas, j’avais bien aimé (j’étais plus jeune aussi…).
    Vous avez oublié un détail qui est vraiment ridicule dans le film : sous les douches, un membre du commando reste avec Goodsprings et Mason pour les « surveiller ». Alors que le commando se fait massacrer, au lieu de rester à l’abri, il sort comme un débile pour crever lui aussi telle une merde, et c’est lui qui tombe avec son arme et sa radio.

  15. Aïe !
    Ce qui me fait le plus mal, c’est de me dire que j’ai apprécié ce film à sa sortie. Force m’est d’admettre que la pluspart des absurdités sont exactes, et qu’il en manque même de nombreuses (la Ferrari, la porte, la noyade…).
    Quand donc ais-je perdu mon âme d’enfant ?
    Une bonne découverte dans toute cette noirceur: Le capitaine Cox .
    Merci cher Odieux, grâce à vous je vais me refaire une cure de SCRUBS.

  16. Il y a aussi la scène où Mason se détache dans la salle d’interrogatoire, casse la vitre sans teint avec sa chaise et reconnait le directeur du FBI.

    Et ce dialogue minable au QG, où ils donnent un chiffre des pertes potentielles si un missile est tiré. Un gars fait mine d’être soulagé et il se fait remettre en place, du genre : « Imbécile, c’étaient des milliers de victimes. Parce que tout le monde sait que quand on chiffre des pertes, c’est par milliers de morts. Des centaines de morts, ça ne nous intéresse pas. »

  17. « Il va donc peut-être enfin pouvoir percer le mystère des mystères : qui est le con qui a eu l’idée de créer un état de Washington à l’extrême opposé de Washington ? »

    Apparemment, l’état de Washington devait originalement se nommer « Territoire de Columbia », comme le fleuve qui y passe; mais les membres du Congrès américain, dans leur grande sagesse, ont estimé qu’il y avait un risque non négligeable de confusion avec le « District de Columbia » (l’état où se trouve Washington). Donc « Territoire de Washington » ce fut.

    Il se nomme désormais « l’état de Washington », aucune confusion possible avec « l’état *où se trouve* Washington », voyons :-)

    • Pour éviter la confusion dans les conversations, les Américains précisent presque toujours Washington « D.C » (pour District of Columbia) afin de bien faire le distinguo avec l’état de Washington. Mais en France peu de gens le savent, donc tout le monde dit seulement Washington, ce qui prête à confusion. Mais ils n’ont pas vraiment le problème là bas (d’où l’intérêt de la VO, c’est assez flagrant en général)

  18. Le problème c’est qu’à l’époque on ne se posait pas vraiment la question, je veux dire on ne peut pas parler de « clichés » pour ce film de 1996 (je vous rappelle pour Piège en Haute Mer qu’il est sorti quatre ans avant, c’était l’époque). Aujourd’hui, un film où il pleut des cordes à chaque enterrement militaire, où les méchants sautent partout en filin, et où un personnage commence une citation qu’un autre finit (ou traduit en l’occurence), on se dit : ce sont des clichés, ils auraient pu faire un effort d’originalité, c’est prévisible, etc… Mais à l’époque pas du tout ! Donc la critique devrait plus porter sur le scénario et le jeu d’acteur, et dans ce cas-là critiquer un film avec Nicolas Cage c’est pas très productif. En fait je me rends compte que j’aime assez cet acteur justement pour son côté nanar. Je ne l’aurais pas aimé en premier rôle d’Inception ou comme acteur du Seigneur des Anneaux, mais dans des films pas trop poussés basés sur l’action et la testostérone, il est nickel, voire marrant.
    Pour en revenir aux clichés, quand la bande annonce d’Inception est sortie, partiquement tout le monde trouvait ça vraiment stylé la corne de brume. Maintenant qu’il y a ça sans raison dans toutes les bandes annonces d’Hollywood, c’est limite insupportable, et c’est cliché. Mais en 2010 c’était excellent. (Ce qui ne veut pas dire que Rock est excellent, mais si on veut vraiment le critiquer il faudrait un autre angle d’attaque, même pour une critique sarcastique.)

  19. Un peu déçu je dois dire par ce spoiler, qui ne relève même pas des répliques aussi improbables qu’hilarantes (en VF, bien entendu) telles que : « j’aime pas la daube qu’a pas de couilles au cul » et autres « espèce de balais à chiottes » :)

  20. J’avais vu ce film à l’époque. J’avais bien aimé bien que l’ayant trouvé peu vraisemblable (et encore, je n’étais pas bien vieux), mais en même temps, demande-t-on à un film d’action de l’être ?

    Dans Piège de Cristal (Die Hard premier du nom, en VO), John McClane qui parvient à défaire la bande de 12 braqueurs à lui tout seul, non sans difficultés et avec quelques blessures certes, c’est assez invraisemblable aussi, pourtant ça demeure un excellent film. Dans Kill Bill volume 1, l’héroïne qui vient à bout de dizaines de yakuzas à elle toute seule, c’est invraisemblable aussi, pourtant le film est bien.

    Bon, c’est vrai que Michael Bay, niveau nanardise, c’est une valeur sûre. Quand il faisait ses premières armes cinématographiques, c’était excusable, on ne savait pas à quoi s’attendre, mais maintenant, quand on sait quelles abominations le bonhomme est capable de commettre (The Island, une pub de 2 heures 10, baaaahhhh !!!!!), il n’y a qu’une chose à faire : fuir ses films en courant !!!!!

  21. Un peu faible ce spoil. Je m’attendais à ce que Rock ait un potentiel nanard nettement plus élevé. L’extase totale de Michael Bay face à tout ce qui est militaire, et le fait que des marines soient les méchants, est une contradiction fondamentale qui flingue en permanence la cohérence du film. Cf. : http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2013/09/21/on-a-bluffe-et-ils-ont-tenu-cette-mission-est-terminee/

    « Sergent, désarmez le Général. Je vous relève de votre commandement, sir !
    – nan mais attends, pourquoi tu balances des grades et des « commandement » à tout va alors que tu viens de dire que nous sommes que des putain de mercenaires ?  »

    Sinon côté ortho :
    « nous avons affaire aux général Francis Hummel » -> au

    « tout déçu de n’avoir pas pu tuer Stanley Goodman » -> Goodspeed (à moins que je n’ai raté un jeu de mots)

    • je suis absolument pas d’accord, le film n’est absolument pas une propagande militaire, enfin on voit quand même des soldats américains assez corrompus qui veulent lancer la bombe, qui ont enfermés le pauvre sean connery, qui sont assez mauvais. D’autres préfèrent exploser alcatraz et ses civils plutôt que de payer … Enfin il faut y aller pour penser que Michael bay fait une promotion de l’armée américaine, ils sont plutôt pas bons du tout dans ce film, c’est pas parce qu’il y a un mec (hummel) qui est (censé être) droit qu’ils le sont tous!

      et puis ton article je me suis arrêté à « ce film est ouvertement raciste, ya deux touristes qui râlent -> ils sont forcément noirs »
      je suis désolé mais c’est ultradébile comme commentaire, ton gars est mauvais.

  22. Alors honnêtement le spoiler de Rock, je m’en moque, pour moi ce film est un bon souvenir, et pas vraiment nanar à mes yeux, mais j’adore l’introduction et l’épilogue qui sont pour moi les meilleurs passages de cette note, même si la fin n’est pas très crédible: une femme archéologue qui énoncerait une théorie aussi stupide?
    Allons un peu sérieux, camarade odieux.
    Quoique…

    Une femme politique nous a bien déclaré avec le plus grand sérieux qu’une guerre civile se déclencherait en France si les homos avaient comme les autres la (mal)chance de pouvoir de se marier.
    Les Belges en rient encore.

    Bon week-end à tous!

  23. ouais ouais, c’est surtout la tnt qui a déterré le dvd y a pas longtemps il me semble monsieur l’odieux menteur, et c’est vrai que le crous est le dieu de certains étudiants, qui leur fait tomber le pain du ciel ;)

    • Merci l’asticot, de révéler à la face du monde cet ODIEUX mensonge ! En effet, il a sans doute été vu à la télévision. La coïncidence est trop belle, je ne crois pas aux coïncidences.

      M. Connard, avouez donc ! Dites que vous êtes allés rendre une « visite de courtoisie » aux bureaux de la chaîne incriminée, afin qu’elle ajoute ce film à la grille des programmes.

  24. Pour les fléchettes qui traversent le gilet pare-balles, je ne serais aussi catégorique. Un tel gilet ne protège pas des coups de couteau, donc on peut imaginer qu´une pointe de fléchette puisse le traverser.

  25. Moi je me demande surtout pourquoi aller prendre des risques dans la salle de douches piegée et qui plus est offre une position en contrebas alors que tous les missiles sont dans la morgue, qu’elle est visiblement facilement accessible par les mêmes tunnels et qu’on peut y prendre position…
    Un peu nazes ces forces de réaction-rapide…

  26. https://13360.lapetition.be
    c’est l’histoire de l’Etat belge qui vient prendre l’indemnisation des accidentés à la pension : une lettre et hop ils deviennent le bénéficiaire de leurs indemnités….seuls isolés fragilisés….gardent leurs séquelles mais par l’indemnité allez voir et signez c’est ignoble
    merci

  27. Merci Monsieur Connard pour ce spoiler qui nous ramène à une époque fort lointaine, où Nicolas Cage n’était pas seulement un meme sur Internet mais un acteur qui avait / allait gagner un Oscar…. Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans… , tout ça.

    Le pire étant que j’avais bien aimé ce film à sa sortie. Enfin, pas autant que le monument qui a suivi et qui a marqué le début des dérapages capillaires de Cage : CON AIR, Les ailes de l’enfer. Un bouzin jouissif où se sont compromis tout un tas de super acteurs (John Cusack, mon amour, si tu me lis, je t’aime toujours tu sais). J’espère que vous nous ferez le plaisir de le chroniquer un de ces jours….

  28. Rock est l’archétype par excellence du film d’action, et Michael Bay est un génie.

    Par ailleurs, quand on voit que l’auteur de cet infâme article confond l’Enéide de Virgile avec l’Iliade d’Homère, tout est dit.

  29. Précision sur le passage ou Mason revoit sa fille : Goodspeed lui sauve la face en prétendant que Mason travaille avec le FBI, ce que gobe la fille. Le don d’observation n’est donc pas la plus grande qualité de la demoiselle, puisque tout autour de son père, des policiers pointent leur gun sur papounet… « Bon, ok, votre papa nous file un coup de main, mais on s’en méfie un peu quand même, hein, faut pas déconner »

  30. tout ça , c’est bien joli ! mais moi qui suis religieusement la carrière de Nicolas Cage depuis  » Peggy Sue got married  » ou mon Nico nanti d’un brushing peroxydé , son regard bleu délavé , noyé de produits illicites , donnait la réplique à une kathleen Turner en kilt ( qui possédait déjà la même voix que bibi ) , il promettait . beaucoup . et il s’est épanoui . j’affirme
    oui j’affirme que son chef d’oeuvre , sans contestation possible , c’est Moonstruck .
    face au Sphynx , il y donne toute la mesure de son euh … charme animal , prenant des postures à la Richard Gere , repoussant d’une ( unique ) main virile sa chevelure noire ( raréfiée ) qui me fait penser à ma brosse en poils de sanglier , il pique des colères qui terrifient son entourage , retourne la table à l’occasion … et il aime l’opéra . Nico n’a pas besoin de faire mumuse avec des boules vertes pour faire peur ( cette innocente occupation étant plutôt du domaine de Stephane )
    Nico est sublime en étant simplement lui-même .
    ou devrais-je dire  » était  » ?
    car n’oublions pas qu’il est mort héroïquement dans les ruines du world Trade Center .

  31. « Tout le commando monte donc, à l’exception de Mason et Goodspeed, laissés en arrière pour… parce que… parce que. »
    Oarf… là non… désolé, mais non… Objection :
    Ils sont restés en arrière parce que le commando se déployait et n’avait pas sécurisé les lieux ! Un jeune rookie leur tenait même compagnie. Eux étaient les consultants, les civils, les invités. D’ailleurs, Sean n’avait pas d’arme (puisqu’il en récupère une sur un corps).

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