Jihad Joe

Satan existe, et il a des places de ciné gratos.

Alors forcément, quand ce dernier est apparu devant moi l’autre soir dans moult émanations méphitiques et souffrées, c’était pour me proposer un truc immonde. Et ça n’a pas manqué : « Psst, ça te dirait d’aller voir GI Joe au cinéma ? Ça a l’air improbablement à chier« . Il pouffa alors, se drapa dans sa cape et disparut en laissant derrière lui cette odeur qui est à mon nez ce qu’une déco de Valérie Damidot est à mes yeux, ainsi qu’une place de ciné.

Voyez, en temps normal, je dirais « Han, nan, vas y, la grosse bouse, je vais plutôt passer ma soirée à lire cet excellent livre sur les peintures d’Hubert Robert« , mais là, nenni. GI Joe. A true American Hero. Les aventures de mecs qui ne sont rattachés à leurs slips que par un élastique fort fragile (tout personne ayant eu des GI Joe saura de quoi je veux parler).

Bref, me voilà assis confortablement dans la salle de cinéma. Depuis mon siège, je peux observer un nombre incroyable de casquettes : c’est dit, c’est donc le même public que pour Fast & Furious. Du grand cinéma d’auteur s’il en est, mais qu’importe, place à l’action  :  je vais vous économiser une place de ciné.

Laffiche du film : montres ton cul, caches ta tête
L’affiche du film : montre ton cul, cache ta tête

Notre histoire commence en 1641. Hmmm,  une histoire ancrée dans les temps anciens, voilà qui fleure bon le grand scenario. Quelque part en France, Mc Cullen, vendeur d’armes écossais, se fait emmener par des gardes suisses ou espagnols, je ne sais pas trop, mais supposément français.

Le geôlier arrive donc pour expliquer à Mc Cullen qu’il va prendre cher.


« Alors Mc Cullen, on a vendu des armes à la France, et ensuite à ses ennemis, sale traître !
– Bin, en fait, je suis vendeur d’arme, donc du coup, je vends des armes.
– Ha, fellonie ! Tu vas être puni pour ce crime !
– Vous pouvez me tuer, cochons de français, d’autres Mc Cullen prendront ma place ! Et ils vous botteront votre cul ! Ce seront mes fils, puis mes petits-fils, puis mes arrières petits fils, puis mes arrières arrières petits-fils (Mc Cullen est un peu con : s’il a des filles, son plan tombe à l’eau.)
– Nan mais en fait, on va pas te tuer, tu peux te calmer.
– Ho, pardon. C’est quoi donc, le plan ?
– On va te souder ce masque de fer sur la gueule, comme ça, plus personne n’aura à supporter ta tronche. « 

Et ce qui fut dit fut fait. Diantre, quelle épopée dans le temps, j’en fus tout retourné, vous l’imaginez bien. Heureusement, pouf pouf, voyage dans le temps, nous voici dans un futur proche, où un certain Mc Cullen, vendeur d’armes, propriétaire de la société « MARS » explique à une foultitude de gradés que ses nouvelles ogives aux nanobots sont prêtes, et montre, images à l’appui, que ces dernières rongent le métal et le dissolvent à vitesse grand V. L’OTAN a passé commande pour 4 d’entre elles et va envoyer une équipe récupérer les ogives à l’usine de Mc Cullen, au Gnoulistan.

Nos deux héros sont des militaires avec des couilles grosses comme des pastèques. Il y a le baroudeur, Duke, et son meilleur ami black, Jean-Paul. Duke c’est le chef qui veut être au coeur de l’action, Jean-Paul c’est la caution humoristique qui fait des blagues. Etant donné l’originalité de ce rôle,  j’ai été étonné qu’il ne soit pas doublé par le même professionnel que celui qui fait Eddy Murphy.

Bref, nos deux héros vont chercher au Gnoulistan les fameuses ogives. Et hop, ils partent en convoi pour aller livrer leur colis. Hélas, là où ils devaient livrer la bête, personne.  Une embuscade ? En effet, habile lecteur, tu l’as bien deviné : le super avion des méchants arrive et détruit les hélicos qui escortaient le convoi, avant de péter tout ce qui a des roues dans celui-ci (oui, les méchants oublient qu’ils sont censés récupérer ce que transporte le convoi, mais heureusement, les ogives survivent quand même aux ouat’mille explosions). Puis, le vaisseau se pose, et largue des mecs en armures. Celles-ci résistent aux balles, aux grenades, aux roquettes, bref, nos deux héros se sentent un peu à poil. Mais surtout, le vaisseau à déposé Poufbrune, qui elle, ne porte pas d’armure, mais juste une tenue en cuir et un gros décolleté. A noter que visiblement, ce dernier arrête lui aussi balles, grenades et roquettes. J’en déduirai donc que les munitions de guerre sont essentiellement masculines, mais passons. Poufbrune se dirige tranquillement vers les ogives,  les récupère, et en profite pour saluer Duke.

En effet, c’est l’ex de Duke. Quelle incroyable, coïncidence, n’est-ce pas ? On sent que les scénaristes ont travaillé dur sur la question.

Mais ces retrouvailles sont vite interrompues par l’arrivée d’un autre super avion, celui des GI Joe, qui viennent péter leurs gueules aux méchants. Poufbrune doit donc se replier vers son vaisseau quand elle découvre que ses copains en armure, s’ils résistent à tout, ne résistent pas aux couteaux, shurikens et arbalètes (armes bien plus perforantes qu’une vulgaire balle ou roquette) des GI Joes, qui visiblement doivent avoir des licences d’Histoire pour utiliser de telles armes issues du folklore médiéval. Poufbrune se fait donc chipper les ogives par les gentils et ne reste pas pour voir si son décolleté marche aussi contre les armes du Xe siècle.

Larbalète, larme des combattants de demain.
L’arbalète, l’arme des combattants de demain.

Bref, nos héros et leurs ogives sont donc emmenés chez GI Joe, où ils rencontrent le grand chef des gentils : le général Hawk, qui accepte de les garder jusqu’à ce que les ogives soient en sécurité (Duke et Jean-Paul ne voulant pas abandonner la mission qu’on leur a confié). Conséquence de quoi, ils s’entrainent avec les autres GI Joe : Poufrousse (qui elle aussi, a un uniforme à décolleté obligatoire), Groblack et Ninja Noir. Jean-Paul flashe sur Poufrousse, gaffe un peu, mais au final, grâce à son humour sans borne, il pourra lui montrer ses pastèques. Et voir les siennes en retour. La nature est bien faite, tout de même, quand on y pense.

Évidemment, on découvre  grâce à une subtile scène intermédiaire (sur les 3 derniers mots, un intrus s’est glissé : sauras tu le retrouver ?) que c’est Mc Cullen qui avait commandité l’attaque, lui et sa tête de mauvais méchant. Mais comme il veut récupérer ses ogives, même chez GI Joe, et qu’apparemment Poufbrune est trop nulle pour y arriver seule, il décide d’envoyer en renfort Ninja Blanc. Je vous disais à l’instant que la nature était bien faite :  notez à quel point le dicton se vérifie, tant l’équilibe des forces du bien et du mal semble parfait, chaque gentil à son pendant chez les méchants.  Mais inutile de s’arrêter sur ces considérations, revenons en à ce passionnant film.

Nan parce que bon, les méchants, ils ont localisé la base souterraine de GI Joe au milieu du désert Egyptien, et un petit commando composé de Poufbrune, Ninja Blanc et quelques méchants soldats arrive dans la base à l’aide de… sortes de moto-foreuses, un truc du genre. A noter que la super base GI Joe, tu peux arriver en plein dans la pièce principale en perçant les murs en douze endroits dans un bruit de tonnerre, il n’y a pas un garde pour donner l’alerte. Ils ont peut être de très grosses coucouilles, mais probablement de très petits tympans.

Les méchants entrent donc, vont discrètement (« Lalala, on marche dans les couloirs déserts« ) jusqu’au bureau du général Hawk (qui était tranquillement en train de regarder Secret Story dans son bureau), et lui font trois choses choses très vilaines :

  • Ils tuent sa secrétaire, Poufblonde (comme ça, hop)
  • Ils lui tabassent la gueule (mais ne le tuent pas, quelle idée, tuer le chef de ses ennemis quand on est un assassin ninja)
  • Ils lui piquent sa mallette à ogives

Et le général un poil sonné donne l’alarme dans un dernier geste avant de s’effondrer. C’est donc parti pour la séquence baston, où dans le chaos le plus total, tout le monde se tape dessus, mais dans l’ordre : Poufbrune tape sur Poufrousse (notez que dans tout bon film, les filles se battent toujours entre elles. Dommage qu’elles ne fassent pas un vrai combat de fille, avec tirage de cheveux et griffures), Ninja Blanc tape sur Ninja Noir, et les autres s’occupent des méchants soldats sans noms qui finiront donc très probablement sans vie. Ce qui finit par arriver, et permet juste à Ninja Blanc et Poufbrune de s’enfuir avec les ogives comme de vulgaires voleurs de poules.

GI Joe 2 : Struggle for Cobras mask
GI Joe 2 : Struggle for Cobra’s mask

Bref, à la base, tout le monde est un peu dég’. Trop dur, GI Joe, c’est le moment de la séquence « on doit retrouver confiance en nous pour pouvoir sauver le monde« . Et surtout, la séquence flashback. Car oui, nos héros ont un lourd passé.

– Ninja Noir et Ninja Blanc, par exemple. Ils étaient tous deux l’apprenti du même maître. Ninja Noir était un pauvre enfant des rues, et Ninja Blanc un petit con égoïste et déjà méchant. Ninja Blanc était plus fort, jusqu’au jour où Ninja Noir lui a mis sa branlée. Ninja Blanc était déjà pas mal humilié, mais quand il a vu leur maître applaudir Ninja Noir, il est devenu colère, et a donc buté le maître avant de s’enfuir. Ninja Noir a depuis fait vœu de silence en hommage à son défunt maître. On ose imaginer que ça n’a pas dû être facile lors de l’entretien d’embauche chez les GI Joe. D’ailleurs, Ninja Noir avait déjà été renvoyé de la chorale de son lycée à cause de ce détail. Les gens sont vraiment intolérants.

– Duke, avant, il se tapait Poufbrune, à l’époque où elle était blonde (cheveux noir = méchant ; comme l’intrigue est complexe, ça aide à se repérer), et l’a même demandée en mariage. Elle a dit « Hihihi – oui, elle un peu conne – ho oui, d’accord, super Duke, mais seulement si tu promets de protéger mon petit frère scientifique chétif, Rex, qui bosse pour je ne sais quelle raison au sein de ton unité de gros cons de bourrins au fin fond de l’Afrique ». Alors Duke, il a dit ok, c’est promis.  Sauf qu’il n’a pas pu tenir sa promesse  (c’est le drame de sa vie) :

Afrique de l’Est, 4 ans plus tôt, notre héros est pris dans une fusillade dans ce qui ressemble fort à un second Mogadiscio. Il a à ses côtés Rex et Jean-Paul.

« Bon, Rex, toi qui a un prénom de chien de série allemande, tu es gentil, tu vas courir vite vite dans cette maison au milieu du champ de bataille, à ce qu’il parait qu’il y a un laboratoire dedans. Alors tu vas voir, tu récupères ce qu’il y a à récupérer et tu reviens.
– Super ton plan Duke.
– Ouais,  je sais, merci. Ho, et puis dans le doute, j’ai commandé une frappe aérienne pour dans 5 minutes sur le labo en question, alors essaie de faire vite.
– Ha. Nan, mais je veux dire, et si j’ai besoin de plus de 5 minutes pour faire ce que je dois faire ?
– Ha bin, j’ai pas prévu cette éventualité. »

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Rex s’en va, et évidemment, avant qu’il ne soit ressorti du labo selon le super plan de Duke (qui est donc censé être un des meilleurs officiers de l’armées américaine, ça se voit à ses plans), l’aviation lui colle un gros suppositoire dans sa face de scientifique. On ne retrouve jamais son corps, Duke est dégoûté mais Jean-Paul le traine vers l’hélico à grands coups de « Viens, on ne peut plus rien faire pour lui ! » et autres phrases pas du tout caricaturales. Bref, à son retour aux USA, Duke va faire de la moto sans casque (Duke est un rebelle, mais un rebelle triste) dans les allées du cimetière et regarde de loin l’enterrement de Rex. Sa soeur, Poufbrune – mais blonde à l’époque – est effrondrée, Duke s’en va parce que bon, il sent bien que ça va pas être le moment de lui montrer son zizi (Duke est fan de Francky Vincent).

Je fais assez rebelle triste, là ?

"Je fais assez rebelle triste, là ?"

Bref, il semblerait que Poufbrune aie mal pris le fait que Duke aie fait larguer par inadvertance 5 tonnes de bombes sur la gueule de son frère. Halala, ces femmes, elles boudent vraiment pour un rien.

A ce moment précis du film, je crois que j’ai eu envie de faire un malaise vagal (c’est très « in ») pour tenter d’échapper à la suite. Mais Satan, qui n’est pas le dernier pour la déconne, m’en empêcha donc et m’obligea à garder les yeux grands ouvert pour bien comprendre la suite. Et quelle suite.

Pendant que les héros se font des petits flashbacks sur leurs vies, les méchants s’affairent. En effet, on découvre que ce gros rabouin de Mc Cullen travaille avec un mystérieux scientifique, Cobra. Cobra, il a une bonne tête de vainqueur : il est tout défiguré, a un masque à gaz en papier alu, porte une moumoute de cheveux longs et gras (il l’a probablement achetée à la boutique des nerdz cancéreux), et fait son malin puisque c’est lui le spécialiste des nanobots dont il se sert pour tout : contrôler des gens (ses supers soldats ne connaissent pas la peur grâce à ça), guérir, enlarge your pénis, modifier l’apparence de quelqu’un, rendre plus résistant, etc. Par contre, apparamment, les nanobots ne peuvent rien ni pour sa sale gueule, ni pour sa moumoute ridicule. La technologie a des limites.

Mc Cullen et Cobra discutent donc de leur super plan : ils vont balancer de l’ogive à nanobots en plusieurs coins de la terre, sur des capitales (Paris, Pékin, etc) et une fois la terre ainsi plongée dans le chaos le plus total, il ne restera plus aux citoyens du monde qu’à se tourner vers « l’homme le plus puissant de la planète« . Sans révéler qui est cet homme.

Sachant que nous sommes dans un film américain, qui cela peut il bien être ? La réponse plus loin (hmmm, j’aime ces honteux effets narratifs de bas étages, on dirait du Dan Brown)

Duke Ribéry
Notez le regard vif de Duke, qui n’est pas sans rappeler Franck Ribéry

Nos héros, pendant ce temps, ont repris du poil de la bête. Ils ont suffisemment flashbacké, et reprennent donc leur enquête, car comme le dit le général Hawk « Celui qui sait a déjà à moitié gagné » (il a trouvé « Sun Tzu EN BD ! » à la Fnac).  Ils découvrent donc que les méchant s’apprêtent à faire un gros attentat sur Paris. Mc Cullen va tenir parole pour son ancêtre et botter leurs culs aux français. A noter que les GI Joe savent que c’est Mc Cullen qui est derrière les méchants. Comment ? Et bien, c’est simple, à un moment, Duke dans un couloir s’est écrié « Mais ! Et si c’était Mc Cullent qui avait volé ses propres ogives  ? » et du coup les autres ont dit « Tu as raison, c’est ça !« , et donc sans preuve aucune, décident que c’est un gros bâtard de voleur.

Apparemment, chez GI Joe, on a des licences d’Histoire, mais pas de Droit. D’ailleurs, non seulement leur supposition est à chier, mais le plus navrant est peut-être bien qu’ils ont raison. C’est clair qu’un mec qui veut s’emparer de ses propres ogives discretos a plus d’intérêt à les voler aidé par son armée secrète  en attaquant l’OTAN plutôt que de changer un chiffre sur les inventaires de sa propre usine. Quand je vous disais que les Mc Cullen étaient un peu cons.

Bref, revenons à Paris, car nous nous égarons. GI Joe retrouve les méchants alors qu’ils sortent d’un laboratoire où ils ont armé les ogives, et en entament une immense course poursuite dans Paris, la camionnette des méchants (noire) se faisant courser par celle des gentils (blanche). Quand on vous dit que le scenario est si compliqué qu’on vous met des repères pour pas vous perdre. A deux véhicules, ils arrivent donc à détruire à peu près la moitié d’un arrondissement à coup de roquettes, canons lasers & co. D’ailleurs, on découvre qu’on peut faire 70 tonneaux sans ceinture, avec suffisamment de force pour détruire un véhicule blindé, et s’en sortir à peine égratigné, alors que l’on avait pas sa ceinture et que l’on portait juste un petit costume mignon. On mettra ça sur le compte du légendaire et bien utile décolleté de Poufbrune, qui décidément amortit tous les chocs.

N’empêche que GI Joe l’a mauvaise, puisque Ninja Blanc arrive à tirer une roquette sur la Tour Eiffel qui lui bouffe son métal à la base. Du coup, elle se casse un peu la gueule et les parisiens font « Ho bin nan alors ! » et autres petits couinements de désarroi. En effet, ils viennent de perdre une énorme ressource sur le marché de la vente de t-shirt moches. Les nanobots devaient faire plus de dégâts, mais Duke a réussi à les arrêter. Comment ? C’est simple : Poufbrune portait à la ceinture un énooooorme coupe-circuit avec un bouton titanesque et rouge qui arrêtait les bestioles. En se jetant sur elle (probablement pour la violer à la base), il sauve donc Paris des nanobots, mais se fait aussi du coup capturer par le Ninja Blanc. Et ce sans même avoir le temps de tenter un pwët-pwët camion anodin.

Lhygiène buccale de la Tour Eiffel laisse encore à désirer
L’hygiène buccale de la Tour Eiffel laisse encore à désirer

GI Joe a donc sauvé Paris, au prix d’un arrondissement et d’une tour Eiffel. C’est raisonnable. Par contre, GI Joe a perdu Duke, et est donc bien dans la mouise.  Duke est donc emmené au Pôle Nord, là où se cache Mc Cullen, Cobra, le Père Noël et tous leurs potes. A noter qu’en arrivant au Pôle Nord, ils sont toujours habillés en parisiens (costume trois pièce, über décolleté toujours, etc) mais ne semblent pas souffrir du froid. Ils font juste un peu de buée quand ils parlent. Mais, ce n’est pas sur la banquise que se cachent les méchants. C’est… sous la banquise ! A l’aide d’un petit ascenseur, nos méchants emmènent leur prisonnier vers une base sous-marine d’un calibre assez déraisonnable. A noter que personne ne connait l’existence de cette base, malgré qu’elle soit habitée par des milliers de personne, que sa construction aie probablement nécessité un peu de moyens, et qu’elle se trouve dans un coin où il y a du passage de sous-marins au mètre carré. Mais qu’importe, il y a sûrement un gros buisson sous-marin pour la cacher d’éventuels passants.

Et notre héros est donc livré à Cobra. Ce dernier lui explique que si Poufbrune est devenue méchante, c’est parce qu’il l’a bourrée de nanobots (allez savoir comment). Et qu’à son tour, Duke va être transformé en instrument des forces du mal. Et Cobra révèle son vrai visage après avoir attaché notre GI Joe préféré (je dis ça pour vous) à sa table d’opération : il retire sa moumoute moche, son masque en papier alu et se révèle être… Rex !

*Hoooo !* fait la salle. Ca sue fort sous les casquettes, faut faire tourner les méninges.

Décidément, dans ce film, tout le monde se connait. Ils auraient pu régler leurs différents entre eux, aux cartes, mais non, faut qu’ils emmerdent toute la planète. Rex explique donc qu’il a survécu à l’explosion car le labo scientifique qu’il explorait comportait un bunker. Et que dans ce bunker, il a trouvé des tonnes d’info sur les nanobots (allez savoir ce que ça foutait à Mogadiscio, en plein milieu d’une guerre locale). Il a malgré tout été défiguré (le bunker a pris cher), mais a appris moult sur les nanobots. Et l’a eu un peu mauvaise de voir que Duke ne l’avait pas attendu dehors. Il a donc décidé de devenir méchant, comme ça, hop, et de fourrer sa soeur aux nanobots (arrêtez de me demander comment, vous êtes immondes). Oui, il a sa logique, Cobra, il faut pas lui en vouloir. C’est un garçon « différent« , un peu comme Corky. Et ensuite, il s’est allié à Mc Cullen, pour qu’il finance ses travaux. Et maintenant, il va faire passer Duke du côté obscur.

Mais là, encore un rebondissement : Poufbrune a des flashbacks (c’est contagieux !). Elle se revoit dans les champs, heureuse, avec Duke, elle revoit leurs bisous, leurs câlins, la levrette du Thanksgiving  d’il y a 4 ans, leurs belles étreintes… Et grâce à la puissance de l’amooooour (c’est beau, je chialais comme une madeleine au cinéma), elle échappe au contrôle de ses nanobots quelques secondes, le temps de libérer Duke, qui pète sa tête à Cobra, pète sa tête à Mc Cullen (qui passait par là avec un chalumeau géant à la main, plus lance-flammes que chalumeau d’ailleurs, ce qui le défigure fortement), et désactive les nanobots qui rodait dans les veines de Poufbrune. Ils se font donc un gros bisous pour fêter ça.

Les GI Joe, eux, ont mis ce temps à contribution pour localiser la base secrète où Duke a été emmené, et sont donc arrivés à proximité avec leur sous-marin maison. Ils notent que la base dispose de tubes de lancements de gros missiles intercontinentaux, et ils savent que l’ennemi ne va pas tarder à s’en servir. Ils décident donc fort logiquement de ne rien faire. Ha. Genre même pas tirer trois torpilles vers les tubes ? Histoire d’éviter ce que vous êtes venus éviter ? Nan ? Bon, alors expliquez nous votre plan, GI Joe.

Le général Hawk lui même, perplexe devant son propre plan, appelle donc les scénaristes

Le général Hawk lui même, perplexe devant son propre plan, appelle les scénaristes

Le plan est simple, dit le général Hawk : on va envoyer Poufrousse, Ninja Noir et Jean-Paul dans la base pour, heu, disons… retrouver Duke. Ils sont donc envoyés sur la banquise, mais en vraie tenue de banquise, eux. Ils doivent être plus sensibles au froid (pensez, un noir, ninja lui aussi noir et une rousse). Et puis, on va envoyer ouat’mille petits vaisseaux de combat sous-marins faire une diversion (ce qui ne sert à rien, puisque la diversion, c’est au sein de la base qu’ils en auraient besoin, pour distraire les gardes. Pas sous l’eau). S’engage donc une grosse bataille sous-marine très inutile. Mais au même moment (« maiiiis que de rebondissements, holalalala« , dirait Eugène Saccomano), les méchants tirent leurs missiles et mettent leur plan à exécution. Jean-Paul se saisit donc d’un avion qu’il trouve dans la base des méchants pour aller détruire les missiles, ce qu’il fait comme ça, hop (avec évidemment toute une salle de commande stressée devant un écran géant qui hurle « Ouaiiiiis » quand elle apprend après quelques secondes de silence que la mission a réussi). De leur côté, Poufrousse et Ninja Noir vont visiter la base et tombent sur Ninja Blanc. S’ensuit un duel où Ninja Noir finit par propulser Ninja Blanc au fond des eaux du Pôle Nord, non sans l’avoir bien transpercé à coups d’objets divers et variés avant (katana, shurikens, couteaux, figurines de Pénélope Cruz, courtes lames). Comme son corps a disparu, il a toutes les chances, s’il a une suite, de se retrouver dans un truc pourri genre les pêcheurs islandais qui le repêchent au fond de l’océan, son corps protégé par le froid, et hop pif pouf il se réveille, massacre les pêcheurs et veut se venger. Ca doit être facile d’être scénariste pour ce genre de film, en fait.  Mais revenosns à nos héros qui profitent de leur visite de la base pour désactiver le rayon de la mort local, sorte de gros canon laser (oui en fait, contentez vous de regarder la scène finale de Star Wars, mais sous l’eau, vous aurez la même chose) qui a endommagé le sous-marin des GI Joe méchamment (même si deux scènes plus loin, il apparaitra frais comme un gardon).

Duke et Poufbrune, de leur côté, hésitent à copuler follement, mais voyant Cobra et Mc Cullen s’enfuir en sous-marin alors que nos héros échangeaient leurs fluides bucaux, ils les poursuivent avec les même moyens. Cobra en profite pour accomplir sa transformation (c’est-à-dire qu’au lieu de porter un petit masque à gaz moche, il se met à porter un gros masque tout court. Mais tout moche aussi). Et pour pas que Mc Cullen soit en reste, il l’engage comme subordonné et grâce aux nanobots, lui transforme sa tête en tête toute brillante en métal moche (ce qui est très pratique pour mettre des posts-it ou des magnets Danette, comme sur le frigo de maman), exactement comme ce qui était arrivé à son ancêtre quatre siècles auparavant. La boucle est bouclée, unbelibibeule se dit on sous les casquettes dans la salle.

Au final, les GI Joe rattrapent le sous-marin des méchants, les arrêtent, et les mettent en prison, les galopins. Tout le monde est content, Jean-Paul se tape Poufrousse, Duke se tape Poufbrune… Bref, tout est bien qui finit bien.

Mais attendez ? Tout film de daube doit laisser entrevoir un deux, c’est quoi cette arnaque ? Rassurez-vous :

On s’aperçoit que le président des Etats-Unis, « l’homme le plus puissant du monde » (je vous avais dit que je vous donnerais la réponse) a été remplacé par un spécialiste de l’infiltration de Cobra modifié aux Nanobots pour prendre son apparence.

Hmmm, ça sent le deux. Et quand je dis ça sent, je pense à la même odeur que celle de Satan évoquée ci-dessus.

Allez, générique (avec musique techno).

Maintenant, où ai-je foutu ce damné ouvrage sur Hubert Robert ?

26 réponses à “Jihad Joe

  1. tout cela me paraît bien compliqué pour un scénario de film… Est ce que tu n’aurais pas un peu exagéré ?

    En tout cas ça foisonne de trouvailles graphico-narrrative : les ninjas noir et blanc, les camion noir et blanc, les filles blondes et brunes, les nègres et les écossais…

    Chapeau. On dirait du Tarantino. Sans la bande son juke box et les images saturées.

    • Faut reconnaître que les types qui ont produit et réalisé ce film ne manquent pas d’audace : diffuser en 2009 un film muet en noir et blanc, c’est financièrement suicidaire.
      Quelle classe.

  2. Cher monsieur (je n’ose pas encore vous appeler Odieux connard) je suis tombée sur votre blog grâce à un lien dans celui de Wandrille, qui a commenté ci-dessus ;
    J’ai dévoré à toute vitesse les quelques billets qu’il y a pour l’instant et j’attends impatiemment les prochains ! Vous avez rejoint mon dossier de favoris « Blogs incontournables » :D
    Merci et au revoir !

  3. Messieurs dames, merci. Et vous pouvez m’appeler Odieux Connard, c’est même là pour ça, il ne faut pas hésiter.

    Quant à mes exagérations c’est vrai, il y en a, je l’avoue : ce n’est pas exactement Satan qui m’a passé la place de ciné gratos.

    Le scenario, lui, je n’y ai pas touché. J’ai même coupé une ou deux scènes pour pas compliquer la chose (par exemple, comment Mc Cullen positionne son agent en lieu et place du président des iounaïted staÿtsses).

    Si un lecteur visionne la bête, il pourra confirmer (ou infirmer, auquel cas je lui péterai les genoux).

    • odieux connard

      je suis déçue, j’aimais le surnom de satan (si proche de la réalité).Mais je vous conseil de rester sur vos garde, le pire est à venir si on regarde les prochaines sorties ciné. Releveriez vous le défi.

      • J’ai dit « pas exactement » Satan, je n’ai pas dit que ce n’était pas un agent du malin pour autant.

        N’empêche que je ne recule devant aucune bouse. C’est mon pêché mignon.

  4. Le monde des blogs réserve parfois de bonnes surprise. Putain oui ! Donc, comme disait Schwarty avant qu’il ne devienne gouverneur, dans une série de chef d’oeuvres de la même eau, I’ll be back !
    Bernie

  5. Êtes-vous certain, Cher Odieux Connard, de n’avoir pas écrit un article quatre fois plus longs que le scénario original du film? Mais on voit que Hubert Robert vous a inspiré, vous avez réussi à en faire de belles ruines.

    • GI Joe aussi, aime les ruines. La longueur de l’article est, il est vrai, disproportionnée par rapport au scenario.

      Tarantino le fait mieux que moi : avec Kill Bill, il a besoin de deux films pour dire « Une blonde en tenue moulante tabasse des tas de gens parce qu’ils ont voulu la tuer ». J’ai encore beaucoup à apprendre.

  6. Le blog de Wandrille m’a renvoyé ici, j’ai bien rit,ce qui n’est plus souvent le cas.
    Continuez !

    • C’est en fait, j’en viens moi aussi.

      Cet humour cynique et corrosif, sans pour autant être vulgaire … ça m’rappelle Desprogres.

      Fut un temps où l’humour avait de la classe. Déjà l’esprit de vieux con à 17 ans, c’est effarant.

      Quoi qu’il en soit, j’ai bien ri ! Au plaisir de vous lire prochainement, odieux connard ! (et voilà un nom dont vous ne déméritez pas, si j’ose dire)

      • Effectivement, Wandrille propulse en ces lieux plus d’un fieffé malandrin. Je ne m’en plains pas, tant que ces derniers trouvent un certain plaisir à passer.

        Et on est pas un vieux con à 17 ans. On est juste con. Sauf si on sent l’urine et qu’on craint la chaleur ; là, oui.

  7. Juste pour une petite info, à l’origine « Satant » désignait il y a de cel 3500 ans en Mésopotamie (Iran, Irak…par là-bas quoi m’emmerdez pas les twitteux votre orthographe et vos hémorroïdes je les latte au knout!). Donc Satan en Mésopotamie désignait le provocateur, le plus fidèle sujet du souverain en fait. Celui qui proposait d’ourdir des complots contre le bon souverain, de ne pas payer d’impôt ou qui demandait qui voulait se taper son harem… avant de les faire arrêter et pendre/couper les mains (ou couilles selon le cas)/flageller 20 fois au bâton… Bref, ce qui désigne aujourd’hui le travail de tout bon ministre de l’intérieur qui plutôt que d’attendre et de riposter que ce soit à la délinquance usuelle, aux mouvements révolutionnaires ou aux terroristes (non exclusif) décide de prendre l’initiative et recrute les candidats lui-même afin de servir au mieux ses desseins politiques comme devenir Calife à la place du Calife, montrer que c’est lui qui a la plus grosse matraque, pouvoir passer sur TF1 en tant que représentant de l’ETAT (à ne pas confondre avec l’ETA, un seul des deux est réellement terroriste. L’autre est manipulé par le premier, sinon pourquoi se couper des masses censées soutenir ce combat « juste » en les effrayant/tuant/blessant/enlevant et détenant arbitrairement/terrorisant (plus globalement)?)

  8. Bonjour ^^
    Je suis tombée je-ne-sais-plus-comment sur votre blog et me suis donc mis en tête de lire les précédents articles.
    Résultats, j’ai découvert qu’il existait des gens qui employaient l’expression « ouat’mille » (que je croyais réservée à mon cher frère), et je me marre toute seule comme une conne devant mon ordi !
    J’adore :D

      • Je n’ai pas encore fini ! J’ai commencé par les plus anciens articles et en suis pour l’instant à « septembre 2009″… mais « chi va piano va sano » (oui, j’aime bien étaler ma culture, parfois ^^).

  9. Je profite du message sur le un an du site pour dire deux choses :
    – une photo, on l’enregistre sur son disque dur et on la met sur son propre espace web de façon à ce que l’image s’affiche, même un an après l’ouverture du site (cf photo de Duke Ribéry)
    – un « qu' » ou un « que » qui suit un « malgré », mérite la mort de manière douloureuse et lente. « A noter que personne ne connait l’existence de cette base, malgré qu’elle soit habitée par des milliers de personne » => « malgré les milliers de personnes qui l’habitent. »

    Compris ?

  10. Ha, et aussi : « Mais revenosns ». Heureusement que les articles plus actuels sont moins emplis de fautes !

    Diable !

  11. Je suis navrée M. Odieux Connard de vous signaler que vous aviez en 2009 des difficultés à manier le subjonctif du verbe avoir : ait ! « il semblerait que Poufbrune aie mal pris le fait que Duke aie fait larguer par inadvertance ». Oui je sais, j’écris en 2012, mais j’ai décidé de lire tout votre blog, dans l’ordre chronologique, avant de vous envoyer mon CV.

  12. Pingback: G.I Joe : Con(con)spiration | Le blog d'un odieux connard·

  13. Ce n’est pas dans ce film que la base sous-marine menace d’être détruite par des blocs de banquise? Encore un scénariste qui n’a pas pris le temps d’observer les glaçons dans son pastis…

  14. et tout ça sans parler du fait qu’un exosquelette transforme même un type qui s’en ai jamais servi en super yamakasi …

  15. Pingback: Le post de la décennie | Le blog d'un odieux connard·

  16. Chère Odieux Connard,
    je me permets de vous signaler une faute de frappe que je vous transmet telle quelle: « . Mais revenosns à nos héros qui profitent  »
    Notez de même la présence d’un espace en trop en début de phrase.
    Cordialement

    Chwebie

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