La bataille perdue et gagnée à la fois

Parlons histoire, parlons petit Théâtre des Opérations.

Et cette fois-ci, allons voir du côté de nos amis autrichiens, qui en 1788, s’illustrèrent dans une bataille si absurde qu’aujourd’hui encore, les historiens débattent de la question « Mais qu’est-ce que que c’était que ce bordel ? ». Tant les protagonistes furent à la fois vainqueurs, vaincus, poursuivants et poursuivis, dans un gigantesque chaos qu’on peine parfois à éclaircir.

Voici donc la bataille de Karánsebes.

Bon visionnage.

12 réponses à “La bataille perdue et gagnée à la fois

  1. Alors ça c’est du bon ! Pour le coup, les préconnisations du Coran donnaient un avantage aux Ottomans.

    L’infanterie versus la cavalerie ça m’a fait penser aux « petits pédestres ».

    Merci pour cette vidéo, c’est décidemment ce que je préfère dans vos créations. J’ai déjà les BD, et si vous sortez un jour un DVD je serai preneuse.

    (Oui, je sais, je peux les enregistrer depuis youtube, mais c’est pas pareil !)

  2. Donc : entre 150 et plusieurs milliers de morts pour une bande de débiles incapables de se retenir de picoler alors qu’ils sont en mission et que l’ennemi peut se manifester à tout moment. La bêtise et la médiocrité humaines n’ont vraiment pas de limite, c’est fatigant. Espérons que la majorité des morts soient justement ceux-là.

  3. La mention « et oui, l’histoire est vraie » est abusive. Dans le meilleur des cas, le fond de l’histoire est vrai mais de nombreux détails sont faux. Dans le pire des cas, on peut considérer que cette histoire, relatée pour la première fois 49 ans après les évènements relatés par un officier Français (ennemi de l’Autriche à l’époque), est une pure invention.

    Dans tous les cas c’est une fable, pas une leçon d’histoire.

    • La version anglophone de l’article mentionne d’ailleurs que celui-ci sera bientôt effacé : pas de source crédible à disposition.

      Par contre, cela montre que l’activité de narration de ratages militaires était un créneau en vogue bien avant l’odieux :) !

      • Quand on passe d’un article français de Wikipédia à sa version anglaise en cliquant sur le lien à la fin de cette phrase (« Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais »), on arrive sur une ancienne version de l’article anglais (celle-ci). Ceci n’arrive pas en changeant la langue de l’article via le menu déroulant en haut, puisqu’on arrive sur cet article-là, sans bannière.

      • Non, c’est une ancienne version (que l’on trouve en lien au bout de la phrase « Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Karánsebes » »); en changeant simplement la langue de l’article (en haut à droite), on tombe sur la version actuelle qui n’a pas de bannière.

    • ce n’est pas une fable ne vous en déplaise et l’odieux connard est on ne peut plus sérieux et toc

    • Alors : oui, l’histoire est sourcée. Et pas seulement par des récits à 50 ans d’écart (ne vous contentez pas de WIkipédia, que diable !). Non seulement il y a eu un certain nombre d’articles sur le sujet après la bataille (certains 3 jours seulement après les faits, mais les années qui suivront proposeront aussi de nouveaux écrits), mais… on a le témoignage de Joseph II lui-même, dans une lettre du 26 septembre 1788, qui confirme que cavaliers et fantassins se sont tirés dessus, démarrant un gigantesque bordel dans le camp qui se termina par une retraite après avoir laissé des morts sur le terrain.

      L’armée ottomane confirmera aussi avoir profité d’une « grande confusion » dans les rangs de l’armée d’en face pour avancer.

      Bref, Autrichiens comme Ottomans ont l’air plutôt raccords.

      Les autres détails (la bibine, le cri de « Turcs ! ») apparaissent aussi dans plusieurs sources validées par les spécialistes de cette guerre (depuis deux siècles), et semblent expliquer assez clairement pourquoi les soldats auraient commencé à se tirer dessus. Joseph II écrira lui-même que les dommages dans son camp ont été assez impressionnants, et mentionne même la perte de trois canons.

      Voilà.

      • Eh bien, justement, dans la partie « discussion » de l’article wikipedia anglophone, divers contributeurs mentionnent lesdites sources…

        https://en.wikipedia.org/wiki/Talk:Battle_of_Kar%C3%A1nsebes

        l’article du the Real Zeitung (Real News) of Erlangen, parle de mercenairess valaques qui auraient répandus délibérement la panique, en hurlant aux turcs, en incendiant des maisons, qui ne sont plus de Karansabes mais de Lugoj. Dans la panique et dans le noir, des autrichiens se tirent dessus. Profitant de la panique, des cavaliers turcs attaquent et effectivement dans le noir et la confusion, des autrichiens tirent sur d’autres autrichiens. l’attaque est repoussée et 8 valaques sont pendus le lendemain.

        un autre carnet parle de Caransebes alors que l’arrière garde de la colonne autrichienne faisait retraite et d’un incident ayant causé une panique, sans guère plus de détails et ne mentionnant que 150 morts.

        « History of the military campaign 1788 of the Main army against the Turks » mentionne le journal d’un officier autrichien, qui relate la retraite et l’attaque du camp par les turcs, la confusion Halt – Allah et parle de 3 canons et 563 hommes… dont la majorité ont été retrouvés ensuite, soit qu’ils aient désertés ou se soient perdus.

        La seule source turque mentionnée est « Ahmet Ustuner, Yusuf Paşa’nın Sefer-namesi, Selçuk University, Konya, 2005, Unpublished Master Thesis », et elle ne donne guère de détails, à part que pendant que l’armée autrichienne faisait retraite de nuit, des fantassins ont confondus des hussards avec des ottomans et ont fait feux sur eux. les pertes autrichiennes auraient été de 10 000.

        Il est possible que les sources autrichiennes minimisent les pertes et que les ottomans en rajoutent, mais aucune des deux sources ne parlent de soldats ivres ayant déclenchés des échanges de tirs en se disputant pour de la boisson, non plus que l’armée autrichienne ait perdu une position avantageuse dans l’affaire puisqu’elle battait déjà en retraite !

        Les seule sources qui donnent des détails approchant le déroulement de la vidéo sont plus tardives de plusieurs décennies et d’auteurs ayant des raisons de vouloir se moquer des autrichiens : le maréchal d’empire français Marmont et le poète Gross-Hoffinger en 1847, viré de l’armée autrichienne peu de temps après s’être enrolé.

  4. Ah je connaissais pas, épisode croustillant ! :-D

    Le grand vainqueur, on dirait bien que ça a été le schnaps !

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