Quand Paris recevait des obus de nulle part

Durant quatre mois, en 1918, la vie parisienne fut compliquée.

En effet, impossible d’aller chercher son bubble tea ou sa salade de quinoa sans risquer de se manger un gros obus sur le coin de la truffe. Pourtant, point de zeppelins au-dessus de la ville, aucun bombardier en maraude, le front était trop loin pour qu’un canon puisse bombarder la capitale… alors, comment était-ce possible ?

La réponse en vidéo.

Bon visionnage.

20 réponses à “Quand Paris recevait des obus de nulle part

  1. Yeah, du Petit Théâtre.

    Une question, quand même : allonger le tuyau, c’est bien joli, mais le principal problème c’était pas essentiellement la force de propulsion ?

    Et 367 n’est pas un multiple de 65, les allemands ont gâché 42 obus pour une fiat panda, faut-il y trouver une explication sur la vie, l’univers et le reste ?

    • en fait l’obus accélère pendant qu’il est dans le canon, donc (jusqu’à une certaine valeur), rallonger le canon augmente la vitesse à laquelle l’obus est propulsé (et je suppose que si on rallonge le canon, on peut augmenter la quantité de poudre pour etre sur que ca accélère jusqu’au bout)

      • Merci pour cette réponse très intéressante. Comme vous, j’imagine qu’il faut augmenter (fortement ?) la quantité de poudre pour compenser les frottements de l’obus tout le long du canon, mais il faut augmenter aussi l’épaisseur de la paroi du canon pour compenser la pression beaucoup plus forte au moment de l’explosion. Il devait y avoir tout de même d’autres limites techniques que simplement rallonger la tuyauterie :)

      • une autre solution mise en oeuvre lors de la 2de guerre mondiale par les allemands était de fair un canon tres long avec des charges reparties le long du fût pour continuer d’accelerer le projectile. de memoire c’etait dans une casemate dans le Pas de Calais.
        et si mes souvenirs sont bons les pakistanais avaient fait la mme chose pour balancer des obus sur l’Inde en passant au dessus des montagnes.

      • Canon V3 pour le multichambre, teste à la forteresse de Mimoyecques, mais pas une grande réussite.
        Concernant la vitesse, le soucis c’est que, pour donner une idée, j’ai pas les valeurs exact, si on double la poudre, on multiplie par 4 la pression, donc v’la l’épaisseur du canon à avoir pour encaisser ça

  2. Bonjour,

    Comme d’habitude, video parfaitement instructive, mais un peu moins drôle cette fois, compte tenu du nombre de morts et de blessés.

    Et une question : si les Allemands ont détruit les canons et imposé une omerta sur leur existence, comment cette dernière a-t-elle été révélée ?

    • Le concept en lui-même était connu, c’était les documents qui manquaient pour savoir exactement comment ils étaient fait

  3. Chimay 1918

    UNE DAME BLANCHE BIEN CURIEUSE

    Sœur Sainte-Marie-Mélanie était une femme d’une grande expérience. Infirmière dans un hôpital militaire allemand de Chimay depuis 1916, elle savait bien que la guerre était une abomination.

    Tous les jours elle les voyait arriver ces jeunes gens, choqués, blessés, parfois mourants, et souvent, son cœur débordait de larmes.

    Au milieu de leur délire, ces grands enfants appelaient leur maman et, lorsque la petite religieuse arrivait pour rafraîchir leur front brûlant avec une serviette humide, certains embrassaient sa main avec ferveur.

    * Aidez-moi, ma sœur, j'ai si mal ! 
    

    Elle en était bouleversée. Ah ! Si elle avait pu d’un geste arrêter cette tuerie, elle l’aurait fait sans la moindre hésitation. Malheureusement, son seul pouvoir consistait à calmer leurs douleurs, pensait-elle.

    Jusqu’au jour où…

    Tout d’abord, elle ne lui avait pas prêté attention.

    C’était un jeune homme comme tant d’autres, un jeune artilleur gravement mutilé au bras et presque sourd. Des maux assez inhabituels pour l’hôpital, plus habitué aux plaies par balles ou par grenades.

    Il divaguait, poussait des cris dans son sommeil. Ses rêves étaient peuplés de bruits assourdissants, cent fois par nuit, il revivait son accident, cent fois il réveillait en sursaut tous les autres malades.

    Soeur Sainte-Marie-Mélanie décida de l’isoler, de le mettre à l’écart, tant pour lui que pour les autres, dans un endroit plus calme où elle pourrait mieux le surveiller.

    C’était la pièce où les infirmières se reposaient parfois, la salle où elles remplissaient les dossiers des malades, où elles stockaient les médicaments.

    En plus du lit du jeune homme, on trouvait là une table, deux chaises de bois blanc, des étagères et un fauteuil crapaud venu d’on ne sait où.

    Il était si bon de s’y recroqueviller après une journée épuisante, de reposer son dos et ses jambes mis à mal par la station debout !

    Ce jour-là, comme le jeune homme paraissait dormir, la petite sœur prit ses aises.

    Elle ôta ses chaussures, replia ses jambes sous elle, s’étira et se frotta la nuque.

    * C'est difficile de faire votre métier, ma sœur. Vous avez l'air si  fatiguée ! Vous êtes bien courageuse ! 
    

    Le soldat avait à peine ouvert les yeux. Il avait parlé si doucement qu’elle avait à peine entendu. Quand il ne poussait pas de cris inarticulés, il avait une jolie voix, douce et un peu grave.

    * Comment vous sentez-vous aujourd'hui, mon fils ?      * Mieux ma sœur, depuis que je suis au calme, grâce à vous. 
    

    Elle ne lui dit pas que c’étaient les autres militaires qui avaient insisté pour l’éloigner. Les autres à qui ses hurlements donnaient des envies de meurtre.

    * Depuis que je suis seul, je ne fais presque plus de cauchemars.       * Votre blessure semble se refermer. Elle était bien terrible, la  machine qui vous a fait cela…    * Terrible, c'est bien le mot. C'est la plus forte, la plus grosse, la  plus effroyable des pièces d'artillerie. 
    

    Sœur Sainte-Marie-Mélanie se mordit les lèvres pour ne pas répondre. Il fallait le laisser parler, cela le soulagerait sans doute. Le laisser dévider son flot de douleurs, son océan de souffrances. Cependant, les confidences qu’elle allait recevoir n’étaient pas celles qu’elle attendait.

    Car le jeune homme était porteur d’un lourd secret.

    Ce qu’il décrivait à présent, son mauvais rêve, c’était la « Grosse Bertha », un énorme canon d’une portée de plus de cent kilomètres qui bombardait Paris tous les jours. Voilà des semaines que les alliés cherchaient à localiser l’engin de guerre afin de le neutraliser. Mais jusqu’à présent, bernique, personne n’avait pu se procurer de renseignements fiables.

    La petite sœur, doucement, par petites touches, avançant pas à pas vers la vérité allait-elle découvrir le pot aux roses ?

    C’était difficile, car le jeune Allemand ne savait pas grand-chose. Il savait qu’on l’avait mis dans le train à Compiègne.

    * Compiègne, se répéta la petite sœur à voix basse. 
    

    Il savait que le canon était établi dans la forêt.

    * Pas le moindre village à l'horizon ? demanda-t-elle d'une voix  innocente.    * Oh si, ma sœur, il y avait bien un village tout près, mais il a  fallu le faire évacuer. On ne voulait pas que les villageois viennent  mettre leur nez dans nos affaires. 
    

    La petite sœur se souvint soudain d’un jeune homme originaire de cette région qui avait raconté des histoires de villages vidés par les allemands. Ah ! Si le nom du bourg pouvait lui revenir ! Comment était-ce donc ?

    * Crépy, Crécy ?    * Oui ma sœur, c'est bien le village de Crépy. Comment le saviez-vous  ?    * C'est un ancien souvenir qui me revient. Rien de grave mon petit, je  vais vous donner quelque chose pour dormir. 
    

    Et, nantie de son précieux secret, l’emplacement de la « Grosse Bertha », la petite Sœur Sainte-Marie-Mélanie alla trouver son cousin. Celui-ci, elle le savait, faisait partie d’un service de renseignements alliés qui s’appelait la « dame blanche ».

    Nul doute que cette douce dame blanche viendrait à bout des agissements sanglants de la vilaine grosse Bertha !

    • Merci pour cette note historique… Cela donne un réel à cette présentation des canons encore plus intéressant!!!!

  4. Belle histoire Lucette, mais dans le Petit Théâtre il est bien indiqué que le super canon n’est pas la grosse Bertha, puisqu’on tire avec les deux à la fois pour couvrir le bruit du premier. Donc ?

  5. Certes, mais il y a confusion entre la Grosse Bertha appelée ainsi par les Allemands (un obusier de 420mm, utilisé pour démolir les forts de Liège en août 1914) et ce que les Français ont appelé la « Grosse Bertha » (les bombardements sur Paris). D’où la confusion.

  6. Les affuts (cimentés) des Paris-Kanon, sont retrouvés en forêt de ST-Gobain pas très loin de Retondes.
    Cette techniques du canon haubaner fut vainement copier par les irakiens pour essayer de tirer des munitions radioactives.

  7. La guerre est toujours dramatique…sinon j’aurais bien fait une blague de mauvais goût à propos d’un service « Autolib » en avance sur son temps xd.

    On voit en tout cas que lorsqu’il s’agit d’aller matraquer l’autre avec de gros substituts, le Teuton voire en général d’humain, a beaucoup d’imagination…

    • D’où la fameuse phrase : « tu le sens mon gros substitut ? »
      Alors que dixit la grande connaisseuse Amanda Lear, l’important c’est pas la taille… mais le goût !

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