Ready Joueur Un

– Bonjour Monsieur ! Puis-je vous aider ?

Le vendeur tire fièrement sur les pans de sa veste aux couleurs de son enseigne. Le sourire jovial, l’œil pétillant, il aime à guider les clients perdus devant les montagnes de technologie de son rayon.

– Alors oui euh… voilà, j’aimerais me mettre à la réalité virtuelle, et je ne sais pas du tout par où commencer.
– Ma foi, c’est assez simple. Il vous faut juste un casque, deux manettes, et c’est parti !
– Super. Eh bien je vais vous acheter un casque et deux manettes alors.
– Pourquoi faire ?
– De ?
– Les manettes ? Pour quoi faire ? On n’a pas besoin de manettes en réalité virtuelle, enfin.
– Mais vous m’avez dit de…
– Non, ce qu’il vous faut, c’est un casque et deux gants.

Le client lève un sourcil. Non, il a dû mal entendre, voilà tout. D’un hochement de tête, il décide d’oublier cet incident.

– Eh bien va pour un casque et deux gants. J’ai tout là ? Je n’ai besoin de rien d’autre ?
– Non.
– Alors voici ma carte bleue. En route pour la réalité virtuelle !
– Hein ? Houlala, non. En fait, il faut être attaché pour aller en RV. Tenez, voici un harnais.
– Mais ? Vous n’avez jamais parlé de…

Cette fois-ci, c’est sûr, le client a bien entendu. Mais ce diable de vendeur, agit comme si de rien n’était. Impassible, il attend une réponse.

– Alors va pour le harnais, soupire le visiteur. Avec ça, c’est bon ?
– Un harnais ? Mais il n’y a pas besoin de harnais pour jouer en RV, qui vous a dit ça ? Vous pouvez très bien jouer debout chez vous, sans bouger.
– Que ? Monsieur le vendeur je… dois vous l’avouer, je suis confus. Je dois jouer avec un harnais ou non ? Je peux rester chez moi sans bouger et ça ira ?
– Sans bouger ? Alors là, pas du tout. Sachez qu’il faut courir en même temps, sinon vous ne bougerez pas dans le jeu.
– Hein ?
– Pourquoi faites-vous l’étonné ? Je viens de vous le dire : pour jouer, il faut un fauteuil. Courir ? Ce serait ridicule. Il vous faudrait un harnais, un tapis ou…

C’en est trop. Le client, rendu à moitié fou par les divagations de son conseiller commercial, décide de mettre fin à ses jours en avalant autant d’Apple Watch que possible sur le rayon voisin. Étouffé par ces dernières, tout en étant atteint par un fulgurant cancer colorectal au vu du prix, le pauvre homme s’effondre, foudroyé.

Car le malheureux ignorait une chose : il vivait dans le monde de Ready Player One, un monde où alors que tout le film tourne autour de la réalité virtuelle, les conditions pour s’y connecter et les règles de celles-ci varient à chaque scène. Vous pensez que j’exagère ? Que jamais Steven Spielberg et 175 millions de dollars n’auraient pu passer des mois sur un film sans noter que « Ah tiens merde, on a oublié de poser les bases du thème principal » ?

Hoho. Hohoho. Eh bien vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir.

Et spoilons, mes bons !


L’affiche : les halos, ce sont un peu les flammes de Steven Spielberg

Notre film nous emmène en Ohio, en 2045, dans la petite ville de Columbus.

Et dans le futur, une catastrophe terrible est arrivée : on a perdu le secret de fabrication du HLM. Du moins c’est ce qu’il faut supposer, car en 2045, les pauvres vivent dans des mobil-homes empilés les uns sur les autres. Et à Columbus, cela porte un nom : le quartier des « Piles ». C’est au sein de celui-ci que nous retrouvons notre héros, Wade, qui en impose tellement que j’ai dû aller regarder en ligne le casting pour retrouver son nom. Hélas, tout ce que mon cerveau parvenait à produire lorsque je pensais à lui était le mot « lippu ». Curieux.

Enfin. Wade est un jeune orphelin qui a une passion : l’Oasis. Un univers virtuel créé par deux petits génies et où l’on peut faire un peu ce que l’on veut simplement en allant sur une planète thématique. Une envie de détente ? La planète des vacances est là pour ça. Une envie de baston ? La planète des combats n’attend que vous. Une envie violente de vous faire dominer pour des choses sales ? Le site URSSAF.com est toujours en ligne.

À ce sujet, et parce que je vous connais bande de coquinous, évoquons tout de suite ce à quoi pense votre esprit tordu là, de suite : dans le futur, point de porno, et pour d’obscures raisons, les gens se promènent quasiment tous dans l’univers virtuel avec des avatars tirés de films des années 80. Alors que nous savons tous que dès que vous laissez la liberté de création totale à des gens sur internet, il ne faudra pas trois minutes pour que votre univers se peuple se kiki géants, de croix gammées, de japonaises à gros seins et de furries. Si vous ne savez pas ce qu’est un furry, je vous envie un peu. Mais passons et revenons à l’Oasis.

Car le film est assez flou sur un autre point assez central : mais comment fonctionne ce bordel ? Puisque des gens s’y connectent avec juste un casque et des gants, d’autres ont carrément un tapis de course sous eux, certains des combinaisons spéciales et… pourtant, tout le monde s’y promène de la même manière. Tantôt le héros se connectera avec un tapis, tantôt sans, et ça ne changera strictement rien. Ah. Mais alors pourquoi le tapis de course si un casque suffit ? Surtout si le héros est pauvre ? Seriez-vous en train de me dire qu’il a claqué son allocation de rentrée scolaire dans ce genre de produits dont il n’avait en fait pas besoin ? D’ailleurs, pourquoi n’ira-t-il jamais à l’école du film ? Est-ce pour cela qu’il est complètement attardé ? Mystère. Mais avant que le spectateur ne puisse demander à ce que le film fasse au moins l’effort de définir un peu ses bases, il croule soudain sous les explications qu’il n’a pas demandées.

Dans l’Oasis, le joueur a un avatar. Il peut gagner des pièces et des objets spéciaux (genre une bague qui permet de chanter La Carioca à la perfection pendant 2 minutes), mais s’il se fait tuer, pif paf, il perd tout. Les planètes où on s’entretue sont donc très rentables, puisqu’on peut y piquer le butin des autres, mais c’est aussi un coup à perdre le sien.

Mais surtout, LA règle de l’Oasis, c’est qu’il y a un secret à y trouver. En effet, ses deux créateurs, Glandu et Glandouille, sont partis. Glandu est mort, et Glandouille a pris sa retraite il y a longtemps laissant Glandu aux commandes. Mais avant de mourir, Glandu a enregistré un message disant « Salut les péquenots ! J’ai caché un p’tit secret dans l’Oasis. Le premier qui le trouve deviendra le dieu de l’Oasis avec tout pouvoir, et accessoirement, il héritera de toutes mes actions, d’une valeur de 500 milliards de dollars, faisant aussi de lui le boss de la société bien réelle derrière l’Oasis. Bon, j’suis sympa, j’vous file un indice : pour découvrir le secret, il faut déjà mettre la main sur trois clés cachées. Amusez-vous bien, pendant que moi, je meurs. Arg. Couic. Reugleugleu. »

Et ce message, c’était en 2040. Or, cinq ans plus tard, personne n’a encore découvert la moindre clé !

Tout au mieux, un type oublié (c’est le film qui le dit : des millions de gens participent à la chasse au secret, mais ils ont oublié le nom du SEUL type ayant avancé en 5 ans) a découvert un jeu caché. Une course de voiture impossible à terminer tant elle est dure (on est presque au niveau du circuit arc-en-ciel sur Mario Kart Double Dash, c’est dire). Et aujourd’hui, Wade et son meilleur ami H la tentent. Quantité de candidats tombent du circuit, explosent sur les obstacles et sont réduits à l’état de pièces à ramasser, mais évidemment, Wade parvient presque au bout… et échoue tout à la fin. Une autre concurrente, Artémis, doit s’arrêter près de lui, car sa moto est endommagée par l’un des nombreux monstres qui se promènent le long de la course. Les voilà comme deux cons, séparés de la ligne d’arrivée par un ravin infranchissable sans véhicule.

Wade engage aussitôt la conversation.

– Eh bien ! On a failli y arriver, c’est pas de bol.
– Oui, et ma moto est foutue. Ce monstre l’a écrabouillée.
– Tiens oui, c’est curieux : tu as noté comme les véhicules éclataient et se transformaient en pièces sitôt qu’un Jean-Jacques se prenait une mouche dans l’essuie-glace, mais toi, ta moto se fait écraser mais hop, pif pouf, ça va, elle est récupérable ?
– C’est vrai qu’on dirait que celui qui a écrit les règles de ce film les fait varier en fonction des besoins du scénario.
– Et ce n’est pas fini, regarde : ET SI TU VENAIS AVEC MOI ? MON AMI H PEUT RÉPARER TA MOTO !

Ah euh… bon. Fort bien. Donc un coup, un truc endommagé explose en pièces, l’autre il subsiste, et voilà que maintenant on apprend que les joueurs peuvent réparer ce qui est endommagé. Soit ? Wade emmène donc Artémis jusqu’à l’atelier virtuel de H, où celui-ci bricole plein de trucs. Il a tôt fait de réparer l’engin, pendant que Wade flirtouille avec Artémis, qui est apparemment une sorte de star virtuelle.

– J’adore ce que tu fais !
– Merci.
– Surtout sur Only Fans !
– Que… quoi ? Mais je n’ai pas de… ooooh, je vois. Toi, tu es du genre à te connecter au site de l’URSSAF.
– Alors là, euh, pas du tout ! Tout au plus, impots.gouv, et encore, juste pour euh… pour consulter vite fait. Non mais allez, sérieux, Artémis, j’adore ce que tu fais ! Toi aussi tu chasses le super secret ! Comme moi, tu connais toute la vie de Glandu par cœur, car tu sais que c’est là que se cachent les indices menant aux clés !

Et en effet. Les deux papotent, parlent de la vie palpitante de ce gros geek de Glandu, puis vient le moment où chacun doit se déconnecter en retirant son casque (retenez bien, c’est important : on se déconnecte comme ça). Pour Wade, adieu, donc, réalité virtuelle et aventures, et bon retour dans son mobil-home pourri où il vit avec sa tante et le petit copain loser de celle-ci. Wade soupire donc très fort, parce que 1) sa vie est nulle comme une pièce d’ouverture du festival d’Avignon, 2) Artémis était, je cite « hot« .

Oui, le monsieur est persuadé que tous les gens avec des avatars de bombasses sont des bombasses. Wade est une sorte d’appeau à arnaqueurs maliens.

En attendant, il décide de se reconnecter pour aller vérifier un truc : il existe dans l’Oasis une bibliothèque des souvenirs de Glandu. Oui, le type a mis tous ses souvenirs personnels en ligne. Heureusement que c’était un geek rêveur avec une grande éthique. Enfin, tout est là. Et les chasseurs de secret ont décidé que mouaiiiis, boooof, finalement, c’était pas un lieu très intéressant où enquêter.

Oui : sérieusement. Le concepteur du secret a OUVERTEMENT dit « Je mets mes souvenirs en ligne, il y a des indices dedans », mais presque personne n’y va. Normal.

Mais Wade, lui, fait partie des habitués des lieux. Aussi il s’y rend, demande au doigt mouillé « Le souvenir numéro 482 », le regarde, et paf, dans celui-ci, Glandu dit à Glandouille « J’en ai assez qu’on s’engueule, j’aimerais pouvoir PARTIR EN ARRIERE tu sais, rien qu’une fois ALLER EN MARCHE ARRIERE, PIED AU PLANCHER, CLIIIIIIN D’OEIIIIIIIIIIL »

Vous pensez que j’exagère ? Ah non, vraiment, c’est comme ça dans le film. Alors que c’est un souvenir, Glandu regarde même droit vers le héros (alors que c’est supposé être un mur dans son souvenir) en marmonnant MGNNAAAARCHE ARRGNIEEEERE PIED GNAU PLANCHGNEEEER !

Sachez en effet que Glandu est insupportable à écouter parler. Il mange la moitié de ses mots et recrache l’autre moitié sur le tapis. Idéal pour un personnage supposé être attachant.

Et donc, notre héros qui dit avoir vu ce souvenir « près de 1 000 fois » déjà, se dit soudain que « Et si… et si la marche arrière était importante ? ».

Vite ! Que quelqu’un aille à la Montagne du Destin y forger une médaille Nobel : cet homme est un génie !

Je comprends qu’en cinq ans, personne n’ait rien trouvé ou presque, tant les indices sont subtils. Non, vraiment. Wade, qui a compris qu’il y avait comme un message (Rhoooo ! Vraiment ?) retourne donc sur le circuit, démarre en marche arrière, et pif paf, une trappe s’ouvre et l’emmène droit à l’arrivée. Oui, c’était juste ça. Non, personne n’a trouvé durant toutes ces années. En plus, c’est connu : les geeks n’explorent jamais les niveaux, surtout s’il y a un secret à trouver. C’est quand même con de s’appeler Steven Spielberg et de ne pas avoir les moyens de se payer un abonnement à internet.

Enfin : sitôt que Wade est arrivé grâce à ce passage secret, un magicien lui apparait : c’est Anorak (sic !), l’avatar de Glandu dans l’Oasis.

– Wade ! Tu as gagné ! Tiens, voilà la première clé ! Ainsi qu’un indice et 100 000 pièces.
– Super ! C’est un honneur, M’sieur !
– Wade… Wade !
– Oui ?
– Je suis un putain d’avatar pré-enregistré, me causer, c’est comme poser des questions ouvertes dans ton micro à un personnage de Starfield ! À part un zoom dégueulasse et une réponse sans aucun rapport, tu n’auras rien !

Flûte, se rappelle Wade, qui avait oublié qu’il était un peu con.

Fier de lui et les poches pleines, Wade part faire des emplettes. Car, euh… oui, on peut utiliser l’argent du jeu pour acheter de vrais objets. Et qu’achète Wade ? UNE PUTAIN DE COMBINAISON QUI TE FAIT SENTIR LES COUPS QUE TU REÇOIS ! Mais ? Le mec a accès à un univers virtuel où il ne ressent pas la douleur, et le premier truc qu’il fait, c’est s’acheter une combi qui va lui permettre de douiller pour de vrai. Je confirme : il est complètement con. Encore qu’il s’achète un meilleur casque ou des gants plus confortables, d’accord. Mais ça ?

Parce qu’il est très malin, Wade donne aussi le tuyau de la course à faire à l’envers à ses copains. Résultat, Artémis, H, et deux de leurs amis obtiennent eux aussi l’indice pour aller à la prochaine clé.

Et pour étudier l’indice, Wade… que ? Non. Noooon. Attendez. Vous savez que nous sommes en 2045 ? Le monde virtuel ? Les ordinateurs, tout ça ? Eh bien Wade en est encore à recouvrir un mur de chez lui avec des articles de journaux découpés, des posts-its & co. Je ne sais pas vous, mais moi, ce cliché de film du tableau couvert de photos et de papiers, je n’en peux plus. QUI fait ça chez lui? Et surtout, quel jeune de 2045 achète encore des journaux papiers pour les découper ?

Ce film est vraiment, comment dire… en phase avec la technologie. Et la jeunesse.

Toujours est-il que maintenant, Wade est une star en ligne. Où qu’il aille dans l’Oasis, les gens lui sautent dessus. Heureusement, il suffit qu’Artémis le tire par le bras pour que tous les gens qui voulaient lui parler s’en désintéressent aussitôt. C’est connu : il suffit de tirer une star par le bras pour que tous les autres fans haussent les épaules et s’en aillent faire des mots-croisés. N’essayez pas chez vous les enfants.

Artémis et Wade enfin tranquilles, ils retournent à la bibliothèque des souvenirs de Glandu. Qui est à nouveau pleine de gens, depuis que ces derniers ont compris que c’est là-bas que Wade avait trouvé une piste. Les deux compères vont donc observer le souvenir 987, là encore, guidés par le doigt mouillé de Wade (mouillé dans un seau de scriptonium). Souvenir durant lequel Glandu et Glandouille discutent, et Glandu évoque un rencard avec une dame, Karen.

– Artémis, écoute ! Karen, tu sais qui c’est ?
– Le premier amour de ce gros geek de Glandu ?
– Oui, mais surtout, c’est celle qui deviendra la femme de Glandouille ! C’est une des raisons de leur brouille par la suite.
– TUTAFÉ.

Celui qui vient de parler n’est autre qu’Archie, le robot des archives de la mémoire de Glandu. Et qui se tient près d’eux en souriant.

– Dis voir Wade ?
– Oui Artémis ?
– Passons sur tes choix de souvenirs qui puent déjà qu’ils sont guidés par le script plutôt que par la raison. Et dis-moi : ce robot archiviste, tu peux m’expliquer ce qu’il fout là ?
– Ben il me suit à chaque fois que je viens.
– Ah. Il y a donc UN robot disponible et il ne suit QUE toi ?
– Euh… ah merde c’est vrai que c’est bizarre. Je propose qu’on n’en parle plus.
– Si tu veux. Mais donc, qu’est-ce qu’on fait devant ce souvenir ?
– Eh bien on constate que Glandu parle de Karen. Or, c’est la seule fois de tous ses souvenirs qu’il la mentionne. Je le sais car j’ai consulté tous ses souvenirs des centaines de fois !

Des décennies de souvenirs, et en 16 ans, il a eu le temps de tous les regarder plusieurs fois : déjà qu’il plie le film, Wade plie aussi le temps.

Archie le robot intervient à nouveau.

– PIPEAU !
– Eh ben tiens, con de robot, je te parie toutes mes pièces que c’est la seule fois de tous les souvenirs ici que Glandu mentionne cette dame.
– RECHERCHE… ERREUR. VOUS AVEZ RAISON.
– Car oui, je connais mieux les souvenirs que l’archiviste de souvenirs décidé à cette tâche.
– SCENARIO DE MERDE.
– Pardon ?
– JE DISAIS : PARI GAGNÉ. TENEZ, UNE PIECE.

Et le robot jette une pièce à Wade, qu’il range aussitôt car il a plus important à faire, là, de suite : draguer Artémis. qui lui donne rendez-vous dans une boîte virtuelle. Mais bon, c’est aussi un peu pour leur quête : c’est en effet dans ce club virtuel qu’à l’époque, Glandu a invité sa belle. Club qu’il a créé exprès pour elle. Nos amis y vont donc, s’amusent, et Wade, qui est décidément un neuneu, n’y va pas de main morte.

Dans le film, tout le monde se tient bien dans les boites de nuit virtuelles et danse sans ennuyer personne. Alors que chez nous, il y aurait déjà quinze personnes hurlant et courant partout, un gamin passant de la K-Pop dans son micro tout en mâchonnant des chips, et dix-huit harceleurs.

– Artémis je… je t’aime !
– Pardon ? Mec, c’est notre premier rencard, et encore, c’est limite pour le boulot, et avant, on ne s’était vus qu’une fois. Alors tu te calmes s’il te plait.
– Mais je t’aaaimeuuuh !
– Bordel, je suis un avatar ! Comprends-tu ? Tu es amoureux d’un avatar virtuel ! Et si j’étais un arnaqueur malien ?
– Oh ! Il y a peu de chances : c’était le cas de mes 27 précédentes petites amies ! Alors 28 fois, statistiquement, ce ne serait vraiment pas de bol !

C’est alors que soudain, la boîte de nuit a des soucis de toiture : tout s’effondre, car des vaisseaux s’y engouffrent et débarquent toute une armée de soldats marqués « IOI ».

– Mais ? Qui sont ces gens, Artémis ?
– Des soldats d’Innovative Online Industries ! En abrégé, IOI ! Cette société est la deuxième plus grosse compagnie de jeux virtuels après l’Oasis. Ils ont donc recruté une armée d’employés pour fouiller l’Oasis et s’emparer de son secret pour mettre la main dessus et devenir les seuls maîtres du marché ! De là, leur grand projet est de bourrer l’Oasis… de pubs merdiques !
– Comme Youtube ?
– C’est… ah, oui, merde, c’est presque pertinent, là, Wade. En attendant, fuyons !

Car l’armée en question se met à sévèrement arroser la gueule de Wade. Et si jusqu’ici, dans le film, tout le monde explosait en une balle, là, pif pouf, Wade a soudain des « points d’armure » et peut encaisser plusieurs coups sans ciller.

Enfin si, il cille un peu puisque… devinez qui est le con qui a acheté une combinaison qui lui fait sentir les coups ? Voiiiiilà. Non mais vraiment, tout est débile.

L’important à retenir, c’est que son avatar ne meurt pas malgré les tirs. Décidément, c’est bien ces règles de l’univers qui varient de scène en scène. Et grâce à cet arrangement avec le scénario, Wade et Artémis parviennent à s’enfuir et font étape, essoufflé, sitôt qu’ils sont à l’abri un peu plus loin.

– Ouf ! Nous leur avons échappé, Artémis !
– Je…
– Un problème ?
– Oui : vu qu’on n’avait rien à gagner à affronter ces gens, pourquoi on ne s’est pas tout bêtement déconnectés ? Au lieu de prendre le risque de tout perdre juste pour s’enfuir à pied dans le monde virtuel ?
– Euh…
– Non, laisse tomber, ce film est beaucoup trop con. Bon enfin écoute, Wade. Tu dois te calmer avec tes sentiments. Moi, je ne suis pas là pour te tripoter la combi sensorielle, en plus, c’est très sale. Moi, je veux trouver les clés pour que IOI ne s’en empare pas. Mon père est mort à cause d’eux ! Il s’est endetté, s’est retrouvé obligé de bosser pour eux, est tombé malade et…
– Endetté ? Tu veux dire que ton père a été tué par l’équivalent futuriste de Cofidis ?

C’en est trop : maintenant qu’elle en a gros, Artémis s’en va en tapant des pieds et en chouinant, parce que là encore, juste se déconnecter, ce serait moins théâtral. Wade en est tout chamboulé.

Mais allons faire un tour dans les locaux de IOI et plus particulièrement, dans le bureau de son PDG, Nolan. Nolan est riche et blanc, soit deux bonnes raisons d’être très méchant. Et il est très mécontent que Wade ait découvert la première clé vers le secret de l’Oasis. Car il veut mettre la main dessus en premier ! Raison pour laquelle il a embauché… un tueur virtuel.

– Tuez-moi son avatar !
– Mais… on est d’accord que ça n’a aucun intérêt ? Puisque c’est juste un avatar ?
– APAPAPAP JE N’ENTENDS RIEN !
– Bon allez, on va dire que c’est parce que s’il meurt, on peut récupérer la clé. Auquel cas, il faudra m’expliquer pourquoi tout le monde dans l’Oasis n’essaie pas de le buter en permanence.
– Oui mais cher tueur, vous connaissez la seule règle de ce film…
– … c’est que les règles changent toutes les deux minutes. Enfin. Si ça peut vous aider, comme Wade est très con, j’ai réussi à le pister. Une histoire d’arnaqueur malien, je vous passe les détails. Toujours est-il que son vrai nom est Wade Watts et qu’il habite au 2 rue Squeezie aux Piles, à Columbus.
– Super. Je sais quoi faire.

Et Nolan le vilain PDG d’envoyer un message à Wade, lui proposant, via un audacieux système de caméras et d’holoprojecteurs, de projeter l’avatar de Wade dans son bureau afin qu’ils puissent causer. Et Wade accepte. En un instant, le voilà sous forme d’hologramme dans le bureau de Nolan.

– Bonjour Monsieur Nolan, vous vouliez me parler ? Joli bureau que vous avez là. Et ouah ! Votre fauteuil pour vous connecter est énorme ! Mais attendez…
– Oui, je sais. Des fois il faut un tapis de course, des fois il suffit d’un fauteuil pour être super connecté… moi non plus je ne pige plus rien à ce film. Qu’importe, j’ai une offre à te faire.
– J’écoute.
– Tu bosses pour nous, tu nous aides à trouver le secret de l’Oasis, et on te paie des millions. Tu sors de la misère, là, tout de suite.
– C’est intéressant mais… jamais je ne bosserai pour un gros vilain en costume ! Sale capitaliste ! Glandu avait un rêve : l’Oasis, libre ! Pas un nid à pubs ! Je défendrai ce rêve !
– Tu noteras que pour un rêve auquel il tenait, il est prêt à le filer au premier connard qui gagnera son jeu.
– C’est vraaaaai quuuuuuuuueeeeee…
– Revenons à mon offre : tu refuses de me suivre ?
– Oui !

L’erreur de Nolan aura donc été de l’inviter virtuellement dans son bureau. Parce qu’il prenait l’apparence d’une nymphette à gros seins, et pour cent balles et un mars, Wade faisait tout ce qu’il voulait. Mais ce n’est pas grave, Nolan a un plan B.

– Je sais où tu habites, Wade.
– Euh…
– Aux Piles. 2, rue Squeezie. Et donc, si tu refuses de te soumettre… alors tu disparaîtras : je vais te faire exploser.

Moi aussi, j’adore faire mes menaces terroristes en visioconférence, des fois que quelqu’un enregistre.

Vite ! Wade se déconnecte, et il s’avère qu’il n’était pas chez lui, car il se connecte habituellement depuis une planque à l’extérieur. Il se rue donc vers sa demeure officielle, juste à temps pour voir des drones poser des explosifs, et toute la pile de mobil-homes qui était la sienne se transformer en boule de feu. Avec sa tatie dedans. Comme on dit en pareille circonstance : crotte de bique.

Evidemment, tous les habitants des Piles étant pauvres, ils sont tous gentils, sachez-le. Non, aucune exception. Gentils. Tous.

Wade se replie donc dans sa planque, où, hélas, l’attend un gros costaud qui lui fait la totale : mouchoir saveur chloroforme sur le nez, sac sur la tête, et hop ! Il l’embarque. Lorsque notre héros reprend conscience, on lui retire son couvre-chef, et il découvre avec effroi qu’il est dans un endroit sale rempli de tentes Quéchua.

– Je ? Mon dieu je suis… je suis au Décathlon du Stade de France ! Pitié ! Je préfère encore le Leroy Merlin d’à côté !

Une bonne claque dans la gueule décochée par une damoiselle rousse face à lui, et Wade comprend que non, il n’est pas dans un Decathlon de Seine Saint-Denis.

– J’ai eu peur. Vous n’êtes que de simples violeurs alors ? Qui commence, le gros monsieur qui m’a kidnappé ? Je vous préviens, je passe mes journées en combi-sensations, ça risque de sentir la p’tite fille qui se négli..
– Bon, écoute-moi bien gros con. Arrête ta phrase ici, et tu n’auras pas à croquer de dent creuse saveur cyanure.
– Mais ? Je n’ai pas de dent creuse avec capsule de cyanure ?
– Moi, si. Dans la main. Et je vais te l’enfoncer dans la bouche si tu parles encore de ton hygiène lamentable. Maintenant, reprenons : tu me reconnais ?
– Oui : vous êtes une femme. J’en ai vu, une fois, en photo, dans un livre.
– …
– Je suis un geek, Madame. J’ai abandonné toute vie sexuelle le jour où j’ai acheté une boîte de figurines Warhammer et de la peinture.
– Je suis ARTEMIS.
– Ah… aaaaaaaaaaah. Pardon, je vous imaginais plus grande, plus noire, et avec un kiki. Une vieille habitude.

Artémis invite son ami à se lever et à la suivre pour lui montrer où il se trouve : dans une gigantesque planque. Car elle travaille avec toute une organisation, à laquelle appartient le monsieur qui l’a kidnappé. Et qui a agit sur l’ordre d’Artémis.

– On t’a emmené loin de ton quartier où avec IOI qui traînait, tu étais en danger.
– Mais attends ? Ta planque est dans la même ville ?
– Oui, quel incroyable coup de bol : j’habitais juste à côté de toi depuis le début !

ÇA ALORS !

Pendant qu’ils visitent les lieux, un coup de vent agite soudain les cheveux d’Artémis. Ce qui découvre alors ce qu’elle tentait de cacher :

– Je… j’ai… oui, je voulais le dissimuler… c’est pour ça que je préfère mon avatar en ligne je… j’ai une tache de naissance sur le visage. Voilà.
– Nan mais ça va.
– Arrêêêête ! Je suis un mooooooooonstre !

Ah. Là aussi, on dirait un film des années 90. Mais si, vous voyez de quoi je parle : ces lycées où une fille est présentée comme « hideuse » car elle a des lunettes et une queue de cheval. Terrible. Voilà donc l’affreuse déformation d’Artémis, celle qui la pousse à se masquer pour aller jouer de l’orgue sous les opéras le weekend : elle a un bout de peau rouge.

MON DIEU, QUELLE CRÉATURE DIFFOOOOORME !

Pauvre enfant.

– Mais sinon Artémis, on pourrait parler de l’organisation que tu diriges ? De ces hommes qui t’obéissent au doigt et à l’oeil ? Et sont capables d’enlever des gens ?
– Roooh… allons, est-ce si important ?
– Ben c’est-à-dire que ça sent plus la mafia que les gentils amis d’internet.
– Eeeeeh bien… non, n’en parlons pas. Et puis en fait, ne pose pas de questions, fais comme si c’était normal. En plus, tu sais comment ils s’appellent ?
– Non ?
– Jean-Jacques.
– Lequel ?
– Tous.
– D’accord. Je vois. N’en parlons plus.

Et Wade de ne plus poser de questions. En lieu et place, ça se dragouille, mais au moment où du patin va rouler, voilà qu’Artémis s’exclame qu’elle a trouvé la signification du deuxième indice. Ça a bien trait au rencard entre Glandu et Karen, mais si Glandu l’avait certes emmenée en boîte virtuelle, il lui avait aussi proposé d’aller voir un film : Shining. Et il se trouve qu’aux archives des souvenirs de Glandu, ne me demandez pas pourquoi, mais il y a une copie consultable virtuellement du film.

Wade rassemble ses amis et ensemble, ils plongent dans le monde virtuel du film, qui est en fait un jeu secret où ils peuvent trouver la deuxième clé, à condition de le faire en moins de 5 minutes.

Dès le début, c’est encore écrit avec talent, puisque H s’exclame qu’il n’a jamais vu Shining, il sait juste que ça fait très peur et n’aime donc pas trop être ici. Puis, environ 3 secondes après (vraiment, il y a un compte à rebours visible) avoir dit cela, il décide de se séparer du groupe pour partir explorer les lieux de son côté, le tout sans prévenir personne.

Mais sinon, quelqu’un relit les dialogues ou bien ce script a été écrit dans les toilettes d’un O’Tacos ?

En tout cas, passons sur les divers dangers qui manquent de tuer les avatars de nos héros, car enfin, ils parviennent au cœur du niveau : une salle de bal pleine de zombies où se trouve une représentation de Karen. Il faut danser avec et pif paf, qui voilà ? La seconde clé et l’indice qui va avec.

Seulement, alors qu’Artémis et Wade méditent sur le contenu du nouvel indice (une sombre histoire de forteresse et de nombre magique), voilà qu’une armée d’hommes d’IOI surgissent dans le monde bien réel, envahissent leur planque, pètent la gueule de tous les Jean-Jacques d’Artémis (on n’entendra plus parler d’eux du film, et elle-même ne les évoquera plus, c’est dire si elle les appréciait), et si Wade parvient à s’échapper, Artémis reste en arrière pour… euh… en fait, sans raison. Soit disant qu’elle compte retarder les méchants, mais elle se contente de lever les mains en l’air et d’entendre les vilains lui dire que hop, ils l’emmènent et la réduisent en esclavage, car tel est leur bon droit : toute personne endettée auprès d’eux doit bosser pour rembourser cette dette, or, ils ont racheté toutes les dettes d’Artémis juste pour la forcer à les suivre.

Artémis est donc à la tête d’une organisation secrète de spécialistes de l’enlèvement, mais elle tombe pour là aussi, crédit Cofidis non-remboursé. Formidable.

Pendant ce temps, Wade fuit dans les rues pluvieuses. Mais pas bien longtemps, car au détour d’une allée, une jeune afro-américaine l’attrape par les épaules et le colle contre un mur.

– Wade ? C’est moi… H !
– H ? Mon meilleur pote ? Attends tu es…
– Eh oui ! Une fille !
– Non, ça, passe encore. Mais… noire ?

Un bon pétage de gueule plus tard, la conversation peut reprendre.

– Je disais donc, sale petit raciste : Wade ? C’est moi… H !
– H ? Ça alors ! Que fais-tu ici ?
– Eh bien moi aussi, alors que ce jeu est un succès mondial, j’habitais en fait juste à côté ! Et regarde, voici nos deux autres potes en ligne, Yin et Yang !
– Attends, mais eux aussi habitaient dans un rayon de 500 mètres autour de chez moi ?

Oui, on peut le dire : ÇA ALORS !

Accessoirement, aucun d’entre eux ne doit avoir de famille, car au lieu d’être chez eux, ces jeunes gens se sont tous entassés dans la camionnette de H pour venir sauver Wade. Évidemment, vous me direz « Mais comment diable ont-ils pu savoir où se trouvait la planque d’Artémis, le trajet qu’allait suivre Wade pour s’enfuir, ou encore tout simplement qu’il était en danger puisque l’attaque d’IOI a eu lieu il y a seulement deux minutes ?« .

Vous me le direz, et je vous répondrai avec un haussement d’épaules, un regard méprisant vers les cieux, et une longue bouffée de cigare.

Et reprenons.

Car pendant ce temps, Nolan le méchant et son équipe sont parvenus à mettre la main sur le deuxième indice, et ont même réussi à localiser la forteresse évoquée dans ce dernier, et où doit se trouver la troisième clé. Nolan s’y rend donc sous la forme de son avatar, et on découvre que pour se connecter ou se déconnecter… Nolan doit passer par un portail. Ah. Alors que n’importe qui d’autre jusqu’ici n’avait qu’à retirer son casque. Là encore, ne posez pas de questions : les règles viennent ENCORE de changer.

Et alors que Nolan se déconnecte… il découvre dans son bureau Wade et un de ses copains qui pointent un pistolet sur lui : ils veulent savoir où Artémis a été emmenée, comment la contacter, et dans quelle cellule de réalité virtuelle d’IOI elle a été condamnée à travailler. Nolan obéit, pendant que Wade part discrètement pouffer dans un coin : tout ceci… est virtuel ! Ils ont hacké le compte de Nolan, et au lieu de se déconnecter lorsqu’il a passé son portail, il s’est retrouvé dans une réplique de son bureau réel avec nos héros qui l’y menaçaient via des avatars ayant leur véritable apparence !

Comment ont-ils su à quoi ressemblait le bureau de Nolan ? Souvenez-vous que Wade y a été invité virtuellement. Et comment l’ont-ils hacké ? Eh bien pendant l’invitation virtuelle, Wade a vu que Nolan laissait trainer…

son mot de passe personnel super secret écrit en ENORME sur un papier bien en vue.

Prenez une grande inspiration.

Maintenant, hurlez. Voilà. Encore une inspiration… un hurlement. Encore un… voilà. Et vous savez le plus beau ? C’est que le bruit que vous venez de faire reste plus intelligent et profond que tout ce que je viens de vous décrire jusqu’ici.

Je ne plaisante pas : le patron d’une boîte de trucs technologiques, non content d’écrire son mot de passe sur un gros papier, le laisse bien en vue. Surtout, de préférence, quand SANS AUCUNE RAISON, il décide d’inviter ses ennemis à visiter son bureau via leur avatar virtuel. À ce stade, ce n’est même plus le script qui aide le personnage principal : c’est le script le héros, et le personnage principal se contente de passer derrière.

« Je sais ce que je vais faire. Je vais écrire mon mot de passe sur un papier et inviter le héros à venir le lire. Je suis génial. La prochaine fois, j’invite un tueur chez moi et je laisse une arme chargée sur la table. » 

Toujours est-il que grâce aux infos piquées à Nolan, Wade n’a plus qu’à contacter Artémis dans la cellule d’IOI où elle se trouvait prisonnière et où, comme tous les autres esclaves, elle était attachée à du matériel de réalité virtuelle pour bosser dans l’Oasis pour IOI. Heureusement, elle reçoit un appel de Wade.

– Artémis ? C’est moi ! J’ai piqué des codes à IOI, je peux te parler via leur canal, et j’ai les plans de la cellule où tu es retenue prisonnière !
– Oui, c’est terrible, je ne peux pas sortir ! Aide-moi !
– T’inquiète, j’ai les plan : au-dessus de toi, il y a un cache. Retire-le. Derrière, il y a une manette. Si tu tires dessus, tu es libérée !
– Euh… attends Wade. Tu veux dire qu’IOI a conçu des cellules qui peuvent s’ouvrir de l’intérieur juste avec une manette ?
– Ah tiens, oui.

Si je soupire plus fort, mon écran va tomber, si je hausse les épaules plus haut, je vais pouvoir me gratter les oreilles.

Aussi, faisons fi : poursuivons.

Artémis peut ainsi quitter sa cellule sans souci, choper des informations importantes pendant qu’elle est dans les locaux mêmes d’IOI, puis filer se planquer. Pendant que dans l’Oasis, Wade rameute une armée en faisant un discours retransmis partout dans le monde (rappelons que c’est une star).

– Les gens ! Je m’adresse à vous ! Vous qui êtes comme moi, connectés à bord d’une camionnette pourrie ! Vous qui êtes dans la rue avec votre casque ! Vous qui êtes sur un tapis de course ou assis dans un fauteuil de connexion géant et où on ne comprend toujours pas comment marche cette putain de réalité virtuelle ! Oui, vous tous ! L’Oasis est en danger. IOI a trouvé le lieu de la dernière épreuve pour accéder au secret de l’Oasis, et c’est une forteresse. Pire, ils ont utilisé un objet cheaté pour dresser autour d’un bouclier impénétrable, aussi j’en appelle donc à vous tous pour me rejoindre et m’aider à lutter contre IOI ! Je sais que je viens de dire « bouclier impénétrable » et de vous demander de m’aider à taper ces gens dans la même phrase. Mais en est-on encore là ? Non ! Veut-on une baston finale ? Oui ! Alors rameutez-vous ! Rendez-vous sur la planète de la baston où se trouve la forteresse, et n’oubliez pas de cliquer sur le pouce bleu !

Des centaines de milliers de gens, qui n’ont pas saisi la petite incohérence dans le discours, accourent donc pour aider Wade dans l’Oasis. Oui, bon, ils constatent qu’il y a bien un bouclier impénétrable qui entoure la forteresse à attaquer. Mais Artémis, connectée en douce depuis chez IOI, parvient à le couper de l’intérieur. Ah, et oui, tout IOI est à sa poursuite, mais aucun ne détecte qu’elle se connecte depuis chez eux. Normal. Ça doit être les mêmes qui gèrent le centre d’appel de mon fournisseur d’accès.

Pendant ce temps, une agent d’IOI tente de trouver Wade et ses amis dans le monde réel. Ils savent qu’ils se planquent dans une camionnette qu’ils ont déjà repérée. Alors que leur véhicule fonce dans les rues, là encore, on ne comprend rien à comment fonctionne le monde virtuel. Des hordes de gens sont en train de se battre dans l’Oasis pour Wade, et pour ce faire, certains sont obligés de courir physiquement avec leur casque sur la gueule (dans la rue, rien de dangereux), alors que d’autres se contentent de s’agiter sur place et pif pouf, ça marche aussi.

Non, vraiment : je suis un peu con, mais à un moment, j’aimerais comprendre.

De son côté, IOI déploie une armée d’esclaves pour se défendre dans le monde virtuel, armée où ne me demandez pas pourquoi, si dans le monde virtuel, 5 types côte à côte se mangent une explosion, et bien ça déconnecte 5 types qui étaient côte à côte dans le monde réel. Ah. Moi qui pensais que les gens pouvaient se connecter de n’importe où, visiblement, non. Nouvelle règle encore : si tu veux être à côté de quelqu’un dans un jeu en ligne, il faut être à côté de lui dans la vie. Pratique !

De la même manière, niveau règles aléatoires, dès qu’un Jean-Jacques a une poussière dans l’œil, il explose en un gros tas de pièces, par contre les héros peuvent se prendre des coups de lance-flammes, il suffit qu’ils se tapent un peu sur les manches pour éteindre le feu et ça repart. Nolan lui-même, qui est riche et a donc plein de super objets, participe à la bataille mais y est tué par Artémis.

« Super ! Puisque quand on tue quelqu’un, on peut lui voler son butin, Artémis ou ses amis juste à côté vont pouvoir récupérer tout le butin du gros richou et se servir de ses objets pour triompher ! » vous dites-vous joyeusement.

Oui sauf que…

Mais oui ! Le film l’a oublié et les règles changent ENCORE ! La nouvelle règle est : « ça ne marche pas sur les personnages principaux, sinon là, par exemple, le film serait terminé tant les gentils seraient aidés par des objets surpuissants. ». Pareil, à un moment, le tueur virtuel que Nolan avait engagé se fait trancher un bras dans l’Oasis et… il se met à saigner des pièces au lieu de mourir. Ah ? C’est possible, ça ? Et lui, il n’avait pas de « points d’armure », d’ailleurs ?

Je ne cherche même plus à comprendre. On dirait que toutes les scènes sont écrites par des gens n’ayant aucune idée de ce qu’il se passait dans les précédentes.

Wade parvient donc à infiltrer la forteresse des méchants, et détruit les portails permettant aux renforts d’arriver d’IOI (mais si vous savez, les portails dont personne n’avait besoin jusqu’ici pour se connecter). Puis il se faufile jusqu’au cœur du bastion où se trouve une console Atari avec le jeu Adventure. Premier jeu à avoir un secret caché. Et comme tous les jeunes de 2045, Wade adore les vieux Atari et connait le jeu par cœur.

Seulement au moment d’y jouer, voici que surgissent derrière lui Nolan et son tueur à gages (qui a un bras en moins, mais ça va).

– Mais ? Vous ne veniez pas de mourir virtuellement, Nolan ?
– Alors, si, mais je me suis reconnecté, et avec tous mes sous de richou, je me suis payé ceci : une arme de destruction massive. Si je l’active, tous les joueurs sur cette planète seront tués, et la planète avec. Tu mourras, perdras tes clés, tes indices, ta progression dans la quête du secret…
– Euh… on s’en fout non ? Les clés, je sais où les récupérer et comment, et les indices, je les ai déjà.
– Ah oui euh… merde. C’est vrai que ça n’a aucun sens, ni aucune utilité. Bon euh… m’en fous, j’vais l’faire quand même, AAATTENTIOOON !

Même son tueur à gages dit « Hé ho, hein, non, moi j’ai plein d’objets et de sous sur mon compte, je ne veux pas mourir ! ».

Le tueur à gages virtuel, qui oublie que sinon, il pourrait juste tuer le héros. Là. De suite. Ce qui serait vachement plus pratique que de détruire toute une planète et lui avec. Mais il a oublié que tuer le héros était la seule raison de sa présence dans le film. Ça arrive.

Mais comme Wade refuse de se rendre, et pire, tape Nolan, ce dernier active l’arme. Et une boule d’énergie géante tue tout le monde sur son passage. On appréciera une scène où le tueur de Nolan essaie de courir plus vite que l’énergie destructrice, dans l’espoir d’atteindre un portail de déconnexion (vous savez, ceux qui avaient été détruits et dont en plus, il n’a pas besoin puisqu’il suffit de retirer son casque pour échapper au massacre ? Voiiiilà), mais il meurt, tout comme tous les gens dehors qui se battaient encore aux portes de la forteresse.

Tout le monde est mort. La planète est vide.

Sauf que… Wade réapparaît là où il est mort ! Et n’a rien perdu du tout, lui ! Il en est le premier surpris.

– Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Ah et… pourquoi je sens quelque chose dans ma poche ?

Dans sa poche se trouve la pièce que lui avait donné Archie, le robot-archiviste. Et dessus il est écrit « Vie supplémentaire ».

Non vraiment, ce n’est même plus de la moule à ce stade. Et nous le verrons par la suite : ça n’en est pas. Mais ne spoilons pas : je déteste cela.

En deux-deux, notre héros joue donc au jeu Adventure sur Atari, trouve le secret dedans, et paf ! La console disparait et apparaît alors Anorak (sic), l’avatar de Glandu. Qui tend la dernière clé à notre héros. Hélas, c’est à ce moment-là que dans le monde réel, sa camionnette qui l’abrite ainsi que tous ses amis (même Artémis, qui a réussi à fuir IOI et à les retrouver), est attaquée par des véhicules d’IOI ! Qui le tamponnent. Donc, dans le monde virtuel, Wade tremble, trébuche, tombe en fonction des cascades dans le monde réel, et n’arrive pas à attraper la clé, surtout que sans raison, il essaie de le faire super lentement, de manière théâtrale.

Alors que sa vie en dépend, je le rappelle : dehors, les véhicules d’IOI ne sont pas là pour plaisanter.

Mais même quand un coffre apparait, et qu’il y a trois serrures à ouvrir, là encore, Wade y glisse les clés iiiiincroyablement lentement, et avec les cascades du monde réel, manque plusieurs fois les serrures. Pour autant, il ne se presse pas. Non, c’est très important de bouger lentement, la bouche grande ouverte, en avançant la main à la vitesse du paresseux chloroformé.

Finalement, il y parvient tout de même, et le monde autour de lui se transforme : voici Wade dans une pièce remplie d’or avec au milieu, Anorak qui lui tend un stylo et des papiers.

– Bravo, Wade, tu as gagné ! Allez, signe ça et tu deviendras le propriétaire de l’Oasis, comme prévu.
– …
– Attends, tu hésites, petit trou du cul ?
– … je refuse de signer. Je refuse ! Car signer un contrat, c’est capitaliste, c’est mal, et vous, vous êtes gentil, jamais vous n’auriez voulu ça !

Hein ?

Alors, déjà, si, il l’aurait voulu. Même que le monsieur était chef d’entreprise et a annoncé à sa mort que la récompense, c’était ses parts de ladite entreprise. Alors jouer les surpris indignés quand à la fin, il te propose exactement ce qu’il a promis comment dire ?

Mais là ENCORE le film l’a oublié ! Oui, le film se plante sur la réalité virtuelle ET la quête dedans. Soit ses deux seuls sujets. Car Anorak se met à sourire.

– Ahaha, c’était un test, en effet ! Oui, signer des papiers, c’est mal ! Je voulais voir si ton cœur était pur ! Allez viens, j’ai un truc à te montrer.

Et le monde de se transformer encore, cette fois en la chambre d’adolescent de Glandu. Avec Glandu, sous son apparence réelle, qui file le secret (un gros œuf, comme dans « easter egg », les geeks savent) à Wade, et lui dit que voilà, pif paf, c’est lui le patron de l’Oasis.

– Mais… mais c’est exactement comme si j’avais signé les papiers, non ?
– Euh… ah oui.
– Donc ça changeait quoi ? C’était quoi le test de merde précédent ? C’était pour voir si j’étais fétichiste des stylos ?

On ne le saura jamais, car Glandu bredouille « Ahaha, euh alors je vais partir maintenant que tu es le chef. Et au fait, je suis bien mort, mais je ne suis pas non plus un message pré-enregistré, par contre, je ne te dirai pas ce que je suis exactement, salut ! ». Et hop, il disparait. Quel mystère ! Quelle profondeur !

C’est à peu près à ce moment-là que la camionnette de nos héros, finalement arrêtée par IOI, voit le grand méchant Nolan venir en personne tous les abattre. Mais soudain, des véhicules de police arrivent, et en sortent des agents :

– Ici la police ! Posez votre arme, Monsieur Nolan ! Après deux heures de film, on vient de se rappeler qu’en fait, vous n’aviez pas le droit de faire exploser des trucs, d’attaquer des gens avec votre armée personnelle ou de tenter de tuer les gentils !
– Et vous vous en rappelez seulement maintenant ?

Les policiers mettent un coup de script dans la gueule de Nolan, puis le menottent. Enfin, c’est un autre larron inattendu qui débarque sur place, alors que Wade est enfin sorti de l’Oasis pour retrouver le monde réel : Glandouille ! Le cofondateur de l’Oasis avec feu Glandu !

– Salut Wade ! Je suis venu t’apporter les papiers pour devenir propriétaire de l’Oasis.
– Super ! Attendez, pourquoi je dis super, moi ? Il y a deux minutes, j’expliquais que signer des papiers, c’était mal !
– Je crois que les scénaristes avaient de vrais problèmes de stylo.
– En effet. Bon, ben je signe, mais je veux que l’Oasis soit cogérée avec mes amis, youpi !

Anorak, l’avatar de Glandu, représentant la sagesse et la bonté. La sagesse et la bonté d’un mec proposant un jeu où tout le monde peut s’entretuer n’importe où et n’importe quand, et avec des armes de destruction massive, le tout sans aucune raison.

Et pour fêter ça, un petit bisou à Artémis. Car c’est connu : quand tu as 16 ans et ta première copine, la base, c’est de partager plusieurs milliards de dollars et ta société avec elle, ça ne pourra jamais mal tourner puisque vous vous aimerez pour toujours. Glandouille se contente de hocher la tête. Puis, lance un clin d’œil.

– Au fait… tu sais Archie, le robot archiviste ?
– Oui ?
– C’était moi, héhé !
– Attendez… vous voulez dire…
– Oui, que depuis le début, tu me parlais sans le sav…
– Que depuis le début, vous restiez connecté, de jour comme de nuit, à m’attendre ? Moi, un ado ? Mais vous êtes complètement détraqué, espèce de pervers !
– Hola, alors là, il y un malentendu…
– Ça explique pourquoi vous passiez tout votre temps à n’aider que moi aux archives ! Vous avez un énorme coup de cœur pour mon petit boule !
– Eeeeeeeuuuuuh si on changeait de suj…
– Et vous m’avez filé une vie bonus en plus ! J’ai été pistonné par le co-créateur de l’Oasis ! Tu parles d’une victoire : le meilleur pote du créateur du jeu me filait un coup de main depuis le début !

Je plaisante bien sûr : personne ne note cet énième monstrueux problème, et tout le monde se contente de sourire, de glousser, puis, le temps accélère alors que l’on découvre ce que nos héros on fait de l’Oasis. D’abord, ils y ont interdit l’accès aux esclaves d’IOI pour que la boîte les libère, puis ils ont fermé l’Oasis les mardi et jeudi car « C’est c’est important de passer du temps dans la réalité ». Les gens qui n’ont de libre que les mardi et jeudi apprécieront.

C’est donc sur cette décision fabuleuse que l’écran vire au noir et…

… FIN !

C’est quand ce film s’arrête que soi-même, on est heureux de retourner au monde réel.


Vous êtes encore là ? Palsembleu.

Fort bien, puisque vous m’êtes sympathiques, permettez-moi de vous glisser la première version du projet, qui a été refusée pour des raisons que j’ignore. Je vous laisse juger.

Ready Player One – La version réaliste

L’Oasis est un univers virtuel extraordinaire. Lorsque son créateur décède, il laisse derrière lui un concours : quiconque découvrira le secret qu’il a caché dans son monde numérique en deviendra l’unique propriétaire et pourra en faire ce que bon lui semble. Une armée de speedrunners de 12 ans, alliés à une quantité improbable de canettes de Red Bull, parviennent à découvrir les différents indices en moins de 8 minutes. Le grand gagnant s’appelle Théo, et ses premières décisions sont de changer tous les pseudonymes des joueurs par « Grokiki » suivi d’un numéro, puis d’obliger tous les avatars à être à poil. En moins d’une heure, Théo découvre la toute puissance, les Mesdames nues, et la sensation enchanteresse que procure une descente de police suite à plusieurs millions de plaintes pour harcèlement. Théo doit dédommager tant de joueurs que l’Oasis est ruinée et dépecée. Ses restes sont partagés entre Elon Musk, qui décide de changer les règles de l’Oasis toutes les 12 heures, Mark Zuckerberg, qui pompe les données clients pour les revendre aux Reptiliens, et Youtube, qui propose un accès à l’Oasis gratuit en échange de publicités impossibles à passer pour Nord VPN. L’Oasis devient un lieu relativement merdique rempli de vidéos de chats, de propos foireux et de comptes officiels de personnalités politiques (les deux derniers se recoupant assez largement).

Oui, je sais, une fois de plus, j’exagère.

Qui voudrait vivre dans un monde où on se connecte virtuellement pour accéder à ça ?

Hmmm ?

36 réponses à “Ready Joueur Un

  1. « ÇA ALORS ! » Vous avez cassé la boîte à « ça alors » ? Elle n’est pas mentionnée dans votre article !

  2. Narf narf narf… Ça m’a donné envie de voir ce film mythique que j’ai depuis sa sortie oublié dans ma mémoire… (j’avais pas la clef…)
    mais bon, pour ma mémoire, « Ça doit être les mêmes qui gèrent le centre d’appel de mon fournisseur d’accès. »… Là, je me suis fais pipi dessus… On a le même… MDR

  3. Même pas une phrase sur l’équipe de soi-disant experts en easter eggs qui entourent le méchant et qui, lorsqu’ils comprennent qu’il faut jour au premier jeu avec un easter egg, décident de *finir le jeu et donc de le bloquer définitivement* plutôt que d’aller chercher l’easter egg ? Je sais que les équipes d’experts ont souvent tort dans les films de Spielberg, mais là c’était gratiné.

    (ps : le tome 2 qui n’a pas été adapté au cinéma est encore pire)

  4. c’est effectivement une des adaptations les plus pourries jamais réalisées. le livre est tout de meme beaucoup mieux foutu.

  5. C’est un vieux film, aucun souvenir, je crois que je l’ai même pas fini. J’espère que vous ferez un article sur Napoléon

  6. « En 2045, le monde est en proie à de nombreux soucis : crise énergétique, … »
    Et donc toute le monde se connecte à un système de VR qui, comme chacun le sait, ne requiert absolument aucune forme d’énergie.

  7. Bonjour, un super spoil, je me permet une petite remarque « de souvenirs décidé à cette tâche » ==> dédié.

    Merci pour votre travail.

  8. Suite à la lecture de votre article, j’ai parcourus avec consternation les critiques (bien trop élogieuses) de la presse, et celle de Libération a attiré mon attention :

    « Ce qui rend l’étourdissante cavalcade virtuelle de « Ready Player One » singulière, belle, c’est la manière dont cohabitent peu à peu en elle inquiétude et jubilation, vitesse et risque d’étouffement. La couleur et le risque de la noirceur. »

  9. J’ai la drôle d’impression que la situation actuelle de l’internet réel avec des publicités de plus en plus présentes et intrusives sauf si tu paies des abonnements et la traque des add-ons bloqueurs de ces dites publicités aurait bien motivé la sortie de ce spoiler !

  10. Une fois n’est pas coutume, je vais défendre le film contre la mauvaise foi d’ici (autant dire contre des moulins à vent ^^).
    Je suis étonné du besoin du maitre des lieux de devoir expliquer la technique de l’Oasis, principalement sur l’interface et la déconnexion.
    Si on fait le parallèle avec ce qu’on a maintenant, on peut se connecter à internet via un occulus, via un pc, via une console, un téléphone, etc. Et on peut utiliser pour cela, ses doigts, une souris, une manette, certains plus pratique que d’autres. Donc pourquoi on ne peut pas se connecter à l’Oasis avec diverses technos, en fonction de ses besoins et du fric à dépenser ? C’est même paramétrable en général ! Et pareil pour la manière de jouer, assis, debout, couché… Le seul truc vraiment débile du film là dessus c’est le passage ou les gens se battent en pleine rue, et les 4 gars en train de courir dans la rue et qui courent dans le jeu.
    Pour la déconnexion, pareil, je ne vois pas le problème, quand on quitte un jeu, on peut éteindre l’ordi, fermer le jeu, retourner au bureau, ne pas le quitter mais se barrer quand même.
    Bon dans le principe, je sais bien que ça ne sert à rien de préciser ça ici, et je risque d’avoir des commentaires là-dessous qui vont encore plus enfoncer le film (et moi ? ^^), mais je suis prêt !

    • Okay mais pourquoi la façon de se connecter la plus contraignante est celle utilisée par les méchants qui sont plus riches et organisés ?

    • pour la déconnexion, je ne sais pas à quel point c’est cohérent avec ce qu’il y a dans le film, mais ça peut être une question de zone. Il y a des jeux dans lesquels quitter brutalement une zone (généralement une instance) provoque la mort du personnage/l’échec de la tâche, et d’autres (les villes, les zones « sûres ») dans lesquelles on peut entrer/sortir à volonté.

  11. Merci pour ce spoil cher Odieux, ce film est le seul qui m’a fait quitter la séance (pourtant chèrement payée) avant la fin tant il est médiocre… Au moins grâce à vous j’ai désormais la fin et un bon souvenir lié au film !

  12. J’aurais juré avoir déjà lu un ‘spoiler..’ Ready player one dans ces pages. Étrange effet Mandela.

    Sinon je pensais que le prochain film serait ‘The Creator’, dans le genre il est gratiné lui aussi.

  13. On m’avait parlé de ce film comme d’un « sous-Matrix version Disney ». Vu le spoiler, ça a l’air d’être à peu près ça !
    En revanche, je suis prêt à lancer une cagnotte de financement participatif pour qu’on réalise la version réaliste !

  14. Alors, le coup du mot de passe de patron sur un post-it visible par le premier péquin venu, je l’ai déjà constaté plusieurs fois. A chaque fois, en fait. Ils ont la flemme.
    C’est pour ça qu’on ne laisse aucun droit aux managers. Et qu’il doivent envoyer un mail pour la moindre modification. Et qu’ils HAISSENT le télétravail.

  15. Et on oublie pas la qualité merdique de l’image.
    La bande annonce montrait bien que c’était du caca.

  16. « Artémis est donc à la tête d’une organisation secrète de spécialistes de l’enlèvement, mais elle tombe pour là aussi, crédit Cofidis non-remboursé. Formidable. »
    C’est ce que dans le métier on appelle « faire une Capone ».

  17. J’ai adoré comme d’habitude la version SC de ce film.

    En même temps, j’ai ce film sur mon disque dur et je le re-regarde de temps en temps. Suffit simplement que je débranche ce qui me sert de cerveau et là je peux m’évader dans une réalité virtuelle (sans jeu de mots).

  18. > Oui : vu qu’on n’avait rien à gagner à affronter ces gens, pourquoi on ne s’est pas tout bêtement déconnectés ? Au lieu de prendre le risque de tout perdre juste pour s’enfuir à pied dans le monde virtuel ?

    Cher Odieux, dans votre grande mauvaise foi, vous avez oublié cette plaie de tout jeu vidéo en ligne impliquant du « boum boum la guerre » : ces saloperies de campouzes !!

    > toute personne endettée auprès d’eux doit bosser pour rembourser cette dette

    IOI qui réinvente les plus belles heures de la République romaine…

  19. Je trouve que les personnages sont très réalistes question décisions de teubés au contraire (allez voir sur Twitch un peu et vous comprendrez, ce sont les mêmes). Les règles changent ? Ils doivent être sur un serveur privé (là où les admins font ce qu’ils veulent et changent le code pour leurs besoins persos, juste que l’un d’eux a du confondre son ID avec celui de Wade). Mais j’avoue, c’est le côté sans sexe ni avatars à poil qui est totalement irréaliste. On sait tous et vous aussi apparemment tiens donc, que dès qu’il y a moyen, ça baise dans tous les coins (heureusement il reste GTA V pour ça). Pour le côté IOI et sa pub, c’est aussi très innovateur, CF Youtube aujourd’hui.

  20. PS: y’a que moi qui trouve l’avatar d’Arthemis hideuse ?
    PS2 : dans la réalité, ce n’est pas sa tache de naissance mais qu’elle soit « bouboule » qui est censé choquer. Quoi ? Vous n’avez pas vu ? Elle fait au moins un 38 ! (bon ça c’était ironique).

  21. Alors faut quand même rendre à César ce qui appartient à César:

    – Wade étant un geek, ya rien de plus normal que vouloir s’acheter les derniers gadgets comme la combinaison qui lui donne les sensations IRL (suffit de voir aujourd’hui: manette avec retour haptique, les gens qui construisent des répliques de cockpit pour jouer à Flight Sim ou DCS, etc.)

    – le coup du boss qui a son mdp bien en vue, ça n’est pas déconnant: les règles de sécurité basiques de ce genre ne sont pas très respectées dans le monde réel – encore plus quand la personne a un poste a responsabilité et se fiche bien de savoir comment ca marche.
    Le problème couche 8 (ou ICC) est une réalité (exemple: tv5 monde hackée ya quelques années parce qu’un login/mdp était visible en gros derrière la personne qui était devant la caméra).

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