Le voisin, ce connard

À l’occasion des vacances, nombre d’entre vous vont quitter leur foyer pour se rendre, le temps de quelques jours ou semaines, dans un lieu où les attendent détente et loisirs. Du moins, sur le papier.

Car on l’oublie trop souvent, mais même en vacances, un parasite bien connu de nombre d’entre vous guette le touriste malheureux : le voisin. En effet, s’il est autorisé d’envoyer du Baygon en direction des frelons, mouches et autres moustiques venus pourrir votre séjour, pour des raisons qui m’échappent, la phrase « Passe-moi la bombe, je vais gazer le voisin » provoque encore des exclamations indignées.

Afin de correctement vous préparer à affronter ce parasite bien connu des peuplades urbaines, faisons le point sur les différents types de voisins.

Le voisin – définition

Si l’on s’en tient à la définition classique, est voisin « ce qui se tient à une petite distance de vous ». Prenons quelques exemples :

  • Jeanne vient d’emménager à côté de chez moi : elle est désormais ma voisine.
  • La maison de Jeanne est adossée à une grange : cette grange est voisine de chez elle.
  • Il y a un parachutiste anglais dans la grange : je vais en parler à nos voisins allemands.

On se souvient en effet que de 1940 à 1944, nos amis allemands avaient considérablement réduit la distance entre eux et nous, dans un esprit de voisinage qui fait chaud au cœur.

Est donc voisin tout ce qui est géographiquement proche de vous, de l’habitant de la demeure d’à côté en passant par votre téléphone, votre clavier, ou ma main approchant à Mach 2 de votre joue si jamais vous me corrigez sur la prononciation de Jul. En effet, on ne corrige pas ce qui ne se prononce pas. Jul ou Cthulhu, même combat.

Pour autant, il existe différents types de voisins. Nous ne parlerons pas du voisin sympa, cette licorne, pour nous attarder sur les nuisibles, qui comme toutes les créatures qui font chier le bon peuple, sont donc surreprésentés à Paris.

Mais voyons plutôt.

Le rat a par exemple pour voisin le Parisien. Ce qui l’embête tant le Parisien est sale.

Le voisin du dessus

Une légende africaine dit qu’il y a fort, fort longtemps, un éléphant un peu bourré s’accoupla avec un humain qui n’en demandait pas tant. Naquit de cette union un être ayant la forme d’un humain mais la masse d’un éléphant : le voisin du dessus.

Pesant entre 6 et 8 tonnes, le voisin du dessus se déplace avec la grâce d’un enfant de 18 mois. On distingue le mâle de la femelle par la présence de talons, qui sont portés du réveil au coucher. Les théories sur le sujet sont floues : l’animal est-il trop con pour retirer ses chaussures en rentrant ? Ou bien, à cause de son appartenance à la famille des éléphantidés, ses talons sont-ils naturels ? On me dira « Auquel cas, ils sont impossibles à retirer », mais vous savez, avec un 4X4, une disqueuse et des braconniers kényans, on fait des miracles.

Outre sa masse largement supérieure à ce que les apparences laissent deviner, le voisin du dessus ne s’entoure que d’objets intégralement constitués de billes, qu’il renverse entre une et six fois par jour. Que sont ces objets ? A-t-il des plantes en billes ? Le mystère reste entier, mais bordel, combien de trucs en billes peut-il renverser par jour ? Et comme il faut bien stocker les billes de rechange quelque part, le voisin du dessus passe son temps à monter et à déplacer des meubles. Du moins est-ce la seule explication quant aux bruits qu’il produit.

Contrairement à la notice Ikea, qui indique que monter un meuble prend de 30mn à une heure, le voisin du dessus a besoin de 1 à 4 jours pour y parvenir, et chacun de ses meubles nécessite 800 clous, qu’il plantera à des heures improbables.

Disposant de la dextérité de son imposant ancêtre, le voisin du dessus aura tendance à faire tomber tout ce qui lui passe dans les mains : clés, téléphones, chargeurs, etc. Et ce, plusieurs fois par jour. Sans compter ceux faits en billes (suivez un peu).

On raconte que si on enregistre 24 heures de la vie d’un voisin du dessus, celui-ci obtient aussitôt des indemnités d’intermittent du spectacle pour sa prestation constante de percussionniste.

Ce qui lui sera bien utile, puisque le voisin du dessus a une fâcheuse tendance à se reproduire très vite.

C’est que tous ces objets en billes ne vont pas se renverser tout seuls.

Mais si, vous savez, ces résidences qu'on vous vend en 3D avec des gens sympas et à vélo qui sourient partout.
Ici, une migration de voisins du dessus (sous leur apparence véritable) suite à la construction d’une résidence mal insonorisée.

Le voisin du dessous

On dit qu’il y a longtemps, le voisin du dessous était un voisin du dessus. Mais après un conflit impliquant Dieu, Eve, un serpent, le syndic et Stéphane Plaza immobilier, il fut banni des sommets pour s’installer dans l’appartement au-dessous du vôtre. Déformé par la chute, rendu aigri par ce rejet, le voisin du dessous est aussi hideux que vil. Il vit dans l’obscurité, et n’attend qu’un mouvement pour se mettre à hurler que ce n’est pas bientôt fini ce bordel là-haut, merdalor !

Neuf fois sur dix, le voisin du dessous se plaint de choses qui n’existent pas (ce n’est pas comme si vous étiez un voisin du dessus). Il entend des objets qui tombent à des heures où vous n’êtes pas chez vous, assure entendre de la musique alors que vous utilisez un casque, voire vous affirme qu’il entend pleurer.

Le voisin du dessous est donc soit très con, soit capable de percevoir les fantômes qui hantent votre demeure (ses sens démoniaques se sont développés depuis qu’il a été banni du dessus). Contrairement au voisin du dessus, qui affirme qu’il porte des talons pour aller au travail, le voisin du dessous ne travaille pas. Grognant dans l’obscurité, il ne fait qu’attendre le moment où il pourra glapir que ça commence à bien faire.

J.R.R Tolkien, lors d’une interview, affirma d’ailleurs que le voisin du dessous l’a grandement inspiré dans ses oeuvres.

« J’avais besoin de monstres qui parlent à l’âme du lecteur. C’est pourquoi, lors de la scène des mines de la Moria, Pippin commet l’irréparable en faisant du bruit. Ce qui réveille les êtres des profondeurs, qui remontent pour régler la question. Ils sont menés par le Balrog, qui est bien évidemment une allégorie de mon syndic : lourd, incompétent, et toujours du côté des mecs du dessous. »

Tolkien avoua aussi que les Elfes étaient des voisins du dessus : pour chanter, il y a du monde, mais le jour où tu as besoin d’eux, paf, miraculeusement ils ne sont plus là.

Voisin du dessous après huit heures à fixer le plafond en attente d’un bruit dont se plaindre.

Le voisin d’à côté

De prime abord, le voisin d’à côté pourrait ressembler à n’importe lequel d’entre nous.

Apparence, famille, demeure… de l’extérieur, tout semble normal. Puis, on commence à repérer de petits détails qui clochent : bon dieu, mais combien de barbecues fait-il par an ? Combien d’amis a-t-il ? Pourquoi invite-t-il toujours et n’est-il jamais invité ? Et pourquoi parle-t-il toujours d’anniversaires ?

Rapidement, on réalise que le voisin d’à côté vit dans un espace-temps différent du nôtre. Son anniversaire revient toutes les trois semaines, à l’opposé des promenades de son chien, qui elles sont espacées de 8 ans, faisant que le roquet aboie toute la journée dans le jardin, dans l’attente d’un peu d’amour, d’attention, ou de calibre 12 (sur ce dernier point, j’ai toujours été généreux – et habile, tant c’est une cible petite et bondissante ).

Pour d’obscures raisons, le voisin d’à côté a une besoin maladif d’écouter de la musique fenêtres ouvertes. Et comme tous ceux qui ont cette pratique (voire emmènent une enceinte bluetooth en extérieur pour vraiment briser un maximum de glawis), ses goûts musicaux vont du mauvais au douteux en passant par ce qui vous donnera envie d’user du calibre 12 sur vos propres oreilles.

Lorsque le voisin d’à côté vit suffisamment longtemps, il fait construire une piscine. Or, comme chacun sait « Tout corps plongé dans une piscine se met à crier au lieu de parler« . Et comme il invite la moitié de la population de Reims chaque weekend, son jardin émet peu ou prou les mêmes bruits que mes soirées orgies.

On raconte cependant que certains individus auraient réussi à fraterniser avec le voisin d’à côté. Mais comme on finit par retrouver ces derniers dans la piscine dudit voisin d’à côté, peut-être sont-ce simplement des membres d’une espèce voisine.

J'avais besoin d'un exemple parlant, pas d'un truc qui peut attendre comme une opération à cœur ouvert.
Le voisin d’à côté saura toujours sortir au même moment que vous pour vous tenir la jambe alors que vous partez faire un truc urgent, comme stranguler un TikTokeur.

Le voisin de plage

Imaginez une plage.

Imaginez qu’elle soit de la taille du Sahara.

Vous pensez que vous pourriez en profiter ? Non. Car rampant hors du sable tel un démon égyptien coiffé d’un bob, le voisin de plage n’a qu’une ambition : venir s’installer à côté de vous. Même quand il y a de l’espace pour bâtir sa propre civilisation à côté. Ce n’est pas qu’il vous aime : c’est juste qu’il trouve ça plus sympa. Surtout pour proposer à ses enfants un petit foot ou badminton, qui provoquera à coup sûr l’arrivée d’un ballon, d’un volant voire d’un joueur dans votre gueule.

Ne vous trompez pas : le voisin de plage vous veut du mal. Il a voué sa vie à la destruction du repos d’autrui (ce n’est pas un membre de la famille des voisins pour rien), et ne connaîtra son propre repos que dans la mort. Sinon, pourquoi diable vouloir s’installer à côté de vous ?

Équipé de tout le nécessaire du voisin mobile – il a évidemment une enceinte bluetooth – il reproduira près de vous tout ce que vous avez fui lors de votre départ en vacances loin de votre demeure de Maisons-Alfort.

Notez que cela peut aussi s’avérer utile.

Ainsi, si un jour, vous veniez à vous écraser en avion dans le désert, inutile de marcher en quête de secours. Arrêtez-vous, baillez, lancez à voix haute « Enfin un peu de calme », et aussitôt, une espèce de petit bâtard chamarré apparaîtra à l’horizon, serviette de plage sous le bras, pour venir s’installer juste à côté de vous.

Certes, il n’aura pour autant peut-être pas de réseau pour appeler des secours, mais si vous n’avez rien contre le cannibalisme, au moins, vous ne mourrez pas de faim.

Soyons sérieux, jamais ils ne demanderaient d'abord.
« Oui bonjour, ça vous dérange pas si on fait une compétition de beach volley juste à côté de votre serviette ? »

Le voisin de camping

Autrefois, le voisin de camping était un simple parasite de soirée.

Il jouait de la guitare pour impressionner les filles, buvait de la bière tiède, et draguait en parlant de son plan pour traverser le Maroc avec une simple tente sur le dos. Le problème, c’est qu’après avoir échoué ses trois années de musicologie et deux d’arts du cirque, il a poursuivi dans cette voie. Et désormais, trop vieux pour les soirées étudiantes, il erre de camping en camping, sa tente et sa guitare sur le dos, en quête de familles innocentes à faire chier durant des heures avec les deux seuls morceaux qu’il connait sur son instrument du diable. Si papa et maman ont eu pitié, ils lui ont offert une moto avec laquelle il va et vient à toute heure du jour et de la nuit, sans but connu.

Parfois, suite à un malentendu, le voisin de camping s’est reproduit. Sa progéniture est alors facilement reconnaissable : c’est cet enfant qui erre seul sur son vélo dans tout le camping, toute la journée, le regard vitreux et sans expression. Vous voyez parfaitement de quoi je parle.

Il faut en effet dire que la pauvre bête n’avait aucune chance : quand le géniteur ne fonctionne que par phrases du genre « T’sais, ya trop de guerres, pas assez d’amour, t’vois ? » et autres « Chui allé en Afrique, t’vois, les gens, y z’ont le cœur sur la main, y s’contentent de peu, pas comme ici, t’vois ? », forcément, on finit avec le niveau intellectuel d’une soirée Miss France.

Soyez donc généreux : un bâton dans les rayons, puis un autre en plein cœur (c’est comme les vampires, on n’est jamais trop sûr), et vous épargnez au bestiau une vie de souffrances.

Faisant de vous, si je puis dire, des voisins sympas.

Ou éventuellement devant Monoprix.
Si tu aimes les tentes et les guitares, ta place est à la Cour des Miracles.

Alors, cette année encore, et comme on dit dans la police : « Si c’est trop près, ça peut probablement se taser ».

Et pour reprendre Desproges, pas d’inquiétude : la preuve que le voisin est con, c’est qu’il pense que le voisin, c’est vous, alors que c’est lui.

Tssss.

41 réponses à “Le voisin, ce connard

  1. Avec mes voisins de pallier on a trouvé un équilibre : ils passent leur temps à inviter des gens et à faire des barbecues, et pour me venger je leur fais subir les aboiements de mon roquet (qui est sorti 3 fois par jour, rassurez vous, son système digestif semblant disposer d’une quantité infinie de déchets organiques) ainsi que de mes goûts musicaux douteux, fenêtre grande ouverte. Une demi-heure de heure de hardbass suffit à couper toute envie à mes voisins de s’attarder sur leur balcon pour faire leurs grillades.

    • Oh merci ! Je vais tenter cette technique avec mon voisin du dessous, qui à la fâcheuse tendance à vouloir nourrir tout le quartier (Vu que son barbec a l’alcool-qui-pue tourne quasi tous les jours) et transformer mon appart en scène d’apparition de Gérard Majax, en le foutant juste sous la fenêtre. (Coucou la fumée). J’avais aussi pensé à la technique de la pisse de chat dans le barbecue, une nuit l’air de rien.. (mes cadors étant malheureusement trop silencieux..). Je note, je note.

    • On sous-estime souvent les vertus du chloroforme pour calmer un voisin un peu trop facétieux. Ça et la multitude de jeux auxquels on peut jouer dans une cave, avec un mec attaché à une chaise…
      L’OC est un spécialiste, je ne comprends pas pourquoi il ne fait pas encore de formations/séminaires sur le sujet !

  2. À côté de la méthode de la réussite sur une ile déserte qui fait venir systématiquement quelqu’un qui insiste pour que vous mettiez le neuf noir sur le dix rouge là, celle du « Enfin un peu de calme » dans le désert me parait au moins aussi efficace et demande moins de matériel, je prends !

  3. Notez que l’on peut croiser certaines catégories entre elles : le voisin de camping peut être aussi parfois un voisin du dessus, d’à côté ou du dessous. Qui n’a pas déjà subi les assauts sonores d’un voisin persuadé de pouvoir lancer sa carrière musicale ? Et pire : qui y sont parfois plus ou moins parvenu ? (Pensée spéciale pour les malheureux qui ont eu pour voisin un candidat de la Star’ac ou autre télé-crochet faisant ses gammes…)

    On pourrait rajouter la catégorie des voisins qui ramènent leur boulot chez eux. Comme par exemple votre voisin dealer qui se fait courser jusque dans l’immeuble par la bande rivale. Certes, l’impétrant se fait des plus discrets dans les jours qui suivent, mais ce qui l’est moins, ce sont les types patibulaires qui surveillent les entrées et sorties du bâtiment.

    Bien sûr il faut ajouter à cette catégorie ceux qui travaillent depuis chez eux, situation commune depuis le COVID. Et qui, lorsqu’ils demandent à leurs correspondant de visio si ceux-ci l’entendent l’entend bien vous donnent envie de répondre 10/5 à leur place.

    la catégorie des voisins nostalgiques de la Grande Guerre, du Liban ou la Syrie, qui passent leurs nuits sur Call of Duty à plein volume vous donnant l’impression de dormir au milieu d’une zone de guerre. (Notez qu’avec tous ces jurons poussés à plein poumons, les dits voisins auraient été facilement été repérés par l’ennemi).

    La catégorie des voisins négligents, comme cette femme qui a retrouvé sa porte fracturée avec un mot d’excuse dessus, ses voisins ayant cru qu’elle était morte à cause de l’odeur..

  4. Pertinent !
    Pourrait-on faire un paragraphe à part sur « les voisins dont les enfants jouent au ping-pong ».
    Je pense qu’un juge donnerait circonstances atténuantes en cas de massacre non?

    • Atténuantes ? Ce sera un non-lieu direct, pour faire jurisprudence. Utile lorsque le juge et le procureurs voudront massacrer leurs propres voisins.

  5. Criminel !
    Vous voulez que je meurs d’un avc ?
    Voire pire, que je demeure tétraplégique avec pour seule compagnie des voisins abusant odieusement de mon ouïe ?
    Soyez maudit, « Pauvre Fou » !

    Voisins de tous les pays, unissez-vous !
    (Nan sérieux, faites le! Vous êtes notre seul espoir dans cette guerre contre les aliens)

  6. Cher Odieux,
    Je ne savais pas que vous connaissiez si bien mon voisin d’à côté ?! À l’occasion de votre participation à l’un de ses fameux barbecues musicaux, passez donc à la maison. Un bon brandy spécialement choisi à votre intention et un calmant pour cheval (à défaut de stagiaire exiatoire) vous y attendront.
    Estivalement vôtre,

  7. Incroyable, mais mon voisin d’en dessous correspond parfaitement (en plus il nous accuse de pirater sa ligne internet en nous envoyant un recommandé), l’Odieux ne fait plus preuve de mauvaise foi ?

  8. La description de ma voisine du dessus colle presque parfaitement mais elle doit être d’une version évoluée (si je puis dire). Avec cet outil du diable qu’est le lecteur de compact disque il lui est possible de mettre une piste en répétition des heures durant et à un volume sonore me permettant dans profiter ainsi que toute le cage d’escalier.
    Malheureusement je ne suis pas fan ni du générique des « Champs Élysées », de la « Chenille », de Jean-Michel Jarre, de Joe Dassin ou d’autres cadavres française des années 80.

  9. Ce qui est marrant avec les études de musicologie, c’est qu’on les réussisse ou qu’on les rate, les perspectives professionnelles sont les mêmes.

  10. c’est bizarre, rien sur le voisin du dessous du voisin du dessous qui est persuadé que les bruits qu’il entend viennent de chez vous et non de son voisin du dessus, même quand il a monté les 2 étages pour venir voir et qu’il entend bien que les bruis viennent d’en dessous. ça doit être un pokemon légendaire.

    • Plus extravagant : j’ai un voisin qui était persuadé que j’étais la cause des bruits qui le dérangeaient venant de l’appartement du dessus. Sauf que je n’habite ni au-dessus, ni en dessous ni même à côté : j’habite à l’autre bout du couloir.

  11. Ahhh que voilà un beau post, et ô combien de circonstance…

    Pour être tout à fait honnête, je rajouterai une petite variante triviale que vous me semblez, cher Odieux, avoir quelque peu escamoté: le couple de voisin d’à côté qui fait profiter tout l’immeuble de sa libido active, y compris (et surtout) à partir de 23 heures et jusqu’à six heures du matin. Personnellement j’ai longtemps souffert en silence du manque de savoir-vivre et de la sagouinerie du couple à côté de chez moi, jusqu’à ce que – de manière totalement fortuite, notez bien – le hasard me dote d’une conjointe brésilienne qui tout en étant assez discrète au quotidien, pouvait elle aussi être assez expansive… de manière inopinée. C’est ainsi qu’une matinée, mon cher voisin croisé sur le palier m’a apostrophé, le regard lourd, d’un « j’ai pas beaucoup dormi cette nuit », ce à quoi j’ai répondu avec un large sourire « moi non plus ». Bien fait.

    • Hmm..je me demande ce qui est pire, ça ou les chicaneries, engueulades et autres meubles et portes qui volent à travers les murs, des couples qui ne peuvent pas se supporter et pourtant continuent à tourner dans le même appartement en se lorgnant le cou, comme deux chiens de combat dopés au bord de l’overdose…et naturellement aucun(e) ne fera le premier pas pour se barrer, ce sera toujours « Tu dégages ! » « Non TOI tu dégages !! » « Salope !!! » « Connard !!!! » Etc…

      Bref, sans détailler ma double expérience, cette espèce a l’air hélas de se reproduire plus que celle que vous décrivez (ce qui n’est pas facile à comprendre à première vue…parthénogenèse ? contamination mentale ? clonage secret sur la planète des Siths ?)

      Profitez bien mutuellement, dans tous les cas, vous et votre conjointe !

  12. Certaines légendes prétendent même que le voisin est l’allégorie ultime de « L’enfer » de Dante…..!

    Superbe texte et cet humour qui n’appartient qu’à toi. Bravo, l’ami, je ne suis pas près de regrette de te lire!

    • Possible. Même à l’époque de Dante Allighieri, je pense que l’on pouvait vouloir classer différentes catégories dans les différents cercles de l’Enfer.

      • Ce qui est sans doute une de ses rares observations lucides xd

  13. J’ai souvenir de voisins du dessus que j’appelais les aspiromanes… ils passaient l’aspirateur minimum une fois par jour, alors qu’ils n’avaient même pas d’animaux de compagnie à poils.
    Ils étaient toutefois fort sympathiques au demeurant.

    J’ai aussi souvenir, dans ce même immeuble, de voisins dont l’identité n’a jamais été établie et qui avaient appelé le 119 enfance en danger, car, selon eux, notre enfant en bas âge faisait trop de bruit…
    Cela avait mobilisé deux personnes pendant une heure pour venir constater que notre enfant était tout à fait normal et ne courait aucun danger.

    • aspiromanes…
      Une personne que j’aime bien a eu son aspirateur en panne.
       » Tu te rends compte? Pendant une semaine je n’ai pas pu passer l’aspirateur!! »
      « Ah, heu, oui, effectivement… »

    • Ils n’avaient pas d’animaux de compagnie à poils parce qu’ils habillaient toujours leurs toutous? J’ai connu une voisine comme ça. Le chien (en tutu dans une poussette à longueur de journée) était le sujet de conversation préféré de Madame. Quand ledit chien est mort, elle a acheté un micro-Poméranien qu’elle a promptement habillé d’une combinaison de neige, et elle a ressorti la poussette. J’imagine les voisins du dessous entendre rolorolorolorolo et yap yap yap yap yap du soir au matin…

  14. Un bon voisin est un voisin mort aurait dit Diogène. (Desproges était un vilain rapporteur).

  15. Ahh le voisinage cette « merveilleuse » activité qui nous permet de vérifier que notre humanité ne peut à la fois pas se blairer et pas se passer d’elle-même…à croire que l’histoire de la « chute originelle » est vraie ou bien que l’évolution nous a vraiment joué un mauvais tour et que nous « pédalons » aujourd’hui pour rattraper un partage en vrille génétique de quelques millions d’années.

    Et encore l’OC semble avoir oublié dans son exposé pourtant très parlant :

    -la cuisine des voisins
    -les opinions politiques des voisins
    -la voiture des voisins, toujours en station d’un côté ou de l’autre de la porte parking, pendant des minutes, au moment précis où vous avez besoin de sortir ou de rentrer rapidement
    -la place de parking extérieure publique et pourtant systématiquement monopolisée par les voisins qui prennent des heures à charger leur voiture, décharger leur voiture, laver leur voiture…

    Etc…peut-être de nouveaux best-sellers en perspective ?

  16. Il manque le voisin de terrasse de bar. Celui qui quand t’es entrain de fumer une clope à une table d’une immense terrasse vide, vient s’asseoir à la table à côté de la tienne (sûrement un proche cousin du voisin de table) et au bout de 40 secondes te dit que ta fumée le dérange.

  17. Tellement percutant J’ai eu le dessus, le dessous, et maintenant j’ai l’à côté 😅

  18. Et c’est ce jour que j’apprends, outre certaines circonvolutions concernant les etres étranques qui habitent à coté de chez moi, que l’odieux est un cornichon comme moi. Je comprends mieux pourquoi j’apprécie tant sa prose, et resssens un léger malaise.

  19. Je dois vous avouer qu’il manque un représentant de cette race dans votre descriptif: le voisin de classe.
    Je sais que pour la majorité, ce voisin ne cause plus de nuisances depuis de longues années mais cela reste un souvenir douloureux et pas si ancien dans la mienne. Cette sous-espèce, de taille généralement plus réduite que les autres a pour habitude de donner des coups de coude, ou de chuchoter à votre adresse quand tout le monde est en train de travailler pour demander les réponses de l’interro. Pire encore! Certains d’entre eux peuvent se livrer aux mêmes débauches que le voisin d’à côté, mais dans la classe d’à côté, ce qui ne manque pas de provoquer l’hilarité de tout le monde (histoire vraie).
    Enfin bon… si cette liste était exhaustive, ce ne serait pas drôle. Comme pour la liste des crimes de guerre sur wikipédia vous pouvez aider en la complétant et en l’étendant.

    • C’est là que voit que la démocratisation du siège éjectable aurait bénéficié à l’Education nationale…enfin pas que (penser aussi aux voisins de véhicule, de cinéma, de resto, de réunion…)

  20. La maison individuelle efface tous ces genres de problèmes, quand elle est dotée évidemment d’un parc arboré clos de murs.
    je n’ai jamais trop compris ce mauvais goût de s’entasser dans des habitations où l’on peut connaître la caractéristique du transit intestinal des autres.
    Personnellement mes voisins du dessous seraient à la cave et je vous assure qu’ils sont calmes.

    • Il est pourtant de nature publique que l’on retrouve tous les archétypes qui ont été décrits ici parmi les voisins de maisons individuelle, mais souvent puissance 10.
      Votre voisin « du dessous » est votre voisin d’à côté prompt à se plaindre dès qu’une feuille sur sa terrasse est suspectée de provenir de chez vous.
      Votre voisin « du dessus » est votre voisin d’à coté qui répète le tuba fenêtre ouverte (car sinon il fait trop chaud chez lui).
      Etc…

      • Ah ça, les querelles sur les limites de bornage et les empiétements sur la propriété des uns et des autres sont sans fin…(et je passe sur les nuisances sonores dont l’interprétation même dans les tribunaux, est à peu près aussi claire que la théorie de la relativité pour l’élève de CP moyen).

  21. Flûte! J’ai l’impression d’avoir lu la synthèse de ma vie, un con-glomérat de voisins. Et maintenant, j’ai une énorme envie de me remettre à jouer aux billes…

  22. Hummpfff ! Le (la/les ?) voisin du dessus ne m’a pas encore fait le coup de « chercher à rassembler ses billes », mais le soir, vers 23 heures, j’entends des bruits suspects (et qui ressemblent à ceux d’un pachyderme… le barrissement en moins) qui vont jusqu’à ébranler la cage d’escalier. J’hésite encore sur la nature de ce vacarme : un obsédé du fitness qui fait de la corde à sauter ? Ou un obsédé tout court qui « saute » – tout court aussi ? Je parierais plutôt sur la gym tout court (Hahaha), vu l’absence de barrissement. Ou alors, il n’a pas la fonction « vocalises » d’activée. Enfin, ça me prend généralement joyeusement le « chou », car ça arrive toujours quand j’essaie de faire passer une migraine, au calme, allongée dans le noir, et qu’alors l’immeuble entier (seulement 3 niveaux, hein ?) en tremble sur ses fondations. J’ai aussi le voisin d’à côté qui aime beaucoup les grillades (au minimum 5 à 6 fois par mois Grrrrr), ses collègues de travail (fans de barbeQ également :( ) qui ont tendance à parler boulot jusqu’à 3 heures du mat’ (Pitiiiié, je me fiche des méthodes d’optimisation des ventes étudiées à la loupe !) ou alors… pire : « Oui, Jérôme, c’est moi » en karaoké et en boucle, braillé à tue-tête, entre gloussements avinés et couacs répétés. Humm, ai-je spécifié que tous chantaient faux ? Bon, je m’évite le voisin du dessous, vu que je suis en rez de chaussée. Mais le paysage s’est quand même amélioré (pour le dessus), j’avais un jumeau diabolique qui écoutait du rap à plein tube quand il ne mettait pas une peignée à son frère en le balançant dans les escaliers… avec visite obligée de la gendarmerie avec équipements anti-émeute, si, si, pas de blague ! Alors la corde à sauter et les grillades, ça me va :) Mais j’avoue, à la lecture de l’article, j’ai dû interloquer les voisins avec mes fous rires. Tant pis, c’est la faute (grâce à lui ?!) de l’Odieux Connard ;)

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