6ème sous-sol

Les enfants se pressent devant le miroir des toilettes de l’école primaire Léa Seydoux.

Ce ne sont que cris, coups d’épaules et gémissements, alors que chacun pousse son camarade le plus proche devant lui. Les accusations de couardise répondent aux insultes les plus colorées, alors que des voix se voulant assurées s’élèvent pour affirmer que leurs propriétaires ne croient pas à toutes ces sornettes.

Jusqu’à ce que Corentin, le grand de CM2, ne prenne la parole.

– Allez, quelqu’un ! Un volontaire ! Vous avez tous les chocottes ou quoi ?

Et le brouhaha reprend ; non, affirment vivement les bambins, on ne craint rien, mais on passe notre tour quand même. Finalement, expulsé par le jeu d’épaule de ses compagnons plus grands, plus forts et plus cruels, c’est le petit Matthiméo de CE2 qui se retrouve projeté hors du groupe, tout contre les lavabos.

– Très bien, alors ce sera Matthiméo ! affirme Corentin tout en faisant signe à ses camarades de se taire.
– Mais j’ai pas envie, gémit Matthiméo.
– C’est ça ou je te pète la gueule.
– Dans ce cas…
– Alors tu connais la règle : tu dois regarder dans le miroir et répéter trois fois « Michael Bay ». Et selon la légende, un film de merde apparaîtra.

Matthiméo n’y croit pas, bien sûr. Il sait que ce ne sont que des histoires. Mais tout de même.

– Michael Bay… Michael Bay….

Les derniers chuchots s’éteignent. La tension est à son comble. Matthiméo hésite, mais il en a aussi assez d’être moqué par les grands. Alors, tant pis.

– Michael Bay.

Un claquement de plastique sur le bord des lavabos fait sursauter l’assemblée. Un hurlement collectif brise le silence, suivi d’une cavalcade vers la sortie telle que même Corentin peine à s’y frayer un chemin. Enfin, ne reste plus que Matthiméo dans les toilettes de l’école, qui ramasse la boîte du DVD qui vient de se matérialiser devant lui.

– 6 Underground ? marmonne-t-il en déchiffrant le titre. Ça alors. Enfin, ça ne m’arrange pas : où vais-je me débarrasser de cela ?

Et puis, Matthiméo se souvient de l’étrange monsieur du quartier qui regarde quantité de mauvais films en poussant des hurlements de douleur, un verre de brandy à la main. Il se dit qu’en sortant de l’école, il ira balancer le DVD dans sa boîte aux lettres.

En tout cas, c’est comme cela que je m’explique le fait que je me suis retrouvé devant Underground 6, un film à gros budget de Michael Bay avec Ryan Reynolds et Mélanie Laurent.

Alors, perle passée entre les mailles de mon filet ou raison valable de brûler l’école voisine pour punir les enfants qui jouent à répéter Michael Bay devant les miroirs en toute imprudence ?

Spoilons, mes bons !


L’affiche : explosions, Ryan Reynolds et Mélanie Laurent, monsieur nous gâte.

Notre film commence par… ma foi, n’y allons pas par quatre chemins : des clichés. Et attention : du gros, du gras, du cliché élevé au grain par un fermier qui aurait eu la main un peu lourde sur le maïs.

Ainsi, tout débute par des images du héros, Ryan Reynolds (qui incarne donc Ryan Reynolds comme dans chaque film avec Ryan Reynolds, on ne le dira jamais assez), qui simule sa propre mort dans un accident d’avion et en voix off nous lance le fameux « Comment en suis-je arrivé jusqu’ici ? Faisons un petit retour en arrière. »

N’oubliez pas : à chaque fois que cette ficelle est utilisée, je m’en sers pour ligoter un chaton et le jeter dans la Meuse. Alors sauvez la Meuse : arrêtez.

Et donc, nous bondissons de 4 mois en arrière, pour retrouver Ryan Reynolds accompagné de trois autres larrons dont une Mélanie Laurent (ça fait peur) dans une voiture tuning vert pétard qui est en pleine course-poursuite dans Florence. Et là aussi, tout y est :

  • Les petites rues encombrées de stands que les voitures font éclater en passant dessus ? C’est bon.
  • Les piétons qui se jettent dans tous les sens ? C’est bon.
  • Les voitures de méchants qui arrivent l’une après l’autre pour se faire exploser dans des cascades ? C’est bon.
  • Les voitures de méchants qui sont visiblement en nombre infini ? C’est bon.

Car nos héros ont en effet attaqué un avocat véreux pour lui soutirer des informations et visiblement, il devait aussi représenter une concession automobile puisque durant près de quinze, oui, QUINZE minutes, sitôt qu’un véhicule de vilains explose, un second arrive derrière pile poil à ce moment-là histoire que la course poursuite ne s’arrête pas. Mais reprenons l’énumération de tout ce que vous avez vu, revu, et tellement vu que vous le confondez parfois avec des membres de votre famille (le côté lourd n’aidant pas).

  • Les méchants qui explosent s’ils touchent une chaise pliante mais la voiture des héros qui est invincible ? C’est bon.
  • La musique à la mode balancée à fond à chaque virage pour faire cool ? C’est bon.
  • Les monuments qui apparaissent à l’écran les uns après les autres ? C’est bon.
  • Les blagues toutes les quinze secondes pour rythmer la poursuite ? C’est bon.
  • Les gros plans sur des marques autant que possible ? C’est bon.

Bref, si vous l’avez vu dans un film, et surtout, si ça vous a gonflé, c’est dedans.

On appréciera d’ailleurs le budget cascades fabuleux, qui a dû empiéter sur celui du montage, puisqu’il y a de beaux ratés, comme des bouts de la voiture des héros qui se réparent mystérieusement entre deux plans, ou des personnages à la fenêtre qui sont soudain à l’intérieur selon de quel côté ça filme.

C’est cher, c’est con, c’est mal fait : nous sommes bien dans une grande production moderne. Installez-vous et prenez donc du brandy, je pense que nous en avons pour un moment.

Notez d’ailleurs que je suis encore gentil : alors que l’on comprend durant cette scène fort longuette que nos héros sont une équipe de choc où chacun est appelé par un numéro allant de 1 à 6 (4 dans la voiture, 2 qui attendaient plus loin), je ne relèverai pas, oh non ce n’est pas mon genre, que par exemple, quand tu es une équipe d’agents secrets, choisir pour véhicule de fuite une voiture tuning vert pétard, ce n’est peut-être paaaas le truc le plus discret au monde. Voilà. Je suis comme ça : généreux.

Cependant, si nos héros s’en tirent, ce n’est pas sans perte puisque 6, le chauffeur d’élite… se tue en garant la voiture.

Si, si. Il arrive un peu vite et il s’empale sur un engin de travaux juste à côté. Alors qu’il n’est plus poursuivi, hein, je tiens à le souligner. J’imagine bien les scénaristes :

– Bon, il faut que Six meure au début du film.
– On n’a qu’à le tuer pendant la course-poursuite où trois mille types essaient de les buter à coups de voitures et de pistolets ? C’est crédible qu’ils aient au moins un mort. Il meurt et est remplacé au volant, ou bien il est blessé et meurt au bout de la course…
– Hmmm… nan. On va dire qu’il se tue en ratant son créneau quand tout est fini.

J’aimerais vraiment assister à ces réunions.

Puis fermer les portes et mettre le feu, mais c’est un autre sujet.

En tout cas, alors que l’équipe évacue Florence, ils se disent que bon, Six étant mort, et si on trouvait un Sept ? C’est donc Ryan Reynolds, le chef d’équipe, qui s’y colle. Et va trouver pour remplacer Six, le chauffeur d’élite… un mec qui ne conduit pas.

C’est brillant :

– Bon les mecs, on a perdu notre expert en conduite.
– Et siiii on le remplaçait par un pâtissier ?

Les scénaristes eux-mêmes ont visiblement oublié leur script, et en lieu et place d’un as du volant, Ryanounet va recruter un sniper.

Vous me direz : « Ah, c’est quand même moins ridicule que votre exemple de pâtissier. »

Pardon, j’ai oublié de préciser : Ryanounet va recruter un sniper traumatisé au Moyen-Orient, dépressif, suicidaire et souffrant de syndrome post-traumatique.

Maintenant, je vous laisse me dire que mon pâtissier était une idée plus bête que celle-là. Aaaah, on fait moins les kékés ? Non mais. Alors qu’avec mon pâtissier, au moins, en cas de problème, ils avaient des gâteaux. Diable, je sens que vous n’êtes pas convaincus : très bien. Si c’est comme ça, vous l’aurez voulu : je continue le film. Vous l’avez bien cherché.

Afin de recruter le tireur d’élite dans leur groupe super secret, Ryan lui explique qu’il va falloir se faire passer pour mort. Comme chacun d’entre eux l’a fait avant, afin de devenir intraçable. La nouvelle recrue mime donc son suicide puis… que ? Mais ?

Ryan l’emmène voir son propre enterrement.

Voilà autre chose. Car non, il ne l’emmène pas de loin genre à 300 mètres dans une voiture : non, à cinquante mètres, là où n’importe quel membre de sa famille qui tourne la tête pourrait le voir. Heureusement, tous ont visiblement eu un terrible accident de ski et ne peuvent plus bouger leur cou. Aucun n’aperçoit donc la personne qu’ils enterrent qui suit la scène juste à côté d’eux. C’est extraordinaire. Mais visiblement, si le film passe son temps à nous répéter que la spécialité de ce groupe est la discrétion, il nous montre constamment l’exact opposé à l’écran. Ça doit être un truc artistique : je n’ose penser que des producteurs aient donné 150 millions de dollars à des gens complètement cons.

Oui, 150 millions.

Je vous laisse encaisser, et passons.

Ryan annonce donc au nouvel arrivant comment ça va se passer maintenant :

– Désormais, tu t’appelles Sept. Mois je suis Un. Mais tout le monde m’appelle Ryan Reynolds.
– Ah donc nous sommes Sept ?
– Euh… non, Six. Ahem.
– On peut savoir ce qui est arrivé à celui qui manque ?
– OH MON DIEU IL SAIT COMPTER, JE N’AVAIS PAS PRÉVU ÇA !

Heureusement, Sept ne pense pas à poser la question. En lieu et place, il est emmené par Ryan Reynolds jusqu’à la base secrète de leur groupe, une casse où s’empilent des carcasses d’avions.

– Bien. Sept, si tu es ici, c’est parce que nous partons en mission.
– Super, vous allez tout me dire maintenant que nous sommes dans votre base secrète ?
– Hmmm… non. Je propose plutôt de faire tout le briefing dans un restaurant routier public où tout le monde peut nous entendre.

Fa-bu-leux.

La scène de la base secrète sert donc simplement à nous montrer qu’ils ont un lieu… dont ils ne servent pas. Nos héros perdent donc du temps à faire de la route pour aller dans un endroit non-sécurisé pour y expliquer à Sept la mission ultra-secrète qui est la leur. Le tout en disant à voix haute « Oui alors nous sommes un groupe ultra-secret, officiellement nous sommes morts, personne ne connaît notre existence. »

Sauf la serveuse et les trois tables d’à côté, donc.

Mais quid de cette fameuse mission ?

– Eh bien mon cher Sept, nous allons aller assassiner le dictateur du Turgistan.
– Le ?
– Le Turgistan.
– Ça sonne comme « turgescent ». Je ne sais pas, ça fait bizarre.
– Il suffit, petit pervers priapique. Ecoute plutôt mon plan super intelligent : on arrive, on bute les généraux du dictateur, et paf, son régime s’effondre. Oh, et par un heureux hasard, il a un frère incroyablement démocrate. Donc hop, la transition est assurée.
– Mais ? Au nom de la démocratie, vous voulez refiler la présidence au frère ? Le principe d’une démocratie, c’est pas justement des élections ?
– … non mais si tu commences à nous emmerder avec des détails, aussi !

Diego, ouvre la fenêtre, je dois soupirer très fort. Merci.

Le dictateur du Turgistan est en effet très très méchant. Mais les scénaristes se sont dit : « Un dictateur très méchant, ce n’est peut-être pas clair. On devrait peut-être montrer subtilement qu’il est vilain. ». Et la subtilité étant de mise, nous avons donc droit à des scènes où de manière fort subtile, le méchant bombarde les civils avec du gaz, de préférence des enfants. Ah oui. C’est très léger en effet. Mais attendez, il y a mieux : il filme lui-même les atrocités ! Et… que ? Il les poste en ligne !

Notez que ça reste moins difficile à regarder que certaines vidéos TikTok, mais tout de même.

Donc oui, nous avons le droit à un dictateur qui tweete « Je gaze des civils, lol #AuPrixDuGaz ». Voià voilà.

À ce stade, je pense que le seul truc plus horrible qu’il puisse faire, c’est financer le festival d’Avignon.

Car oui, la stratégie du dictateur est de faire peur, et c’est connu, montrer qu’on gaze des enfants, ça donne sûrement envie aux parents d’obéir. C’est donc pour tous ces crimes que l’équipe de Ryan Reynolds, qui rend la justice dans le monde parce que America Fuck Yeah, a décidé que le malandrin devait être tué jusqu’à ce qu’il soit mort.

Le méchant très méchant dont la personnalité se réduit à… euh… attendez, il a un trait de personnalité autre que « cruel » ? Heureusement qu’ils étaient deux au scénario.

Ce qui n’empêche pas Ryan Reynolds d’aller provoquer le dictateur de manière très subtile. Par exemple, en allant lui causer face à face lorsque le vilain est au bar de l’Opéra de Paris pendant l’entracte (bon sang, il risque VRAIMENT de financer Avignon !). Ce qui donne peu ou prou ceci :

– Bonjour, je suis mystérieux et pas du tout Ryan Reynolds.
– Euh… oui ?
– Vous aimez la pièce ? C’est sur un dictateur. Un dictateur qui à l’acte V, se prend la justice qu’il mérite dans sa grosse gueule de p’tit bâtard.
– C’est amusant, j’ai comme l’impression que vous me menacez ?
– N… non ? Je disais juste ça comme ça.

N’oubliez pas : quand vous êtes une organisation ultra-secrète, approchez toujours la cible de très près pour la menacer, comme ça, gratos, histoire qu’elle puisse vous tenir à l’oeil.

Mieux encore : Ryan Reynolds en profite pour coucher avec une serveuse, repart avec elle à New York puis… doit se refaire passer pour mort pour la larguer. Parce que bon, une fois avec elle et qu’il va un peu partout en sa compagnie, le « fantôme » qu’il est se remet à exister drôlement.

C’est donc très intelligent : plutôt que de ne pas draguer tout ce qui passe, Ryan Reynolds simule sa mort trois fois par an pour se débarrasser des donzelles qu’il drague. C’est quand même le niveau supérieur de « Je vais chercher des clopes. »

Bon, cela dit, c’est pas tout ça, mais après ces scènes ridicules, il est temps de se mettre au gros du film : tuer les fameux quatre généraux sur lesquels le règne de terreur du dictateur du Turgistan s’appuie.

Ce qui dure UNE scène.

Oui : une seule. Je n’exagère même pas.

En effet, les quatre généraux, qui sont décidément sympas, se rendent à Las Vegas tous en même temps, sans escorte, et se font une petite fête sans sécurité aucune dans leur chambre. Je crois qu’à peu de choses près, ils laissaient les clés sur la porte. Ryan Reynolds et ses amis peuvent donc rentrer et tuer tout le monde sans le moindre problème. Et c’est fini !

Voilà voilà voilà.

On a donc passé plus de temps sur Ryan Reynolds qui drague des filles avant de se faire passer pour mort parce qu’il a oublié qu’il devait être discret que sur la déstabilisation de tout un pays. Formidab’.

Oh, et bien sûr, ils font tout cela devant témoins, puisque les prostiputes invitées par les généraux à leur fête pourront tout raconter. Ils sont la discrétion incarnée. Tenez, voulez-vous que je vous parle de la scène où l’un d’entre eux rend visite à sa mère malade ? Non parce que dans la série « Je suis mort, personne ne va rien remarquer », aller voir maman à la maison de retraite, ça se pose là.

Ce film est tellement ridicule qu’il aurait sa place à l’Assemblée.

D’ailleurs… comment ? Vous en voulez encore, fieffés gourmands ? Très bien, laissez-moi vous conter la scène suivante, où l’on retrouve Viagros, le dictateur du Turgistan, alors qu’il a les principaux officiers de son armée avec lui sur le toit d’un immeuble.

– Messieurs, comme vous le savez, tout mon régime de p’tit bâtard repose sur l’armée.
– Oui.
– Et là, paf, on vient de me tuer mes quatre principaux généraux, la base de mon régime. Sans eux, l’armée pourrait se rebeller.
– Certes.
– C’est pourquoi j’ai décidé… DE TUER LES QUATRE GÉNÉRAUX SUIVANTS, YAHAHAHAHAAAAA !

On ne le répète jamais assez, mais quand tuer les enfants de son peuple ne suffit pas à obtenir une rébellion, pensez à tuer des généraux pour en plus avoir l’armée au cul.

C’est extraordinaire. J’ignore quelle drogue prenaient les scénaristes, mais il va falloir les contacter : visiblement, ils ont sniffé des rails de caca.

En attendant, nos héros se préparent à aller gifler du dictateur turgistanais et à sauver son frère, et sur le chemin vers l’avion, Sept demande à ses copains :

– Mais au fait, c’est Ryan Reynolds qui a monté cette équipe ?
– Oui, personne ne sait qui il est. Enfin, à part que c’est Ryan Reynolds. Il ne parle jamais de son passé. On sait juste que c’est un multimilliardaire qui a conçu plein de technologies qui ont servi à des smartphones, des voitures, et spécialisé dans les aimants. Pour nous, il est juste « Un », celui qui a monté tout ça.
– Ah. Et personne ne s’est dit « S’il a fait tout ça, ça doit être super facile à retrouver ? »
– … Sept. Écoute-moi bien. Parle encore comme ça et tu vas te faire appeler « Caporal Roudoudou » en moins de deux. Alors fais comme si un était super mystérieux.
– HOLALALA IL EST SI MYSTERIEUX ! COMMENT POURRAIS-JE RETROUVER L’IDENTITÉ D’UN TYPE DONT JE CONNAIS LE VISAGE, LA SPÉCIALITÉ, LA FORTUNE ET LE DOMAINE OU IL A DEPOSE SES BREVETS ?
– Voiiiiiiiiilààààà, c’est mieux.

Par contre, personne ne fait de commentaire du genre « Hmmm, un multimilliardaire qui monte une équipe de tueurs privée, est-ce bien raisonnable ? »

Non. Ils sont là pour la démocratie, fuck yeah, on va pas non plus poser des questions.

La démocratie sans élections où l’on doit refiler un poste de président au frère dudit président, je le rappelle.

Cependant, rendons à César ce qui appartient à César : le film a tout de même de bonnes idées. Par exemple, dans l’avion qui emmène nos héros vers le frère du président turgistanais pour aller le sauver, un personnage lance à Mélanie Laurent « Toi, tu as toujours le visage absolument inexpressif. »

C’est astucieux : Mélanie Laurent ne connaissant pas d’autre expression, on se dit en conséquence que pour une fois, elle joue super bien.

Toujours est-il que le jet du club des sept moins un se pose à Hong Kong, où le frère du président turgistanais est enfermé dans un appartement de luxe avec interdiction de sortir et de parler de démocratie. Ce qui laisse la voie libre à Viagros pour diriger le Turgistan.

Mais aussi à nos larrons pour tenter de sauver Demokratos, le fameux frangin.

Et Ryan Reynolds a un super plan.

– Bon, euh, Sept le sniper ?
– Oui ?
– Tu snipes.
– Super.
– Les autres ?
– Oui ?
– Vous rentrez dans le bâtiment par la porte principale et vous pétez la gueule de tout le monde, on va supposer qu’il n’y aura aucun garde armé dans une résidence ultra-sécurisée abritant un prisonnier politique.

Et en effet : la sécurité est assurée par des gens qui en voyant nos héros arriver, lèvent les bras et s’en vont.

Ils sont sympas, quand même.

Enfin, j’exagère : moi aussi je fais pareil dès que je vois un film avec Mélanie Laurent. Je les comprends donc un peu. À noter que même au sein de la résidence l’appartement ultra-sécurisé du prisonnier que nos amis viennent chercher, les rares gardes armés sont d’une efficacité proche du zéro absolu, se contentant de se jeter sous les balles par groupes de un.

Même lorsque le spécialiste des acrobaties de l’équipe s’enfuit en escaladant une grue une fois la mission accomplie, les gardes décident que « Nan, on va quand même pas lui tirer dessus : et siiii on escaladait aussi ? ». Mieux encore, et sans aucune explication, alors que ledit acrobate est un spécialiste du parkour, ses poursuivants… vont exactement à la même vitesse que lui.

C’est pas de bol, quand même, d’être tombé sur le seul groupe de gardes yamakazi de Hong Kong !

Quand tu as passé ta vie à t’entraîner à traverser des endroits inaccessibles à fond et que tous les figurants en sont en fait capables.

Plus formidable encore : quand l’un des méchants ninjas parvient à rattraper celui dont je n’ai même pas retenu le numéro… c’est là que les autres gardes se mettent à réfléchir :

– Hmmm, on vient de passer cinq minutes à le courser, et maintenant, l’un d’entre nous l’a rattrapé et se bat avec.
– P’têtre qu’on pourrait l’aider ?
– Nan, ce serait trop malin. Trouve quelque chose de plus con.
– On tire dans le tas sans réfléchir alors qu’on ne l’a pas fait depuis cinq minutes ?
– Naaan, plus con encore !
– Okay : on jette une grenade.
– Aaah, là je dis oui !

Que ?

Mais si, si : c’est la solution choisie. Et voilà comment une grenade atterrit tout près du gentil monte-en-l’air qui s’enfuyait et du méchant garde ninja qui le tabassait. Soufflant tout le monde (sans faire bobo, merci) et permettant au héros de poursuivre sa fuite, merci. Ah. On dirait que ce film est une longue succession de trucs complètement aléatoires.

Tenez, par exemple, pendant ce temps, le reste de l’équipe s’enfuit en voiture avec Demokratos, fraîchement libéré de sa prison dorée. Quand soudain, la police approche. À votre avis, que fait Demokratos ?

A) Il ferme sa gueule
B) Il aide nos héros qui l’ont libéré
C) Il crie « POLICE ON ME KIDNAPPE REMETTEZ-MOI DANS MA PRISON ! »

Et…

C’est la réponse C : le mec se met à hurler qu’on le kidnappe, sans aucune raison, alors que les héros lui ont expliqué qu’ils venaient justement le libérer du joug de son frère. Bon, on va être sympa, on va dire que dans la panique, il ne les a pas crus.

Voyez comme je suis bon : j’essaie de sauver des meubles qui ne méritent que le feu.

À ce stade de notre histoire, certains qui suivent encore – ou essaient vu le niveau – se disent peut-être : « La police ? Mais cela va créer une nouvelle course-poursuite ! Or, ces crétins ont remplacé leur chauffeur d’élite par un sniper, ça ne va pas être pratique ! »

Pas d’inquiétude : car au même moment, un garde qui poursuivait super monte-en-l’air décide… de rejeter des grenades. Oui, il a un flingue à la ceinture, mais il se dit que pour toucher un mec qui bondit d’échafaudage en échafaudage, une grenade, c’est bien plus pratique. C’est pas comme si ça risquait de tomber plus bas.

Et une grenade cause ainsi une réaction en chaîne qui fait tomber des poutrelles… qui détruisent TOUTES les voitures de police qui poursuivaient les gentils !

C’est un film de Michael Bay : même les poutrelles explosent.

ÇA TOMBE BIEN ALORS !

Ce niveau.

Au final, l’acrobate de l’équipe est récupéré, les méchants tous morts, la police immobilisée, et les gentils peuvent partir en sifflotant avec Demokratos, le prisonnier qui se plaint quand on vient le libérer. Puis, ils sautent dans le jet privé de Ryan Reynolds et se rendent à Tyrus, la capitale du Turgistan.

Où on informe le dictateur de la situation.

– Un avion non-identifié est rentré dans notre espace aérien.
– Vous l’avez abattu ?
– Ah non, il a disparu avant qu’on puisse le contrôler.
– Je vois. Encore un maudit avion de tourisme qui sert de passer aux trafiquants de…
– Non, c’était un jet privé.
– Un petit ?
– Même pas.
– Vous voulez dire qu’un gros jet privé pas furtif pour un sou a réussi à entrer pépère dans mon pays en plein état d’alerte – je rappelle qu’on a assassiné 4 de mes généraux avant-hier – et à se trouver un coin où se poser pareil, pépouze ?
– Mais tout à fait. Ils se sont posés sur le script.
– Les rabouins !

J’ai toujours aimé ces scènes où un énorme avion sans plan de vol ni autorisations peut circuler sans problème n’importe où dans le monde. C’est connu : tous les pays du monde sont très tranquilles sur les aéronefs qui viennent se promener chez eux, plus encore lorsqu’ils sont en alerte.

Mais attendez, ce n’est pas fini !

Car nos héros prévoient, pour déstabiliser tout le secteur, de pirater la diffusion de la télévision d’état du Turgistan, que nous appellerons la Télé-Turge. Pour ce faire, ils envoient leur acrobate fixer un gadget dans un coin, pendant que Ryan Reynolds et Sept vont dans l’une des centrales de diffusion de Télé-Turge.

Là encore, deux étrangers sortis de nulle part qui débarquent dans un pays en état d’alerte et disent « Vous pourriez nous filer tous les accès à vos émetteurs secrets ? », il n’y a aucun problème. Mais attention, car là, il y a du gros niveau : Sept se charge de brancher un ordinateur à l’émetteur, alors qu’il y a tout le personnel de Télé-Turge autour, et à la fin de son piratage, pour signaler sa réussite, apparait sur l’écran de son ordinateur…

UN LOGO DE LEUR CLUB SECRET QUI CLIGNOTE.

Rendez-vous compte : on a donc payé un quelconque grouillot pour programmer cet accessoire du film afin que les agents secrets aient un ordinateur qui clignote façon « PIRATAGE TERMINÉ ». Quelle bonne idée quand on est en mission d’infiltration ! Je répète, donc : la production a payé pour rajouter une incohérence. Quelqu’un a insisté pour avoir un accessoire débile qui n’a rien à foutre là.

Heureusement, là encore, toutes les personnes dans la pièce ont un QI à deux chiffres, certes, mais en cumulé, et ne voient donc rien de suspect dans un ordinateur qui affiche ouvertement qu’il pirate.

Pour vous rappeler que ce film est très subtil, tenez, prenez cette photographie de la course poursuite du début.

À ce stade, vous devez sentir un truc chaud dans votre cou : c’est votre cerveau liquéfié qui coule depuis votre oreille. Rassurez-vous cependant, si ça fait mal, c’est que ce n’est pas assez liquide encore, et ça, le film compte s’en charger.

Car sitôt que tout est en place, Ryan Reynold lance le piratage. Et détourne les ondes au moment du grand discours présidentiel de Viagros pour le remplacer par le visage du fraîchement libéré Démokratos. Qui fait ce discours, que je vous restitue intégralement. J’insiste, je n’ai rien coupé. Vous êtes prêts ? C’est parti :

– Mes frères et sœurs, trop longtemps, vous avez vécu sous le joug de mon frère. Il est temps de faire une révolution.

Oui, ça tient en un SMS.

Le mec lance une révolution en moins longtemps qu’il n’en faut à Gégé de la compta pour lancer un pot de départ.

Mais malgré son charisme de chaussette mouillée, ça marche puisqu’instantanément TOUT le pays se soulève. Je connais un certain Jean-Luc qui doit être un peu dégoûté de voir que lui s’acharne depuis vingt ans, là où Demokratos ouvre la bouche et paf, à lui le pays.

Viagros, lui, est un peu grognon de voir une révolution éclater sous ses yeux. Aussi, selon la procédure de son pays, il décide de fuir… vers son yacht. Car oui, c’est comme ça : en cas d’urgence, le Président-dictateur doit aller sur son yacht, où champagne et escort-girls le protègeront des méchants révolutionnaires. Ou à défaut, lui permettront de bien rigoler avant la guillotine.

En chemin cependant, ces sales petits gauchistes qui ne font rien qu’à manifester caillassent le convoi présidentiel.

– Aaaah, mais arrêtez ! Je suis votre dictateur, merde ! Allez faire des trucs de manifestants comme occuper la place de la République et vous battre pour savoir si la cantine doit être vegan ou si les gender-fluids comptent dans les quotas paritaires d’intervenants, bon sang ! Oh, et puis flûte, vous l’aurez voulu, j’appelle mes avions de chasse pour escorter mon convoi.

Je vous avoue que je me suis dit « Soit, il veut une couverture aérienne, des fois que du soutien étranger arrive par les airs. »

Mais non, non : les avions de chasse attaquent en piqué… et mitraillent les manifestants à un mètre du convoi présidentiel ! Oui, à 800 kilomètres/heures et depuis le cockpit d’un F-16, les mecs parviennent à décrocher Jean Manifestant de la voiture du patron en une rafale et sans érafler la peinture. Je ne connais pas le Turgistan, mais en tout cas, leurs pilotes sont visiblement des tireurs d’élite. Des années à utiliser des toilettes turques, ça paie.

Toujours est-il que Viagros va se cacher dans son gros bateau, sans se douter que toute l’équipe de Ryan Reynolds est d’ores et déjà en train de se glisser à bord après diverses péripéties plus ou moins stupides. Évidemment, l’affaire tourne vite à la fusillade générale entre les héros et les gardes de Viagros.

Qui une fois de plus, sont tous des quiches comme vous vous en doutez, merci.

Ryan Reynolds, lui, utilise sa science des aimants pour transformer des points du bateau en aimants géants qui attirent à eux tous les gardes et leur matériel d’une simple pression sur son téléphone. Près de lui, on siffle d’admiration en voyant hommes et armes voler dans tous les sens.

– Comment ça marche ?
– Eh bien ça… euh… ça marche, voilà tout.
– Et ça affecte tout, votre truc déclenché par téléphone ?
– Tout ce qui contient des choses affectées par le magnétisme comme les armes, mais les nôtres sont en céramique et plastique, les gilets blindés et les… euh…
– Les téléphones ?
– Ah oui merde. Bon, écoutez, ça marche, voilà ! D’ailleurs, heureusement que personne n’avait de plombage.
– Je vois. Quitte à faire ça, ça n’aurait pas été plus malin de le faire sur le trajet du convoi de Viagros ? Là où il était vulnérable ? Ça aurait attiré sa voiture droit dans un mur. Oh, ou mieux : puisque vous attendiez Viagros à son yacht, pourquoi ne pas laisser votre sniper s’en charger sitôt qu’il aurait montré sa mouille sur la passerelle ? Au lieu d’attendre qu’il soit enfermé dans le cœur ultra-sécurisé de son yacht ? Comme ça vous le butiez sans risque, de loin, et bonsoir, au lieu de risquer votre vie ici. Pourquoi ce plan compliqué, coûteux et risqué ? N’avez-vous pas recruté un sniper précisément pour cela ?
– Eh bien parce que… mais attendez, qui êtes vous ?
– Caporal Roudoud…
– VITE, FOUTONS-LE À L’EAU !

Après un gros plouf, la mission, aussi stupide soit-elle, peut reprendre, avec son lot de réparties supposément drôles entre deux coups de fusil, comme c’est désormais obligatoire dans tous les films modernes.

Oh, et oui, il reste des civils sur le bateau, mais par un incroyable hasard, tous sont épargnés par la magie du magnétisme. Des couteaux volent ? Ils ne touchent que des gardes. Des grenades foncent dans les couloirs ? Elles ne dispersent que des méchants. La protection du script est grande : ce serait bête de voir nos héros complètement neuneus massacrer 60 personnes par accident parce que « Oups, on l’a faite à l’américaine, flûte alors ».

C’est d’autant plus ballot que pendant ce temps… le méchant s’enfuit à bord d’un zodiac.

On a même la grande question d’une membre de l’équipe, quand elle se retrouve juste à côté avant qu’il n’embarque :

– Allô chef ? Viagros est juste là, il s’apprête à fuir, je fais quoi ?

Parce que hein, on est venus le tuer, mais euh, bon, c’est pas clair-clair comme instruction. P’têtre qu’elle a besoin qu’on lui dise comment faire, parce qu’elle hésite entre lui mettre une balle dans la nuque ou lui faire des chatouilles. Ah, ces agents d’élite super secrets. C’est pas facile.

Tant pis, Viagros fuit. Et pendant que l’équipe coule le yacht présidentiel, le vil dictateur fonce vers le large, où un hélicoptère de son armée a tôt fait de le rejoindre. Et de le secourir. Sauf qu’à bord… l’appareil est en fait sous le commandement de Demokratos, qui a récupéré le contrôle du pays grâce à la révolution, et surtout, toute l’équipe de Ryan Reynolds entoure le vilain Viagros !

– Tu es fait, vilain margoulin !
– Alors oui, mais j’ai juste une question.
– Oui ?
– À quel moment avez-vous trouvé le temps d’évacuer le yacht, de gagner l’hélicoptère, de me courser, me sauver et finalement, de vous retrouver là avec moi ? Alors que moi, je fonçais ?
– Je… bon écoute, on va dire qu’on a été TRES rapides. Je te préviens, tu ne serais pas le premier type que j’enverrais à l’eau aujourd’hui si tu ne te calmes pas !
– Bon, je me calme.
– Parfait. On va donc pouvoir te larguer… au milieu d’un camp de réfugiés de ton pays afin qu’ils te tabassent à mort !

Et ce qui est dit est fait. Car oui, même Demokratos le fameux démocrate n’a aucun souci avec le fait d’exécuter des gens sans procès.

Aaaaaaah, la notion de justice. On va la ranger sur l’étagère, à côté de celle de démocratie, donc.

Tout le monde peut donc rentrer chez soi, et Ryan Reynolds décide soudain… qu’il est temps d’aller rendre visite à la serveuse qu’il avait draguée plus tôt dans le film. Mais si, celle qui le croit mort ! Il l’observe donc de loin, probablement en se disant « Bon, comment je lui dis ? « Eeeeh tu te souviens quand tu chialais à mon enterrement ? C’était pour rire, je voulais juste arrêter de répondre à tes SMS ! Aaaalleeeez, rigooooole ! Bon, on couche ensemble ? » Ouais, ça me parait pas mal. »

Sauf qu’il aperçoit la damoiselle… avec un enfant. Et en faisant le calcul il se dit que hmmm, il me ressemble quand même. Bon, vu l’âge du gamin, ça ne colle pas, mais les scénaristes ne sont plus à une incohérence près.

Et sur cette vision de Ryan Reynolds qui se dit qu’il aurait pu penser aux capotes…

…. FIN !

Un film de Michael Bay, donc.

Mais POURQUOI est-ce que le méchant doit toujours tomber dans le vide à la fin du film ? Là, ils ne pouvaient pas juste le déposer ?

– Alors, pas de volontaire ?

Debout devant ses camarades, Corentin joue les gros bras. N’est pas CM2 qui veut. Et comme à chaque fois, l’assemblée de ses camarades est bruyante, mouvante, mais fort peu disposée à se porter volontaire.

– Souviens-toi de ce qu’il s’est passé avec Michael Bay ! lance l’un.
– Non, mais là, il s’agit de Bloody Mary, c’est vachement moins dangereux. Au pire, elle te tue, mais au moins, elle ne te fait pas souffrir deux heures.

Hochements de têtes et marmonnements d’approbation s’ensuivent.

– On ne peut pas jouer à un autre jeu ? suggère un garnement. Moi j’ai déjà fait celui-là et j’aime pas.
– Han ! Genre tu l’as déjà fait ! lance un écolier.
– Nan mais pas celui-là exactement, d’accord, mais une variante.
– Explique ! ordonne Corentin en s’avançant, intrigué.

Le fripon hésite.

– Vous êtes sûrs ? Parce que vraiment, je veux pas jouer…
– Parle. Ou tirage de slip il y aura.
– Très bien, très bien ! Bon, vous voyez votre règle ? Où il faut demander quelqu’un trois fois pour qu’il ponde un film de merde ?
– Oui.
– Eh bien là, c’est l’inverse.
– Comment ça ?
– Eh bien, à chaque fois que tu ne demandes rien à Disney…

À peine le mot a-t-il franchi ses lèvres que des jaquettes de DVD s’écrasent bruyamment sur un lavabo.

– Que ? Mon dieu, trois films Star Wars viennent d’apparaître ! s’écrie un enfant.
– Et on dirait que des séries dérivées bouchent les toilettes ! panique un autre.
– Aaah ! hurle un marmot. Je crois que quatre nouveaux films Marvel viennent de sortir !

Un écolier pâlit.

– Et ils annoncent encore un live action d’un classique ! dit-il en tendant l’oreille vers les miroirs.

La suite ? Ce ne sont plus que cris terrifiés et bruits de course, alors que les enfants tentent de s’éloigner de l’énorme tas de bouses qui grossit à chaque instant. Cette fois, ils ont compris leur leçon :

La prochaine fois, ils en resteront à Bloody Mary.

26 réponses à “6ème sous-sol

  1. « Oui, 150 millions de dollars »
    « Je vous laisse encaisser »

    Je crois que c’était également le dialogue qui a eu lieu à la production ^^

  2. « à chaque fois que cette ficelle est utilisée, je m’en sers pour ligoter un chaton et le jeter dans la Meuse. Alors sauvez la Meuse : arrêtez. »

    Lecture interrompue pour cause de grand éclat de rire.

    Je n’ai pas fini de la citer, celle-là !

    • Faut il vraiment sauver la Meuse ?
      Parce que quand même, il y a des vaches bleues sur un rond-point…

  3. Je comptais pas le voir, je le verrai encore moins comme ça! Merci pour la barre de rire.

    Aparté orthographique:

     » Mais POURQUI est-ce que le méchant  » => POURQUOI of course

     » La prochaine fois, ils ont resteront à Bloody Mary.  » => Ils en resteront

  4. Merci pour la rigolade !
    Mais il y a un point que je ne comprend pas dans tout ça. Comment est-ce qu’un truc pareil peut être rentable ?
    Si vous ne voulez pas perdre encore un peu de cette foi en l’humanité que vous pensiez déjà morte, ne réfléchissez pas à ça.

    • Si ça avait été français, on a inventé plein de taxes pour financer ce genre de merdes. Et comme il n’y en avait pas assez, on a créé le CNC.
      Là comme c’est américain, il n’y a même pas besoin. C’est ça ou Oprah. Une division cruelle du monde.

  5. Bonjour!

    Aujourd’hui après la lecture toujours très divertissante d’un de vos magnifique spoiler, je me rends compte que ce blog a occupé une grande partie de mes soirées depuis 2011!
    Le nombre me parait extravagant, mais je me rappelle presque ce premier article qui avait attiré mon attention sur une histoire sombre de rendez vous avec un banquier impliquant des gravier et du harissa!
    Pour tout ce temps et ce plaisir que j’ai passé à vous lire, il me semblait de circonstance de vous remercier!
    Merci d’exister, merci pour la mauvaise foi et le sarcasme, merci pour le divertissement et pour l’amour de la langue!

    Belle soirée Odieux!

  6. Mais cher Odieux, comment faites-vous pour trouver tous ces chatons à zigouiller? Vou laissez votre fidèle Diego les élever dans la cave?

  7. Le plus terrifiant là dedans c’est que le niveau des films est tellement en chute libre ces dernières années que dans quelques temps ce machin passera pour un chef d’œuvre.

  8. Hmmmm… Un gros vilain pas beau méchant pour le principe d’être méchant, et qu’on ne peut atteindre qu’après avoir tué ses quatre généraux ? Quelqu’un aurait-il passé trop de temps à regarder des *isekai* bas du front où le héros doit vaincre les quatre généraux infernaux avant d’attaque le roi démon ??

  9. Moi ce qui me gêne le plus dans tout cela, c’est que même la blague de l’affiche ne marche pas en français et il y n’en a pas eu un pour leur faire remarquer.

    « Ils disent que Personne ne peut sauver le monde.
    Voici Personne »
    « Ils disent que Jean-Jacque ne peut sauver le monde.
    Voici Jean-Jacque »

    Merci d’être venu Jean-Jacque.

  10. « Toujours est-il que le jet du club des sept moins un se pose à Hong Kong » si c’est bien une référence c’est le clan des sept (dans le club ils étaient que 5) sinon très amusantes critiques, j’ai bien aimé le coup du gars qui simule sa mort à chaque coup d’un soir

  11. Nan mais vu les progrès des IA dernièrement, on peut espérer qu’une fois les scénaristes remplacés par ChatGPT, on retrouvera la « qualité » des films d’avant 2010. À moins bien sûr que les scénaristes aient déjà été virés et que tous les scénarios de ces dernières années ait été écrits par un chabot, ce qui expliquerait bien des choses…

    • Désolée de vous décevoir, mais ils utilisent déjà l’IA… Ecoutez à ce sujet l’épisode « L’homme qui avait la formule mathématique des bonnes histoires » du pocast « le code a changé » sur France Inter.

  12. T’as raté « 6 pieds sous terre » pour ton titre :)
    Et il y a tellement de conneries que tu n’as pas cité, ça en ferait un livre…

  13. J’avais vu ce film en anglais, il y a des lustres, je ne sais plus pourquoi. Dans un avion?
    Le coup du dictateur qui zigouille lui-même les 4 successeurs des généraus mort avait une explication simple, et que j’avais bien aimée:
    « Je ne fais pas confiance à ceux qui profitent directement de la mort de mes 4 principaux généraux. »
    Vu qu’à ce moment-là le dictateur ne savait pas qui avait tué ses généraux, ça m’avait même semblé logique, et pas si mal joué, même si un peu exagéré.
    .
    Le Connard Odieux n’a pas décrit la scène durant laquelle le méchant (dictateur, pas Odieux) donne l’ordre à ses généraux de TOUT brûler: Écoles, hôpitaux, etc, pour écraser toute la population. Scène ridicule, juste destinée à montrer que le dictateur est très méchant, au point même de faire douter ses généraux. Mais que heureusement le frère arrive et annonce que non non, vous n’avez pas besoin d’obéir, car je prends la relève et j’annule cet ordre.
    .
    Pas si faux que ça que d’aller se planquer sur son yacht. Celui de Saddam Hussein d’Irak était pas mal, aussi question sécurité, avec même un petit sous-marin pour s’en enfuir au cas où. Typiquement le genre de projet dans lequel les ingénieurs et les concepteurs peuvent faire du « Happy Engineering » sans trop se soucier du budget.
    .
    Quant aux bagarres sur le yacht… Sans victimes innocente…
    J’avais trouvé drôle que le capitaine, un employé civil, parlait allemand.
    Il se fait neutraliser, et menotter à un truc. Ok.
    Je n’ai vu personne le détacher dans le film.
    Donc, lorsque le yacht a coulé…

  14. En somme une sorte de « porno red-neck conservateur » comme l’était la « saga » Transformers avant l’introduction des quotas…bon ça change un peu un spoil sur ce thème !

    Mais le plus rigolo à imaginer reste les cascades automobiles à la Luc Besson…du coup j’ai presque envie de voir le film juste pour rire…quel Odieux vous êtes, Monsieur Connard xd.

  15. Très déçue que ne soit pas mentionnée la scène de la piscine du penthouse qui explose pendant le combat, c’était pour moi la cerise sur le gateau de caca

  16. J’ai bien aimé 6 underground.
    C’est du film d’action, on sait que c’est du gros pipo et on joue avec

    Surtout quand tu voies une bonne soeur puis un petit chien et une mannequin avec un bébé.
    Franchement je me suis bien marré sur cette succession volontaire d’ultra clichés.
    Personne n’a vu le nez et les chaussures ?
    Vous l’avez pris pour quoi exactement ?

    Ca froisse de la taule, ça cascade, ça éjecte et ça explose.
    Ils ne se sont vraiment pas pris au sérieux et ils ont fait l’effort de ne pas abuser des images de synthèse.

    Mon côté enfant de 8 ans qui a appuyé sur la télécommande a adoré ce film.
    Je savais à quoi m’attendre et j’ai eu ce qu’il y’avait sur l’affiche et la bande annonce.

    Le super chauffeur ?
    Bon, tu as déjà eu ta poursuite en voiture, on est pas Fast and Furious (Famille, La famille, Acteur mort tout ça tout ça…), on passe à autre chose.
    C’est peut être un peu pour ça qu’on recrutera pas de chauffeur pour remplacer le chauffeur : ils savent tous conduire en faisant tout péter.

    Par contre Kaamelott…
    Mais quelle merde !
    Et c’était que le premier opus !
    Une montagne de prétention qui n’en finissait pas de se faire attendre pour quoi ? Une grosse daube en trois actes.

    Mais faut surtout pas toucher aux copains.

    • Mouais. J’ai bien l’impression qu’à Hollywood, le côté nanard volontaire est une excuse pratique pour se raccrocher aux branches et cacher le fait que de toute façon, on ne sait plus faire un vrai bon film. Comme ça, au moment des critiques, on peut s’abriter derrière une ironie hipster post-moderne en disant « naaan mais en fait c’était volontaire, on s’est auto-parodiés, c’est trop méta m’voyez », et là hop, l’incompétence se transforme soudain en vision artistique, c’est magique !

      Enfin, à voir des trucs comme « Kong vs Godzilla », j’ai aucun mal à croire que la réal boîteuse ou le scénar WTF soient partiellement ou totalement assumés, mais la question est : aurait-on pu avoir un bon film d’action à la place ?

      Naturellement, quand un bon réal (style Tarantino) réalise façon série Z pour rendre hommage au film d’exploitation, on est sûr que c’est fait exprès, car il a maintes fois démontré qu’il pouvait faire de très bonnes choses. Dans le cas de Michael Bay, j’ai déjà bien plus de doutes…

  17. Comme cela a été dit plus haut, l’explication sur l’exécution des 4 généraux par le dictateur est donnée + n’est pas si incohérente que ça.
    Probablement la seule chose logique du film.

    Pour le coup de balancer le dictateur à sa population, ce n’est que justice.
    Pas forcément moral, pas forcément légal ni démocratique certes, mais je ne vois aucun déni de justice ici.

  18. Perso je n’ai pas réussi à sortir de Florence. La logorrhée de Ryan Reynolds avait détruit mes tympans quand leur voiture flashy pour discrètement s’extraire de la ville brûlé mes yeux. J’ai arrêté le film, regardé la jaquette et découvert le nom Michael Bay dessus. « Aaaaah, tout s’explique ! »

  19. Je pense que le méchant tombe à la fin par référence à la chute des anges et parce que cela impressionne. Si le méchant n’est pas intéressant, il n’est pas utile de lui faire subir un procès, le condamnant à la prison dont il s’évadera forcément pour faire une suite. Enfin, si on veut quand même on dira qu’il avait un parachute ou quelque chose comme ça.

    Ce n’est pas l’endroit ici, mais je pense que les Hunger Games seraient tout à fait possibles. L’idée qu’on ne peut pas trop opprimer les gens, par exemple en sacrifiant les vaincus, est historiquement fausse, comme le sait bien Odieux Connard. Les Aztèques, dans la guerre fleurie, capturaient des guerriers vaincus pour les sacrifier aux dieux. Ils auraient pu annexer, mais ils préféraient garder des cités comme vivier sacrificiel et donner de l’exercice à leurs guerriers. Les Romains géraient efficacement leur stock de guerriers vaincus en les recyclant dans les jeux du cirque. Beaucoup de sociétés pratiquaient le sacrifice du premier né. Si l’idée est que cela ne serait pas possible car on est devenu gentil, rappelons que les guerres favorisent la brutalisation de la société, comme on l’a bien vu avec les totalitarismes. Alors d’accord, certains détails ne collent pas, et Odieux Connard a bien de la verve, mais en somme, il fait preuve de mauvaise foi, comme il en prévient d’ailleurs.

    Il faudrait que tout auteur lise l’Odieux pour éviter les bêtises, mais aussi pour s’amuser du fait qu’on lui en imputera qui ne sont pas du tout des bêtises. C’est le jeu.

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