Merci d’avoir alloué un peu de votre génie caustique au sujet de l’écriture inclusive telle qu’elle est imposée en ce moment. À titre personnel, je la trouve plus stigmatisante qu’autre chose et ai du mal à comprendre pourquoi ses opposants et leurs arguments ne sont pas plus relayés dans les médias aujourd’hui. Je ne peux m’empêcher de songer à ce qu’écrivait Volkoff dans son roman Le Montage, sur l’organisation du pourrissement de la pensée en s’attaquant à la maîtrise de l’orthographe. Fondamentalement, le fait de vouloir créer un sentiment de cohésion chez ses lecteurs me semble être un bon sentiment. Il est dommage de voir qu’il aboutit, dans sa réalisation, à une forme de terrorisme intellectuel de la part de ses défenseurs. À en croire certains universitaires qui dénoncent un fichage idéologique malsain sur l’usage (ou le refus d’usage) de cette écriture inclusive.
Je reste convaincu qu’on peut écrire de façon inclusive sans ces artifices, mais cela nécessite plus d’efforts sans que cela soit forcément visible au premier coup d’œil.
Tout à fait d’accord.
Et encore, quand il ne s’agit que de circulaires, on peut choisir de ne pas les lire.
Mais il y a quelques mois j’ai entrepris de lire un bouquin (« Pourquoi joindre l’inutile au désagréable? En finir avec le nouveau management public ») que son auteur a eu la merveilleuse idée d’écrire entièrement en « inclusif » !
Ma première intention a été de le jeter au feu – ou plutôt de le ramener à la librairie – mais le propos étant quand même très intéressant, je me suis armé d’un stylo correcteur et j’ai parcouru toutes les pages pour faire disparaître toute trace « d’inclusion » (ça m’a pris au bas mot trois heures mais sans cela il m’aurait été carrément impossible de le lire sans avoir envie de me munir d’un fusil pour tirer à vue sur les partisans de cette écriture ;) ) avant de me lancer dans la lecture.
L’écriture si inclusive qu’elle exclut les porteurs de handicaps (dys, malvoyants…).
Et tellement inclusive qu’elle complique beaucoup la lecture pour les personnes dyslexiques :p
Comme quoi de bonnes intentions ne suffisent pas toujours.
Il aurait fallu écrire « Ch·è·e·r·e·s ».
La seule écriture inclusive que j’accepte est celle-ci : con.nes
C’est une bien sinistre époque, on se bat pour la forme et jamais pour le fond.
On se bat pour des mots jamais pour des idées.
L’écriture inclusive résulte d’une ignorance : vouloir cette écriture, c’est ignorer qu’en français, comme en latin (et comme en allemand), il existe trois genres : le masculin (il est), le féminin (elle est) et le neutre (on est, c’est). Le neutre passe inaperçu des ignorants parce qu’il s’accorde comme le masculin.
Madame Carrère d’Encausse, qui est secrétaire perpétuel de l’Académie française, tient beaucoup à ce que l’on n’écrive pas qu’elle est secrétaire perpétuelLE. Pour elle il n’y a pas de députéE mais seulement des députés.
C’est l’évidence : pour mon divorce, j’ai choisi un avocat féminin. Je l’ai toujours appelé « Maître » et jamais « Maîtresse » ; un médecin féminin n’est pas une médecine ; un chauffeur féminin de bus ou de taxi n’est pas une chauffeuse.
Il existe quelques métiers dont l’appellation a été féminisée (directrice, boulangère…) mais c’est une erreur due à l’influence d’adjectifs voisins (ligne directrice, pommes boulangères).
Bonjour 341CGH et merci pour ces éclaircissements et opinions que je partage.
À mon sens, il y a aussi l’influence de la langue anglaise et de certaines habitudes américaines à vouloir adopter un vocable plus politiquement correct. Lorsque j’étais au lycée, il y a déjà une quinzaine d’années, nous avions un professeur d’anglais écossais qui avait vécu aux Etats-Unis. Ils nous avait expliqué qu’il y avait vu se développer du vocabulaire très neutre ou valorisant pour designer des métiers modestes, et que ces expressions se voyaient importer dans la langue française. Par exemple « vertically-challenged » pour désigner une personne de petite taille. Tendance qu’un professeur que j’ai eu en université avait confirmé et avait enrichi avec des expressions neutres en genre (pas de féminin ou pas de masculin).
Je crois aussi que nous avons tendance maintenant à vouloir privilégier une vision de l’inclusion plus orientée vers les individus et leur différences, quitte à les revendiquer. Par opposition à une vision plus orientée vers la communauté en mettant l’accent sur les points communs de ses individus.
Bonjour cher Odieux,
Merci d’avoir alloué un peu de votre génie caustique au sujet de l’écriture inclusive telle qu’elle est imposée en ce moment. À titre personnel, je la trouve plus stigmatisante qu’autre chose et ai du mal à comprendre pourquoi ses opposants et leurs arguments ne sont pas plus relayés dans les médias aujourd’hui. Je ne peux m’empêcher de songer à ce qu’écrivait Volkoff dans son roman Le Montage, sur l’organisation du pourrissement de la pensée en s’attaquant à la maîtrise de l’orthographe. Fondamentalement, le fait de vouloir créer un sentiment de cohésion chez ses lecteurs me semble être un bon sentiment. Il est dommage de voir qu’il aboutit, dans sa réalisation, à une forme de terrorisme intellectuel de la part de ses défenseurs. À en croire certains universitaires qui dénoncent un fichage idéologique malsain sur l’usage (ou le refus d’usage) de cette écriture inclusive.
Je reste convaincu qu’on peut écrire de façon inclusive sans ces artifices, mais cela nécessite plus d’efforts sans que cela soit forcément visible au premier coup d’œil.
Tout à fait d’accord.
Et encore, quand il ne s’agit que de circulaires, on peut choisir de ne pas les lire.
Mais il y a quelques mois j’ai entrepris de lire un bouquin (« Pourquoi joindre l’inutile au désagréable? En finir avec le nouveau management public ») que son auteur a eu la merveilleuse idée d’écrire entièrement en « inclusif » !
Ma première intention a été de le jeter au feu – ou plutôt de le ramener à la librairie – mais le propos étant quand même très intéressant, je me suis armé d’un stylo correcteur et j’ai parcouru toutes les pages pour faire disparaître toute trace « d’inclusion » (ça m’a pris au bas mot trois heures mais sans cela il m’aurait été carrément impossible de le lire sans avoir envie de me munir d’un fusil pour tirer à vue sur les partisans de cette écriture ;) ) avant de me lancer dans la lecture.
L’écriture si inclusive qu’elle exclut les porteurs de handicaps (dys, malvoyants…).
Et tellement inclusive qu’elle complique beaucoup la lecture pour les personnes dyslexiques :p
Comme quoi de bonnes intentions ne suffisent pas toujours.
Il aurait fallu écrire « Ch·è·e·r·e·s ».
La seule écriture inclusive que j’accepte est celle-ci : con.nes
C’est une bien sinistre époque, on se bat pour la forme et jamais pour le fond.
On se bat pour des mots jamais pour des idées.
L’écriture inclusive résulte d’une ignorance : vouloir cette écriture, c’est ignorer qu’en français, comme en latin (et comme en allemand), il existe trois genres : le masculin (il est), le féminin (elle est) et le neutre (on est, c’est). Le neutre passe inaperçu des ignorants parce qu’il s’accorde comme le masculin.
Madame Carrère d’Encausse, qui est secrétaire perpétuel de l’Académie française, tient beaucoup à ce que l’on n’écrive pas qu’elle est secrétaire perpétuelLE. Pour elle il n’y a pas de députéE mais seulement des députés.
C’est l’évidence : pour mon divorce, j’ai choisi un avocat féminin. Je l’ai toujours appelé « Maître » et jamais « Maîtresse » ; un médecin féminin n’est pas une médecine ; un chauffeur féminin de bus ou de taxi n’est pas une chauffeuse.
Il existe quelques métiers dont l’appellation a été féminisée (directrice, boulangère…) mais c’est une erreur due à l’influence d’adjectifs voisins (ligne directrice, pommes boulangères).
Bonjour 341CGH et merci pour ces éclaircissements et opinions que je partage.
À mon sens, il y a aussi l’influence de la langue anglaise et de certaines habitudes américaines à vouloir adopter un vocable plus politiquement correct. Lorsque j’étais au lycée, il y a déjà une quinzaine d’années, nous avions un professeur d’anglais écossais qui avait vécu aux Etats-Unis. Ils nous avait expliqué qu’il y avait vu se développer du vocabulaire très neutre ou valorisant pour designer des métiers modestes, et que ces expressions se voyaient importer dans la langue française. Par exemple « vertically-challenged » pour désigner une personne de petite taille. Tendance qu’un professeur que j’ai eu en université avait confirmé et avait enrichi avec des expressions neutres en genre (pas de féminin ou pas de masculin).
Je crois aussi que nous avons tendance maintenant à vouloir privilégier une vision de l’inclusion plus orientée vers les individus et leur différences, quitte à les revendiquer. Par opposition à une vision plus orientée vers la communauté en mettant l’accent sur les points communs de ses individus.