Histoire d’en parler

L’Histoire est d’actualité.

Après les dernières aventures de la Saint-Valentin, où nous apprenions que derrière cette fête accusée à tort d’être mercantile se trouvait en fait un formidable patrimoine historique lié à un moine biclassé love-coach depuis longtemps trépassé, voici que l’Histoire avec un grand H comme Haschich  Hastings est revenue sur la scène hier avec le rejet par le Conseil Constitutionnel du projet de loi sur la négation du génocide arménien. Ne me demandez pas comment la décision a été prise par une assemblée comprenant quantité de petits vieux, dont certains en sont réduits à jouer de l’accordéon pendant que d’autres doivent décider de comment traiter de la mémoire d’évènements vieux d’un siècle quand ils expliquent dans le même temps ne pas se souvenir de ce qu’il se passait dans leur mairie il y a 20 ans, je l’ignore moi-même. J’imagine qu’il y a eu une grande partie de bingo ou un concours du « le premier qui a la prostate qui lâche a perdu« , mais je laisse ce débat aux experts en gérontologie du Val-de-Grâce, qui savent sûrement mieux que moi ce qu’il en est du monde mystérieux des anciens présidents de la République.

Ainsi donc, sitôt le projet retoqué, nombre de candidats à la dite présidence se sont empressés de donner leur avis sur la question, expliquant que c’était quand même une question à traiter promptement, parce que vous savez, on ne rigole pas avec l’histoire, à part celles de Toto (quoique non, on n’y rigole pas non plus, en fait).

Jusqu’ici, guère de rapport avec ce blog me direz-vous, à part peut-être un ou deux calembours un peu anguleux, comme le disait le designer de la croix gammée.

Sauf que ce débat semble être un nid à arguments pourris et à gros oublis (ce qui est tout de même beau quand on prétend agir au nom de la mémoire) qui vaut le détour, aussi il sonne aux oreilles de l’amateur de n’importe quoi comme le chant majestueux et envoûtant d’une sirène qui aurait un peu trop nagé à proximité d’un super-tanker de Ricard en plein naufrage.

Aujourd’hui, donc, nous parlerons des lois mémorielles, merveilleuses inventions s’il en est.

L'historien/archéologue en théorie. Alors qu'en vrai, sa voiture ne fait même pas de petits traits rouges sur la carte lorsqu'il se rend au collège voir les 5eB à 9h le lundi.

Lecteur, il est fort probable que dans votre longue et périlleuse vie emplie de déceptions jusqu’à la découverte de ce blog, vous ayez connu à un moment ou à un autre un professeur d’histoire-géographie. Bercé par Indiana Jones, vous étiez persuadé lorsque le jour de votre entrée en 6e, on vous a annoncé que vous auriez un professeur d’histoire, que vous vous retrouveriez en face d’un type habitué à manier le fouet, à combattre des nazis et à entreposer dans un petit bureau derrière-lui quantité d’objets ramenés d’expédition, comme par exemple une tête réduite Jivaro ou un vieux doublon espagnol récupéré lors d’une plongée sur un quelconque galion englouti en compagnie d’amis archéologues. Hélas, quelle ne fut pas votre déception en découvrant Monsieur Rocheteau, visiblement habitué à lever le coude, à combattre les alcootests et à entreposer en salle des profs quantité d’objets ramenés d’expédition, comme par exemple une chaise qui grince de chez Emmaüs ou un ordinateur avec Windows 95 récupéré lors d’une vente dans une quelconque brocante en compagnie d’amis du syndicat.

Oui, vous jeune fille, vous qui aviez déjà écrit « I love you » sur vos paupières en prévision de votre rencontre avec un potentiel professeur Jones, vous avez dû vous empêcher de cligner des yeux durant toute votre première heure de cours provoquant un tel dessèchement de vos globes oculaires que vous avez passé les deux jours suivant dans la peau de Gilbert Montagné. Un souvenir terrible que vous n’osez plus conjurer, espérant que le devoir de mémoire ne s’applique pas à la vôtre. Je comprends.

Pourtant, malgré son air passablement hostile et son goût pour les cartes des Etats-Unis bien coloriées « avec des couleurs chaudes« , le professeur d’histoire et ses amis chercheurs restent des scientifiques, car ha ! Le vil préjugé que voilà  : « Nan mais l’histoire, c’est pas une science, y en a moins en S et y a même pas besoin de calculette pour en faire« , alors qu’en fait, si, il s’agit d’une science dite « humaine » étudiant des faits historiques et des pièces archéologiques pour tenter de comprendre le vaste bordel qui est derrière nous (je plains les historiens qui se pencheront un jour sur notre siècle et qui ferons des thèses de doctorat comme « L’influence des « blogs Girly » dans la 3e guerre mondiale » et dans lesquels ils expliqueront que les blogs, ancêtres des holologs ont influencé les penseurs de notre époque, et comment le conflit a commencé en 2014 avec l’assassinat de Diglee, sorte d’archiduc François-Ferdinand du XXIe siècle, abattue par un anarchiste à cravate alors qu’elle dégustait des macarons chez Ladurée, mais je m’égare, fermons la parenthèse). Un travail pas toujours simple, puisque pour être bien étudié, un sujet ne doit être ni trop vieux (on manque de pièces, les historiens comblent donc les trous avec leur imagination, l’égyptologie en a fait les frais), ni trop récent (l’historien manque alors tellement de recul que comme pour la photographie Lifestyle, il se retrouvera avec un sujet mal cadré, trop près de lui et complètement flou mais qu’il sera quand même fier de montrer à ses copains).

L’historien a donc une vie difficile, errant entre les préjugés et les livres de Marc Bloch, les deux étant souvent d’un fort beau gabarit, rendant sa survie des plus difficile au quotidien.

Ainsi, dans les autres sciences, personne n’aurait idée de faire une loi pour interdire une affirmation : en mathématiques, vous pouvez expliquer que 2+2=18, votre conclusion sera soigneusement démontée et par un savant exercice, tout le monde pourra constater que vous racontez de la daube. En biologie, vous pouvez expliquer que l’être humain n’a pas besoin d’oxygène si on lui remplit les poumons de patafix, de la même manière, on vous démontrera que vous avez tort, quitte à tester sur vous même vos inepties (vous vous retrouverez alors avec des poumons à peu près aussi naturels que ceux de Pamela Anderson, mais passons). Et en physique, à un moment, on a bien essayé de voir ce que ça donnait d’interdire des trucs, comme par exemple lorsque cette andouille de Galilée débarqua un jour pour expliquer à l’Eglise que « Hé les mecs, en fait c’est pas le soleil qui tourne autour de la Terre, c’est l’inverse » ; comme ça remettait un peu tout en question depuis Aristote et que certains faits étayaient la thèse de ses opposants (il manquait des bouts à la théorie de Galilée pour expliquer certaines choses, comme les marées, et les bougres se sont donc entre autres appuyés là-dessus pour démontrer que Galilée sucrait les fraises), l’Eglise a donc eu une grande idée :

Elle déclara le « Ta gueule Galilée« .

Par la suite, on réalisa qu’il ne disait peut-être pas que des conneries, et qu’en fait, c’était plutôt idiot de condamner automatiquement ce qui allait à l’encontre de tout ce qui paraissait établi et arrêté : autant s’arrêter simplement sur les observations et les faits pour mieux comprendre.

Galilée faisant croire qu'il observait les astres, alors qu'à cette hauteur, il matait plutôt la voisine

Sauf en histoire.

Car oui, pour des raisons qui laissent à penser qu’il y a eu de la trépanation de masse à un moment ou à un autre de notre histoire (je demande une loi mémorielle sur le sujet), l’historien se retrouve dans le seul domaine de recherche au monde dans lequel pour infirmer une théorie on ne dit pas « C’est de la daube, voici les preuves et les faits« , on dit juste « Nan mais t’as pas le droit de le dire, chut, dis-le encore et tu auras une amende dans ta gueule« .

Attention les enfants : ça ne veut pas dire que le révisionnisme, c’est super, bien au contraire, mais essayez de vous mettre 30s dans la peau d’un révisionniste. Attention, ça ne sent pas toujours très bon là-dedans (pensez à bien fumer et saler la peau avant de la suspendre dans votre salon, sinon après ça a la même odeur qu’un DVD de Sex & the City).

Prenons par exemple Bruno Lepon, jeune fripon aux cheveux blonds comme les blés né dans une famille de 14 enfants de l’Ouest de la France ; dès son plus jeune âge, Maman et Papa Lepon lui enseignent les choses de la vie : être courtois, travailleur et aimer les siens, à condition qu’ils soient d’une couleur plutôt rosée, comme la boisson préférée de papa. En grandissant, Papa Lepon apprend justement l’histoire à son fils comme il l’a apprise de son père, qui lui même l’a apprise du sien qui lui l’a apprise d’un castor : la peste noire, la pauvreté, la pollution et les résultats de l’équipe de France, c’est jamais la faute des bons français patriotes, mais celle des juifs, des francs-maçons, des gens de couleur et de la famille Bourdu, les voisins des Lepon depuis des générations qui emmènent leurs chiens faire leurs besoins sur leur trottoir (une haine pluriséculaire oppose les deux familles, façon Montaigu et Capulet, mais en plus bas du front national). Quand Grand-Père Lepon a dénoncé des juifs pendant la guerre, c’était parce que c’était un patriote et que c’était la loi, on ne va quand même pas lui reprocher d’avoir été un bon citoyen, et repasse-moi le rosé s’il te plaît j’ai la gorge qui pique. Et les Allemands les ont simplement emmenés travailler à ces comploteurs étoilés : les camps de la mort, c’est de la connerie, ça n’a jamais existé. C’est un complot des juifs pour se faire plaindre mon Bruno, te laisse pas avoir.

Alors forcément, lorsque l’on parle des crimes nazis à Bruno, celui-ci a tôt fait de s’exclamer : « Ça n’a jamais existé, c’est un complot des juifs relayé par les biens-pensants« .

Il pourrait s’exclamer que 2+2=3 que ce serait aussi absurde (mais un peu moins insultant, sauf pour l’Association des Nombres Pairs de France, connue pour interrompre régulièrement les spectacles de Luc Chatel. Comment ça Luc Chatel n’est pas un comique déchu ?). Sauf que là, c’est la réponse qui est absurde.

« Non Bruno. Mais plutôt que de te prouver que tu as tort et que tu à un étron en guise de langue, je vais t’interdire de le dire.« 

Je vous la refais du point de vue de Bruno :

« Je suis sûr qu’on nous ment sur cette période !
– Bien sûr que non Bruno, il n’y a RIEN à cacher là-dessus. Par contre, il est interdit d’émettre CERTAINES théories, mais ça n’a AUCUN rapport. »
   

Si après ça, Bruno n’a pas l’impression que Papa avait raison et que tout est une machination des juifs-francs-maçons-communistes-homosexuels-mangeur-d’enfants qui cherchent à cacher la vérité vraie comme quoi les nazis étaient en fait des gens plutôt sympas (et venant de la face cachée de la lune), je ne sais pas ce que l’on peut faire de plus pour le conforter dans sa théorie du complot.

Evidemment, vous pourrez me dire que même en lui mettant les preuves sous le nez, un vrai négationniste/amateur de complots trouvera toujours de quoi nier « Nan mais le rescapé là, c’est un acteur, ça se voit, il a pas la même tête que sur les photos, il est beaucoup plus vieux ! » – « Amen, c’est nul, j’ai préféré Brice de Nice, en plus le mec a eu un oscar, alors qu’Amen, j’attends encore » – « Ça se voit que c’est des montages les photos des survivants des camps : j’ai vu les mêmes dans les pages mode de Elle ». Mais là, le problème est tout autre :

C’est juste que Bruno est un gros con.

Or, la plupart des pays occidentaux refusent de faire des lois interdisant les gros cons, sinon il faudrait rejeter à la mer près de 78% de leur population, ainsi que bon nombre de voitures tunings. On parlerait alors du « génocide des gros cons« , et il se trouverait forcément quelqu’un pour mettre en place une loi punissant la négation de l’évènement des années après, créant alors l’occasion pour un nouveau groupe de gros cons de se former, sur la théorie du « Je suis sûr que ça n’a jamais existé et que cette histoire c’est juste un truc monté par ces gens pour se faire plaindre et obtenir du pouvoir« . Notez alors que le paradoxe n’en serait que plus grand, et accessoirement que les gros cons peuvent donc se générer automatiquement à partir du moment où on leur donne du grain à moudre, mais c’est une autre histoire.

Non, cette image n'a aucun rapport avec le paragraphe précédent, vous l'imaginez bien. Hem.

Voilà pour la magie des révisionnistes. Vous avez saisi la logique (appelons-ça comme ça) ? Alors arrêtons-nous sur la loi sur le génocide arménien, qui reprend non seulement le même principe du « à un instant T, nous considérons tel fait comme vrai et avéré, il est donc désormais indiscutable, historiens, merci de passer votre chemin sinon on vous botte le cul« , mais y ajoute toute une tripotée d’arguments parfaitement absurdes. Ainsi, 20 minutes citait sans sourciller un manifestant venu apporter son support à la loi : « L’état turc a le droit de nier en Turquie, pas en France, il faut cette loi« . Et plusieurs hommes et femmes politiques de reprendre cet excellent argument : « Il faut en finir avec le négationnisme d’état turc« , et autres variantes sur le sujet.

Sauf que, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le négationnisme de l’état turc se passe surtout en Turquie, justement. Et par une incroyable coïncidence, la loi française ne s’applique que dans les limites de… hmmm… grosso modo, je dirais la France. Du coup, l’état turc continuera toujours de nier autant qu’il le voudra, et la loi aura très exactement un effet nul (y compris électoralement) dans ses objectifs, à part pour les historiens. C’est ce qui distingue vaguement la loi Gayssot (interdiction de nier le génocide juif) de l’interdiction de nier le génocide arménien : en France, à un moment, il y avait vraiment un petit paquet de loulous niant la Shoah ou la minimisant (nous pourrions citer un célèbre président de parti, mais je me contenterai de rappeler le cas de  M. Lepon, évoqué ci-dessus), d’où le fait qu’on se pose la question (même si la réponse fut absurde). Alors que le génocide arménien, on n’a pas entendu beaucoup de voix le contester.

Du coup, l’intérêt de nombre de candidats à la présidentielle laisse encore un peu plus perplexe, et donne simplement envie de tabasser son prochain à coups de battes de base-ball en hurlant « Mais vous n’avez que ça à foutre bande de galopins ?« , ou quelque chose du genre (moult variantes sont possibles).

Mystère supplémentaire : quantités de journalistes probablement épuisés par des reportages sur le chien de Jean Dujardin ont oublié de noter dans le débat que tiens, en fait, des cas de censure plus ou moins prononcés sur son histoire, la France en avait connu il y a plus de 40 ans, et à chaque fois, les interdictions s’étaient révélées non seulement stupides, mais particulièrement contre-productives dans le cadre de la recherche historique. Une information probablement jugée comme moins pertinente dans le débat que « On a fait un micro-trottoir, et en fait, les gens s’en tapent« .

Ainsi, bande de petits filous, vous êtes sûrement trop jeunes pour connaître cela, mais jusqu’en 1973, bien avant l’invention de Facebook, en France, si jamais vous entriez dans une salle d’archives en disant « Bonjour Madame la dealeuse de cartons à documents, j’aimerais écrire un mémoire sur la France de Vichy pour parler de comment papy Pétain, il a quand même un peu fourgué des juifs, alors si vous pouviez me sortir les télégrammes intitulés « Bisous à Himmler« , ce serait sympa.« , toute la salle faisait « Hooooo ! » parce qu’on ne disait pas trop de mal du Maréchal : il avait officiellement courageusement joué un double-jeu, oui Monsieur ! Il avait protégé la France ! Espèce de petit jean-foutre sortez d’ici, c’est une salle de gens sérieux ici, pas de petits négationnistes de merde !

Jusqu’à ce qu’en 1973, un américain prénommé Robert Paxton, qui lui, n’avait pas à s’inquiéter d’une éventuelle censure sur le sujet, sorte un bouquin dans lequel il expliquait qu’en fait, non, le Maréchal ne s’était pas contenté d’inventer la fête des mères, et qu’il n’hésitait pas à faire fonctionner les chemins de fer en offrant des voyages. Le reste du monde pouvait donc en savoir plus par ses recherches sur l’histoire de France que la France elle-même, ce qui était quand même déjà la preuve que le concept de censure historique était fin idiot, au point qu’il n’aurait pas choqué dans le script de La Planète des Singes (ce qui est dire).

Et depuis, ho, bin dis, en fait on a découvert qu’il y aurait eu de la collaboration chez nous ! Bon, on a peut-être poussé le concept un peu loin dans le pathos par la suite, puisque maintenant, tout téléfilm sur l’occupation qui se respecte montre tous les français prêts à rejoindre la milice à part Marguerite, la résistante féministe farouche et son amie la petite vieille, pour que les ménagères et mamies qui sont les dernières à regarder ce genre de fiction puissent s’identifier dans ces personnages d’héroïnes isolées face à l’adversité. Et vas-y que j’explique la vie à tous les mâles sexistes du voisinage, que je sauve les gentils et que je fais les gros yeux aux méchants, que je prends le maquis sans jamais perdre mon brushing ni mon rouge à lèvres… bref, passons.

De la même manière, puisque nous parlons cinéma, en 1957, un petit réalisateur prénommé Stanley Kubrick réalise un film prénommé « Les sentiers de la gloire« , avec Kirk Douglas, dans lequel durant la première guerre mondiale, suite à une grosse débandade lors d’un assaut français, on désigne des hommes à fusiller « pour l’exemple » ; hop, film interdit en France durant près de 20 ans, pif pouf, parce que vous comprenez, on ne va pas diffuser des documents allant à l’encontre de la vision de l’histoire donnée par l’état. Au nom de « l’histoire » puisque ha, non, non non, on a fusillé que des gens qui le méritaient, oui ma bonne dame. Alors interdiction d’évoquer ne serait-ce que le contraire (alors que je rappelle que dans le cas de Galilée, si l’Eglise avait condamné sa théorie, elle l’autorisait encore à en parler, mais uniquement sous forme d’hypothèse, comme quoi l’Eglise du début du XVIIe siècle était plus ouverte que certains, mais je dis ça, je ne dis rien), et gare à qui oserait. D’ailleurs, ça a tant et si bien été répété que jusqu’en 1998, lorsque Lionel Jospin évoqua en public le cas de ce genre de fusillés, il y eut une levée de boucliers (et même un saccage de monument) pour dire que hé, ho, ça suffit les conneries, on a dit chut (on trouvait d’ailleurs parmi les effarouchés un certain Nicolas S, qui prit la position exactement opposée 10 ans plus tard lorsque ce fut plus « mieux vu« , comme quoi, heureusement qu’il n’avait pas fait passer une loi). L’avantage que l’on a maintenant, c’est que ce n’est pas avec des films comme 2012 que l’on risque grand chose dans le cinéma engagé.

Mais curieusement, tout le monde a donc l’air d’avoir oublié que tiens, en fait, ces prises de position avaient posé quelques petits problèmes. Y compris les opposants à la loi sur le génocide arménien, mais c’est normal : la plupart s’y opposent sans trop s’y opposer, sinon il faudrait pousser la logique jusqu’au bout et supprimer la loi Gayssot, ce qui serait très mal vu en période électorale.

Autre parallèle ayant semble t-il échappé  au débat : le procès chez nos sympathique voisins espagnols intenté à un juge du petit nom de Baltasar Garzón le mois dernier (oui c’est loin, ça a sûrement déjà été oublié), pour avoir voulu enquêter sur les victimes du franquisme, alors qu’il y avait eu une grosse loi pour dire « Chut, on en parle plus et c’est indiscutable » votée en 1977 pour calmer les esprits. Du coup, en voulant enquêter sur divers massacres, le bougre a eu le droit aux gros yeux de la justice, car vous comprenez, qu’est-ce que c’est que ces chercheurs et enquêteurs qui se permettent de chercher et enquêter sur ce qui a été déclaré comme étant la vérité officielle ? Merde alors. Qu’il fasse un mémoire sur le chorizo ou la sangria, pas sur la guerre civile, enfin ! Si on commence à s’intéresser aux sujets qui fâchent, on risque de devoir se comporter intelligemment, et ça, jamais !

Un sujet de recherche acceptable, amis historiens, merci de vous y tenir.

Par ailleurs, et puisque la fin approche, rappelons l’excellent argumentaire d’un député de bon matin sur France Info qui répondait à ceux qui disaient qu’à ce rythme, il faudrait une loi par génocide : « Nous avons vu cela en commission : il n’y a eu que quatre génocides dans l’histoire : la Shoah, l’Arménie, le Rwanda et la Bosnie, donc il n’y aurait que quatre lois au maximum« .

Rappelons-donc le principe : il n’y a eu que 4 génocides qualifiés comme tels par une administration dans l’histoire. Ainsi, et afin de mieux comprendre comment fonctionnent les lois mémorielles si on s’en tient à la logique de leurs défenseurs :

  • Vous n’avez pas le droit de dire que les juifs n’ont pas été exterminés.
  • Vous avez par contre le droit de dire que les nazis n’ont jamais fait de mal aux homosexuels, comme l’a fait le toujours farceur Christian Vanneste qui est un sacré boute-en-train, comme on le dit dans le langage imagé et ferroviaire sur la question (l’abréviation de boute-en-train étant « Boutin » dans les cercles les plus fermés), c’est tout à fait normal, merci
  • Vous n’aurez sûrement pas le droit de dire que les Arméniens n’ont pas été exterminés.
  • Vous avez par contre le droit de dire que Staline n’a jamais eu le moindre goulag et qu’il adorait la glace à la pistache
  • Vous pourriez ne pas avoir le droit de dire qu’il y a eu un génocide au Rwanda
  • Vous avez par contre tout à fait le droit de dire que les Amérindiens ont vu leur population baisser uniquement parce qu’il faisait très froid sous leur pagne
  • Vous pourrez bientôt, qui sait, ne plus pouvoir dire qu’il ne s’est rien passé en Bosnie
  • Vous pouvez continuer de dire que hahaha, non, les Japonais n’ont jamais tenté d’exterminer qui que ce soit, ils réunissaient juste les Chinois dans des camps pour des gros karaokés. Et la peste noire qui s’est déclenchée après leur départ n’avait rien à voir avec des expériences pour créer une nouvelle race de pokémons

Ainsi, en prenant en compte la définition de génocide, vous pouvez vous aussi apprendre la différence entre un génocide et un massacre, seul le premier pouvant subir, à en croire les membres de la commission sur le sujet, les foudres des lois mémorielles. Petit exercice pratique donc :

Anakin est un seigneur Sith. Il s’en va donc exterminer 10 jedis, ses ennemis jurés, éradiquant presque entièrement cette ethnie peu fournie. Anakin a visé prioritairement des membres de la religion jedi, il est donc selon l’ONU coupable de génocide. Par ailleurs, Michel Sardoubi, maître jedi rescapé vivant en France peut donc légitimement demander une loi punissant d’éventuels supporters des siths niant ses actes sur le territoire français.

Maintenant, reprenons.

Anakin est un seigneur Sith. Il sort dans la rue et tue 52 personnes avec son sabre laser, dont 11 jedis, même s’il ne les visait pas spécialement. Il s’agit donc d’un massacre d’après l’ONU, puisqu’Anakin n’a pas visé un groupe ethnique particulier. Michel Sardoubi est donc bien ennuyé car les siths peuvent donc expliquer que tout cela n’est jamais arrivé sans que l’on puisse les condamner, zut : il va falloir argumenter, ce qui embête bien Michel Sardoubi.

Vous avez compris ? A en croire cette loi, l’apprenti-Attila saura que tout comme les 5 fruits & légumes, les lois mémorielles favorisent ceux qui savent varier leurs victimes. Sinon, c’est pas bien.

En attendant donc que le débat finisse par s’achever probablement dans un feu d’artifice de bêtise crasse touchant plus au pathos qu’au raisonnement, et d’une mauvaise foi plus poussée que sur ce blog (non ?), je vous laisse donc en suspens sur la suite de ces absurdités visiblement largement acceptées dans le débat avec les questions suivante :

« Je suis protestant, puis-je demander une loi interdisant la négation de la Saint-Barthélémy ?« 

« Je suis historien, si je voulais ne pas être emmerdé et être libre dans mes recherches, aurais-je dû faire des mathématiques ?« 

Et enfin, dernière question :

« Sachant que par le passé, on a constaté que ce type de concept était débile, peut-on confier l’Histoire à des gens n’ayant pas de mémoire ?« 

Vous avez 4 heures.

176 réponses à “Histoire d’en parler

  1. Moi, c’est décidé, je milite contre la négation du génocide Néandertalien.
    Bande d’enculés de cro-magnons dominateurs, vous êtes tous complices.

    (Très bon article, sinon.)

  2. Un bon cru, il va sans dire. Cela dit, j’aurais aimé quelque chose sur, je ne sais pas moi, l’impossibilité de faire travailler des élèves sur le sujet autrement qu’avec du par-coeur ( Répétez tous en choeur, les enfants : le génocide c’est mal. Mal. MAL.) ou encore mieux, le grand complot turcotoman pour dominer le monde.

    Non, j’ai apprécié. Vraiment.

  3. Votre meilleur article à mon gout depuis vos débuts…. En tout cas l’un de ceux qui apportent la meilleure argumentation, les autres étant souvent un peu tirées par les cheveux (mais c’est pour ça qu’elles font rire me direz vous….)

    • C’est un nanar assumé et sans prétentions, où tout le monde se fout de la logique de l’espace (de l’air ? ça sert à quoi ? la gravité ? jamais entendu parler !). C’est un genre on va dire, …

  4. Je crois n’avoir jamais lu de plus belle explication du concept de génocide. J’en suis encore toute émue.

  5. Mes réticences concernant mes études en histoire seraient censées accroitre face à un tel article, mais c’est exactement l’effet inverse !

  6. Quitte à ajouter moi-aussi ma voix à un concert de louange quelque peu monolithique (mais je fais confiance à Internet, ça va pas durer…), je dois dire que j’avais rarement vu une réponse aussi claire, pertinente et pas chiante à lire à une question aussi complexe, touffue et chiante à énoncer.

    C’est rare. Et c’est bien.

  7. De toute façon, rien n’existe, excepté moi. Par conséquent, les Juifs n’ont pas vraiment été massacré, ni les Arméniens, ni personne. Rien n’existe que moi, je suis la seule vérité et cet univers est une illusion née de mon ennui.

    Alors condamnez moi, monsieur le Juge, de toute façon, vous n’êtes pas plus libre de vos mouvements qu’une pomme n’est libre de choir ; quoi que vous fassiez, vous êtes mu par ma volonté.

    Typhon

  8. D’où l’avantage d’étudier le Moyen-Age: en dehors des autres historiens, tout le monde s’en fout.
    Attention toutefois à ne pas s’attaquer à des sujets trop sensibles, la société pourrait vouloir nier l’assolement triennal.

    Quoi qu’il en soit, très bon article comme toujours !

  9. petite remarque qui a peu de rapport avec l’article en lui même , mais 2 fois dans cette note et plusieurs fois dans les précédentes j’ai constaté que vous écrivez souvent « prénommé [Prénom Nom-de-famille]… » , ce qui n’est pas très juste grammaticalement.

  10. Superbe article. Clair, bien argumenté et exposant enfin au grand jour ce que la logique nous criait depuis longtemps (notamment au sujet de l’effet de cette loi en France uniquement).

    Je vous salue bien bas, Mon Sieur Connard (qui pour une fois ne méritez pas ce titre).

    • A propos de passé proche et plus lointain, notre cher président nous à déclaré dans son discours présidentiel/de campagne à Montpellier, lundi : « Le travail fait devenir libre », s’il le traduisait à sa petite Angela il pourrait ainsi lui énoncer : « Arbeit macht frei »… Ah nostalgie quand tu nous tiens!
      Et merde déjà un point Godwin au bout de même pas 30 secondes de discours…

  11. Sinon je voulais éditer mon commentaire pour rajouter ce mot de Camus dans la Chute mais on peut pas éditer. Donc :
    « Par exemple, vous avez dû le remarquer, notre vieille Europe philosophe enfin de la bonne façon. Nous ne disons plus, comme aux temps naïfs : “Je pense ainsi. Quelles sont vos objections ?” Nous sommes devenus lucides.
    Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué. “Telle est la vérité, disons-nous. Vous pouvez toujours discuter, ça ne nous intéresse pas. Mais dans quelques années, il y aura la police, qui vous montrera que j’ai raison.“

    • On prend rien, hé ! C’est les Grecs qui ont gagné, c’est leur version qui fait office de vérité. C’est affirmer le génocide troyen qui poserait problème, en fait.

      • Ah mais le deuxième livre de Virgile décrit toutes les horreurs de la mise à mort systématique des hommes, enfants troyens et le viol et la capture des femmes ! Vous niez donc la version romaine ( auto-proclamés descendants d’Enée ), j’ose espérer que le Code Justinien contient une loi pour punir votre affreuse négation d’un crime contre l’humanité.

      • Ah oui ? En fait j’ai lu le premier livre de Virgile, je n’ai pas aimé, du coup je n’ai jamais lu le deuxième.
        Blague à part, c’est vrai, je me gourre. J’avais oublié Enée. La version grecque n’est peut-être pas la vérité définitive dans cette histoire.
        Mais du coup, à moins d’être Grec et d’allier nier le génocide troyen à Rome, je ne crois pas qu’on risque grand chose.
        Ceci dit, Troie est plus ou moins considérée comme légendaire, non ? Donc peut-être que la négation est là, sous nos yeux, impunie ?

  12. Oui , Franco était peut-être un peu « autoritaire » dans sa manière de régner , mais ça n’ empêche qu’ il reste l’ un des plus grands souverains d’ Europe du XXè siècle ! Il a fait la nique à ces ordures de communistes , et dressé cette internationale de républicains tous aussi primaires les uns que les autres ! Et on lui dit merci ! Après ça , vous me rétorquerez que Franco était un dictateur … Oui , tout comme De gaulle était un gros naze ! ^^ Et puis vous savez , dans le privé , dans l’ intimité , Franco , il était surtout SU PER SYM PA !!! Il donnait en outre de ces sauteries à Madrid avec Salvadore Dali … Je crois que vous êtes passé à côté du personnage , réellement ! C’ est dommage , car vous avez là un très grand souverain qui n’ était pas le dernier sur la déconne ! ^^ Franco ! Respect et hommage ! Bien à vous Monsieur Connard ! ^^

    • Heureusement qu’il y a beaucoup de smileys sinon ce post se serait fait lyncher (et je n’aurais pas été le dernier à taper^^).

      • Ha mais je suis premier degré ! Vous pensiez que je plaisantais ?? Je suis Légitimiste , Catholique , Franco est le grand père de Louis de Bourbon , l’ actuel héritier au trône de France . Où avez vous vu des smileys vous ? Faut arrêter la drogue mon bon monsieur ! ^^Les petits yeux rieurs ? ET ALORS ? J AI PAS L DROIT DE ME MARRER ?? Et je confirme , Salvadore Dali était Franquiste !! Et pour ces ordures de communistes et de républicains , je confirme : MERCI FRANCO !!! ON VA PAS S LAISSER EMMERDER PAR CES SALOPERIES DE ROUGES NON PLUS !!!! ON LES AURA DUKE !! ON LES AURA !!!

      • Perdu, l’actuel héritier au trône s’appelle Henri, et il ne me semble pas que son nom soit de Bourbon. Sauf erreur de ma part il habite à Paris où il possède un bel appartement dans le XVIème. Il se réclame d’une droite modéré (style Bayrou même s’il n’est inscrit à aucun parti) et n’a aucune prétention au trône. Bien tenté mais dommage que je le connaisse de loin…

      • Oui bon , si vous ne connaissez pas la différence entre Orléanistes et Légitimistes , inutile de vouloir venir briller sur la succession au trône de France et de vouloir venir faire le cake en nous parlant du Comte de Paris et de son fils Jean de France que vous ne connaissez même pas . Vous irez m’ étudier les lois fondamentales du Royaume , ainsi que le traité d’Utrecht de 1713 et vous reviendrez me parler ! N’ importe quoi ! Ca n’ a jamais croisé » un Royaliste de sa vie , et ça en sait mieux que nous sur le sujet ! Dîtes moi , qui est le chef de la Maison de France puisque vous semblez toujours tout savoir sur tout ? Répondez , j’ attends !!^^

      • En passant , désolé d’ être désagrable mais vous attaquez … Pour en savoir un peu plus sur Louis de Bourbon , à savoir Louis XX , je vous dirige vers ce site : http://www.institutducdanjou.fr/fr/le-prince/36-louis-de-bourbon-remois-dun-jour.html

        Je suis étonné que vous ne le connaissiez pas … Thierry Ardisson a pourtant écrit un livre sur lui : Louis XX . A part ça , les D’ Orléans ont toujours été des usurpateurs ! Ou des détraqués , souvenez vous de Philippe Egalité qui vote la mort de son propre cousin … Même Robespierre en avait été dégoûté ! Bien à vous .

      • Nom de dieu, Cadoudal, vous êtes sérieux ?!

        Je vous invite à regarder l’excellent Mourir à Madrid de Frédéric Rossif. Vous verrez à quel point Franco est SUPER SYMPA TROP LOL MDR.

        Vous au moins, vous n’aurez pas à nier que votre phrase a été sortie de son contexte, comme Lars Von Trier et sa maladresse.

        N’empêche, vous me faites rire … Je n’imaginais pas qu’on pouvait débiter autant d’idioties et de les revendiquer ensuite. Le dernier à avoir été aussi efficace que vous, je pense qu’il s’agit de Jean-Marie Bigard.

        Cordialement,

    • Palsambleu! Je croyais au Troll, mais c’est un royaliste catholique légitimiste!!! Juste pour vous dire que tout le monde se fout de qui est censé hériter de la couronne, alors que nous allons aborder notre sixième république, et que les monarchies, c’est vraiment trop has-been…
      Et peu importe que Dali ait été franquiste, et que Franco dansait le disco en tongs tout en sirotant des mojitos, cela n’en fera jamais quelqu’un de « SU PER SYM PA »!!! Allez dire ça aux habitants de Huesca, qui se sont fait massacrer en représailles d’un attentat manqué… aux victimes de San Rafael ou Jerez… aux 100 000 « volontaires » espagnols envoyés en Allemagne au STO, et dont beaucoup ne sont jamais revenus… aux 114 000 disparus des premières années de son règne!!! « L’un des plus grands souverains d’Europe »!!! Pfff… Si j’étais vulgaire, je vous proposerai d’aller gentiment vous faire foutre, en mémoire des victimes de cet homme que vous trouvez si charmant…

      • Odieux, j’en profite pour appeller au déversement de votre courroux sur les sites royalistes dont vous évoquiez la possible dissection en ces lieux.
        Juste pour que vous sachiez qu’il y a toujours une demande.
        Après tout, les minorités, on n’en trouve plus tant sur lesquels cogner, d’accord, mais ceux là on dirait qu’ils le font exprès.

    • Légitimiste?
      Usurpateur!

      Si vous voulez un roi français, donnez-vous la peine de trouver un Carolingien. N’oubliez pas non plus de remettre le monde au Moyen-age, aussi.

      Au fait, Franco était une ordure de dictateur, tout comme Mongénéral était criticable. Coup d’Etat après des élections perdues, appui d’Hitler, 1937, Guernica pour l’un; Service d’Action Civique, dérives monarchiques (oups…) pour l’autre.

    • Parlons un peu de réalité historique et de légitimité. Aussi loin que les mémoires se souviennent, ce qui précède étant affaire d’archéologie, il y avait sur la surface décrite par les frontières de la France à l’époque que vous voulez une multitude de tribus celtes, Voconces, Allobroges, Pictons, Belgiques, Carnutes, Senons, et plein d’autres. Ces tribus travaillaient leur terre pour en vivre, ce qui en faisait, d’après une immense majorité de philosophes à travers l’histoire, les propriétaires légitimes, tacites. Même si lesdits celtes n’avaient pas vraiment le sens de la propriété et se battaient l’os de la philosophie, à l’époque.

      Invasions romaines, nos braves celtes se voient intégrés à la Gaule, terme inventé par les Romains conquérants pour désigner cette étendue où nos ancêtres qui ne manquaient pas d’ergot. Grosso modo, des grandes provinces sont dessinées, des gouverneurs se chargent de collecter et de transmettre à l’Empire Romain les impôts dus par les occupés. On ne parle pas de colonisation, les celtes restent propriétaires de leur sol, sauf quelques domaines offerts à quelques malins. Les Gaulois, au début sauvagement réprimés pour étouffer les volontés de révolte, finissent par acquérir des droits de plus en plus nombreux.

      Les Francs arrivent (entre autres par la Belgique, déjà, ce qui ne nous aura pas servi d’exemple). Ils bourrent la gueule aux Gallo-Romains, et s’installent. En synarchie avec l’Eglise apparait alors tout un système de lois entremêlées de temporel et d’intemporel. Ce que toi Cadoudal, appelles légitimité. Ces lois ex-nihilo mettent le Roi en tête du pouvoir politique, et le rendent propriétaire de ses terres, et loisible d’en donner des petits bouts à tous ses sujets barons, trouducs, comtes, seigneurs et autres marquis pour les faire exploiter. Le Royaume de France est né (oui, ils donnent même leur nom aux terres qu’ils volent, pour s’en assurer la mainmise)

      On note le glissement : d’une légitimité naturelle sur le sol fondée sur l’évidence que celui qui le travaille est le propriétaire, on passe à une une légitimité basée sur l’ordre militaire, le pouvoir et la religion. Celui qui cogne le plus fort, qui résiste le mieux au poison, et qui est capable de ressortir le plus vieux bout de papier est propriétaire des terres du royaume.
      Ceux qui les travaillent sont réduits en servage, et ne s’appartiennent même plus à eux-mêmes. Leur corps est à leur seigneur et à leur roi, leur âme à Dieu.

      Cet ordre « légitime » a tellement bien marché que l’Europe a connu 1000 ans de déclin dans tous les progrès que promettaient l’Antiquité.

      Et vous êtes favorable à ça ? Je vous admire. J’ai toujours rêvé de discuter avec quelqu’un qui prône en toute sincérité le vol, la brutalité et la déraison (en dehors d’un asile ou d’une banque, évidemment)!

      • GENIAAAAALLLL !! J’ adore ! Ca bave en meute les crapauds maintenant ?? !! MEME PAS MAAAAAAAAAAAAAAAAALLLLL !!!!! ^^ Allez y !! On s’ en remet une ?? ^^ VIVE LE ROI !! VIVE LOUIS XX !!! AUX CHIOTTES MARIANNE !! SALE GUEUSE GENOCIDAIRE !! Révolutionnaires et ripoublicains de tous bords , vous ne valez guère mieux que les bolcheviques ou que les nazis ! Allez les bas du front et les désséchésdu melon , je vous laisse vous complaire dans votre mare à fange ! Vous me paraissez tellement suffisant ! Et si arrogant ! MONTJOOOOOIIIIEEEEE !!!! SAINT DENIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !!!!!!

        Georges , varier les livres d’ histoire , c’ est bien aussi … Ne pas se contenter des comptines de Michelet , c’ est encore mieux . Je vous conseille Le livre noir de la révolution Française . Pour un livre noir , il est vraiment bien fichu . Pour le reste , désolé … Bien à vous !

      • Ha ouais mais j’ étais loin du compte en soulignant le fait que ça bavait en meute … Ben messieurs … On s’ y met à plusieurs pour mener la rixe ?? Ben c’ est du propre !! Ma foi ! Autant le blog est une superbe découverte , annoncée dans la Roycosphère par l’ une des notres qui avait adoré , mais alors la réaction des lecteurs , et des gnomes de la pensée qui se la jouent « intellos électrons libres » , ça frise plutôt le degré zéro de la culture et de la réflexion ! Et je ne vous parle pas du savoir vivre …^^ On se croirait dans un bad trip de David Lynch …^^ C’ est du Eraserhead sous acide en fait la réaction des lecteurs ici !^^ Bon , c’ est pas que je m’ ennuie , mais c’ est l’ heure du Russe Blanc ici dans notre taverne ! On s’ écoute l’ intégrale de Roy Orbison à fond les ballons , pas question de vous faire cadeau de ce délicieux petit luxe ! Ciao les petits chats ! ON LES AURA DUKE ! ON LES AURA !!!

      • Permettez moi d’ajouter quelques détails à cette ma foi fort intéressante conversation qui n’est pas sans rappeler la folle ambiance qui régnait dans la fabuleuse île de Guadalcanal en l’an 1942.

        Tout d’abord, mon cher Cadoudal, l’usage du terme baver concernant des éclaircissements historiques me parait fort surprenant (et paradoxal) de la part de quelqu’un qui se plaint des manières des autres. Je crois que le « AUX CHIOTTES » et le « GUEUSE » se passent de commentaires.

        Par ailleurs, je serais très intéressé de savoir, si le degré 0 de la culture et de la réflexion se trouve chez vos contradicteurs, quelle est votre définition précise de la culture? Il ne me semble pas avoir vu grand chose qui mérite le nom de réflexion parmi vos commentaires.

        Tertio, pourriez vous expliciter les termes « intello électron libre » et « gnomes de la pensée », malheureusement dépourvus de la moindre signification claire? Merci d’avance.

        Quand à vous, ces contradicteurs, plutôt que de perdre du temps à lui répondre, je vous conseille de consulter ceci

  13. Magnifique. Tu voudrais pas envoyer ça à l’Assemblée, pour leur faire fermer leur gueule à tous un peu ?
    J’ai eu une prof d’histoire, la pire de toute ma scolarité (la pauvre, quand j’y repense) qui nous a passé Les sentiers de la Gloire en cours. C’est le seul Kubrick que j’ai vraiment aimé. En France, tout vient à point à qui sait attendre, mais on sait vraiment bien donner le temps au temps. Et puis, les politiciens, ça brasse de l’air, ils sont payés pour ça. Faut pas y faire attention.

    • Nonobstant sa beauté formelle, sa puissance d’interprétation et son intérêt historique « Les sentiers de la gloire » est trop moralisateur et militant comparé aux terrifiants chef d’œuvres de Kubrick qui suivront (et notamment au nihiliste « Full Metal Jacket »).

      « Les sentiers de la gloire » plait à ceux qui n’aiment pas Stanley Kubrick justement parce qu’il flatte les passions humanistes des idéologues de gauche qui se repaissent des indignations faciles et du manichéisme bon teint (salopards de militaires !).

      Un très bon film mais une anomalie dans la filmographie du cinéaste.

      • Bah je dois être une gauchiste antimilitariste qui se repait des indignations faciles, alors. Tant pis pour moi, c’est vrai que fusiller des types au hasard pour que les autres s’écrasent, bof, pas de quoi s’échauffer.
        Globalement je n’aime pas ce que j’ai vu de Kubrick. C’était un technicien touche-à-tout, il a tout essayé et c’est très bien, mais ses films ne me parlent pas.

      • Il se trouve que je suis également un gauchiste antimilitariste mais quand on glisse dans l’Art il faut à tout prix éviter de porter un jugement politique sur les œuvres qui nous sont données à voir.

        De ne pas les apprécier ou les déprécier à l’aune de ses convictions politiques en somme.

      • Nan nan mais soyons clairs : je ne fais pas de mélange. Je n’aime pas le cinéma de Kubrick en général. Par contre j’ai aimé les Sentiers de la Gloire. Sans doute parce que dans la forme il est beaucoup plus « classique » que, disons, Orange Mécanique. Et aussi lent qu’il soit, il m’a paru infiniment moins ennuyeux que, disons, Eyes Wide Shut ou Barry Lindon. Voilà pour l’Art.
        Par ailleurs, Les Sentiers de La Gloire raconte une histoire qui m’intéresse et me touche, même si c’est clairement raconté de manière démonstrative, voire argumentative. Et c’est difficile de ne pas porter de jugement politique sur un film qui a, plus ou moins, des visées politiques. Maintenant, on parle de la Première Guerre Mondiale, qui n’a pas eu lieu avant-hier. Quoi qu’on en dise à présent, ça ne changera pas grand chose politiquement, si ce n’est pour alimenter un débat comme celui-ci sur les lois mémorielles;

      • Barry Lyndon ennuyeux ? Pour moi, c’est la plus grande œuvre d’art jamais faite … ^^

      • Ce n’est pas la première fois que j’entends ça, mais je suis hermétique à Kubrick, y a rien à faire. J’ai essayé pourtant.

    • Ah, pourquoi pas, après tout, ça peut se comprendre. Moi, c’est mon cinéaste préféré avec Bergman, Pasolini, Fincher, Gray, Tarkovski, Scorsese … etc

      • Ma foi, en plus des cinéastes que vous avez cités j’ajouterais :
        Sergio Leone, Orson Welles, Sidney Lumet, Bertrand Tavernier, Sam Raimi, Hideo Nakata, Lars Von Trier, Jean Renoir, Clint Eastwood, Michael Cimino, Francis Ford Coppola, Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, Johnnie To, Park Chan-wook, Michael Mann, Takeshi Kitano, David Cronenberg, Emir Kusturica, Alan Parker, Federico Fellini, Roberto Rossellini, Luchino Visconti, les frères Coen, Hayao Miyazaki, Charlie Chaplin, Alfred Hitchcock, Darren Aronofsky, Milos Forman, Pedro Almodóvar, Tim Burton, Ridley Scott, Andrew Niccol, Quentin Tarantino, Robert Altman, les Marx Brothers, Ken Loach, François Truffaut, Jacques Audiard,Gus Van Sant, Bryan Singer, Terry Gilliam, Jim Jarmush, Katsuhiro Ōtomo, Guillermo del Toro, Woody Allen, Steve McQueen, Andrzej Wajda, Steven Soderbergh…

    • Cronenberg, aie, ça j’aime pas …
      Mais sinon, j’apprécie la plupart des cinéastes dont vous parlez :)

      J’ai oublié de citer Lynch, Kurosawa, Herzog, Malick. Qu’en pensez-vous ?

  14. c’est pas pour la ramener mais ça serait pas « tout comme » plutôt que « tous comme » ?

    Sinon, c’est vraiment plaisant de lire quelque chose de sensé de temps à autres !

  15. Les Etats qui modifient et inventent l’histoire à leur convenance. Comme un arrière goût de 1984.
    Merci pour ce cours magistral, Sieur Odieux.

  16. Bien bel article, M.Connard, comme toujours.
    Il y a cependant un biais dans votre argumentation:
    Vous semblez confondre « révisionnisme » et « négationnisme ». Les deux termes ont pourtant un sens bien différent (bien que trop souvent oublié).
    Le négationniste qualifie le plus souvent l’individu qui nie l’extermination des juifs, les chambres à gaz, etc, la plupart du temps pour le cas précis de la Seconde Guerre Mondiale.
    Le révisionniste n’est absolument pas à ranger dans la même catégorie: En effet, l’historien est par définition révisionniste. Loin d’être un sympathisant nazi, l’historien passe son temps à essayer, comme vous le dites, de reconstituer le passé. Or, dans la reconstitution historique, il est arrivé par le passé que l’on se trompe (plus ou moins consciemment, certes).
    Un exemple sera plus pertinent: On nous a appris à l’école, au collège, que les Français sont partis au front en 1914 « la fleur au fusil »; mythe encore répandu de nos jours. Un historien, Jean-Jacques Becker, a cepandant montré que la plupart des soldats sont partis au front non enthousiastes, mais résignés, résignés à défendre la patrie, du moins l’idée de patrie que leur a inculqué l’école de la IIIe République.
    Ceci est du révisionnisme, et pas du négationnisme. Exactement comme pour les « fusillés pour l’exemple », ou les Amérindiens dont vous parlez.
    Je voulais simplement préciser ça car cet abus de langage peut parfois avoir de désastreuses conséquences.
    Ps: à tous les étudiants en histoire: gardez la foi !

    • Flûte alors, vous m’avez devancé ! Et M. Connard est victime d’un autre préjugé : il mélange historien et archéologue alors que les archéologues sont bien souvent issus des filières d’histoire de l’art, remplies de feignants et non pas des filières d’histoire comme on pourrait le penser !
      PS. de la part d’un ancien étudiant en histoire ;-)

  17. « un américain prénommé Robert Paxton » : comme disait Pacotine : c’est quoi son nom de famille ?

    Si je suis Breton, puis-je accuser la France de génocide culturel ?
    Et l’extermination des thons, ô combien profitable à l’humanité, n’est-elle pas une sorte de génocide (tant d’enfants massacrés du Roi Tri-Thon !) ?

    L’instrumentalisation idéologique de l’histoire moderne est bien la preuve qu’en France, on a « une certaine idée de la » Liberté.

    • Dîtes donc vous !!! Ca vous ferait mal de dire « Monsieur Connard » ?? !! Non mais alors !!!!! ^^

    • HAAAAAAAANNNN !!! ^^ Alors toi , toi ! Tu vas avoir des problèmes ! De sérieux problèmes ! ^^ Haaaan … Comment oses tu poser une question pareille ? Tu devrais bien savoir que la gauche ne saurait être coupable envers l’ humanité de quoi que ce soit ! Décline ton identité !^^ La Sarkostasie va passer te voir pour te poser des questions ! Ta vie sera jetée en pâture cette semaine dans le Nouvel Obs Le Fig et Libé … ^^

  18. Excellent article, comme toujours. Celui-ci étant particulièrement en décalage avec toutes les bêtises que l’on peut entendre ces dernières semaines.
    Mais cela ne répond toujours pas à ma question : Pourquoi le Conseil Constitutionnel, qui déclare cette loi contraire à la liberté d’expression, n’a pas pour le coup déclaré le principe même de loi mémorielle anticonstitutionnel ? C’est leur objectif même que de limiter cette liberté.
    Des fois, je m’y perds.

    • Heu , je ne sais pas moi … Le lobby qui n’ existe pas , ça vous dit quelque-chose ? ^^ Aïe , j’ ai Monsieur Prasquier qui me parle dans l’ oreillette … Je vais devoir rendre l’ antenne … Je vais devoir tout rendre d’ ailleurs … Et partir , loin, loin , si loin … ^^ Pardon ! Pardon aux familles , tout ça … ^^

    • Ark > En fait le truc c’est que le Conseil Constitutionnel n’a pas déclaré cette loi « contraire à la liberté d’expression ».

      Je copie-colle l’argument :
      ‎ »Le Conseil a jugé qu’en réprimant la contestation de l’existence et de la qualification juridique de crimes qu’il aurait lui-même reconnus et qualifiés comme tels, le législateur a porté une atteinte inconstitutionnelle à l’exercice de la liberté d’expression et de communication »

      En langage clair, cela veut dire qu’il y a deux problèmes :
      – la source juridique permettant la qualification de « génocide » est le juge français et pas une juridiction internationale spécifique, pourtant seule compétente pour cette appréciation depuis le précédent du procès de Nuremberg
      – la reconnaissance et la qualification comme tel du génocide arménien par le législateur entraîne que tout citoyen ne reconnaissant pas le génocide arménien (on ne parle pas de citoyens qui font quelque chose, mais de citoyens qui ne font pas quelque chose) est pénalement répréhensible

      A l’inverse, la loi Gayssot (à laquelle je suis opposé) rend pénalement répréhensible les citoyens qui nient le génocide juif commit pendant la seconde guerre mondiale, ce qui n’est pas ambigu et s’appuie sur une qualification par une juridiction compétente.

  19. Pas de petite réflexion sarcastique sur le fait qu’une assemblée sans légitimité populaire (mais pas uniquement des anciens présidents de la République [membres de droit] comme vous le sous-entendez : 3 désignés par le président du Sénat, 3 par le président de l’Assemblée nationale, 3 par le chef de l’État, pour 9 ans, renouvelable par tiers tous les 3 ans. À vie pour les membres de droit) puisse contre-venir aux décisions des assemblées élues ?
    Ça peut se taire quant elle agit avec plus de sagesse que cette Assemblée ayant « promis » en 2008 d’arrêter de légiférer sur l’Histoire…
    Il est amusant de noter que le terme même de génocide fait débat, si le dictionnaire le définit de la sorte : « extermination systématique d’un groupe ethnique, religieux ou social », certains historiens y ajoutent une volonté étatique d’extermination organisée. Et la loi (française), comment le définit-elle ? Si sa définition est arrêté par la loi, les historiens proposant une autre définition sont-ils négationnistes/révisionniste/à brûler sur la place publique ?
    « Une Histoire qui sert est une Histoire serve » Lucien Febvre et Marc Bloch
    Provincial : vous semblez confondre révisionniste avec la théorie critique

    • Une petite réponse simpliste : cette assemblée est de facto composée de gens qui ont le temps de lire les lois et de les soumettre à la Constitution.

      On peut juger de son utilité quand dans le commentaire 31 – 2 §4 al.2 de cet article, on se rend compte que les représentants légitimes du peuple ont voté un texte punissant la pensée (négationniste). Ce qui peut vaguement inquiéter les représentés.

      Maintenant, sur la nomination des conseillers, je suis d’accord qu’on peut s’interroger, et serais plutôt favorable à un tirage au sort parmi des candidats issus de différents corps. Mais bon, on ne va pas faire la VIe République en commentaire.

  20. Merci de cette lucidité !

    Seul petit reproche : la présence du film Amen au sein d’une (courte) énumération de « preuves » me paraît être un graaaaand pas à faire. L’oeuvre est engagée, et pas qu’un peu, et depuis Le Vicaire on a exhumé des archives qui donnent un éclairage assez différent.
    Mais là n’est pas vraiment le propos, fermons la parenthèse avant qu’un troll ne s’y engouffre.

    Merci, comme je le disais, de cette argumentation qui n’a même pas besoin de mauvaise foi pour démontrer l’absurdité des lois mémorielles. Merci de soutenir le constat navrant qu’en France, et depuis la Deuxième Guerre Mondiale, il y a une Histoire officielle s’appuyant plus sur l’idéologie (Sainte Révolution dont sont issues toutes les vertus de la civilisation, priez pour nous), la repentance (collaboration, colonisation, tout ce qu’on veut) et, étonnamment (?) le négationnisme (les nazis sont BIEN plus méchants que les communistes. Les communistes sont, euh … des gentils qui … euh … se sont laissés emporter par la logistique … l’enthousiasme …).

    Ceux qui n’apprennent pas l’Histoire sont condamnés à la répéter, comme on dit, et j’ai savouré votre (avant)-dernière phrase. On a là un mélange de bien-pensance forcenée et de volonté de faire oublier l’Histoire au peuple pour mieux lui faire avaler n’importe quoi qui me répugne.
    Le système semble bien décidé à nous prendre en tenaille entre le dogme indiscutable et la simple ignorance crasse …
    Lisez de l’Histoire ! C’est instructif et en plus c’est marrant !
    (Appel qui ne prêchera ici que des convertis, mais bon …)

  21. Ô divin connard, malgré l’immense qualité de cet article, je me dois de vous faire remarquer que vous y avez écrit une ânerie, en l’occurrence, celle ci : « Ainsi, dans les autres sciences, personne n’aurait idée de faire une loi pour interdire une affirmation ». Car si, il existe dans le monde (notamment certains états américains) des lois visant à fourrer leur nez dans un autre domaine scientifique (qui ne relève pas davantage de leur compétence) au nom de la démocratie/de l’équité/de la Vérité Céleste : les lois qui interdisent l’enseignement de la théorie de l’évolution, ou obligent à la traiter à égalité avec le créationnisme.
    Par certains aspects (pas les plus reluisants), cette histoire de vérité historique officielle me rappelle beaucoup les « débats scientifiques  » voyant s’affronter les partisans de Darwin et ceux du « dessein intelligent ».
    N’ayant pas encore lu tous les articles de votre blog, j’ignore si votre munificente clairvoyance s’est déjà penchée sur le sujet. En tout cas je ne demande qu’à lire ce que ça donnerait.

    • C’est tout de même moins compliqué pour Darwin. Le paradigme darwinien a permis d’étudier la vie de manière efficace: le résultat ne laisse aucun doute, ne serait-ce que le triplement de l’espérance de vie dans les pays développes. Un régime qui aurait, pour des raisons religieuses, interdit d’enseigner la théorie de l’évolution, n’aurait pas d’avenir, sans médecine ni biologie. Se révolter contre Darwin c’est un peu pareil que de se révolter contre Newton: à bas la loi de gravitation universelle, combien de morts dû aux chutes allons nous subir avant d’abolir cette loi fasciste! Ridiculiser ce révisionnisme est aussi facile que de tirer sur du gibier d’élevage.

  22. Merci, merci, merci. Je me sens moins seul en lisant votre article, Monsieur l’Odieux Connard. Vous n’imaginez pas combien de fois j’ai failli me rendre coupable de génocide (si les inconscients étaient un peuple) à l’évocation d’un tel sujet. Le politiquement correct fait tellement loi en la matière qu’on finit par se demander si Milton Friedman n’avait pas raison en estimant que les décisions ne doivent surtout pas être entérinées par le peuple, cet abruti.

    Pour autant, préférant commencer par le commencement, j’oublierai un instant que l’abrutissement des masses a une cause, et me rangerai à l’avis de Noam Chomsky en la matière, plus radical encore que les excellentes raisons que vous avancez (taxez-moi de prosélytisme tant que vous voudrez, je suis, moi, un Infâme Salopard) : la liberté d’expression est totale ou n’est pas. Dès lors, toute tentative de la réglementer est une atteinte aux droits de l’homme, ce que les Américains ont, sur ce point, mieux compris que nous.

    Le bon sens et l’érudition (le savoir de base, à la limite) suffisent à démonter les assertions débiles, du genre « les camps, c’est du flan », et même « être Noir, c’est mal ». La justice n’a rien à faire là-dedans, certainement pas dans l’Histoire, et pas davantage dans les propos tenus (aussi minables soient-ils), tant qu’on n’entre pas dans le champ de la calomnie (condamnable pour de bonnes raisons a priori). Si la bêtise, et donc son expression, était frappée de sentence de mort, l’humanité aurait déjà disparu, puisque Galilée lui-même a bien dû dire deux ou trois grosses conneries dans sa vie.

  23. Intervention fugace.

    Parmi les massacres qui ne sont pas des génocides, mais de simples concours de circonstances :

    – la petite sauterie du docteur Folamour, donnée à Hiroshima et Nagasaki : près de 100 000 invités en un temps record! Du jamais vu (effectivement, les jaunes étaient visés, et non les civils). A noter la beauté du feu d’artifice que l’on doit aux bombes baptisées « Little boy » et « Fat man », et sur lesquelles on avait préalablement dessiné de petits kikis – quelle bande de boute-en-train!
    – les aventures du général Pinochet.
    – les sacrifices incas, aztèques et mayas : beaucoup d’exotisme.
    – la légende des indiens d’Amériques centrale, ces créatures dont on ne connaît plus le nom (rappelez-vous, il fut un temps où l’archipel caribéen n’était pas peuplé d’africains). Moins citée que les danses apaches, mais quand même.
    – l’odysée des négriers : de grandes croisières sur des vaisseaux de luxe (qui ne sont pas sans rappeler les traversées du détroit de Gibraltar). Les passagers survivants furent accueillis avec des chocolats.
    – Les pérégrinations des souverains, sur chaque continents, de l’Egypte ancienne jusqu’à nos jours, en passant par les affres du dodo qui reste, ma foi, le grand perdant de l’Histoire.

    Et… la liste est interminable. Je propose le vote d’une loi qui interdise de citer une civilisation civilisée.

  24. Vous ne comprenez rien ! On voit que personne ici ne cherche à se mettre à la place de cette minorité !
    Imaginez, si quelqu’un se lève et annonce : « regardez ces chenapans d’Arméniens, ils accusent les Turcs de génocide, mais c’est même pas vrai alors faut leur apprendre à raconter n’importe quoi ! »
    Cette loi leur aurait permis de ce défendre, alors que là il ne peuvent …

    à ben si, « incitation à la violence et/ou à la haine raciale », j’ai lu ça quelque part. Comme quoi cette loi n’avait vraiment aucun intérêt.

  25. Malheureusement, ça n’est pas les génocides qui manquent dans l’histoire humaine ; l’holodomor dans l’Ukraine soviétique, les Tcherkesses en Russie tsariste, le génocide cambodgien… etc, voir même le génocide vendéen, qui nous concerne déjà géographiquement un peu plus. Bref, l’histoire foisonne de ce genre de crime contre l’humanité, qu’ils soient « administrativement » reconnus comme tels ou pas. Et chacun d’entre eux a son lot de détracteurs et d’opposants mais l’expression publique d’une pensée contradictoire ne fait pas risquer à tous et de manière équitable jusqu’à un an de prison ainsi que le définit la loi Gayssot. C’est comme ça.

    De mon point de vu, le problème de fond vient de l’article 11 de la DDHC. La liberté d’expression y est encadrée par la loi, ce qui revient dans les faits à définir qu’en France, c’est le politique qui régule ce que l’on peut ou ne peut pas dire (et derrière, penser, cf l’excellent et tragique roman « 1984 »). Or, politique politicienne et histoire objective ne font pas bon ménage et le tapis de la vérité est bien bosselé tant la poussière de ce que certain ne veulent pas voir y a été plus ou moins discrètement glissé en dessous ! Je ne peux donc qu’admirer le Premier Amendement de la Constitution américaine qui est d’une force prodigieuse et que j’aimerai voir appliquer dans notre pays, ça lui ferait AMA beaucoup de bien…

    Ceci étant dit (ou plutôt écrit), je me demande, Cher Odieux, si vous réalisez bien qu’avec un article sur ce thème, vous glissez sur une pente savonneuse qui peut s’avérer fatale. Il y en a qui ont essayés et qui ont eut des problèmes. Bonne chance donc !

  26. Cher ami, les grands esprits se rencontrent… moi qui préparait justement les conférences du prochain festiblog, j’avais justement mis ceci au programme :

    LE BLOG GIRLY PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE :
    Résistance et Loboutin, Les macarons Ladurée et la collaboration. Fallait il publier le Blog d’Anne Frank ? (avec une intro bouleversante de Joann Sfar).

    Vous avouerez qu’une telle communauté de pensée est touchante.
    Je vous aime bien allez.

    Un jour vous serez interdit de lecture au nom du devoir de mémoire, bonzami.

  27. Très bon article comme d’habitude!

    J’ajouterai en tant que Vendéen que tu n’as pas cité le génocide des Vendéens qui est toujours nié par la France.

    Justement, la une de certains journaux étrangers suite à cette loi sur le génocide arménien, titrait que a France donne des leçons mais ne sait pas reconnaître ses propres génocides…

    Et je pense qu’il n’y a pas que le génocide Vendéen… Il doit sûrement y avoir d’autres exemples…

  28. Cher Odieux,

    Je me décide à répondre enfin en commentaire direct sur votre blog après vous avoir écrit. J’ai plusieurs nuances à formuler à votre propos.

    1/ Valery disait en substance « L’histoire n’apprend rien parce qu’elle donne des exemples de tout et de son contraire ». C’est en cela que l’histoire n’est pas une science. D’ailleurs, vous faites l’amalgame assez facile entre la diplomatique de Mabillon (bénit soit-il !) et des mauristes et l’histoire. La seule science positive qu’on peut construire en histoire, c’est celle du document. Mais l’histoire qui n’en est qu’une dérivée ne prétend à rien, selon moi, qu’à précisément raconter des histoires. Au simple de croire ce qu’il voudra.

    2/Censurer la censure reste une forme de censure. Condamner l’académisme artistique de l’Ancien Régime a produit chez nos amis artistes une forme d’académisme parallèle. L’avant-garde est devenue une sorte d’académie. La différence vient uniquement du mode de production.

    3/L’Histoire sera toujours comme vous le laissez entendre sur la fin concurrente avec la mémoire, ie avec des enjeux contemporains. C’est pour ça que le XXème siècle me dérange. L’histoire est froide et morte, si elle vit, c’est que ce n’est pas de l’Histoire. Le problème c’est bien que la mémoire ne peut être objet de loi, d’une manière théorique. Mais que pratiquement, elle se mêle au concept d’identité qui flaire bien son parti.

    4/Nuit et Brouillard. Vous n’êtes pas sans ignorer, cher Odieux, que ce documentaire à volonté pédagogique a nourri l’argumentaire des négationnistes (un livre est sorti dessus d’ailleurs, fort excellent) par le fait même qu’il instrumentalisait l’image qu’il fallait montrer aux enfants. Ainsi par exemple des fameux cadavres poussés par une pelleteuse à Bergen-Belsen qui est en fait anglaise et non allemande (à la libération du camp).

    5/En tant qu’ancien enseignant vous savez mieux que moi à quoi sert l’histoire dans le secondaire : à forger une vision finaliste et identitaire de la France comme « Pays ». On n’étudierait pas la Grèce du Vème siècle si l’objectif n’était pas de montrer que nous avons hérité de ce système. Nous savons par ailleurs qu’à ce niveau de vulgarisation, les 3/4 du discours sont biaisés et manipulés. En ce qui concerne le colonialisme, on se garde bien d’étudier de trop près les massacres en Amérique, etc. Le « Bien » aussi est instrumental et ne rentre pas toujours par l’intelligence.

    • Pour répondre au poste 42 juste au-dessus : c’est quand le massacre se confond parfois avec une ethnie (cf l’exemple d’Anakin par sieur Odieux) qu’on en arrive abusivement à qualifier de génocide un massacre. D’où la définition intentionnelle spécifique du génocide : il faut que le gouvernement veuille sciemment éradiquer un groupe ethnique. Reste que définir les Vendéens comme un groupe ethnique semble très difficile, quelle différence entre la Vendée et le Morbihan à cette époque (je rappelle que les département ont juste 2 ans il me semble). Le problème Vendéen est que le concept est en soit déjà anachronique. Par ailleurs, les massacres ne se sont pas confinés à la Vendée.
      Enfin, et plus généralement, je suis prêt à parier que dans les ordres transmis de Paris on trouvera parfois « exterminez la Vendée » et parfois « les contre-révolutionnaire » suivant l’humeur du moment. Alors quel texte retenir ?

      Et pourquoi ne pas inculper pour « libre-pensée-cide » ? Le vrai problème à mon sens reste à la fin juridique : quand on invente une loi politique pour un seul cas (parce qu’il a existé des génocides avant), ça fait de très mauvais enfants.

  29. Pour contre argumenter, ayant des amis espagnols et portugais, je peux vous dire que le chorizo n est pas du tout du tout un sujet a prendre a la legere!

  30. Sans révisionnisme, l’Histoire est perdue. J’attends avec impatience et espoir qu’un jour, un chercheur puisse faire avancer nos connaissances sur le passé de l’Egypte, les pyramides… sans révisionnisme, cela serait impossible. Et bien sûr, s’il est autorisé de le faire pour l’Egypte et ses vestiges, il doit en être de même pour TOUTE notre Histoire.
    C’est en cela que des historiens se sont lancés, non sans risques, dans la recherche historique, notamment concernant la seconde guerre mondiale. Robert Faurisson en est l’exemple. Puisqu’aucun historien, aucun expert, aucun chercheur n’a été capable de réfuter ses preuves et ses arguments, ils ont décidé de l’écraser. Il gêne, énormément. http://www.unhommefaurisson.com/

    Ceux qui n’ont pas envie d’avancer, qui se complaisent dans leur mollesse, le paieront un jour. L’orgueil et l’arrogance, cette apparente (et qu’apparente) assurance ne leur servira à rien le jour où la Vérité devra être révélée. Les pleurnicheries ne sont pas dignes d’Hommes, alors à ceux-là, je leur pose la question : pourquoi n’êtes-vous pas des Hommes ?

    « Quand j’étais jeune et naïf, j’étais convaincu que ce qu’on nous disait de
    notre passé juif « collectif » avait réellement eu lieu. Je croyais à tout : le Royaume de David, Massada et puis à l’Holocauste – le savon, les abats-jour, la marche de la mort, les six millions. Le fait est qu’il m’en a pris de nombreuses années pour comprendre que l’Holocauste, le cœur même de la foi juive contemporaine, n’était pas du tout un narratif historique, car les narratifs historiques n’ont pas besoin de la protection de la loi ni de
    celle des politiciens. » Gilad Atzmon

    • Faurisson, de même que toi, ami internaute, n’est pas un révisionniste. C’est un négationniste. Nuance. Ses idées que tu semble partager sont néfastes (et néfaste est ici un bel euphémisme) et ont été réfutés à de nombreuses reprise clairement et sans le moindre doute possible. Je doute que tu me croies ou que tu ne tentes de m’écouter mais je te conseille tout de même de lire entre autres « Comprendre Hitler et la Shoah » de Edouard Husson parut au PUF en 2000 et toujours d’actualité même si de nombreux autres travaux d’historien valent le détour.

      Toujours est-il que, bien que Faurisson propage des thèses absolument fausses quitte à modifier sciemment la réalité historique pour des motifs antisémites le corps universitaire s’est montré extrêmement laxiste, pour ne pas dire mou. Le laissant diffuser ses contre-vérités pendant des années et il a fallut que diverses associations le dénoncent pour que des mesures commencent à être prisent contre lui.

      Donc, non, Faurisson n’est pas un héros et un martyr souffrant injustement suite à une terrible cabale lancée contre lui. Pas plus qu’il n’est un incompris tentant de faire avancer la science en dépit d’historiens traditionalistes attardés. Au contraire, en refusant d’accepter les preuves qui lui sont montrées il retarde les progrès de la science historique.

      Habituellement je vouvoie les gens sur internet car il s’agit d’une marque de respect mais les idées que tu avances ne m’en inspire aucun. Je te conseilles donc vivement de te renseigner auprès de sources moins partiales que le site inepte vers lequel tu as mis un lien ou, à défaut, de te taire et de lâcher ton clavier histoire que les imbécilités auxquelles tu te rattache n’aille pas déranger qui que ce soit.

      Merci.

      • Et aussi:
        – L’assassinat de Kennedy c’est Lee Oswald.
        – Le 11 septembre c’est Ben Laden.
        – Neil Armstrong a marché sur la lune.

        Parce que si on laisse partir un seul fil, c’est toute la pelote qui se dévide.

      • Salut Manfred von,

        Tu te comportes exactement comme un BHL entre autres, toujours prompt à vouloir faire taire (sinon tuer) beaucoup de monde.
        BHL qui, soit dit en passant, est un admirateur de Martin Heidegger, dont la position par rapport au nazisme était pour le moins ambigue.

        En conclusion, serais-tu nazi ? :)

        (ça, c’était juste pour le point Godwin)

        Allez, monte dans ton avion et viens me faire taire si t’es un homme.

      • Si l’on considère la Science toute activité humaine capable de faire des prédictions fiables, l’histoire n’en est pas, vu qu’elle n’a jamais été capable de moindre prédiction. L’Histoire est la narration au service du Pouvoir en place: la délectation d’un humain quand on lui raconte des histoires, est utilisé pour consolider le statut de ceux qui donnent des ordres: jusqu’à 7 ans, c’est le Père-Noël, ensuite c’est les héros et les martyrs.

  31. C’est bien connu, il n’y a eu que 4 génocides…

    Pour preuve que les politiques ne cotionnent que ce qui les arrangent: que font-ils de ces maghrébins qui se sont battus aux côtés de la France durant la seconde guerre mondiale ?

    • La promotion d’un film avec Djamel Debouse (ou « DebouZe »? Peu importe) !
      De toute manière je trouve stupide que on ai laissé fesander une histoire, jusqu’à ce que les rares personnent en connaisant réellement les tenants et aboutissants, soient mortes ou trop vieilles pour se souvenir avec exactitude de la vérité Historique vraie.

  32. Bonjour,

    euh…moi pas comprendre ce qui est dénoncé, enfin j’ai compris que le négationnisme, c’est nul quand ça s’appuie sur un raisonnement subjectif.
    Mais je vois pas comment se positionne cette « dénonciation » par rapport au problème turc, j’ai l’impression que y’a 2 idées qui sont avancées dans l’article…
    Quelqu’un peut m’expliquer si vi plait?

    • Pour faire simple, l’article dit que nier le génocide arménien, c’est en effet nul, moralement, et surtout si on a un arménien en face de soi MAIS c’est surtout très bête, aussi bête que de nier que la terre tourne autour du soleil, ou nier que 2+2 font 4. Parce que les éléments de preuve qu’on a au jour d’aujourd’hui tendent à démontrer que 2+2 font 4, que la terre tourne autour du soleil et qu’apparemment, il y a bien eu de gros massacres d’arméniens au début du vingtième siècle que, sémantiquement, on est en droit d’appeler un génocide.
      Ce qui est dénoncé, c’est de faire une loi qui, en gros, verbaliserait les gens parce qu’ils disent des bêtises. (On n’en aurait jamais fini). Et qui imposerait une version admise de l’histoire comme étant LA vérité, empêchant quiconque, d’émettre le moindre doute au nom de la morale, et par conséquent empêchant les historiens de faire leur job, et de faire avancer les connaissances humaines.
      Si j’ai bien compris.

      • Si vous avez bien compris, merci du résumé clair et concis de l’article de Mr Odieux qui, bien que très bon, est encore un peu un sac de noeux (les parhentèses sont très drôles mais ça embrouille).

  33. Bonjour Monsieur Odieux,

    Ayant des origines arméniennes, j’approuve complètement votre article, la diaspora arménienne est parfois terriblement agaçante et geignarde, et céder à leur chantage de gamins vers un dogmatisme insensé ne serait qu’une loi stupide en plus, ce qui serait dommageable. (Tiens, agaçants et geignards sur la mort passée de beaucoup de leurs petits camarades, plutôt présents dans le domaine du spectacle et des affaires, ça me rappelle quelqu’un, mais je ne saurai pas dire qui !)

    Merci d’avoir pu tourner le problème de façon aussi claire et agréable à lire, en tout cas.

    • En fait, non. L’antisémitisme n’est jamais bien placé, et en l’occurrence ça n’en est pas vraiment. Mais ta référence ne fait pas avancer le schmilblick, loin de là.

      • Et pourtant les blagues sur les juifs fonts rires… il faudrais donc condamner touts les pilliers de bistrot (et autres) pour antisémitisme?
        J’ai l’impression que l’on n’en finira jamais.

  34. Il y a en effet un problème dans ce débat, mais d’où vient-il?

    Les historiens font leurs recherches dans leur coin, ce qui est normal (et sachez que la recherche sur des périodes anciennes ou des régions ayant peu laissé de traces n’est pas si à coté de la plaque et ne cesse de progresser grâce aux merveilleux archéologues qui, s’il sont moins doués qu’Indy au fouet, ont au moins bien progressé dans l’art de la datation au carbone 14. Fin de la longue parenthèse).

    Les politiciens prennent des décisions diplomatiques ne visant bien sur pas à renverser l’opinion des Turcs mais à au moins marquer une prise de position et, éventuellement, à gagner à leur cause l’opinion publique admirative devant leur soucis d’objectivité historique, ce qui est encore normal.

    Les négationnistes (à ne pas confondre avec révisionnistes, le révisionniste étant juste en désaccord avec une thèse historique particulière et pas forcément à tort) sont des cons qui rabâchent des idées mille fois démentis par le passé, ce qui n’es pas normal mais malheureusement inévitable semble-t-il.

    Tout ce monde semble donc à sa place, pourtant quelque chose cloche… quoi donc?
    Il semble qu’il s’agisse des médias qui, s’ils relaient avec efficacité la moindre absurdité historique sortie par un politicien (ce qui est excusable, après tout, on peut bien se tromper quand on ne parle pas de sa spécialité) montre beaucoup moins d’enthousiasme à faire par du démenti appuyé et prouvé des historiens.

    Il serait toutefois bien simple de tout mettre, une fois de plus, sur le dos des médias. Après tout, ceux-ci se contentent de parler des événements importants ou, à défaut, de ce qui intéresse la majorité des spectateurs. Et il faut bien la reconnaitre que le public semble bien trouver beaucoup plus intéressantes les c… arabistouilles non-argumentées déballées par je ne sais quel idiot plus ou moins célebre plutôt que les thèses sérieuses et documentées d’un historien. Ce n’est pas étonnant mais c’est bien dommage et ça explique sans doute pourquoi les médias ne les relaient pas.

    Je noterai également par honnêteté intellectuelle que les historiens sérieux ne cherchent pas énormément à exposer leurs arguments en place public, laissant souvent les gens dire n’importe quoi sans véritable réaction à part celle d’aller s’enfermer, outrés, dans leurs bibliothèques, loin de cette plèbe inculte. Je pense que nous avons la les bases du problème précédemment évoquée, la meilleure solution semblant être, comme souvent, d’aller chercher des réponses ailleurs que dans les flashs info de TF1. Mais bien sur ce n’est jamais la solution la plus simple.

    Pour finir je répondrai au deuxième sujet donné par Mr Connard : oui, si tu es historien et que tu as trop peur de devoir défendre tes idées face aux préjugés stupides, aux manipulations politiques et aux idéologies malsaine tu t’es sans doute trompé de domaines. Les mathématiques semblent en effet être une bonne échappatoire. Tout comme bien d’autres domaines d’ailleurs. Ou te réfugier dans un pays ou les dirigeants politiques ont un moins grand soucis de mêler l’Histoire à leur débat.

    • Je ne sais pas si l’on peut imputer l’absence des historiens dans les grands médias à un manque de courage de leur part ou même à leur propre volonté.
      La science historique nécessite du temps pour qu’une théorie puisse être développée comme il se doit. Cela passe par l’étude des sources, leur analyse critique, leur comparaison, l’édification de la théorie et enfin, les conclusions auxquelles l’historien peut arriver, en tenant compte de ses propres orientations (un historien français ne voit et n’écrit pas l’histoire comme un historien britannique : différences de méthode, d’écoles, de courants de pensée, de culture, aussi…).
      Or dans l’idéal, chaque théorie historique doit être comparée à la lumière d’une autre.
      Car, si 2+2=4, en histoire, l’interprétation qu’un chercheur A va faire d’une source peut être différente de l’interprétation qu’en fera le chercheur B.
      Je pense entre autre aux historiens marxistes qui voient la lutte des classes partout et dont les conclusions, qui ne sont peut être pas totalement erronées, doivent être tempérées à la lumière d’autres courants historiques proposant des interprétations différentes et pas forcément moins fausses d’ailleurs.

      Tout ça pour dire que dans les grands médias, on ne peut pas vraiment dégager autant de temps pour exposer les résultats de la recherche historique. Je me mets à la place d’un historien débarquant sur un plateau de télé et devant en 5mn, exposer une de ses théories en déroulant son protocole : « donc nous avons les sources machin, on peut en déduire que blabla »… Et argumenter avec un autre historien qui n’arrive pas tout à fait aux mêmes conclusions que lui…
      Notez qu’il existe des émissions où on en voit (C dans l’air, par exemple), mais il s’agit là d’une minorité de programmes qui ont pour vocation de prendre le temps de appesantir sur leurs sujets. Soit clairement pas la majorité de ce que les grands médias offrent aujourd’hui.

      Peut-être est-ce un peu triste à dire, mais s’informer sur la recherche, en effet, comme vous le dites, ça nécessite un effort, une démarche personnelle, justement parce que cela nécessite un certain effort intellectuel et donc, du temps pour développer une réflexion de qualité et un débat argumenté derrière.

      J’ajoute que tristement, dans les médias, il n’y a pas que l’histoire qui soit traitée par dessus la jambe pour cause de manque de temps d’antenne alloué à des interventions scientifiques de qualité.
      Après Fukushima et suite au « débat » sur le nucléaire, je n’ai pas vu grand monde venir expliquer sur un plateau de télé ce qu’il se passe à Cadarache ou les enjeux du projet Iter…
      Autant s’en tenir à ce que tout le monde sait déjà « les éoliennes c’est propres » (quelle belle contre-vérité) et « le nucléaire c’est dangereux pour la santé » (quel beau raccourci…).

      • Tout à fait, il est impossible de déballer une théorie historique en 5 minutes sur un plateau de télé. Mais alors pourquoi seulement 5 minutes?! Pourquoi peut on avoir des émissions de plusieurs heures avec pour thème « Ma vie sexuelle avec des homards » et pas autant de temps pour exposer des débats historique? Je le répète, c’est, hélas, parce que le public semble beaucoup plus intéressé par un éleveur de souris dansantes du Morbihan que par le travail des historiens.

      • En même temps les médias n’ont guère d’intérêt à nous « instructionner », cela est bien trop dangereux, nous pourrions commencer à réfléchir et avoir un regard critique ce qui remettrait très fortement en cause l’ordre établi…

      • On ne voit pas d’historiens sur les plateaux télé parce que l’histoire convient peu au format : 4min /pub/4min/Fin merci au revoir.
        Et puis ça fait réfléchir, ça fait mal à la tête.

  35. Cher Odieux,

    Très bon article. Déprimant, d’une certaine façon, mais tellement vrai, malgré la caricature (légère quand même). C’est, cependant, assez rassurant et plaisant de voir que finalement, on n’est pas tout seul ! Etant étudiante diplômée en histoire, presque historienne donc, je m’étais toujours dit que, comme quantité d’autres étudiants de la même matière, « je ne servais à rien ». C’est quand même plus rassurant (et délectable, mais c’est mon côté profondément sadique qui s’exprime) de se dire que non, en fait, on fait juste peur !
    Merci donc ! C’est toujours un plaisir de vous lire.

  36. Le génocide arma-quoi ? Je n’avais même pas connaissance de cet événement avant que la polémique éclate (enfin si, j’ai dû en entendre par 1/4 d’heure en cours d’histoire en 2de). Bravo pour cette superbe démonstration de l’absurdité des censures.

    Vous vous rendez compte que nous attendons tous, maintenant, votre chronique d’Iron Sky, n’est-ce pas ?

  37. Ah, cet article est autrement plus plaisant et intéressant que les derniers spoilers, un peu mous du genou.

  38. Bonsoir Mr Connard

    Pendant quelques instants vous et votre article avez illuminés ma journée, particulièrement exécrable soit dit en passant. Un détail qui m’amuse beaucoup, c’est la capacité d’un gouvernement d’un pays de juger un autre sur des massacres, crimes de guerre ou génocide. Par exemple : notre cher gouvernement devrait peut-être se pencher sur l’histoire de la France, et voir que nous avons aussi des cadavres dans les placards (les fusillés et les camp de prisonniers de 14-18, le commune de Paris, la guerre de Vendée). Je suppose que c’est pour une bonne raison, si pendant la Terreur et la guerre de Vendée (fatalement), on appelait la Loire la seconde guillotine, Non ?

    • A ce titre , je vous apprends peut-être que l’ historien Reynald Secher ( Pour son livre « Vendée , du génocide au mémoricide ) a vu son interview de France Culture censurée jeudi dernier par la direction de cette grande station soviétique , sans la moindre explication des dirigeants de la radio , et sans aucune excuse de la journaliste qui l’ avait reçu ! L’ interview a bien été réalisée , mais elle a été interdite de diffusion … Radio Moscou ? Même pas morte ! Vive la ripoublique populaire de France !! ^^ Le mur de Berlin ?? ^^ ON S EN FOUT !!!!! ^^

    • Imaginons que la France se penche sur son passé : Joffre, Thiers, de Guise, François Ier …

      Putain ! Faudrait changer la moitié des noms de rue !

      Dans l’urgence, on se retrouverait avec des Avenue François Coppée, des Place Nino Ferrer, ou pire, des Impasse Tragédie.
      Et ça, ce serait encore pire qu’un génocide.

  39. PS : pour revenir sur les propos de Vanneste, ce type a beau être détestable sous bien des aspects, la citation qu’on lui attribue est sortie de son contexte, il explique bien qu’il parle des homosexuels de France. Ce en quoi il a raison. Mais peu importe, finalement.

    • Cela importe quand même, puisque cet article parle des lois mémoriels.
      Vaneste n’a fait que dire la vérité, puisque corroboré par des historiens et le défenseur de la mémoire de la Shoah lui même.
      L’Odieux Connard a beau décrier la stupidité de ces lois mémoriels, il joue le jeu des lobbys en se gaussant ainsi de ce monsieur, que je ne porte pas certes sur mon coeur mais dont je reconnais le droit de dire la vérité.

  40. Cher Monsieur Connard,
    Je passe mon BAC d’histoire géographie à la fin de l’année, je suis en série L. Pourriez-vous nous offrir un article sur le thème, on apprend toujours mieux quand c’est écrit par un génie (du mal ?).
    Après, je peux toujours me contenter de faire des fiches (avec mon cours identique mais écrit en tout petit), mais bon voila, c’est moins drole.
    Merci

    – Sinon j’ai beaucoup rie à cet article –

  41. Je suis surpris que la plupart des gens considèrent les évènements de Bosnie comme un « génocide », alors que c’est une « épuration ethnique », le stade en dessous, parce qu’il y a des degrés dans la barbarie.

    4 génocides selon ces mêmes gens ? Sinon on pourrait reparler des Amérindiens ? Oui les basanés avec des plumes qui étaient là en Amérique, et qu’on a vaguement laissé crever pour leur piquer leurs terres. On a aussi voulu cramer leur culture parce qu’ils étaient « pas chrétiens donc pas bien »…
    Vous avez raison, cher Odieux, il ne faut pas de loi sur le négationnisme. L’Histoire, c’est très subjectif, et comme chacun se considère le plus beau et le plus intelligent, c’est pas gagné.

    • Bien dit ! Dénonçons le génocide Indien ! Saletés de Yankees !! Et vive le général Stand Watie ! I WISH I WAS IN DIXIE !! HURRAH ! HURRAH ! ^^

    • Même si l’on ne peut pas dire que les colons européens aient été fort sympathiques avec les indiens (se serait même un petit peu tout le contraire) il est difficile de parler de « génocide ».

      En effet la majorité des indiens, surtout en Amérique du sud, ne sont pour la plupart pas morts de atrocités perpétrées par les conquistadors mais suite au choc microbien, attrapant les maladies possedées par les européens et face auxquelles ils n’était pas immunisés. Les colons ne sont donc pas là directement responsable de la disparition de peuples entiers, même si leur comportement n’a pas été des plus bienveillant.

      Au nord les tribus plus éparses ont moins souffert des maladies (encore que…) mais la encore la majorité des morts ne vient pas directement des nouveaux arrivants mais de la disparition des bisons, chassés par les colons, ce qui les a privé de leur principale source de nourriture (Buffalo Bill, tout ça…). Là encore, ce n’était pas très chic de la part des Européens mais ils n’ont pas directement anéanti les populations indigènes. Le terme de « génocide » est donc inapproprié. Massacres, sans doute, écrasement de cultures, à n’en pas douter mais pas génocide.

      Cela n’en allège pas moins la faute, simplement il faut veiller à utiliser les bons mots et je ne suis pas tout à fait en désaccord avec le nombre de quatre génocides que nombre d’historiens reconnaissent à l’heure actuelle, même s’il est effectivement contestable.

      • J’attendais ma foi cet argument, car c’est un des seuls, pour ne pas dire LE SEUL, utilisé pour réfuter un génocide indien. Mais pas de bol, les Européens savaient guérir les trois-quarts des maladies que les indiens attrapaient. Ils ne se sont pas non-plus retirés quand ils se sont aperçus que leur présence était nocive aux indigènes…
        D’où une autre question: est-ce que laisser quelqu’un crever pour lui piquer ce qu’il a, c’est le tuer ?

        @ Cadoudal: les hurlements sont à faire avec un chapeau de cow-boy et un six-coups dans chaque main, merci de votre compréhension^^.

      • Les effets secondaires (ensuite viennent les aspects positifs)….

        On pourrait presque croire qu’il n’y a jamais eu de guerres indiennes, ni de « conquête de l’ouest ». Nouveau détail de l’Histoire : les colons arrivèrent aux pieds de Géronimo ­­— qui jouait à la pétanque avec ses copains, Cochise, Crazy Horse, et Sitting Bull — puis, poliment, un militaire leur demanda : « Toi vouloir bouteilles d’alcool et couvertures truffées de variole » ?

        En effet, tout ce qui précédait fut secondaire.

        Si les termes « extermination » et « systématique » ne s’appliquent pas à tous les massacres, on peut difficilement nier que la colonisation se soit toujours caractérisée par une volonté de dominer, d’exploiter, de spolier, d’affaiblir, de diviser, de détruire ou de transformer un peuple, sa culture et son mode de vie.

        C’est l’essence même de la conquête, ce spectre assoiffé que l’on retrouve en chaque homme et chaque époque. Aussi, est-il vraiment salutaire de générer cinq, six catégories de ravages, pour ensuite les clôturer? D’autant que les critères d’élection se révèlent parfois plus mesquins que les évènements dénoncés.

        Les mots sont indociles et farouches; il est dangereux de leur conférer une vérité qu’ils ne détiennent pas. Comme l’Histoire, le langage ne devrait jamais cesser d’être pensé et repensé.

  42. Excusez-moi mais j’eu des échos comme quoi les collabos de 39-45 furent traqués et fusillés par la résistance (les femmes ayant eu le béguin pour le beau Claus ou s’étant faite violée par me moins beau mais plus violant Alfons, nayant eu « que » une humilliation publique), peut-on considérer ceci comme un génocide puisque seul les collaborateurs furent exterminés?

    Quand à ce film avec les nazis extraterrestres, je ne puis que constater avec appréhension, une malséante propension à diaboliser Hitler et le régime nazi.

    Voyez, au début on en riait (voir « Le Dictateur » de C.Chaplin), puis on l’a haï (voire touts le films hollwoodiens comme « Le jour le plus long » et compagnie) et maintenant la moustache d’Hitler est plus « diabolisante » que des cornes (et fais d’ailleurs partie de la panoplie du « Diable moderne »), la Croix Gammée nazie a remplacée le penthacle, et ce film connote le nazinsme non seulement d’ « envahisseur imprévu  » mais surtout de menace, de force « maléfique » lattente.

    Et demain? Mythologie moderne de l’incarnation du Mal Absolu?
    Cela en viendrais à Déifier Hitler et son régime, non?

    Rappelons-nous que César, présenté comme un exemple, n’en était pas moins un despote, sinon un dirigeant à l’origine de massacres, de guerres et autres réjouissance du genre.

    • Damn… Dès qu’un sujet d’Histoire est abordé je voit une foule de commentaires qui semblent prier pour que j’y réponde…

      Bon. Un génocide est une tentative d’éradication planifiée et organisée de tout un groupe ethnique (ou du moins, considéré comme tel, les juifs ne constituent pas un peuple, les israéliens oui, les juifs, non mais les Allemand ne l’entendaient pas de cette oreille et y voyaient, avec les handicapés, Tsiganes et homosexuels une seule « race inférieure » passons…). Les collaborateurs ne forment a priori pas un peuple, l’épuration qui a suivi la guerre n’avait donc rien d’un génocide.

      Je tiens à préciser que cette épuration s’est faite en deux phases, l’une (celle dont vous parlez) dite « sauvage » qui a fait un certain nombre de victime dont pas mal d’innocents suivie par une autre « légale », bien plus massive qui a vu bon nombre de collaborateurs passer devant un tribunal pour des crimes autrement plus grave qu’avoir couché avec un Allemand. Beaucoup (trop) ont d’ailleurs échappé à cela et pu conserver leur poste malgré les horreurs qu’ils avaient pu commettre pendant l’Occupation. Voilà pour l’épuration.

      Quant à la diabolisation des nazis il est clair, et ce depuis de nombreuses années, qu’ils sont considérés comme une incarnation de ce que l’humanité à pu produire de pire, l’image du mal absolu. Il n’y a qu’à voir la théorie de Godwin pour comprendre ça. Reste à savoir s’il s’agit d’une mauvaise chose…

      Certes l’humanité peut sans doute trouver pire (on est très fort pour ça) et il a peut être existé des hommes plus tarés qu’Hitler même si aucun n’a eu autant de « réussite ». De même il est vrai qu’il peut être dangereux à coté de considérer des Bismark ou des Napoléon comme de joyeux drilles, voir de grands dirigeants, mais ce n’est pas qu’une affaire de relativité. Tout être doté d’un cerveau peut comprendre que ce n’est pas parce qu’il existe un « méchant » que tous les autres sont des « gentils » (les autres sont invités à rejoindre les Témoins de Jéovah).

      En revanche garder cette affirmation du mal absolu permet de s’assurer que la mémoire perdure et, dans une certaine mesure que les même erreurs se reproduisent. Et quand je vois l’antisémitisme qui se remet à monter car les gens sont incapables de comprendre que tous les juifs ne sont pas des fanatiques sionistes aux neurones disjoints je regrette presque que les nazis et leur haine de l’autre ne soient pas encore plus stigmatisés, histoire de faire comprendre au gens que haïr quelqu’un qu’on ne connait pas parce qu’il appartient à un groupe culturel, ethnique ou social, c’est pas une bonne idée.

      Cela dit ce film a effectivement l’air d’être un gros bousin…

      • Je n’avais pas franchement réalisé ça avant d’avoir vu un documentaire sur Arte qui expliquait d’une part effectivement ces deux phases de l’épuration mais également, un autre aspect troublant qui fut que la participation à l’extermination des juifs (et des tziganes, et des handicapés mentaux, et des homosexuels etc…) n’a que très rarement été évoqué lors des jugements de collaborateurs dans les années qui suivirent la Libération.
        Le plus souvent, c’était pour des chefs d’inculpation relatifs à l’intelligence avec l’ennemi et/ou à la lutte contre la Résistance que ces collaborateurs furent condamnés.
        Il fallut attendre relativement longtemps après la guerre (avec le procès d’Eichmann et les premières actions des époux Klarsfeld) pour que cet aspect du nazisme, qui nous semble aujourd’hui pourtant essentiel, remonte à la surface et soit l’objet de poursuites au niveau international.

        Par ailleurs, il est fréquent qu’on compare les génocides ou autres massacres de masse en terme de chiffres.
        Cependant, je pense qu’il y a quelque chose de vraiment particulier au génocide commis par les nazis que je n’ai pas retrouvé dans les autres massacres en série, même en remontant jusqu’à Gengis Kahn (qui, niveau chiffre, fut un sérieux serial killer en son temps !), c’est le coté meurtre plus que prémédité, méticuleusement administré et organisé jusque dans le moindre détail, avec ses trains (qui demeurèrent prioritaires jusqu’à la fin du régime nazi), ses chambres à gaz, jusqu’à ses recherches longues et approfondies pour trouver un moyen permettant de donner la mort le plus « efficacement » possible.

      • Quelqu’un, baron d’Autre -> Certe mais pour moi le risque est surtout que l’imagerie demeure au détriment des évènements qui les ont engendré.
        C’est ce que j’appelerais l’ « Effet Dracula », voyez l’image des vampires dans notre société moderne, où est le rapport avec Vlad Dracul, homme tyrannique surnomé l’ « Ampaleur »?
        En vrai, l’imagerie générée d’après ce dégénéré, fus tellement romancée que d’un sanguinaire on obtiens… un sanglottant! Avouez que de Vlad à Edward il y a une sacrée dérive !

        Et c’est un récent, tous ces « Démons », « Dragons » et créatures dangeureuses de l’imaginaire collectif ont très certainement une cause humaine, un tueur en série, un chef de clan très cruel, etc.
        En effet qui est à l’origine du dragon, quelle a été le degré de sa cruauté pour marquer ainsi les esprits?
        D’eux ils ne nous restent que cette imagerie déformées au fil du temps et c’est hélas ce qui risque de se passer avec Hitler et le nazisme.

      • Shayman, permet moi de rebondir par rapport à Vlad « Drakul » Tepes, dit Vlad « l’Empaleur » post mortem.
        Je ne crois pas qu’on puisse le qualifier de dégénéré. Certes, l’empalement de 20000 turcs ottomans est d’une certaine cruauté. Néanmoins, en tant que souverain d’une petite principauté coincée entre deux voisins très ambitieux, l’Empire Ottoman et le royaume de Hongrie, il ne disposait pas d’un très large répertoire d’options.
        Détesté par son peuple car mis sur le trône par les Ottomans, attaqué par ces derniers qui le voyaient comme une menace après qu’il ai changé d’allégeance, attaqué par les hongrois qui le traitaient comme un traitre « vendu aux infidèles », trahi régulièrement par les nobles de la région, il n’a trouvé qu’un seul moyen de préserver son trône et sa vie, la cruauté et la barbarie, afin de tenir les menaces à distance par la terreur.
        Néanmoins, je pense tout de même qu’il y aurait eu de meilleures options…
        Pour ce qui est des vampires, effectivement (même si Dracula n’est qu’inspiré de la figure réelle de Vlad Tepes), les temps ont bien changé, pour le pire.
        Je ne m’étendrais pas sur le dégout que m’inspire Twilight sous peine de donner la nausée aux lecteurs.

  43. @lays :
    D’après les dernières théories des anthropologues : il n’y aurait pas eu de « génocide Néandertalien » , ils auraient bêtement été assimilés par les Homo-sapiens.

    • Je confirme , mais c’ est très actuel , je veux dire très récent . Ce que vous écrivez est juste .

    • Complot qui vise à me faire taire.

      (Non mais je sais, le débat homo sapiens neandertalensis/homo neandertalensis, ça dure depuis un moment. Avec des arguments plutôt en faveur d’homo sapiens neandertalensis vu qu’on aurait « des bouts d’ADN de Neandertal » – Dieu que c’est mal formulé. Plutôt généticiens qu’anthropologues pour le coup, avec les hybrides qu’on aurait trouvé il y a quelques années, et tout ça.
      Mais j’aurais pu trouver un meilleur exemple, j’avoue.)

      • Des bouts d’ADN, ça ne veut rien dire. On trouve bien des nazis avec des origines juives, je dirais qu’ils furent peut-être les plus zélés, vu qu’ils avaient quelque chose à (se) prouver

  44. En tant que matheux, je suis forcé de vous contredire, malheureusement nous ne sommes pas non plus si tranquille que ça.

    Certes, la plupart des matheux n’ont rien de plus à craindre que la plupart des historiens, c’est à dire uniquement les forces maléfiques de l’administrations.

    Cependant, il existe effectivement des résultats mathématiques illégaux. Toute la sécurité des échanges informatiques(carte vitale, carte de payement, dvd crypté, communication sécurisé sur internet…) repose sur des protocoles mathématiques – ce qui est normal puisqu’après tout il s’agit simplement de nombres qui circulent sur le réseau. Et parfois, des chercheurs découvrent que la sécurité est compromise et qu’un résultat mathématique auquel personne n’avait pensé permet de lire le message supposé secret.
    Et bien souvent plutôt que de corriger la faille, la loi impose le secret – donc le secret peut bien profiter aux gens malhonnêtes (oui, c’est très manichéen), mais tant que ce n’est pas publiquement connu, ce n’est pas bien grave.

    Je ne connais que des exemples de mathématique appliqués à l’informatique, mais je ne serai pas surpris que des similarités puissent apparaître dans d’autres domaines des mathématiques appliqués, à la physique nucléaire par exemple.

  45. Vous avez le talent, ô dieu Connard, pour nous faire rire sur des sujets grave. Ce don n’est pas donné à tout le monde. Grâce vous en soit rendue.

    Cependant, je me permettrais de me faire l’avocat du diable (non je ne joue pas dans Ghost Rider) en prenant la défense de la loi Gayssot (1990).
    Les lois mémoriels sur l’esclavage (loi Taubira, 2001) et sur le génocide arménien semblent poser des problème mais celle du député communiste Jean-Claude Gayssot me paraît nécessaire.

    Pourquoi ?

    Parce qu’elle a pour but non pas tant d’imposer une ligne de conduite aux historiens (les recherches sur la Shoah n’ont jamais été aussi nombreuses qu’à partir des années 1990) qu’à lutter contre un genre très particulier d’individus : les négationnistes, qui, en niant le génocide des Juifs d’Europe perpétue ce même génocide (« Oublier ce crime gigantesque contre l’humanité serait un nouveau crime contre le genre humain » disait Vladimir Jankélévitch).
    Le problème avec ces gens-là c’est qu’il n’est pas possible de discuter. Sérieusement : il est impossible d’argumenter rationnellement face à un négationniste.

    Pour expliquer mon propos, je me permet de reprendre un commentaire que je vous avais laissé dans votre article « Tolérance zéro » et qui décrit parfaitement ce qu’est le négationnisme et pourquoi tout débat avec un de ses idéologues est d’emblée voué à l’échec :

    Ainsi, selon Christian Godin, dans “Négationnisme et totalitarisme” (Pleins Feux, 2000) : “Le dénégationnisme [terme employé par Godin pour qualifier plus précisément les négationnistes, renvoyant à la dénégation et à la forclusion de Lacan] pose également un problème logique, voire déontologique : en abolissant le réel, qui est l’objet premier du dialogue, il supprime la condition du dialogue. Contredire un dénégationniste revient à réinjecter du sens et du réel là où il n’y en avait plus : on comprend dès lors qu’il n’attende que cela. Toute polémique lui donne de la légitimité, car la controverse présuppose la symétrie, sinon l’égalité a priori des thèses contraires. Or le dénégationnisme n’est pas une thèse mais la suppression de la condition de possibilité de la confrontation des thèses.
    Le débat historique n’est pas entre d’un côté l’existence des chambres à gaz et de l’autre leur inexistence mais entre les différentes façons de répondre aux questions des causes et des origines, des modalités et des finalités de cette descente de l’enfer sur la terre. S’il devait être une réponse, le combat serait faussé, puisqu’il n’aurait pour résultat que le renforcement de l’ennemi. Nous disons bien ennemi et non pas adversaire, car on partage un champ symbolique commun avec un adversaire. Les dénégationnistes sont des maniaques qui ne réagissent que sur le mode de la hantise : le moindre article, la moindre intervention par eux remarquée sur ce thème qui les obsède, est l’objet d’un harcèlement sans fin. Ces dobermans passent leur vie sur le même os. Doit-on les laisser dans leurs niches (Internet leur en offre de nombreuses et confortables) ? Nous ne le croyons pas.
    La mémoire doit-être d’autant plus cultivée qu’elle est fragilisée, et les médias les plus modernes, qui mettent tout à égalité, le sens et l’absurde, la rumeur et la preuve, servent toujours davantage les fantasmes des négationnistes. Aussi est-il de notre devoir de lutter toujours, par le savoir et les arguments.”

    Une analyse qui rejoint celle de Jean-Baptiste Thoret sur la psychologie du complophile pour qui la vérité des faits ne fait que renforcer son délire paranoïaque :
    « Comme la propagande totalitaire, telle que l’a analysée Hannah Arendt, la théorie du complot, cousine naturelle d’idéologies délétères, « établit un monde capable de concurrencer le monde réel, dont le grand désavantage est de ne pas être logique, cohérent et organisé ». Elle exploite en effet un travers de la psyché humaine : face à l’incomplétude du monde, face à une réalité parfois incompréhensible, on préférera toujours un récit cohérent, aussi délirant soit-il. Comme la nature, notre esprit a horreur du vide. Le « complophile » substitue donc à une réalité trouée et incertaine une fiction pleine et vraisemblable.
    Or qu’est-ce que le vraisemblable, sinon le produit de ce qui du réel est désiré ? Si les faits sont vérifiables, ce qui les suture relève toujours de la fiction spéculative. C’est la manipulation centrale du genre : comme le paranoïaque, l’amateur de complots n’extrait de la réalité que la matière susceptible d’intégrer sa propre fiction et rejette hors champ tout ce qui pourrait la contrarier. Pour lui, la vérité est ainsi un moment du faux, la manipulation un moment de l’interprétation, et la réalité, un mensonge pas encore découvert.
    Le « complophile » ne cherche donc pas plus à imposer une vérité particulière – « ils » lui suffit – qu’à produire la possibilité d’une puissance conspirante qui exploite notre méfiance réflexe à l’égard de tout système dominant et pallie la complexité du monde.
    D’où l’impossibilité objective de contrer toutes ces théories : dans la bulle autiste du conspirationniste, la vérité ne s’oppose pas au mensonge, mais l’amplifie. Par conséquent, aucune preuve, même la plus indiscutable, ne pourra jamais assécher le désir de complot puisque celui-ci se nourrit précisément de ce qui le contredit. Moralité : plus l’événement est vrai (la Shoah, la guerre du Golf, les massacres du Rwanda, le 11 septembre, etc.) plus il a de chances d’être faux. »

    Tout ceci pour dire qu’il est très naïf, me semble-t-il, de pouvoir convaincre un négationniste qu’il est en plein délire. De plus cela amène à tolérer l’intolérable.
    Or, comme le dit Charles Pépin : “s’il faut tout tolérer, alors il faut aussi tolérer l’intolérance et non se battre contre elle. Etre tolérant, c’est supporter sans broncher ce qui nous dérange ; fermer les yeux sur ce que nous n’aimons pas, mais que nous acceptons de ne pas combattre, avec lequel nous nous résignons à cohabiter. »
    Personnellement, je ne me résigne pas à cette perpétuation de la Shoah qu’est le négationnisme.

    Mais, bien entendu, je suis bien conscient que l’on peut discuter, voire réfuter, ce genre d’arguments.
    D’autres avant vous, cher Mr Connard, s’y sont exercés avec sérieux et force argumentation : Pierre Nora surtout (http://www.lph-asso.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=164%3Aloi-sur-les-genocides-une-bataille-perdue-pas-la-guerre&catid=53%3Aactualites&Itemid=170&lang=fr), Pierre Assouline (http://passouline.blog.lemonde.fr/2012/02/28/les-lois-memorielles-contre-lhistoire/), Pierre Vidal-Naquet, François Furet, Paul Ricoeur, etc.
    Mais je persiste à croire que cette loi est un moindre mal nécessaire : il faut parfois être intolérant pour préserver la tolérance.

    Notez que Nora spécifie tout de même qu’il serait plus néfaste de supprimer la loi Gayssot que de la maintenir, maintenant qu’elle durablement établie.

    Difficile débat pour une si grave question…

    PS : chers commentateurs, arrêtez de galvauder « 1984 » en voyant Big Brother partout. Ce roman mérite mieux qu’une récupération à outrance de la part de ceux qui n’ont lu que ça de Orwell dans leur vie.

    • Je comprends Sylvain Métafiotte, je ressens la même chose quand on prétend que je n’ai jamais marché sur la lune et ça m’énerve parfois au point que je me prends les pieds dans le tapis.

    • Quand on prétend que le 11 septembre était un « inside job » je ressens une violente douleur dans la région du portefeuille, les goys ne peuvent pas comprendre ça.

    • De biens beaux (et classes) contre-arguments de la part de personnes qui croient que je suis Juif et qui dont les noms renvoient à des liens négationnistes (Faurisson) et révisionnistes (Bigard).

    • Merci de mettre le 11. septembre 2001 dans le lot, en effet, ça permet de traiter quiconque aurait un moindre soupçon de doute par rapport à la version officielle, de soucoupiste, partisan de la Terre plate et de créationniste. Et ce, de façon complétement automatique voir pavlovien.

  46. Cher Odieux,

    C’est toujours un plaisir de vous lire !

    Je me permets une petite remarque orthographique (3e paragraphe après Harrison Ford):
    « je plain les historiens qui […] » (il vous manque un S)
    Remarquez, personne n’est à l’abri d’une faute.

  47. Je confirme ce qui a été dit plus haut, en ce qui concerne Vaneste, ce qu’il a dit SEMBLE juste à ce sujet. À savoir qu’en France, dans les territoires non annexés (l’Alsace et la Moselle), il n’y a pas eu d’homosexuels déportés à cause de leurs homosexualité, au contraire de ce qui s’est passé en Allemagne (ainsi qu’en Alsace Moselle). Les parties les plus choquantes de son discours étaient d’autres bien contestables (et contestées) sur ce qu’est l’homosexualité.

    Pour les lois mémorielles, je dois aussi apporter quelques précisions :
    En espagne la loi d’amnistie n’est pas qu’une loi contre le jugement des crimes du franquisme mais aussi celle des républicains durant la guerre civile dont les actes n’étaient guère plus civilisés (je ne leur jette pas la pierre, il s’agit de la guerre). Revenir sur cette loi en ne se basant que sur les crimes du franquisme (forcément plus nombreux vu le résultat de la guerre civile) aurait alors ouvert la boîte de Pandore sur d’autres crimes (sans compter que les méthodes du juge sont… problématique).

    On oublie aussi très souvent que si on creuse, on trouve des m… dans toutes les régions du monde. Les Khmers rouges étaient-ils des génocidaires ? l’Holodomor est-il un génocide ? (les mauvaises langues diront que la proximité idéologique des « intellectuels » et de l’URSS de l’époque font que non mais…)

    Enfin, pour nous Français. N’oublions jamais que la France est fondée sur ce que certains appellent (j’en fais partie depuis hier quand je me suis renseigné) un génocide. La Vendée. Le but des guerres de vendées n’étaient pas de mater une rébellion (existante) mais d’exterminer les Vendéens.
    «Il n’y a plus de Vendée, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui au moins pour celles-là n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas de prisonnier à me reprocher, j’ai tout exterminé…» disait le général Westerman…

    Curieusement, peut-être parce qu’il s’agit de la période de fondement de notre République, il est difficile en France d’accepter cette idée. Tiens mais ça me rappelle quelque chose… le fondement de la Turquie moderne.. étrange, étrange.

    • Si vous désirez avoir de plus d’informations sur le génocide vendéen. Vous pouvez lire le magazine Historia N°777 de septembre 2011. Il s’intitule « Robespierre ; le psychopathe légaliste ». Il est certes moins complet que beaucoup de livre d’histoire spécialisé sur le sujet. Mais, ce magazine est une bonne introduction sur cette période sombre de l’histoire de France.

  48. Je ne puis que vous remerciez d’avoir expliqué toutes les subtilités de cette loi retoquée : la magie du mot « Sith » m’a permis d’entendre les différences profondes entres simples massacres et méchants génocides !!!!

    J’imagine déjà une théorisation de la « séparation de corps et de biens  » avec « Stormbringer » !

  49. Rien à voir avec l’article mais…vous n’irez pas dans le grand webzé, hein dis, vous n’irez pas???
    non parce que, bon.

  50. Deux remarques:
    -contrairement à une idée répandue, le régime de Vichy n’a pas inventé la fête des mères, il l’a seulement popularisée.
    -en ce qui concerne la théorie de Galilée, tout dépend du référentiel choisi. Si on prend la Terre comme référentiel (point fixe), c’est le soleil qui tourne autour de la Terre, comme le sait tout élève de S qui se respecte.

    • Colin: « Si on prend la Terre comme référentiel (point fixe), c’est le soleil qui tourne autour de la Terre. »

      C’est comme le ventilo. Il est vachement pratique de considérer qu’il est immobile et que c’est tout le reste qui lui tourne autour. Surtout pour expliquer de quelle manière il pompe l’air, un peu comme Colin.

  51. comme d’habitude, lecture orgasmique.
    je plussoie, plébiscite, transfère, recommande…fuyez les connards, tous, à l’exception de celui-ci.

  52. Peut-on confier l’histoire à des gens qui n’ont pas de mémoire ? Pour ma part, non, mais pour de nombreuses personnes, oui. Pour preuve leur acte citoyen (j’adore ce mot) qui les mène aux urnes épisodiquement par le bout du nez, à défaut de lorgnette.
    Mais d’un autre côté, mon bon monsieur, c’est-i où qu’on irait si que la mémoire elle était confiée à personne, à traînasser dans les rues où n’importe qui pourrait s’en emparer ? Ce serait le bordel, assurément, mais quelle éclate !
    Ceci dit, si la mémoire des débris n’était pas en ruine, comment c’est-i qu’ils pourraient gouverner ? que je vous demande. Et n’y aurait-il pas davantage de naufrages ?
    Je billevèse, à défaut de vilbaiser, activité réservée aux tenants du pouvoir qui n’en peuvent mais, et, si je ne m’abuse, c’est bien parce que le capitaine du Costa Concordia a oublié qu’il était à bord d’un frêle esquif qu’il n’a pu esquiver un putain de caillou sournois comme un hypocrite, ce qui a entraîné un glouglou aussi déplaisant que meurtrier. Bah, ça n’est jamais qu’une stupide panne de mémoire, une réinterprétation de la réalité. Cependant, ce malheureux couillon va payer très cher, alors qu’il n’aura été qu’un tout petit peu meurtrier. Une trentaine de morts, à tout casser, c’est minable. A défaut de boire la tasse il va trinquer, contrairement à ceux qui lui auront confié le commandement du rafiot idiot (c’est une parenthèse).
    Etc.
    Mais c’est où qu’il veut en venir ? Justement : là. Et j’y suis.

  53. Plus que la loi Gayssot, l’armée hargneuse des bien-pensants qui s’empresse d’appliquer les lois sans passer par la case tribunal ni toucher à un procès est une menace pour les libertés.

    Astier le dit mieux que moi : http://www.youtube.com/watch?v=BPuO5TrS1ZE

    Je ne sais pas si je l’ai déjà dit, OC, mais merci d’attirer ici une réflexion pertinente, riche et alternative (même si cette proposition me semble un pléonasme), à l’instar de ses commentateurs.

  54. Mon cher Odieux,

    Sachez que je partage votre point de vue, et que je pense que nous devrions brûler ceux qui pensent que Jeanne d’arc était une sorcière, et crucifier ceux qui nient que Jésus a été crucifié.

    L’opinion que je viens de lire sur le Monde (lemonde.fr/idees/article/2012/03/05/le-conseil-constitutionnel-a-decide-de-rendre-le-negationnisme-licite_1651979_3232.html) m’aurait en temps normal endormi, mais là, je dois dire que j’ai ri.

    Merci, cher Odieux, de rendre mon quotidien plus beau, et les infos moins moroses et homogènes.

  55. Eh bien…je viens de découvrir avec délice, votre charmant blog.
    Vous avez décidément un humour douteux. J’aime.
    Cet article, quoique légèrement ironique (vraiment ?), moqueur et j’en passe, est décidément très agréable à lire ! Merci beaucoup et au plaisir de vous relire.
    P.S : Vous avez une prose vraiment fluide et légère, à l’instar de votre humour (Aheum…)

  56. Merci pour cette magistrale démonstration de la bêtise que constituent les lois mémorielles.

    Cela dit, j’aimerais ajouter que la « négation » du génocide arménien n’est pas si ridicule. Enfin… Personne ne nie les massacres ni les déportations, on pinaille juste sur le terme de génocide. Certains chercheurs, dont un que je connais personnellement, estiment qu’on ne peut employer cette qualification pour les événements de 1915. Et il m’a donné des arguments… Comme je ne suis pas moi-même sur le terrain, je ne me permettrai pas de trancher.

    Bien sûr, comme le montre cet article, il est peut-être un peu vain de différencier à tout prix « massacres » et « génocides » et de condamner davantage la deuxième catégorie, dans tous les cas tout le monde crève, donc c’est grave. Je voulais juste vous mettre en garde : ne méprisez pas tout de suite des théories qui ne correspondent pas à la version qui a cours en France.

  57. Peut-on considérer que le film « Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires » est un génocide programmé des historiens ? Non non je ne plaisante pas, preuve en images http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19310175&cfilm=184552.html

    Je ne vais pas commenter plus longuement pour simplement répéter ce que tout le monde a dit avant moi. Très bon article, un de mes préférés, sans doute parce que je suis étudiante en histoire (comme d’autres lecteurs apparemment).

  58. Et la Franche Comté qui a vu les 2/3 de sa population massacrée ou mise en fuite pendant la Guerre de Dix Ans (1634-1644)?
    En voilà un autre beau géno…massacre pardon! Oups!!!

  59. Sur ce point O.C., je me permet de ne pas être d’accord avec vous. Il y a une différence fondamentale entre le fait de réfuter un génocide, et de penser que 2+2=5.
    On ne touche pas à la personne dans les maths. Vous pouvez dire qu’on ne peut interdire aux autres de penser que la Shoah à existé, car il faut leur démontrer leur erreur par des preuves, mais je pense que lorsque l’on touche à des faits sociologiques, les preuves ne sont pas aussi irréfutables que pour les maths. Dire que les nazis n’ont pas chercher à exterminer des ethnies entières est un actes politique bas et immonde qui ne peut être toléré.
    Le négationnisme de la Shoah est aussi plus délicat, car encore un sujet brulant, alors que le massacre arménien, à bien y réfléchir, ne nous regarde pas. C’est peut être mal de ma part de penser ça, mais est-ce à la France de critiquer un pays sur ses actions? Occupons nous de laver notre linge sale en privé avant de juger, parlons donc des massacres réalisés en Algérie par les Para!
    Je pense bien m’être écartée du sujet du début, mais sachez que j’y ai mis de mon cœur dans ce message, qui n’est peut être pas cohérent, mais reflète mon point de vue sur ce sujet si délicat.
    Sur ce, bonne soirée.

  60. Petite remarque en passant : avec le culte de « l’utilitarisme » en maths, on est pas beaucoup plus gâté par nos cher génies du gouvernements… Enfin ils n’ont pas encore passé de loi nous obligeant à faire de « l’utile », c’est déjà ça…

  61. Bon l’article date un peu mais faut me comprendre, en FAC d’Histoire, on est jamais trop en avance.
    Alors merci d’avoir dénoncés ces lois absurdes qui empêchent les Historiens de faire leur boulot normalement. Je n’ai pas lu tous les commentaires, mais il faut aussi savoir que des historiens ont été attaqué en procès tout simplement pour avoir tenté de prouver des thèses historiques.
    Pour une fois que quelqu’un « défend » l’Histoire ça fait plaisir, surtout en utilisant l’humour.

    PS : en fait tout le site est génial mais cet article est particulièrement bon.

  62. Petite Info:
    Galilée n’as pas annoncé que la Terre tournée autour du Soleil… c’est COPERNIC !!!! bande d’incultes !!!!! ^^

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