La bonne dût curer

Frotte-frotte.

Le petit bruit de Martha s’employant à faire resplendir le parquet du bureau n’est qu’à peine audible lorsque l’on est concentré. Et je le suis : froissant le papier du Monde entre mes mains, bien installé à mon bureau, je m’applique à faire défiler devant moi les derniers articles sur l’actualité, prétexte scandaleux pour en réalité jeter de discrets coups d’oeil à la croupe rebondie de la jeune femme appliquée à cirer une latte de plancher récalcitrante. De temps à autres, je feins tout de même un certain intérêt pour ma lecture supposée être l’un des journaux les plus réputés de France, tentant d’oublier que c’est de son ventre maudit qu’est sorti le site de non-information Le Post, sorte d’allégorie de l’absence complète de talent, de goût et d’éthique.

Or, cette semaine, comme tous les organes de presse de France et de Navarre, Le Monde a longuement disserté sur l’affaire  Dominique Strauss-Khan, sujet qui a en a passionné plus d’un : crime odieux ? Machination galactique ? Irrespect de la présomption d’innocence ? Mépris de la plaignante ? Une foule immense s’est jetée dans l’arène des commentateurs et des théoriciens, chacun y allant de son avis sur le sujet. Personnellement, mon opinion sur la chose est assez limitée : on pourrait la résumer à « Méfiez-vous des femmes de ménage« .

Souvenez-vous, Dreyfus ! L’histoire d’un français accusé d’un crime monstrueux qui se retrouve au trou pendant que la presse nationale se déchaîne autour de sa culpabilité ou de son innocence, le pays tout entier se divisant sur la question : vous allez me dire que ça n’a aucun rapport, mais, hé ! Qui se souvient de comment toute l’affaire a commencé ? En septembre 1894, c’est Marie Bastian, une femme de ménage, tiens donc, qui alors qu’elle nettoie consciencieusement les bureaux de l’ambassade d’Allemagne, trouve dans une poubelle un mystérieux bordereau déchiré indiquant que quelqu’un balance des infos aux teutons (informations sur le frein hydraulique du canon de 120, recette du pain perdu, etc). C’est de sa trouvaille que partira toute l’affaire.

Fanny Kaplan, celle qui tira sur Lénine, et dont le chemisier devint le symbole de quantité de femmes de ménage de par le monde

Quelques années plus tard, rebelote ! Le 2 février 1933, Christine et Léa Papin, deux braves bonnes, probablement en mission commandée pour une puissance étrangère, tuent leurs patronnes : là encore, hop, la France s’émeut, disserte autour de ce qu’il s’est passé, la presse puis le cinéma s’en empare, et le crime est si terrible qu’il retentit jusqu’à l’étranger ; incroyable coïncidence, c’est le même jour qu’Adolf Hitler fait interdire tous les journaux opposés au régime en Allemagne, probablement pour éviter que l’on ne découvre qu’encore une fois, les bonnes étaient en mission commandée pour le pays de la choucroute. Dans les années qui suivent, certains soldats retrouvés à moitié fou sur le bord de diverses routes d’Europe jurent avoir été attaqués par une Panzerdivision totalement féminine aux uniformes alambiqués qui aurait pour héraldique un bouclier frappé d’un plumeau et d’une saucisse marqué « Groß Ménache !« . Bien que l’on trouve trace de tels récits de la guerre d’Espagne à l’opération Wacht am Rhein, aucun document officiel n’a jamais permis de confirmer l’existence d’une telle armée. Pendant presque 70 ans, soucieuses de ne pas se dévoiler plus avant, les bonnes se font oublier.

Jusqu’à cette semaine, donc : au même moment, une femme de ménage accuse le président du FMI de viol, alors qu’une bonne de l’autre côté des Etats-Unis expliquait qu’elle manipulait le gouverneur de Californie grâce à un fameux chantage autour d’un enfant illégitime.

Coïncidence ? Complot mondial ? Je laisse ce débat à tous les experts qui se sont succédés sur les plateaux de télévision cette semaine pour disserter sur du rien (« J’y étais pas mais je sais comment ça s’est passé« ). Car le plus intéressant, c’est en fait la méta-affaire, c’est à dire, tout ce qu’il s’est dit autour : faut-il parler de la vie privée des hommes politiques, quel rôle ont les médias, et quelle place pour les femmes, dans tout ça, bordel…

Et c’est donc Christophe Deloire, directeur du centre de formation des journalistes (ça veut déjà en dire beaucoup), dans Le Monde, qui a ouvert les hostilités avec classe et bon goût (au point d’amener plus de 4200 lecteurs à relayer l’article sur Facebook) en traitant de « l’omerta des médias sur DSK »  :

 Pour parler de la vie politique, les médias français alignent traditionnellement une cohorte d’éditorialistes, rebaptisés depuis peu « commentateurs », là où les Anglo-Saxons, avec tous leurs défauts, préfèrent lancer leurs enquêteurs pour livrer au public le maximum de révélations. Or de la soif de vérité factuelle les démocraties ne se portent jamais mal.

Voilà ; la « soif de vérité factuelle » , c’est le terme poli pour parler des critiques faites à la France ces derniers jours : si vous n’avez pas suivi, sachez que le grand reproche qui a été fait a été que nos grands médias ne s’intéressent pas à la vie sexuelle des hommes politiques, que ce soit DSK ou autre. Il est tout de même bon de lire sous la plume d’un type en charge de former des journalistes que oui, la vie sexuelle des gens est un facteur important dans la vie démocratique. Auquel cas, on pourrait donc qualifier Gala, Voici ou Closer de « journaux d’investigation« , à ranger  sur la même étagère que le New York Times, le Spiegel ou le Canard Enchainé.

Et c’est là que l’affaire DSK est belle : certains petits malins ont décidé de s’en servir de cheval de Troie pour faire passer leurs idées, expliquant que si depuis des années, ils s’intéressaient à qui mettait son trilili dans qui (ou dans quoi, soyons fous : souvenez-vous de cette folle nuit passée avec Renato le poulpe sur le sable humide de la plage de la Baule), c’était UNIQUEMENT pour le bien de la Démocratie, avec un grand D comme Devoir.

Voilà : ça c'est du vrai journalisme !

Aucun rapport avec du racolage pourri pour inciter les collégiennes et les salons de coiffure à s’abonner.

J’espère que Public aura le prix Pulitzer cette année, dites donc.

La décence commune en l’espèce, c’est le respect des personnes, bien entendu, mais surtout le refus de l’hypertrophie verbale, une obsession de la soumission aux faits. Cette décence devrait prohiber le commentaire vaseux qui se croit libre parce qu’il ne s’autorise que de lui-même.

En tout cas, il faudra m’expliquer où commence le respect des personnes si on ne les autorise pas à avoir une vie privée. « Nan mais Michel, on te respecte et on respecte ta vie, tout ça, mais faudrait que tu nous dises quelle position tu as effectué avec Sonia, la petite stagiaire de la compta. Arrête de dire qu’on est de gros obsédés : oui, on l’est, mais juste par les faits. Bon, reprenons : est-ce que tu l’as prise sur la photocopieuse, et si oui, est-ce que tu as activé la copie couleur ou noir et blanc ? « .

Quant à l’hypertrophie et aux commentaires vaseux, venons-y.

En 2006, je fus l’auteur avec Christophe Dubois d’un livre d’enquête sur le caractère aphrodisiaque du pouvoir, Sexus politicus (Albin Michel), qui traitait aussi des coups bas sous la ceinture dans la vie politique. Pour la première fois, un chapitre intitulé « L’affaire DSK » évoquait le comportement hors normes de celui qui n’était pas encore directeur général du FMI, et révélait ses risques inconsidérés pour un homme d’Etat, ses vulnérabilités. Les scènes racontées ne relevaient pas que de la séduction de salon.

C’est beau. Critiquer l’hypertrophie et les commentaires vaseux pour se fendre d’une tribune qui est prétexte à rappeler qu’on a sorti un livre sur le sujet. Ouvrage qui parlait « pour la première fois » de « l’affaire DSK » dès 2006. Si la Modestie décide un jour de s’incarner sur Terre, nul doute qu’elle prendra la forme de Christophe Deloire.

A noter que paradoxalement, l’apôtre des « faits » explique que son ouvrage traite de « risques » et de « vulnérabilité« , ce qui, par définition, consiste à traiter de choses qui ne sont pas arrivées. Mais, faisons fi de la mauvaise foi, et allons jusqu’au bout du raisonnement, en nous disant que ces théories dignes de « commentateurs » devaient donc être basées sur des faits avérés et étudiés. Oui, puisque « Les scènes racontées ne relevaient pas que de la séduction de salon ». Comment ça « que » ? Vous voudriez dire que vous auriez aussi disserté sur des scènes de séduction de salon, c’est-à-dire révélatrices de rien mais qui permettaient de tartiner le bouquin de détails intimes n’ayant d’autre intérêt que jouer de voyeurisme ? Voilà qui fait rêver.

Enfin, puisque le brave homme dit cela, c’est donc qu’il y a aussi autre chose, des faits probablement plus révélateurs, qui eux, éclairent sous un jour nouveau toute cette affaire et… tiens ? Tiens, c’est curieux : ces faits si révélateurs, qui justifieraient tout, il n’en parle pas. Il dit juste qu’ils sont dans son livre : comme c’est subtil ! Enfin pas aussi subtil que le fait suivant : le bon monsieur s’étend dans Le Monde pour expliquer qu’il savait depuis 2006 des choses incroyables ; mais alors peut-il nous expliquer pourquoi il ne s’est pas étendu de la même dans la presse de l’époque pour révéler ces faits qui, semble t-il, impliquaient des choses bien plus graves que de simples amourettes intimes ?

Je vous résume la chose : « Ahaha, je suis journaliste ! Et j’ai un scandale énorme à révéler : vite, n’en parlons surtout pas aux journaux !« . Pour rappel, nous sommes bien en train de parler du directeur du centre de formation des journalistes. Je crois que je commence à comprendre bien des choses sur la crise du métier.

Depuis dimanche 15 mai, j’ai décliné toutes les propositions d’interviews, ne voulant pas ajouter mes commentaires à ceux de spécialistes n’ayant rien vu, rien su, rien lu, ni bavarder sur la séduction en politique (hors sujet), ni resservir des informations publiées il y a cinq ans.

« C’est pour ça que j’ai décidé d’écrire une tribune entière dans laquelle j’explique que j’avais tout vu, su et lu, et que je bavardais de le séduction en politique (le thème de mon livre) dans des informations que j’ai publiées il y a cinq ans. »

Mon héros.

Rien que le bandeau résume le niveau de la chose.

Mais une nouvelle fois l’actualité nous oblige à poser la question de l’utilité des journalistes. A quoi servent-ils ?

C’est en lisant ce genre de personnes qu’en effet, je me pose la question. J’hésite entre « Présenter Euromillions » ou « Parler du dernier fabricant de santons de La Creuse« . Enfin, non, je suis mauvaise langue : ils font aussi d’excellentes tables basses.

En publiant Sexus politicus, Christophe Dubois et moi avons transgressé un tabou. Le fallait-il ? La question mérite débat, et il est parfaitement concevable de s’offusquer sur le principe.

« En écrivant notre livre, nous avons franchi toutes les frontières, nous étions jeunes et fougueux ; le lendemain du jour de parution, je me souviens avoir traversé Paris en skate ; alors que je taguais « Prout » (vous ai-je dit que je ne respectais aucune convention ?) sur le Sacré Coeur, j’entendis les cris de la foule offusquée par les limites politiquement correctes que nous avions franchies : les hommes hurlaient de colère, les femmes s’évanouissaient, et le Pape s’était mis en tête d’appeler à la Croisade contre nous. »

Mais oui les enfants : vous aviez franchi tous les tabous. Ou alors, vous aviez juste fait une compilation d’anecdotes plus ou moins privées et plus ou moins connues. Présenter les faits derrière les ragots. Si ma concierge me parle durant trois plombes de qui a couché avec qui, que la personne soit connue ou non, elle ne brise pas de tabous (par contre elle me les brise un peu).

Introduisions-nous en France les méthodes du journalisme anglo-saxon et/ou crevions-nous une bulle de secrets privés ? Les lecteurs, y compris les responsables politiques, par leur nombre et leurs réactions, ont manifestement considéré que le dévoilement était légitime, notamment si on ne le recouvrait pas d’une couche de morale.

J’aime les gens qui font les questions et les réponses. « Changions nous la face du monde avec nos actions ? Oui. Ça vous dérange si je me caresse un téton pendant que je vous parle ? »  Et de préférence, en expliquant que les gens ont lu en « nombre » et en ont eu moult « réactions« , du simple quidam au responsable politiques, tous trouvant que pareille production était oeuvre de salut public. C’est vrai que ça a méchamment fait avancer la Démocratie.

A la parution du livre, les médias, quoique diserts sur l’ensemble du livre, se sont montrés plus que discrets sur les informations concernant Dominique Strauss-Kahn. Bien sûr, il eût fallu le cas échéant vérifier, pousser plus loin les enquêtes. Beaucoup, là encore, ont préféré le commentaire au scoop. Comme en témoignent les taux d’audience ou les ventes des médias qui privilégient les révélations, le journalisme plaît lorsqu’il nous révèle le monde, les gens, plutôt que de poser devant nos yeux et nos oreilles un voile de logorrhée subjective.

Tous les médias de l’époque en ont évidemment parlé… et incroyable : aucun n’a évoqué DSK alors qu’il y avait dedans, je cite « un scoop« .

C’est connu : les médias détestent les scoops. Quand ils en reçoivent un, ils font « Rhooo, pffff, non, c’est nul, je préférerai qu’on parle de rien, c’est bien, le rien ; en plus les scoops, c’est naze, puisque ça nous attire de l’audience et donc du pognon, et ça, ça nous intéresse vraiment pas ». En 2006, en plus, je rappelle le contexte : l’UMP est au pouvoir (ah, ça nous rajeunit pas !), Dominique Strauss-Khan est candidat pour avoir l’investiture du Parti Socialiste, et là, pouf, selon notre bon monsieur Deloire, un énooooorme scoop permettant de le discréditer atterrirait sur la table et… personne ne l’exploiterait. Y compris les médias opposés à lui.

C’est tellement crédible. « Ce n’est pas que nos informations étaient sans intérêts, c’est une omerta vous comprenez ! Un complot !« 

Si demain les Français, lecteurs ou électeurs, nous accusent une nouvelle fois d’avoir gardé un secret entre soi, d’avoir accepté chez les puissants ce que nous refusons aux humbles, que leur répondrons-nous ? Que nombre d’entre nous ne savaient pas ou n’ont pas cherché à savoir ? Nous ne pouvons pas donner aux citoyens des raisons de penser que nous leur mentons, même par omission. Il ne s’agit pas ici de trancher l’affaire de la chambre du Sofitel, simplement d’affirmer, une fois encore, que nous devons avoir l’ambition de dire rien que la vérité, mais toute la vérité.

Si demain, les français posent ce genre de question, je sais ce que notre héros pourra leur répondre : « Ouais, nan mais ouais, je savais, mais en fait j’ai préféré ne rien écrire dans les journaux pour plutôt en faire un livre ; quand j’écris dans les journaux comme aujourd’hui, c’est justement pour vous informer que j’ai écrit un livre, vous comprenez. » et là, si les français ne le brûlent pas sur le champ en faisant cuire des merguez sur sa dépouille rôtie, ils répondront sûrement « Tu te foutrais pas un peu de notre gueule dis-donc ?« . Et ensuite, ils le brûleront quand même, parce que bon, hein, faut pas déconner, et puis les merguez, c’est bon.

"Si personne ne parle de ce que je raconte, ce n'est pas parce que c'est nul, mais parce que c'est un complot"

Enfin d’ailleurs, ce raisonnement n’a pas lieu d’être, si on suit la logique du Monsieur :

– soit comme il l’affirme, son bouquin a été lu partout en France, auquel cas, les français n’ont aucune raison de penser qu’on leur a caché l’information, et il n’y a donc aucune omerta (une loi du silence imposée par une mafia à tout le monde sans exception, pour rappel), auquel cas, Christophe Deloire est en train de mentir.

– soit personne n’a lu son bouquin, et dans ce cas, le seul mec en tort, c’est celui qui a écrit son supposé scoop dans un bouquin intimiste plutôt que dans un journal et qui raconte derrière que son livre a été un succès qui a créé le débat. Auquel cas, Christophe Deloire est en train de mentir.

Hmmm… j’hésite.

Les médias doivent-ils lever le pied sur les révélations, afin d’éviter un accident électoral, ou au contraire accélérer en plein carrefour ? C’est une question essentielle pour la démocratie. Donner un coup de frein serait une faute de conduite, avec le risque de donner le sentiment qu’on protège le « système ». Bien conduire, pour un journaliste, c’est avancer vite sans donner de coups de volant. En tout cas, le dérapage incontrôlé « lécher, lâcher, lyncher » nous fait risquer la sortie de route.

Voilà la morale de cette histoire : il faut toujours plus de révélations. Soit !

Mais entre les lignes, il faut donc lire « brisons le tabou sur la vie privée ! » (si vous avez encore un doute, je vous rappelle que tout l’article disserte autour d’un livre qui soi-disant était une grande avancée puisque parlant du sexe et de la dragouille chez les politiciens). C’est vrai que c’est ça, la vraie révolution dont la démocratie a besoin : savoir si X a trempé sa biscotte avec Y. Et si Z préfère les filles ou les garçons, et en sus couche avec plusieurs personnes à la fois.

Toute cette histoire est donc au final supposée expliquer que si on s’était plus intéressé à la vie sexuelle des hommes politiques, on en serait pas là. Tiens ?  Un type qui court à droite à gauche (dans le cas de DSK, je vous laisse profiter des mille sens de lecture possibles) serait donc automatiquement un violeur potentiel ? A l’inverse, un filou n’ayant jamais eu les faveurs des gueuses serait forcément incapable de passer à l’acte ? Et quand bien même, si c’était prévisible par je ne sais quel recours à la magie noire, si l’on suit le raisonnement comme quoi il fallait se méfier de ces « vulnérabilités« , qu’aurait-on dû faire ? Ne pas le nommer à un poste à responsabilités, comme le disent certains ?

« Ah, non monsieur : d’après nos fichiers, vous pouvez être un violeur potentiel : on ne va pas vous nommer au FMI.
– Bon, bin tant pis. Sinon, je fréquente des femmes en dehors de mes fonctions au FMI, donc c’est pas grave ?
– Non, non : ce qui nous emmerde, ce n’est pas qu’une femme se fasse violer : c’est que ce soit le directeur du FMI. Avec d’autres fonctions, c’est moins grave. »
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Formidable. Et ce qui est génial, c’est que ça fait une semaine que ce genre de raisonnement emplit téléviseurs et radios sans que personne ne remarque qu’il y a comme des trucs vaguement incohérents dedans. Enfin ; ne volons pas la vedette à notre héros, et revenons au sire Deloire, qui semble persuadé que le sort du monde libre se joue sur un coït. Parce que bon, moi je pensais que l’on pouvait faire ce que l’on voulait dans sa chambre à coucher tant que ça n’empiétait pas sur la vie publique (« Française, français : j’ai choisi de former un gouvernement uniquement à partir de mes maîtresses« ) et/ou la légalité (« Tiens, je vais violer quelqu’un, c’est ma vie privée, venez pas m’emmerder ! »). Mais notre homme a sûrement raison ; aussi, puisqu’il considère que la vie privée et l’intimité sont les deux ennemis de la Démocratie, je lui propose de donner l’exemple sur le champ : révélez-nous les noms de toutes les personnes avec qui vous avez couché ! C’est pas du voyeurisme, hein, c’est pour la France. Et puis sinon, vous pensez quoi de la Toupie Javanaise ? Vous préférez ça ou la position du Hollandais Volant ? Sinon, ça vous dérange pas si moi et mon équipe de tournage on vient dans votre chambre à coucher ? Rassurez-vous : tout comme vous, une fois qu’on aura un scoop sur vos pratiques intimes, on ne diffusera pas ça dans les journaux : on fera plutôt un DVD vendu à la Fnac à côté de votre livre.

Je suis sûr que la Démocratie s’en portera mieux.

Un modèle d'éthique : les français méritent la vérité

Mais, allons ! Trêve de plaisanteries douteuses, il serait bien cruel de ne s’en prendre qu’à notre pauvre monsieur alors que d’autres ont aussi carburé pour surfer sur la vague pour défendre aussi leur propre cause cette semaine, comme par exemple : le féminisme. Parce qu’il y avait une femme impliquée dans l’affaire, donc, en avant !

Et cette fois-ci, c’est Gisèle Halimi qui s’y colle, dans Le Monde toujours, présentée comme avocate et féministe, deux métiers à part entière. Je cite son morceau de bravoure sur le fait que certains partisans de la théorie du complot soupçonnent la femme de chambre d’avoir participé à un coup monté (je vous laisse à vos grivois jeux de mots) :

« […] la jeune femme employée de l’Hôtel Sofitel de New York qui accuse Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle « dit la vérité ».« Comment voulez-vous croire qu’une simple femme de ménage, noire, mère célibataire de surcroît, ne dise pas la vérité ? Quel serait son intérêt ? »

C’est bon les mecs, inutile d’enquêter : une femme de ménage, noire et mère célibataire ne peut pas mentir. Si elle essaie, pouf pouf, elle change de couleur (ou de sexe, ou de conjoint, ou de métier, au choix ; voire, son enfant disparaît dans un nuage de souffre) : c’est très pratique ! Après les histoires de cul qui font avancer la Démocratie, voici l’autre nouvelle du jour : votre sexe, votre couleur de peau, votre métier et votre situation familiale vous permettent ou non de mentir. Dans le cas présent, donc, c’est tout simplement impossible. Et c’est une féministe & avocate qui le dit, autrement dit, une spécialiste de la défense argumentée dans les deux cas.

Quant à l’intérêt, effectivement ; elle n’en a aucun. Même pas l’argent (sur Terre, les gens travaillent par passion uniquement), si tentative de filouterie il y avait eu : il est impossible de corrompre une femme de ménage noire et mère célibataire. Si vous lui tendez de l’argent, il se désintègre automatiquement grâce au champ de force anti-corruption qu’elles intègrent automatiquement. Du coup, c’est un peu chiant pour les pourboires, mais quelque part, ça en fait un peu des golgoths de ménage.

Mais l’aimable dame ne s’en est pas arrêtée là dans sa vision du monde, et a embrayé :

Elle se dit « persuadée que si cette affaire était arrivée en France, on n’en aurait rien su ». 

C’est vrai. En France, on est méchants. On protège tellement la vie privée de nos hommes politiques qu’ils ont droit de faire ce qu’ils veulent : quand un journaliste apprend qu’un homme politique viole, tue, boit dans le crâne de ses ennemis et sacrifie des vierges à Odin, il se décide à écrire un article sur le tricot. Si Gisèle avait pris deux minutes pour consulter les archives de journaux ou demandé à son copain Google, elle se serait probablement souvenue de ce conseiller d’un rayonnant premier ministre, qui, un soir qu’il se promenait à 4h du matin, aperçut une jeune fille sur le bas-côté ayant besoin d’aide. Alors qu’il baissait la vitre pour lui demander de quoi elle avait besoin, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir que le verrouillage automatique de sa berline merdouillait et avait ouvert la portière à la pauvrette ! La voyant monter à bord, il se dit que, tant pis, il allait faire un peu de route avec. Las ! Les policiers un peu plus loin, qui l’attrapèrent avec une prostipute mineure dans sa voiture, rigolèrent très fort lorsque le bon monsieur leur conta cette histoire.

Réunion de l'association "Les amis de Dominique"

Et curieusement, toute la presse aussi ; et pourtant, c’était un type moins visible qu’un DSK, et ce n’était pas un viol. Alors un scoop sur une personnalité en vue pour un crime plus grave encore, on imagine mal la presse s’en priver.

Comme quoi, cette semaine, il y a ceux qui ont parlé de complot politique. Et ceux qui ont expliqué que ceux qui parlaient de complot participaient eux-même à un complot médiatique. Toute ces histoires, ça me perd ; il va falloir que je me recentre sur le coeur du sujet et que j’en parle à Martha : après tout, elle a sûrement un avis sur la question.

Posant mon journal, je me tournais donc vers la jeune femme qui était occupée à ranger ses derniers instruments dans son sac, dont dépassaient nonchalamment quelques embouts de produits ménagers et autres plumeaux. Tentant vainement de la regarder dans les yeux lorsqu’elle se retourna, je sortais mon portefeuille.

« Tenez Martha, c’est pour vous. Merci pour le ménage.
– Ho, je vous en prie M. Connard, c’est toujours un plaisir de… »
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Martha arbora subitement une moue interrogative en contemplant les billets que je venais de glisser dans sa main.

« … Mais ? M. Connard ? Ce ne sont pas des euros, ce sont des…
– des Reichsmark, ma petite. N’est-ce pas la monnaie de votre pays, ma chère Martha, ou peut-être devrais-je dire… Colonel Martha Von Knecht, de la Panzerdivision Groß Ménache ! »

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Elle me regarda avec un air parfaitement interloqué.  Les pieds sur le bureau, je savourais mon calembour tout comme son étonnement, fouillant dans le même temps la poche de mon veston pour voir si je n’aurais pas quelques véritables euros à lui donner.

C’est à ce moment précis qu’elle sortit un lüger de son sac avec une vitesse quasi-surhumaine avant de le tourner vers moi. Au travers de ses dents serrées, elle jura :

« Scheiße ! »


74 réponses à “La bonne dût curer

  1. juste une remarque d’ordre orthographique: la loi du silence est l’omerta, et non l’olmerta (comme fort justement orthographiée dans le titre de l’article qui est le sujet de votre billet)

  2. Cher Odieux,
    Une fois n’est pas coutume, c’est moi qui me chargerais de la correction aujourd’hui (alors que d’habitude je m’en fous).
    Donc, votre lien sur « l’olmerta des médias » possède un « l » en trop, et votre citation des « médias diserts » a eu un petit problème. Voilà!

    • Pour rester dans les corrections orthographiques et histoire de jouer, pour une fois, mon Grammar Nazi :
      Ne pas confondre « Soufre » et « Souffre » dans « nuage de souffre ».
      L’un est un élément chimique, l’autre est le verbe souffrir. Ici on avait à faire à l’élément chimique au « f » unique.

  3. Désolé, mais il y a une faute de raisonnement dans votre article fort bien documenté par ailleurs. Christophe Deloire est directeur du centre de formation des journalistes, il n’a jamais déclaré être journaliste. C’est de l’amalgame.

  4. Scusez, hein..mais « omerta », sans l. Merci. Sinon c’est un croisement avec un ex-footballeur bien connu.

    • Pas de soucis: la femme de ménage continuera à écrire les articles pour dissimuler son forfait. Soyons vigilant: si des tournures germaniques apparaissent dans les prochains textes, nous seront fixés.

      • Vous avez raison, soyons vigilants. Mais tout de même, cela risque de désertifier ce blog, s’il est doublé par une tierce. ;-)

      • Allons messieurs, vous oubliez la trappe actionnable par une simple pression sur le bras du fauteuil et qui mène droit à la cave.

  5. Ha ! Je me demandais pourquoi il n’y avait pas encore d’article sur ce sujet … J’ai encore bien rigolé, surtout à propos du féminisme. Et je suis tout à fait d’accord pour dire que JPP est le parfait journaliste, il suffit de voir les sujets qu’il aborde lors du JT de 13h (que je ne loupe jamais). Enfin, j’espère ne jamais me faire violer : blanche (& blonde, rien que ça), étudiante & me faisant entretenir par mon copain, avec un chat à nourrir, personne ne me croirait, c’est sur …

    Bref, encore un très bon article (c’est d’ailleurs peut-être une impression mais on dirait que tu postes beaucoup en ce moment), vivement le prochain.
    Et j’ai remarqué que tes guillemets ne t’aiment vraiment pas, plusieurs fois ils sont dans le mauvais sens, bon c’est pas bien grave, mes yeux ne tomberont pas face à cela hein :)

  6. Diantre! Le connard se sortira-t-il de ce traquenard? (je parle de l’Odieux évidemment, pas de l’ex-directeur du FMI) L’angoisse me saisi aux tripes!

  7. Mais non, vous n’avez rien compris.
    Le viol/harcèlement sexuel est acceptable si on est riche/puissant/connu, et d’ailleurs ce n’est pas un crime : savoir et se taire sur la question relève de l’éthique. D’autre part, un accusé de crime sexuel est automatiquement coupable, les victimes on s’en fout. N’y voyez aucun paradoxe, c’est une question de morale.
    Quand on ne sait pas il faut inventer, le ressenti et les idées sont bien plus importants que les faits, surtout quand votre métier est l’information. Aussi, si quelque chose semble flou et vous échappe, c’est forcément un complot, nul besoin d’enquêter. Il faut déveloper votre sens créatif (pas artistique, hein, ça c’est pas commercial, et puis il faut tous les brûler ceux qui ne pensent pas comme nous).
    Les médias français sont collectivement droits et purs comparativement aux méchants anglo-saxons. D’ailleurs, il faut aussi savoir que publier un livre sur un sujet fait toujours de vous un expert omniscient en la matière. Ayez confiance.
    Point capital s’il en est, l’argent passe bien évidemment avant la vérité…

    avocate du… (non, le diable moi je le trouve sympa en fait)

  8. Je tiens quand même à soulever le magnifique sous-entendu que le journalisme anglo-saxon est bien meilleur que le français.

  9. Très bon article :)

    Petite remarque (un Odieux Connard se doit d’avoir des lecteurs chieurs) :

    « c’est Gisèle Halimi qui s’y colle … présentée comme avocate et féministes »

    Sans « s » à féministe.

    QDI

    • J’allais faire remarquer la faute, justement.

      Mais quel plaisir de voir les propos d’un de ces « chefs des journalistes » démontés par la logique. Merci Connard :D

  10. Le conseiller, c’est du réchauffé… Ça fait quand même 7 ans !

    Tu aurais pu citer Silvio Berlusconi, Moshe Kastav, Jacob Zuma, Anwar Ibrahim, Paul Wolfowitz (ancien conseiller de Bush et démissionnaire de la Banque mondiale), et plus proche mais hors-sujets : Brice Hortefeux, …

    Tiens, une petite interview de Mr Deloire par Plurielles, l’équivalent du canard enchainé pour les XX :
    http://www.plurielles.fr/amours/couples/politique-sexe-tandem-francaise-3417583-402.html
    Deloire dit lui-même qu’il n’a eu aucune poursuite parce qu’il a écrit dans un style humoristique ce livre, pardon, ce pamphlet contre les abus sexuels !

    • I beg your pardon,
      Doit-on comprendre que les femmes ne peuvent pas lire le Canard enchainé??

    • Si Plurielles est le Canard Enchaîné des femmes, je crois que je vais devoir changer de sexe, ça m’a vraiment l’air trop nul

  11. La vie privée doit devenir publique !
    Non mais c’est vrai quoi !

    Ceux qui refusent d’en parler on forcément quelque chose à cacher, ces fourbes !

    Qu’attendons-nous pour installer des télécrans partout ? Pour construire des villes entièrement en verre transparent ? Introduire une police de la pensée ? Des enfants espions ? Des Gardiens anonymes ?

    Vivement l’ère de Big Brother, que le bonheur collectif advienne enfin.

    • N’ayez crainte, le gouvernement travaille activement à la réalisation de ce bonheur collectif. Big Brother is comming

  12. Mis à part que Pulitzer prend un seul l, super billet. Moi aussi ça me soule tous ces commentaires à base de « oui mais tu comprends, c’était connu sur la place de Paris, parmi les journalistes, qu’il avait un problème avec les femmes ». Ok, ben fallait l’ouvrir s’il y avait de quoi, sinon, vos gueules à la fin ! Pardon mais ça m’énerve toujours, les gens qui « savaient », après coup…

    • D’ailleurs, que savaient-ils ? Que DSK était un chaud de la bite ? Auquel cas ils ont eu fort raison de la fermer, ça ne valait pas la peine de l’ouvrir.
      Ou qu’il avait des penchants pour le viol ? Auquel cas ils sont coupables d’avoir fermé leur gueule et feraient mieux de ne pas la ramener.

  13. N’en déplaise au rédacteur (de talent), si le symbole du peuple de gauche avait choisi le « sofitel Paris » pour ses exploits, la femme de ménage guinéenne aurait pris le premier avion pour être renvoyée dans son pays, et le meilleur économiste du moment; aurait poursuivi son ascension , pour imposer la mondialisation à un pays qui commence à comprendre qu’il est le cocu de toutes les histoires…Ce fait divers permettra-t-il un sursaut salutaire?

    • Certes!
      Malheureusement, ce fait divers ne permettra rien de salutaire, car à coté de ceux qui comme le dénonce OC s’en servent pour louer les pratiques médiatiques anglo-saxonnes, il y a tout ceux encore plus nombreux qui s’en serve pour faire de l’anti-américanisme et du chauvinisme de bon aloi en s’abritant derrière la présomption d’innoncence pour présenter la justice américaine comme inhumaine, injuste et barbare. Car celle-ci n’est, bien sur, pas assez bonne pour juger un français, ou plutot un français mérite mieux que la justice américaine. C’est vraiment désolant et exaspérant.

      • Sans remettre en cause l’ensemble de la justice américaine, on peut tout de même mettre en cause certaines idées qu’elle applique :

        Ainsi, le prep walk, mis en cause en France, qui consiste à exhiber le suspect menotté au public et à la presse. Un haut représentant de la justice, interviewé dans le Monde, déclarait que c’était là une tradition saine. Interrogé sur la possibilité d’exposer à la vindicte un innocent, il a affirmé « des fois il y a des erreurs oui, c’est très grave. L’important est d’apprendre de ses erreurs pour ne pas les reproduire ».

        A nouveau, on admire la logique :

        c’est une façon de faire saine. Qui mène à des erreurs horribles. On pourrait s’en passer pour les éviter. Mais non parce que c’est une façon de faire saine.

  14. A propos, il y a une vingtaine d’année, Onasis, de passage à Paris, avait été accusé par une femme de ménage d’un palace Parisien de pratiques du méme ordre…Lors de la reconstitution, la femme de ménage a sauté du 5° étage ,et est morte. Avantt de sauter…elle a eu le temps de dire aux policiers présents qu’elle avait menti, et que c’est pour cela qu’elle sautait…
    Ha quelle heureuse époque et quel beau pays …

  15. Message d’un volatile hebdomadaire :
    « On vous l’avait bien (pas) dit »

  16. Au sujet de la liste de tous les gens avec lesquels on a couché, je veux bien commencer:
    -zak mon ex mari
    -alex un ex collègue
    -chris un ex collègue marié (ouh!!)
    -lolo mon actuel.

    Non, c’est pas énorme.

    D’autres questions?

  17. dans le même genre j’ai bien aimé la fiabilité des informations sur la nationalité d’origine de la victime et/ou espionne internationale: elle a été Porto Ricaine, Sénégalaise pour finalement se révéler Guinéenne!
    Quelqu’un qui a autant de nationalité moi je dis que c’est louche!
    Chers journaleux, si vous ne savez pas ne dites rien!
    (chouette blog à propos!)

  18. La vérité tient pourtant en une phrase :

    DSK ne peut plus bander.

    Aurait-il prémédité son coup au point de s’acheter du viagra et/ou autres outils capables de violer la demoiselle ?

    Hum, j’en doute.

  19. Il faut dire que cette affaire déclenche un déferlement de connerie chez les journalistes, pourtant déjà bien vernis à la base.

    Aussi, je ne connaissais pas Deloire et j’espère ne plus en entendre parler, sauf si c’est pour qu’on m’annonce sa pendaison (pratique qu’il serait temps de remettre au goût du jour).
    Quand à l’avocat, je plains ses clients…

    • Allons, la pendaison c’est américain. En France on guillotine, c’est mieux. Pis ça colle bien avec le terme « coupable ».

  20. La solution, ce serait peut-être d’organiser un « Secret Story » géant des grands hommes politiques ! Outre l’intérêt que les collégiennes et les gens de moins de 50 de QI porteraient subitement à la politique, on verrait qui est un sagouin et un expert en coucheries, et donc un vilain pas beau ennemi de la République.
    Et ça, ce serait un grand pas en avant d’après certaines personnes…

    J’en ai moi-même entendu des bonnes: « Rooh
    mais il a pas pu faire ça Dominique Strauss Kahn, quelle idée de payer une chambre à 2000€ pour violer quelqu’un ? » mais oui un homme qui doit être si pauvre, il doit bien compter ses sous quand il s’agit d’une suite de luxe.

    En tous cas merci, cher Odieux, vous êtes une oasis de bon sens dans un désert d’hypothèses foireuses.

  21. J’acquiesce et m’interroge… Faut-il nécessairement être un « Odieux Connard » pour faire preuve de bon sens ? La société ne supporte-t-elle plus le bon sens, qu’elle en arrive à traiter ses adeptes de « connards » ? (Vous avez 3 heures)

    • Oups! Je voulais dire « bon article » bien sûr^^ et « une fin des plus plaisantes »

      Note pour plus tard: demander la fonction « éditer » sur ce blog…

  22. La jeune femme employée de l’Hôtel Sofitel de New York qui accuse Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle ment. Comment voulez-vous croire qu’une simple femme de ménage, noire, mère célibataire de surcroît, dise la vérité ? Quel serait son intérêt? Je suis sur qu’elle ment pour éliminer les hommes politiques importants afin de prendre le pouvoir par la fourberie.
    Personnellement, je savais que cela finirait par arriver..
    Je l’ai d’ailleurs écrit dans le livre
    « Mein Kampf », qui a d’ailleurs beaucoup fait parler de lui lorsqu’il est sorti en 1926.
    Que pourais-je répondre si l’on m’accuse d’avoir garder de telle révélation?
    Ce serait un odieux crime contre l’humanité, c’est pourquoi je vous invite à acheter mon livre, disponible dans toutes les bonnes librairies.

  23. Merci pour cet article cher Odieux, c’est vrai qu’on entend beaucoup de choses de cet acabit en ce moment. Notamment chez les féministes (attention, je serais d’accord avec eux si DSK était vraiment coupable)… Suffit de regarder nos superbes informations…

    • Je me trouve d’accord avec la plupart des positions des féministes, que DSK soit coupable ou non. Je ne vois pas vraiment ce que ça change.

      Mais celle de l’article, elle est juste conne. Ou alors elle se laisse emporter et dit de la merde.

  24. Merci pour votre art dans le verbe et vos critiques incisives, toujours aussi caustique et juste.

  25. Mais ce journaliste, Deloire, est un bien mauvais rédacteur.
    « là où les Anglo-Saxons, avec tous leurs défauts, préfèrent lancer leurs enquêteurs pour livrer au public le maximum de révélations. Or de la soif de vérité factuelle les démocraties ne se portent jamais mal. »
    Hors de ? Or, ? Cela n’a aucun sens.
    Je dois bien dire que je suis déçu que tu ne te sois pas approprié cette main tendue à la critique (peut-être était-ce trop simple).
    Encore un bon article dans l’ensemble, bien que les images manqués de réelle parenté avec le sujet, à mon goût. Dans tout les cas, tu nous a habitué à mieux, tant pis pour toi !
    Merci beaucoup

    Penses-tu à faire éditer tes billets ?
    Laissons la modestie aux faux-culs, veux-tu ?

    • Je vous laisse corriger ma faute, lecteurs. Eh oui, je ne suis pas directeur d’une école de journalisme, moi.

      • Vous n’avez pas assez cherché manifestement, pour ma part je vois au moins quatre fautes dans votre commentaire. En deux phrases seulement c’est un bon score, qui devrait vous permettre de rivaliser avec les journalistes actuels. Tentez votre chance, embrassez la carrière !

  26. Étrange monde que celui dans lequel nous vivons, ou politique et média semblent intimement liés, pensez à tous ces couples entre journalistes et politiques, plutôt pratique de contrôler l’information, non ? Surtout pour ceux qui tirent les ficelles du pouvoir, car pour la majorité en place, quelle qu’elle soit, il s’agit de tirer avantage des médias. Les quotas sur les temps de paroles devraient par exemple être là pour assurer une égalité entre les candidats, n’obligent-ils pas les médias à devoir choisir, et couper les parties des discours et interventions de tout politique ? Hélas, qui peut se targuer de pouvoir réduire tout discours à sa quintessence, et ce de manière objective je vous prie, un robot s’enfuirait à toutes jambes plutôt que de tomber dans un guêpier pareil. Alors qui veut défendre l’objectivité bien connue de l’homme ? Personne ne veut s’embourber dans ce débat ? Alors, avouez, tous autant que vous êtes, que si vous en avez le choix, vous feriez de votre mieux pour dénigrer un parti politique que vous ne soutenez point, et que vous choisiriez la partie la plus éloquente, que dis-je, grandiloquente afin d’assurer une belle image à l’élu(e) de votre cœur politique…
    Dans ce monde, ancienne planète immense, où l’information voyageait au rythme des messagers à pied, ou montés, l’information voyage maintenant sans réel support physique. Elle peut être instantanément propulsée sur la gigantesque toile qu’est devenue le World Wide Web, et en quelques secondes, tout habitant du village global peut apprendre ce qu’il s’est passé, ou pas, de l’autre côté du globe, aussi facilement que s’il avait été témoin des faits… Hélas, si cela ne servait que l’information ! Or, je crains de devoir dénoncer ici un secret de polichinelle, alors enfonçons des portes ouvertes mes bons, plus l’information est rapide, plus cela sert la désinformation… Car il est aussi facile de porter quelqu’un au pinacle et d’en faire un héros des temps modernes, que de crier haro sur le baudet et de graver au fer rouge n’importe quoi sur n’importe qui, de l’indélébile encre du tampon médiatique mondial. Et si il est facile de contribuer à agrandir l’inconscient collectif, en retirer quelque chose est bien plus ardu. Car, seule l’actualité intéresse, et non la vérité, pas la peine de parler d’un certain Michael Jackson innocenté, car la critique l’avait enterré, et qui pourrait être intéressé de savoir qu’il était juste une victime de l’avarice et des avaricieux, après tout peu importe qu’il soit un violeur ou non, puisqu’il fut cloué au pilori dès l’accusation, et ne fut innocenté qu’une fois que la vache à lait 6 pieds sous terre, c’est à dire après que le sujet soit passé de mode, donc moins rentable, et moins diffusé que les informations… Accuser est plus facile qu’innocenter. Information rapide, mais fausse et à démentir par la suite, vaut mieux qu’information fiable, mais lente car elle n’est rentable que si elle est vendable, ce qui suppose d’être le premier à jeter la pierre, ou le premier à monter au créneau…

    Ah oui, j’oubliais de préciser que jamais, au grand jamais, la police ne peut se tromper, même dans l’affaire Baudis je suis sûr que la police avait raison de croire aveuglément toute déclaration de ces deux femmes, si respectable au vu de leurs actes et de leur langue déliée, voire même trop aisément, devant la maréchaussée…

    Btw, très bon article, continuez comme ça, si vous survivez, et vous aurez un A-.

  27. Je crois que le plus simple dans cette affaire est vraiment de ne pas en parler.

    Ou il est coupable, et dans ce cas, il sera puni, ou il est l’est pas, mais il a quand même été puni.
    C’est tellement fourbe cette histoire que c’est sans fin. Qu’il soit coupable ou innocent, on trouvera toujours des types pour dire qu’il s’agit d’un complot.

    C’est complètement affligent et cette histoire me sort par les trous de nez. Le pire c’est que dans toutes les émissions, il y a des types pour dire ça, et finalement énumère tous les cons qui en parlent.

    Bref, cessons.

  28. Y’a que moi que ça choque cette allusion à l’omerta totalement hors de propos ?

    Parce que l’omerta, c’est la loi du silence qui règne dans les milieux mafieux et qui dit : « tu dis rien aux gens de l’extérieur ou on te butte ». Du coup, le rapport avec l’affaire DSK, je pige pas…
    Enfin, c’est un journaliste qui le dit alors ça doit être parce que je suis trop bête pour comprendre. La nuance doit m’échapper.
    Un bien que le gars utilise des termes « mode » à tort et à travers, mais un journaliste ne ferait jamais ça… jamais…

  29. Bonjour,

    sans parler de l’article, je tiens à souligner une erreur historique : les soeurs Papin n’ont jamais été missionnées par une puissance étrangère afin de tuer leurs patronnes : il s’agit d’une supposition qui a été émise dans les années 40 pour imputer un crime supplémentaire à Hitler, et il a été finalement prouvé que ces deux femmes n’avaient rien à avoir avec l’Allemagne.

    Cordialement.

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