Quand Cannes m’appellera

[Un homme entre seul sur scène, une main dans sa veste de costume, suivi par une odeur de cigare et de brandy]

Mesdames et Messieurs, bonsoir.

[Il toussote puis s’approche du micro le plus proche]

Quel bonheur d’être ici avec vous ce soir, et quel honneur pour moi d’inaugurer ce 65e festival de Cannes.

Je sais que vous attendiez quelqu’un d’autre, mais j’aurais souhaité, si vous le voulez bien, commencer ce discours par une brève pensée pour Bérénice Béjo, qui n’a pas pu venir ici comme prévu ce soir, m’obligeant à prendre sa place pour éviter l’embarras à l’organisation du festival. A ce sujet, je tenais à préciser à ladite organisation, puisque j’aperçois la sécurité en mouvement dans les travées, qu’il serait fort malvenu de m’interrompre avant la fin de mon propos, sinon je ne suis pas sûr d’être d’humeur à coopérer par la suite pour révéler dans quel coin vaseux de la rade de Cannes la petite Bérénice est en train d’attendre en immersion avec moins d’une heure d’oxygène si ma montre ne retarde pas. D’avance, merci.

Oui : quel bonheur disais-je que d’ouvrir ce 65e festival international du cinéma de Cannes ; comme chaque année, toutes les caméras de l’hexagone sont donc tournées vers ce petit coin de France, guettant le moindre non-évènement qui permettra de remplir de diverses images les rubriques taillées sur-mesure pour l’occasion dans les journaux du soir. Et comme chaque année, vous, acteurs, réalisateurs et producteurs de la salle, vous somnolerez dans vos sièges en priant pour une fin rapide de ce discours sans intérêt, comme vous le fîtes avec bonheur face à Mélanie Laurent, dont l’incapacité à tirer la moindre réaction d’une salle pourtant peuplée de collègues de sa profession laisse rêveur quant à ses talents d’actrice. Pour ma part, je ne me fais aucun souci : l’objet que vous voyez dans ma main n’est autre qu’un pistolet Maüser C96, dont vous n’êtes pas sans savoir que l’étonnant calibre est aisément capable de transpercer non seulement le malandrin qui ne rirait pas à mes bons mots, mais aussi son siège et son voisin de derrière. Je vous conseille donc fortement, non seulement d’apprécier mes calembours, mais aussi de vous assurer qu’il en va de même de votre voisin de devant. C’est ce que j’appelle, le « rire communicatif« .

[rires unanimes dans l’assistance]

Merci. Mais revenons au discours lui-même : comme chaque année, vous l’imaginez bien, je pourrais me contenter du classique propos vide de sens dans lequel on explique que le cinéma est une grande famille, que tout le monde s’aime – bien que l’on puisse constater le contraire quasiment tous les jours, mais après tout, n’est-ce pas la définition de l’acteur que de mentir sur scène ? – et surtout, que faire du cinéma est un acte engagé pour faire changer le monde et lutter contre les inégalités. Dans un monde normal, tout le monde rirait…

Le principal intérêt du festival : attendre qu’une photo de star prise sur place soit détournée pour devenir un meme sur internet

[l’assistance rit à gorge déployée]

… attention hein, dites donc, vous pourriez au moins suivre, si c’est pour rire n’importe quand, ce n’est pas la peine. Ce sera mon premier et seul avertissement, après, je tire au hasard, concentrez-vous un peu, merde.

Que disais-je donc avant d’être interrompu par l’expression de votre impolitesse ? Ah, oui : dans un monde normal, tout le monde rirait de pareil propos, puisque parler de lutte contre les inégalités face à une salle contenant plus de millionnaires qu’un vulgaire HLM monégasque, ça ne manque pas de piquant, surtout lorsque l’on voit le salaire que touchent à côté de ça les professionnels qui ne sont pas directement sous les projecteurs : comme quoi, on peut être une grande famille et oublier de distribuer l’argent de poche mais passons, je suis sûr que comme chaque année, un intermittent du spectacle réussira à se frayer un chemin jusqu’à une salle quelconque pour expliquer ce qu’il en est de leur profession, avant de se faire tabasser par la sécurité jusqu’à ce que son visage ressemble à celui de quantité d’actrices ménopausées de la salle. Je traduis pour l’assistance anglo-saxonne : Ladies, your liftings look so incredibly naturals, it’s amazing.

Cependant, il serait bien sûr inconcevable que je parle de Cannes sans employer le mot « rêve » au moins une fois comme le veut la tradition de pipeau des discours d’ouverture, aussi permettez-moi de vous en vendre, du rêve : Cannes, c’est aussi des centaines de starlettes en grande tenue qui monteront les marches chaque soir avant de s’y asseoir pour y vomir chaque nuit, pendant que l’on se battra pour apercevoir, qui un bout de Brad Pitt, qui un morceau de Woody Allen, qui un roudoudou de Sophie Marceau. Et évidemment, ce sont aussi des centaines de journalistes qui sont mobilisés, non par pour voir les films ou les critiquer, mais pour commenter la montée des marches, et savoir qui a réussi à montrer le mieux le sac prêté par son sponsor aux photographes. Car n’oublions pas la règle essentielle de ce festival : si vous avez suffisamment de sous pour porter des sous-vêtements en diamant, on vous prête vos tenues de soirée, si vous êtes un prolo, vous devez l’acheter (sinon vous n’entrez pas). Je comprends que cela ne vous choque pas : au vu de nombre de vos films, les incohérences semblent faire partie de votre métier. Nous parlerons donc de déformation professionnelle.

[l’assistance se gondole joyeusement]

Alors, Cannes, qu’est-ce que c’est, à part un grand moment d’art sponsorisé par une marque de shampooings et une de machines à laver, ou l’occasion pour Canal + d’aller prendre l’air sur la Croisette au prétexte qu’il ne faut pas laisser Laurent Weil tout seul ? C’est avant tout des gens du cinéma qui applaudissent des gens du cinéma recevant des récompenses de cinéma de la part d’autres gens du cinéma. Curieusement, cela soulève régulièrement des critiques comme quoi, en fait le jury ne serait pas très objectif, ce qui du coup est fortement étonnant quand on y pense. Jury qui n’hésite pas à s’en défendre, argumentant à grands coups de « Non mais attendez, on est pas influencés par qui que ce soit » : quand dans le même temps, on parle de « grande famille du cinéma » à toutes les sauces pour bien nous dire que tout le monde est lié, c’est assez intéressant. De là à penser qu’on se fout un petit peu de la gueule du monde, il n’y a qu’un pas que je franchis en sifflotant la Charge des Walkyries et en faisant des entrechats s’il vous plait. Ma légendaire souplesse me perdra.

Mais ce foutage de gueule ne serait pas complet si, en plus, il n’y avait pas un côté pompeux à un « festival international du cinéma » dont les films en compétition semblent en général aussi variés que le répertoire de Lara Fabian. On peut ainsi y trouver de tout, du drame réaliste au drame réaliste, en passant par diverses teintes de drames, mais aussi de réalisme. C’est très crypto-intellectuel, un peu comme dans un immense vernissage d’art contemporain, où à défaut de critiquer ce que l’on a devant soi, on cherche moult qualités et interprétations à chaque oeuvre pour passer pour plus érudit que son voisin. Si certains voyaient dans mon propos quelque exagération, permettez-moi de vous présenter – voyez comme mon introduction est habile – quelques uns des films en compétition cette année, dont la simple liste semble être un répertoire de la cinémathèque d’un comptable neurasthénique (quelques rares exceptions ont été glissées à la va-vite pour faire illusion à l’ouverture et dire au grand public que haha, mais non, on ne se fout pas de vous). Allons-y pour quelques synopsis des films sélectionnés, je lis.

« Enfin un festival qui prime des films suffisamment chiants pour correspondre à mes besoins »

Amour, de Michael Haneke.

Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’un accident. L’amour qui unit ce couple va être mis à rude épreuve.

Voilà ; du drame, de la famille brisée, de l’amour, des épreuves qui divisent et des yeux qui s’ouvrent une situation difficile : on a tout de suite envie de voir ce film, dont la simple thématique semble être une invitation à la dépression. C’est à ce genre de synopsis que l’on comprend les excès des nuits cannoises : on ne fait pas la fête, non, on essaie juste d’oublier les projections dans la drogue et l’alcool.

Mais pas d’inquiétude : retrouvons le moral avec Baad El Mawkeaa (ça veut dire grosso modo « La vie est trop une teuf et je me tirerais bien une balle dans la tête », si je ne me trompe), de Yousry Nasrallah, qui avec un nom pareil, fleure bon la comédie comme chacun en conviendra. Voyons voir :

Mahmoud est l’un des «cavaliers de la place Tahrir» qui, le 2 février 2011, manipulés par les services du régime de Moubarak, chargent les jeunes révolutionnaires. Tabassé, humilié, sans travail, ostracisé dans son quartier qui jouxte les Pyramides, Mahmoud et sa famille perdent pied… C’est à ce moment qu’il fait la connaissance de Reem, une jeune égyptienne divorcée, moderne, laïque, qui travaille dans la publicité. Reem est militante révolutionnaire et vit dans les beaux quartiers. Leur rencontre transformera le cours de leurs vies…

Hmmm, ça alors, on dirait un drame. Avec des épreuves, de l’amour, et des gens divisés qui cherchent à s’unir en ouvrant les yeux. Et même une critique politique, attention (mais pas une qui choque trop en France quand même, les sponsors gueuleraient, faut pas déconner avec le cinéma engagé) ! C’est pas mal, mais je suis sûr qu’il y a encore mieux qui vous attend. Par exemple, un film qui laisse perplexe d’une autre manière, comme Cosmopolis, de David Cronenberg, et avec Robert Pattinson lui-même, révélé par Twilight (on reste dans le grand cinéma) :

Dans un New York en ébullition, l’ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du Président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.

Alors je ne sais pas vous, mais moi, un film avec pour héros Robert Pattinson qui veut aller se faire couper les cheveux, je trouve ça délicieusement ironique après avoir joué un vampire à choucroute. Pourtant, je ne suis curieusement pas sûr que tout ce second degré soit volontaire de la part du réalisateur, enfin bon : vous noterez que nous avons ici un drame, avec une critique politique (on nous annonce dès le synopsis que le capitalisme est terminé, bizarrement, je pense que l’auteur s’avance un peu), des épreuves et un homme qui va ouvrir les yeux. Ah, et figurez-vous que, d’après les informations données sur le film, on y parlera étonnamment d’amour.

Enfin, tout de même : « L’histoire d’un mec qui met 24h à aller chez le coiffeur« , ça fait rêver.

Heureusement, on pourra se tourner avec plaisir vers Da-Reun Na-Ra-E-Suh, titre basé sur le bruit d’un starter de Super 5 un matin d’hiver, de Hong Sangsoo, et qui n’aurait pas pu être plus clair dans son synopsis :

Dans un pays qui n’est pas le sien, une femme qui n’est à la fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre (ndloc : un film avec pour héroïne une femme sans aucune personnalité ? Nan mais sérieusement : ils vont faire combien de suites à Twilight ?), a rencontré, rencontre et rencontrera au même endroit les mêmes personnes qui lui feront vivre à chaque fois une expérience inédite.

Si vous avez compris quelque chose, bravo. Moi, tout ce que je retiens, c’est que ça sent le drame, et que je suis prêt à parier que les « expériences » évoquées concernent des épreuves, de l’amour, et que tout cela va l’aider à ouvrir les yeux. Le côté film ésotérique de philosophe maudit, c’est malin pour sortir de la masse sans pour autant changer de thème par rapport aux autres films. Un peu comme ces chansons françaises qui parlent toutes d’amour et de rupture, mais où certains groupes écrivent des paroles qui n’ont aucun sens pour la jouer poètes maudits. J’ai des noms.

Ah flûte, j’ai balancé un nom. Je voulais pas, vraiment.

Si à ce stade, vous n’en avez pas assez, vous pourrez donc vous tourner vers De Rouille et d’os, de Jacques Audiard, qui remontera sans nul doute le moral des festivaliers qui ne se seraient pas encore ouvert les veines avec une spatule en bois (le festivalier aime les défis) :

Ça commence dans le Nord. Ali se retrouve avec Sam, 5 ans, sur les bras. C’est son fils, il le connaît à peine. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa soeur à Antibes. Là-bas, c’est tout de suite mieux, elle les héberge dans le garage de son pavillon, elle s’occupe du petit et il fait beau.  À la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie. Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Il est pauvre ; elle est belle et pleine d’assurance. C’est une princesse. Tout les oppose. Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Quand Ali la retrouve, la princesse est tassée dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes et pas mal d’illusions. Il va l’aider simplement, sans compassion, sans pitié. Elle va revivre.

Notez le « Ca commence dans le Nord« , qui ressemble à une dissertation de 6e, mais surtout, encore une fois, soyez étonné : il s’agit d’un drame – ho ! – avec gens séparés – ha ! – amenant à des épreuves – ça alors ! – qu’il faudra surmonter pour s’unir – incroyab’ ! – et évidemment, on y trouve de l’amour.

Bon, le bon côté, c’est qu’un orque tente quand même de manger Marion Cotillard, ce qui prouve que ce film a tout de même quelques qualités. Ou alors, c’est juste que l’orque avait lu le synopsis : chacun sait que l’épaulard est un mammifère marin détestant ce genre de cinéma. Preuve en est, aucun orque n’a jamais été invité à Cannes, et ce malgré tous les « Sauvez Willy » sortis dans nos salles, c’est dire. On comprend que ces animaux puissent du coup avoir un certain ressentiment par rapport aux festivaliers. Contrairement au cheval, par exemple, qui se faisant passer pour noble, n’en a pas moins accepté le rôle principal de Sex & The City, c’est dire si l’équidé est un animal un peu con, en fait.

Et la liste de films du même acabit est encore longue ! Dupa Dealuri, de Cristian Mungiu, qui se présente ainsi : Alina revient d’Allemagne pour y emmener Voichita, la seule personne qu’elle ait jamais aimée et qui l’ait jamais aimée. Mais Voichita a rencontré Dieu et en amour, il est bien difficile d’avoir Dieu comme rival (ndloc : les vikings ont prouvé le contraire plus d’une fois lors de raids sur des couvents isolés. Des bergeries aussi, mais on s’écarte du sujet) . Je vous laisse vous même cocher les thèmes précédemment évoqués, avant d’inspecter Jagten, de Thomas Vinterberg : Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s’applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s’illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite communauté plonge dans l’hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa vie et sa dignité. Vous n’en avez pas encore assez ? Allez hop : jetez un oeil à Like Someone in Love, car Un vieil homme et une jeune femme se rencontrent à Tokyo. Elle ne sait rien de lui, lui croit la connaître. Il lui ouvre sa maison, elle lui propose son corps. Mais rien de ce qui se tisse entre eux en l’espace de vingt-quatre heures ne tient aux circonstances de leur rencontre. Avouez que vous en mourez d’envie ? Enchainez alors avec Mud, qui aborde lui aussi des thématiques incroyablement différentes ! Ellis et Neckbone, 14 ans, découvrent lors d’une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi. C’est Mud : une dent en moins, un serpent tatoué sur le bras, un flingue et une chemise porte-bonheur. Mud, c’est aussi un homme qui croit en l’amour, une croyance à laquelle Ellis a désespérément besoin de se raccrocher pour tenter d’oublier les tensions quotidiennes entre ses parents. Je me permets de boucler, puisque nous avons parlé de Robert Pattison, avec un film dans lequel on a trouvé une place pour l’irremplaçable Kristen Stewart, On the Road, dont voici le résumé : Au lendemain de la mort de son père, Sal Paradise, apprenti écrivain new-yorkais, rencontre Dean Moriarty, jeune ex-taulard au charme ravageur, marié à la très libre et très séduisante Marylou. Entre Sal et Dean, l’entente est immédiate et fusionnelle. Décidés à ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée, les deux amis rompent leurs attaches et prennent la route avec Marylou. Assoiffés de liberté, les trois jeunes gens partent à la rencontre du monde, des autres et d’eux-mêmes.

J’en conviens : je me répète. Cela dit, ce n’est pas tant ma faute que celle de la sélection, qui ressemble fortement à ce qu’il se serait passé si Charon, lassé par son poste de passeur sur le Styx, avait décidé d’envoyer des nouvelles à Harlequin. De la part d’un festival qui explique sur son site officiel qu’il est « très attentif à accueillir la nouveauté et l’originalité« , je préfère ne pas savoir ce qu’il se passe lorsqu’il ne fait pas attention.

D’ailleurs, un milieu professionnel qui se fait plaisir tout seul, je crois qu’on peut appeler ça de l’onanisme.

Mais si la critique est facile, l’art est difficile, j’en conviens ; aussi, et afin d’aider les présents qui n’auraient pas la palme cette année, je me permets de vous proposer, générés aléatoirement à partir des poncifs présents dans tous les films de la sélection du festival, des idées de synopsis pouvant vous servir à créer des oeuvres collant parfaitement à l’esprit général de ce festival à l’originalité folle. Voyez plutôt :

Dark Heart – Type : Drame cucu

Un vieil homme se meurt, et décide de se retirer dans une maison de campagne pour attendre la fin. Là, assailli par les souvenirs, il revoit au travers de ses propres fantômes les épreuves, et découvre qu’il n’y a pas d’âge pour franchir les divisions passées.

De l’autre côté du mur – Type : Drame à polémique facile sur un sujet balayé 2780 fois par an (les zones de conflit moins médiatiques ne sont pas assez porteuses)

Alouf est vendeur de fraises dans la bande de Gaza. Un jour, un bombardement de Tsahal a raison de sa famille, et il est bien vite happé dans la spirale de l’extrémisme. Jusqu’au jour où il rencontre Nina à un poste de garde, jeune recrue Istraëlienne, dont il tombe éperdument amoureux. Au coeur d’un conflit qui ne dit pas son nom, Alouf hésite : doit-il venger sa famille ou en fonder une nouvelle ?

Rondoudou prend de la coke – Type : Drame pokémon, avec Jeanne Moreau dans le rôle de Dracofeu

Rondoudou a tout pour lui : il est rond et doux. Pourtant, son couple avec Salamèche bat de l’aile, et il peine à comprendre comment s’en sortir. Cherchant refuge dans les paradis artificiels, il finit par s’égarer et tout perdre , jusqu’à ce que Dracofeu le découvre… à terre, parviendra t-il à se relever et ouvrir les yeux sur l’égocentrisme qui lui a tant coûté ?

Ce ne sont que trois exemples mais, bien évidemment, je reste à l’entière disposition des présents qui auraient besoin de mes services pour tenter d’obtenir une quelconque récompense à la sueur de leur front et de leurs clichés.

Cela étant dit, je parle, je parle, et le temps passe : il va me falloir conclure. Mais maintenant que nous nous sommes dit les choses clairement, et que nous pouvons franchement dire que nous sommes ici pour nous autocongratuler tout en voyant et étant vu à peu de frais (sans pour autant nous mêler à la plèbe des techniciens parce que célébrer le cinéma, d’accord, mais alors uniquement avec ceux qui ont leur nom sur les affiches), je crois que l’on peut donc l’annoncer :

Je déclare le 65e festival de Cannes ouvert.

Bonne semaine de non-information et non-critique cinématographique sur toutes les chaînes françaises à toutes et à tous, et surtout n’oubliez pas que si l’on pourra me reprocher d’avoir utilisé moult caricatures dans mon propos, la plus grande de toutes reste probablement le festival lui-même.

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Discours de Monsieur Odieux Connard pour l’ouverture du festival de Cannes 2012, finalement non retenu par l’organisation pour de mystérieuses raisons.

74 réponses à “Quand Cannes m’appellera

  1. « Contrairement au cheval, par exemple, qui se faisant passer pour noble, n’en a pas moins accepté le rôle principal de Sex & The City, c’est dire si l’équidé est un animal un peu con, en fait. »

    Je le broderai volontiers pour l’accrocher au mur ^^

  2. Je n’espere qu’une chose, que l’intendante kristen ne soit pas encenser par la critique.
    Si seulement elle pouvait se briser quelques os sur les arêtes saillantes des marches, cela nous eviterais de voir le film CALI.
    Actrice ET productrice, de ce misérable navet ressemblant à un mauvais tarantino.

  3. Sui_Ssi : J’me propose à l’élaboration du « brodage ».
    On pourrait aussi faire des t-shirts affublé de la phrase « Bon, le bon côté, c’est qu’un orque tente quand même de manger Marion Cotillard, ce qui prouve que ce film a tout de même quelques qualités.  » en Times News Romans.

  4. Aaaaah !!! Je le savais, je le savais !!!!! J’étais sûr que le sujet de cet article porterai sur le festival de Cannes !!!!!!!!! Et il est très réussi, bravo !
    Cerise

      • Non mais tu suis pas les magasines Peoplokemon, toi, ou quoi? Ou bien tu vis dans une grotte, c’est pas possible autrement…

        Ca doit faire au moins trois jours que Rondoudou a été pris en photo en train de rouler un patin à Lipoutou à Bourg-palette !

  5. Comme je l’ai si subtilement dit sur Facebook, tu serais gentil d’arréter de me faire mouiller ma culotte à chaque article, se pisser dessus de rire, ce n’est pas très élégant.

  6. Là, pour le coup, vous me décevez OC. Votre article n’est pas aussi drole que vos precedents et surtout de mauvaise foi. Même si la sélection de cette année n’est pas très varié (toujours est-il que Haneke cucul, je demande à voir, je pense qu’il va nous faire du Bergman à sa sauce), celle de l’année dernière et celle de l’année d’avant allaient du film de genre au film métaphysique (les deux Palmes d’Or, à mon humble avis, donnés à des films exceptionnels).

    Bref, je ne suis pas un grand fanboy du festival de Cannes mais il faut reconnaître qu’il propose souvent des films de qualité, en tous cas, je le pense.

    • un commentateur qui se sent visé, il en faut un par article.
      Cannes à ses clichés, OC aussi!

  7. Merveilleux, comme toujours.
    Je me permets néanmoins de vous faire remarquer qu’un lifting, en anglais, ce n’est pas « a lifting », c’est « a face-lift ». (Ne cherchez pas la logique là-dedans, il n’y en a pas.)

  8. Quelle joie ! Enfin quelqu’un qui épingle la vanité de ce festival et la prétention « hipster » de sa séléction ! Il y a vraiment quelque chose d’absurde à voir des professionnels du cinéma récompenser des films que personne n’a vu et que personne ne veut voir… je me permets juste un petit commentaire sur « On the Road »: à la base il s’agit d’un roman, plus précisément d’une autobiographie romancée de Jack Kerouac, qui a traversé les Etats Unis de l’après-guerre avec ses copains et fondé la beat generation… bon d’accord, c’est l’ancêtre du hipster, mais le livre est quand même excellent. L’adaptation est-elle donc si mauvaise ?

    • Je vais me faire insulter en disant ça, mais le bouquin de Kerouac n’est pas excellent!
      Ce n’est autre que l’histoire d’un jeune con qui fait 3 fois la traversé des Etats-Unis en voiture (pas non plus l’aventure du siècle) juste pour … rien en fait, ah si parce que c’est trop un rebelle et qu’il aime le jazz, tout en tapant du fric à sa veille tata parce que quand même rebelle oui, maie entretenu c’est plus facile… (en plus comme vous dites c’est en grande partie autobiographique ce qui démontre tout de suite le talent d’imagination de l’écrivain).
      Mais ça fait partie des chef d’œuvres unanimement reconnus et donc in-critiquables…je sais c’est moi qui n’est pas compris le livre, certainement.

      • On ne peut vraiment pas dire ça de ce bouquin! Pourquoi faudrait-il aller quelque part pour que l’histoire vaille quelque chose? Dans ce cas-là, Dom Quichotte aussi est une histoire lamentable.
        Justement, c’est dans le fait de n’aller nulle part que réside toute la force du livre : la destination, c’est la route, le but, c’est ce chemin qu’est la vie, qui n’est qu’un parcours de la naissance à la mort : et ça tourne aussi en rond, des fois. Croire qu’on arrive quelque part n’a plus aucun sens. C’est dans ce décalage et dans l’histoire d’une amitié délirante mais profonde que réside tout le « sel » de l’histoire. C’est beaucoup plus profond qu’un simple rebelle qui squatte chez les autres. Le livre montre aussi en quoi la différence voire même le côté complètement border-line du héros est une situation blâmée, rejetée par une société qui refuse de voir ses aspects les moins reluisants…Et il ne faut pas oublier que Sal est un ancien combattant, il a été soldat américain, ça ne fait pas de lui un simple rebelle qui en veut au système…
        En un mot et sur le ton Masque-et-la-Plume, s’il vous plaît : « Kerouac, c’est comme Ulysse : l’important ce n’est pas de rentrer (éclaircissement de gorge), c’est de voyager. »

      • Je me permets de signaler au passage qu’une nouvelle traduction du roman de Kerouac a été faite l’an dernier, après la réédition aux États-Unis de ce qu’on appelle le « rouleau original », exposé en ce moment à Paris. Le roman traduit par Josée Kamoun vient de paraître en poche chez Folio. Apparemment, le style très particulier de Kerouac n’avait été respecté ni par le premier traducteur français, ni même par son éditeur américain, et certains passages avaient fait l’objet de censure. Je pense donc qu’il serait intéressant de se faire un avis sur ce roman à partir de cette version « restaurée », si l’on peut dire. En tout cas personnellement je suis impatiente de voir ce qu’en aura fait Walter Salles !

      • @ Audrey, loin de moi l’idée qu’il faille aller quelque part pour qu’un voyage en vaille la peine. « Un voyage se passe de motif, il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui même. On croit que l’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait… » écrivait Nicolas Bouvier en préambule de son livre « L’usage du Monde » qui est mon livre préféré.
        C’est juste que la rebelle attitude de Kerouac m’a plutôt gonflé lorsque j’ai lu le livre, et que je n’ai compris pourquoi tout le monde, dont la vaste majorité de mes amis, trouve ce bouquin formidable (un peu d’ailleurs comme les valseuses de Blier dans le même genre). Mais bon, je ne cherche pas à polémiquer, les gouts ça ne s’explique pas.
        Dans le genre ode au voyage, à la route et à la découverte de soi et des autres, je conseille plutôt tous les livres de Nicolas Bouvier (de véritables chef d’œuvres). Et pour rester dans la littérature américaine: L’appel sauvage de Jack London (qui est l’anti Croc blanc) est certain bien plus puissant à propos de la rébellion et de l’aventure; et les nouvelles de Steinbeck beaucoup plus intéressante dans leur critique de la société de cette époque et la description de personnages vraiment à la marge (Tortilla Flat dans le genre est magnifique). Mais bon, cela n’engage que moi.

      • @Jim : On n’a peut-être pas les mêmes goûts concernant Kerouac, mais on a les mêmes concernant d’autres livres apparemment!
        Pour tous les gens qui aiment Kerouac, c’est peut-être pour des raisons différentes des miennes, car ce n’est pas le côté « provoc » ou « rebelle » qui m’a plus, plutôt le côté touchant de ces gens complètement perdus qui errent pour retrouver un sens! Après si on aime seulement parce que les héros osent des choses de « jeunes rebelles » que le lecteur n’oserait pas faire, alors on a le même point de vue.

  9. Juste un petite chose : le synopsis de On The Road est certes dépressif, mais il n’est qu’une adaptation du livre de Kerouac.

    En bref : apprenez à lire, posez vous dans un parc (avec des zoziaux qui chantent) et lisez le bouquin. Le prix est le même qu’une place de ciné, et je pense que le plaisir doit être plus grand, bien que je ne l’ai pas lu.

  10. Sérieusement, en voyant le synopsis de « Cosmopolis » j’ai cru à une blague se moquant de R.P. (manque un « I » quelque part, ça aurait plus de style…), j’ai donc été vérifier sur allociné…
    À quoi pensent ces gens ? Et à quoi pensent les gens qui payent pour voir un film ou un homme passe la journée dans la voiture pour aller chez le coiffeur ?! (et quelle idée d’avoir comme de juste son coiffeur à l’autre bout de New York alors que je suis sure qu’il y en a un très bien dans le centre ville).
    J’aurais encore plein de choses à dire sur ce film (QUI va se faire couper les cheveux quand son empire s’écroule ? Tu sors de ta bagnole, et tu retournes en courant au bureau !) mais je ne veux pas faire d’acharnement.

    J’espère que le bain forcé n’aura pas trop abimé Bérénice, ce serait tellement dommage ! *sourire ironique* Mais si elle pouvait avoir une petite extinction de voix quelques temps…

    • Le synopsis de Cosmopolis a certes l’air très étrange, mais il s’agit de l’adaptation d’un roman de Don DeLillo, un des plus grands romanciers américains vivants. Je ne l’ai pas lu mais il paraît que c’est effectivement assez barré… Cependant ça a l’air de coller à l’univers de Cronenberg.

      • J’ai lu tout DeLillo donc je me permet de dire qu’effectivement, ce mec est tout à fait barré, mais dans le sens « formidable » du terme. Je le conseil chaleureusement (notamment « bruit de fond » pour qui j’ai un faible tout particulier), et j’ai hâte de voir ce qu’en a fait Cronenberg … DeLillo est réputé inadaptable, tout Comme l’était Ballard dont Crony a pourtant fort bien porté à l’écran Crash.
        Je n’essaierais même pas d’introduire auprès de Melynn le concept de l’annarration puisqu’elle semble être loin d’être prête à l’aborder. Par contre, je ne saurais trop lui conseiller d’éviter de désintéresser à des festivals s’occupant de cinémas novateurs sur la forme et les modes narratifs, et d’oublier la cinématographie pour se retourner vers le divertissement, puisqu’il semble (et ce sans jugement négatif ou positif de ma part, soyons clair) que ce genre répondrait mieux à ses attentes. Ils ne poursuivent pas les mêmes buts. Ils n’ont pas la même démarche. Ce serait comme comparer le manga « one piece » à l’œuvre de Balzac : ça n’aurait aucun sens. On préfère l’un ou l’autre ou on aime les deux. Mais il faut adapter son discours, son regard et ses attentes à la nature de l’œuvre.
        Aahh Melynn Melynn Melynn… je suis tout de même heureux que tu arrêtes là tes critique d’un film dont tu n’as que lu le synopsis. Allez, peut-être vu la bande annonce ? Tu aurais continué à disserter à l’aveugle longuement sur ce sujet que tu ne connais pas, tu aurais eu l’air cruche.

  11. Bof. ç’aurait été amusant si ç’avait été un peu original… Mais tout le monde critique les films présentés à Cannes et le bling bling intolérable du festival.

  12. Une fois de plus. Une telle lucidité se fait décidément rare et les frères Lumière n’ont rien à vous envier. Merci. Je partage.

  13. C’est en voyait tout le battage fait autour de ce type de non évènement que l’on voit que les gens de télévision font maintenant partie d’une sorte de secte qui décide unilatéralement ce qui doit intéresser le populo.
    C’est pour cela par exemple qu’on peut avoir le droit à 4 bulletins météo en une heure et qu’on entendra par contre jamais parler des conflits au Congo.

    Merci pour cet instant d’humour noir et de vérité!

    Ps:on écrit pas « Pattison » mais « pâtisson »

  14. Quoi !!??!
    Il y a des films au Festival de Cannes ?
    Je croyais qu’il n’y avait que des starlettes qui venait poser pour Voici.
    (Et accessoirement des danseurs de Carioca)

  15. Très bon billet, même si je pense aller voir De Rouille et d’os (Je l’avoue, une orque qui bouffe Marion Cotillard est un fantasme que je n’espérais jamais voir réalisé). Par contre, je ne vous rejoins pas sur Luke. On ne peut quand-même pas dire que ce soit le groupe qui use le plus des poncifs gnangnan amoureux sur base de discours incompréhensibles. Personnellement, j’aime beaucoup ce groupe, c’est un des rares surnageant actuellement… M’enfin, je vous le pardonne, votre critique est tellement salutaire de manière générale qu’elle autorise les divergences d’opinions.

  16. « le rôle principale de Sex & The City » : Il y a un « e » en trop, je signale aussi au passage (tout le monde n’écrie pas des commentaires à longueur de journée) que vos articles sont excellents, bien écrits et drôles, et je vous souhaite une bonne continuation.

  17. Si je puis me permettre, c’est « La Chevauchée des Walkyries » et, encore plus « détail inutile », facelift en anglais pour lifting.
    Très bon billet…. et tellement vrai.

    • Oui, elles chevauchent, certes… mais vue la réputation des donzelles dont c’est qu’on cause, le mot  »charge » est adapté.

  18. Waouh! Quelle plume, quelle prose! Et je dirais même: bien vu, cher Connard. Cela me rappelle le fameux « milieu autorisé » d’un sketch de Coluche où il y a que le milieu qui compte.
    M’enfin, qu’attendez-vous pour nous pondre des bouquins ou faire le chroniqueur sur RTL (je vous vois bien chez Stéphane Bern, Odieux Camarade ;) ).

    En tout cas, grâce à Boulet et à vous, le Festival de Cannes aura eu pour un fois de l’intérêt à mes yeux. Danko à vous deux!

  19. « so natural » sans « s » cher Odieux, car l’adjectif en anglais est aussi invariable que les expressions faciales de Nicolas Cage.

    Sinon j’ai hâte de voir « Rondoudou prend de la coke », ça a l’air d’enfer, maintenant que vous avez lancé l’idée, va falloir réaliser.
    Et là si y’a des incohérences, vous serez impardonnable.

  20. Ahlala ! Quel plaisir de lire un article qui sache me faire rire tout en pointant du doigt l’hérésie même de ce genre d’événements …
    Enfin. Qu’importe, ces gens ne changeront pas. J’ai peut-être même envie de dire : heureusement qu’ils font cela, de qui pourrions-nous moquer autrement ?

    En tout cas bravo, car vos articles me semblent demander du temps à écrire, et que votre style d’écriture est toujours agréable à déguster !

  21. Je viens de voir « Moonrise Kingdom », et quand même ça tue sa race. A voir impérativement, ne serait-ce que pour Harvey Keitel en short.

  22. Excellent article une fois de plus, et tellement vrai.. Cependant, j’ai vu le film d’ouverture (Moonrise Kingdom) aujourd’hui et j’avouerais que ce fut une excellente surprise.. Filmé de manière originale, très esthetique, vraiment drôle dans de nombreuses situations.. Et chaque mini drame est compensé par le ton et la situation totalement décalés ! Ça fera donc un bon film pour Cannes, c’est déjà ça…

  23. ahh enfin un qui est d’accord avec moi et qui trouve que sarah jessica parker se rapproche plus du pottok que de la femme.

  24. Mais qu’est c’qui s’est passé dans la tête de Cronemberg ? On lui imposé le gugus, menacé sa famille, kidnappé sa collection de morceaux de divers être organiques, c’est pas possible autrement ! oO

  25. En plus, Kerouac, n’a strictement rien d’un rebelle. Le contenu de son livre est d’une platitude et d’un conformisme carrément répulsif.

  26. Un article qui m’a arraché des rires et même pas forcés ! Pas besoin d’un Mauser C96 pour m’obliger à vous applaudir cher Odieux ! :) Je ris et applaudit de bon cœur.

    Encore un grand merci pour ces articles horripilants et bonne continuation.

  27. Surtout quand on voit le prix de la mise en scène de l’an dernier… Et puis bon, il suffit d’avoir dans le monde un pays où quelqu’un soit persécuté pour trouver une réalisateur de là-bas pour lui filer la palme : « nous on est une famille avec du coeur, on pense aux gens qui souffrent ». C’est bien connu, les trophées en plastique a le même effet sur les milices que l’ail sur les vampires…

    Super article!

  28. Mouais, enfin les films ne se réduisent pas non plus à des concepts, sinon on se retrouverait à apprécier The Artist… On peut tourner un synopsis bateau, et avec beaucoup de grâce et de talent, en faire un chef d’œuvre. La manière de raconter, au cinéma, finalement, ça prévaut sur le concept vide non?

    Exemple :
    « Cléo, belle et chanteuse, attend les résultats d’une analyse médicale. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au Café de Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, de chez elle au Parc Montsouris, Cléo vit quatre-vingt-dix minutes particulières. Son amant, son musicien, une amie puis un soldat lui ouvrent les yeux sur le monde.  »
    = Cléo de 5 à 7.

  29. En tout cas, plus Bérénice restera longtemps en exploration des fonds marins, plus son état de décomposition nous promettra un prochain « The Artist » pleins de zombies à zigouiller !
    Et ça ! Ça !! Moi je vote pour !!!

  30. la seule bonne chose que ce festival ait produite depuis une décennie c’est « la cité de la peur ». Le reste il n’y a que oc et ma coiffeuse pour s’y intéresser apparemment. OC serait il coiffeuse ?

  31. Très bien écrit, très drole, comme d’habitude… Il manque juste un petit truc : des commentaires cynglants pour remettre en place les commentaires: intéractif, cynique et drole !

    • Très saint gland, je me permet de te faire savoir que « cinglant » vient du verbe cingler avec un i.

  32. Un peu fatigué en ce moment M. Connard ? Ironiser sur des synopsis de flims c’est « pas bien » (et un peu facile). Alors un prend son mal en patience, on va voir les flims en question, et là, on leur tape dessus.
    Pour Cronenberg et Haneke y’en plus de forte chance pour que l’histoire soit un poil plus complexe et perverse que cela.

    Je viens même à la rescousse de Luke qui a au moins pondu une chanson potable (et bruuulante d’actualité) : la sentinelle

  33. Le festival de Cannes, remède dépuratif du docteur Débouchtout. Contre la dyspepsie intellectuelle et les flux de cerveaux.

  34. La vanité d’un festival si justement épinglée, certes, mais à mettre en perspective avec la vanité de style d’un auteur aux ressorts comiques plats et répétitifs, visiblement en mal d’inspiration. Tant de commentaires (laudatifs ou de lèche ?…les deux probablement, ne soyons pas pingres !) ne vous auront pas aidé à redescendre les marches. Voilà pour vous : http://kikoolol.memepasmal.net/?q=aHR0cDovL29kaWV1eGNvbm5hcmQud29yZHByZXNzLmNvbS8%3D&hl=0

    • Ha ha ha, ho ho ho, hi hi hi,
      et moi qui croyais que mes blagues étaient mauvaises…

      • Toujours plus constructif que ce même commentaire que vous faites…

    • Faut p’têtre pas exagérer on plus, ça reste loin de Desproges quand même, c’est pas mal mais on va pas se taper le cul avec des concombres hein…

  35. j’espère qu’il y a des copyrights ou droits d’auteur sur les scénar générés aléatoirement, dans 5 ans on va les retrouver dans les salles.

  36. Premier commentaire… Je suis ému. Bref.
    Si le festival de Cannes était réellement le festival du cinéma, ça se saurait, depuis le temps, non ?
    Non. Moi, qui suis là-bas (ici, donc, dans le coin, pas loin, trop près), je peux vous dire que c’est d’abord le festival des Ferrari (si, si, on les sort juste à cette occasion, je vous assure !), des yachts et des paillettes… Pour le reste…
    Une phase parmi d’autres : « Bon, le bon côté, c’est qu’un orque tente quand même de manger Marion Cotillard, ce qui prouve que ce film a tout de même quelques qualités »… J’avoue avoir eu un sourire vicieux, dois-je en avoir honte ? Que nenni.
    Voilà de l’OC tel que je l’ai aimé et tel que j’espère l’aimer encore…

  37. J’ai ris à m’en lécher les genoux. Cette caricature du festival, si elle en est une, est très réussie. Monsieur, vous étiez en forme à l’écriture et cela se sens. L’humour est ravageur. On en redemande.
    Tout cela m’a fait pensé à la chronique déjà citée de Pierre Desproges à Cannes.
    Merci pour votre travail.

  38. Y a pire, il parrait que la presse doit payer $$$ pour pouvoir interviewer des Brad Pitt et autres acteurs.
    (Qui viennent pourtant à Canne pour faire LEUR PROMO de LEUR film !)

    Et il y a différent tarifs selon si l’ont souhaite interviewer qu’un seul acteur, toute l’équipe, si c’est pour la presse écrite, si c’est pour la Télévision ou radio, etc..

    Je me demande bien comment on en est arrivé là…

    Et moi ? Qui me rembourse mes 90 minutes de vie et ma place de ciné, lorsque le film, avec une bande annonce mensongère, s’avère être un navet ??

  39. De la lucidité et du talent. Mais faux, archi-faux. Certes la sélection cette année était plus dépressive que la moyenne, certes Cannes est une surface, certes le pokédrame aurait pu avoir la palme, certes on en a tous marre de l’art et essai iranien et des films de merde d’Asghar Farhadi. Mais je ne puis tolérer une critique aussi acerbe et un humour aussi vitriolé sur Cannes.

    Cannes est un royaume du 7e Art qu’il est si légitime de dégueuler, mais un royaume du 7e Art quand même. Et OUI la sélection est éclectique sale biatch. Mais on ne peut pas le percevoir juste à travers des synopsis. Si les films n’étaient que des histoires ce seraient des bouquins. J’ai vu Mud. Un film lumineux, plein du soleil de l’Amérique du Sud et des chansons des Beach Boys. Rien de sombre. Tout comme le Hang Sangsoo. un film énormissime drôle et intelligent qu’on ne peut pas deviner derrière un synopsis aussi merdique. Et ça c’est sans jeter un coup d’oeil sur les sélections parallèles. Cannes a montré des chefs d’oeuvre cette année et pas que des chefs d’oeuvre de riches. Exemple : Beasts of the Southern Wild. Le réalisateur gagne pas plus que vous et moi, c’était son premier film. Une merveille. On en a peut-être pas beaucoup parlé mais il a été primé, et bien primé. Après, évidemment, si on ne regarde Cannes qu’à travers le filtre de TF1….

    Oui, on peut rire de tout. Cannes c’est souvent des paillettes et de la branlette intellectuelle, mais Cannes ça reste Cannes. C’est un truc mystique qu’on comprend qu’à partir du moment où on a monté les marches. Et qui a vécu le Festival sait qu’on lui doit le respect.

  40. Exactement ce que je penses, et c’est bien écrit, et j’aime beaucoup l’idée du début (l’espèce de coup d’état), et pour « De Rouille & d’Os », j’en aie d’ailleurs fait la critique sur http://www.lamimolle.com, et c’est mieux écrit que ce commentaire.

    Voilà, voilà. Et désolé pour la pub.

  41. « on cherche moult qualités et interprétations à chaque oeuvre pour passer pour plus érudit que son voisin.  »
    Un peu comme sur ce blog en fait…

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