Fantôme, l’homme en slip du Bengale

Qui n’a jamais entendu un barbon grogner sur la bêtise des super-héros actuels ? Avant de sous-entendre que tout de même, ça aussi, c’était mieux avant ? Ou que de son temps, bédés et autres dessins animés étaient bien moins idiots ? 

Cela tombe bien, puisque vient de tomber entre mes mains un excellent ouvrage : Fantôme, l’homme masqué du Bengale, qui déjà en 1949, se promenait en slip moulant pour aller distribuer de la torgnole.

Alors, était-ce vraiment mieux écrit ? Profitons de cette perle pour répondre à cette grande question.

Et lisons, mes bons ! 


La couverture : je vous laisse savourer la tenue de notre héros.

Permettez-moi de commencer par le commencement, avec les premières cases de notre aventure.

Impossible de faire deux cases qui se suivent à peu près, la marque de Fantôme.

Extrait qui témoigne de toute la magie de Fantôme : ce qu’il se passe dans les cases n’a souvent rien à voir avec les dialogues, et encore moins avec le récitatif en haut de case.

Ici, nous avons donc Michel qui au saut du lit, demande à Roger qui ils doivent surveiller. Là, on s’attend à une réponse, mais pas avec Fantôme ! Car entre temps, il faut imaginer que les deux compères :

  • finissent de se raser
  • s’habillent
  • vont chercher leur équipement
  • s’arment
  • sortent patrouiller

Et donc, probablement 20 minutes plus tard, Roger répond enfin, bordel : « La délégation de New York« . 

Faut pas être pressé. 

Heureusement que Michel est complètement con et ne trouve rien de mieux à dire que « Ok ! J’ai pigé ! » même si le lecteur cherche encore ce qu’il y avait à comprendre. Moi aussi, notez, car sachez que la délégation de New York, ainsi que ces deux personnages, n’ont en fait strictement aucun rapport avec la suite de l’aventure.

Quant à Fantôme, le voici.

Pendant ce temps, notre héros emmène son chien chier ; le début d’une grande aventure !

Quand il n’est pas vêtu de ses plus beaux atours – on y vient – sa tenue pour se camoufler habilement consiste à s’habiller avec trois tonnes de fringues, ce qui n’est pas du tout suspect au Bengale où il fait 35 degrés et où tout le monde est en manches courtes à se demander quel couillon porte une écharpe par une température pareille.

Mais justement : figurez-vous que notre héros aperçoit deux religieux qui débarquent. Or, la nonne et le curé étaient eux-mêmes des filous déguisés ! En réalité, il s’agit de braqueurs de banques.

Fantôme trouve ça étrange, des gens ainsi vêtus par cette chaleur. On le comprend.

Mais attention, des braqueurs de banques qui disent « Zut ! » et qui visiblement, sont un peu nerveux saveur « MAIS ROULE BORDEL ! – Allons Simone, du calme. »

Tout cela est bien trop étrange, ce qui met la puce à l’oreille de Fantôme et son cheval qui fait « Prch« . 

Fantôme peut aussi visiblement communiquer avec son chien qui fait « wau ! » juste par la pensée.

Fantôme qui porte sa tenue sous ses fringues, et qui lâche tranquillement un « Je sais où ils se cachent ! » confiant, avant de se raviser avec « Ils doivent être dans la jungle ! » seulement une case plus loin. D’où sort-il son tuyau concernant la fuite des vilains ? Sait-il que la jungle, c’est grand ? Et par Daphné Bürki, c’est quoi cette tenue avec petit slip rayé ? 

Mystère.

Heureusement, et là encore dans la seconde qui suit, sans aucune explication, Fantôme retrouve les braqueurs dans une baraque en ruine et se présente humblement comme « Fantôme le justicier ». 

Notez les braqueurs qui contemplent le vide absolu et s’exclament « Quel beau butin ! ».

Personnellement, je serais un braqueur voyant débouler pareil larron, avant même d’ouvrir le feu, j’aurais des questions comme « Mais bordel, qu’est-ce que vous foutez en slip rayé ?« . Hélas, il semblerait qu’en 1949, le slip kangourou zébré soit un accessoire qui ne soulève aucune question. Quelle époque.

S’ensuit une course poursuite d’anthologie.

Alors que la vilaine qui s’enfuit en talons, aucun souci.

Où Fantôme n’a même pas à courir, puisque les méchants se prennent tout seuls les pieds dans des poutres qui traînent. Ce que Fantôme, ce gros rabouin, commente laconiquement d’un « Pauvre type !« . Oui, Fantôme est comme ça : quand quelqu’un trébuche, il se fout de sa gueule.

Mal lui en prend car la poutre ainsi secouée en remue une autre, qui elle-même, assomme notre justicier en faisant « Zomp !« .

C’est ça aussi de poser comme un couillon au lieu d’essayer d’arrêter les vilains.

Oui, les poutres font « Zomp« . Vous l’ignoriez, mais Fantôme est très familier des poutres. Et ne m’obligez pas à enchaîner ici avec une blague sur son slip, car, oooh, je ne mange pas de ce pain-là.

Les braqueurs en profitent en tout cas pour filer.

Elle dit « Jamais » mais n’évoquera plus jamais le pognon du reste de la bédé.

Notez que le Monsieur est complètement paniqué et qualifie Fantôme de « dangereux » alors qu’on parle d’un type qui est resté immobile avant de se prendre une poutre qui fait zomp sur la truffe. Niveau danger, on est quand même plus proche du hamster que d’Iron Man.

La braqueuse rappelle donc lourdement à son compagnon que c’est pas très très courageux tout ça.

« Lâche » et répété lourdement dans bien des cases, je vous épargne le tout.

Mais passons, et découvrons ce qu’il se passe quand on fuit au travers du Bengale.

Les dialogues de cette page sont dignes d’un gars bourré.

On tombe sur de braves blancs torses poils qui vous saluent.

Mais surtout, profitez de cette case fabuleuse : « Ecoute ! » « Quel cri ! ».

Sauf que personne n’a pensé à écrire le cri. Est-ce un éléphant ? Un lion ? Diego apprenant ce que signifie le mot « salaire » ? 

Non, c’est un tigre. Là encore, dessiné dans une position qui sent plus le « Qu’est-ce que c’est que ces branlos ? »que l’animal qui vient de faire trembler le secteur de tout son coffre.

Le pistolet fait « Päng » mais c’est peut-être une arme suédoise.

Dans le doute, les méchants tirent, et dans ce bel ouvrage, les tigres font « Ffch ! » (les poutres font bien Zomp, alors calmez-vous).

Mais ouf : c’est un tigre apprivoisé.

Et puis bien apprivoisé puisque même quand on lui tire dessus, il fait juste des bruits bizarres. Nos braqueurs enchainent habilement d’un « Bon, c’est curieux, mais viens dormir.« 

« Allez, ta gueule et au lit. »

Heureusement, le mystérieux type blanc du coin leur prépare un petit méchoui et les réveille. Nos braqueurs , non seulement sont courtois, mais proposent aussitôt… de l’aider.

À quoi ? Là encore, nous ne le saurons jamais. 

Les braqueurs les plus sympas du monde.

Mais surtout, page suivante, que se passe-t-il ? Est-ce que nos braqueurs papotent avec l’inconnu ? Est-ce qu’ils mangent ?

Non, il se passe ceci, et je n’ai sauté AUCUNE case. C’est la suite immédiate :

Non, pas besoin de transition.

DIABLERIE ! 

Soudain et sans aucune explication, tout le Bengale est mystérieusement peuplé de braves blancs qui organisent une énorme rave-party, alors qu’il y a deux minutes, le coin était juste peuplé d’un type torse-poil amenant à manger. Toujours est-il que ça s’enjaille lourdement, comme on dit.

À noter qu’en 1949, quand on disait « La petite Paule me plait« , ce n’était pas qu’une damoiselle s’appelait Paule et qu’on y accolait « petite » comme on sait si bien le faire en français.

Non, c’est qu’elle s’appelait vraiment « Petite Paule » de son vrai nom, et on pouvait s’adresser à elle ainsi sans aucun problème.

S’ensuit une scène romantique où chacun des braqueurs rencontre l’amour avec quelqu’un qui dit « C’est la pleine lune ! » (n’attendez pas trop de variété dans les dialogues d’une bédé dont tous les récitatifs sont « Mais… » « Or… » « Et… » « Peu après… » et où Petite Paule est un vrai prénom).

Que répondre à « C’est la pleine lune » à part « Excitant ? »

Pendant ce temps, Fantôme, le roi du Bengale, en chie comme un âne pour trouver deux blancs dans un pays où visiblement, il n’y a que ça et où ils rôdent dans les campagnes par groupes de 200 en hurlant « Dansons ! Buvons ! ». Non, lui, il a le seul indigène du secteur qui lui dit qu’il va se renseigner.

La description donnée par Fantôme est d’une précision épatante.

En même temps, les enquêtes de Fantôme sont d’autant plus compliquées que les indices comme les cris d’animaux ou les coups de fusils passent à la trappe au moment du dessin. 

Fantôme peut entendre le rien.

Qu’importe : Fantôme, remis sur la piste des fugitifs, va pour les tataner. Mais une nouvelle fois, ces derniers parviennent à se retrancher dans un bâtiment dont le gros lâche ne veut pas sortir. 

Si quelqu’un pige cette quatrième case, je suis preneur.

Je vous laisse savourer ce dialogue :

– À ta place, je ne ferais pas ça !

Mais faire quoi en fait ? Puisque justement, il refuse de faire un truc ?  Et l’autre de répondre avec une tête de débilet :

– Tu crois ?

… je vous avoue être un peu perdu. Cette bédé est tellement perchée qu’elle pourrait se retrouver avec les éloges de Télérama. Mais qu’importe ! Car lecteur, lectrice, toi qui lances des « Oh ! Que va-t-il se passer ? » et autres « Ah ! Fantôme, vite, voilà les méchants ! » à cette lecture, permets-moi d’en revenir à nos aventures. Car oui, Fantôme débarque finalement bien dans la demeure des forbans.

Alors ? Baston ? Avant ou après la tentative d’arrestation ? Eh bien accrochez-vous à vos sous-vêtements rayés, car, non, Fantôme ne va pas capturer les méchants, ni ces derniers s’enfuir. Non, Quand Fantôme leur tombe dessus… il se passe ceci :

Ah, oui, j’ai fini par deviner que Marty, c’était l’homme torse-poil rencontré plus tôt, car ça aussi, la bédé avait oublié de le préciser.

La braqueuse annonce qu’elle aime le type qu’elle a rencontré plus tôt à la fête avant de s’évanouir. Et quelle plus belle réaction que « Oh non ! Elle aime un paysan !« 

Ben oui, on est braqueurs, mais on cherche quand même à faire un beau mariage. Se marier à un paysan, faut pas déconner. 

Heureusement, tout finit bien puisque la braqueuse retrouve son amant d’un soir, qui aussitôt veut l’épouser (c’est bien normal ; avant même le bisou, on s’épouse : on est en 1949, bande de petits dépravés !)

« Reculez par contre, Marty, l’haleine de paysan du Bengale, ça va 5 minutes »

Quel retournement ! Comment va réagir son ami braqueur ? Se montrer jaloux ? Profiter de tout cela pour fuir ? Ou va-t-il encore se…

Ah ben non. Lui en profite, et ça tombe bien, Marty avait ramené Paule dans sa poche.

Ah ben non. Le pote braqueur se dit que c’est plutôt le moment d’annoncer qu’il va épouser Paule (Petite Paule, mais il est devenu familier, il a lâché le premier prénom).

Mais sinon ? Les braquages ? Le butin ? La justice du Bengale, tout ça ? Fantôme, vite ! Une réaction saine et sensée qui remet ce récit sur les rails ! On compte sur…

SACREBLEU ?!

Que ?!

Le mec crapahute dans la jungle durant des jours à la poursuite de braqueurs, mais quand il les trouve, il suffit de dire « double mariage » pour qu’il se barre.

Fantôme a-t-il des flashbacks de ses précédentes épouses ? Est-ce que cela lui rappelle qu’il doit de multiples pensions ? Cela explique-t-il pourquoi il vit dans la jungle, loin des huissiers et autres avocats ?

Trop de questions pour un seul slip : ainsi se conclut la première histoire de Fantôme, le justicier du Bengale (mais pas trop).

Et ça, c’était seulement la première histoire de l’album mes petits amis.

Non, vraiment, les comics, c’était mieux avant.

28 réponses à “Fantôme, l’homme en slip du Bengale

  1. « Trop de questions pour un seul slip », je le savais PouRtant qu’il nE fallait jamais boire le moindre liqUide tout en savourant un texte de notre cher Odieux (vous noterez la MajuScule) c’est bien trop dangereux pour le clavier (nan, pas Christian !).
    Finalement, les derniers Marvel avaient un scénario pas si aux ras des paquerettes que ça, probable que suivant les époques les attentes n’étaient pas forcément les mêmes.

    Clin d’oeil pour les vieux comme moi qui se souviennent peut être de certaines BD de Pif and Co : parfois l’histoire (quand il y avait une) n’avait pas grand chose à envier à celle d notre cher fantome du bengale, mais cela était suffisant pour nous distraire à la plage en attendant d’avoir le droit d’aller se baigner (attendre aux moins 2 heures après manger avant de penser à tremper les pieds dans l’eau, tout ça . . .).

    • Merci de cette découverte ! Ma science est toute récente mais cela n’empêche pas la partager : le fantôme n’est du Bengale que dans la « traduction » française ; en anglais le Bengala se trouve en Afrique (on y trouve des pygmées).

  2. J’allais me demander pourquoi « ils » n’en avaient pas encore fait un film, mais pas la peine, il a été fait…

    • Bien vu. Je l’ai visionné étant gamin … bon, j’étais beaucoup moins difficile à l’époque, mais j’avais déjà trouvé qu’il était quand même très cliché.

  3. Dans mes souvenirs, le dessin animé n’était pas trop mal. Après lecture de ce joyau, j’aurais maintenant peur de le revoir…

    • Phantom 2040, la série animée des années 90 ?

      C’était une très bonne série animée, modernisant bien le personnage en le transposant dans un contexte SF. Je ne l’ai pas revue depuis l’époque, mais dans mon souvenir, c’était bien.

      Par contre, le film avec Billy Zane est lui un bon gros nanar…

    • Ah, j’étais sûre que quelqu’un allait parler du dessin animé !
      Mais bon, avec le décor SF, la famille de super-méchants et les flics en armure futuriste, ça n’a pas grand-chose à voir avec le concept des BDs

  4. Bonjour,

    en fait à l’époque et par économie, ils faisaient sauter des pages de l’album originel américain (les petits français n’étaient pas trop regardant : ça vient du grand frère américain, bordel !)

    Les américains avaient aussi une autre technique pour débarquer sur le marché français : ils achetaient le nom d’un personnage de BD français et petit-à-petit substituaient ce nom au nom américain par étape.

    exemple : Bugs Bunny quand il paraissait en planche dans l’Intrépide (années 50)

    –> rachat du nom « Lapin Babinet » (petite histoire unique)

    –> parution dans l’Intrépide de Bugs Bunny mais uniquement sous le nom du Lapin Babinet

    –> puis Lapin Babinet (Bugs Bunny) ; puis Bugs Bunny (Lapin Babinet) ; puis uniquement Bugs Bunny…!

    • Effectivement, les dialogues sont un peu… comment dire… mal venus pour certain. Et ne parlons pas non plus des onomatopées… Mort de rire (NDLA, MDR…) :-p

      Cela me rappelle les premières édition de Guy l’éclair que j’avais fauché à mes oncles… Il manquait souvent des trucs entre deux répliques, comme des cases disparues…

      Vu ce qu’on dit les précédents aficionados de ce site, je comprends mieux certains manques, et ma difficile compréhension de ces BD à l’époque… :-)

  5. Hum…

    Il faut savoir que les « vieux » comics (années 30/40/50) ont parfois atrocement mal vieilli. De plus, les traductions d’époque étaient très approximatives.

  6. Je suis assez vieux (si, si !) pour me rappeler cette bande dessinée et j’avoue que je la trouvais déjà navrante. En revanche dans mon souvenir l’orthographe était correcte alors que dans ces quelques planches, outre l' »EXITANT » dûment souligné par l’Odieux Connard figure un atroce « ACCEUIL » qui lui a probablement échappé.

  7. Ca me fait un peu penser à une histoire de Deadpool qui remonte le temps et se retrouve dans une BD de Spider-Man des années 60/70. Le décalage est très drole

    • Faut-il écrire chaleureux acceuil ou bien chaleureux axeuil ?

      Visiblement, déjà à l’époque, l’orthographe, ce n’était pas ça

  8. Petit, j’avais hérité d’une malle de vieux trucs ayant appartenus à mes frères et sœurs, qui eux-mêmes les avaient certainement tirés d’une époque encore plus ancienne… À côté d’œuvres somme toute classiques, les Titeuf, Cédric, Garfield etc j’avais des BD beaucoup plus improbables pour un gamin né dans les années 90 : des Pif Gadget, de très vieux Donald Duck… Il y avait même des Pim, Pam Poum, c’est dire si j’étais à la pointe de la modernité !

    Dans le tas, il y avait une aventure du Fantôme, certainement un poil plus moderne que celle-ci, en revanche. J’en garde un bon souvenir. Les dialogues ne cassaient pas trois pattes à un canard mais n’avaient pas l’air d’un mauvais doublage de nanard philippin (comme ici), le scénar était simple et efficace (une tribu qui avait inventé une colle ultraforte, fallait y penser !), la série avait même une certaine originalité ; j’avais bien aimé le cadre africain, notamment.

  9. je suis en train de me faire une collection des débuts de l’univers Marvel (en réédition) avec les débuts de Spiderman, des 4F, des Avengers, des X-Men etc …

    les histoires ne sont vraiment pas les meilleures mais je pense qu’à l’époque ça devait passer faute de mieux

  10. le pire, c’est que la théorie du pétard suédois se tient, le comissaire San Antonio de l’époque vantait fréquemment la qualité des poinçonneurs à extraits de naissance en provenant.

  11. Sujet vraiment sympa, ça change. Si tu recherche des vieilles bds complètement déjantés dans l’absurde et le nawak, je te conseille très fortement le forum BDtrash. Il regorge de pépites.

    Par contre, c’est fait exprès les photos de qualité toute pourrie avec coupure aléatoire et plissure du bord de page, plutôt qu’un scan au propre ? Pour éviter les problèmes de copyright ?

  12. Pingback: Fantôme, l’homme en slip du Bengale – Partie 2 | Le blog d'un odieux connard·

  13. Faut-il écrire chaleureux acceuil ou bien chaleureux axeuil ?Visiblement, déjà à l’époque, l’orthographe, ce n’était pas ça

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